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Quand le systĂšme tue l’ñme â”‚ Ce que nous avons perdu et ce que nous pouvons retrouver

Aujourd’hui, face aux guerres, aux bouleversements climatiques, Ă  la montĂ©e du dĂ©sespoir intĂ©rieur, je ne peux m’empĂȘcher de me demander : oĂč avons-nous dĂ©sappris Ă  vivre ? Est-ce que, quelque part, le monde extĂ©rieur n’est-il pas le reflet d’un dĂ©sĂ©quilibre profond entre nos polaritĂ©s intĂ©rieures ?  (Ph. « One of a kind Â», aquarelle sur papier de Natacha St-Amand, Canada).

Manel Albouchi *

Masculin et fĂ©minin : non pas en tant que genres, mais en tant que forces symboliques; principes qui cohabitent, s’opposent, se cherchent en chacun de nous. 

Le dĂ©sĂ©quilibre entre ces deux pĂŽles semble ĂȘtre devenu une norme. Et peut-ĂȘtre est-ce lĂ  que se niche une part de notre mal-ĂȘtre collectif, de notre violence quotidienne, de notre perte de sens. 

Le patriarcat n’est pas qu’une affaire de genre 

Le principe masculin : maĂźtrise, rationalitĂ©, performance, conquĂȘte a pris le dessus, non pas sur les hommes ou les femmes, mais sur la dimension symbolique du fĂ©minin : accueil, rĂ©ceptivitĂ©, Ă©coute, lenteur. 

Dans une sociĂ©tĂ© qui valorise le contrĂŽle, la rentabilitĂ©, la domination, oĂč trouve-t-on encore la place pour l’intĂ©rioritĂ©, le soin, l’intuition ? 

Carl Gustav Jung appelait ces deux polaritĂ©s l’anima et l’animus : les deux pĂŽles Ă©nergĂ©tiques de notre psychĂ©. L’équilibre entre ces deux polaritĂ©s est la clĂ© de la santĂ© psychique. Mais aujourd’hui, nous sommes poussĂ©s Ă  nier notre anima intĂ©rieure, Ă  fuir le silence et l’introspection, engluĂ©s dans l’overthinking ** et la course Ă  la performance. 

La violence comme symptĂŽme 

On peut voir aussi dans le dĂ©sĂ©quilibre de ces polaritĂ©s une explication, peut-ĂȘtre partielle, des violences qui se manifestent autour de nous. Prenons la violence verbale, banalisĂ©e dans nos rues, dans nos maisons, dans nos gestes, dans notre langage et dans les insultes sexistes qui tournent inlassablement autour du sexe, du phallus, du pouvoir de dominer. 

Cette violence symbolique, sourde, qui ne laisse pas de bleus mais qui sape la confiance, dĂ©truit l’estime de soi et creuse les fractures sociales, est trop souvent banalisĂ©e. 

Et moi, en tant que femme, psychologue, citoyenne : je refuse cette banalisation. Je crois que la dignitĂ© commence par le respect de la parole, et que le changement commence par une nouvelle Ă©thique de la relation. 

La blessure Ă©cologique  

Mary Douglas, dans ‘‘De la souillure’’, nous montre comment les notions de propre et d’impur ne relĂšvent pas seulement de l’hygiĂšne, mais de la structure mĂȘme de nos reprĂ©sentations culturelles. 

Le fĂ©minin, comme la Terre, est souvent perçu comme trouble, impĂ©nĂ©trable, ambigu, et donc potentiellement dangereux. Cette peur de l’indistinct, de l’organique, du cycle, justifie l’exclusion, le contrĂŽle, la violence symbolique et matĂ©rielle. 

Et cette logique a des consĂ©quences tragiques. Le dĂ©sĂ©quilibre entre le masculin et le fĂ©minin se manifeste aujourd’hui dans l’effondrement de notre monde. La Terre, principe fĂ©minin par excellence, fĂ©conde, enveloppante, nourriciĂšre est blessĂ©e. 

À GabĂšs, les nappes phrĂ©atiques sont saturĂ©es de produits chimiques. Les palmeraies, jadis luxuriantes, Ă©touffent sous les rĂ©sidus industriels. 

Le stress hydraulique devient chronique, les sources se tarissent, les riviĂšres sont dĂ©tournĂ©es ou bĂ©tonnĂ©es. 

Les terres se craquellent, mais la sĂ©cheresse est aussi intĂ©rieure. Nous vivons une sĂ©cheresse des affects. Nos cƓurs, Ă  force de surmenage, de performance, d’isolement, se dessĂšchent. 

Nous n’osons plus pleurer, plus Ă©couter, plus sentir. L’émotion devient une faiblesse, l’introspection une perte de temps, la tendresse un luxe. 

L’air, la mer, les sols portent les stigmates d’un systĂšme fondĂ© sur l’exploitation, la performance, la domination. 

Ce que nous faisons Ă  la planĂšte, nous le faisons aussi Ă  notre psychĂ©. 

En coupant les arbres, nous avons aussi coupĂ© les liens symboliques, les racines profondes, nous avons stĂ©rilisĂ© l’imaginaire. 

En empoisonnant la terre, nous avons empoisonnĂ© les mĂ©moires affectives, les rĂ©cits fondateurs. 

En maĂźtrisant les cycles naturels, nous avons niĂ© nos propres rythmes internes. Nous avons oubliĂ© la lenteur, la respiration, l’écoute. 

Et dans ce saccage, nous avons rendu nos enfants orphelins, orphelins de la Terre, orphelins des grands-mĂšres conteuses, des chants sacrĂ©s, des rites de passage, orphelins de l’ñme du monde, cette Ăąme nourriciĂšre, enveloppante, fĂ©minine. 

Alors ils partent. Ils partent Ă  la recherche de ce qu’on ne leur a pas transmis. 

Ils fuient, parfois, dans des ailleurs numĂ©riques ou gĂ©ographiques. Ils errent, dĂ©connectĂ©s, car le tissu symbolique est trouĂ©. Et dans cette errance, ils cherchent des repĂšres, un sol, une parole, un sens. 

Une sagesse perdue 

Mona Chollet, dans ‘‘SorciĂšres. La puissance invaincue des femmes’’, nous rappelle combien la modernitĂ© s’est construite sur l’exclusion de figures fĂ©minines libres et puissantes. Les guĂ©risseuses, les sage-femmes, les femmes qui vivaient sans l’ombre du mari, qui n’attendaient pas d’autorisation, ces femmes qui dĂ©tenaient un savoir ancestral, transmis de bouche Ă  oreille, de ventre Ă  main, ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement persĂ©cutĂ©es. 

Ces femmes incarnaient une autre maniĂšre d’ĂȘtre au monde : en lien avec la terre, les cycles, les rĂȘves, les intuitions. Elles reprĂ©sentaient une autonomie qui faisait peur, car elle Ă©chappait au contrĂŽle des dogmes religieux, mĂ©dicaux ou patriarcaux. 

Le fĂ©minin qui soigne a Ă©tĂ© rĂ©duit au silence, au mieux folklorisĂ©. 

Pierre Bourdieu, dans ‘‘La domination masculine’’, montre comment cette logique d’infĂ©riorisation du fĂ©minin s’est institutionnalisĂ©e. Elle est devenue une norme invisible mais structurante, inscrite dans les lois, les langages, les postures, les imaginaires. Le masculin y est vu comme universel, lĂ©gitime, objectif; le fĂ©minin comme particulier, subjectif, secondaire. 

Le corps des femmes est alors codifiĂ©, contrĂŽlĂ©, rĂ©duit Ă  sa fonction reproductive ou sĂ©ductrice, mais jamais reconnu comme source de savoir ou de puissance intĂ©rieure. 

Et puis il y a Carlos Castaneda et ses enseignements. Il a introduit une autre grille de lecture avec la distinction entre le tonal : le monde visible, rationnel, organisĂ©, et le nagual : l’invisible, le rĂȘve, l’énergie subtile, il nous invite Ă  redonner place Ă  l’intuition, Ă  l’écoute des signes, Ă  l’expĂ©rience directe du mystĂšre. 

Cette vision rejoint celle des traditions mystiques orientales et soufies, oĂč la connaissance passe aussi par le ressenti, le corps, l’expĂ©rience de l’inconnu. 

Aujourd’hui, cette sagesse ancestrale est Ă  peine audible. Mais elle survit dans les mĂ©moires silencieuses, dans les gestes oubliĂ©s, dans les contes, les plantes, les rĂȘves. 

Elle attend que nous la reconnaissions Ă  nouveau, non pas comme folklore, mais comme chemin de connaissance, voie de soin, et rĂ©ponse Ă  la crise du sens. 

Et maintenant ? 

Je ne prĂ©tends pas avoir de solution miracle, mais peut-ĂȘtre pouvons-nous commencer par rĂ©apprendre Ă  Ă©couter, Ă  accueillir le silence, Ă  nous reconnecter Ă  la lenteur, Ă  reconnaĂźtre la puissance de la vulnĂ©rabilitĂ© et Ă  oser dire que le fĂ©minin en nous, autour de nous, n’est pas une faiblesse, mais un chemin de guĂ©rison. 

Ce n’est pas une guerre des sexes. Ce n’est pas un appel Ă  renverser le masculin. C’est un appel Ă  l’équilibre. Une invitation Ă  une transmutation intĂ©rieure, Ă  une transformation collective. 

Car c’est lĂ  que, peut-ĂȘtre, se trouvent les rĂ©ponses durables Ă  la violence, aux conflits, et Ă  la crise Ă©cologique : dans ce subtil dialogue entre nos polaritĂ©s, entre la voix qui affirme et celle qui Ă©coute, entre l’esprit qui contrĂŽle et l’ñme qui ressent, entre ce que nous avons perdu
 et ce que nous pouvons encore retrouver. 

Je nous invite donc Ă  rĂ©flĂ©chir, Ă  sentir, et Ă  dialoguer autour de cette question essentielle : comment retrouver cette harmonie en nous et autour de nous ? 

* PsychothĂ©rapeute et psychanalyste.

** Littéralement le «penser trop», entendu comme la propension à ressasser en boucle, de façon obsessionnelle, un certain nombre de pensées ou sentiments négatifs

Sources : 

M. Douglas. De la souillure. Essai sur la notion de pollution et de tabou, La dĂ©couverte. 

P. Bourdieu. La domination masculine, Points. 

C-G. Jung. L’ñme et la Vie, Le livre de poche. 

Mona Chollet. SorciĂšres. La puissance invaincue des femmes, Zones. 

C. Castaneda. Histoires de pouvoir, Folio.  

Carol Gilligan. Une voix diffĂ©rente. Pour une Ă©thique du care, Champs. 

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L’humanitĂ© menacĂ©e d’un Tchernobyl moral

A l’ùre de la communication tous azimuts, nous assistons, impuissants, au rĂšgne des mensonges, bobards, infox et autres fake news, porteurs de haines croisĂ©es, de dĂ©magogie assumĂ©e et de violence latente. Et l’avenir de l’humanitĂ© n’a jamais Ă©tĂ© aussi prĂšs d’une nouvelle dĂ©flagration mondiale. OĂč allons-nous ?

Fathi Bchir *

Jamais sans doute l’humanitĂ© n’a eu Ă  sa disposition autant de moyens de communication. La rĂ©volution numĂ©rique est passĂ©e par lĂ  : smartphones, internet, email et autres rĂ©seaux sociaux sont des passerelles extraordinaires pour faire passer les idĂ©es. On en attendait un surcroĂźt d’actions pour l’éducation, pour l’explication didactique ou la dĂ©monstration pĂ©dagogique et argumentaire, pour la vulgarisation scientifique et les Ă©changes d’idĂ©es et d’informations. Il en est malheureusement autrement.

Les bobards et infox sont partout et s’étalent sur des pages et des pages. La dĂ©magogie est reine, le populisme en toile de fond gĂ©nĂ©rale. On peut l’observer, un Tchernobyl moral et informationnel est en cours de rĂ©alisation. Le risque d’abĂȘtissement gĂ©nĂ©ral et patent. Le tout nourrit un Ă©veil identitaire malsain qui se bĂątit sur une trame de haines croisĂ©es.

En arriverons-nous un jour au point oĂč il faudra interdire les rĂ©seaux sociaux pour sauver les dĂ©mocraties, les rapports humains et la saine pensĂ©e ? Cela ne sera probablement que par une dĂ©cision individuelle de chacun, de rester ou non sur ces rĂ©seaux maudits. Sachant qu’il est toutefois difficile de s’en passer.

* Journaliste.

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Houda Mejdoub │ Les Prix Comar distinguent une plume singuliùre

La 29ᔉ Ă©dition des Prix Comar du roman tunisien a couronnĂ© ‘‘Écoute-moi ma fille’’ de Houda Mejdoub du Prix DĂ©couverte en langue française, une distinction mĂ©ritĂ©e pour une voix littĂ©raire Ă©mergente.

Djamal Guettala

Ce roman, publiĂ© aux Éditions Arabesques, s’impose comme une exploration poignante des liens familiaux, du poids du passĂ© et de la quĂȘte de rĂ©conciliation. 

