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FSG revoit à la baisse les prévisions de croissance pour la Tunisie pour 2025 et 2026

Le rapport «Tunisia Country Risk Report (Interim) Includes 10-year forecasts to 2034» récemment publié par Fitch Solutions Group (FSG), revoit à la baisse les prévisions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % à 1,0 % en 2025 et de 2,1 % à 1,5 % en 2026. Et avertit contre des risques politiques, socio-économiques et sécuritaires.

Imed Bahri

Les analystes auteurs du rapport soulignent trois points clés.

D’abord, l’annonce des droits de douane amĂ©ricains en avril 2025 incite Ă  revoir Ă  la baisse les prĂ©visions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % Ă  1,0 % en 2025 et de 2,1 % Ă  1,5 % en 2026.

Ensuite, l’impact direct des droits de douane sera relativement limitĂ©, les exportations tunisiennes vers les États-Unis ne reprĂ©sentant que 2,2% du PIB en 2024.

En revanche, l’impact indirect des droits de douane sur la demande d’exportations de la zone euro, principal partenaire commercial de la Tunisie, sera plus prononcĂ©.

Toutefois, la baisse des importations de pétrole compensera largement la baisse des exportations, ce qui entraßnera une réduction du déficit courant à 1,4% du PIB en 2025.

La rĂ©duction du dĂ©ficit et l’apprĂ©ciation du dinar face au dollar amĂ©ricain allĂ©geront la pression sur les rĂ©serves de change jusqu’à la fin de l’annĂ©e 2025.

Néanmoins, la pression extérieure reprendra en 2026, le déficit courant se creusant à 2,6% du PIB et une dette en devises de 1,1 milliard de dollars étant attendue.

La baisse des prix du pétrole contribuera également à réduire la facture des subventions, aidant ainsi à la réduction du déficit budgétaire à 5,6% du PIB en 2025.

Cette baisse des prix des carburants soutiendra, par ailleurs, la pression dĂ©sinflationniste. ConjuguĂ©e Ă  une croissance Ă©conomique plus faible, cette baisse incitera la Banque centrale de Tunisie Ă  assouplir davantage sa politique monĂ©taire de 50 points de base jusqu’à la fin de l’annĂ©e 2025.

Les principaux risques

En ce qui concerne les principaux risques, les auteurs du rapport estiment que «l’impact nĂ©gatif des droits de douane amĂ©ricains sur l’économie tunisienne prolongera la dĂ©gradation de la situation socio-Ă©conomique, notamment en ce qui concerne le chĂŽmage. Cela maintiendra le mĂ©contentement social Ă  un niveau Ă©levĂ©.»

«Les risques de manifestations de grande ampleur pourraient Ă©galement augmenter en raison des restrictions plus rigoureuses imposĂ©es Ă  l’opposition et Ă  la sociĂ©tĂ© civile, ce qui aggravera les conditions socio-Ă©conomiques difficiles», ajoutent-ils.

Si la baisse des prix du pĂ©trole allĂ©gera quelque peu la pression budgĂ©taire et extĂ©rieure en 2025, l’impact direct et indirect des droits de douane amĂ©ricains sur la demande extĂ©rieure d’exportations tunisiennes accentuera la pression exercĂ©e par la hausse de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s et sur le revenu, et provoquera un ralentissement plus marquĂ© de la croissance Ă©conomique. Cela prolongera les difficultĂ©s socio-Ă©conomiques dans le pays, entretenant un mĂ©contentement social Ă©levĂ©.

Pour ce qui est du risque politique Fitch Solutions Group affirme que «l’accession du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed Ă  des pouvoirs accrus grĂące Ă  un amendement constitutionnel en 2023 a rationalisĂ© la gouvernance et centralisĂ© l’autoritĂ© en Tunisie, mettant ainsi de cĂŽtĂ© les contre-pouvoirs.»

Résoudre les blocages politiques

Cependant, et mĂȘme si cela peut permettre de rĂ©soudre les blocages politiques passĂ©s, «le prĂ©sident ayant acquis davantage de pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif au dĂ©triment du Parlement et du pouvoir judiciaire, cela prĂ©sente Ă©galement des dĂ©fis importants face aux dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques et au mĂ©contentement croissant de la population», avertit le rapport.

Par consĂ©quent, les auteurs estiment que le prĂ©sident SaĂŻed serait bien inspirĂ© de «trouver un Ă©quilibre entre la correction de ces dĂ©sĂ©quilibres sans aggraver la situation socio-Ă©conomique afin d’éviter d’alimenter des manifestations de grande ampleur.» Sinon, avertissent-ils encore, «SaĂŻed et son gouvernement auront du mal Ă  accĂ©der aux financements extĂ©rieurs indispensables, qui restent principalement conditionnĂ©s Ă  la mise en Ɠuvre de rĂ©formes Ă©conomiques impopulaires.»

En ce qui concerne la gouvernance globale, le rapport conclut : «Bien que SaĂŻed ait affaibli l’opposition politique, les risques de gouvernance pourraient s’accroĂźtre si ses politiques ne s’attaquent pas efficacement aux problĂšmes Ă©conomiques structurels, tels que les importants dĂ©ficits jumeaux, le niveau Ă©levĂ© de la dette, le chĂŽmage et l’inflation Ă©levĂ©s, ainsi que les pĂ©nuries constantes de biens et services de base.»

S’agissant de la situation socio-Ă©conomique qui s’est dĂ©gradĂ©e en raison de la pandĂ©mie de Covid-19, de la guerre russo-ukrainienne et de problĂšmes structurels prĂ©existants, le rapport conclut : «Les difficultĂ©s du gouvernement Ă  financer les dĂ©ficits budgĂ©taire et extĂ©rieur et Ă  gĂ©rer la dette, combinĂ©es Ă  un chĂŽmage et une inflation Ă©levĂ©s, pourraient entraĂźner des troubles sociaux. Les politiques Ă©conomiques de l’État et sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des emplois, en particulier pour l’importante population jeune, sont essentielles au maintien de la stabilitĂ© sociale. La dĂ©gradation persistante des conditions socio-Ă©conomiques et les pĂ©nuries de biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, combinĂ©es Ă  des restrictions plus strictes Ă  la libertĂ© d’expression, maintiendront un mĂ©contentement social Ă©levĂ© dans le pays.»

Enfin, en ce qui concerne la sĂ©curitĂ©, on lit dans le rapport l’apprĂ©ciation suivante : «MalgrĂ© une baisse des activitĂ©s djihadistes, la Tunisie est confrontĂ©e Ă  des risques sĂ©curitaires persistants liĂ©s Ă  d’éventuelles attaques terroristes. Cette menace est aggravĂ©e par la possibilitĂ© d’infiltration de militants depuis la Libye et par les difficultĂ©s socio-Ă©conomiques qui pourraient ĂȘtre exploitĂ©es par des groupes radicaux. La sĂ©curitĂ© demeure une prĂ©occupation majeure, tant pour la stabilitĂ© nationale que pour des secteurs Ă©conomiques tels que le tourisme.»

Lire le Rapport en anglais.

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Israël affame les bébés et les enfants palestiniens

Le Guardian a publiĂ© une enquĂȘte de Malak Al-Tantesh et Julian Burger dans laquelle ils reviennent sur le cas du bĂ©bĂ© Siwar Ashour nĂ© Ă  Gaza il y a six mois qui souffre de famine et dont la photo a choquĂ© le monde entier. La toute petite fille est dĂ©sormais en danger de mort. Ce cas poignant illustre la grande souffrance des Gazaouis de tous les Ăąges et surtout des enfants qui subissent cette famine utilisĂ©e sciemment par le gouvernement israĂ©lien comme arme de guerre puisqu’il empĂȘche l’entrĂ©e de la nourriture dans l’enclave palestinienne.  

Imed Bahri

Lorsque la photo de Siwar a Ă©tĂ© publiĂ©e sur le site Internet de la BBC cette semaine, elle a provoquĂ© un choc gĂ©nĂ©ral. Siwar est nĂ© le 20 novembre de l’annĂ©e derniĂšre pesant seulement 2,5 kilogrammes Ă  la naissance. Depuis sa naissance, Siwar souffre de problĂšmes Ɠsophagiens ce qui rend difficile l’allaitement. Cela l’a obligĂ©e Ă  recourir au lait maternisĂ© qui n’était pas largement disponible dans la bande de Gaza assiĂ©gĂ©e.

La maison de ses parents Ă  Nuseirat, prĂšs de la cĂŽte, a Ă©tĂ© dĂ©truite au dĂ©but de la guerre en octobre 2023. Sa famille a vĂ©cu sous une tente pendant un certain temps. La nourriture et l’eau Ă©taient difficiles Ă  obtenir et le camp de dĂ©placĂ©s Ă©tait soumis Ă  des bombardements constants.

La famille a essayĂ© de retourner Ă  Nusairat et de rester dans la maison du grand-pĂšre de Siwar mais celle-ci a Ă©tĂ© Ă©galement bombardĂ©e. De cette maison, dans laquelle vivaient 11 personnes, il n’est restĂ© qu’une seule piĂšce, celle oĂč Siwar a vu le jour. 

Pas de nourriture ni de nutriments

«J’étais tout le temps fatiguĂ©e, je n’avais aucune intimitĂ© et je ne pouvais pas me reposer», raconte Najwa Aram, 23 ans, la mĂšre de Siwar, avant d’ajouter: «Il n’y avait pas de nourriture ni de nutriments appropriĂ©s. Quand je lui ai donnĂ© naissance, elle n’était pas comme les autres nouveau-nĂ©. Elle Ă©tait belle malgrĂ© la faiblesse visible sur ses traits mais maintenant, elle est anormalement maigre. Les bĂ©bĂ©s de son Ăąge sont censĂ©s peser 6 kg ou plus et non pas seulement 2 Ă  4 kg».

Le mois dernier, Najwa a dĂ©couvert qu’elle Ă©tait enceinte de son deuxiĂšme enfant et vit dans la peur de perdre Siwar avant la naissance de son frĂšre ou de sa sƓur.

Elle a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Khan Yunis avec sa mĂšre oĂč elle a passĂ© les mois prĂ©cĂ©dents avec sa fille trĂšs maigre tandis que son mari aveugle, Salah, est restĂ© Ă  Nuseirat. Les bombardements continus ont forcĂ© la famille Ă  dĂ©mĂ©nager plusieurs fois. Comme d’autres familles Ă  Gaza, ils ont Ă©tĂ© dispersĂ©s partout.

Najwa raconte que son mari aveugle jouait tout le temps avec Siwar: «Il est venu nous rendre visite Ă  l’hĂŽpital une fois car il ne pouvait pas se dĂ©placer sans ĂȘtre accompagnĂ© et il est plus inquiet pour elle que moi. Il est trĂšs attachĂ© Ă  elle»

Sans aucune source de revenus, la famille dĂ©pend de l’aide alimentaire et d’autres formes d’aide humanitaire. MĂȘme cela n’est pas toujours possible en raison du blocus Ă©touffant imposĂ© par IsraĂ«l Ă  la bande de Gaza.

«La famine Ă  Gaza causĂ©e par l’homme et motivĂ©e par des raisons politiques est l’expression d’une cruautĂ© absolue», a dĂ©clarĂ© cette semaine Philippe Lazzarini, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Najwa et sa mĂšre n’ont plus qu’un sac de farine et quelques boĂźtes de conserve. Elle dĂ©clare qu’ils n’ont pas de quoi acheter la nourriture Ă  cause des prix trĂšs Ă©levĂ©s et surtout pas le lait spĂ©cial pour bĂ©bĂ© dont Siwar a besoin. Elle explique que mĂȘme si elle souffre elle-mĂȘme de malnutrition, elle essaie d’allaiter Siwar mais celle-ci refuse, pleure sans arrĂȘt et la rejette complĂštement. 

Najwa et sa fille ont passĂ© plusieurs mois Ă  l’hĂŽpital Deir Al-Balah oĂč du lait maternisĂ© Ă©tait disponible, ce qui a aidĂ© Siwar Ă  prendre 4 kilos. «J’ai remarquĂ© que Siwar commençait Ă  sourire et Ă  jouer ce qui m’a rendu heureuse et m’a donnĂ© l’espoir que sa santĂ© s’amĂ©liorerait», tĂ©moigne la jeune mĂšre. 

Sauf que fragile moment d’espoir s’est effondrĂ© lorsqu’ils sont sortis de l’hĂŽpital et Siwar a recommencĂ© Ă  perdre du poids. Elle a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  l’hĂŽpital Nasser de Khan Yunis oĂč se trouvent toujours la mĂšre et sa fille.

Partout oĂč l’on regarde, la souffrance est palpable

«Les mĂ©decins font tout ce qu’ils peuvent pour la soigner mais elle ne peut pas boire le lait maternisĂ© (substitut au lit maternel) qu’ils lui donnent. L’hĂŽpital est en piteux Ă©tat avec six patients par chambre. Partout oĂč l’on regarde, la souffrance est palpable et il y a un enfant dans un Ă©tat pire que celui de Siwar», explique Najwa.

La mĂšre a dĂ©clarĂ© que voir sa fille dans cet Ă©tat la rend insomniaque et trĂšs anxieuse. Elle s’inquiĂšte, rĂ©flĂ©chit beaucoup et craint de la perdre. Elle lance a cri de dĂ©tresse Ă  la communautĂ© internationale:«Le monde ne peut-il pas ouvrir les points de passage et laisser passer le lait, la nourriture et les mĂ©dicaments? Tout ce que je veux, c’est que ma fille Siwar vive comme tous les autres enfants du monde».

Le docteur Ahmed Al-Farah, chef du service de maternitĂ© et de pĂ©diatrie du complexe mĂ©dical Nasser, affirme qu’entre cinq et dix cas de malnutrition sont enregistrĂ©s quotidiennement. Il a dĂ©clarĂ©: «Nous constatons des cas de malnutrition chez les enfants, c’est inquiĂ©tant et nous n’avons rien Ă  leur offrir. Ils ont besoin de protĂ©ines et il n’y en a pas. Nous essayons de leur fournir le peu de lait dont nous disposons et peut-ĂȘtre du lait en poudre mais rien de plus. À tout cela s’ajoute une forte surpopulation Ă  l’hĂŽpital ce qui augmente l’incidence des infections chez les enfants».

Autre problĂšme de taille, il n’y a pas assez de carburant que pour faire fonctionner les gĂ©nĂ©rateurs pendant 48 heures et l’électricitĂ© dans la section administrative a Ă©tĂ© coupĂ©e pour prolonger l’alimentation Ă©lectrique mais on s’attend Ă  ce qu’elle soit bientĂŽt coupĂ©e dans les services qui sont bondĂ©s.

«J’appelle le monde Ă  nous considĂ©rer comme des ĂȘtres humains»

Al-Farah dĂ©sespĂ©rĂ© interpelle le monde: «Nous sommes impuissants face Ă  leurs besoins. Nous ne pouvons pas leur fournir la nourriture, les complĂ©ments alimentaires, les mĂ©dicaments ou les vitamines adaptĂ©s Ă  leur Ă©tat. J’ai Ă©tudiĂ© la malnutrition dans les manuels de mĂ©decine. Je pensais que cette Ă©tude resterait thĂ©orique, un phĂ©nomĂšne que nous ne verrions jamais dans la rĂ©alitĂ© mais aujourd’hui, ces descriptions de manuels prennent vie sous nos yeux Ă  Gaza. J’appelle le monde Ă  nous considĂ©rer comme des ĂȘtres humains. Nous sommes des ĂȘtres humains comme vous tous».

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Tunisie │ La famille de Mustapha Djemali appelle Ă  «une intervention plus ferme de la Suisse»

Mustapha Djemali, le Suisso-Tunisien, ex-haut responsable au sein du Haut-Commissariat de l’Onu pour les rĂ©fugiĂ©s (UNHCR), est incarcĂ©rĂ© depuis un an en Tunisie. Sa famille, Ă©tablie Ă  GenĂšve, dĂ©nonce une «dĂ©tention arbitraire» et demande «une intervention diplomatique plus ferme de la Suisse».

Dans un article intitulĂ© «Un travailleur humanitaire suisse de 81 ans croupit dans une prison tunisienne», La Tribune de GenĂšve revient sur la situation de ce travailleur humanitaire de 81 ans dont l’ONG, le Conseil tunisien pour les rĂ©fugiĂ©s (CTR), a pour mission, comme son nom l’indique, de porter assistance aux rĂ©fugiĂ©s en Tunisie. Et c’est ce que les autoritĂ©s judiciaires tunisiennes lui reprochent, estime le journal, citant les membres de la famille du prĂ©venu, Ă©tablis dans la capitale suisse, et qui passent leur temps Ă  faire des allers et retours entre Tunis et GenĂšve, tout en espĂ©rant, malgrĂ© tout, un dĂ©nouement positif de cette affaire.

«Mustapha Djemali a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© alors que l’organisation qu’il a fondĂ©e en 2016 avait lancĂ© un appel d’offres auprĂšs de prestataires de services hĂŽteliers afin de trouver un hĂ©bergement destinĂ© Ă  des demandeurs d’asile. Sur fond de xĂ©nophobie, l’affaire avait provoquĂ© une campagne de dĂ©nigrement de l’action humanitaire en Tunisie. Le CTR s’est aussi vu soupçonnĂ© de ‘‘corruption’’», Ă©crit La Tribune de GenĂšve.

La fille du dĂ©tenu, Yusra Debonneville Djemali, actuellement en Tunisie, est trĂšs inquiĂšte. Elle a dĂ©clarĂ© au journal suisse Ă  propos de la situation de son pĂšre dans la prison de Mornaguia: «Il a perdu 35 kilos en un an, il souffre d’une maladie qui nĂ©cessite des mĂ©dicaments prĂ©cis, auxquels il n’a pas droit. Cela fait un an qu’on se bat pour sa libĂ©ration et, au moins, dans l’urgence, le respect de ses droits en prison, mais rien n’y fait. MĂȘme l’ambassade de Suisse en Tunisie ne parvient pas Ă  obtenir le minimum vital.»

«Nous essayons d’apporter Ă  notre pĂšre un minimum de rĂ©confort et nous continuons de nous battre avec un avocat tunisien pour obtenir sa libĂ©ration», a encore soulignĂ© Yusra Djemali. Et de conclure: «Nous sommes trĂšs inquiets pour sa santĂ©, il faut que ce cauchemar se termine au plus vite.»

I. B.

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Inde-Pakistan │ Un conflit toujours recommencĂ©

Un accord de cessez-le-feu a Ă©tĂ© Ă©tĂ© conclu le 10 mai entre l’Inde et le Pakistan, mettant fin au conflit armĂ© ayant Ă©clatĂ© le 7 mai entre les deux pays, lorsque l’Inde a bombardĂ© neuf cibles Ă  l’intĂ©rieur du Pakistan et du Cachemire pakistanais, en reprĂ©sailles au massacre, le 22 avril, de 25 touristes indiens dans la station touristique de Pahalgam dans la vallĂ©e de Baisaram. Mais la situation reste particuliĂšrement tendue entre ces deux puissances nuclĂ©aires voisines.

Isidoros Karderinis *

L’Inde et le Pakistan ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans quatre guerres majeures depuis leur indĂ©pendance de la Grande-Bretagne en aoĂ»t 1947. Ils ont Ă©galement Ă©tĂ© impliquĂ©s dans des dizaines d’escarmouches et de conflits de moindre intensitĂ©.

En 1947, deux États distincts furent créés, constituant le «divorce» le plus violent de l’histoire: l’Inde, oĂč les hindous prĂ©dominent, et le Pakistan, oĂč les musulmans prĂ©dominent.

Un territoire, deux Etats

La coexistence des deux pays a été entachée par des violences de masse et des mouvements de population, causant des blessures irréparables et une profonde suspicion mutuelle.

La guerre indo-pakistanaise de 1947-1948, Ă©galement connue sous le nom de premiĂšre guerre du Cachemire, opposa l’Inde et le Pakistan au sujet de l’État princier du Jammu-et-Cachemire, une rĂ©gion stratĂ©giquement importante de l’Himalaya occidental, au nord de l’Inde et du Pakistan. L’Inde occupait alors environ les deux-tiers de la rĂ©gion et le Pakistan l’autre tiers.

Il convient Ă©galement de noter que la Chine contrĂŽle une partie du Cachemire, l’Aksai Chin Ă  l’est, depuis les annĂ©es 1960.

Le Cachemire couvre une superficie de 222 200 kilomÚtres carrés. Environ 4 millions de personnes vivent au Cachemire sous administration pakistanaise et 13 millions au Jammu-et-Cachemire sous administration indienne.

La population de la rĂ©gion est majoritairement musulmane. Le Pakistan contrĂŽle les parties nord et ouest, Ă  savoir l’Azad Cachemire, le Gilgit et le Baltistan, tandis que l’Inde contrĂŽle les parties sud et sud-est, dont la vallĂ©e du Cachemire et sa plus grande ville, Srinagar, ainsi que le Jammu et le Ladakh.

Le Cachemire revĂȘt non seulement une importance stratĂ©gique, mais aussi une profonde valeur symbolique pour l’Inde et le Pakistan, que les deux pays revendiquent dans leur intĂ©gralitĂ©.

Le Pakistan souligne que la majoritĂ© de la population du Cachemire est musulmane et le considĂšre donc comme une extension naturelle de son territoire, tandis que l’Inde met en avant son caractĂšre multiconfessionnel et le considĂšre donc lui aussi comme partie intĂ©grante de son territoire.

L’eau, un enjeu gĂ©opolitique

Le Cachemire est Ă©galement devenu un Ă©lĂ©ment essentiel du rĂ©cit national des deux pays, rendant tout retrait politiquement difficile. L’expression «Cachemire occupĂ© par l’Inde» domine le discours mĂ©diatique pakistanais, tandis que les manuels scolaires pakistanais prĂ©sentent l’Inde sous un jour nĂ©gatif.

ParallĂšlement, la rĂ©gion est riche en ressources hydriques, vitales pour l’agriculture du nord de l’Inde et du Pakistan. Les plus grands fleuves de la rĂ©gion, entre autres, prennent leur source ou traversent le Cachemire. En particulier, le fleuve Indus prend sa source au Tibet, traverse l’Inde depuis le Cachemire indien et se jette au Pakistan, constituant ainsi l’artĂšre principale du systĂšme hydrologique pakistanais. Plus de 90% de l’agriculture pakistanaise dĂ©pend directement ou indirectement de ses eaux. Les eaux de l’Indus ne sont pas seulement une ressource naturelle, mais aussi un enjeu gĂ©opolitique.

