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Les guerres ne tombent pas du ciel, les sociétés les fabriquent  

Dans cette tribune, l’auteure, psychanalyste, réagit à l’article de Sadok Zerzeri «La 3e guerre mondiale ou quand l’histoire se répète». Pour elle, les conflits armés ne naissent pas du jour au lendemain; ils mûrissent longtemps dans l’inconscient collectif. Aussi la véritable paix se construit-elle d’abord dans les esprits : l’empathie sociale, l’éducation, la culture, le dialogue et le débat contradictoire.  (Ph. Demeter de Walid Zouari, 130*150, 2025).

Manel Albouchi *

À travers l’histoire, les guerres n’ont jamais surgi par hasard  : elles sont l’aboutissement d’un lent processus intérieur, à l’échelle collective. Dans les sociétés, comme dans les individus, des émotions profondes (peurs, humiliations, frustrations, blessures identitaires) s’accumulent silencieusement et agissent comme des braises sous la cendre : elles semblent éteintes, mais peuvent raviver l’incendie au moindre souffle. Car avant la guerre, il y a toujours l’incendie «psychique».  

La psychologie des foules, mise en lumière par Gustave Le Bon (1895), montre que sous certaines conditions (crise économique, perte de repères, peur de l’avenir) l’individu cesse de penser par lui-même. Pris dans la masse, il devient plus suggestible, plus impulsif, perdant son discernement rationnel. 

Sigmund Freud, dans Psychologie collective et analyse du moi (1921), approfondit cette idée : quand l’individu s’identifie à un leader ou à un idéal collectif, il suspend son propre sens critique. Le surmoi (l’instance morale qui nous freine intérieurement) est comme absorbé par le groupe, libérant des pulsions archaïques souvent régressives, violentes, irrationnelles.  

Des bombes émotionnelles à retardement  

Dans toute société, les émotions individuelles ne restent jamais isolées : elles s’agrègent, se propagent, se renforcent mutuellement : une contagion émotionnelle. 

Quand la peur, la colère, la haine ou l’humiliation se multiplient sans être traitées, elles forment des dynamiques psychiques collectives, de véritables bombes émotionnelles à retardement. 

Daniel Kahneman (2011), dans Système 1 Système 2, montre que sous l’effet de la polarisation cognitive, les groupes humains ont tendance à radicaliser leurs croyances et leurs émotions, en rejetant toute pensée nuancée. 

Les réseaux sociaux modernes amplifient ce phénomène : ils enferment chacun dans des bulles émotionnelles qui renforcent les divisions. 

Pour Carl Gustav Jung (1959), l’inconscient collectif contient des archétypes puissants (le héros, l’ennemi, la guerre, le sacrifice) qui peuvent resurgir à l’échelle collective dès que les tensions émotionnelles atteignent un certain seuil. Quand ces charges affectives saturent l’espace psychique sans trouver d’issue civilisée (dialogue, réforme, sublimation artistique…), la pression devient insupportable. La société explose alors sous forme de révoltes, de guerres ou de chutes brutales d’institutions. Ces dynamiques sont largement inconscientes, ce qui les rend d’autant plus dangereuses.  

Quand les civilisations s’autodétruisent  

L’effondrement d’une civilisation ne se produit jamais brutalement : il est presque toujours précédé d’une lente érosion psychique collective. 

À mesure que les tensions internes (sociales, morales, émotionnelles) grandissent sans trouver de réponse adaptée, la structure même de la société se fragilise de l’intérieur, jusqu’à s’effondrer sous son propre poids. Ce processus est notamment décrit par Michel Onfray dans son ouvrage Décadence

La chute de Rome est la conséquence d’une désagrégation intérieure : perte de valeurs fondatrices, corruption, désillusion collective, incohérence entre l’idéal romain et la réalité vécue. L’empire ne s’est pas écroulé en un jour et sa chute de Rome n’est pas seulement due aux invasions extérieures. La corruption, la perte de repères, la dissonance entre l’idéal civique romain (vertu, devoir, honneur) et la réalité quotidienne ont lentement miné la cohésion interne. Les «barbares» n’ont fait que pousser un édifice déjà pourri de l’intérieur. 