À travers le regard de Fatma, une octogĂ©naire confrontĂ©e aux prĂ©mices de l’Alzheimer, Mejdoub tisse une toile d’émotions oĂč le souvenir devient un acte de rĂ©sistance. La narration, fluide et Ă©motive, navigue entre les Ă©poques, dĂ©voilant les non-dits et les blessures enfouies. La relation mĂšre-fille, au cƓur du rĂ©cit, est traitĂ©e avec une dĂ©licatesse rare, offrant au lecteur une immersion totale dans l’univers des protagonistes. 

Une plume qui touche et interroge

La force du roman rĂ©side dans sa capacitĂ© Ă  mĂȘler l’intime Ă  l’universel. Mejdoub parvient Ă  capturer les subtilitĂ©s des relations humaines, Ă  dĂ©crire les silences lourds de sens et Ă  offrir des portraits de femmes fortes, fragiles et rĂ©silientes. Son Ă©criture, tantĂŽt poĂ©tique, tantĂŽt crue, rĂ©sonne longtemps aprĂšs la derniĂšre page tournĂ©e. 

Le Prix DĂ©couverte dĂ©cernĂ© Ă  ‘‘Écoute-moi ma fille’’ souligne l’émergence d’une auteure prometteuse sur la scĂšne littĂ©raire tunisienne. Ce prix, attribuĂ© lors de la cĂ©rĂ©monie du 17 mai 2025 au Théùtre municipal de Tunis, met en lumiĂšre une Ɠuvre qui, au-delĂ  de sa qualitĂ© littĂ©raire, interroge sur les dynamiques familiales, la mĂ©moire et le passage du temps. 

Avec ce premier roman, Houda Mejdoub s’impose comme une voix Ă  suivre. Son Ă©criture, alliant sensibilitĂ© Ă  fleur de peau et profondeur philosophique, promet de belles explorations littĂ©raires Ă  venir. Les lecteurs attentifs Ă  la richesse de la littĂ©rature tunisienne contemporaine auront sans doute plaisir Ă  suivre son parcours. 

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Vient de paraĂźtre l Gaza y a-t-il une vie avant la mort ?

Le poĂšte marocain, Abdellatif LaĂąbi, ne mĂ©nage pas ses efforts depuis des dĂ©cennies dans la traduction de la poĂ©sie palestinienne pour la faire connaĂźtre auprĂšs du public de langue française. Et pour poursuivre cette tĂąche louable, toute plongĂ©e dans les remous tragiques de l’Histoire, il publie ‘‘Gaza y a-t-il une vie avant la mort ?’’ Une anthologie de la poĂ©sie gazaouie d’aujourd’hui. (Ph. Le poĂšte palestinien Mosab Abu Toha, prix Pulitzer aux Etats-Unis, parmi les ruines de Gaza.)

Un ouvrage, accessible, en édition de poche, bienvenu et à point nommé, qui rassemble 26 poÚtes de Gaza dont les textes sont réunis par le poÚte marocain, Yassine Adnane. Il porte une parole profonde et douloureuse, inquiÚte et courageuse, mais résistante au désespoir, à la tragédie, attachée à la vie, en dépit de la mort si présente.

Un choix de poĂšmes qui s’insurgent contre la guerre, la spoliation de la terre et la barbarie. MĂȘme si des poĂšmes dĂ©veloppent parfois, une Ă©criture apaisĂ©e, dĂ©jouant toute violence.

De nombreux poĂštes sont mĂ©connus, mĂȘme du public arabophone – Et ce n’est pas le moindre mĂ©rite de ce recueil collectif – Ă  cĂŽtĂ© de voix comme celles d’Achraf Fayad qui fut incarcĂ©rĂ© en Arabie Saoudite et libĂ©rĂ© grĂące Ă  une campagne internationale de solidaritĂ©, ou de Mosab Abu Toha, traduit rĂ©cemment aux Ă©ditions Robert Laffont et laurĂ©at du Pulitzer Prize, aux Etats-Unis.

Malgré les bombes et la terreur, comme il est écrit sur la couverture, la présence du poÚme est une nécessité pour dire son humanité, face à ceux qui veulent la nier, la détruire.

Huit poĂštes femmes sont traduites dans cette anthologie qui deviendra vite une rĂ©fĂ©rence, une rĂ©ponse Ă  la dĂ©sinformation, au mensonge, Ă  la dĂ©figuration, Ă  l’incrimination, Ă  la nĂ©gation de l’Histoire, Ă  la destruction de l’Humain.

A l’occasion de la parution de l’anthologie, des poĂštes palestiniens sont invitĂ©s et mis Ă  l’honneur au MarchĂ© de la poĂ©sie (18-22 juin 2025), ainsi qu’à la Maison de la poĂ©sie de Paris (16-24 juin 2025).

Tahar Bekri

‘‘Gaza, y a-t-il une vie avant la mort ? Anthologie de la poĂ©sie gazaouie d’aujourd’hui’’, Ă©ditions Points, 2025, 200 p.

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‘‘Promis le ciel’’ d’Erige SĂ©hiri ou la chasse des dĂ©mons

‘‘Promis le ciel’’, le dernier film de la rĂ©alisatrice franco-tunisienne Erige Sehiri, prĂ©sentĂ© Ă  la 7e Ă©dition du Festival de Cannes (13-24 mai 2025), dans la section Un Certain Regard, offre un portrait puissant et rare de trois migrantes qui peinent Ă  joindre les deux bouts en Tunisie.

Latif Belhedi

Sehiri, ancienne journaliste d’investigation, affirme qu’il Ă©tait important de porter Ă  l’écran des histoires de femmes. «On entend souvent des histoires de migration Ă  travers le regard des hommes, et non celui des femmes», a-t-elle dĂ©clarĂ© Ă  Sophie Torlotin de RFI aprĂšs la projection en avant-premiĂšre Ă  Cannes.

«On parle aussi beaucoup de la migration de l’Afrique vers l’Europe. Mais (
) 80 % de cette migration reste en Afrique. J’ai trouvĂ© que cela offrait un contexte trĂšs puissant pour renverser un peu le rĂ©cit», a-t-elle ajoutĂ©.

Il est intĂ©ressant de noter que la cinĂ©aste a observĂ© que les Tunisiens appellent les migrants d’Afrique subsaharienne «Africains», ce qui dĂ©note une sĂ©paration entre l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud du Sahara «comme s’ils ne faisaient pas partie du mĂȘme continent», dit-elle en riant.

MĂȘlant style documentaire et fiction, Sehiri tisse avec soin une image de la sociĂ©tĂ© tunisienne moderne loin des images habituellement vĂ©hiculĂ©es par la presse.

Erige Sehiri. Ph. Maya Zardi..

Le scĂ©nario : Marie est une Ivoirienne de 40 ans installĂ©e en Tunisie depuis une dizaine d’annĂ©es. Elle partage sa vie entre son mĂ©tier de journaliste et sa vocation de pasteur Ă©vangĂ©liste. Moderne et engagĂ©e, elle accueille chez elle des femmes dont la situation est fragile. Comme NanĂ©, une jeune maman dont le passeport a Ă©tĂ© confisquĂ© par son employeuse, et Jolie, une artiste prometteuse en situation prĂ©caire, dont le pĂšre ordonne le retour en CĂŽte d’Ivoire.

Quand les trois femmes recueillent Kenza, 4 ans, rescapĂ©e d’un naufrage, leur refuge se transforme en famille recomposĂ©e tendre mais intranquille dans un climat social de plus en plus prĂ©occupant.

Le film raconte les aventures de ce trio détonnant riche de roublardise, inventivité et humour. Mais les récentes tensions entre les Subsahariens, les Tunisiens et la police vont venir bouleverser cet équilibre précaire. Elles vont devoir faire des choix.

La distribution : AĂŻssa MaĂŻga, Debora Lobe Naney, Laetitia Ky, Estelle Kenza Dobgo et Mohamed GrayaĂą.

La critique : «AprĂšs â€˜â€˜Sous les figuiers’’, son long mĂ©trage prĂ©cĂ©dent dans lequel elle proposait une peinture pleine de finesse et de poĂ©sie de la sociĂ©tĂ© tunisienne, Erige Sehiri revient Ă  la charge. Elle se positionne dans les sphĂšres les plus Ă©levĂ©es du cinĂ©ma mondial, avec un film qui jette un autre regard sur cette sociĂ©tĂ© en impasse», note le critique Hassouna Mansouri dans AfricinĂ©. Il ajoute : «Comme entrĂ©e en matiĂšre, cette fois-ci, elle a choisi l’angle de la migration, une question qui tourmente son pays d’origine, mais aussi l’actualitĂ© mondiale. Dans ce nouveau film, Erige Sehiri part Ă  la chasse des dĂ©mons qui se rĂ©veillent dans une rĂ©alitĂ© oĂč la vie a des allures de cauchemar.»

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273 migrants secourus au large des cĂŽtes tunisiennes et maltaises

L’Ocean Viking, un navire de l’organisation non gouvernementale SOS MĂ©diterranĂ©e, a secouru 273 migrants en situation irrĂ©guliĂšre, dont sept enfants, lors de trois opĂ©rations distinctes au large des cĂŽtes tunisiennes et maltaises, rapporte ce dimanche 18 mai 2025 l’agence de presse qatari QNA.

L’organisation, basĂ©e Ă  Marseille en France, a indiquĂ© dans un communiquĂ© que les migrants se trouvaient Ă  bord de trois embarcations dĂ©labrĂ©es en dĂ©tresse et que l’équipage leur avait prodiguĂ© les soins mĂ©dicaux nĂ©cessaires, car ils souffraient d’épuisement et du mal de mer.

L’organisation a prĂ©cisĂ© que le navire avait reçu une alerte tĂŽt samedi matin concernant une embarcation en bois surchargĂ©e dans la zone de recherche et de sauvetage tunisienne, et que 65 personnes avaient Ă©tĂ© secourues.

Peu aprĂšs, l’Ocean Viking a rĂ©pondu Ă  une deuxiĂšme alerte concernant une autre embarcation en difficultĂ©. En coopĂ©ration avec le navire de sauvetage Aurora de Sea-Watch, 77 personnes, dont deux enfants, ont Ă©tĂ© identifiĂ©es et transfĂ©rĂ©es en lieu sĂ»r Ă  bord.

Lors d’une troisiĂšme opĂ©ration, l’équipage a repĂ©rĂ© une embarcation en bois en dĂ©tresse dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise, oĂč 131 personnes ont Ă©tĂ© secourues, dont un nourrisson et quatre enfants.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 475 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es ou portĂ©es disparues en tentant la traversĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e vers l’Europe en 2024, la plupart sur la route de la MĂ©diterranĂ©e centrale, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

Depuis dĂ©but 2025, environ 500 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es ou portĂ©es disparues sur cette mĂȘme route.

D’aprùs QNA.

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Kairouan │ Deux blessĂ©s graves dans un accident de la route Ă  Raqqada

Ce dimanche 18 mai 2025, un accident de la route a eu lieu au niveau de Raqqada, dans la délégation de Kairouan Sud, qui a fait plusieurs blessés dont deux dans un état jugé critique.

C’est ce qu’a rapportĂ© Diwan FM, ce matin, ajoutant, en citant des tĂ©moins oculaires, que le conducteur d’un minibus a perdu le contrĂŽle de son vĂ©hicule, en essayant d’éviter le choc avec une voiture lĂ©gĂšre ayant brusquement coupĂ© sa route, et a heurtĂ© la terrasse d’un cafĂ©.

Les agents de la protection civile se sont dĂ©pĂȘchĂ©s sur les lieux de l’accident et ont procĂ©dĂ© aux premiers secours et au transport des blessĂ©s graves Ă  l’hĂŽpital des Aghlabides de Kairouan.

Le minibus en question a Ă©tĂ© affrĂ©tĂ© par le Conseil rĂ©gional de Kairouan pour transporter les joueuses de l’Association fĂ©minine de Bouhajla qui devaient jouer un match aujourd’hui.  

I. B.

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Tunisie │ Charte pour un environnement scolaire sans tabac

Signature de la charte pour un environnement scolaire sans tabac et lancement du projet Kids’ Athletics dans 19 Ă©coles primaires en Tunisie.

Selon les derniĂšres donnĂ©es nationales sur le tabac dans les Ă©coles en Tunisie publiĂ©es en 2024, la situation est prĂ©occupante. En effet, 14,1 % des Ă©lĂšves ĂągĂ©s de 13 Ă  15 ans consomment un produit du tabac : cette proportion atteint 19,4 % chez les garçons et 8,8 % chez les filles.

En tenant compte des cigarettes électroniques, le taux grimpe à 22,8%, soit 30,7% chez les garçons et 14,9% chez les filles.

47,5% des enfants ayant essayĂ© la cigarette l’ont fait avant l’ñge de 12 ans.

