Diplomatie tunisienne : entre traditions fondatrices et innovations face aux enjeux mondiaux
À l’occasion de la journée nationale de la diplomatie tunisienne, célébrée ce samedi 3 mai 2025 à l’Académie diplomatique en présence des ambassadeurs étrangers accrédités et de Ferid Belhaj, ancien vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens résidents à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a prononcé un discours soulignant l’importance de cette journée.
Mohamed Ali Nafti a rappelé que la diplomatie tunisienne a été un pilier fondamental dans l’édification de l’État moderne. Dès les premières années, elle a contribué à la réalisation de l’indépendance nationale, puis au parachèvement des attributs de la société et à la construction de l’État moderne. Cette diplomatie a toujours été au service de la nation, défendant les intérêts des Tunisiens à l’étranger et promouvant les valeurs de paix, de sécurité et de développement durable à travers le monde.
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La diplomatie économique, culturelle et militante a toujours occupé une place centrale dans l’action diplomatique tunisienne depuis l’indépendance. Toutefois, face aux nouveaux défis mondiaux, la Tunisie adapte ses approches en intégrant la diplomatie technologique, numérique et climatique. Le ministre a insisté sur l’importance de former et de promouvoir les jeunes diplomates, en les préparant à ces nouveaux enjeux.
Mohamed Ali Nafti répond aux questions de L’Économiste maghrébinPar ailleurs, Khaled Abid, directeur de l’institut supérieur de l’histoire de la Tunisie contemporaine, a souligné quatre grandes étapes traversées par la diplomatie tunisienne depuis sa création. Il a expliqué que le succès de la diplomatie tunisienne repose sur l’expérience acquise avant même l’indépendance, notamment via les bureaux du mouvement de libération nationale à l’étranger, qui ont permis de défendre la cause tunisienne dans les capitales internationales. Cette expérience a été précieuse pour la création du ministère des Affaires étrangères après l’indépendance.
Il a rappelé que Mongi Slim, l’un des pères fondateurs, fut le premier Africain à présider l’Assemblée générale des Nations unies, illustrant l’importance de la diplomatie tunisienne sur la scène internationale. La Tunisie est aussi membre fondateur de plusieurs organisations régionales et internationales, telles que le Mouvement des non-alignés, et a bénéficié d’un statut exceptionnel dans le monde arabe et islamique, allant jusqu’à accueillir le siège de la Ligue arabe.
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Un exemple marquant est la position tunisienne lors du refus des États-Unis de reconnaître la Chine populaire dans les années 1970 : la Tunisie a soutenu l’admission de la Chine populaire à l’ONU. La visite en 1964 du Premier ministre chinois Zhou Enlai en Tunisie témoigne aussi de l’indépendance de la diplomatie tunisienne et de son attachement à la souveraineté nationale.
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