Les Croisades, derrière le vernis religieux, ont servi de soupape psychologique. Plutôt que d’affronter les tensions internes (surpeuplement, conflits de pouvoir, pauvreté), l’Europe a projeté sa violence vers l’extérieur, en la justifiant par une cause sacrée. C’est un mécanisme inconscient de projection : l’ennemi devient le miroir de nos propres tensions. 

La révolution française de 1789 n’est pas née d’un simple caprice politique. Des décennies d’injustices, de frustrations et d’humiliations avaient saturé l’inconscient collectif français. Faute de réformes réelles pour libérer ces tensions, la violence est devenue l’issue inévitable. 

S’agissant des deux guerres mondiales, Freud y a vu l’expression tragique de la pulsion de mort (Thanatos) à l’échelle collective. Montée des nationalismes, sentiments d’humiliation (notamment en Allemagne après 1918), la crise économique, et les replis identitaires ont alimenté une dynamique d’autodestruction. Incapables de sublimer leur souffrance (par l’art, la pensée, ou la réforme sociale), les sociétés ont bifurqué vers l’auto-anéantissement. 

En résumé, quand une civilisation échoue à traiter ses blessures internes, elle prépare elle-même les conditions de son effondrement. L’ennemi extérieur n’est souvent que l’ultime révélateur d’un processus d’autodestruction déjà enclenché.  

Fabriquer la haine en temps réel à l’ère numérique  

Cela a commencé avec la télévision. Puis avec l’avènement des réseaux sociaux, les dynamiques émotionnelles collectives sont entrées dans une phase d’accélération sans précédent. Chaque émotion, chaque indignation, chaque peur trouve un écho immédiat et démultiplié, créant un climat émotionnel instable et inflammable. 

En plus les réseaux sociaux fragmentent le temps de concentration et privilégient l’instantanéité émotionnelle sur la réflexion critique. 

Comme le montre Kahneman, le système 1 (pensée rapide, impulsive) est sollicité en permanence, au détriment du Système 2 (pensée lente, réfléchie). Le résultat : des réactions impulsives, jugements hâtifs, montée rapide des affects négatifs. 

Les algorithmes privilégient les contenus qui suscitent colère, peur, indignation, car ces émotions captent davantage l’attention et favorisent l’engagement. La haine est devenue un carburant économique. 

L’exemple de Donald Trump est emblématique : son succès n’est pas seulement politique, il est affectif. Il a capté et amplifié des frustrations profondes, liées à la peur du déclin, à la nostalgie d’un âge d’or perdu, au sentiment d’exclusion des classes populaires. Les réseaux sociaux ont servi d’amplificateurs de ces ressentis, créant une polarisation émotionnelle extrême. 

Les Égrégores (bien illustrés dans la toile Demeter de Walid Zouari), un terme que j’empreinte au langage symbolique, sont des entités psychiques formées par l’union d’émotions et de pensées collectives. 

Aujourd’hui, les réseaux sociaux fabriquent des égrégores instantanés, véritables masses émotionnelles autonomes, capables d’orienter des élections, de déclencher des émeutes, voire d’initier des guerres culturelles. 

En bref, l’ère numérique a transformé la psychologie collective : ce qui autrefois mettait des années à fermenter explose désormais en quelques jours. La fabrication de la haine est devenue un processus technique, industriel et algorithmique.  

Tunisie : des bombes émotionnelles à retardement

La Tunisie n’échappe pas à ces dynamiques psychiques collectives. Depuis 2011, le pays vit dans un état émotionnel instable, oscillant entre espoir, déception, colère et nostalgie d’un ordre perdu.

Derrière l’apparente résilience du peuple tunisien, des frustrations profondes s’accumulent : chômage, injustice sociale, perte de repères, sentiment d’abandon par les élites. Ce sont autant de bombes émotionnelles à retardement, prêtes à exploser si elles ne trouvent pas de voies d’expression pacifiques. 

Les réseaux sociaux où les Tunisiens sont très actifs amplifient quotidiennement l’anxiété collective, à travers des flux constants de scandales, de discours haineux, de théories du complot. Ici aussi, l’attention est fragmentée, les affects négatifs dominent, et la réflexion est souvent court-circuitée. 