En parallĂšle, d’autres Ă©tudes indiquent une baisse marquĂ©e de la pratique d’activitĂ©s physiques rĂ©guliĂšres et une hausse inquiĂ©tante de la sĂ©dentaritĂ©, de l’obĂ©sitĂ© et de l’usage excessif des Ă©crans (plus de 75% des enfants). Le taux de pratique rĂ©guliĂšre du sport est passĂ© de 35% en 2009 Ă  seulement 12,1% en 2020.

C’est pour faire face Ă  cette situation prĂ©occupante, que 19 Ă©coles primaires ont signĂ©, le samedi 17 mai 2025, une charte pour un environnement scolaire sans tabac, affirmant leur engagement Ă  crĂ©er un environnement Ă©ducatif sain, sĂ©curisĂ© et propice au dĂ©veloppement des Ă©lĂšves.

Cette initiative s’inscrit dans l’application de l’article 8 de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) pour la lutte antitabac, qui appelle Ă  protĂ©ger les enfants contre toute exposition au tabac dans les espaces publics, et en particulier en milieu scolaire.

En complĂ©ment de la signature de la charte, le projet Kids’ Athletics a Ă©tĂ© lancĂ© pour promouvoir l’activitĂ© physique dans les Ă©coles. Il vise Ă  prĂ©venir les comportements Ă  risque, tels que le tabagisme et d’autres habitudes de vie malsaines.

Ce projet novateur, destinĂ© Ă  plus de 7 000 enfants, Ă  travers tout le pays, en particulier dans les zones rurales, incarne une approche concrĂšte et intĂ©grĂ©e de promotion de la santĂ© par le sport et l’éducation. Il associe activitĂ© physique, sensibilisation sanitaire et Ă©ducation citoyenne.

Pour assurer une mise en Ɠuvre efficace, 19 enseignants des Ă©coles concernĂ©es ont suivi une formation intensive de deux jours (thĂ©orique et pratique) animĂ©e par la FĂ©dĂ©ration tunisienne d’athlĂ©tisme (FTA), axĂ©e sur l’utilisation du kit pĂ©dagogique Kids’ Athletics pour des activitĂ©s sportives ludiques et Ă©ducatives.

Ce projet illustre un modĂšle avancĂ© de partenariat intersectoriel, coordonnĂ© par l’Observatoire national du sport  (ONS) sous la tutelle du ministĂšre de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec les ministĂšres de la SantĂ©, de l’Éducation, la FTA, l’OMS, et la Convention-cadre pour la lutte antitabac.

Cette initiative concrĂ©tise les engagements de la Tunisie dans la mise en Ɠuvre Convention-cadre pour la lutte antitabac, tout en contribuant Ă  atteindre les Objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD), notamment en favorisant la bonne santĂ© et le bien-ĂȘtre (ODD 3) ainsi qu’une Ă©ducation de qualitĂ© dans un environnement sĂ»r et sain (ODD 4).

Communiqué.

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Les laurĂ©ats des Prix Comar 2025 du roman tunisien  

La cĂ©rĂ©monie de remise des Prix Comar du roman tunisien s’est dĂ©roulĂ©e, samedi 17 mai 2025, au théùtre municipal de Tunis, dans une ambiance festive oĂč littĂ©rature, musique et chant font bon mĂ©nage pour le bonheur du public prĂ©sent.

Imed Bahri

Comme chaque annĂ©e, la proclamation des noms des six laurĂ©ats a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© et suivi de concerts de chants des voix reprĂ©sentatives du «tarab» en Tunisie : Rana Zarrouk, Mohamed, Mohamed Ben Salah et Olfa Ben Romdhane, qui a clĂŽturĂ© en beautĂ© la soirĂ©e, pour le bonheur des mĂ©lomanes prĂ©sents.

Les dirigeants des Assurances Comar, l’entreprise qui a créé et organise cet Ă©vĂ©nement littĂ©raire majeur depuis 29 ans dans le cadre de sa stratĂ©gie de responsabilitĂ© sociale de l’entreprise, Ă©taient prĂ©sents aux premiers rangs pour montrer l’intĂ©rĂȘt qu’il accorde Ă  la culture en gĂ©nĂ©ral et Ă  la littĂ©rature romanesque en particulier, ce que MM Slaheddine Ladjimi, prĂ©sident du conseil d’administration des Assurances Comar, et Lotfi Belhaj Kacem, prĂ©sident du ComitĂ© d’organisation des Prix Comar, ont exprimĂ© dans leurs allocutions d’ouverture, en promettant de poursuivre sur cette voie, le but Ă©tant de promouvoir la lecture parmi le grand public et de rapprocher les Ă©crivains des lecteurs Ă  travers la dynamique promotionnelle que ces prix crĂ©ent et renforcent d’une annĂ©e Ă  l’autre.

Rana Zarrouk .

AprĂšs la prĂ©sentation des membres des deux jurys, qui ont Ă©tĂ© honorĂ©s pour l’occasion, le palmarĂšs des Prix Comar 2025 a donnĂ© les rĂ©sultats suivants :

Roman tunisien de langue française :

Le Prix Comar d’Or dĂ©cernĂ© Ă  Mahdi Hizaoui pour son roman «Ecris, tu seras aimĂ© des dieux» (Editions Arabesques).

Le Prix spécial du Jury décerné à Abdellatif Mrabet pour son roman «Le vert et le bleu» (Editions Contrastes).

Le Prix Découverte décerné à Houda Mejdoub pour son roman «Ecoute-moi ma fille» (Editions Arabesques).

Roman tunisien de langue arabe :

Le Prix Comar d’Or dĂ©cernĂ© Ă  Chafiq Targui pour son roman «Liman Tajmaa Wardak aya Makram» (Editions Mayara).  

Chafiq Targui.

Le Prix spécial du jury décerné Sofiane Rejeb pour son roman «Ashab Al-Hodhod» (Editions Meskiliani).

Le Prix Découverte décerné à Balkis Khalifa pour son roman «Nafidha Ala Chams» (Editions Mayara).

Rappelons qu’outre la promotion mĂ©diatique et Ă  travers les circuits culturels dont ils bĂ©nĂ©ficient, les auteurs des romans primĂ©s se voient attribuer des chĂšques de 10000 DT (Comar d’Or), 5000 DT (Prix spĂ©cial du Jury) et 2500 DT (Prix dĂ©couverte).

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‘‘Inquilab 2020’’ │ Contre un dĂ©magogue populiste et cynique, les forces vives d’une nation

En 2020, en Inde, un pays essentiellement campagnard et sous-dĂ©veloppĂ©, les paysans, pourtant politiquement rouĂ©s et encadrĂ©s par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunitĂ© d’un vĂ©ritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une maniĂšre irrĂ©mĂ©diable, avec la majoritĂ© nĂ©cessaire pour le faire.

Dr. Mounir Hanablia *

Les paysans en Chine avaient constituĂ© la base sur laquelle s’était appuyĂ© le Parti communiste chinois pour lutter contre l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale, puis pour arracher le pouvoir au parti Kuomintang dont les dĂ©bris sont toujours rĂ©fugiĂ©s aujourd’hui sur l’üle de Taiwan.

En Russie en 1917, ou plutĂŽt dans l’empire tsariste, les paysans, malgrĂ© les prĂ©tentions du parti bolchevik Ă  reprĂ©senter la classe ouvriĂšre dans un pays sous industrialisĂ© et largement agricole, avaient formĂ© l’ossature de l’armĂ©e rouge des ouvriers et paysans, ainsi qu’on l’avait nommĂ©e, qui allait permettre aux communistes de s’installer Ă  la tĂȘte du pays durant plus de 70 ans.

Curieusement, l’Inde, un pays majoritairement constituĂ© de campagnards dont l’agriculture reprĂ©sente la principale source de revenus, n’a pas basculĂ© dans la RĂ©volution, malgrĂ© des famines cycliques, et les conflits intercommunautaires, ou bien issus de la tyrannie sociale nĂ©e du systĂšme des castes prĂ©dominant dans le pays. Les partis communistes, lĂ©galisĂ©s dans le pays, n’ont jamais eu d’influence qu’au niveau rĂ©gional dans quelques États pĂ©riphĂ©riques dont ils ont remportĂ© les Ă©lections comme le KĂ©rala et le Bengal Occidental. Il y a bien eu un maquis communiste dirigĂ© par Charu Majumdar, qu’on a qualifiĂ© de Naxalite, dans les forĂȘts du Jharkhand, qui a fait parler de lui un certain temps en menant des attaques contre les forces de l’ordre ou leurs informateurs, mais ce maquis n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien populaire qui lui aurait permis de constituer un fief, un territoire sĂ©curisĂ©, une rĂ©publique populaire, pour se lancer ensuite Ă  la conquĂȘte du pays, comme cela s’était fait en Chine ou au Vietnam.

Le morcellement issu du communalisme et des castes n’a ainsi pas pu ĂȘtre surmontĂ© par l’analyse ou la rhĂ©torique marxiste alors que tout prĂ©disposait le pays Ă  un conflit social de grande ampleur dont aurait pu naĂźtre une situation rĂ©volutionnaire.

Le mouvement paysan de 2020

C’est pourquoi le mouvement paysan de 2020 dans le pays le plus peuplĂ© au monde ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un Ă©vĂ©nement marginal, le nĂ©olibĂ©ralisme et le marchĂ© global ayant le vent en poupe dans le monde entier. C’est justement pour exiger le retrait des lois instituĂ©es par dĂ©crets par le gouvernement communaliste hindou du dĂ©magogue autoritaire Modi, dans le but de soumettre l’agriculture indienne aux intĂ©rĂȘts des grands groupes commerciaux et financiers nationaux et internationaux, que le soulĂšvement paysan est nĂ© afin d’épargner Ă  des centaines de millions de paysans les expropriations de leurs terres en faveur de l’agrobusiness, que les trois nouvelles lois auraient imposĂ©es.

Ces lois supprimaient les prix minimums garantis des produits agricoles, restreignant les droits des fermiers Ă  se pourvoir en justice en cas de litige avec des intermĂ©diaires, qui ne seraient dĂ©sormais plus agréés par l’Etat. Les fermiers devraient traiter avec un marchĂ© sur lequel ils n’avaient aucune prise, pas mĂȘme celle de fixer les prix. Bref, ils ne seraient que de simples producteurs face Ă  de puissantes corporations qui en seraient les principaux acteurs.

En lĂ©gifĂ©rant par dĂ©crets, le gouvernement Indien avait court-circuitĂ© le Parlement sans lui soumettre les projets de lois contestĂ©s pour approbation, remettant en question l’équilibre des pouvoirs dans un pays qui se qualifie de plus grande dĂ©mocratie du monde. Il Ă©tait d’autant moins fondĂ© Ă  le faire que la Constitution indienne prĂ©cisait que les questions liĂ©es Ă  l’agriculture relevaient des parlements rĂ©gionaux, et non  du pouvoir central. Et il avait choisi de le faire en pleine pandĂ©mie de Covid pendant qu’il restreignait les libertĂ©s de travailler, de circuler et de se rĂ©unir dans tout le pays.

La capacitĂ© de mobilisation des fermiers

Le fait dĂ©montre suffisamment la capacitĂ© de mobilisation de plusieurs centaines d’associations de fermiers et leur dĂ©termination dans des conditions aussi dĂ©favorables. Le noyau de la contestation s’est situĂ© au Punjab, un des États les plus prospĂšres de la FĂ©dĂ©ration Indienne, considĂ©rĂ© dans les annĂ©es 70 comme le grenier Ă  blĂ© de l’Inde aprĂšs ce qu’on a appelĂ© la RĂ©volution Verte. Le cƓur en a Ă©tĂ© la communautĂ© Sikhe dont, outre les rĂ©seaux de solidaritĂ© autour d’une croyance monothĂ©iste commune, l’Histoire est celle d’une lutte ininterrompue contre l’oppression et l’injustice du pouvoir, et dont l’idĂ©al est le service de la communautĂ©.

Ainsi les temples sikhs disposent tous de cuisines animĂ©es par des fidĂšles volontaires, afin de distribuer des repas gratuits Ă  tous ceux qui se prĂ©senteraient, indĂ©pendamment de leurs race, sexe, ou conviction religieuse. Ce haut idĂ©al humaniste a facilitĂ© la mobilisation des milliers de paysans du Punjab dont la capacitĂ© d’organisation et l’idĂ©al communautaire Ă©taient si on peut dire rodĂ©s depuis des siĂšcles. Des milliers d’hommes, de femmes, de vieillards venus dans leurs tracteurs, camions, et camionnettes, ont ainsi Ă©tabli des camps mobiles le long des routes convergeant vers la capitale, dont tous les jours ils se rapprochaient encore plus.

Le gouvernement indien, tout comme ceux qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©, n’étant nullement dĂ©sireux de voir sa capitale envahie par une contestation jugĂ©e menaçante, envoya les unitĂ©s centrales de la police Ă©pauler les unitĂ©s rĂ©gionales afin d’empĂȘcher les contestataires de passer, si possible de les disperser. Les manifestants furent donc confrontĂ©s Ă  la brutalitĂ© policiĂšre, mais ils persistĂšrent.