D’interminables conflits

En 1965, la guerre Ă©clata Ă  nouveau entre l’Inde et le Pakistan, connue sous le nom de deuxiĂšme guerre du Cachemire, et fut une sĂ©rie d’escarmouches entre les forces militaires des deux pays, d’aoĂ»t Ă  septembre. Les combats ont eu lieu dans cette zone territoriale revendiquĂ©e par les deux pays et s’inscrivaient dans la continuitĂ© des batailles qui y avaient eu lieu en 1947. Bien que la guerre n’ait durĂ© que trois semaines, elle a Ă©tĂ© particuliĂšrement sanglante.

La guerre indo-pakistanaise de 1971 dĂ©buta avec la guerre d’indĂ©pendance du Bangladesh, alors connu sous le nom de Pakistan oriental. Le soutien indien au mouvement d’indĂ©pendance du Bangladesh fut Ă  l’origine de ce conflit, qui s’inscrivait dans la continuitĂ© de la guerre prĂ©cĂ©dente de 1965 entre l’Inde et le Pakistan.

Le 3 dĂ©cembre 1971, l’armĂ©e de l’air pakistanaise lança une frappe prĂ©ventive spectaculaire contre des bases aĂ©riennes du nord de l’Inde, dans le but de dĂ©truire l’armĂ©e de l’air indienne au sol. Cette frappe entraĂźna l’Inde dans la guerre entre le Pakistan et le Bangladesh, qui avait dĂ©jĂ  Ă©clatĂ© le 26 mars 1971 et se termina par la dĂ©faite de l’armĂ©e pakistanaise, le 16 dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e et l’indĂ©pendance du Bangladesh.

La guerre de Kargil a opposĂ© le Pakistan et l’Inde dans la rĂ©gion de Kargil entre mai et juillet 1999. Ce conflit d’une ampleur considĂ©rable et meurtrier s’est dĂ©roulĂ© Ă  une altitude d’environ 5 000 mĂštres et dans des conditions extrĂȘmes. Il a fait d’importantes victimes des deux cĂŽtĂ©s: on estime Ă  environ 527 le nombre de morts parmi les soldats indiens et entre 400 et 4 000 les pertes humaines pakistanaises.

L’Inde et le Pakistan, qui sont estimĂ©s possĂ©der un nombre Ă©gal d’ogives nuclĂ©aires – l’Inde possĂšde 172 ogives et le Pakistan 170 – ont rĂ©cemment Ă©tĂ© impliquĂ©s dans un nouveau conflit militaire, le conflit le plus grave entre les deux puissances nuclĂ©aires depuis deux dĂ©cennies.

Le nouveau «chapitre» de tension s’est ouvert aux premiĂšres heures du mercredi 7 mai 2025, lorsque l’Inde a bombardĂ© neuf cibles Ă  l’intĂ©rieur du Pakistan et du Cachemire pakistanais, en reprĂ©sailles au massacre du 22 avril, lorsque 25 touristes indiens et un ressortissant nĂ©palais ont Ă©tĂ© assassinĂ©s par des hommes armĂ©s dans la station touristique de Pahalgam dans la vallĂ©e de Baisaram, provoquant une colĂšre gĂ©nĂ©ralisĂ©e en Inde.

DÚs les premiÚres heures suivant le massacre, New Delhi a accusé Islamabad de soutenir le groupe extrémiste responsable de cette attaque meurtriÚre, ce que le gouvernement pakistanais a catégoriquement nié.

AprĂšs quatre jours d’affrontements acharnĂ©s Ă  la frontiĂšre entre les deux puissances nuclĂ©aires, un accord de cessez-le-feu a Ă©tĂ© conclu le 10 mai, suite Ă  une intense pression diplomatique amĂ©ricaine. Ce qui sera gratifiant s’il est consolidĂ© et ne se rĂ©vĂšle pas fragile.

Les forces en présence

L’Inde est cependant plus importante que le Pakistan en termes de population, de forcĂ© Ă©conomique et de puissance militaire. Sa population s’élĂšve Ă  1,438 milliard d’habitants, contre 247,5 millions pour le Pakistan. Elle est Ă©galement classĂ©e quatriĂšme puissance militaire mondiale, tandis que le Pakistan est douziĂšme. L’Inde se classe Ă©galement cinquiĂšme parmi les Ă©conomies les plus puissantes du monde.

Suite au tragique incident de Pahalgam, l’Inde a suspendu le traitĂ© de 1960 sur les eaux de l’Indus, qui divisait les six fleuves du bassin de l’Indus entre les deux pays. La suspension du traitĂ© par l’Inde, en guise de reprĂ©sailles aprĂšs la violente attaque, n’est pas seulement symbolique, elle a Ă©galement des consĂ©quences matĂ©rielles.

En conclusion, on soulignera avec insistance que les deux pays devraient enfin trouver une solution Ă  leurs diffĂ©rends – ce qui n’est certainement pas facile – et s’engager sur la voie d’une paix durable, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont des puissances nuclĂ©aires, et qu’une confrontation nuclĂ©aire entre eux, qui pourrait rĂ©sulter d’une erreur fatale, serait absolument dĂ©vastatrice.

* Journaliste et écrivain grec.

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Atelier international à Tunis │ Pour une gestion durable des terres et de l’eau

Des reprĂ©sentants de dix pays d’Afrique et d’Asie se rĂ©unissent du 12 au 16 mai 2025 Ă  Hammamet, en Tunisie, pour un Ă©change d’expĂ©riences sur une gestion durable des terres et de l’eau.

Il s’agit d’un atelier sur les «solutions fondĂ©es sur la nature» pour une gestion durable des terres et des forĂȘts initiĂ© par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et co-organisĂ© dans le cadre du rĂ©seau Khibra par le Bureau rĂ©gional de la FAO pour le Proche-Orient, avec la participation de responsables et experts venus d’AlgĂ©rie, du Botswana, d’Irak, de Jordanie, du Liban, du Malawi, de Tanzanie, de Tunisie, du YĂ©men et du Zimbabwe.

Dans son discours d’ouverture, le secrĂ©taire d’État auprĂšs du ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Hamadi Habaieb, a soulignĂ© l’urgence de ces enjeux: «Dans nos rĂ©gions arides et semi-arides, l’eau a toujours Ă©tĂ© prĂ©cieuse. Aujourd’hui, face au changement climatique, Ă  l’urbanisation croissante et Ă  l’évolution des besoins agricoles, l’offre et la demande de l’eau constituent un dĂ©fi majeur, mais aussi une formidable opportunitĂ© de transformation des systĂšmes alimentaires.»

Mohamed Amrani, chargĂ© de bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord, a dĂ©clarĂ© qu’«environ 25% des terres de la planĂšte sont dĂ©gradĂ©es, affectant le bien-ĂȘtre de plus de 3,2 milliards de personnes au niveau global.» «ParallĂšlement, les forĂȘts continuent de disparaĂźtre Ă  un rythme alarmant, avec une perte nette de 4,7 millions d’hectares par an Ă  l’échelle mondiale entre 2015 et 2020», a-t-il ajoutĂ©, soulignant ainsi la pertinence de cet atelier.

«L’interconnexion entre les systĂšmes de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation et des Ă©cosystĂšmes est de plus en plus reconnue comme essentielle pour atteindre le dĂ©veloppement durable et la rĂ©silience climatique», a encore dĂ©clarĂ© M. Amrani.

Cet Ă©vĂ©nement permettra un apprentissage mutuel entre pays confrontĂ©s Ă  des pressions climatiques similaires. Les participants exploreront des solutions intĂ©grant le nexus Eau-Énergie-Alimentation-ÉcosystĂšmes et la promotion des «solutions fondĂ©es sur la nature» dans les contextes des zones et climats arides. Des outils dĂ©veloppĂ©s dans le cadre de l’Initiative rĂ©gionale de la FAO sur la raretĂ© de l’eau au Proche-Orient et en Afrique du Nord seront partagĂ©s Ă  savoir une plateforme ainsi que la mĂ©thodologie d’évaluation intĂ©grĂ©e des paysages (Ilam), et le Cadre de production durable des paysages (SLPF), qui vise Ă  atteindre la neutralitĂ© en matiĂšre de dĂ©gradation des terres.

Communiqué.

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PĂ©tition │ Pour la dĂ©fense des libertĂ©s acadĂ©miques en Tunisie

Nous reproduisons ci-dessous le texte de la pĂ©tition internationale pour la dĂ©fense des libertĂ©s acadĂ©miques en Tunisie et de solidaritĂ© avec le doyen Habib Kazdaghli a Ă©tĂ© adressĂ©e samedi 3 mai 2025 au ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, au prĂ©sident de l’universitĂ© de Manouba et au doyen de la FacultĂ© des lettres, des arts et des humanitĂ©s de la Manouba.

InitiĂ©e et rĂ©digĂ©e par le Collectif tunisien autour de Habib Kazdaghli et par le Collectif Vigilance universitĂ©s (France) Ă  la suite de la campagne haineuse et diffamatoire qui a visĂ© l’ancien doyen injustement accusĂ© de «normalisation acadĂ©mique avec l’ennemi sioniste», pour le simple motif d’avoir assistĂ© en France Ă  des colloques auxquels ont participĂ© des universitaires israĂ©liens, elle a Ă©tĂ© signĂ©e par 250  universitaires, enseignants et chercheurs de 15 pays (Tunisie, France, AlgĂ©rie, Maroc, Liban, Allemagne, Etats-Unis, Russie, Hongrie, Suisse, Pays bas, GrĂšce, Canada, Belgique).

«Nous soutenons notre collÚgue Habib Kazdaghli»

Nous, universitaires de diffĂ©rents pays, nous nous adressons, par ce texte, rĂ©digĂ© par le Collectif Vigilance UniversitĂ©s et le Collectif tunisien autour de Habib Kazdaghli, Ă  Monsieur le ministre tunisien de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique et aux instances dirigeantes de l’UniversitĂ© de La Manouba (Tunisie).

Le professeur Habib Kazdaghli, de l’UniversitĂ© de La Manouba en Tunisie, historien et ancien doyen, de 2011 Ă  2017, fait aujourd’hui l’objet d’une cabale diffamatoire, orchestrĂ©e par des Ă©tudiants ultranationalistes arabes, des Ă©tudiants d’extrĂȘme-gauche et des Ă©tudiants islamistes, avec la complicitĂ© de certains enseignants. Se posant comme «dĂ©fenseurs uniques de la cause palestinienne», ils accusent le professeur Kazdaghli de promouvoir une «normalisation acadĂ©mique», c’est-Ă -dire l’instauration de relations institutionnelles avec les universitĂ©s israĂ©liennes, uniquement parce qu’il a participĂ© Ă  un colloque en France auquel Ă©taient aussi conviĂ©s des chercheurs israĂ©liens.

SpĂ©cialiste de l’histoire contemporaine de la Tunisie et du Maghreb, ainsi que de l’histoire du communisme et des minoritĂ©s religieuses de Tunisie, Habib Kazdaghli a vu ses travaux, en tant qu’historien, reconnus et estimĂ©s bien au-delĂ  des frontiĂšres tunisiennes. Parmi les minoritĂ©s religieuses qu’il Ă©tudie figure la communautĂ© juive de Tunisie. C’est donc tout naturellement qu’il a Ă©tĂ© invitĂ©, en avril 2023, comme Ă  d’autres Ă©vĂ©nements, Ă  participer Ă  un colloque Ă  Paris intitulĂ© : «Les Juifs et le droit en Tunisie – du protectorat Ă  l’indĂ©pendance (1881-1956) – entre progrĂšs historiques et rĂ©silience religieuse». Ce colloque Ă©tait organisĂ©, sous le patronage de la ministre française de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche, par la SociĂ©tĂ© d’histoire des Juifs de Tunisie (SHJT) en collaboration notamment avec le Centre français du judaĂŻsme tunisien (CFJT). 

C’est en raison de cette invitation Ă  cet Ă©vĂ©nement oĂč Ă©taient aussi conviĂ©s des chercheurs de plusieurs nationalitĂ©s, dont d’autres collĂšgues tunisiens et des chercheurs israĂ©liens, qu’il a Ă©tĂ© accusĂ©, par le Conseil scientifique de la FacultĂ© et la PrĂ©sidence de son universitĂ©, de «vouloir une normalisation» avec l’État d’IsraĂ«l. Ce conseil scientifique est allĂ© jusqu’à annoncer qu’il revenait sur sa proposition de lui attribuer le titre de «professeur Ă©mĂ©rite», ce qui a conduit le ministĂšre Ă  lui refuser ce grade par une dĂ©cision du 10 janvier 2025.

Il va de soi qu’un colloque scientifique, par essence indĂ©pendant de toute allĂ©geance politique, invite un spĂ©cialiste pour la valeur de ses recherches, et non pour reprĂ©senter son pays ni porter une position politique.

Le 14 avril dernier, faisant suite Ă  la dĂ©cision du dĂ©partement d’histoire de la FacultĂ© de La Manouba de lui rendre un hommage acadĂ©mique, une offensive haineuse et diffamatoire a Ă©tĂ© lancĂ©e Ă  nouveau contre lui par les Ă©tudiants Ă©voquĂ©s plus haut, au nom d’une prĂ©tendue dĂ©fense de la «cause palestinienne» contre «l’entitĂ© sioniste». Ils ont arrachĂ© sa photo de la galerie de portraits des doyens qui se sont succĂ©dĂ© Ă  la tĂȘte de la facultĂ© et ont dĂ©clenchĂ© un mouvement de grĂšve. Le Conseil scientifique de la facultĂ© s’est rĂ©uni le 15 avril en «sĂ©ance urgente et extraordinaire». Dans un communiquĂ©, ce conseil scientifique a pris entiĂšrement Ă  son compte les allĂ©gations des Ă©tudiants, dĂ©clarant son «soutien inconditionnel aux luttes lĂ©gitimes de nos Ă©tudiants contre la normalisation» et son opposition ferme Ă  «toute proposition d’hommage Ă  Habib Kazdaghli». La raison explicitement donnĂ©e est plus que surprenante : «Nous nions catĂ©goriquement toute intention d’honorer toute personne dont les soupçons de normalisation sont avĂ©rĂ©s.» En outre, le Conseil s’en est pris au laboratoire du patrimoine auquel appartenait le Professeur Kazdaghli, fondĂ© en 1999, et qui se trouve ainsi menacĂ© de fermeture.

Le Professeur Habib Kazdaghli est connu, en Tunisie et Ă  l’étranger, pour ĂȘtre un ardent dĂ©fenseur des valeurs qui ont distinguĂ© la Tunisie depuis son indĂ©pendance : l’enseignement pour tous, la dĂ©fense des libertĂ©s acadĂ©miques Ă  l’universitĂ©, la modernitĂ© et l’égalitĂ© entre hommes et femmes.

L’opinion universitaire et intellectuelle garde encore en mĂ©moire son combat menĂ© avec quelques collĂšgues, dans les annĂ©es 2012 et 2013, contre l’offensive intĂ©griste cherchant Ă  transformer l’espace universitaire en «enceinte sacrĂ©e». Cette rĂ©sistance lui a valu des poursuites judiciaires (il ne fut dĂ©finitivement acquittĂ© qu’en juin 2014, au terme d’un procĂšs marathon qui s’est prolongĂ© durant plus de deux ans, et de menaces d’élimination physique (il a passĂ© dix annĂ©es sous protection policiĂšre armĂ©e).

Actuellement, le contexte est toujours hostile aux libertĂ©s acadĂ©miques que le professeur Kazdaghli a fermement dĂ©fendues lorsqu’il Ă©tait doyen. Qu’il soit aujourd’hui privĂ© du soutien du Conseil scientifique de sa propre facultĂ© est une grave injustice.

Comme l’écrit le journal Le Matin d’AlgĂ©rie du 25 avril 2025 : «En rĂ©alitĂ©, ce que paie Kazdaghli c’est son indĂ©pendance d’esprit et de rĂ©flexion. Son refus de cĂ©der aux injonctions dogmatiques. Son attachement Ă  une universitĂ© fondĂ©e sur la recherche critique, la diversitĂ© des mĂ©moires et l’ouverture sur le monde. Ce sont ces principes qui, aujourd’hui encore, provoquent l’hostilitĂ© de ceux qui veulent rĂ©duire l’histoire Ă  un instrument de propagande».

En tant qu’universitaires appartenant Ă  des institutions de divers pays, attachĂ©s aux principes de la libertĂ© acadĂ©mique et de l’intĂ©gritĂ© scientifique, nous exprimons notre ferme soutien au professeur Kazdaghli visĂ© par des accusations et des attaques inadmissibles.

Nous invitons notamment les instances dirigeantes universitaires de Tunisie, et le ministĂšre tunisien de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, Ă  réétudier la dĂ©cision ayant refusĂ© Ă  M. Kazdaghli le grade de professeur Ă©mĂ©rite.

Nous demandons solennellement Ă  ces autoritĂ©s politiques et universitaires et Ă  tous ses collĂšgues de le dĂ©fendre publiquement, de rĂ©affirmer leur attachement Ă  la libertĂ© universitaire et scientifique, et de garantir avec fermetĂ© l’indĂ©pendance de la recherche scientifique contre toute forme de pression idĂ©ologique.

Les 250 signataires par ordre alphabĂ©tique (accessible aussi par ce lien) :

ABDELHAK Rym (Univ. de Manouba, Tunisie)

ABECASSIS FrĂ©dĂ©ric (ENS Lyon, France) 

ABRAVANEL Nicole, (EHESS, Paris, France).

AISSA Lotfi (Univ. de Tunis, Tunisie).

ALLAGUI Abdelkarim (Univ. Tunis, Tunisie)

ALLOUCHE JoĂ«lle (GSRL, CNRS, France)

AMMAR Mohamed (Univ. Manouba, Tunisie)

ANTIT-BOURISSA Faouzia (Univ. de Gafsa, Tunisie)

ATTIAS-DONFUT Claudine (EHESS, France)

AYACHI Mokhtar (Univ. de Manouba, Tunisie).

AYADI Boutheina (Univ. De Manouba, Tunisie).

AZOUZI Ammar (Univ. de Sousse, Tunisie)

BAIDA Jamaa (Univ. Mohammed V, Rabat, Maroc).

BALDINETTI Anna (Univ. Perugia, Italie).

BANI Moncef (ISHTC, Univ. de Manouba, Tunisie).

BARBERIS Isabelle ( (Univ. Paris CitĂ©, France)

BARAKAT Liliane (Univ. Saint Joseph de Beyrouth, Liban)

BATSCH Christophe  (Univ. Lille, France)

BEN ABDELJALIL Moncef (Univ. de Sousse, Tunisie).

BEN ABED Fathi (Univ. de Manouba, Tunisie)

BEN ACHOUR Rabaa (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie)

BEN AMOR Rida (Univ. Tunis, Tunisie)

BEN BAAZIZ Boutheina (Univ. de Manouba, Tunisie).

BEN BAAZIZ Sadok (Institut National du Patrimoine, Tunisie)

BENCHIKH Majid (Univ. Alger, Algérie)

BEN HASSINE Khédija (Univ. de Tunis, Tunisie).

BEN JANNET Zouhair (Unvi. de Sfax, Tunisie)

BEN NEFISSA Sarra, (IRD Paris, France).

BEN OTHMANE Adel (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

BEN SAAD Ali (Univ. Paris 8, France).

BEN SGHIR Khaled (Univ. Mohamed V, Rabat, Maroc).

BEN SLIMANE Moncef (ENAU, Univ. de Carthage, Tunisie).

BEN YOUNES Habib (Institut National du Patrimoine, Tunisie)

BÉNATOUIL Richard (Univ. Nantes, France)

BENDJELID Faouzia (Univ. d’Oran, AlgĂ©rie).

BENOIT Martine (univ. Lille, France)

BENZAKEN Véronique (Univ. Paris-Saclay, France)

BENZENINE Belkacem (CRASC Oran, Algérie)

BISMUTH Hervé (Univ. Bourgogne, France).

BONNAMY Damienne (Univ. Franche-Comté, France).

BONNEVILLE Anne-Claire (INALCO, Paris, France).

BONNIOL Jean-Luc (Univ. Aix-Marseille, France)

BOUHLILA Sadok (Univ. de Manouba, Tunisie)

BOUJARRA Ahmed (Univ. de Sousse, Tunisie).

BOZARSLAN Hamit (EHESS, Paris, France)

BRANCA Sonia (Univ. Provence, France)

BYKOV Andrey (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des sciences, Russie).

CALBA Caroline (Univ. Strasbourg, France)

CANNONE Belinda (Univ. Caen, France)

CATELLIN Sylvie (Univ. Versailles Saint-Quentin, France)

CHANSON-JABEUR Chantal (Univ. Paris Cité, France).

CHARFI Saloua (IPSI, Univ. de la Manouba, Tunisie).

CHAUVEAU Jacques (Sorbonne univ., France)

COLLIN Denis (CPGE Rouen, France)

DASSY Karem (Univ. de Tunis, Tunisie).

DAVID Alain (Ancien directeur de programmes, CollĂšge international de philosophie, France)

DELMAIRE Danielle (univ. Lille, France)

DENIS Gilles (univ. Lille, France)

DERYCKE Claire (univ. Lille, France)

DHRAÏEF Beya (Univ. Sorbonne Nouvelle-Paris 3, France)

DIRECHE-SLIMANI Karima (CNRS France)

DOUYERE David (Univ. de Tour, France)

DREYFUS Michel (CNRS, France)

DUBREUCQ Eric (Univ. Strasbourg, France)

DUPLAA  Jean-Marie (Univ. Paris nord Sorbonne, France)

El AMRI Slaheddine (Univ. de la Zitouna, Tunisie).

El GHOUL Fayçal (Univ. de Tunis, Tunisie).

EL-MABROUK Nadia (univ. Montréal, Canada)

ESTRIPEAUT Marie  (Univ. Bordeaux, France)

FAKHFAKH Amel (Univ. de Tunis, Tunisie).

FARGI Amel (Univ. de Tunis, Tunisie).

FARVAQUE Etienne (Univ. Lille, France)

FAUGERE Jean Pierre, (Univ. Paris-Saclay, France).

FERCHICHI Wahid (Univ. de Carthage, Tunisie).

FERJANI Chérif (Univ. Lyon 2, France).

FICHOT Jean (Univ. Paris 1, Panthéon Sorbonne, France)

FONTAINE François (univ. Lille, France)

FRANCOIS Alexandre  (CNRS, France)

FREITAG Ulrike (Freie Univ., Berlin, Allemagne).

GAHA Chiha (ISG, Université de Tunis, Tunisie).