Aujourd’hui, la Tunisie peine à construire un récit national positif post-révolution. L’absence d’un projet mobilisateur laisse place au repli identitaire, à la nostalgie d’un passé idéalisé ou à la méfiance généralisée. Comme dans l’histoire de Rome ou dans l’exemple d’autres révolutions étudiées, l’effritement de l’imaginaire commun est un signe précurseur de dangers plus profonds. 

Toutes les tensions ne finissent pas en guerre 

Heureusement, toutes les tensions collectives ne débouchent pas sur la destruction. Lorsqu’une société est capable de nommer ses blessures, de penser ses fractures et d’offrir des espaces d’expression, les tensions peuvent être sublimées plutôt que refoulées ou projetées sous forme de violence.

Sublimer signifie transformer une énergie émotionnelle brute (colère, peur, frustration) en création constructive : en revendications politiques menant à des réformes, en débats publics qui renforcent la cohésion sociale, en mouvements artistiques ou culturels qui permettent d’élaborer la souffrance collective. 

Mais lorsque les mécanismes de régulation comme l’éducation libre, le dialogue social sincère et les institutions justes, s’affaiblissent ou s’effondrent, l’espace symbolique disparaît, et la violence devient le langage par défaut. C’est alors que les sociétés glissent vers la radicalisation, le conflit, ou l’autodestruction. 

Michel Onfray montre bien comment une civilisation, en perdant ses fondements spirituels, moraux et esthétiques, devient incapable de transformer ses tensions autrement que par la destruction. 

Sublimer ou exploser ? C’est ça la vraie question.  

Le véritable front : l’esprit collectif 

Le véritable champ de bataille n’est pas uniquement physique; il est avant tout psychique et émotionnel. 

Pour comprendre (et prévenir) les guerres, il faut aller au-delà des apparences : il faut analyser les émotions collectives, les croyances, les frustrations sociales qui s’accumulent sous la surface. Les conflits armés ne naissent pas du jour au lendemain; ils mûrissent longtemps dans l’inconscient collectif. 

Ainsi, pour prévenir la guerre, il ne suffit pas d’agir sur les lois ou les territoires : il faut éduquer, renforcer l’empathie sociale, et enseigner une pensée critique qui permette d’identifier et de désamorcer les dérives émotionnelles et idéologiques. 

La véritable paix se construit d’abord dans les esprits. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

Sources :

Sigmund Freud (1920). Au-delà du principe de plaisir. Payot. 

Gustave Le Bon (1895). Psychologie des foules. Flammarion. 

Carl Gustav Jung (1959). Psychologie de l’inconscient. Le livre de poche.  

Daniel Kahneman (2011). Système 1 Système 2 les deux vitesses de la pensée. Flammarion. 

Michel Onfray (2017) Décadence. Flammarion.  

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Bientôt, la 3e guerre mondiale ou quand l’Histoire se répète

La réflexion à laquelle se livre l’auteur de cet article, économiste de formation, n’est malheureusement pas le fruit d’un pessimisme excessif, ni d’une imagination débordante, ni de la recherche du «buzz» médiatique, mais découle bien d’une analyse objective de la situation géopolitique du monde actuel qui fait froid dans le dos. A lire et méditer.

Dr Sadok Zerelli *

Ma formation d’économiste ne me prédispose certainement pas à être particulièrement pessimiste ou superstitieux ou à écrire des scenarios de films catastrophes.

En effet, mon métier d’économiste que j’exerce depuis plus de quarante ans à l’échelon national et international consiste en gros à analyser la situation économique d’un pays donné sur la base de données statistiques et de chiffres réels, à en faire le diagnostic et à élaborer des prévisions à plus ou moins long terme et des recommandations basées sur des lois et des théories économiques développées par un grand nombre d’économistes, dont certains ont obtenu le prix Nobel pour leurs travaux de recherche dans ces domaines.

En conséquence, je peux affirmer sans gros risque de me tromper que s’il y a une profession qui permet et oblige même d’avoir les pieds bien sur terre, c’est bien celle d’économiste, d’autant plus que toutes les théories économiques sont basées sur l’existence d’un «homo-economicus», un être imaginaire parfaitement rationnel et informé qui n’a ni état d’âmes ni sentiments.