Il vint donc un moment, dĂ©but dĂ©cembre, alors que le froid de l’hiver se faisait sentir, oĂč les paysans se trouvĂšrent bloquĂ©s en rase campagne par les forces de l’ordre avec les routes vers la capitale coupĂ©e. Des camps permanents furent ainsi montĂ©s avec entre autres bibliothĂšques, gymnase, cinĂ©mas, ravitaillement quotidien en provenance des campagnes, cuisine, voirie, et mĂȘme des dispensaires, animĂ©s par les centaines de volontaires venus apporter leur aide. Et le mouvement a fait tache d’huile dans les autres Etats de la fĂ©dĂ©ration dont les fermiers Ă©taient aussi intĂ©ressĂ©s par le retrait des lois contestĂ©es.

Toujours est-il, au moment oĂč les paysans entamaient des nĂ©gociations avec le gouvernement, qu’ils dĂ©cidaient de mettre la pression en bloquant le chemin de fer au niveau rĂ©gional, entraĂźnant l’épuisement rapide des stocks de charbon, et la fermeture de plusieurs centrales Ă©lectriques nĂ©cessaires au fonctionnement de l’industrie.

Le louvoiement du gouvernement

En un peu plus d’un mois, il y eut environ six rĂ©unions entre les reprĂ©sentants des fermiers et du gouvernement, qui n’aboutirent pas, les premiers exigeant les retraits des lois, et les seconds s’obstinant Ă  ne discuter que d’amendements. Naturellement le gouvernement entama une campagne de propagande de grande ampleur, relayĂ©e par des mĂ©dias aux ordres appartenant aux grands groupes commerciaux dĂ©sireux de voir les lois appliquĂ©es Ă  leur bĂ©nĂ©fice. Ils prĂ©sentaient les fermiers comme des naxalites, guĂ©rilleros communistes, ou bien Punjab oblige, des khalistanis.

En effet, dans les annĂ©es 80, l’armĂ©e indienne avait dĂ©truit le Temple d’Or d’Amritsar, le lieu le plus saint du sikhisme, parce que s’y Ă©taient rĂ©fugiĂ©s des sĂ©paratistes exigeant la crĂ©ation d’un Etat sikh indĂ©pendant, le Khalistan. Une actrice  de Bollywood devenue dĂ©putĂ©e appuyait les thĂšses du premier ministre Modi.

Face Ă  cette campagne de dĂ©sinformation, les contestataires rĂ©pliquaient par un usage intensif de l’Internet afin d’informer rĂ©guliĂšrement leurs propres partisans tout en acquĂ©rant la sympathie de leurs compatriotes, Ă©mus par la mort d’une cinquantaine de manifestants, souvent ĂągĂ©es, de froid, ou de maladie. Il y eut mĂȘme un suicide de protestation, afin de rappeler que les suicides de fermiers, endettĂ©s irrĂ©mĂ©diablement, reprĂ©sentaient plus de 11% du total dans le pays, sur 25 ans.

MalgrĂ© cela, le gouvernement s’obstinait, arguait du bien-fondĂ© de sa politique, rĂ©cusĂ©e par les fermiers, les partis d’opposition, et de plus en plus les diffĂ©rents segments de la sociĂ©tĂ© civile que rebutaient sa dĂ©rive autoritaire remettant en cause le fonctionnement des institutions dĂ©mocratiques, tout comme les mĂ©thodes policiĂšres utilisĂ©es pour rĂ©primer les manifestants, de plus en plus soutenus par une opinion publique internationale influencĂ©e par les communautĂ©s indiennes Ă©tablies aux Etats-Unis et au Canada.

Le Canada s’invite dans la crise

Le Premier ministre Justin Trudeau du Canada n’hĂ©sitait pas Ă  monter au crĂ©neau pour exprimer sa solidaritĂ© avec ses compatriotes originaires d’Inde inquiets du sort de leurs proches demeurĂ©s dans ce pays, luttant pacifiquement pour prĂ©server leurs droits. Trudeau dĂ©noncerait quelques annĂ©es plus tard l’assassinat de militants sikhs au Canada en l’attribuant aux services secrets indiens, dĂ©clenchant une crise diplomatique entre les deux pays. 

Le fait le plus marquant est que le mouvement paysan, en utilisant des moyens pacifiques, Ă©tait ainsi devenu une menace pour le pouvoir parce qu’il avait rĂ©ussi Ă  surmonter les diffĂ©rences de castes et de religions entre Hindous et Musulmans, dont le parti suprĂ©maciste Hindou au pouvoir, le BJP, avait fait son cheval de bataille, en instaurant le fameux registre national et la rĂ©forme sur la nationalitĂ© faisant des musulmans des citoyens sans droits dans leur propre pays.

Le mouvement paysan avait fĂ©dĂ©rĂ© les diffĂ©rents mĂ©contentements contre la politique cynique d’un gouvernement qui n’hĂ©sitait pas Ă  importer de l’étranger Ă  des prix supĂ©rieurs les produits disponibles sur le marchĂ© intĂ©rieur, afin de casser la production locale et punir les fermiers, quand il ne les soumettait pas Ă  des reprĂ©sailles fiscales.

Des personnalitĂ©s Ă©minentes et des sportifs avaient mĂȘme rendu les dĂ©corations dont l’État Indien les avait honorĂ©s, en signe de protestation, un symbole fort remettant ainsi en question implicitement l’unitĂ© du pays.

L’impossible rĂ©volution

Le livre, Ă©crit comme un journal par une adolescente punjabi sikhe de 16 ans suffisamment cultivĂ©e pour citer des passages de piĂšces de Shakespeare, s’interrompt en janvier 2021 alors que les deux parties n’ont pas encore trouvĂ© d’accord.

En fait, il faudra une annĂ©e au gouvernement pour cĂ©der et se rĂ©soudre Ă  l’annulation des lois en question. Ce n’est pas la menace de dĂ©sintĂ©gration du pays qui l’a fait reculer, mais plutĂŽt la perspective d’une dĂ©faite Ă©lectorale sans prĂ©cĂ©dent. Et les Ă©lections de 2024 viendront confirmer le recul Ă©lectoral de M. Modi qui ne disposera plus de la majoritĂ© absolue au parlement.

Évidemment nul ne contestera que les fermiers indiens ont remportĂ© une grande victoire en rĂ©alisant leurs objectifs contre un pouvoir sans scrupules soutenu par le marchĂ© global et les forces de la mondialisation. NĂ©anmoins, aprĂšs cela, leur mouvement s’est immĂ©diatement auto-dissous. Et les perspectives entrevues d’une sociĂ©tĂ© libĂ©rĂ©e de la tyrannie des castes et du communalisme ne se sont pas rĂ©alisĂ©es, parce qu’aucun parti politique nouveau n’a Ă©mergĂ© pour en faire programme rĂ©alisable, les partis traditionnels en Ă©tant incapables.

Ainsi dans un pays qui demeure essentiellement campagnard et sous-dĂ©veloppĂ©, avec quelques poches d’opulence autour de mĂ©galopoles surpeuplĂ©es, les paysans, pourtant politiquement rouĂ©s et encadrĂ©s par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunitĂ© d’un vĂ©ritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une maniĂšre irrĂ©mĂ©diable, avec la majoritĂ© nĂ©cessaire pour le faire. Leur victoire, obtenue par leur sens de l’organisation, leur combativitĂ©, leur sacrifice, leur persĂ©vĂ©rance, et leur solidaritĂ©, n’est donc pas dĂ©finitive, et demeure tributaire d’une volontĂ© politique qui n’aura de cesse de la remettre en question dĂšs lors que l’opportunitĂ© pour le faire se prĂ©sentera.   

* MĂ©decin de libre pratique. ‘

‘Inquilab-2020 : The United Indian Peasant Movement’’, de Amarveer Kaur, Ă©d. Notion Press, 14 fĂ©vrier 2021, 270 pages.

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Le poùme du dimanche│ ‘‘Il y a une autre vie’’ de Liana Badr

Liana Badr est Palestinienne. RomanciÚre, nouvelliste, poÚte, cinéaste, journaliste et auteure pour jeunesse.

NĂ©e Ă  JĂ©rusalem en 1950, elle a fait des Ă©tudes supĂ©rieures de philosophie et de psychologie. EngagĂ©e dans la cause palestinienne, elle vit depuis 1994 Ă  Ramallah oĂč elle a occupĂ© de hautes fonctions culturelles.

Elle avait Ă©galement sĂ©journĂ© en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Tunisie.  

Son Ɠuvre est traduite dans de nombreuses langues et elle a obtenu diffĂ©rentes distinctions pour sa crĂ©ation littĂ©raire comme cinĂ©matographique.

En poĂ©sie, elle a publiĂ©, en arabe, Tulipes de lumiĂšre, 1996; Le temps de la nuit (2008); Astres, 2017; Dialogue avec Fadwa Touqan, Les ombres des paroles narrĂ©es, 1996; L’influence du lieu sur l’identitĂ© chez le poĂšte Mahmoud Darwich, 2013.

Tahar Bekri

Il y a une autre vie

OĂč un jeune homme ne se tient pas debout

Devant les décombres

Cherchant les corps des siens morts

Mais vient vers sa fiancée fier des festivités

Il y a d’autres lieux

Sans larmes écoulées par une jeune fille

Parmi les débris

Et quand son cƓur frĂ©mit de dĂ©sir

En brodant le nom de l’aimĂ©

Elle n’a pas peur des avions qui tirent

Il y a une vie oĂč l’enfant va

A l’école chaque jour

Portant des crayons et des cahiers

Et revient sain et sauf sans saigner

Il y a une vie oĂč l’ĂȘtre ne craint pas

Les crocs du loup

Qui prĂ©tend ĂȘtre l’origine de la vie

Il y a une autre vie

OĂč nous visitons les sources de notre terre

Pour boire un café parmi les oliviers

Comme nous l’étions au temps des Romains

Il y a d’autres vƓux

OĂč je te rencontre et tu seras mon frĂšre

OĂč je deviendrai une tante pour tes enfants

Dans une patrie oĂč ils grandissent

Loin de la dispersion.

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

(Remerciements à l’auteure).

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Sur 11,9 millions d’habitants recensĂ©s en Tunisie, seuls 0,55 % sont Ă©trangers

L’ñge moyen en Tunisie est actuellement de 35 ans, ce qui signifie que la pyramide des Ăąges prend une forme marquĂ©e par le vieillissement de la population.

C’est ce qu’a indiquĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Institut national de la statistique (INS), Bouzid Nsiri, lors d’une confĂ©rence de presse tenue ce samedi 17 mai 2025, pour prĂ©senter les rĂ©sultats officiels du recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l’habitat pour l’annĂ©e 2024.

Selon les donnĂ©es communiquĂ©es, la population rĂ©sidente en Tunisie s’élĂšve Ă  11 972 169 habitants, contre 10 982 800 en 2014, enregistrant ainsi un taux d’accroissement annuel moyen de 0.87% par rapport Ă  2014.

Entre 1921 et 2024, soit environ un siÚcle environ, la population en Tunisie a été multipliée par six, passant de 2 millions à prÚs 12 millions habitants.

La composition dĂ©mographique est constituĂ©e de 50,7% de femmes contre 49,3% d’hommes, soit un Ă©cart de 1,4 %.

La proportion d’étrangers rĂ©sidant en Tunisie sans nationalitĂ© tunisienne est estimĂ©e, quant Ă  elle, Ă  0,55 %, ce qui dĂ©ment les allĂ©gations catastrophistes et Ă  connotation racistes selon lesquelles la forte prĂ©sence des migrants africains subsahariens dans notre pays risque de changer la composition ethnique de sa population et son identitĂ© arabo-musulmane.

Pour sa part, le directeur technique du recensement, Abdelkader Talhaoui, a indiquĂ© que la proportion d’enfants ĂągĂ©s de 0 Ă  4 ans a connu une baisse significative, atteignant 5,86%, contre 11% en 1965, consĂ©quence d’une baisse de la natalitĂ©: les Tunisiens se marient plus tardivement et font moins d’enfants, pour des raisons essentiellement Ă©conomiques.

Les rĂ©sultats du recensement sont rĂ©partis selon plusieurs catĂ©gories et secteurs, tels que la structure dĂ©mographique, l’éducation et la formation, l’emploi, la couverture sociale, la santĂ©, les migrations internes et externes, le genre, l’enfance, la jeunesse et les personnes ĂągĂ©es.

I. B.

AccĂ©der au rapport sur le site de l’INS.  

Extrait du rapport : La population étrangÚre

Pendant la pĂ©riode coloniale, la population Ă©trangĂšre reprĂ©sentait environ 10% de la population rĂ©sidente en Tunisie. Mais, aprĂšs l’indĂ©pendance et le dĂ©part des Français, le nombre d’étrangers a diminuĂ©, passant de 341 473 personnes en 1956 (soit environ 9% de la population totale) Ă  66 834 en 1966 (soit 1,5%).

AprĂšs 1966, la population Ă©trangĂšre en Tunisie est restĂ©e relativement stable, avec un effectif d’environ 40 000 individus, reprĂ©sentant environ 0,5 % de la population totale.