GEERTS Nadia (Haute École Bruxelles-Brabant, Belgique)

GHAKI Mansour (Institut National du Patrimoine, Tunisie).

GHARBI Salah (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

GHORBAL Chafik (Univ. El Manar, Tunisie).

GILAIN Christian (Sorbonne Univ., France, France)

GINGRAS Yves (Univ. Québec à Montréal, Canada)

GOLDSTEIN-SABBAH Sasha (Univ. of Groningen, Pays Bas)

GRAS Gabriel (CEA, France)

GRATET Gaël (CPGE Lyon, France)

GUIRAT Hind (Univ. de Tunis, Tunisie).

HACEN Ayman (Univ. de Monastir, Tunisie)

HADDAD Ayman, (Université Libanaise, Liban)

HADDAD Karen (Univ. Nanterre, France)

HECKMANN Hubert (Univ. Rouen, France)

HEINICH Nathalie (CNRS, France)

HENNARD Martine (Univ. Lausanne, France)

HLIOUI Hichem (Univ. Manouba, Tunisie)

HIZAOUI Abdelkarim (IPSI, Univ. de Manouba, Tunisie).

HUBELÉ Monica (univ. Strasbourg, France, France)

JAMMOUSSI Lassaad (Univ. de Carthage, Tunisie).

JAOUA Mohamed (Univ. Cîte d’Azur, France)

JEBAHI Mabrouk (Archives nationales Tunis, Tunisie).

JOLLET Anne (Univ. Potiers, France).

JOUINI Noureddine (Univ. Sorbonne Paris Nord, France).

KADRI Aissa (Univ. Paris 8, France)

KALLEL Mohamed (Univ. de Monastir, Tunisie).

KANDEL Liliane  (Univ. Paris CitĂ©, France)

KAPANADZE Maïa (Univ. internationale du Caucase. Tbilissi, Géorgie).

KARILA Anne  (Univ. Lille, France)

KARKAR Taoufik (Univ. Al Manar, Tunisie).

KAZDAGHLI Nejmeddine (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

KERROU Mohamed (Univ. El Manar, Tunisie).

KFOURY Liliane (USJ, Liban).

KHADDA Naget (Univ. d’Alger, AlgĂ©rie).

KHALFOUNE Tahar (Univ. Lyon 3, France).

KHEMIRI Bechir-Moncef (Univ. de Manouba., Tunisie)

KOTEK Joël (ULB Bruxelles, Belgique)

KRIDIS Noureddine (Univ. de Tunis, Tunisie).

KUZNETSOV Vasily (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des sciences, Russie).

LAACHER SmaĂŻn (univ. Strasbourg, France)

LABAT Séverine (CNRS, Paris, France).

LAGHA Mohieddine (Univ. de Sousse, Tunisie).

LAJMI Rym (Univ. de la Manouba), Tunisie).

LAKHDHAR Latifa (Univ. de Tunis, Tunisie).

LAMBERT Xavier (Univ. Jean JaurĂšs, Toulouse, France).

LARGUECHE Abdelhamid (Univ. de Manouba, Tunisie).

LARGUECHE Dalenda (Univ. de Manouba, Tunisie).

LAZARUS Anny (Univ. Montpellier 3, France)

LE CORNEC UBERINI Anne-HĂ©lĂšne  (Univ. Brest, France)

LE GOFF Joan (Univ. Paris-Est Créteil, France)

LE MEUR Cyril (Univ. Paris-Sorbonne, France)

LE RU Véronique (Univ. Reims Champagne Ardenne, France)

LEROUSSEAU Andrée (univ. Lille, France)

LEVY-SOUSSAN Dr. MichÚle ( Univ. Paris Cité, France).

LONGY Françoise (univ. Strasbourg, France)

LOTY Laurent  (CNRS, France)

MAHIOU Ahmed (IREMAM, France)

MAHJOUB Raouf (Institut d’Agronomie, Tunisie).

MAHMOUD Abdessalem (ENAU, Univ. de Carthage, Tunisie).

MANAI Tahar (Univ. de Manouba, Tunisie).

MANDILLARA Anna (Univ. de Oannina, GrĂšce)

MANTÉ-DUNAT Marylùne (Univ. Lille, France)

MARCOS Simeon (Univ. GenĂšve, Suisse)

MARGLIN Jessica (Univ. of Southern California, Los Angeles, Etats-Unis)

MARIGNAC Lucie (ENS-PSL, France)

MARTIN Thierry  (Univ. Franche-ComtĂ©, France)

MARTINEZ-GROS Gabriel (Univ. Paris Nanterre, France).

MASSON CĂ©line  (Univ. Picardie, France)

MAUCOURANT JĂ©rĂŽme (Univ. Saint-Étienne, France)

MAYOL Samuel (Univ. Sorbonne Paris Nord, France)

MBAREK Afef (Univ. de Manouba, Tunisie).

MECQUENEM Isabelle de (Univ. Reims Champagne Ardenne, France)

MEDICI Anna-Maria (Univ. Orbino, Italie).

MELKOUMYAN Elena (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des Sciences Russie).

MELLAKH Habib (Univ. de Manouba, Tunisie).

MELLITI Imed (Univ. El Manar, Tunisie)

MOKNI Abdelwahed (Univ. de Sfax, Tunisie).

MOOTALLAH Gleya (Univ. de Manouba, Tunisie).

NABLI Rabah (Univ. de Sfax, Tunisie).

NAGY Laszlo (Univ. de Szeged, Hongrie).

NAUMKIN Vitaly (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des sciences, Russie)

NOUREDDINE Ali (Univ. de Sousse, Tunisie).

OUHAIBI Moncef (Univ. de Sousse, Tunisie).

OUSSEDIK Fatma (Univ. d’Alger 2, AlgĂ©rie)

OSSIPOVA Kristina (Univ. Moscou, Russie)

PANCZER Gérard (Univ. Lyon 1, France)

PHILIPPE Bernard (INRIA, Univ. Rennes, France).

PIETREMENT Christine (Univ. Reims Champagne Ardenne, France)

POUILLON François (EHSS, France)

PRUM Michel (Univ. Paris CitĂ©, France)

QUINN Andrew William ( Univ. Sherbrooke, Canada)

RAZGALLAH- ZAOUCHI Rawdha (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

REKIK Fethi (Univ. de Sfax, Tunisie).

REMAOUN Hassan (Univ. d’Oran 2, AlgĂ©rie).

RICHARDOT Anne (Univ. Lille, France)

RIVET Daniel (Univ Paris 1 Panthéon Sorbonne, France)

ROBERT Jacques (Univ. Bordeaux, France)

ROHDE Achim (Univ. de Hambourg, Allemagne).

SAAIDIA Oissila (Univ.Lyon 2, France),

SAHBANI Abdessatar (Univ. de Tunis, Tunisie).

SAIDI Hédi (Univ. Lille, France)

SALLY Nasr (USJ, Liban).

SAYAH Jamil (Univ. Grenoble, France)

SAYAH Mansour (Univ. Jean JaurĂšs, Toulouse, France).

SCHANDELER Jean-Pierre(CNRS, France)

SCHROETER Daniel (Univ. of Minnesota, Etats-Unis)

SCHULTE Christoph (Univ. Potsdam, Allemagne).

SEPTIER Laurent (Univ. Cîte d’Azur, France)

SERMAIN Jean-Paul  (Univ. Sorbonne Nouvelle, France)

SHEPARD Todd (Johns Hopkins Univ., Etats-Unis)

SKIK Hichem Univ. de Manouba, Tunisie).

SKIK Khira (Institut National du Patrimoine., Tunisie).

STORA Benjamin ( Univ. Paris 13, France).

TALEB IBRAHIMI Khaoula (universitĂ© d’Alger, AlgĂ©rie).

TAOUTEL Christian (Univ. Saint Joseph de Beyrouth, Liban)

TAQUIN VĂ©ronique  (CPGE Paris, France)

TAUBER  MichĂšle (Univ. Strasbourg, France)

TELLIER Thibault (Sciences Po Rennes, France)

TERZI Cédric (EHESS, France)

TLILI Ridha (Institut National du Patrimoine, Tunisie).

TNANI Najet (Univ. de Tunis, Tunisie).

TRIKI Fathi (Univ. de Tunis, Tunisie).

TRIKI Rachida (Univ. de Tunis, Tunisie).

TRIKI Souad (Univ. de Jendouba, Tunisie).

VERMEREIN Pierre (Univ. Sorbonne Paris 1, France).

WOERTZ Eckart (GIGA & Univ. de Hambourg, Allemagne).

YAACOUB Taoufik (Univ. Manouba, Tunisie)

YAZIDI Béchir (Univ. de la Manouba, Tunisie).

ZARD Philippe  (Univ. Paris Nanterre, France) ZYTNICKI Colette (Univ. Jean JaurĂšs, Toulouse, France).

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FadĂ©la M’Rabet, pionniĂšre du fĂ©minisme algĂ©rien, s’éteint Ă  90 ans

L’AlgĂ©rie perd l’une de ses figures intellectuelles les plus audacieuses : FadĂ©la M’Rabet est dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  Paris mercredi 14 mai 2025, Ă  l’ñge de 90 ans. Femme de science, de lettres et de combat, elle laisse une empreinte indĂ©lĂ©bile dans l’histoire du fĂ©minisme maghrĂ©bin.

NĂ©e en 1935 Ă  Skikda, dans une famille instruite, FadĂ©la M’Rabet fut l’une des premiĂšres femmes algĂ©riennes Ă  briser le plafond de verre dans les domaines scientifique et mĂ©diatique. Docteure en biologie, elle enseigne Ă  l’universitĂ© et s’impose rapidement comme une intellectuelle engagĂ©e. Dans les annĂ©es 1960, elle devient une voix importante Ă  la Radio algĂ©rienne, animant des programmes culturels qui donneront bientĂŽt lieu Ă  ses premiers essais percutants.

C’est en 1965 qu’elle publie ‘‘La Femme algĂ©rienne’’, un ouvrage qui marquera une rupture dans le discours sur la condition fĂ©minine dans une sociĂ©tĂ© encore profondĂ©ment patriarcale. Deux ans plus tard, ‘‘Les AlgĂ©riennes’’ viendra renforcer cette critique sociale, dĂ©nonçant avec une rare clartĂ© les pesanteurs religieuses, les traditions oppressantes et l’hypocrisie des Ă©lites.

Face Ă  l’hostilitĂ© croissante du pouvoir et des milieux conservateurs, elle est contrainte Ă  l’exil en 1971. Elle s’installe en France, oĂč elle poursuivra son Ɠuvre littĂ©raire et intellectuelle, tout en restant profondĂ©ment attachĂ©e Ă  son pays d’origine. Son engagement fĂ©ministe n’a jamais faibli, mĂȘme lorsqu’il devenait impopulaire ou dangereux.

FadĂ©la M’Rabet incarnait une pensĂ©e libre, affranchie des dogmes, qui refusait les concessions. Ses Ă©crits, republiĂ©s ces derniĂšres annĂ©es en AlgĂ©rie notamment par les Ă©ditions Dalimen, ont retrouvĂ© une nouvelle actualitĂ© Ă  l’heure oĂč les droits des femmes restent un champ de bataille politique et culturel.

Sa disparition reprĂ©sente une perte majeure pour l’AlgĂ©rie, mais son Ɠuvre demeure. Elle continuera d’éclairer les consciences et d’armer les luttes Ă  venir.

Djamal Guettala

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L’économie tunisienne handicapĂ©e par sa mauvaise connectivitĂ© portuaire  

«La Tunisie pourrait gagner de 4 Ă  5% de son PIB, sur une durĂ©e de 3 Ă  4 ans, grĂące Ă  une meilleure connectivitĂ© portuaire et Ă  une rĂ©duction du temps de sĂ©jour Ă  l’importation», souligne Banque Mondiale (BM) dans une rĂ©cente note sur la Tunisie intitulĂ©e «Une meilleure connectivitĂ© pour la croissance».

La BM estime, ainsi, que «les ports tunisiens sont relativement bien Ă©quipĂ©s pour les unitĂ©s rouliĂšres (Ro-Ro), mais pas pour la manutention de conteneurs. Ils sont Ă©galement petits et peu profonds par rapport aux autres ports mĂ©diterranĂ©ens, ce qui convient au trafic Ro-Ro, mais affecte la connectivitĂ©, la congestion et l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle des conteneurs».

Dans ce cadre, elle rappelle que «le dernier indice de connectivitĂ© du transport maritime rĂ©gulier (3e trimestre 2024) classe le systĂšme portuaire tunisien au 117e rang mondial en termes de connectivitĂ©, ce qui la place au niveau de nombreux petits États insulaires isolĂ©s du Pacifique Sud».

«Cela distingue la Tunisie des tendances des marchĂ©s mondiaux, qui s’appuient de plus en plus sur le transport maritime par conteneurs pour le commerce autre que le vrac, compte tenu de l’avantage important en termes de coĂ»ts de ce type de transport, en particulier pour le commerce longue distance», explique le mĂȘme rapport.

Le systùme portuaire tunisien souffre aussi, toujours d’aprùs la note, de la lourdeur des contrîles physiques et documentaires, ainsi que les exigences commerciales et de change, qui ralentissent le traitement des marchandises dans les ports.

*Ceci, se traduit par «un temps de sĂ©jour Ă  l’importation Ă©levĂ© dans les ports tunisiens, ce qui augmente les coĂ»ts logistiques des entreprises».

Dans ce cadre, la BM cite le cas du Port de RadĂšs, qui affiche l’un des temps de sĂ©jour moyens Ă  l’importation les plus Ă©levĂ©s en Afrique en 2023.

Partant, la BM souligne que le renforcement des infrastructures et des politiques amélioreraient la connectivité portuaire et permettraient de booster les échanges commerciaux de la Tunisie, et par conséquent assurer des gains économiques importants.

Ainsi, elle recommande le dĂ©veloppement d’un terminal Ă  conteneurs desservant la rĂ©gion du Grand Tunis, la modernisation des Ă©quipements pour la manutention du fret, la rĂ©organisation de l’accĂšs Ă  travers le canal de Bizerte, et le lancement d’un programme d’investissement pour le terminal du port de Sfax.

Elle prĂ©conise, Ă©galement, la rationalisation des mesures non tarifaires et la rĂ©vision des tarifs de stockage et de manutention portuaires pour fournir des ressources financiĂšres supplĂ©mentaires Ă  la SociĂ©tĂ© tunisienne d’acconnage et de manutention (Stam) et Ă  l’Office de la marine marchande et des ports  (OMMP), l’autoritĂ© portuaire, et pour dissuader les chargeurs de laisser des marchandises dans les zones portuaires pendant de longues pĂ©riodes.

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‘‘Let this day end’’ du Tunisien Karim Berrhouma au Talents Durban 2025

Le Durban FilmMart Institute a dĂ©voilĂ© la programmation de Talents Durban 2025, une plateforme influente de dĂ©veloppement des talents prĂ©sentĂ©e en partenariat avec Berlinale Talents. Parmi les projets sĂ©lectionnĂ©s, ‘‘Let this day end’’ du cinĂ©aste tunisien Karim Berrhouma.

Pour sa 18e édition, Talents Durban continue de mettre en lumiÚre la nouvelle génération de conteurs et de visionnaires de tout le continent.

La promotion de cette année comprend 31 projets, dont 5 critiques de 18 pays africains, sélectionnés parmi plus de 500 candidatures.

Ces talents Ă©mergents se rĂ©uniront Ă  Durban du 18 au 21 juillet 2025 pour un programme intensif de dĂ©couverte de l’industrie dans le cadre du 16e Durban FilmMart.

I. B.

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Tunisie │ Des finances publiques toujours vulnĂ©rables

Le dĂ©ficit budgĂ©taire de la Tunisie devrait diminuer lĂ©gĂšrement Ă  5,8% du PIB en 2025, contre 6,2% en 2024, mais ses finances publiques et sa position extĂ©rieure resteront vulnĂ©rables, en l’absence de progrĂšs dans la modernisation de l’économie.

C’est ce qu’indique la Banque mondiale (BM) dans son dernier Bulletin de mise Ă  jour Ă©conomique consacrĂ© Ă  la Tunisie, intitulĂ© «Une meilleure connectivitĂ© pour la croissance», ajoutant que la modĂ©ration de la croissance des subventions, la baisse des dĂ©penses d’investissement et la hausse des recettes fiscales, soutenues par quelques hausses de certains taux d’imposition, en particulier l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, sont autant de facteurs pouvant favoriser la lĂ©gĂšre baisse du dĂ©ficit budgĂ©taire.

Si la situation macroĂ©conomique devrait se stabiliser, les finances publiques et la position extĂ©rieure de la Tunisie resteront, cependant, vulnĂ©rables en l’absence de financements extĂ©rieurs suffisants et de progrĂšs dans la modernisation de l’économie, alerte la banque.

S’agissant du dĂ©ficit commercial courant, il devrait lĂ©gĂšrement s’accroĂźtre Ă  1,8% du PIB en 2025 avec un creusement du dĂ©ficit commercial Ă©galement dĂ» Ă  l’incertitude commerciale, en partie compensĂ© par la croissance modĂ©rĂ©e du tourisme et la baisse attendue des prix du pĂ©trole.

Pour ce qui est de l’emprunt extĂ©rieur, l’institution financiĂšre estime qu’il resterait une source importante de financement du compte courant ainsi que de remboursement de la dette. Et d’ajouter que le financement des dĂ©ficits pourrait nĂ©cessiter une augmentation du financement extĂ©rieur et des rĂ©formes face Ă  l’important calendrier de remboursement de la dette Ă  court terme.

MalgrĂ© la baisse du dĂ©ficit, souligne la mĂȘme source, les besoins de financement bruts devraient ĂȘtre stables en termes nominaux en 2025 (28 milliards de dinars tunisiens, soit 15,6% du PIB) en raison de l’augmentation du remboursement de la dette.

Les deux tiers du financement devraient ĂȘtre des amortissements, dont prĂšs de la moitiĂ© externe.

Pour la BM, le financement du dĂ©ficit restera difficile Ă©tant donnĂ© la stratĂ©gie de limitation de l’endettement extĂ©rieur et des contraintes au financement monĂ©taire.

Il serait nĂ©cessaire, estime la banque, que les prĂȘts souverains couvrent la plupart des besoins de financement extĂ©rieur si la Tunisie souhaite Ă©viter la dĂ©pendance au financement monĂ©taire du budget par le biais des rĂ©serves.

D’aprùs Tap.

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Les incertitudes du commerce mondial pĂšsent sur la croissance tunisienne

La croissance Ă©conomique tunisienne devrait connaĂźtre une lĂ©gĂšre hausse durant la pĂ©riode 2025-2027 si les conditions de sĂ©cheresse s’attĂ©nuent. Toutefois, les risques Ă  la baisse restent Ă©levĂ©s, estime la Banque mondiale (BM) dans un bulletin de conjoncture Ă©conomique consacrĂ© Ă  la Tunisie (Printemps 2025).

La BM avait prĂ©vu pour la Tunisie une croissance de 1,9% en 2025 dans son rĂ©cent rapport sur la situation Ă©conomique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, publiĂ© en avril dernier. Mais cela, reste tributaire d’une amĂ©lioration continue des prĂ©cipitations et une reprise tardive du secteur manufacturier.

Dans ce nouveau bulletin, intitulĂ© «Une meilleure connectivitĂ© pour la croissance», la BM a indiquĂ© que l’amĂ©lioration des prĂ©cipitations, conjuguĂ©e Ă  l’augmentation du taux de remplissage des barrages, devrait aider le secteur agricole Ă  rĂ©cupĂ©rer pleinement les pertes de 2023.

Cependant, l’incertitude croissante du commerce mondial pourrait avoir un impact sur l’économie en raison d’une baisse de la demande extĂ©rieure, en particulier dans l’Union europĂ©enne (UE), principale destination des exportations tunisiennes.

Selon l’institution financiĂšre, tous ces facteurs rĂ©duiraient la croissance de l’économie, en particulier celle du secteur manufacturier, qui devrait encore ĂȘtre nĂ©gative en 2025. Cela est de nature Ă  rĂ©duire Ă  son tour quelque peu la croissance des services par le biais des liens en amont et en aval.

La croissance devrait finalement se stabiliser autour de 1,6–1,7 % en 2026–27, mais les prĂ©visions restent soumises Ă  des risques de baisse importants. Les prĂ©visions reposent sur la convergence des taux de croissance sectoriels vers leur taux Ă  moyen terme.

Cependant, alerte encore la BM, l’incertitude croissante du commerce mondial, les conditions de financement extĂ©rieur limitĂ©es et une nouvelle sĂ©cheresse pourraient poser des problĂšmes de croissance et de stabilitĂ© macroĂ©conomique pour la Tunisie.

Par ailleurs, si les conditions de financement extĂ©rieur ne s’amĂ©liorent pas, l’accĂšs aux devises Ă©trangĂšres pourrait rester insuffisant, ce qui risquerait d’exacerber les tensions sur le taux de change et les prix, avec des effets dĂ©favorables sur l’activitĂ© Ă©conomique et l’emploi.

Pour l’institution financiĂšre, les perspectives Ă  moyen terme s’amĂ©lioreraient sensiblement, seulement, si la Tunisie prenait des mesures pour renforcer ses politiques budgĂ©taires, moderniser ses entreprises publiques et favoriser une plus grande concurrence intĂ©rieure.

D’aprùs Tap.

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La Tunisie │ L’ensemencement des nuages pour amĂ©liorer les rĂ©serves en eau

La Tunisie a rĂ©alisĂ© le 16 avril sa premiĂšre opĂ©ration d’ensemencement artificiel de nuages, technique dite d’«ensemencement des nuages», dans le bassin du grand barrage de Sidi Salem (gouvernorat de BĂ©ja, nord-ouest), dans le but d’augmenter les prĂ©cipitations et d’attĂ©nuer la pĂ©nurie d’eau qui frappe le pays depuis cinq annĂ©es consĂ©cutives de sĂ©cheresse record.

L’annonce officielle a Ă©tĂ© faite par le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Ezzeddine Ben Cheikh, lors des cĂ©lĂ©brations de la JournĂ©e nationale de l’agriculture, le 12 mai 2025.

L’opĂ©ration, menĂ©e en collaboration avec les ministĂšres de la DĂ©fense nationale et des Transports et entiĂšrement conçue par l’expertise scientifique tunisienne, a vu un avion militaire libĂ©rer des noyaux de condensation Ă  l’intĂ©rieur de monticules chargĂ©s d’humiditĂ© au-dessus du plus grand barrage du pays.