Dans ce sens, la réflexion à laquelle je me livre dans cet article en tant qu’économiste n’est malheureusement pas le fruit d’une imagination débordante, ni pour la recherche du «buzz» médiatique, mais découle bien d’une analyse objective de la situation géopolitique du monde actuel et des lois économiques.

Epuisement des ressources naturelles 

Le premier risque d’une troisième guerre mondiale à  plus ou moins brève échéance est constitué par l’accroissement de plus en plus rapide de la population vivant sur terre (8 milliards en 2024, contre 2,5 seulement en 1950, soit plus 5,5 milliards de personnes en moins de 75 ans, et une prévision de 9,7 milliards d’habitants en 2050), face à l’épuisement des ressources naturelles vitales telles que l’eau potable, les terres arables, les énergies fossiles et la dégradation de l’écosystème.

Ce risque pourrait, s’il n’est pas géré avec prudence, conduire à un effondrement économique et social global.

L’épuisement des ressources pourrait alimenter des conflits géopolitiques intenses, des migrations massives et des pénuries alimentaires, menaçant ainsi la stabilité de la civilisation humaine.

Ce risque est aggravé par la dégradation des tensions géopolitiques croissantes, le nationalisme, et l’effondrement des systèmes démocratiques dans certaines régions du monde.  

L’Histoire est un éternel recommencement

D’une manière étrange et inquiétante, la guerre commerciale lancée par Trump le 2 avril 2025 par son annonce d’une augmentation brutale et excessive des droits de douane sur tous les pays partenaires commerciaux des Etats-Unis, présente des similitudes frappantes avec la dynamique économique et politique qui mena à l’une des guerres les plus destructrices de l’Histoire.

En effet, lorsqu’on réfléchit sur les risques de guerre liés aux crises économiques, on ne peut ignorer l’exemple tragique de la Seconde Guerre mondiale, dont les racines remontent à la Crise de 1929. Cette crise mondiale, provoquée par l’effondrement du marché financier de Wall Street, a plongé le monde dans une récession économique dévastatrice, créant un terreau fertile pour les idéologies extrémistes et la prise du pouvoir par Hitler en 1933 et le déclenchement de la deuxième guerre mondiale qui s’en est suivi en 1939.

A ce sujet un bref rappel historique s’impose : la crise de 1929, aussi appelée la «Grande Dépression», a frappé l’économie mondiale de plein fouet, exacerbant les inégalités et menaçant la stabilité des nations. À la suite de l’effondrement de la Bourse de New York, les pays industrialisés se sont retrouvés en proie à une récession mondiale. Les conséquences immédiates furent désastreuses : chômage massif, famine et pauvreté généralisée. Mais plus encore, la Crise de 1929 a montré les failles d’un système économique interconnecté. 

En réponse à la crise, les États-Unis ont décidé d’imposer en 1930 le Tarif Smoot-Hawley, un droit de douane élevé (40%) sur de nombreux produits étrangers. Ce geste, censé protéger les producteurs américains, a conduit à une réaction en chaîne. Les pays européens, déjà fragilisés, ont répliqué par des mesures protectionnistes, menant à une guerre commerciale mondiale qui a profondément fragmenté les relations internationales et intensifié les tensions politiques.

Bien que les contextes économiques et politiques soient différents, les effets des mesures protectionnistes prises par Trump risquent d’être similaires en termes d’isolement économique, de repli sur soi et la rupture des chaînes d’approvisionnement mondiales, engendrant une récession économique et une inflation mondiales.

Tout comme les années 1930, le monde en 2025 est déjà fragile. La montée des nationalismes dans de nombreux pays, (Hongrie, Italie, Allemagne, France, Autriche, Danemark etc.), accouplée à des tensions géopolitiques de plus en plus exacerbées par la guerre en Ukraine, en particulier entre la Chine et la Russie d’un côté et l’Occident avec les Etats-Unis en tête de l’autre, alimentent un climat propice à l’escalade.

Les parallèles entre la crise de 1929 et la guerre commerciale de 2025 déclenchée par Trump rappellent une vérité souvent oubliée : «l’économie n’est pas un jeu à somme nulle». Un choix économique basé uniquement sur des considérations nationales peut détruire la stabilité mondiale et précipiter les pays dans une troisième guerre mondiale, qui risque d’être fatale pour toute l’humanité, compte tenu des armes de destruction massives, nucléaires et autres, dont disposent les principaux belligérants.