À partir de 2004, toutefois, on observe une augmentation : la population Ă©trangĂšre atteint 53 490 personnes en 2014, puis 66 349 en 2024. MalgrĂ© cette progression, leur part dans la population totale reste relativement faible, ne reprĂ©sentant que 0,55% en 2024.

NĂ©anmoins, il faut souligner que cette augmentation, bien que, en apparence, modeste, entraĂźne des rĂ©percussions considĂ©rables aux niveau Ă©conomique et social.  

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Pour une conférence nationale des droits et libertés en Tunisie

Le CRLDHT a publié, ce samedi 17 mai 2025, le communiqué suivant en soutien à la LTDH, à son président Bassem Trifi et à son appel conjoint avec le FTDES pour une conférence nationale des droits et libertés.

Le ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) exprime son soutien plein et entier Ă  la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et Ă  son prĂ©sident, MaĂźtre Bassem Trifi, face Ă  la tentative d’intrusion survenue lors de la rĂ©union de son Conseil national. Cette intervention n’est pas un simple incident interne : il s’agit d’une manƓuvre politique dangereuse visant Ă  saper la crĂ©dibilitĂ© de l’une des derniĂšres institutions indĂ©pendantes qui incarnent encore la mĂ©moire et l’avenir du combat pour les droits humains en Tunisie.

Le CRLDHT dĂ©nonce cette tentative d’intimidation qui cherche Ă  semer la division au sein de la Ligue et Ă  entraver son action autonome, Ă  un moment oĂč la LTDH — aux cĂŽtĂ©s du Forum tunisien pour les droits Ă©conomiques et sociaux (FTDES) — a lancĂ© un appel Ă  la tenue d’une «ConfĂ©rence nationale pour les droits, les libertĂ©s et l’État dĂ©mocratique», prĂ©vue pour la fin du mois de mai.

Ce projet courageux intervient dans un contexte dramatique : l’arrestation de l’ancien juge Ahmed Souab, les verdicts iniques contre de nombreux opposants, l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et la fermeture de l’espace civique. Il ne s’agit plus seulement de dĂ©noncer — il s’agit de rĂ©sister, se rassembler et construire des alternatives dĂ©mocratiques face Ă  la dĂ©rive autoritaire en cours.

Le congrĂšs annoncĂ© vise prĂ©cisĂ©ment Ă  unir toutes les forces civiles, politiques et sociales refusant l’ordre autoritaire, Ă  Ă©laborer collectivement une riposte solidaire et pĂ©renne et Ă  redonner souffle Ă  une dynamique dĂ©mocratique fondĂ©e sur les droits, les libertĂ©s, la justice sociale et l’État de droit.

Les tentatives de sabotage interne ou d’instrumentalisation doivent ĂȘtre comprises pour ce qu’elles sont : des attaques dirigĂ©es contre la volontĂ© de fĂ©dĂ©rer les rĂ©sistances, contre le retour de la dĂ©mocratie, contre la libertĂ© mĂȘme de penser et de s’organiser. Ces pratiques, que nous pensions rĂ©volues, relĂšvent d’une stratĂ©gie de division, de peur et de chaos entretenue par des groupes aux agendas opaques et proches du pouvoir.

Le CRLDHT affirme :
‱ sa solidaritĂ© avec la LTDH, son prĂ©sident et son bureau lĂ©gitimement Ă©lu;
‱ son soutien Ă  l’appel conjoint de la LTDH et du FTDES Ă  tenir une confĂ©rence nationale inclusive, ouverte Ă  toutes les composantes dĂ©mocratiques, Ă  toutes les familles de pensĂ©e et Ă  tous les dĂ©fenseurs sincĂšres des droits et libertĂ©s;
‱ son engagement Ă  dĂ©fendre l’indĂ©pendance du mouvement des droits humains contre toutes les formes d’ingĂ©rence, de manipulation ou de division.

Il ne s’agit pas d’un congrĂšs de plus, mais d’un moment crucial pour empĂȘcher l’effondrement dĂ©finitif de notre espace public, de nos droits et de notre dĂ©mocratie.

Les pratiques autoritaires reviennent, mais la sociĂ©tĂ© civile se relĂšve. Le droit d’avoir des droits n’est pas nĂ©gociable.

Vive la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.

Vive les luttes solidaires et démocratiques.

Communiqué.

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La Tunisie en chute libre dans le classement mondial de la liberté de la presse

Selon le dernier classement de la libertĂ© de la presse dans le monde publiĂ© par l’organisation Reporters Sans FrontiĂšres (RSF), la Tunisie a perdu 11 places en un an, se classant 129e sur 180 pays. C’est son plus mauvais classement depuis la chute de la dictature de Ben Ali.

La Tunisie se classe derriĂšre la Mauritanie (50e), le Maroc (120e) et mĂȘme l’AlgĂ©rie (126e). Elle peut se consoler d’avoir devancĂ© le reste des pays arabes, qui sont parmi les derniers de la classe dans ce domaine
 comme dans bien d’autres.

Cette dĂ©gringolade sans prĂ©cĂ©dent fait suite Ă  l’intensification de la rĂ©pression contre les journalistes, dont plusieurs sont actuellement derriĂšre les barreaux, purgeant des peines de prison pour des commentaires, des dĂ©clarations et des Ă©crits.

«Depuis la révolution de 2011 qui a poussé le président Ben Ali hors du pays, la Tunisie connaßt une transition démocratique à rebondissements. Le coup de force du président Kaïs Saïed, en juillet 2021, fait craindre un recul de la liberté de la presse0», souligne le rapport.

Cette dĂ©gradation fait suite Ă  la promulgation du DĂ©cret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif Ă  la lutte contre les infractions se rapportant aux systĂšmes d’information et de communication. Texte liberticide auquel les juges recourent dĂ©sormais presque exclusivement pour condamner les journalistes et les acteurs de la sociĂ©tĂ© civile, tout en jetant aux oubliettes les dĂ©crets-lois 115 relatif Ă  la libertĂ© de la presse et 116 trelatif Ă  la communication audiovisuelle promulguĂ©s en 2011, et qui ne prĂ©voient pas de peines privatives de la libertĂ©.   

Rappelons que le trĂšs controversĂ© article 24 du dĂ©cret-loi n° 54 stipule ceci :

«Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systĂšmes et rĂ©seaux d’information et de communication en vue de produire, rĂ©pandre, diffuser, ou envoyer, ou rĂ©diger de fausses nouvelles, de fausses donnĂ©es, des rumeurs, des documents faux ou falsifiĂ©s ou faussement attribuĂ©s Ă  autrui dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou porter prĂ©judice Ă  la sĂ»retĂ© publique ou Ă  la dĂ©fense nationale ou de semer la terreur parmi la population.

«Est passible des mĂȘmes peines encourues au premier alinĂ©a toute personne qui procĂšde Ă  l’utilisation de systĂšmes d’information en vue de publier ou de diffuser des nouvelles ou des documents faux ou falsifiĂ©s ou des informations contenant des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel, ou attribution de donnĂ©es infondĂ©es visant Ă  diffamer les autres, de porter atteinte Ă  leur rĂ©putation, de leur nuire financiĂšrement ou moralement, d’inciter Ă  des agressions contre eux ou d’inciter au discours de haine.

«Les peines prévues sont portées au double si la personne visée est un agent public ou assimilé.»

I. B.

Lire le rapport relatif Ă  la Tunisie.

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Chypre craint une cyberattaque massive de hackers tunisiens

Les infrastructures informatiques critiques de la RĂ©publique de Chypre sont placĂ©es en Ă©tat d’alerte maximale depuis le milieu de la semaine suite Ă  des menaces de cyberattaque. Un groupe de pirates informatiques tunisiens a annoncĂ© sur le dark web et une plateforme de communication connue son intention de lancer une attaque contre Chypre, selon des informations obtenues par le journal Ă©lectronique chypriote  Philenews. La menace dĂ©crit l’attaque prĂ©vue comme «puissante, massive et de grande envergure».

L’annonce sur le dark web inclut une invitation Ă  d’autres pirates informatiques Ă  s’associer Ă  l’attaque prĂ©vue. Les pirates opĂ©reraient sous le nom de «Tunisian Maskers Cyber ​​Force», rapporte le journal, en ajoutant qu’«aucune information prĂ©cise n’est disponible quant Ă  la date prĂ©vue de l’attaque.»

Selon les experts qui ont Ă©valuĂ© et analysĂ© ces informations, l’attaque prĂ©vue a probablement des motivations politiques et/ou religieuses.

MĂ©thode de l’attaque

Si elle est mise Ă  exĂ©cution, la cyberattaque devrait prendre la forme d’une attaque rĂ©seau par dĂ©ni de service distribuĂ© (DDoS). Il s’agit de l’un des types de cyberattaques les plus courants, visant Ă  perturber le fonctionnement d’un systĂšme ou d’un service rĂ©seau.

Dans ce cas, les pirates envoient un volume massif de requĂȘtes Ă  un serveur ou Ă  un rĂ©seau afin de saturer le systĂšme, Ă©puisant ainsi les ressources (bande passante, mĂ©moire, processeur) ou rendant le service inaccessible aux utilisateurs lĂ©gitimes.

À Chypre, si un site web gouvernemental reçoit, par exemple, un million de requĂȘtes (visites) par minute en provenance de diffĂ©rents pays, le serveur bloque et le site web devient inaccessible.

L’analyse du trafic rĂ©vĂšle une rĂ©partition anormale des requĂȘtes provenant de logiciels malveillants.

Bien que les attaques DDoS ne permettent pas le vol de donnĂ©es personnelles ni d’autres informations prĂ©cieuses, elles peuvent faire partie d’un tel plan malveillant.

Plus prĂ©cisĂ©ment, les pirates peuvent lancer une attaque DDoS pour surcharger ou faire planter un site web afin de dĂ©tourner l’attention des administrateurs de sĂ©curitĂ©, tout en exploitant simultanĂ©ment d’autres vulnĂ©rabilitĂ©s (par exemple, injection SQL, logiciels malveillants) pour pĂ©nĂ©trer les systĂšmes et extraire des donnĂ©es personnelles ou financiĂšres.

Mesures préventives

L’AutoritĂ© chypriote de sĂ©curitĂ© numĂ©rique (DSA) a dĂ©jĂ  pris des mesures prĂ©ventives, indique Philenews, citant des sources officielles.
L’affaire a Ă©tĂ© confiĂ©e au CSIRT-CY, qui est l’organe technique et opĂ©rationnel de la DSA chargĂ© de la prĂ©vention et de la gestion des incidents de cybersĂ©curitĂ© dans les infrastructures informatiques critiques de la RĂ©publique de Chypre. Le CSIRT-CY formule des recommandations sur les mesures prĂ©ventives Ă  prendre.

Les services des infrastructures critiques ont déjà été officiellement informés des intentions déclarées des pirates informatiques tunisiens.

D’aprùs Philenews.

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Les responsables arabes des médias de sécurité se réunissent à Tunis

La 16e ConfĂ©rence arabe des responsables des mĂ©dias de sĂ©curitĂ© s’est tenue du 14 au 15 mai 2025 au siĂšge du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Conseil des ministres arabes de l’IntĂ©rieur Ă  Tunis.

C’est ce qu’a rapportĂ© l’agence de presse saoudienne (SPA), ajoutant que la dĂ©lĂ©gation saoudienne, dirigĂ©e par le colonel Talal bin Abdulmohsen Al-Shalhoub, directeur gĂ©nĂ©ral de l’information et de la communication institutionnelle et porte-parole officiel du ministĂšre de l’intĂ©rieur, a activement contribuĂ© aux dĂ©bats.

Cette rĂ©union a rassemblĂ© des directeurs et des reprĂ©sentants d’agences de presse spĂ©cialisĂ©es dans la sĂ©curitĂ© des pays arabes, de l’Union de radiodiffusion des États arabes et de l’UniversitĂ© arabe Nayef des sciences de la sĂ©curitĂ©.

Les Ă©changes ont portĂ© sur des enjeux cruciaux, notamment le rĂŽle essentiel des mĂ©dias de sĂ©curitĂ© dans la sensibilisation aux cybercrimes, l’intĂ©gration des technologies d’intelligence artificielle dans la communication sĂ©curitaire, et le partage des meilleures pratiques en prĂ©vention et lutte contre le trafic de stupĂ©fiants.

La confĂ©rence a explorĂ© le rĂŽle des mĂ©dias spĂ©cialisĂ©s dans la sĂ©curitĂ© dans la sensibilisation Ă  la cybercriminalitĂ©, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les mĂ©dias spĂ©cialisĂ©s dans la sĂ©curitĂ© et les expĂ©riences des États membres en matiĂšre de prĂ©vention des drogues.

I. B.

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Tunisie │ Les exportations agro-alimentaires baissent de 19,9% à fin avril 2025

La balance commerciale alimentaire de la Tunisie a enregistrĂ© au cours des quatre premiers mois de l’annĂ©e 2025 un excĂ©dent de 633,3 millions de dinars (MDT), contre un excĂ©dent de 1 387,6 MDT durant le mĂȘme pĂ©riode de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, ce qui reprĂ©sente une baisse de 54%.