L’initiative, comme indiquĂ© dans une note du ministĂšre sur ses rĂ©seaux sociaux, fait partie d’un programme pilote de sĂ©curitĂ© hydraulique qui, s’il est confirmĂ©, sera Ă©tendu Ă  d’autres zones stratĂ©giques du nord et du centre.

Selon les informations publiĂ©es par le ministĂšre, le cocktail utilisĂ© comprend de l’iodure d’argent, de la glace sĂšche et du sel, des substances couramment utilisĂ©es dans des programmes similaires au Maroc, aux Émirats et en Chine, considĂ©rĂ©es comme ayant un faible impact environnemental si elles sont utilisĂ©es en quantitĂ©s contrĂŽlĂ©es.

Ben Cheikh a lui-mĂȘme soulignĂ© que, grĂące aux derniĂšres pluies et aux interventions de rationalisation, les rĂ©serves globales des 37 barrages tunisiens ont atteint 927 millions de mĂštres cubes, soit une augmentation de 130 millions par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre.

Par ailleurs, l’étĂ© prochain, l’usine de dessalement de Sousse entrera en service pour soutenir celles de Sfax et de Zarat, Ă  GabĂšs.

ParallĂšlement Ă  l’ensemencement des nuages, le gouvernement prĂ©voit de numĂ©riser entiĂšrement la gestion de l’eau grĂące Ă  deux nouvelles plateformes : l’une pour l’aide Ă  la dĂ©cision en temps rĂ©el des opĂ©rateurs techniques et l’autre pour les autorisations Ă©lectroniques d’utilisation des ressources publiques en eau. Par ailleurs, un projet est en cours pour couvrir les stations de pompage avec des panneaux photovoltaĂŻques afin de rĂ©duire le coĂ»t Ă©nergĂ©tique du pompage de l’eau.

La Tunisie, oĂč le taux de remplissage moyen des barrages oscille autour de 40%, enregistre un dĂ©ficit pluviomĂ©trique de plus de 30% par rapport Ă  la moyenne trentenaire.

Alors que le changement climatique fait grimper les tempĂ©ratures estivales au-dessus de 45 degrĂ©s et assĂšche les nappes phrĂ©atiques, Tunis se tourne vers des solutions d’ingĂ©nierie mĂ©tĂ©orologique dĂ©jĂ  testĂ©es avec succĂšs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Une premiĂšre Ă©valuation technique des rĂ©sultats de l’opĂ©ration sera prĂ©sentĂ©e d’ici juin : si le gain en eau dĂ©passe 10%, l’ensemencement des nuages ​​deviendra partie intĂ©grante du nouveau Plan national de gestion durable de l’eau (2025-2035).

ParallĂšlement, l’Institut national de mĂ©tĂ©orologie a Ă©tĂ© chargĂ© de cartographier les cellules cumulus appropriĂ©es et de dĂ©finir des fenĂȘtres opĂ©rationnelles compatibles avec les couloirs aĂ©riens civils.

Avec cette initiative, Tunis ambitionne de se positionner parmi les pays pionniers de la rĂ©gion dans l’utilisation des technologies de modification artificielle du climat, tout en poursuivant la course Ă  la diversification des sources entre le dessalement, la rĂ©utilisation des eaux usĂ©es et la rĂ©duction des pertes du rĂ©seau. « Il s’agit d’une mesure d’urgence, et non d’une solution dĂ©finitive. Nous continuerons de privilĂ©gier un ensemble d’innovations pour garantir la sĂ©curitĂ© hydrique des gĂ©nĂ©rations futures », a assurĂ© Ben Cheikh.

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Tunisie │ La perspective d’un divorce sans juge fait dĂ©bat

Le dĂ©bat s’intensifie en Tunisie autour d’un projet de loi qui donnerait aux huissiers notaires, et non plus aux tribunaux, le pouvoir d’enregistrer les divorces consensuels. Les avocats montent au crĂ©neau, mais pas seulement. Les militantes fĂ©ministes s’inquiĂštent elles aussi et parlent d’une dĂ©rive lĂ©gislative dangereuses pour les droits des femmes. (Ph. manifestation de femmes Ă  Tunis, archives).

La proposition, signĂ©e par 101 dĂ©putĂ©s et actuellement examinĂ©e par la Commission de lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale Ă  l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP), modifierait l’article 32 du Code du statut personnel (CSP) de 1956, pierre angulaire des droits civils en Tunisie.

Les partisans du projet de loi soutiennent que la mesure «simplifiera les procédures» et «allégera la charge des tribunaux», conformément à une réforme plus large de la profession notariale. Mais la société civile, notamment les associations représentant et défendant les femmes, ont réagi avec fermeté.

Risques de pressions sur les épouses

Ainsi, l’Association tunisienne des femmes dĂ©mocrates (ATFD), bastion historique de la protection des droits des femmes dans le pays, a qualifiĂ© le texte de «dangereux pour les droits des femmes» et a appelĂ© Ă  son retrait immĂ©diat, craignant que l’absence de contrĂŽle judiciaire ouvre la voie Ă  des pressions Ă©conomiques ou sociales sur les Ă©pouses et rende plus difficile la protection des intĂ©rĂȘts des enfants.

L’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) est sortie de sa lĂ©thargie habituelle pour mettre en garde dans une lettre adressĂ©e aux dĂ©putĂ©s : «Le mariage n’est pas un simple contrat privĂ©. Sans le contrĂŽle d’un juge, il porte atteinte Ă  un Ă©quilibre laborieusement construit depuis prĂšs de soixante-dix ans.»

Porte ouverte aux «divorces éclair»

Le Barreau national a Ă©galement exprimĂ© un «refus catĂ©gorique» de cette rĂ©forme, menaçant de recourir Ă  «tous les moyens de protestation» si le parlement procĂ©dait au vote, tandis qu’un ComitĂ© de surveillance composĂ© de juristes et d’universitaires parle d’une «rĂ©gression juridique» et du risque de «divorces Ă©clair» non garantis.

Sur le fond, les partisans rĂ©pondent que la nouvelle procĂ©dure ne concernerait plutĂŽt que les cas de plein accord entre les Ă©poux et prĂ©voirait le dĂ©pĂŽt de l’acte notariĂ© Ă  l’état civil, avec possibilitĂ© de recours en cas de litige. La Commission de lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale du parlement, prĂ©sidĂ©e par le dĂ©putĂ© Yasser Gourari, a dĂ©jĂ  entamĂ© des auditions auprĂšs de notaires, de magistrats et d’associations et un rapport technique est attendu d’ici la fin du mois avant le vote Ă  la chambre.

13 000 divorces chaque année

En toile de fond pĂšse la valeur symbolique du CSP, promulguĂ© par Habib Bourguiba en 1956 et souvent prĂ©sentĂ© comme le «joyau de la couronne» de la modernitĂ© tunisienne : jusqu’à prĂ©sent, tout divorce – consensuel ou contentieux – nĂ©cessite un jugement, avec audience et homologation. Pour l’ATFD et l’UNFT, toucher Ă  ce mĂ©canisme signifierait «porter atteinte Ă  une protection essentielle» au moment mĂȘme oĂč, rappellent les organisations, les donnĂ©es officielles recensent prĂšs de 13 000 cas de dissolution de mariage chaque annĂ©e.

Le dĂ©bat s’annonce houleux : tandis que la majoritĂ© pro-gouvernementale se dĂ©clare prĂȘte Ă  «moderniser» la procĂ©dure, les organisations fĂ©ministes annoncent des sit-in et des campagnes de sensibilisation pour dĂ©fendre «l’unicitĂ© du cadre juridique tunisien», Ă  l’avant-garde du monde arabe en matiĂšre de protection des droits des femmes.

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Tunisie │Engagement des jeunes dans l’action climatique

La stratĂ©gie nationale de l’engagement des jeunes dans l’action climatique a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e lors d’une confĂ©rence nationale, le 13 et 14 mai 2025, Ă  Hammamet.

Cette stratĂ©gie nationale vise Ă  impliquer les jeunes dans l’action climatique, en renforçant leur participation aux dĂ©cisions stratĂ©giques et en leur donnant les moyens d’agir comme acteurs du changement.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, la cheffe de l’unitĂ© nationale de coordination sur les changements climatiques au ministĂšre de l’Environnement et Michel Le Pechoux, reprĂ©sentant de l’Unicef en Tunisie ont participĂ© Ă  l’évĂšnement. 

Les enfants et les jeunes subissent des impacts disproportionnĂ©s des effets du changement climatique du fait de leurs capacitĂ©s physiologiques et cognitives en dĂ©veloppement. Cette stratĂ©gie nationale vise Ă  institutionnaliser leur participation dans l’élaboration de solutions innovantes, et Ă  leur fournir les connaissances et les moyens nĂ©cessaires pour rĂ©aliser pleinement leur potentiel en tant qu’acteurs du changement et de la transformation.

À travers cette stratĂ©gie nationale, la Tunisie entend mettre Ă  contribution la crĂ©ativitĂ©, la dĂ©termination et l’énergie des jeunes pour adresser les dĂ©fis environnementaux.  

Suite au lancement du processus au mois d’aoĂ»t 2024, le dĂ©veloppement de cette stratĂ©gie s’est inscrit dans une dĂ©marche inclusive et participative, fondĂ©e sur un processus de consultation approfondie menĂ© Ă  travers les cinq districts de la Tunisie. Ce travail a permis de recueillir les prĂ©occupations, aspirations et recommandations des jeunes issus de divers horizons et des reprĂ©sentants de diffĂ©rents ministĂšres et de la sociĂ©tĂ© civile, en tenant compte de la diversitĂ© des rĂ©alitĂ©s territoriales et socio-Ă©conomiques.  

Lors de la confĂ©rence nationale Ă  Hammamet, les derniĂšres contributions techniques sur les orientations stratĂ©giques dĂ©finies devaient permettre la finalisation de la stratĂ©gie qui servira de rĂ©fĂ©rence pour orienter les politiques publiques et les initiatives futures en matiĂšre d’action climatique en faveur des enfants et des jeunes. 

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, a dĂ©clarĂ© : «La stratĂ©gie nationale de l’engagement des jeunes dans l’action climatique vise Ă  institutionnaliser la participation des jeunes dans l’action climatique. La confĂ©rence nationale est le point culminant de la finalisation de cette stratĂ©gie qui sera parmi les premiĂšres du genre au niveau global.»

La cheffe de l’unitĂ© nationale de coordination sur les changements climatiques, reprĂ©sentant le ministre de l’Environnement, a noté : Â«La crise climatique est l’un des plus grands dĂ©fis de notre Ă©poque. Ses effets se font sentir partout dans le monde et la Tunisie n’est pas Ă©pargnĂ©e. Au-delĂ  d’ĂȘtre particuliĂšrement affectĂ©s par le changement climatique, les enfants et les jeunes reprĂ©sentant un quart de la population de la Tunisie, sont une source inestimable de solutions et d’innovations qui pourrait contribuer de façon durable Ă  la rĂ©silience de la Tunisie au changement climatique.»  

Le reprĂ©sentant de l’Unicef en Tunisie a soulignĂ© : Â«La crise climatique impacte de façon disproportionnĂ©e les enfants et les jeunes. Ă€ l’Unicef, nous sommes convaincus que les enfants, les adolescents et jeunes sont des acteurs de changement et de transformation des sociĂ©tĂ©s. La Tunisie a Ă©tĂ© avant-gardiste dans plusieurs domaines et l’engagement du pays Ă  adresser la crise climatique en impliquant toutes les forces vives de la sociĂ©tĂ©, et notamment les jeunes, est Ă  saluer. L’Unicef reste pleinement engagĂ© aux cĂŽtĂ©s de la Tunisie pour bĂątir un avenir plus sĂ»r et plus juste pour chaque enfant.»

CommuniquĂ©.  

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Cannes 2025 │Gaza, le Maghreb et la force du cinĂ©ma fĂ©minin

Le rideau s’est levĂ©, hier soir, mardi 13 mai 2025, sur la 78e Ă©dition du Festival de Cannes. La cĂ©rĂ©monie d’ouverture a Ă©tĂ© marquĂ©e par un hommage poignant Ă  Émilie Dequenne, un discours vibrant de Juliette Binoche et une standing ovation pour Robert De Niro, honorĂ© par Leonardo DiCaprio. Mais au-delĂ  du faste, cette Ă©dition 2025 porte les voix de cinĂ©astes arabes, africains et en particulier maghrĂ©bins, dont la prĂ©sence s’impose avec force et dignitĂ©.

Djamal Guettala

Cette annĂ©e, la Palestine n’est pas absente de la Croisette. Dans son discours d’ouverture, Juliette Binoche a citĂ© la photojournaliste Fatima Hassouna, tuĂ©e Ă  Gaza le 16 avril, la veille de dĂ©couvrir que le film auquel elle participait Ă©tait sĂ©lectionnĂ© Ă  Cannes. «L’art reste, il est le tĂ©moignage puissant de nos vies», a dĂ©clarĂ© l’actrice, donnant le ton d’un festival sous tension mais rĂ©solument ouvert sur le monde.

Kaouther Ben Hania, un retour en force

Tout juste deux ans aprĂšs â€˜â€˜Les Filles d’Olfa’’, qui avait conquis la Croisette et remportĂ© l’ƒil d’or en 2023, la rĂ©alisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania est de retour en sĂ©lection officielle avec â€˜â€˜Tu ne feras point d’images’’. Ce nouveau long-mĂ©trage de fiction suit Amira, une jeune Tunisienne passionnĂ©e de cinĂ©ma, qui reçoit Ă  la mort de sa grand-mĂšre une clĂ© mystĂ©rieuse. Elle se lance alors dans une quĂȘte intime pour remonter le fil du passĂ© de sa famille, confrontant croyances, secrets et transmissions.

Coproduit par la Tunisie (Mime Films), la France (Tanit Films), la SuĂšde, l’Allemagne et la Belgique, le film bĂ©nĂ©ficie du soutien d’Arte France CinĂ©ma, qui s’est engagĂ© trĂšs tĂŽt dans le projet. DistribuĂ© par Jour2fĂȘte, â€˜â€˜Tu ne feras point d’images’’ s’impose dĂ©jĂ  comme l’une des Ɠuvres les plus attendues du monde arabe Ă  Cannes.

Erige Sehiri et “Promis le ciel”

Autre prĂ©sence tunisienne remarquĂ©e : Erige Sehiri revient avec â€˜â€˜Promis le ciel’’, son nouveau film aprĂšs le succĂšs de â€˜â€˜Sous les figues’’. Dans cette fiction dĂ©licate, Sehiri continue d’explorer les Ă©motions contenues et les tensions sociales dans les milieux ruraux tunisiens, avec une approche Ă  la fois douce et politique. Le film est prĂ©sentĂ© dans la section Un Certain Regard, qui met chaque annĂ©e Ă  l’honneur des Ɠuvres audacieuses et novatrices.

Hafsia Herzi, entre les deux rives

Actrice et rĂ©alisatrice franco-tunisienne, Hafsia Herzi fait Ă©galement partie des figures maghrĂ©bines de cette Ă©dition. RĂ©vĂ©lĂ©e par â€˜â€˜La Graine et le Mulet’’ du Franco-tunisien Abdellatif Kechiche, elle revient Ă  Cannes dans un double rĂŽle : actrice dans un film français sĂ©lectionnĂ© en sĂ©ance spĂ©ciale et rĂ©alisatrice d’un court-mĂ©trage prĂ©sentĂ© Ă  la Quinzaine des cinĂ©astes, ‘‘La petite derniĂšre’’ . Sa prĂ©sence Ă  Cannes 2025 incarne l’ascension des cinĂ©astes maghrĂ©bines, dont les voix continuent de rĂ©sonner Ă  travers le monde.

Un cinéma arabe et africain audacieux

La sĂ©lection 2025 donne Ă©galement une large place au cinĂ©ma d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, avec des films du SĂ©nĂ©gal, d’Égypte, du Liban ou encore du Maroc. Une vitalitĂ© qui montre que Cannes n’est plus uniquement le lieu d’une certaine Ă©lite occidentale, mais aussi une tribune ouverte Ă  ceux qui, par l’image, interrogent le rĂ©el, dĂ©noncent l’injustice et rĂ©inventent la mĂ©moire.

En confiant la prĂ©sidence du jury Ă  Juliette Binoche, et en invitant des figures engagĂ©es comme Payal Kapadia, Dieudo Hamadi ou Hong Sangsoo, le Festival de Cannes 2025 s’affirme comme un espace d’engagement artistique global. Un espace oĂč les cinĂ©mas du Sud trouvent une rĂ©sonance mondiale, et oĂč les voix fĂ©minines du Maghreb ne cessent de prendre de l’ampleur.

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Pour une politique éthique, responsable et efficace de gestion des animaux errants en Tunisie

Lettre ouverte Ă  l’attention de Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement : la Tunisie a aujourd’hui l’occasion – et la responsabilitĂ© – de faire Ă©voluer son modĂšle de gestion des animaux errants. Non seulement pour le respect des animaux eux-mĂȘmes, mais aussi pour celui de ses citoyens, de ses enfants, de sa propre image.

Aya Bulaid *

Je m’adresse Ă  vous en tant que citoyenne tunisienne et avocate spĂ©cialisĂ©e en droit du bien-ĂȘtre animal, afin d’exprimer une inquiĂ©tude profonde, que partagent aujourd’hui un grand nombre de nos concitoyens, face aux pratiques de gestion des chiens errants sur notre territoire.

Depuis plusieurs mois, des scĂšnes insoutenables se rĂ©pĂštent dans de nombreuses villes tunisiennes : des chiens sont abattus par balles, en pleine rue, sans anesthĂ©sie, sans encadrement vĂ©tĂ©rinaire, et parfois en prĂ©sence d’enfants. Ces images choquent, traumatisent, et instillent dans la population un sentiment de tristesse mĂȘlĂ© d’impuissance et d’indignation.

Les enfants qui grandissent en voyant des chiens agoniser dans leur quartier n’apprennent ni la sĂ©curitĂ© ni la confiance, mais la peur et la violence. Les citoyens qui assistent, impuissants, Ă  ces scĂšnes rĂ©pĂ©tĂ©es perdent foi en la capacitĂ© de l’État Ă  concilier efficacitĂ© et humanitĂ©.

Si la lutte contre certaines maladies zoonotiques comme la rage est une nĂ©cessitĂ© de santĂ© publique, tuer des animaux ne protĂšge pas les ĂȘtres humains. La prĂ©vention ne saurait reposer sur la destruction aveugle, mais bien sur une politique coordonnĂ©e, moderne et durable.

Des alternatives efficaces existent et sont appliquées ailleurs : campagnes de stérilisation à grande échelle, vaccination, création de refuges publics, encadrement de la détention des animaux de compagnie, éducation des citoyens à la cohabitation responsable.

L’animal n’est pas un danger en soi, mais le reflet de notre gestion. Tuer des chiens dans la rue n’élimine pas le risque de rage : cela dĂ©place le problĂšme, entretient la peur, et dĂ©shumanise nos institutions.

Une telle approche, brutale et inefficace, ne rĂ©pond ni aux exigences d’une politique publique de santĂ© cohĂ©rente, ni aux principes de dignitĂ©, de justice et de durabilitĂ© qui devraient gouverner l’action de l’État.

Notre pays ne manque ni de compĂ©tences, ni d’alternatives, ni d’alliĂ©s sur le terrain. Ce qui lui  manque, c’est une volontĂ© politique claire de tourner le dos Ă  des mĂ©thodes rĂ©pressives dĂ©passĂ©es, pour construire une rĂ©ponse moderne, Ă©thique et soutenable.

Le droit international apporte un cadre de rĂ©fĂ©rence : la DĂ©claration universelle sur le bien-ĂȘtre animal, soutenue par l’Organisation mondiale de la santĂ© animale (Omsa), reconnaĂźt que les animaux sont des ĂȘtres sensibles, et qu’ils doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s de toute souffrance Ă©vitable.

La Tunisie est un pays de droit. La Constitution tunisienne de 2022 n’est pas silencieuse sur ces enjeux.

L’article 47 prĂ©cise que «l’Etat garantit le droit Ă  un environnement sain et Ă©quilibrĂ© et contribue Ă  la protection du milieu». Or, ce droit inclut nĂ©cessairement les relations que nous entretenons avec les ĂȘtres vivants qui partagent cet environnement.

L’article 49 prĂ©cise que «l’Etat encourage la crĂ©ativitĂ© culturelle et soutient la culture nationale dans son originalitĂ©, sa diversitĂ© et son innovation, en vue de consacrer les valeurs de tolĂ©rance, de rejet de la violence et d’ouverture sur les diffĂ©rentes cultures.»

Ce rejet de la violence, en sa forme constitutionnelle, doit ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© et appliquĂ© Ă  toute forme de vie prĂ©sente sur le sol tunisien.

L’article 52 prĂ©cise que les droits de l’enfant sont garantis et que «l’Etat doit Ă©galement fournir Ă  tous les enfants toutes les formes de protection sans discrimination et conformĂ©ment Ă  l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant».

L’article 55 prĂ©cise qu’«aucune restriction ne peut ĂȘtre apportĂ©e aux droits et libertĂ©s garanties par la Constitution qu’en vertu d’une loi et pour rĂ©pondre aux exigences d’un rĂ©gime dĂ©mocratique et en vue de sauvegarder les droits d’autrui ou pour rĂ©pondre aux impĂ©ratifs de la sĂ»retĂ© publique, de la dĂ©fense nationale ou de la santĂ© publique. Ces restrictions ne doivent pas porter atteinte Ă  la substance des droits et libertĂ©s garantie par la prĂ©sente constitution, et elles doivent ĂȘtre justifiĂ©es par leurs objectifs proportionnels Ă  leur justification. Aucune rĂ©vision ne peut porter atteinte aux acquis en matiĂšre des droits de l’Homme et des libertĂ©s garantis par la prĂ©sente constitution. Les instances juridictionnelles assurent la protection des droits et libertĂ©s contre toute atteinte.»

Ainsi, la Constitution tunisienne impose Ă  l’État de fonder ses politiques sur les principes de justice, de solidaritĂ© et de dignitĂ© humaine. Ces engagements ne peuvent rester symboliques : ils doivent se traduire en actes, y compris dans notre rapport au vivant. À ce titre, il est aujourd’hui de votre responsabilitĂ© d’élaborer une politique nationale de protection animale, encadrĂ©e juridiquement, administrativement et Ă©thiquement. Il en va de l’image de la Tunisie, de la cohĂ©rence de sa politique de santĂ© publique, et du respect des valeurs fondamentales que partagent nos institutions et nos concitoyens.