Les modèles d’estimation du risque d’une 3e guerre mondiale

Il existe plusieurs modèles et cadres d’analyse développés par des experts de tout bord pour évaluer le risque d’une guerre nucléaire ou mondiale. Bien que ce ne soient pas des modèles prédictifs précis à 100% (heureusement pour nous tous), ils combinent des facteurs politiques, militaires, technologiques et humains pour estimer les probabilités d’escalade.

Les plus connus et les plus pertinents sont :

Modèle d’escalade en échelons (« Escalation Ladder« ):

Développé pendant la Guerre froide, ce modèle (notamment par Herman Kahn) imagine une «échelle en 44 niveaux» allant de la paix complète à la guerre nucléaire totale. On évalue où on se situe sur cette échelle, et si les acteurs montent ou descendent dans l’échelle.

Exemple d’échelons :  

– tensions diplomatiques;  

– menaces verbales;  

– frappes conventionnelles localisées;  

– usage tactique du nucléaire;  

– guerre nucléaire globale.

Modèle de la « Spirale de conflit » :

Ce modèle montre comment chaque action offensive ou défensive est perçue comme une menace par l’autre camp, ce qui pousse à surenchérir. Très utile pour comprendre les «logiques d’escalade incontrôlée».

Bulletin of the Atomic Scientists Doomsday Clock:

C’est un modèle symbolique, mais influent «et très inquiétant. Il mesure la «proximité de la fin du monde» en minutes avant minuit. En 2024, il a été placé à «90 secondes avant minuit» le plus proche jamais atteint. Il intègre les risques de guerre nucléaire, changement climatique, IA non contrôlée, etc.

Le scénario cauchemar

Dans ce scénario cauchemar qui s’impose à moi et que je suis le premier à souhaiter qu’’il ne se produira pas, du moins de mon vivant (après moi le déluge!), tout ne démarre pas par un tir de missile, mais par une série de choix économiques et politiques, tels que ceux adoptés par les Etats-Unis sous la présidence de Trump, première puissance économique et militaire du monde, qui sapent la confiance entre blocs, brisent les coopérations, et créent un monde plus instable, isolé et explosif.

Ce scénario cauchemar se déroulera en plusieurs actes :

Acte 1 : La Chute de l’Économie et l’Explosion des Tensions : l’introduction des droits de douane en janvier 2025 par l’administration Trump affecte rapidement les marchés mondiaux.

La Chine réplique par des mesures similaires et intensifie ses sanctions sur des produits américains.

L’Union Européenne, se sentant menacée, répond également par des mesures tarifaires contre les États-Unis. L’équilibre commercial mondial se rompt, les importations et exportations s’effondrent, entraînant un chômage massif et une inflation galopante dans tous les pays du monde, y compris aux Etats-Unis.

Les pays en développement, tels que la Tunisie, déjà fragilisés par la leurs propres crises économiques et politiques, se retrouvent dans une position précaire, avec des économies qui s’effondrent sous les chocs extérieurs, les fluctuations des devises, et la réduction des flux commerciaux avec leurs partenaires commerciaux victimes eux-mêmes de la stagflation.

Les gouvernements, incapables de maintenir l’ordre économique, commencent à s’effondrer, et de nombreuses manifestations éclatent dans les grandes villes comme Paris, New York, Londres, Tokyo etc. Les citoyens réclament la fin des politiques commerciales destructrices, mais les dirigeants des grandes puissances restent intransigeants.

Acte 2 : L’Escalade Militaire : en mars 2026, une confrontation navale éclate dans la mer de Chine méridionale entre un porte-avions américain et des forces chinoises, faisant plusieurs victimes des deux côtés. Bien que cet incident ait pu être évité, la tension déjà présente entre les grandes puissances a rendu la situation incontrôlable. Les alliés de la Chine, notamment la Russie et l’Iran, soutiennent Pékin en imposant leurs propres sanctions économiques contre les États-Unis, et les affrontements militaires se multiplient dans plusieurs régions du globe, dont l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. Les États-Unis, quant à eux, se sentent de plus en plus isolés et répondent par une augmentation de leurs dépenses militaires, envoyant des troupes dans des bases stratégiques en Europe et en Asie-Pacifique pour soutenir leurs alliés. 