C’est ce qu’indique une note de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) publiĂ©e vendredi 16 mai 2025, ajoutant que le taux de couverture a rĂ©gressĂ©, passant de 159,3% Ă  fin avril 2024, Ă  126,9% Ă  fin avril 2025.

En termes de valeur, les exportations alimentaires ont enregistrĂ© une baisse de 19,9%, contre une lĂ©gĂšre hausse des importations de 0,6%, et ce, en raison de la diminution des exportations d’huile d’olive (-28,2%), des produits de la pĂȘche (-23,6%), et des dattes (-16,0%).

La baisse de la valeur des exportations de l’huile d’olive est expliquĂ©e par la chute du prix moyen Ă  l’exportation de 53,5%, par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă  12,73 DT/kg.
Par ailleurs, l’Onagri a fait Ă©tat de la baisse des importations des cĂ©rĂ©ales (-14,7%), de sucre (-44,6%) et des huiles vĂ©gĂ©tales (-44,5%).

Quant aux prix Ă  l’importation des produits cĂ©rĂ©aliers, ils ont baissĂ© de 19,4% pour le blĂ© dur et de 1,8% pour le blĂ© tendre, contre une augmentation de 5% pour l’orge et de 8,1% pour le maĂŻs.

Le prix du sucre a également chuté de 34,2%, tandis que les prix des huiles végétales ont augmenté de 25,1% et ceux du lait et des dérivés de 10,5%.

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La Tunisie explore les opportunitĂ©s d’exportation vers la Russie

La Tunisie est présente au XVIe Forum économique international «Russie-monde islamique» ou KazanForum 2025, qui se tient du 13 au 18 mai courant, dans la capitale du Tatarstan.

Ce forum est organisĂ© par la RĂ©publique du Tatarstan, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Russie et l’Organisation de la confĂ©rence islamique (OCI).

Le chargĂ© d’affaires par intĂ©rim Ă  l’ambassade de Tunisie Ă  Moscou, Bechir Langar a dĂ©clarĂ© Ă  l’agence Tap que la Russie cherche Ă  dĂ©velopper ses relations avec les pays arabes, islamiques et africains dans de nombreux domaines Ă©conomiques, notamment, les technologies de l’information, la sĂ©curitĂ© informatique, le transport et l’éducation.

La Tunisie, pays importateur net de cĂ©rĂ©ales, d’engrais et de pĂ©trole et dĂ©rivĂ©s, accorde un intĂ©rĂȘt spĂ©cial au dĂ©veloppement des relations avec la Russie. Et l’ambassade est en train de prospecter le marchĂ© russe en vue d’identifier les sociĂ©tĂ©s russe intĂ©ressĂ©es par l’importation de l’huile d’olive, des dattes, du prĂȘt-Ă -porter et des cosmĂ©tiques tunisiens, a-t-il ajoutĂ©.

La reprĂ©sentante du Cepex dans la capitale russe, Hela Hanachi, a indiquĂ© Ă  l’agence Tap, que son institution va renforcer ses actions en 2025, en collaboration avec l’ambassade, sur le marchĂ© russe. L’objectif Ă©tant d’exporter vers ce marchĂ© une partie du surplus de la production d’huile d’olive de la campagne en cours.

Un programme spĂ©cifique a Ă©tĂ© mis en place cette annĂ©e par le Cepex pour dĂ©velopper le potentiel de commercialisation de l’huile d’olive tunisienne sur le marchĂ© russe.

En fĂ©vrier dernier, six acheteurs de la Russie et de la BiĂ©lorussie ont Ă©tĂ© invitĂ©s par le Cepex et ont rencontrĂ© des exportateurs d’huile d’olive Ă  Tunis. D’autres manifestations promotionnelles sont programmĂ©es sur ce marchĂ©, sachant que la balance commerciale de la Tunisie avec la Russie est trĂšs dĂ©ficitaire et gagnerait Ă  ĂȘtre rééquilibrĂ© par la hausse des exportations tunisiennes sur ce marchĂ© qui reste encore mĂ©connue des exportateurs tunisiens.

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La Tunisie se dit prĂȘte Ă  abriter des pourparlers inter-libyens

Le regain de violence politique en Libye inquiÚte les pays voisins, et notamment la Tunisie qui a fait part, dans un communiqué du ministÚre des Affaires étrangÚres, publié vendredi 16 mai 2025, de sa «profonde préoccupation» face aux graves développements sécuritaires survenus dans la capitale libyenne Tripoli, mettant en garde contre les éventuelles répercussions de cette escalade de violence sur la sécurité des citoyens libyens et des ressortissants étrangers établis en Libye.

Face Ă  ces dĂ©veloppements sĂ©curitaires et aux dangers pouvant peser sur l’avenir de Libye et de son peuple, la Tunisie rĂ©itĂšre son appel Ă  l’arrĂȘt immĂ©diat de l’escalade dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du pays.

Elle exhorte les différentes parties libyennes à bannir la violence, à mettre fin au recours aux armes et à faire prévaloir le dialogue en tant que seul et unique moyen de rÚglement des différends entre les frÚres libyens.

Dans son communiquĂ©, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres met l’accent sur l’importance de faire prĂ©valoir la voix de la sagesse et d’accorder Ă  «l’intĂ©rĂȘt de la patrie» toute la prioritĂ© requise dans le cadre d’un consensus entre toutes les parties libyennes de maniĂšre Ă  garantir l’adhĂ©sion Ă  un processus global sous l’égide des Nations unies.

Ce processus global devrait aboutir, selon la mĂȘme source, Ă  mettre fin Ă  la violence et Ă  aller de l’avant sur la voie de l’organisation d’élections et la mise en place d’institutions unifiĂ©es et permanentes de l’Etat qui tiennent compte des intĂ©rĂȘts de tous les citoyens libyens sans nulle exception ou exclusion dans le respect de l’unitĂ©, de la souverainetĂ© et de la stabilitĂ© de l’État Libyen.

Tout en rappelant les liens solides ainsi que le «destin commun liant la Tunisie Ă  la Libye et partant du souci constant de la Tunisie de poursuivre son soutien aux frĂšres libyens en vue de parvenir Ă  une solution politique pacifique Ă©manant de leur propre volontĂ© loin de toute forme d’ingĂ©rence Ă©trangĂšre», la Tunisie rĂ©itĂšre sa disposition Ă  ĂȘtre «une terre de rencontre» pour les frĂšres libyens dans le cadre d’un dialogue inter-libyen sous les auspices de la Mission onusienne en Libye. L’objectif ultime Ă©tant de parvenir Ă  une issue politique souhaitĂ©e qui soit en mesure de permettre de prĂ©server l’unitĂ© de la Libye et de rĂ©pondre aux aspirations profondes du peuple libyen Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la stabilitĂ©.

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Baraka ou fatalitĂ© │ Les mystĂšres des attentats contre les chefs d’État

Les assassinats de figures politiques, de l’AntiquitĂ© Ă  nos jours, rĂ©vĂšlent une fascination persistante pour la destinĂ©e et le hasard, bien au-delĂ  des seules considĂ©rations historiques. Dans son nouvel essai ‘‘Baraka – L’attentat politique face aux caprices du destin’’, Gilles Furigo, ancien directeur du Service de protection des hautes personnalitĂ©s (SPHP) en France, propose une analyse approfondie de la «baraka» : cette chance insaisissable qui semble avoir sauvĂ© certaines personnalitĂ©s au fil des siĂšcles.

Djamal Guettala

PubliĂ© cette semaine par Mareuil Éditions, Paris, France, l’ouvrage revient sur des cas cĂ©lĂšbres – attentats rĂ©ussis ou manquĂ©s – pour rĂ©vĂ©ler une dimension inattendue de la sĂ©curitĂ© politique.

Dans ‘‘Baraka’’, Furigo revisite des attentats marquants pour Ă©clairer le rĂŽle parfois troublant de la baraka. À travers des rĂ©cits prĂ©cis, il Ă©voque des situations oĂč la protection humaine paraĂźt surpassĂ©e par des forces imprĂ©visibles. Parmi les exemples citĂ©s figure l’attentat de la rue du Petit-Clamart, en 1962, contre le prĂ©sident Charles de Gaulle. Ce dernier Ă©chappe de peu Ă  la mort, les tirs des putschistes manquant leur cible Ă  plusieurs reprises – une survie presque miraculeuse qui continue d’interroger historiens et tĂ©moins. Pour Furigo, cet Ă©pisode illustre parfaitement la baraka, lorsque les circonstances semblent inexplicablement favoriser un dirigeant.

Un autre cas marquant abordĂ© est l’assassinat du prĂ©sident amĂ©ricain Abraham Lincoln en 1865. Bien que Lincoln ait Ă©tĂ© tuĂ© par John Wilkes Booth, Furigo rappelle qu’il avait dĂ©jĂ  Ă©chappĂ© Ă  plusieurs tentatives, toutes avortĂ©es en raison de hasards ou d’erreurs. Son successeur, Andrew Johnson, visĂ© par un autre assassin le mĂȘme jour, survĂ©cut, son agresseur ayant renoncĂ© Ă  passer Ă  l’acte. Cette diffĂ©rence de destin entre les deux hommes illustre, selon l’auteur, l’existence possible d’une mystĂ©rieuse «protection» que certains nomment baraka.

Le destin, allié ou ennemi ?

Furigo Ă©voque Ă©galement l’attentat rĂ©ussi contre John F. Kennedy en 1963, oĂč la chance semble avoir dĂ©sertĂ© le prĂ©sident malgrĂ© un dispositif de sĂ©curitĂ© renforcĂ©. La configuration de la limousine prĂ©sidentielle et le parcours Ă  dĂ©couvert dans les rues de Dallas ont contribuĂ© Ă  rendre l’assassinat possible, contrastant fortement avec d’autres chefs d’État ayant Ă©chappĂ© Ă  des circonstances similaires de façon inexplicable.

À l’inverse, le prĂ©sident Ă©gyptien Anouar El-Sadate Ă©chappa Ă  un premier attentat en 1977, avant d’ĂȘtre tuĂ© en 1981. Pour Furigo, cela tĂ©moigne d’une protection temporaire, incertaine. Ronald Reagan, lui, survĂ©cut de justesse Ă  une tentative d’assassinat en 1981. FrappĂ© d’une balle qui manqua de peu le cƓur, il fut sauvĂ© par quelques millimĂštres. Ce dĂ©tail relance l’idĂ©e qu’une baraka – ou une main invisible – pourrait influer sur le cours des Ă©vĂ©nements.

Repenser la sécurité des dirigeants

Selon Furigo, cette accumulation de «coĂŻncidences» oblige Ă  considĂ©rer l’existence d’un destin qui dĂ©passe les seules mesures de sĂ©curitĂ©. Fort de son expĂ©rience dans la protection rapprochĂ©e, il revient notamment sur l’attentat manquĂ© de juillet 2024 contre Donald Trump. Une sĂ©rie d’élĂ©ments imprĂ©vus ont perturbĂ© le plan des assaillants, permettant Ă  l’ancien prĂ©sident d’en sortir indemne. Pour l’auteur, la baraka, loin de se rĂ©sumer Ă  un simple coup de chance, pourrait constituer un facteur rĂ©el dans le parcours de certains dirigeants, renforçant leur lĂ©gitimitĂ© et leur aura auprĂšs du public.

L’ouvrage de Furigo ne se limite pas Ă  une relecture historique. Il propose une rĂ©flexion audacieuse sur les limites du contrĂŽle humain et sur la part de mystĂšre qui entoure le pouvoir politique. Pourquoi certains Ă©chappent-ils aux attaques les plus violentes alors que d’autres n’ont aucune chance ? La question, selon l’auteur, reste ouverte et renvoie Ă  une forme de providence ou de fatalitĂ© Ă©chappant Ă  toute stratĂ©gie rationnelle.

‘‘Baraka’’ n’est donc pas qu’une enquĂȘte sur les attentats politiques. C’est un essai stimulant qui interroge la frontiĂšre entre le calcul humain et l’imprĂ©visible. Il suggĂšre que cette chance inexpliquĂ©e pourrait ĂȘtre perçue comme une forme de lĂ©gitimitĂ©, une aura protectrice associĂ©e aux chefs survivants, de l’AntiquitĂ© Ă  aujourd’hui. Furigo, avec une grande maĂźtrise du sujet, soulĂšve des questions essentielles sur le pouvoir, le destin et la condition humaine.

Une lecture incontournable pour comprendre la «protection invisible» qui semble accompagner certains dirigeants.

Gilles Furigo intĂšgre la police en France en 1981. Il consacre plus de vingt ans au SPHP, qu’il dirige de 2010 Ă  2012. Inspecteur gĂ©nĂ©ral honoraire, il est reconnu pour son expertise en matiĂšre de sĂ©curitĂ© rapprochĂ©e. Il est l’auteur d’un premier essai intitulĂ© ‘‘Les Gorilles de la RĂ©publique’’.