Il est Ă©galement de notre devoir de rappeler que ces pratiques ont un impact psychologique majeur : les enfants exposĂ©s et qui grandissent en voyant des chiens agoniser dans leur quartier et du sang Ă  mĂȘme le sol n’apprennent ni la sĂ©curitĂ© ni la confiance, mais la peur et la violence. Comment expliquer Ă  un enfant que l’on tire sur un chien dans la rue, au nom de la santĂ© publique ?

Les citoyens assistent, impuissants, Ă  des actes qu’ils ne comprennent pas, et perdent confiance dans les institutions censĂ©es les protĂ©ger et perdent foi en la capacitĂ© de l’État Ă  concilier efficacitĂ© et humanitĂ©.

Face Ă  cette rĂ©alitĂ©, je me permets de formuler plusieurs propositions concrĂštes, rĂ©alistes et Ă©conomiquement viables, que l’État peut mettre en Ɠuvre Ă  court terme :

– mettre un terme immĂ©diat aux campagnes d’abattage par armes Ă  feu dans les lieux publics, et interdire toute mĂ©thode de mise Ă  mort non conforme aux normes vĂ©tĂ©rinaires minimales;

– lancer un programme national de stĂ©rilisation et de vaccination ciblĂ©e des animaux errants, en partenariat avec les cliniques vĂ©tĂ©rinaires et les praticiens volontaires;

– Ă©tablir un cadre de coopĂ©ration formel avec les associations tunisiennes de protection animale, qui Ɠuvrent depuis des annĂ©es avec sĂ©rieux, souvent sans aide ni reconnaissance;

– crĂ©er un fonds minimal de soutien public, en mobilisant les collectivitĂ©s locales, les dons privĂ©s, les partenaires Ă©trangers et les budgets municipaux dĂ©jĂ  existants;

– mettre en place un registre numĂ©rique de suivi et de cartographie des populations errantes, via des outils simples, gratuits et accessibles aux services municipaux;

– adopter une loi-cadre sur la protection animale, qui rĂ©glemente la dĂ©tention d’animaux de compagnie, interdit les mauvais traitements, et consacre les principes de prĂ©vention et de respect.

Loin d’ĂȘtre utopiques, ces mesures sont appliquĂ©es avec succĂšs dans d’autres pays aux ressources comparables. Elles sont moins coĂ»teuses que les opĂ©rations rĂ©pĂ©tĂ©es de capture et d’exĂ©cution, plus efficaces sur le long terme, et surtout plus conformes Ă  nos valeurs rĂ©publicaines.

La Tunisie a aujourd’hui l’occasion – et la responsabilitĂ© – de faire Ă©voluer son modĂšle de gestion des animaux errants. Non seulement pour le respect des animaux eux-mĂȘmes, mais aussi pour celui de ses citoyens, de ses enfants, de sa propre image.

ProtĂ©ger les animaux, ce n’est pas affaiblir la sociĂ©tĂ©. C’est la renforcer.

Refuser la violence, ce n’est pas cĂ©der Ă  l’émotion, c’est choisir l’intelligence.

Je vous appelle, Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement, Ă  faire de cette question une prioritĂ© de sociĂ©tĂ©. Ensemble, agissons pour que la Tunisie montre la voie d’une gestion humaine, rationnelle et digne de son Ă©poque.

Je vous prie d’agrĂ©er l’expression de ma haute considĂ©ration.

* Avocate – spĂ©cialisĂ©e en droit du bien-ĂȘtre animal (ayabulaidavocat@gmail.com).

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Printemps de TĂ©hĂ©ran │ Des saisons avortĂ©es

L’influence des intellectuels iraniens a connu de nombreux hauts et bas depuis les premiers signes de la rĂ©volution constitutionnelle persane sous le rĂšgne de Mozaffareddine Shah Qajar (1896-1907), mais elle semble aujourd’hui Ă  son niveau le plus bas. Pourquoi une telle rĂ©gression, alors mĂȘme que le taux d’alphabĂ©tisation en Iran est Ă  son plus haut niveau et qu’Internet facilite de plus en plus l’accĂšs Ă  l’information ? Les intellectuels iraniens n’ont-ils aucune solution aux multiples crises du pays, ou bien est-ce que personne ne les Ă©coute ? (Ph. Depuis le Mouvement vert en 2009, ce sont les citoyens issus de la classe moyenne qui ont pris les rĂȘnes de la protestation.)

Mostafa Khalaji * 

L’apparition d’un groupe d’intellectuels en Iran remonte Ă  la veille du mouvement constitutionnel Ă  la fin de l’époque Qajar. Ils ambitionnaient de rĂ©nover en profondeur la culture, la sociĂ©tĂ© et finalement la sphĂšre politique du pays.

Ces intellectuels ont en grande partie rĂ©ussi, allant jusqu’à transformer la langue persane.

Ces Ă©volutions se sont poursuivies jusqu’à la fin du rĂšgne de Reza Chah. Mais sous Mohammad Reza Chah, la rĂ©pression politique et les restrictions visant les intellectuels, pour la plupart proches des courants de gauche, les ont tenus Ă©loignĂ©s de la scĂšne politique durant de longues annĂ©es.

Modernité et révolutions

À la veille de la rĂ©volution «islamique» de 1979, de nombreux intellectuels et Ă©crivains iraniens soutenaient les efforts pour mettre fin au rĂ©gime du Chah. À cette Ă©poque, deux groupes d’intellectuels — les laĂŻcs de gauche d’un cĂŽtĂ©, et ceux qu’on appellera plus tard les «intellectuels religieux» de l’autre — ont rejoint la rĂ©volution.

La figure principale des intellectuels religieux était Ali Shariati, qui, en fusionnant les idées du socialisme avec la religion chiite, promouvait une idéologie nouvelle et séduisante à travers des discours enflammés dans un centre religieux de Téhéran. Ses livres et ses conférences attiraient un large public.

Mais le rĂ©gime issu de la rĂ©volution a rapidement rĂ©primĂ© les courants intellectuels, n’accordant mĂȘme que peu de faveur aux Ɠuvres de Shariati, dĂ©cĂ©dĂ© peu avant la victoire de la rĂ©volution.

L’activitĂ© de l’Association des Ă©crivains iraniens — principal syndicat des Ă©crivains et intellectuels aprĂšs la rĂ©volution — fut interdite, et dans les annĂ©es 1990, une vague d’assassinats et d’exĂ©cutions visa des intellectuels, Ă©crivains et artistes dissidents, Ă  l’intĂ©rieur comme Ă  l’extĂ©rieur du pays.

Cependant, des notions issues notamment de la traduction des penseurs occidentaux, comme la «dĂ©mocratie» ou la «sociĂ©tĂ© civile», ainsi que les combats des intellectuels religieux tels qu’Abdolkarim Soroush contre les privilĂšges du clergĂ©, ont favorisĂ© la victoire de Mohammad Khatami, candidat rĂ©formiste, Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 1996.

La relative libertĂ© de publication de livres et de journaux qui suivit cette Ă©lection renforça l’influence des journalistes, Ă©crivains et intellectuels. Mais ce «printemps de TĂ©hĂ©ran», Ă  l’instar d’autres «printemps» dans l’histoire contemporaine iranienne, fut de courte durĂ©e. Il se mua en automne avec la fermeture massive des journaux, la destitution du ministre de la Culture, les arrestations et les exils.

Une perte d’influence

Daryush Shayegan, cĂ©lĂšbre philosophe iranien dĂ©cĂ©dĂ© en 2018, m’avait dĂ©clarĂ© quelques annĂ©es avant sa mort : «Avant la rĂ©volution islamique, nous avions des penseurs comme Jalal Al-e Ahmad et Shariati, qui avaient une influence sur la sociĂ©tĂ© intellectuelle. Mais je pense qu’aujourd’hui, les intellectuels n’ont plus cette influence.» Il ajoutait : «Certes, leurs livres sont lus pour s’informer, mais les Ă©crivains ne sont plus des modĂšles, et la sociĂ©tĂ© iranienne a dĂ©passĂ© les intellectuels.»

Pourquoi Shayegan considĂ©rait-il que la sociĂ©tĂ© iranienne avait devancĂ© ses intellectuels? En rĂ©sumĂ©, la principale raison tient au fait que les Ă©checs politiques du siĂšcle passĂ© ont entraĂźnĂ© l’échec des mouvements intellectuels qui soutenaient ces transformations politiques.

La chute du rĂ©gime pahlavi a marquĂ© celle des intellectuels laĂŻcs, nationalistes et en partie conservateurs. L’échec des idĂ©aux ayant menĂ© Ă  la rĂ©volution de 1979 — tels que l’«indĂ©pendance et la liberté» — a scellĂ© celui des intellectuels de gauche. Quant Ă  l’échec des rĂ©formes sous Mohammad Khatami, il a totalement dĂ©sillusionnĂ© la population vis-Ă -vis des «intellectuels religieux», qui espĂ©raient associer rĂ©gime islamique et dĂ©mocratie.

Depuis la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, les intellectuels sont les grands absents de toutes les contestations et mouvements de changement.

Lors du «Mouvement vert», le soulĂšvement postĂ©lectoral qui suivit l’élection prĂ©sidentielle de 2009, ce sont les citoyens issus de la classe moyenne qui ont spontanĂ©ment pris les rĂȘnes de la protestation. Dans les mouvements Ă©conomiques des annĂ©es suivantes, les ouvriers se sont mobilisĂ©s. Et dans les derniĂšres manifestations connues sous le nom de «Femme, Vie, Liberté», ce sont les femmes et jeunes filles ordinaires, non issues de l’élite, qui ont entiĂšrement portĂ© le mouvement.

Dans toutes ces protestations, lorsqu’un intellectuel prenait la parole, ce n’était que pour apporter un soutien a posteriori, sans rĂŽle dans leur genĂšse.

OĂč en est-on actuellement ?

Aujourd’hui, certains intellectuels autrefois influents, comme Abdolkarim Soroush, vivent en exil. Les rares figures qui s’expriment encore Ă  l’intĂ©rieur du pays sont peu connues du grand public et se contentent d’analyser la situation actuelle.

En rĂ©alitĂ©, l’Iran contemporain est dĂ©pourvu d’un intellectuel de masse, moteur d’un mouvement.

Hatam Ghaderi, ancien professeur d’universitĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran, considĂšre que les intellectuels eux-mĂȘmes sont responsables de cette situation. Lors d’un discours rĂ©cent Ă  TĂ©hĂ©ran, Ă©voquant les Ă©checs successifs des rĂ©volutions en Iran, il affirma que tous les rĂ©gimes politiques du dernier siĂšcle ont conduit les intellectuels — surtout les intellectuels de gauche et religieux — Ă  ne proposer pour toute solution que la «rĂ©volution».

Il a mis en doute l’efficacitĂ© de cette rĂ©ponse, en dĂ©clarant : «La rĂ©volution devrait ĂȘtre la derniĂšre option.»

Cet intellectuel iranien a soulignĂ© que, contrairement Ă  ceux d’autres rĂ©gions du monde, les intellectuels iraniens posent rarement des «questions»; ils avancent directement des «rĂ©ponses». «Les intellectuels pensaient ĂȘtre d’une certaine maniĂšre consacrĂ©s, et semblaient puiser leur Ă©nergie et leur pensĂ©e de cette reconnaissance», a-t-il conclu.

* Journaliste et écrivain iranien.

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Agressions sexuelles │ GĂ©rard Depardieu condamnĂ© Ă  18 mois de prison avec sursis

GĂ©rard Depardieu, l’une des plus grandes figures du cinĂ©ma français, a Ă©tĂ© condamnĂ© le 13 mai 2025 par le tribunal correctionnel de Paris Ă  une peine de 18 mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles survenues lors du tournage d’un film en 2021.

L’acteur de 76 ans a Ă©tĂ© reconnu coupable d’avoir agressĂ© sexuellement deux femmes, alors qu’il Ă©tait en plein tournage d’une production cinĂ©matographique.

La décision du tribunal a été prononcée en son absence, et son avocat, Me Jérémie Assous, a immédiatement annoncé que son client ferait appel de cette condamnation.

Outre la peine de prison avec sursis, le tribunal a Ă©galement ordonnĂ© une peine d’inĂ©ligibilitĂ© de deux ans pour l’acteur ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, conformĂ©ment aux rĂ©quisitions du parquet.

Pouvoir, célébrité et justice

Ce verdict intervient aprÚs un long procÚs dans lequel plusieurs témoins ont été entendus et des éléments accablants ont été présentés à la barre.

Les victimes, deux femmes qui Ă©taient impliquĂ©es dans le projet cinĂ©matographique, ont dĂ©noncĂ© les comportements inappropriĂ©s et abusifs de la part de l’acteur, et leur tĂ©moignage a jouĂ© un rĂŽle crucial dans la dĂ©cision du tribunal.

La condamnation de Depardieu intervient dans un contexte oĂč de nombreuses personnalitĂ©s publiques, en particulier dans le milieu du cinĂ©ma, font face Ă  des accusations de violences sexuelles, ce qui a provoquĂ© un large dĂ©bat dans la sociĂ©tĂ©.

Si le verdict a Ă©tĂ© jugĂ© relativement clĂ©ment, avec une peine de prison avec sursis, il n’en demeure pas moins que cette affaire a bouleversĂ© l’image publique de l’acteur, qui jouit d’une rĂ©putation solide construite sur plusieurs dĂ©cennies de carriĂšre. Des films culte, tels que Cyrano de Bergerac ou Le Dernier MĂ©tro, ont fait de lui une figure incontournable du cinĂ©ma français, et cette condamnation met en lumiĂšre les tensions entre la cĂ©lĂ©britĂ© et la justice.

L’issue de cette affaire pourrait Ă©galement avoir des rĂ©percussions sur la perception des femmes dans l’industrie du cinĂ©ma, et en particulier sur la maniĂšre dont les accusations d’abus sont prises en charge par les autoritĂ©s judiciaires. La dĂ©cision d’appeler Ă  la justice dans ce genre de situations est un message fort, signalant que mĂȘme les personnalitĂ©s les plus influentes doivent rĂ©pondre de leurs actes.

En outre, l’affaire soulĂšve la question plus large de l’impunitĂ© dans les milieux artistiques, oĂč le pouvoir et la cĂ©lĂ©britĂ© ont souvent protĂ©gĂ© des comportements inappropriĂ©s pendant de nombreuses annĂ©es.

Le recours Ă  l’appel de Depardieu n’est pas une surprise, Ă©tant donnĂ© la gravitĂ© des accusations portĂ©es contre lui. Cependant, le jugement final pourrait bien influencer le cours de sa carriĂšre Ă  venir, et la maniĂšre dont il sera perçu par le public. L’acteur a, dans le passĂ©, connu plusieurs controverses, mais cette condamnation pour agressions sexuelles pourrait bien marquer un tournant dĂ©cisif dans sa trajectoire personnelle et professionnelle.

Le processus judiciaire ne fait que commencer, et l’appel de Depardieu pourrait permettre une nouvelle analyse des Ă©lĂ©ments de l’affaire. Mais dans l’attente de l’issue de cette nouvelle procĂ©dure, la condamnation de l’acteur jette une ombre sur une carriĂšre jusque-lĂ  admirĂ©e, et met en lumiĂšre les enjeux complexes liĂ©s Ă  la justice, Ă  la cĂ©lĂ©britĂ© et Ă  la responsabilitĂ© des personnalitĂ©s publiques dans des affaires d’agressions sexuelles.

D. G.

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Migration, frontiĂšre, souverainetĂ© et fracture nationale

Il y a, dans les visages Ă©puisĂ©s des migrants, une Ă©nigme persistante. Ce n’est pas seulement la misĂšre, ni mĂȘme l’appel Ă  l’aide. C’est autre chose : un dĂ©placement du monde, une faille psychique. Ce que l’on appelle aujourd’hui «crise migratoire» n’est pas seulement un flux de corps en mouvement. C’est une confusion du sens.  (Ph. Camp de migrants subsahariens Ă  El-Amra, Sfax).

Manel Albouchi *

Les frontiĂšres ne sont pas de simples dĂ©coupages gĂ©ographiques. Elles sont des membranes entre les mondes, des structures d’intĂ©gration psychique, des seuils. Et chaque fois qu’on les traverse sans cadre, c’est un dĂ©sordre plus profond qui s’installe : gĂ©opolitique, symbolique, psychique. 

La visite d’Amy Pope, directrice de l’OIM, au palais de Carthage a ravivĂ© une tension structurelle : comment articuler aide humanitaire, dignitĂ© des migrants et survie d’un État fragile ? 

Le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed, en affirmant que la Tunisie ne deviendra ni un camp de rĂ©tention ni un sas migratoire pour l’Europe, a Ă©tĂ© jugĂ© dur par certains. Mais il faut entendre ce qui se dit sous les mots : la Tunisie est un petit pays exposĂ©, Ă©conomiquement prĂ©caire, historiquement fragmentĂ©, dont le tissu social ne peut absorber une pression migratoire incontrĂŽlĂ©e sans s’effondrer. 

Ce n’est pas un refus de l’Autre. Mais un rappel fondamental : tout seuil non nommĂ©, non respectĂ©, non traversĂ© avec conscience, devient une intrusion. Une irruption brutale dans un espace sans consentement. Et ce qui aurait pu ĂȘtre rencontre devient effraction, blessure, mĂ©moire traumatique. 

La frontiĂšre est l’archĂ©type du contenant 

En psychanalyse, Didier Anzieu dĂ©crit le Moi-peau comme une interface vivante : la peau du corps devient mĂ©taphore de la frontiĂšre psychique. Elle contient, protĂšge, limite, tout en permettant l’échange. 

TransposĂ© au plan collectif, la frontiĂšre nationale est Ă  un peuple ce que la peau est au Moi : une enveloppe de cohĂ©sion. Sans elle, la nation devient poreuse Ă  toutes les projections, tous les fantasmes, toutes les intrusions. Elle perd sa forme. Elle devient vulnĂ©rable, insĂ©cure, exposĂ©e. 

Anzieu Ă©crivait que lorsque le Moi-peau est fissurĂ©, le sujet souffre d’angoisses de morcellement, de perte d’unitĂ©. Il en va de mĂȘme pour les peuples. Une nation sans frontiĂšre intĂ©grĂ©e souffre d’un trouble du contenant. Elle ne sait plus qui elle est, ni oĂč elle commence. 

Les risques psychiques d’une frontiĂšre effondrĂ©e 

Lorsqu’un pays perd la symbolisation de ses limites gĂ©ographiques, culturelles, politiques, ce ne sont pas seulement les institutions qui s’effondrent, mais aussi la psychĂ© collective. 

On peut alors observer : 

  • une montĂ©e gĂ©nĂ©ralisĂ©e de l’angoisse, du sentiment de dĂ©bordement, d’impuissance; 
  • une prolifĂ©ration des discours polarisants, clivants, paranoĂŻaques;
  • des projections massives sur l’Autre, vĂ©cu comme envahisseur ou menace, 
  • une dissociation du lien social, oĂč la cohĂ©sion nationale devient un mirage. 

Et en terme de troubles cela se traduit par : 

  • des troubles anxieux (TAG, phobies sociales); 
  • des troubles de l’adaptation (retrait, colĂšre, sentiment d’injustice); 
  • des syndromes dĂ©pressifs liĂ©s Ă  l’épuisement identitaire et Ă  l’impuissance; 
  • des troubles post-traumatiques liĂ©s Ă  la mĂ©moire coloniale, aux guerres ou Ă  l’exil; 
  • des troubles dissociatifs, perte de repĂšres ou identification Ă  des idĂ©ologies extrĂȘmes. 

Comme le Moi-peau individuel, la frontiĂšre nationale contient et protĂšge l’imaginaire collectif. Sans elle, le risque est de voir surgir une sociĂ©tĂ© dissociĂ©e, fragmentĂ©e, incapable de penser l’accueil autrement que comme une blessure ou une invasion. 

Poser une limite claire, juste, expliquĂ©e, ce n’est pas une fermeture pathologique. C’est un geste de santĂ© psychique. 

L’oubli des frontiĂšres naturelles est une faute historique 

L’histoire nous a appris, encore et encore, que lorsque les frontiĂšres naturelles sont ignorĂ©es, cela engendre des catastrophes : 

  • Les accords Sykes-Picot ont redĂ©coupĂ© le Levant sans tenir compte des dynamiques tribales et spirituelles. 
  • Le traitĂ© de Lausanne a redĂ©fini des États sans consultation des peuples. 
  • L’Afrique, morcelĂ©e par des lignes tracĂ©es au compas, n’a jamais guĂ©ri des fractures imposĂ©es. 

Chaque fois, la carte a trahi le territoire. Et chaque fois, le chaos s’est rĂ©pondu. 

Une Tunisie encore vulnĂ©rable 

La Tunisie est bordĂ©e de seuils naturels puissants : dĂ©sert au sud, mer au nord, montagnes Ă  l’ouest. Ces limites sont fondatrices. Les effacer revient Ă  ouvrir un corps sans peau. 

La France, l’Allemagne ou l’Italie malgrĂ© leurs crises internes, reposent sur des rĂ©cits nationaux et disposent de structures solides, de souverainetĂ©s historiques, de marges de manƓuvre.  

Elles peuvent absorber des flux, Ă©riger des frontiĂšres extĂ©rieures, externaliser leurs conflits. Elles peuvent choisir. 

La Tunisie, elle, agit dans l’urgence, la peur et la fatigue. Elle n’a pas fini de construire son identitĂ©. Son rĂ©cit national est encore fragile, hĂ©tĂ©rogĂšne, saturĂ© de blessures post-coloniales et de couches historiques non intĂ©grĂ©es. 

Son identitĂ© est encore en construction. Elle porte des couches historiques Ă©parses, pas totalement unifiĂ©es. Et toute pression supplĂ©mentaire peut menacer cette structure inachevĂ©e. 

Avec un peu de recul, il s’est avĂ©rĂ© qu’accueillir tous les flux, toutes les formes, tous les rĂ©cits, ce n’est pas de l’humanisme. C’est de l’abandon. 

La terre sacrĂ©e 

Le sol tunisien n’est pas neutre. Il est saturĂ© de mĂ©moire : punique, romaine, byzantine, arabe, ottomane, française. Une mĂ©moire composite, parfois contradictoire, pas encore totalement digĂ©rĂ©e. 

Le sol est sacrĂ© car il garde les morts. Il contient les pactes invisibles. L’ouvrir sans mesure, sans dialogue, sans reconnaissance, c’est briser cet Ă©quilibre. C’est faire de la terre un lieu sans fond.  