L’Otan, déjà fragilisée par des divisions internes, commence à se scinder. Certains membres européens, comme la Pologne et les États baltes; poussent pour un rapprochement avec les États-Unis, tandis que d’autres, notamment la France et l’Allemagne, cherchent à négocier une paix avec la Russie et la Chine, invoquant le danger d’une guerre nucléaire. Mais les tensions sont telles qu’une rupture définitive semble inévitable.

Acte 3 : La Première Bataille Nucléaire: en janvier 2027, après plusieurs mois de frictions militaires sur plusieurs fronts, la situation atteint son point de rupture. Les États-Unis et la Chine entrent en conflit ouvert après que l’Armée populaire de libération chinoise lance une frappe de représailles contre une base américaine dans le Pacifique, tuant des centaines de soldats. La guerre éclate officiellement, et des attaques nucléaires tactiques sont lancées en Asie et sur le territoire européen.

Bien que les premières frappes soient limitées à des cibles militaires spécifiques, la situation dégénère rapidement. Les Etats-Unis, soutenus par des alliés comme Israël et le Japon, répondent en lançant une contre-attaque nucléaire, visant des installations stratégiques en Chine, en Iran et en Russie. C’est l’effet domino. Les grandes puissances, voyant leurs armées et leurs infrastructures attaquées, déclarent la guerre totale.

Acte 4 : Le Monde en Ruines : en 2028, la guerre mondiale atteint son paroxysme. L’Europe est ravagée par des frappes nucléaires sur Paris, Berlin et Moscou. Les grandes villes deviennent des zones de guerre, envahies par des réfugiés fuyant les radiations et la famine. Les États-Unis subissent également des frappes sur leurs grandes villes côtières, et la Chine est plongée dans une crise humanitaire majeure après la destruction de ses centres industriels. Des alliances nouvelles se forment entre les pays les plus puissants, mais le cloisonnement économique et le repli sur soi rendent toute forme de coopération difficile. La guerre nucléaire, bien que limitée à des frappes ciblées, engendre une dévastation mondiale. La production alimentaire s’effondre, les ressources deviennent rares, et des millions de personnes succombent aux radiations et à la famine.

– Acte 5 : L’Émergence d’un Nouveau Monde : la fin de la guerre n’arrive qu’en 2030, après que les grandes puissances nucléaires se retrouvent épuisées par les destructions. Le monde est devenu une terre de ruines, avec des régimes autoritaires qui tentent de prendre le contrôle de ce qui reste des ressources. De nouveaux leaders émergent, cherchant à redéfinir l’ordre mondial. Cependant, les cicatrices laissées par la guerre sont profondes, et la reconstruction semble une tâche insurmontable. La majorité des pays sont désormais sous le contrôle de milices locales, et les institutions internationales, comme l’Onu, ont complètement disparu.

Conclusion : Quand l’économie devient une arme

L’histoire de «la guerre économique» qui risque à mon sens de dévaster le monde montre combien une détérioration des relations économiques mondiales peut mener à une déstabilisation totale. Le risque n’est pas seulement issu d’une série d’erreurs économiques, mais aussi d’une incompréhension tragique de la part de ce prédisent aventurier Donald Trump des conséquences d’un protectionnisme exacerbé au nom du slogan «America First»

Tel que je le vois avec le maximum de réalisme et sans excès de pessimisme, le scénario qui risque de conduire à une troisième guerre mondiale ne sera pas une simple issue de conflits militaires, mais une réaction en chaîne économique alimentée par des politiques protectionnistes et une crise économique mondiale.

Tout comme la Crise de 1929 a conduit à des tensions économiques mondiales, qui ont jeté les bases de la Seconde Guerre mondiale, la guerre commerciale déclenchée par Trump risque de servir de catalyseur pour un conflit d’une ampleur mondiale.

Ce scénario tragique nous enseigne que, dans un monde de plus en plus interconnecté, les décisions économiques peuvent avoir des répercussions géopolitiques catastrophiques hors contrôle.

Il ne reste plus qu’à espérer que mes appréhensions et prévisions s’avèreront  complètement fausses et non fondées, ce que je suis le premier à espérer.

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