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Les produits du terroir inspirent l’artisanat à Nabeul

La premiĂšre Ă©dition du concours rĂ©gional Artiterroir a Ă©tĂ© clĂŽturĂ©e le jeudi 15 mai 2025 par une cĂ©rĂ©monie de remise des prix Ă  Nabeul. La crĂ©ativitĂ© des artisans locaux a Ă©tĂ© mise en lumiĂšre autour des trois produits emblĂ©matiques de la rĂ©gion : la fleur de bigaradier, la harissa et la figue de barbarie.

OrganisĂ©e par la DĂ©lĂ©gation rĂ©gionale de l’Office National de l’Artisanat Tunisien (Onat) et le Hub Design Nabeul avec l’appui du projet Pampat (Onudi/Seco), sous le thĂšme «Les produits du terroir de Nabeul, source d’inspiration pour l’artisanat local», ce concours a permis de mettre en lumiĂšre la crĂ©ativitĂ© des artisans autour des trois produits emblĂ©matiques de la rĂ©gion : la fleur de bigaradier, la harissa et la figue de barbarie.

Les trois lauréates ont été récompensées pour des créations originales alliant identité locale et savoir-faire artisanal, notamment en céramique et en jonc, deux spécialités phares de Nabeul.

L’évĂ©nement s’inscrit dans le cadre de la mise en Ɠuvre de la StratĂ©gie nationale de valorisation et de promotion des produits du terroir. Il contribue Ă©galement Ă  renforcer l’attractivitĂ© touristique de la rĂ©gion Ă  travers une offre renouvelĂ©e de produits souvenirs authentiques.

LancĂ© le 12 mars, le concours Artiterroir s’inscrit dans une dĂ©marche de valorisation du patrimoine local, en plaçant la crĂ©ativitĂ© artisanale au service de l’identitĂ© rĂ©gionale et du dĂ©veloppement Ă©conomique durable. Il a invitĂ© les artisans, designers et entreprises artisanales de la rĂ©gion Ă  proposer des crĂ©ations inspirĂ©es des 3 produits phares Ă  savoir la fleur de bigaradier, la harissa (piment rouge) et la figue de barbarie de Bouargoub. Ce sont des articles cadeaux et souvenirs qui traduisent l’authenticitĂ© des savoir-faire locaux tout en rĂ©pondant aux attentes d’un public en quĂȘte de renouveau et de lien au territoire qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s.

Sana Mansour, reprĂ©sentante de la DĂ©lĂ©gation rĂ©gionale de l’artisanat Ă  Nabeul et du Hub Design, a dĂ©clarĂ© : «Ce concours a permis d’explorer de nouvelles passerelles entre les ressources du terroir et la crĂ©ation artisanale. En tant que structure d’accompagnement, le Hub Design a soutenu les participants Ă  chaque Ă©tape, de la conception Ă  la finalisation des piĂšces. GrĂące Ă  l’appui du projet Pampat, cette expĂ©rience s’est dĂ©roulĂ©e dans un cadre structurĂ©, collaboratif et stimulant».

La cĂ©rĂ©monie de remise des prix du concours s’est tenue en prĂ©sence de  Mourad El Hadj Amor, premier dĂ©lĂ©guĂ© du gouvernorat de Nabeul, de  Mohamed El Hedi Chaabene, dĂ©lĂ©guĂ© de Nabeul-Ville, du reprĂ©sentant de l’Onudi en Tunisie, Lassaad Ben Hassine, ainsi que de reprĂ©sentants du ministĂšre de l’Agriculture (DGPA et DGAB), de l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), du ministĂšre de l’Économie et de la Planification, de l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), du Commissariat rĂ©gional au tourisme Nabeul-Hammamet, de l’Institut de formation dans les mĂ©tiers du tourisme (IFMT) de Nabeul et de l’Association pour la sauvegarde de la ville de Nabeul (ASVN).

Durant la cĂ©rĂ©monie, les reprĂ©sentants des diffĂ©rentes institutions ont unanimement Ă©voquĂ© l’importance du travail collaboratif entre les diffĂ©rents ministĂšres ainsi que leurs reprĂ©sentations rĂ©gionales. Ils ont saluĂ© une dynamique interinstitutionnelle inĂ©dite, rendue possible grĂące au projet Pampat, et ont soulignĂ© que cette approche concertĂ©e permet de faire des produits du terroir un levier de dĂ©veloppement local, en valorisant leur dimension culturelle, leur potentiel Ă©conomique et leur rĂŽle dans la promotion touristique de la rĂ©gion. Cette collaboration interinstitutionnelle constitue une avancĂ©e majeure et pourrait servir de rĂ©fĂ©rence pour la mise en Ɠuvre de la stratĂ©gie nationale dans d’autres territoires.

Le premier prix a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă  Souad Hassini pour une sĂ©rie de piĂšces en cĂ©ramique inspirĂ©es de la figue de barbarie. Par ce travail, l’artisane rend hommage Ă  la cĂ©ramique, produit emblĂ©matique de l’artisanat de Nabeul, en traduisant l’esthĂ©tique de ce fruit Ă  travers des formes organiques et des nuances d’émail Ă©voquant ses teintes naturelles. Â«J’ai voulu crĂ©er une collection qui Ă©voque Ă  la fois la robustesse et la beautĂ© naturelle de la figue de barbarie, symbole de notre rĂ©gion. Ce prix me motive Ă  aller encore plus loin dans la mise en valeur de nos ressources locales», a dĂ©clarĂ© la laurĂ©ate.

Le deuxiĂšme prix est revenu Ă   Rahma Bouaoun pour un diffuseur de parfum habillĂ© en jonc, une matiĂšre elle aussi emblĂ©matique du savoir-faire local, ornĂ© d’une reprĂ©sentation en cĂ©ramique de la fleur d’oranger. Cette piĂšce associe finesse vĂ©gĂ©tale et expression artistique pour offrir un objet sensoriel et Ă©lĂ©gant. Â«La fleur d’oranger fait partie de notre quotidien et de nos souvenirs d’enfance. Je voulais la reprĂ©senter de façon dĂ©licate dans un objet utile et dĂ©coratif, en travaillant des matĂ©riaux qui racontent notre identité», a-t-elle expliquĂ©.

Le troisiĂšme prix a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  Nejiba Slama (Poterie Slama) pour un ensemble de bocaux en cĂ©ramique mettant en valeur le piment, principal ingrĂ©dient de la harissa, Ă  travers des formes utilitaires et des dĂ©cors inspirĂ©s de la tradition culinaire rĂ©gionale. Â«La harissa est un produit fortement ancrĂ© dans notre culture culinaire. J’ai voulu en prolonger la symbolique Ă  travers un objet que les visiteurs peuvent emporter avec eux, comme un souvenir vivant de nos saveurs et de notre identité», a confiĂ© Mme Slama.

Ces crĂ©ations seront prĂ©sentĂ©es dans un espace dĂ©diĂ© Ă  l’occasion du Salon de la crĂ©ation artisanale, du 23 mai au 1er juin 2025 au Parc des Expositions du Kram. Cette vitrine constitue une opportunitĂ© unique pour les laurĂ©ates pour promouvoir leurs rĂ©alisations auprĂšs d’un large public.

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Pour séduire Trump, Ahmed Al-Charaa a opéré un revirement stratégique

AprĂšs quinze ans d’une guerre civile dĂ©vastatrice et de sanctions Ă©conomiques qui l’ont saignĂ©e Ă  blanc et qui ont Ă©puisĂ© son peuple, la Syrie n’est plus sur le ban des nations. Mardi 13 mai 2025, le prĂ©sident amĂ©ricain a dĂ©cidĂ© de lever les sanctions qui excluaient la Syrie du systĂšme bancaire international, qui l’empĂȘchaient d’exporter et qui interdisaient tout investissement Ă©tranger. Le lendemain, il a rencontrĂ© le nouveau prĂ©sident syrien Ahmed Al-Charaa. En contrepartie de cette rĂ©habilitation internationale, le pays du Levant a opĂ©rĂ© un revirement stratĂ©gique aussi bien sur le plan gĂ©opolitique que sur le plan Ă©conomique. 
Imed Bahri

Dans une enquĂȘte publiĂ©e par le journal britannique Times, David Charter et Samer Al-Atrush reviennent sur l’entretien historique de 33 minutes entre le prĂ©sident intĂ©rimaire syrien Ahmad Al-Charaa et le prĂ©sident Donald Trump qui s’est tenu dans la matinĂ©e du mercredi 14 mai 2025 Ă  Riyad et sur les raisons qui ont motivĂ© le locataire de la Maison Blanche Ă  lever les sanctions qui Ă©tranglent la Syrie depuis 15 ans. Il semble que l’ouverture d’Al-Charaa sur une future normalisation avec IsraĂ«l et son positionnement anti-iranien ont Ă©tĂ© dĂ©cisifs. 

Le profil d’ancien djihadiste du nouveau prĂ©sident syrien n’a pas gĂȘnĂ© Trump. Celui qui dirigeait auparavant Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) a rompu ses liens avec Al-QaĂŻda mais son nom n’a pas Ă©tĂ© encore retirĂ© de la liste amĂ©ricaine des terroristes. Cependant, en dĂ©clarant qu’il souhaitait reconnaĂźtre IsraĂ«l et rejoindre les accords d’Abraham, que Trump considĂšre comme sa premiĂšre rĂ©ussite en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre, il a caressĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain dans le sens du poil. 

Selon une source bien informĂ©e, Al-Charaa a toutefois prĂ©cisĂ© au prĂ©sident amĂ©ricain qu’avant de lancer l’opĂ©ration de normalisation avec l’État hĂ©breu, il souhaitait parvenir Ă  stabiliser son pays. A 42 ans, il a rencontrĂ© Trump en prĂ©sence du prince hĂ©ritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le prĂ©sident turc Recep Tayyip Erdogan a participĂ© Ă  la rĂ©union par tĂ©lĂ©phone. Le prince hĂ©ritier saoudien et le prĂ©sident turc qui sont les vĂ©ritables parrains rĂ©gionaux du nouvel homme fort de la Syrie ont jouĂ© un rĂŽle clĂ© pour convaincre Trump de lever les sanctions contre la Syrie.

Le Times rapporte aussi qu’Al-Charaa n’a pas l’intention de contester le contrĂŽle d’IsraĂ«l sur le plateau du Golan, le territoire stratĂ©giquement important occupĂ© en 1967, ni la zone tampon que l’Etat hĂ©breu a Ă©tablie aprĂšs l’effondrement du rĂ©gime d’Al-Assad. 

DĂ©clin de l’influence iranienne

Outre la normalisation avec IsraĂ«l, la position anti-iranienne d’Al-Charaa a toute son importance pour Washington. Que la Syrie, pays Ă  l’emplacement stratĂ©gique au Moyen-Orient et dĂ©terminant dans la gĂ©opolitique rĂ©gionale, soit en dehors de la sphĂšre d’influence de la RĂ©publique islamique ne peut qu’arranger les États-Unis. Le journal britannique assure que cette posture anti-iranienne a rapprochĂ© Al-Charaa des AmĂ©ricains. Il s’en est dĂ©jĂ  pris Ă  l’influence de TĂ©hĂ©ran et de ses groupes mandataires au Moyen-Orient, les accusant de dĂ©stabiliser la rĂ©gion. L’annĂ©e derniĂšre, il a dĂ©clarĂ© que l’influence de l’Iran avait dĂ©clinĂ© et qu’elle est revenu Ă  ce qu’elle Ă©tait 40 ans en arriĂšre aprĂšs le renversement du rĂ©gime de Bachar Al-Assad et l’effondrement de son armĂ©e. Dans une interview accordĂ©e Ă  une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision arabe, il a Ă©galement dĂ©clarĂ©: «En Ă©liminant les milices et en empĂȘchant l’influence iranienne en Syrie, nous servons les intĂ©rĂȘts de la rĂ©gion».

Le prĂ©sident syrien semble avoir sĂ©duit Trump. S’exprimant dans l’avion prĂ©sidentiel, en route pour Doha, ce dernier a dĂ©clarĂ© aux journalistes qu’Al-Charaa Ă©tait «un jeune homme sĂ©duisant, un homme dur, avec un passĂ© solide, un passĂ© trĂšs solide. Un combattant». Il s’est Ă©galement dit honorĂ© de lever les sanctions contre la Syrie pour lui donner un nouveau dĂ©part. Il estime qu’Al-Charaa a une chance de remettre sur pied la Syrie. 

InterrogĂ© sur la possibilitĂ© de construire une Trump Tower Ă  Damas aprĂšs qu’Al-Charaa eut formulĂ© cette proposition Ă  des mĂ©diateurs, Trump a rĂ©pondu: «Non, je n’en ai pas entendu parler. Il faudra attendre un peu que la situation se calme dans le pays. Je pense qu’il en a les moyens, c’est un vĂ©ritable leader. Il est vraiment remarquable»

Le revirement stratégique de la Syrie

Trump a Ă©galement appelĂ© la Syrie Ă  coopĂ©rer avec les États-Unis sur les questions de lutte contre le terrorisme, notamment l’expulsion des «terroristes palestiniens», terme par lequel les États-Unis dĂ©signent les factions palestiniennes prĂ©sentes en Syrie Ă  savoir le Jihad islamique et le Front de libĂ©ration de la Palestine. Il semble que cet appel dĂ©jĂ  formulĂ© il y a quelques semaines ait trouvĂ© son Ă©cho Ă  Damas puisque des arrestations dans les rangs de ces deux factions ont eu lieu.