La souveraineté ? 

Ce qui se joue aujourd’hui dĂ©passe le seul enjeu migratoire. Ce qui est enjeux est l’idĂ©e mĂȘme de territoire sacralisĂ©, de peuple conscient, de parole fondatrice.  

La souverainetĂ© n’est pas un geste de fermeture. C’est la conscience de ses limites, de son rythme. C’est le pouvoir de dire «Voici ce que je peux accueillir sans me perdre». C’est une maturitĂ© politique d’un peuple capable de diffĂ©rencier l’accueil du sacrifice. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Tunisie │ Vers la cession des terres domaniales aux entreprises communautaires

Le président Kaïs Saïed qui affectionne les symboles a tenu à célébrer à sa maniÚre le 61e anniversaire de la loi n° 5 du 12 mai 1964 relative à la propriété des terres agricoles en Tunisie.

A cette occasion, il a rencontrĂ©, hier, lundi 12 mai 2025, au palais de Carthage, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Ezzeddine Ben Cheikh, pour souligner la portĂ©e symbolique de cette date et le rĂŽle de cette loi dans la restriction de la propriĂ©tĂ© des terres agricoles aux seuls Tunisiens, selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence. Il a aussi passĂ© en revue les Ă©tapes historiques clĂ©s de la gestion des terres domaniales agricoles, dĂ©plorant la distribution de certaines d’entre elles et leur exploitation par des tierces personnes sans justification lĂ©gale.

Le prĂ©sident SaĂŻed a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’un audit complet de la situation de ces terres en collaboration avec le ministĂšre des Domaines de l’État et des Affaires fonciĂšres, en rappelant que les prĂ©cĂ©dentes tentatives pour mener un tel audit, portant sur les terres agricoles et l’ensemble des biens de l’État, avaient Ă©chouĂ©.

Le chef de l’État a Ă©galement soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures de transfert des terres domaniales vers le privĂ© afin d’en faire bĂ©nĂ©ficier les fondateurs d’entreprises communautaires.

Ces terres, a-t-il notĂ©, sont soit sous-utilisĂ©es, soit exploitĂ©es sans fondement juridique. La prioritĂ© devrait ĂȘtre donnĂ©e aux jeunes, aux personnes innovantes, dĂ©sireuses de travailler et capables de gĂ©nĂ©rer une richesse agricole diversifiĂ©e. Cela permettrait non seulement de garantir l’autosuffisance alimentaire, mais aussi d’ouvrir l’accĂšs aux marchĂ©s mondiaux, apportant ainsi la prospĂ©ritĂ© Ă  l’ensemble de la nation, a-t-il dĂ©clarĂ© selon le mĂȘme communiquĂ©.

I. B. (avec Tap).

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KaĂŻs SaĂŻed │ «Tunisair restera une source de fiertĂ© nationale»

Kaïs Saïed a réitéré son refus de la privatisation de Tunisair, malgré ses graves difficultés financiÚres et ses problÚmes persistants de gouvernance et de gestion, notamment les incessantes perturbations des horaires de vols.

Lors de sa rencontré lundi 12 mai 2025 avec le ministre des Transports, Rachid Amri, au palais de Carthage, le président de la république a souligné la nécessité de réformes structurelles pour restaurer le prestige de la compagnie aérienne nationale, affirmant que sa privatisation était non envisageable, malgré les appels de certains.

Les entreprises et établissements publics tunisiens ne sont pas à vendre, a-t-il tranché, déclarant que Tunisair restera une source de fierté nationale, excellant dans les services aériens et terrestres.

SaĂŻed a Ă©galement exclu la relocalisation de l’aĂ©roport international de Tunis-Carthage, Ă©voquĂ©e il y a quelque temps par des experts, en vue de dĂ©sengorger le trafic automobile dans la ville de Tunis et sa banlieue nord et de libĂ©rer une rĂ©serve fonciĂšre utile pour la croissance de la capitale .

La Tunisie mĂšne une guerre de libĂ©ration nationale, oĂč l’intĂ©rĂȘt suprĂȘme du pays doit primer sur toute autre considĂ©ration, a insistĂ© SaĂŻed, laissant ainsi entendre que la privatisation de Tunisair comme la relocalisation de l’aĂ©roport de Tunis-Carthage serviraient les intĂ©rĂȘts de quelques lobbies privĂ©s.

Evoquant la reconstruction du secteur des transports publics, SaĂŻed a parlĂ© de l’arrivĂ©e prochaine de nouveaux bus pour allĂ©ger les difficultĂ©s de dĂ©placement des citoyens, en attendant le rĂ©tablissement complet de ce systĂšme, quasiment dĂ©mantelĂ©, Ă  l’échelle nationale.

I. B.

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Tunisie │ KaĂŻs SaĂŻed et le  Â«renversement de systĂšme»

Lorsque le peuple tunisien s’est soulevĂ© et a rĂ©clamĂ© la dignitĂ© pour toute la nation, les forces de l’ancien rĂ©gime, depuis le soir du 14 janvier 2011, ont transformĂ© cette revendication nationale collective en revendications sectorielles.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de la rĂ©publique KaĂŻs SaĂŻed, lors de sa rencontre lundi 12 mai 2025, au palais de Carthage, avec la PremiĂšre ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, ajoutant, dans un communiquĂ© publiĂ© par la prĂ©sidence Ă  l’issue de cette rencontre, que le peuple exigeait le renversement du systĂšme, mais la rĂ©ponse, dĂšs le lendemain, a Ă©tĂ© de distribuer de l’argent pour attiser les flammes de la rĂ©volution par les forces qui s’y opposaient.

C’est ce «renversement de systĂšme» que SaĂŻed est en train de mettre en Ɠuvre depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, qui lui permit d’accaparer l’essentiel des pouvoirs dans le pays.

C’est dans ce contexte de rĂ©volution trahie et qu’il se donne pour mission de parachever, que SaĂŻed a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de traiter toutes les questions dans le cadre d’une vision nationale globale couvrant tous les secteurs, insistant sur la prioritĂ© absolue Ă  accorder Ă  la justice sociale.

Traiter les problĂšmes dans une approche sectorielle, en l’absence de cette vision globale, ne permettra pas l’atteinte de la justice souhaitĂ©e, a-t-il insistĂ©.

C’est par des solutions collectives et nationales que les nations peuvent faire face Ă  toutes sortes de difficultĂ©s et de dĂ©fis, et c’est ce Ă  quoi nous Ɠuvrons, d’autant plus que le peuple tunisien a toujours fait preuve d’une profonde conscience, que ce soit face au colonialisme et Ă  ses agents aujourd’hui, a expliquĂ© SaĂŻed.

Ces agents de l’étranger, rescapĂ©s de l’ancien rĂ©gime, ont pillĂ© de nombreux Ă©quipements publics et tentĂ© de dĂ©truire le pays tout en se prĂ©sentant comme des victimes, perpĂ©tuant ainsi la misĂšre et les difficultĂ©s, a encore soulignĂ© SaĂŻed. Pour ces derniers, le pouvoir est un butin, et les postes des rĂ©compenses, a-t-il ajoutĂ©, dans une limpide allusion Ă  ses opposants dont beaucoup sont en prison, poursuivis dans des affaires d’atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© de l’Etat. Ils n’aiment pas la patrie mais la richesse qu’ils tirent de leurs postes, a-t-il lancĂ©.

Pour le chef de l’État, la prioritĂ© absolue est de parvenir Ă  la justice sociale, non seulement en parole, mais aussi dans la rĂ©alitĂ©.

A cet effet, il a rĂ©affirmĂ© que les responsables sont tenus de dĂ©ployer des efforts pour surmonter les difficultĂ©s. Ils doivent aussi montrer l’exemple en termes de sacrifice, de dĂ©vouement et d’intĂ©gritĂ©. Ceux qui choisissent une voie diffĂ©rente n’ont leur place dans aucune institution Ă©tatique. Car l’État, avec toutes ses institutions et ses lĂ©gislations, que les responsables sont chargĂ©s de mettre en Ɠuvre, existe uniquement pour servir le peuple.

La Tunisie possĂšde de jeunes talents, qualifiĂ©s et patriotes, prĂȘts Ă  reprendre le flambeau. La lumiĂšre de la justice, de la libertĂ© et de la dignitĂ© nationale Ă©clairera bientĂŽt chaque recoin de cette nation bien-aimĂ©e, lit-on dans le mĂȘme communiquĂ©, un brin lyrique.

I. B. (avec Tap)

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Alerte sur les oiseaux migrateurs en voie d’extinction en Afrique du Nord

A l’occasion de la JournĂ©e mondiale des oiseaux migrateurs, cĂ©lĂ©brĂ©e le 10 mai de chaque annĂ©e, le WWF Afrique du Nord a soulignĂ© dans une note l’urgence de protĂ©ger les oiseaux migrateurs en voie de disparition, comme l’huĂźtrier pie, une espĂšce qui hiverne en Afrique du Nord.

Le thĂšme de cette annĂ©e, «Espaces partagĂ©s : crĂ©er des villes et des communautĂ©s respectueuses des oiseaux», souligne l’importance de prĂ©server les habitats des espĂšces migratrices.

L’huĂźtrier pie (Haematopus ostralegus), reconnaissable Ă  son bec rouge robuste, son plumage noir et blanc distinctif et ses pattes roses, est classĂ© «quasi menacé» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Ă©crit WWF, prĂ©cisant que les estimations actuelles indiquent qu’il ne reste que 616 667 Ă  686 667 oiseaux adultes dans le monde.

En Afrique du Nord, cet oiseau peut ĂȘtre observĂ© le long des zones cĂŽtiĂšres, notamment dans le golfe de GabĂšs (Tunisie), ainsi que dans plusieurs zones humides protĂ©gĂ©es par la Convention de Ramsar, dont Ghar El-Melh (au nord de Tunis) et le parc national d’El-Kala (AlgĂ©rie).

Le dĂ©clin de la population d’huĂźtriers pies est attribuĂ© Ă  la rĂ©duction de la disponibilitĂ© des proies, en particulier des mollusques de fond, et Ă  la dĂ©gradation de l’habitat due Ă  la pollution des cĂŽtes et des zones humides.

WWF Afrique du Nord appelle à des mesures de conservation plus strictes pour protéger ces espÚces vulnérables et leurs écosystÚmes, exhortant les gouvernements et les communautés locales à donner la priorité à la gestion durable des cÎtes et au contrÎle de la pollution.

I. B.

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TĂ©moignages │ Boualem Sansal et la force des mots

Une quarantaine d’auteurs d’horizons divers apportent leur soutien Ă  l’écrivain franco-algĂ©rien, Boualem Sansal, condamnĂ© Ă  cinq ans de prison, en AlgĂ©rie.

‘‘Amorces de rĂ©cits’’ rĂ©unit des tĂ©moignages, textes de crĂ©ation, rĂ©unis sous l’égide du Pen Club Belgique par Liliane Schrauwen, Ă©crivaine. L’ouvrage est prĂ©sentĂ© par Vincent Engel, prĂ©sident du Pen Belgique francophone.

Que l’on soit d’accord ou pas avec l’écrivain et ses prises de positions, c’est la dĂ©fense de la libertĂ© d’expression qui est au centre de cet ouvrage, exigeant, gĂ©nĂ©reux et Ă  l’écriture engagĂ©e dans le rejet de l’emprisonnement d’un homme qui pense., qui Ă©crit.

La place de la plume n’est pas dans une cellule, jugĂ©e par la police, la force des mots est qu’elle dĂ©joue la volontĂ© du geĂŽlier, qu’elle Ă©chappe des barreaux, trouve une rĂ©sonance dans la dignitĂ© des citoyens et des ĂȘtres, qu’elle doit ĂȘtre jugĂ©e par les lecteurs.

Les droits de ce livre sont versés à Pen International.

Tahar Bekri

‘‘Amorces de rĂ©cits’’, Editions Edern, Bruxelles.

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Le Liban à l’honneur du Festival du film arabe de Fameck 2025

Du 2 au 12 octobre 2025, la ville de Fameck, en Moselle (France), accueillera la 36e Ă©dition du Festival du film arabe, l’un des rendez-vous cinĂ©matographiques dĂ©diĂ© aux cinĂ©mas du monde arabe.

Cette annĂ©e, la direction du festival a souhaitĂ© donner un coup de projecteur sur la crĂ©ation cinĂ©matographique libanaise, reflet d’une sociĂ©tĂ© en mutation, entre poĂ©sie, rĂ©sistance et quĂȘte d’identitĂ©.

Dans un Liban confrontĂ© Ă  une crise multiforme – Ă©conomique, sociale et politique –, les cinĂ©astes transforment les Ă©preuves qu’affrontent leur nation en rĂ©cits d’une puissance rare. MalgrĂ© l’explosion tragique du port de Beyrouth en 2020 ou les bombardements israĂ©liens de 2024 ayant dĂ©placĂ© plus d’un million de personnes selon l’Onu, le pays reste animĂ© d’une Ă©nergie crĂ©ative remarquable.

Bien qu’ils doivent faire face Ă  des conditions de production prĂ©caires, les rĂ©alisateurs libanais portent haut et fort une parole artistique libre et engagĂ©e, qui sĂ©duit critiques et public Ă  travers le monde.

RĂ©guliĂšrement, le Festival du Film Arabe de Fameck – Val de Fensch a mis en avant la production du Liban et accueilli nombre de ses cinĂ©astes. L’édition 2025 poursuivra cette dynamique avec la projection de plus de 15 films – fictions, documentaires et films d’animation – illustrant la diversitĂ© et la richesse du 7e art libanais.

Elle mettra Ă  l’honneur des talents confirmĂ©s comme Nadine Labaki, Ziad Doueiri ou Wissam Charaf au sein d’une sĂ©lection qui n’oubliera pas de tourner aussi son regard vers la nouvelle gĂ©nĂ©ration audacieuse d’artistes qu’incarnent par exemple Ely Dagher ou Mounia Akl. Un vivier de productions dĂ©clinant des thĂšmes aussi universels que l’exil, la mĂ©moire, l’appartenance, avec une sensibilitĂ© qui leur est propre.

Plusieurs rĂ©alisateurs seront d’ailleurs prĂ©sents lors du festival pour accompagner leurs Ɠuvres, dans un esprit d’échange et de dialogue qui caractĂ©rise la manifestation.

Plus largement, ce millĂ©sime 2025 comprendra une quarantaine de films issufs de tous les horizons du monde arabe. Longs et courts mĂ©trages, documentaires, films de patrimoine
 tous viendront tĂ©moigner du foisonnement des cinĂ©mas arabes contemporains, de leur audace formelle et de leur engagement social. Nombre de projections seront accompagnĂ©es de rencontres avec les Ă©quipes de films. Quatre sections compĂ©titives dont les jurys seront composĂ©s de personnalitĂ©s du monde culturel, ainsi qu’un prix du public, viendront alimenter un palmarĂšs qui sera rĂ©vĂ©lĂ© samedi 11 octobre. S’y ajouteront des films hors compĂ©tition ainsi que plusieurs animations (notamment pour le jeune public), rencontres, tables rondes, etc.

Le Festival du film arabe de Fameck 2025 s’annonce comme un vĂ©ritable voyage cinĂ©matographique, riche en Ă©motions, en poĂ©sie et en rĂ©flexions sur notre monde en transformation.

Communiqué.

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Le Cepex organise la pavillon tunisien à la Foire d’Alger

Le Centre de promotion des exportations (Cepex) organise la participation des entreprises tunisiennes Ă  la 56e Ă©dition de la Foire internationale d’Alger (FIA), qui se tiendra du 23 au 28 juin 2025 au palais des expositions Safex.

La FIA est un carrefour stratĂ©gique pour les entreprises tunisiennes dĂ©sireuses de renforcer leur ancrage sur l’un des marchĂ©s les plus porteurs de la rĂ©gion.
Avec plus de 638 exposants et 165 entreprises internationales provenant de 30 pays lors de la derniĂšre Ă©dition, la FIA s’impose comme une vitrine de premier plan pour dĂ©velopper son rĂ©seau d’affaires. 

Cet Ă©vĂ©nement Ă©conomique majeur sera une occasion pour rencontrer de nouveaux partenaires, distributeurs et clients. Et gĂ©nĂ©rer ainsi des opportunitĂ©s commerciales Ă  l’avenir.

La date limite d’inscription est fixĂ©e au 16 mai courant. Les entreprises tunisiennes qui veulent participer au sein du pavillon national Ă  cette manifestation doivent obligatoirement soumettre leur formulaire de participation via ce lien

I. B.

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Stagnation de la prospection énergétique en Tunisie

Le secteur Ă©nergĂ©tique tunisien comptait, Ă  la fin du mois de mars 2025, un total de 15 permis actifs, soit 14 de recherche et un de prospection, selon le dernier rapport publiĂ© par l’Observatoire national de l’énergie et des mines. (Ph. Champ gazier de Nawara).

Par ailleurs, le pays recense 56 concessions d’exploitation, dont 44 sont actuellement en phase de production.

L’État tunisien dĂ©tient une participation dans 34 de ces concessions, Ă  travers l’Entreprise tunisienne d’activitĂ©s pĂ©troliĂšres (Etap) et intervient directement dans trois autres.

CÎté forages, un nouveau puits de développement, baptisé «Sharqi», a été creusé, tandis que les travaux sur le «Sidi Merzoug», lancés en 2023, se poursuivent.

En revanche, aucun nouveau projet d’exploration n’a Ă©tĂ© enregistrĂ© au cours du premier trimestre 2025, a prĂ©cisĂ© l’Observatoire, soulignant une phase de stagnation, en matiĂšre de prospection.

D’aprùs Tap.

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Le gouverneur de Ben Arous démis de ses fonctions

Le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé de démettre le gouverneur de Ben Arous Wissem Mraïdi de ses fonctions et de nommer Abdelhamid Boukaddida à sa place.

Selon un communiquĂ©, cette dĂ©cision intervient suite Ă  une visite inopinĂ©e effectuĂ©e par le chef de l’État dans plusieurs rĂ©gions du gouvernorat de Ben Arous dans la soirĂ©e du dimanche 11 mai 2025, au cours de laquelle il a constatĂ© de nombreuses dĂ©faillances.

Wissem MraĂŻdi avait remplacĂ© Ezzeddine Chelbi, le 9 septembre 2024. Il est restĂ© Ă  peine 8 mois Ă  son poste. On serait curieux de savoir si son remplaçant va faire y durer davantage. 

Autre question : quant on sait que la situation gĂ©nĂ©rale Ă  Ben Arous n’est pas pire que dans la majoritĂ© des autres gouvernorats du pays, on peut se demander si ce limogeage n’annonce pas beaucoup d’autres Ă  venir.

I. B. (avec Tap).

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La colĂšre du Dieu d’IsraĂ«l

C’est l’histoire de la rĂ©volte du Dieu d’IsraĂ«l, contre tant de haines, de destructions et de massacres des Palestiniens, qui sont Ă©galement ses fils.  

Abdelaziz Dahmani *

Se substituant aux Occidentaux, qui ont chaussĂ© des lunettes noires pour ne pas voir les horreurs israĂ©liennes Ă  Gaza, c’est Dieu, en personne vĂ©nĂ©rĂ©e, qui s’est rĂ©voltĂ©, devant tant et tant de haineux massacres.

Dieu ? Oui, lui-mĂȘme, que les Juifs anciens ont inventĂ©, ont créé, pour faire d’eux des privilĂ©giĂ©s, des premiers de la classe des nombreux peuples sĂ©mites de la rĂ©gion de Babylone Ă  l’Égypte


Ce Dieu, 2025, a commencé à échapper à ses anciens créateurs, et devenu compatissant devant tant de souffrances des Palestiniens, jeunes, vieux, femmes, bébés, bombardés ou affamés, ne trouvant aucun secours. Alors Dieu, devenu autant furieux que le Secrétaire Général des Nations Unies, envoyé vers Israël un énorme nuage noir, de sauterelles voraces, un nuage de plusieurs kilomÚtres, cÎtés longueur, largeur, hauteur.

Le voilĂ , ce nuage, Ă  l’approche des cĂŽtes de Tel Aviv et HaĂŻfa 
 Un dĂ©but de panique. Certains ont commencĂ© Ă  fuir vers les abris, et un Rabbin de de se mettre Ă  genoux et de crier trĂšs fort, les bras vers le Ciel assombri : «Oh, Dieu, s’il te plait, Ă©pargne
 L’AmĂ©rique!». Un voisin a Ă©coutĂ©, s’est Ă©tonnĂ©: «Pourquoi l’AmĂ©rique lointaine, alors que ce nuage fonce vers nous ?»

Le Rabbin : «C’est l’AmĂ©rique qu’il faut sauver, sans quoi , nous serions rĂ©duits Ă  la petite normalitĂ© des petits pays. Si nous n’aurions plus, ni aides amĂ©ricaines, ni bombes pour tuer les Palestiniens».

Ce Dieu, qui naguĂšre, fut crĂ©ation humaine, et en a gardĂ© les qualitĂ©s et dĂ©fauts, les astuces, et les fourberies, l’honnĂȘte et son contraire, des humains, a tout Ă©coutĂ©, Ă©lectroniquement, des paroles du Rabbin. Et voilĂ  le gros nuage de faire manƓuvre impressionnante, dans le ciel bleu d’azur mĂ©diterranĂ©en, et de se rediriger, foncer vers l’AmĂ©rique de Donald Trump. «Miracle !», a vite dit ce Rabbin, les deux mains hissĂ©es vers le ciel, cette fois-ci, en signe de victoire. De quoi rendre jaloux Benjamin Netanyahu lui-mĂȘme, le massacreur, pour cette concurrence.

Fausse route, non ! Dieu n’a pas changĂ© d’avis. C’est pas une girouette, et a vite pensĂ© que c’est une bonne idĂ©e de faire un «coup double». Comme dans une belle affaire. Deux victimes, cĂŽtĂ© des criminels pour le prix d’un


* Journaliste.

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Le Hezbollah perd le contrĂŽle de l’aĂ©roport de Beyrouth, jadis sa chasse gardĂ©e

Huit mois aprĂšs l’épuisante guerre de l’automne 2024 livrĂ©e par IsraĂ«l et l’assassinat de son chef emblĂ©matique Hassan Nasrallah, cinq mois aprĂšs la chute du rĂ©gime de son prĂ©cieux alliĂ© Bachar al-Assad, le Hezbollah continue de perdre en influence et semble ne plus souffler le chaud et le froid dans le pays du CĂšdre. Le parti chiite libanais est en train de perdre sa mainmise sur l’AĂ©roport international Rafic Hariri de Beyrouth, vĂ©ritable portail du pays et qui a Ă©tĂ© longtemps sa chasse gardĂ©e. Tout un symbole qui en dit long sur la phase critique dans laquelle se morfond le Hezbollah.

