Kaïs Saïed fête «son» 1er mai loin de Tunis
A chaque fois que les critiques s’intensifient, à l’intérieur et à l’extérieur, contre son régime, Kaïs Saïed effectue une visite dans un quartier populaire ou dans une ville de l’intérieur pour s’offrir un bain de foule censé prouver que sa popularité auprès des Tunisiens reste intacte, malgré un bilan socio-économique somme toute très faible. Vidéo.
Hier, jeudi 1er mai 2025, jour de célébration e la fête du travail, après que les mouvements d’opposition ont manifesté à Tunis contre ce qu’ils appellent la «dérive autoritaire» du régime et appelé à l’indépendance de la justice et au respect des droits et des libertés, le président de la république s’est rendu, dans la soirée, à Dahmani, dans le gouvernorat du Kef, où il a visité une très ancienne minoterie basée dans la région, créée en 1912, et s’est offert, par la même occasion, un bain de foule censé prouver qu’il tire sa popularité du pays profond, et qu’il peut se passer du soutien des élites de Tunis qu’il ne tient pas en haute estime, c’est un euphémisme.
Le chef de l’Etat a constaté de visu l’état de délabrement des lieux dans lequel se trouve, depuis plusieurs années, la minoterie dont la superficie est d’environ 9 000 mètres carrés, lit-on dans un communiqué de la présidence de la république. Cette minoterie représentait l’une des principales sources d’emploi avec un effectif d’environ cent cinquante employés, ajoute le communiqué.


Le chef de l’Etat n’a pas apporté de solution susceptible d’être mise en œuvre rapidement, comme on aurait pu s’y attendre. Il s’est contenté de «souligner la nécessité de trouver des solutions efficaces afin que la minoterie reprenne du service». La balle est donc dans le camp des autorités locales, régionales et nationales, qui doivent donner suite à cette visite et veiller à ce que les promesses présidentielles ne restent pas lettre morte.
Le président de la république est allé à la rencontre des habitants pour écouter leurs doléances et préoccupations, affirmant que des projets de lois répondant à leurs attentes sont en cours de finalisation dans plusieurs domaines. La détermination, le sens de l’engagement et la recherche de nouvelles solutions sont autant d’éléments capables de répondre aux attentes des Tunisiens, a-t-il soutenu. Et d’ajouter que la Tunisie regorge de richesses, de compétences, et de patriotes sincères, capables de créer de la richesse et d’en assurer une répartition équitable.
Il reste cependant à passer des textes de lois aux réalisations matérielles sur le terrain, et des paroles aux actes. Et c’est là où souvent le bât blesse, car les attentes populaires sont beaucoup plus grandes que les moyens dont dispose un Etat qui continue de s’endetter sans vraiment créer des richesses susceptibles d’être distribuées équitablement entre les différentes catégories sociales.
I.B.
L’article Kaïs Saïed fête «son» 1er mai loin de Tunis est apparu en premier sur Kapitalis.