Imed Bahri

Le Wall Street Journal affirme dans une enquĂȘte d’Omar Abdelbaqi et d’Adam Shamseddine que le gouvernement libanais, avec le soutien amĂ©ricain, est en train de mettre fin Ă  l’emprise du Hezbollah sur l’aĂ©roport international de Beyrouth. 

L’aĂ©roport est situĂ© au cƓur d’une zone densĂ©ment peuplĂ©e du sud de Beyrouth qui est en grande partie contrĂŽlĂ©e par le Hezbollah. Le groupe armĂ© chiite utilise cette zone depuis de nombreuses annĂ©es comme canal de contrebande et comme moyen d’affirmer sa domination dans le pays. Aujourd’hui, la donne a changĂ© et le nouveau tandem au pouvoir composĂ© par le prĂ©sident Joseph Aoun et le chef de gouvernement Nawaf Salam qui sont soutenus par les États-Unis tentent de restaurer l’autoritĂ© de l’État sur l’ensemble des institutions et l’intĂ©gralitĂ© du territoire libanais. 

Limiter la mainmise du Hezbollah

L’enquĂȘte du WSJ, citant de hauts responsables de la sĂ©curitĂ© et de l’armĂ©e libanaise, indique que des dizaines d’employĂ©s de l’aĂ©roport soupçonnĂ©s d’appartenir au Hezbollah ont Ă©tĂ© Ă©vincĂ©s. Le nouveau Premier ministre a dĂ©clarĂ© que des passeurs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et que les lois existantes sont dĂ©sormais appliquĂ©es. Le journal notĂ© aussi que les Ă©quipes au sol et sur le terrain ne reçoivent plus d’instructions de leurs supĂ©rieurs pour exempter certains avions et passagers des contrĂŽles requis tandis que les vols en provenance d’Iran sont suspendus depuis fĂ©vrier. Un haut responsable de la sĂ©curitĂ© a dĂ©clarĂ© que le pays travaillait Ă  l’installation de nouvelles technologies de surveillance intĂ©grant l’intelligence artificielle.

Le journal amĂ©ricain ajoute que ces mesures font partie d’un effort plus large visant Ă  limiter l’influence du Hezbollah et Ă  le priver des revenus qui en ont fait une force dominante dans le pays.

Dans une interview accordĂ©e au WSJ, le Premier ministre dĂ©clare: «Vous pouvez voir la diffĂ©rence et nous progressons dans la lutte contre la contrebande pour la premiĂšre fois dans l’histoire moderne du Liban».

IsraĂ«l accuse le Hezbollah d’utiliser l’aĂ©roport international Rafic Hariri comme voie de transit pour les armes en provenance d’Iran et, lors de la confrontation avec le Hezbollah, l’Etat hĂ©breu a mĂȘme menacĂ© de frapper les vols qui, selon lui, approvisionnaient le groupe armĂ©.

Renforcer les pouvoirs de l’armĂ©e  

Lees mesures prises Ă  l’aĂ©roport font partie des efforts de l’armĂ©e libanaise qui, sur un autre plan, Ɠuvrent Ă  dĂ©manteler les positions et les dĂ©pĂŽts d’armes du Hezbollah dans le sud du Liban, une exigence clĂ© de l’accord de cessez-le-feu que le pays a conclu avec IsraĂ«l en novembre. 

Cet accord a Ă©tĂ© conclu aprĂšs la guerre israĂ©lienne de deux mois durant l’automne 2024 qui s’est traduite par des opĂ©rations du renseignement (explosion des bipeurs), par des frappes aĂ©riennes et par une offensive terrestre. Cette guerre a Ă©liminĂ© les principaux dirigeants du Hezbollah et la majeure partie de son arsenal. Les combats ont Ă©galement entraĂźnĂ© la mort de milliers de civils libanais selon le ministĂšre libanais de la SantĂ©.

Le WSJ estime que la guerre israĂ©lienne de l’automne 2024 et le cessez-le-feu ont donnĂ© au gouvernement libanais l’occasion de se rĂ©affirmer aprĂšs de longues annĂ©es de domination du Hezbollah. Le pays a fini par Ă©lire un nouveau prĂ©sident plus tĂŽt cette annĂ©e aprĂšs que le parti ait longtemps entravĂ© les efforts pour cette Ă©lection.

Le Liban renforce son armĂ©e dans l’espoir de contrebalancer la prĂ©sence massive du groupe armĂ© chiite. Des responsables militaires amĂ©ricains et israĂ©liens ont exprimĂ© leur satisfaction quant aux mesures prises par le gouvernement libanais afin de limiter la mainmise du Hezbollah sur les ports et de rĂ©duire la circulation des armes dans le sud mĂȘme s’ils estiment qu’il reste encore beaucoup de travail Ă  faire.

Les responsables amĂ©ricains ont exprimĂ© un optimisme prudent quant Ă  un contrĂŽle accru de l’État central sous la nouvelle direction technocratique du Liban dans un environnement oĂč le Hezbollah est devenu faible et oĂč l’opposition publique Ă  son Ă©gard grandit.

Un responsable amĂ©ricain du comitĂ© international supervisant le cessez-le-feu a dĂ©clarĂ© au WSJ: «Il y a des raisons d’espĂ©rer ici. Cela ne fait que six ou sept mois et nous avons atteint un niveau dont je n’étais pas sĂ»r en novembre dernier qu’il aurait pu ĂȘtre atteint».

Les forces de sĂ©curitĂ© libanaises ont rĂ©cemment dĂ©jouĂ© une tentative de contrebande de plus de 50 livres d’or destinĂ© au Hezbollah via l’aĂ©roport selon un haut responsable de la sĂ©curitĂ©. 

L’arrivĂ©e des fonds est compromise

Les membres du parti admettent qu’ils sont confrontĂ©s Ă  de nouvelles difficultĂ©s avec la nouvelle situation qui prĂ©vaut Ă  l’aĂ©roport. L’arrivĂ©e des fonds est compromise.

Le parti a perdu sa principale voie de transfert d’armes, qui provenait d’Iran via la Syrie, aprĂšs que Bachar Al-Assad a Ă©tĂ© renversĂ© en dĂ©cembre et remplacĂ© par un gouvernement hostile Ă  l’Iran et au Hezbollah.

Le Hezbollah est désormais confronté à des difficultés pour remplir ses obligations de reconstruction des biens endommagés pendant les combats, de soins aux blessés et de reconstruction de ses capacités militaires. Sans parler des pertes sur le plan militaire suite à la derniÚre guerre.

«Nous avons subi des coups extrĂȘmement graves avec l’assassinat de nos cadres, l’assassinat de nos dirigeants et la destruction d’une grande partie de notre arsenal militaire», a dĂ©clarĂ© Ibrahim Mousawi, dĂ©putĂ© du Hezbollah.

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Guide essentiel │Jeux en ligne et protection des donnĂ©es

Dans l’univers des jeux en ligne, la protection des donnĂ©es est devenue une prĂ©occupation majeure pour nous tous. Alors que nous nous plongeons dans des expĂ©riences de jeu captivantes, il est essentiel de rester vigilants face aux risques liĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© de nos informations personnelles. Les plateformes de jeux, comme les casino en ligne sans vĂ©rification, doivent garantir que nos donnĂ©es sont en sĂ©curitĂ© tout en nous offrant un divertissement sans tracas. Explorons ensemble comment naviguer dans cet environnement tout en protĂ©geant notre vie privĂ©e.

Un enjeu crucial

La sĂ©curitĂ© des donnĂ©es dans les jeux en ligne constitue un enjeu crucial. Les joueurs partagent souvent des informations sensibles, comme des noms, adresses et coordonnĂ©es bancaires. Les plateformes doivent garantir la protection de ces donnĂ©es contre le vol et l’accĂšs non autorisĂ©.

Nous observons que de nombreux casinos en ligne sans vĂ©rification adoptent des mesures de sĂ©curitĂ© robustes. Ils utilisent le chiffrement SSL pour sĂ©curiser les transactions et prĂ©server la confidentialitĂ© des utilisateurs. D’autres offrent des politiques transparentes sur l’utilisation des donnĂ©es.

Il est essentiel pour nous de choisir des plateformes de jeu réputées. Nous devons vérifier leur conformité avec les réglementations sur la protection des données, notamment le RGPD. En agissant ainsi, nous finançons un environnement de jeu sécurisé tout en préservant notre vie privée.

La collecte des données

Les jeux en ligne collectent frĂ©quemment des donnĂ©es personnelles, parfois sans que les joueurs en soient conscients. Cette collecte vise plusieurs objectifs, allant de l’amĂ©lioration des expĂ©riences de jeu Ă  des stratĂ©gies marketing ciblĂ©es.

Types de données collectées

Nous constatons que les types de données collectées incluent :

  • Informations personnelles : nom, Ăąge, sexe, pays de rĂ©sidence, adresse e-mail, indispensables lors de l’inscription Ă  un compte.
  • DonnĂ©es de comportement : actions et choix des joueurs, tels que les progressions dans les niveaux, les prĂ©fĂ©rences de personnages, et les interactions avec d’autres utilisateurs.
  • DonnĂ©es de localisation : informations gĂ©ographiques utilisĂ©es pour des campagnes publicitaires personnalisĂ©es.

Raisons de la collecte

  • AmĂ©liorer l’expĂ©rience utilisateur : comprendre les comportements des joueurs permet d’optimiser les mĂ©canismes de jeu.
  • Cibler le marketing : les donnĂ©es comportementales et gĂ©ographiques aident Ă  adapter les publicitĂ©s aux besoins spĂ©cifiques des joueurs.
  • MonĂ©tiser les donnĂ©es : malgrĂ© une rĂ©glementation stricte comme le RGPD, certaines donnĂ©es sont parfois revendues Ă  des tiers pour des fins commerciales.

Risques associés à la protection des données

Les jeux en ligne prĂ©sentent des risques significatifs pour la protection des donnĂ©es personnelles, affectant directement la sĂ©curitĂ© des utilisateurs. Ces dangers incluent les violations de donnĂ©es et l’utilisation malveillante des informations.

Violations de donnĂ©es 

Les jeux en ligne collectent des donnĂ©es personnelles sensibles, telles que les informations bancaires et d’identification. Un piratage ou une fuite de donnĂ©es peut entraĂźner des vols d’argent ou d’identitĂ©. Par exemple, des plateformes non sĂ©curisĂ©es mettent en danger les coordonnĂ©es bancaires des joueurs, qui peuvent ĂȘtre interceptĂ©es ou exploitĂ©es sans consentement.

Utilisation malveillante des informations

Les donnĂ©es collectĂ©es peuvent ĂȘtre dĂ©tournĂ©es Ă  des fins commerciales non Ă©thiques. Parfois utilisĂ©es pour cibler des publicitĂ©s, ces informations peuvent aussi atterrir entre de mauvaises mains. Par exemple, des tiers peuvent exploiter ces donnĂ©es pour un marketing agressif ou les revendre Ă  des entitĂ©s non autorisĂ©es, compromettant ainsi la vie privĂ©e des utilisateurs.

Réglementations en matiÚre de protection des données

Le secteur des jeux en ligne repose sur des réglementations strictes pour garantir la sécurité des données personnelles des joueurs, favorisant ainsi un environnement de jeu fiable.

RGPD et jeux en ligne

Le RĂšglement GĂ©nĂ©ral sur la Protection des DonnĂ©es (RGPD) impose aux entreprises de jeux en ligne de garantir transparence et sĂ©curitĂ© concernant les donnĂ©es collectĂ©es. Les joueurs peuvent vĂ©rifier, corriger et effacer leurs donnĂ©es, sauf en cas d’obligations lĂ©gales. MalgrĂ© ces exigences, 90 % des jeux mobiles ne respectent pas le RGPD. En France, la CNIL surveille la conformitĂ©, et des sanctions, tels que l’amende de 3 millions d’euros infligĂ©e Ă  Voodoo, illustrent la rigueur de cette rĂ©glementation.

Autres rĂšglementations importantes

Outre le RGPD, d’autres lois nationales rĂ©gissent la cybersĂ©curitĂ© et la protection des donnĂ©es, renforçant ainsi la protection des utilisateurs. Le RGPD demeure le cadre juridique principal en Europe, avec des sanctions pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel des entreprises non conformes. Ces rĂ©glementations supplĂ©mentaires contribuent Ă  une meilleure protection de la vie privĂ©e des joueurs dans l’environnement numĂ©rique.

Bonnes pratiques pour les joueurs

Nous devons adopter des pratiques sécurisées en matiÚre de protection des données lors de nos sessions de jeu en ligne. Ces conseils garantissent la sécurité de nos informations personnelles et améliorent notre expérience.

Conseils pour protéger ses données

  • Ne fournissons pas d’informations sensibles : Ă©vitons de partager nos coordonnĂ©es bancaires ou des dĂ©tails personnels.
  • Utilisons des mots de passe sĂ©curisĂ©s : crĂ©ons des mots de passe forts et uniques pour chaque compte de jeu.
  • Activons l’authentification Ă  deux facteurs : renforçons la sĂ©curitĂ© de nos comptes avec ce niveau de protection supplĂ©mentaire.

Choix des plateformes fiables

  • VĂ©rifions les certifications : choisissons des plateformes certifiĂ©es par des autoritĂ©s compĂ©tentes pour garantir la sĂ©curitĂ©.
  • Lisons les politiques de confidentialitĂ© : comprenons comment nos donnĂ©es sont traitĂ©es et protĂ©gĂ©es.
  • Consulter les avis utilisateurs : Ă©valuons la rĂ©putation des plateformes en fonction des commentaires d’autres joueurs.

Conclusion

Nous devons rester attentifs Ă  la protection des donnĂ©es dans les jeux en ligne. Les risques de fuites de donnĂ©es, d’usurpation d’identitĂ© et de violations de la vie privĂ©e sont alarmants. Le respect du RGPD et des autres rĂ©glementations garantit un environnement de jeu sĂ©curisĂ©. Pour notre sĂ©curitĂ©, choisissons des plateformes rĂ©putĂ©es qui adoptent des mesures de protection robustes, comme le chiffrement SSL. Comprendre les pratiques de collecte de donnĂ©es des jeux nous permettra d’évaluer les risques et de protĂ©ger nos informations personnelles. En appliquant des bonnes pratiques, telles que l’utilisation de mots de passe sĂ©curisĂ©s et l’activation de l’authentification Ă  deux facteurs, nous assurons la sĂ©curitĂ© de nos donnĂ©es lors de nos expĂ©riences de jeu en ligne.

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Cryptomonnaies │Basculement progressif vers les actifs numĂ©riques au Maghreb

Le Maghreb, autrefois rĂ©ticent face aux cryptomonnaies, semble dĂ©sormais amorcer un virage vers l’acceptation et la rĂ©gulation de ces actifs numĂ©riques. Le Maroc, en particulier, est en pleine transformation sur ce sujet.

Latif Belhedi

Autrefois considĂ©rĂ© comme un pays opposĂ© aux cryptomonnaies, le Royaume chĂ©rifien cherche aujourd’hui Ă  rattraper son retard pour rester compĂ©titif dans l’innovation financiĂšre.

Jusqu’à rĂ©cemment, les cryptomonnaies Ă©taient interdites au Maroc. En novembre 2017, la banque centrale du Maroc, Bank Al Maghrib (BAM), en collaboration avec l’Office des Changes, avait qualifiĂ© l’usage des cryptomonnaies, comme le Bitcoin, de «violation des rĂ©glementations de change». Cette dĂ©cision faisait suite Ă  la crainte de voir se dĂ©velopper des transactions non rĂ©glementĂ©es et des risques pour la stabilitĂ© financiĂšre.

Cependant, malgrĂ© cette interdiction, les citoyens n’ont jamais cessĂ© d’utiliser les cryptomonnaies de maniĂšre informelle, contournant les restrictions gouvernementales. Ce phĂ©nomĂšne s’est amplifiĂ© ces derniĂšres annĂ©es, faisant du Maroc l’un des pays d’Afrique du Nord les plus actifs en matiĂšre de cryptomonnaies.

Un contexte international favorable

Face Ă  cette adoption croissante, le gouverneur de la banque centrale marocaine, Abdellatif Jouahri, a rĂ©cemment annoncĂ© que son institution travaillait sur un projet de loi visant Ă  encadrer l’utilisation des cryptomonnaies. Ce changement d’attitude rĂ©sulte non seulement de la pression interne mais Ă©galement de la dynamique mondiale. Le rĂšglement MiCA en Europe et les initiatives similaires dans d’autres pays poussent le Maroc Ă  s’aligner sur ces nouvelles normes internationales.

Alors que les États-Unis, l’Europe et d’autres rĂ©gions avancent sur la rĂ©gulation des actifs numĂ©riques, l’Afrique du Nord ne souhaite pas rester en marge. La mondialisation des Ă©changes financiers impose aux pays maghrĂ©bins de ne pas rester Ă  l’écart des innovations monĂ©taires. À quelques jours de l’entrĂ©e en vigueur du rĂšglement MiCA dans l’Union europĂ©enne, le Maroc se prĂ©pare Ă  lĂ©gifĂ©rer pour donner un cadre lĂ©gal Ă  ces transactions. Les autoritĂ©s marocaines estiment qu’une rĂ©gulation proactive est nĂ©cessaire pour protĂ©ger les utilisateurs tout en favorisant l’innovation.

La volontĂ© de crĂ©er une monnaie numĂ©rique de banque centrale (MNBC) est Ă©galement un signe d’ouverture vers l’avenir numĂ©rique. Cette initiative s’inscrit dans un contexte oĂč de plus en plus de pays envisagent la mise en place de MNBC afin de renforcer leur souverainetĂ© monĂ©taire.

L’impact des Ă©vĂ©nements rĂ©cents

En septembre 2023, le Maroc a vĂ©cu un sĂ©isme dĂ©vastateur, entraĂźnant des pertes humaines et matĂ©rielles considĂ©rables. Dans ce contexte de crise, la cryptomonnaie a jouĂ© un rĂŽle inattendu lorsque Binance Charity a mobilisĂ© 3 millions de dollars en BNB pour venir en aide aux sinistrĂ©s. Cette mobilisation rapide des fonds a dĂ©montrĂ© l’efficacitĂ© et la portĂ©e des cryptomonnaies pour des actions humanitaires, notamment dans les zones touchĂ©es par des catastrophes naturelles. Cet Ă©vĂ©nement a sans doute accĂ©lĂ©rĂ© la volontĂ© des autoritĂ©s de normaliser l’usage des cryptomonnaies, en reconnaissant leur utilitĂ© potentielle lors de crises. Les dĂ©cideurs marocains y voient Ă©galement une opportunitĂ© de diversifier les moyens de financement et d’accĂ©lĂ©rer la digitalisation des transactions financiĂšres en cas d’urgence.

Quel avenir pour les cryptomonnaies au Maghreb ?

Le Maroc n’est pas seul dans cette dynamique. D’autres pays du Maghreb suivent de prĂšs l’évolution rĂ©glementaire mondiale. La Tunisie et l’AlgĂ©rie, bien que plus prudentes, envisagent Ă©galement de rĂ©guler ces actifs numĂ©riques. La course vers l’innovation financiĂšre est lancĂ©e, et les gouvernements cherchent Ă  concilier sĂ©curitĂ© financiĂšre et adoption technologique. Pour les jeunes investisseurs de la rĂ©gion, cette transition est perçue comme une opportunitĂ© unique d’investissement, notamment dans le domaine du trading crypto. À mesure que la rĂ©gulation se prĂ©cise, les plateformes de trading devraient connaĂźtre une adoption accrue. Le basculement vers les actifs numĂ©riques au Maghreb reflĂšte une prise de conscience des avantages potentiels des cryptomonnaies. La rĂ©gulation en cours au Maroc n’est que le dĂ©but d’un mouvement plus large visant Ă  intĂ©grer ces nouvelles technologies dans les Ă©conomies locales.

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Logistique │ Le Tunisien LogistiKa opte pour la solution WMS IzyPro

Le prestataire logistique tunisien LogistiKa a choisi le WMS IzyPro pour moderniser la gestion de ses entrepĂŽts et amĂ©liorer le recouvrement de sa trĂ©sorerie. Ce dĂ©ploiement, prĂ©vu pour cet Ă©tĂ©, marque une Ă©tape clĂ© dans la stratĂ©gie de digitalisation de l’entreprise.

LogistiKa, fondĂ©e en 2013, propose des services logistiques offshore et onshore Ă  partir de ses entrepĂŽts de 6 000 mÂČ, situĂ© dans la zone industrielle de M’ghira, au sud de Tunis. L’entreprise recherchait depuis plusieurs annĂ©es une solution WMS aux normes internationales.

«Nous souhaitions un outil performant tout en bĂ©nĂ©ficiant de la proximitĂ© et de la rĂ©activitĂ© d’un Ă©diteur ou intĂ©grateur local, mais nous ne trouvions pas de solution adaptĂ©e. Lors d’un salon en France, nous avons rencontrĂ© les Ă©quipes d’ACSEP, qui ont su rĂ©pondre Ă  nos besoins tant en termes de solution que d’accompagnement humain», explique Amine Douss, directeur des opĂ©rations de LogistiKa.

La version standard du WMS IzyPro a su convaincre LogistiKa par son ergonomie, sa richesse fonctionnelle et son accessibilitĂ© budgĂ©taire. «C’est la solution idĂ©ale pour une PME comme la nĂŽtre ! Nous allons l’associer au portail collaboratif IzyWeb, qui va permettre Ă  nos clients de saisir leurs commandes, consulter leurs stocks et suivre l’avancĂ©e de leurs commandes en toute transparence», ajoute Douss.

Actuellement, LogistiKa gĂšre ses opĂ©rations Ă  l’aide d’un module logistique de son ERP, complĂ©tĂ© par des dĂ©veloppements spĂ©cifiques, des tableaux Excel et des supports papier. Cette gestion hybride, digitale et manuelle, bien que prĂ©cise, est chronophage et ralentit notamment le processus de facturation. «Nous ne rencontrons pas de problĂšmes d’écarts de stock ou d’erreurs d’inventaire, mais notre procĂ©dure actuelle allonge les dĂ©lais d’envoi des factures et retarde leur paiement, ce qui a un impact financier significatif», prĂ©cise Douss.

La Tunisie est un hub logistique majeur reliant l’Afrique et l’Europe. LogistiKa collabore avec des fournisseurs internationaux et des entreprises du Maghreb exportant vers le reste du monde. «Nous gĂ©rons le dĂ©douanement, la rĂ©ception, la prĂ©paration des commandes et leur livraison en Tunisie ou Ă  l’export vers les pays d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne ou en Europe. Nous servons Ă©galement de magasin avancĂ© fournisseur (MAF) pour nos clients Ă©trangers et gĂ©rons un stock de plus de 1 000 rĂ©fĂ©rences, allant des matiĂšres premiĂšres aux produits finis», dĂ©taille Douss.

Les secteurs couverts par LogistiKa sont variĂ©s : consommables de l’industrie Ă©lectronique, matiĂšres premiĂšres et produits finis de l’industrie automobile, granulĂ©s pour l’injection plastique, excipients de l’industrie pharmaceutique, panneaux photovoltaĂŻques, vĂȘtements et produits alimentaires secs.

LogistiKa ambitionne d’étendre son activitĂ© vers le centre de la Tunisie et la zone du Sahel, avec la construction prochaine d’un nouvel entrepĂŽt de 6 000 mÂČ. L’objectif est d’y dĂ©ployer Ă©galement le WMS IzyPro, confirmant ainsi l’engagement de l’entreprise dans une transformation digitale durable et efficiente.

LancĂ©e Ă  la fin 2013, LogistiKa est un prestataire tunisien qui propose des services logistiques offshore & onshore. Aujourd’hui LogistiKa c’est un entrepĂŽt de 6000 m2 et une trentaine de personnes qui proposent un Ă©ventail de prestations logistiques allant de l’entreposage aux services Ă  valeur ajoutĂ©e, en passant par la livraison et la rĂ©expĂ©dition, mais aussi des solutions personnalisĂ©es comme le contrĂŽle qualitĂ©, la sĂ©rigraphie ou la pose d’étiquettes.

ACSEP, prĂ©sent en France et en Espagne, accompagne ses clients dans l’amĂ©lioration et la digitalisation de leur Supply Chain Ă  travers 8 domaines d’expertises : conseil, intĂ©gration de S.I, formation, dĂ©veloppement applicatifs, business intelligence et data, centre d’appel et support aux utilisateurs, infogĂ©rance et hosting, Ă©dition de logiciels (IzyPro WMS).

Avec communiqué.

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Kafon ou la marginalité créatrice

L’annonce du dĂ©cĂšs de Kafon Ă  l’ñge de 43 ans a provoquĂ© une pluie d’hommages posthumes. Mais comme on dit ici : Â«đŒđ‘™đ‘  𝑜𝑛𝑡 𝑎𝑐𝑐𝑟𝑜𝑐hĂ© 𝑱𝑛𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑖𝑛 𝑎𝑱𝑡𝑜𝑱𝑟 𝑑𝑱 𝑐𝑜𝑱 𝑑𝑱 đ‘‘đ‘’Ìđ‘“đ‘ąđ‘›đ‘Ą, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑞𝑱𝑒, 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡, 𝑖𝑙 𝑛’𝑒𝑛 đ‘Ÿđ‘’Ìđ‘đ‘™đ‘Žđ‘šđ‘Žđ‘–đ‘Ą 𝑞𝑱’𝑱𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛.»

Mohamed Sadok Lejri

C’est cette chanson ‘‘Houmani’’ qui a rĂ©vĂ©lĂ© au grand public Ahmed Laabidi alias Kafon et Mohamed Amine Hamzaoui, deux jeunes rebelles, insolents, authentiques, dotĂ©s d’une fibre artistique bien prononcĂ©e et qui ont fait preuve d’une certaine polyvalence par la suite.

TrĂšs convaincant dans les feuilletons et au cinĂ©ma, Med Amine Hamzaoui s’est avĂ©rĂ© ĂȘtre un comĂ©dien talentueux. Kafon, quant Ă  lui, s’est essayĂ© Ă  la comĂ©die et Ă  plusieurs genres musicaux non sans succĂšs.

Il n’en reste pas moins que ces deux-lĂ  s’inscrivaient dans une marginalitĂ© qu’ils n’ont jamais pu quitter Ă  cause d’un Ă©cosystĂšme qui soutient mal les artistes de leur trempe, c’est-Ă -dire grandes gueules et anticonformistes.

Le dĂ©part de Kafon Ă  l’ñge de 43 ans vient de provoquer un sĂ©isme dans le milieu artistique tunisien et dans tout le pays. Les hommages pleuvent depuis l’annonce de son dĂ©cĂšs et les rĂ©actions fusent de toutes parts. Mais comme on dit ici : Â«đŒđ‘™đ‘  𝑜𝑛𝑡 đ‘Žđ‘đ‘đ‘Ÿđ‘œđ‘â„Žđ‘’Ì 𝑱𝑛𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑖𝑛 𝑎𝑱𝑡𝑜𝑱𝑟 𝑑𝑱 𝑐𝑜𝑱 𝑑𝑱 đ‘‘đ‘’Ìđ‘“đ‘ąđ‘›đ‘Ą, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑞𝑱𝑒, 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡, 𝑖𝑙 𝑛’𝑒𝑛 đ‘Ÿđ‘’Ìđ‘đ‘™đ‘Žđ‘šđ‘Žđ‘–đ‘Ą 𝑞𝑱’𝑱𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛.»

Enfin, last but not least, Kafon n’était pas un rappeur, mais un reggaeman. Non seulement il ne manquait pas d’apporter cette prĂ©cision Ă  chacune de ses apparitions mĂ©diatiques, mais en plus sa sensibilitĂ© et la tonalitĂ© de sa voix Ă©taient vraiment celles d’un reggaeman. Il se considĂ©rait lui-mĂȘme comme reggaeman, et non un rappeur. Mais bon, allez faire comprendre cette nuance aux incultes qui travaillent dans les rubriques culturelles de nos feuilles de chou et mĂ©dias audiovisuels.

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Kumulus Water facilite l’accĂšs Ă  l’eau et rĂ©duit la pollution plastique

La start-up franco-tunisienne Kumulus Water, qui a dĂ©veloppĂ© un dispositif de production de l’eau Ă  partir de l’air, en reproduisant le phĂ©nomĂšne naturel de la condensation de la rosĂ©e, vient de lancer une deuxiĂšme machine, Boks, produisant de l’eau fraĂźche pendant l’étĂ© et pouvant ĂȘtre transportĂ©e d’un site Ă  l’autre.

«Il s’agit d’un modĂšle de machine plus robuste et transportable, qui est adaptĂ© aux sites lointains et non raccordĂ©s au rĂ©seau de l’eau potable. La machine qui produit et refroidit l’eau en Ă©tĂ©, peut ĂȘtre installĂ©e sur le toit, pour avoir une eau fraĂźche au sein d’une entreprise ou d’un Ă©tablissement», a dĂ©clarĂ© Arij Mejdi, Head of growth Ă  Kumulus Water, Ă  l’agence Tap.

D’une capacitĂ© de 20 Ă  30 litres d’eau par jour, cette machine pourrait ĂȘtre, surtout, dĂ©ployĂ©e pour fournir de l’eau aux Ă©lĂšves dans les Ă©coles situĂ©es dans les rĂ©gions reculĂ©es, en Tunisie.

«L’eau produite est de bonne qualitĂ©, conforme aux normes europĂ©ennes et exempte de micro-plastiques», indique la responsable, faisant savoir que la jeune entreprise a pu fournir de l’eau Ă  travers ses machines, Ă  «15 Ă©coles dans les zones de Kairouan, rĂ©gion qui souffre le plus de la raretĂ© des ressources en eau».

L’objectif de la start-up est de «faciliter l’accĂšs des Ă©lĂšves Ă  une eau de bonne qualitĂ©, sachant que 20% des Ă©coles tunisiennes, soit prĂšs de 527 Ă©coles, n’ont pas accĂšs Ă  l’eau», indique Mejdi. Il ajoute : «Ces efforts sont dĂ©ployĂ©s dans le cadre d’une approche de responsabilitĂ© sociale et environnementale».

«MotivĂ©s par le besoin urgent de remĂ©dier Ă  la pĂ©nurie d’eau dans les zones reculĂ©es en Tunisie, les responsables de l’entreprise s’emploient, aujourd’hui, Ă  crĂ©er des solutions innovantes et concrĂštes», fait savoir Mejdi.

Les co-fondateurs de la start-up, Iheb Triki et Mohamed Ali Abid, ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©cemment citĂ©s parmi les personnalitĂ©s Ă  suivre en 2025, par Les Echos, le quotidien français d’information Ă©conomique et financiĂšre.

Techniquement, le dispositif de Kumulus Water aspire l’air en rĂ©pliquant le phĂ©nomĂšne de la rosĂ©e, ensuite, le purifie des impuretĂ©s et des microparticules Ă  travers des filtres et aprĂšs minĂ©ralise l’eau par le biais d’une cartouche Ă  base de pierre naturelle. Chaque unitĂ© permet d’éviter l’utilisation d’environ 500 kg de plastique annuellement et de rĂ©duire les Ă©missions de CO2 liĂ©es au transport de l’eau en bouteille.

Le nouveau modĂšle de la start-up a Ă©tĂ© lancĂ© Ă  l’occasion de la JournĂ©e de la Terre, cĂ©lĂ©brĂ©e le 22 avril 2025. Une exposition a Ă©tĂ© organisĂ©e, Ă  cette occasion, Ă  Tunis, axĂ©e sur l’impact du plastique et la pollution qui pourrait ĂȘtre Ă©vitĂ©e Ă  travers les machines tunisiennes de production de l’eau.

Selon Mejdi, une seule machine Boks, couvre les besoins d’une trentaine de personnes, ce qui Ă©quivaut Ă  180 bouteilles d’eau en plastique d’un demi-litre consommĂ©es sur 3 jours.

RĂ©duire l’impact de la pollution par le plastique et la pollution de l’air est l’un des objectifs majeurs de la jeune pousse. Rien qu’en 2023, la start-up a pu Ă©viter l’émission de 8000 kilogrammes de CO2 et 5000 kilogrammes de plastique.

Elle est actuellement sur la voie de l’internationalisation, avec deux reprĂ©sentations en France et en Espagne et dispose d’un potentiel d’exportation sur plusieurs pays.

Avec Tap.

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Football │ L’EspĂ©rance remporte son 34e sacre et sauve sa saison

AprĂšs une saison mi-figue mi-raisin, au cours de laquelle elle a chargĂ© trois fois d’entraĂźneur, l’EspĂ©rance de Tunis a fini par rattraper son retard au classement et Ă  remporter le championnat de Tunisie de football professionnel pour la saison 2024-2025.

FidĂšle Ă  son habitude, le club «Sang et Or» a remportĂ© le sacre avant terme en remportant l’avant-dernier match de la saison, dimanche 11 mai 2025, par un large succĂšs en dĂ©placement, au stade du Kef, contre l’Olympique de BĂ©ja (5-0).

Avec 65 points, Ă  4 longueurs de l’Etoile du Sahel et l’Union sportive de Monastir qui se partagent la deuxiĂšme place avec 61 points chacune, le club de Bab Souika a remportĂ© son 34e titre et le deuxiĂšme de suite.

AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©liminĂ©e de la Ligue des champions d’Afrique au niveau des quarts de finale contre le Mamelodi Soundowns (0-1, 0-0), l’EspĂ©rance pourra ajouter la Coupe au Championnat et rĂ©aliser un nouveau doublĂ©. Le club doit Ă©galement jouer Ă  la Coupe du monde des clubs de la Fifa, qui se dĂ©roulera du 15 juin au 13 juillet, aux Etats-Unis. Autant donc dire que pour les protĂ©gĂ©s de Maher Kanzari, la saison est loin d’ĂȘtre terminĂ©e.

Pour les coĂ©quipiers du BrĂ©silien Yan Sasse, auteur hier d’un doublĂ©, le prochain (et dernier) match du championnat contre l’US Monastir, dans une semaine au stade de RadĂšs, sera une simple formalitĂ©. Mais pas seulement. Ce sera aussi l’occasion pour trancher dĂ©finitivement une question de leadership avec l’un de ses principaux poursuivants, fĂȘter son nouveau sacre devant son fidĂšle public et se consoler aprĂšs la sortie prĂ©maturĂ©e de la course au sacre continental.

I. B.

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DécÚs de Adel Youssef, figure emblématique de la Radio tunisienne

Le cĂ©lĂšbre animateur et figure emblĂ©matique de la Radio tunisienne Adel Youssef, est dĂ©cĂ©dĂ© ce dimanche 11 mai 2025 Ă  l’ñge de 86 ans, a annoncĂ© l’établissement de la Radio Tunisienne.

Adel Youssef est nĂ© le 29 octobre 1939 Ă  Alexandrie. Son vrai nom est Adel Awadh Abdel Latif. Il est nĂ© d’un pĂšre Ă©gyptien et d’une mĂšre tunisienne. Son grand-pĂšre maternel Mokhtar Ayari Ă©tait un compagnon du leader syndicaliste Mohamed Ali Hammi, qui a Ă©tĂ© contraint Ă  l’exil.

Adel Youssef perdit sa mĂšre Ă  l’ñge de 6 ans et a vĂ©cu une enfance pauvre, avant de venir vivre en Tunisie, trĂšs difficilement.  

SurnommĂ© le «rossignol de la radio», le dĂ©funt a passĂ© plus de 50 ans derriĂšre le micro. Il a commencĂ© son parcours Ă  la radio en 1952 dans la section théùtre, avant de faire une pause de trois ans, pour revenir en 1959 et poursuivre son parcours jusqu’en 2005.

Il a prĂ©sentĂ© sa premiĂšre Ă©mission intitulĂ©e «Mouradifat» (Synonymes), Ă©crite par la poĂ©tesse et animatrice Zoubeida Bachir. Il y lisait les textes littĂ©raires, avec sa voix exceptionnelle et singuliĂšre, ce qui a suscitĂ© l’admiration des auditeurs.

Il s’est surtout fait connaĂźtre grĂące Ă  l’émission «Ibra wa Nagham» et Ă  l’émission ramadanesque «Tahiyyat al Ghouroub», qui a ensuite changĂ© de titre pour devenir «Ramadhan Milaa Qoloubina», diffusĂ©e sans interruption pendant 40 ans.

Adel Youssef était également connu pour sa lecture de textes radiophoniques dans plusieurs programmes enregistrés.

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‘‘Night of Power’’│ Heureux d’arriver, pressĂ© de repartir. Un destin d’Occident en Orient

«Le Liban est ce pays oĂč les Ă©trangers sont autant heureux d’arriver que de repartir», disait, dĂšs en 1976, un chrĂ©tien citĂ© par Robert Fisk dans son livre de mĂ©moires ‘‘Night of Power : The betrayal of the Middle East’’. Il n’est pas dĂ©raisonnable de penser que ce constat s’applique Ă  l’ensemble du Moyen-Orient et du monde arabe, devenu le cimetiĂšre autant de ses populations que des hallucinations occidentales et sionistes.

Dr Mounir Hanablia *

L’auteur synthĂ©tise dans cette Ɠuvre testamentaire le constat dĂ©sabusĂ© issu de sa carriĂšre de journaliste au Moyen-Orient.

Dans sa recherche du contrĂŽle gĂ©ostratĂ©gique d’une rĂ©gion vitale Ă  la prĂ©servation de sa prééminence dans le monde, l’Occident (et la Russie) a soutenu militairement des rĂ©gimes arabes corrompus et meurtriers, oblitĂ©rĂ© l’avenir politique de leurs peuples, et prĂ©parĂ© son intervention militaire, au nom de l’établissement de la dĂ©mocratie et du respect des droits de l’homme. Le rĂ©sultat, ou le moyen, en ont Ă©tĂ© la guerre civile, la dislocation des Etats, la destruction des villes et des campagnes, et le «terrorisme» islamiste.

Afin de s’assurer le soutien de sa population dans cette entreprise (nĂ©ocoloniale) de grande ampleur, l’Occident use d’une rhĂ©torique s’apparentant plus Ă  un discours de propagande qu’à une information objective rapportant des faits, Ă  laquelle les journalistes se plient sous peine pour les rĂ©calcitrants d’ĂȘtre exclus et de perdre leurs emplois. C’est cela qu’on appelle ailleurs la libertĂ© de la presse.

Dans ce maelstrom, il n’y a factuellement ni bons ni mauvais. Les diffĂ©rents protagonistes usent des mĂȘmes horreurs, qui sont Ă  l’extrĂȘme celles que les AmĂ©ricains ont utilisĂ©es Ă  Falloujah en Irak, les IsraĂ©liens Ă  Gaza et au Sud Liban, Assad pĂšre et fils Ă  Alep et Ă  Hama, et Saddam au Kurdistan; et dont Sarkozy aurait empĂȘchĂ© Kadhafi de faire usage Ă  Benghazi afin d’empĂȘcher «un autre Srebrenica», dixit Bernard Henry Levy.

Des politiques meurtriĂšres

Autrement dit, dans l’arc de cercle s’étendant des frontiĂšres de la Chine en Afghanistan jusqu’à l’OcĂ©an Atlantique au Maroc, les clans au pouvoir ont Ă©tĂ© au mieux rĂ©pressifs, ne tolĂ©rant aucune opposition, au pire, terroristes, semblables aux pires colonialistes amĂ©ricains et israĂ©liens. Mais ces derniers se sont rĂ©servĂ© le beau rĂŽle. A la diffĂ©rence de leurs adversaires, leurs gouvernements sont issus d’élections dĂ©mocratiques et prĂ©tendent Ă  ce titre lutter pour la libertĂ© et les droits de l’Homme contre le terrorisme, d’Etat ou islamiste, qu’ils ont eux-mĂȘmes contribuĂ© Ă  lĂ©gitimer par leurs politiques meurtriĂšres (embargo contre l’Irak des annĂ©es 90), quand ils ne l’ont pas eux-mĂȘmes créé de toutes piĂšces ou soutenu, directement, ou par le biais de leurs alliĂ©s (Turquie).

Il restait Ă  faire la distinction, digne de Tony Blair, l’ex-Premier ministre britannique, ou de Barak Obama, parmi les bourreaux et les tortionnaires qui n’ont pas dĂ©truit leurs propres villes, entre les bons, ceux qui torturent et assassinent mais uniquement dans les locaux de leur police politique dirigĂ©e par des Britanniques et des AmĂ©ricains (BahreĂŻn); les moins bons, comme le marĂ©chal Sissi qui quoique fĂ©al de l’Occident fait tirer dans le tas sur la foule Ă  Rabaa devant les camĂ©ras des journalistes du monde entier; et les mauvais, comme Kadhafi, qui aprĂšs ĂȘtre devenu bon pour avoir dĂ©mantelĂ© son programme nuclĂ©aire et chimique, a mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre tuĂ© comme un chien, ou encore les Iraniens, qui tuent les femmes et les hommes indiffĂ©remment dans la rue ou Ă  l’abri des regards dans leurs sinistres geĂŽles, mais qui ont surtout le tort de soutenir Bachar, le Hezbollah, les Chiites irakiens, et ces mĂȘmes Houthis qui ces jours derniers, et l’auteur n’a pas vĂ©cu assez longtemps pour le voir, constituent dĂ©sormais un dĂ©fi stratĂ©gique majeur pour l’Etat d’IsraĂ«l grĂące aux missiles iraniens en leur possession, aprĂšs que Donald Trump s’y soit cassĂ© les dents.

Ainsi, le tort des Iraniens, ce n’est pas d’avoir les mains ensanglantĂ©es, mais de s’opposer Ă  l’entreprise amĂ©ricano-israĂ©lienne, et d’avoir les moyens de le faire, du moins jusqu’à un certain point.

Pour tout rĂ©sumer, les civilisĂ©s sont ceux qui tuent les autres, les sauvages exterminant leurs propres peuples. Et parmi ces derniers, il y aurait, selon l’expression de Franklin Roosevelt, Â«our sons of b
.», ceux de l’Occident, et les autres.

Le dernier chapitre du livre, Ă©difiant, a trait Ă  la Syrie, dont l’auteur, s’étant fixĂ© au Liban, fait naturellement une obsession, jusqu’à soulever la question de la survie du rĂ©gime de Bachar, assurĂ©e selon lui pendant au moins quelques annĂ©es. Son pronostic se rĂ©vĂ©lera juste. Seul le repli russe imposĂ© par les revers essuyĂ©s dans le conflit ukrainien ont conduit Ă  l’effondrement de l’armĂ©e syrienne, si on peut appeler cette derniĂšre ainsi, et Ă  la conquĂȘte de Damas par les membres de Jibhat Ennosra, autrement dit Daech et Al-Qaida «United», armĂ©s, financĂ©s, et opĂ©rant pour le compte d’Erdogan et de la Turquie.

Des puissances impérialistes

Robert Fisk qui estimait le dĂ©membrement de la Syrie, dĂ©jĂ  amputĂ©e du Liban, d’Alexandrette, et du Kurdistan syrien (Haut Euphrate), comme une consĂ©quence de la politique des puissances impĂ©rialistes depuis l’accord Sykes-Picot de 1916, se demandait si le pays survivrait Ă  la chute du clan Assad. Il n’avait pas prĂ©vu que la guerre entre les Etats-Unis et l’Iran par IsraĂ«l et le Hezbollah interposĂ©s en serait la cause. Mais qui l’aurait imaginĂ© ?

Abstraction faite de l’avenir obĂ©rĂ© du Moyen-Orient (et du Maghreb), que le pessimisme malheureusement raisonnĂ© de l’auteur met en Ă©vidence, il reste Ă  se remĂ©morer le commentaire ironique de ce chrĂ©tien qui en 1976 lors de l’arrivĂ©e au Liban de l’armĂ©e syrienne, et rĂ©pĂ©tĂ© en 2005, prĂšs de 30 ans aprĂšs, lors de son Ă©vacuation contrainte et forcĂ©e aprĂšs l’assassinat de Rafik El-Hariri: Â«Le Liban est ce pays oĂč les Ă©trangers sont autant heureux d’arriver que de repartir».

En fait, aprĂšs l’évacuation amĂ©ricaine de Beyrouth en 1983, d’Afghanistan, et dans une certaine mesure, d’Irak, il n’est pas dĂ©raisonnable de penser que ce constat anecdotique s’applique Ă  l’ensemble du Moyen-Orient et du monde arabe, devenu le cimetiĂšre autant de ses populations que des hallucinations occidentales et sionistes. 

* Médecin de libre pratique.

‘‘Night of Power: The Betrayal of the Middle East’’, de Robert Fisk, Ă©d. Fourth Estate, 8 octobre 2024, 672 pages.

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