Le prĂ©sident amĂ©ricain a Ă©galement demandĂ© au prĂ©sident intĂ©rimaire syrien la prise en charge des prisons oĂč sont incarcĂ©rĂ©s les membres de l’EI et leurs familles qui sont jusque-lĂ  sous le contrĂŽle des Kurdes des Forces dĂ©mocratiques syriennes (FDS).

Al-Charaa a exprimĂ© sa volontĂ© de donner aux entreprises amĂ©ricaines l’accĂšs aux ressources naturelles du pays notamment dans les secteurs du pĂ©trole et du gaz. Il voulait impliquer le prĂ©sident Trump dans un plan Marshall pour la reconstruction de la Syrie et dans le cadre duquel les entreprises amĂ©ricaines et europĂ©ennes recevraient des contrats prĂ©fĂ©rentiels aux dĂ©pens de la Chine et d’autres puissances.

En s’inscrivant dans la voie de la normalisation avec IsraĂ«l qu’encourage Washington, en sortant la Syrie de l’Axe pro-iranien et en ouvrant son pays Ă  l’économie de marchĂ© et en favorisant les entreprises occidentales, Ahmed Al-Charaa a opĂ©rĂ© tout simplement un revirement stratĂ©gique. C’est une rupture dans l’Histoire contemporaine de la Syrie qui a longtemps Ă©tĂ© l’alliĂ©e rĂ©gional de l’Union soviĂ©tique puis de la FĂ©dĂ©ration de Russie, qui fut une piĂšce maĂźtresse de l’Axe de la RĂ©sistance (axe pro-iranien) et dont l’économie a Ă©tĂ© jusque-lĂ  Ă©tatiste. Al-Charaa a obtenu la levĂ©e des sanctions et les Occidentaux, surtout les AmĂ©ricains, ont dĂ©sormais un pays stratĂ©gique du Moyen-Orient dans leur giron.

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Tunisie │ PrĂ©sence confidentielle des pĂšlerins juifs Ă  Djerba     

Le traditionnel pĂšlerinage annuel juif Ă  la synagogue de La Ghriba sur l’üle tunisienne de Djerba se dĂ©roule avec une participation limitĂ©e en raison de la situation sĂ©curitaire en Tunisie et du gĂ©nocide perpĂ©trĂ© par IsraĂ«l contre les Palestiniens Ă  Gaza. (Photo d’archives).

Les pĂšlerins rencontrĂ©s par l’AFP Ă©taient une trentaine hier, jeudi 15 mai 2025, la plupart d’origine tunisienne et participant aux rites religieux exclusivement Ă  l’intĂ©rieur de la synagogue.

Les autoritĂ©s tunisiennes, en collaboration avec le comitĂ© d’organisation, n’ont autorisĂ© cette annĂ©e que les rites religieux au sein de la synagogue. Des forces de sĂ©curitĂ© ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es autour du bĂątiment, qui a Ă©tĂ© le théùtre d’un attentat il y a deux ans au cours duquel cinq personnes ont perdu la vie : trois gendarmes et deux fidĂšles juifs.

L’annĂ©e derniĂšre, les rituels s’étaient Ă©galement rĂ©duits Ă  des priĂšres et Ă  l’allumage de bougies, sans procession en plein air derriĂšre la grande menorah, le candĂ©labre juif, en raison de la guerre Ă  Gaza. «Il est difficile pour les gens de venir avec les choses graves qui se passent dans le monde», a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP RenĂ© Trabelsi, l’un des organisateurs de l’évĂ©nement, pour expliquer la faible participation. Selon l’ancien ministre du Tourisme, «le pĂšlerinage a traversĂ© de nombreuses pĂ©riodes difficiles dans son histoire», mais les pĂšlerins sont toujours revenus «aprĂšs deux ou trois ans». Khoudhir Hanya, le chef de la synagogue, a dĂ©clarĂ© avoir «beaucoup pleuré» lundi, lorsque le pĂšlerinage a officiellement commencĂ©. «En 30 ans, je n’ai jamais vu la synagogue de la Ghriba aussi vide. Habituellement, une semaine avant le pĂšlerinage, les fidĂšles commencent Ă  arriver, parfois jusqu’à 1 000 personnes», a-t-il dĂ©plorĂ©.

Le 9 mai 2023, le dernier jour du pĂšlerinage, un agent de la Garde nationale a tuĂ© trois de ses collĂšgues et deux fidĂšles juifs prĂšs de la synagogue : Aviel Haddad, un Tunisien de 30 ans, et son cousin Benyamin, un Français de Djerba, ĂągĂ© d’une quarantaine d’annĂ©es et pĂšre de cinq enfants.

La Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique, dont la construction remonte au VIe siĂšcle avant J.-C., a Ă©tĂ© la cible d’un attentat suicide en 2002 au cours duquel 21 personnes ont trouvĂ© la mort.

Avant l’indĂ©pendance en 1956, la Tunisie comptait plus de 100 000 Juifs. Aujourd’hui, ils sont environ 1 500, dont la plupart vivent sur l’üle touristique de Djerba. Les grandes vagues de dĂ©parts ont eu lieu entre 1950 et 1980.

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Electric Awards 2025 │ Kia EV3 sacrĂ© Meilleur Crossover  Electrique

Le Kia EV3 a Ă©tĂ© sacrĂ© «Meilleur Crossover Électrique» lors des Electric Awards 2025. Ce prix est dĂ©cernĂ© par l’équipe d’experts de TopGear.com, qui met chaque annĂ©e en lumiĂšre les meilleurs vĂ©hicules Ă©lectriques disponibles au Royaume-Uni.

Cette rĂ©compense vient s’ajouter au palmarĂšs dĂ©jĂ  impressionnant du EV3, qui avait Ă©tĂ© nommĂ© «Crossover de l’annĂ©e» lors des TopGear.com Awards 2024.

Paul Philpott, prĂ©sident et Ceo de Kia UK Limited, a dĂ©clarĂ© : «Le EV3 dĂ©marre l’annĂ©e 2025 de maniĂšre exceptionnelle. Non seulement il est, Ă  ce jour, le vĂ©hicule Ă©lectrique le plus vendu auprĂšs des particuliers au Royaume-Uni, mais il a Ă©galement remportĂ© les prix de Voiture de l’annĂ©e 2025 au Royaume-Uni et dans le monde. Être reconnu comme le Meilleur Crossover Électrique par Top Gear est une nouvelle rĂ©ussite remarquable, qui tĂ©moigne une fois de plus de l’excellence du EV3. Alors que le succĂšs du EV3 se poursuit, la gamme Ă©lectrique de Kia continue de s’élargir en 2025. Les modĂšles EV4 et EV5 arriveront dans les showrooms de notre rĂ©seau national de concessionnaires d’ici la fin de l’annĂ©e, renforçant encore notre offre client et rendant la transition vers l’électrique plus fluide que jamais.»

Ollie Kew, rĂ©dacteur en chef des essais routiers chez TopGear.com, a commentĂ© : «J’ai conduit le EV3 Ă  travers l’Outback. Pas vraiment un parcours classique pour un essai routier, je vous l’accorde, mais le Kia a assurĂ©. La clim’ soufflait un air glacial, pas de mal de dos aprĂšs quatre heures de route, et il dĂ©gage une vraie impression de maturitĂ©, comme une grande voiture. J’ai apprĂ©ciĂ© le confort maĂźtrisĂ©, le silence Ă  bord et ce sentiment de finition rigoureuse, comme les Golf d’autrefois. Le plus impressionnant ? MalgrĂ© la distance, la chaleur, le rythme intense et quelques dĂ©tours en tout-terrain improvisĂ©s, aucun message d’erreur, aucun bug. Je me suis rĂ©ellement attachĂ© Ă  cette petite voiture Ă  la fois raisonnable et aboutie.»

Depuis son lancement Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre, le Kia EV3 ne cesse de monter en puissance sur le marchĂ© britannique, devenant le vĂ©hicule Ă©lectrique le plus vendu auprĂšs des particuliers au T1 2025, tout en remportant les titres de Voiture de l’annĂ©e 2025 au Royaume-Uni et Voiture mondiale de l’annĂ©e 2025 — Ă  l’instar de son grand frĂšre, le EV9, couronnĂ© de ces deux titres en 2024.

Bien qu’il soit le modĂšle Ă©lectrique le plus accessible de Kia, le EV3 offre Ă©galement la plus grande autonomie de la gamme : jusqu’à 375 miles (environ 600 km) avec une seule charge*. Il bĂ©nĂ©ficie Ă©galement d’une dotation de sĂ©rie particuliĂšrement riche, mĂȘme dans sa version d’entrĂ©e de gamme «Air», comprenant :

  • Ă©clairages LED Ă  l’avant et Ă  l’arriĂšre;
  • poignĂ©es de portes affleurantes;
  • siĂšges avant et volant chauffants;
  • fonction V2L (Vehicle-to-Load);
  • triple affichage conducteur (Ă©cran tactile de navigation 12,3”, Ă©cran de climatisation 5,3”, et Ă©cran conducteur 12,3”);
  • Apple CarPlayℱ et Android Autoℱ sans fil;
  • accĂšs gratuit pendant 7 ans aux services Kia Connect.

Communiqué. *Autonomie selon le cycle WLTP, donnée susceptible de varier.

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Tunis │ Sept ans de prison pour un Ă©poux qui a mis le feu au domicile familial  

La chambre pénale auprÚs du tribunal de premiÚre instance de Tunis a condamné, hier, jeudi 16 mai 2025, à 7 ans et 6 mois de prison un époux qui a mis le feu à son domicile à La Goulette, alors que sa femme et ses enfants y dormaient.

Ce sont les voisins qui se sont rendu compte de cet acte criminel et ont rĂ©ussi, avec l’aide des agents de la protection civile Ă  Ă©teindre l’incendie et Ă  sauver l’épouse et les enfants, rapporte MosaĂŻque FM.    

L’accusĂ© a reconnu les faits qui lui sont reprochĂ©s, expliquant son acte criminel par une dispute qu’il a eue avec son Ă©pouse.

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Tunis │ Mandats de dĂ©pĂŽt contre deux employĂ©s municipaux pour soupçons de corruption

Le juge d’instruction auprĂšs du Tribunal de premiĂšre instance de Ben Arous a Ă©mis deux mandats de dĂ©pĂŽt Ă  l’encontre de deux employĂ©s de la municipalitĂ© El Mourouj, dans le cadre d’une enquĂȘte portant sur des soupçons de corruption financiĂšre et administrative.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© au micro de MosaĂŻque FM, le substitut du procureur de la RĂ©publique, Sadok Jouini, en prĂ©cisant que le ministĂšre public avait dĂ©fĂ©rĂ© devant le juge d’instruction huit suspects, parmi lesquels figuraient des agents et des cadres de la municipalitĂ© en question.

Le juge d’instruction chargĂ© de l’affaire a dĂ©cidĂ© d’émettre deux mandats de dĂ©pĂŽt Ă  l’encontre de deux d’entre eux, tandis que l’interrogatoire des six autres suspects a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  une date ultĂ©rieure.

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Tunisie │ Les prix des cĂ©rĂ©ales Ă  la collecte

Dans le cadre des prĂ©paratifs de la saison de rĂ©colte et de collecte, le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche a annoncĂ©, ce jeudi 15 mai 2025, les prix de collecte des cĂ©rĂ©ales pour l’actuelle campagne.

Les tarifs, incluant les primes de livraison rapide, sont fixés comme suit :

– blĂ© dur : 140 dinars le quintal, dont 40 dinars de prime de livraison rapide;

– blĂ© tendre : 110 dinars le quintal, dont 30 dinars de prime de livraison rapide;

– orge et triticale : 90 dinars le quintal, dont 25 dinars de prime de livraison rapide.

Le ministĂšre rappelle que ces primes ne seront accordĂ©es que jusqu’aux dates suivantes :

– 5 juillet 2025 pour l’orge et le triticale;

– 31 aoĂ»t 2025 pour le blĂ© dur et le blĂ© tendre.

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Quatre artistes tunisiens exposent à l’espace WeGil à Rome

«Avec cette exposition, nous souhaitons offrir au public italien un regard profond et authentique sur la Tunisie d’aujourd’hui. Ce n’est pas seulement un simple Ă©vĂ©nement pour se connecter au monde de l’art, mais c’est un dialogue, un pont culturel entre deux rives, un tĂ©moignage du lien historique et profond qui unit la Tunisie Ă  l’Italie.»

C’est ainsi que l’ambassadeur de la Tunisie en Italie, Mourad Bourehla, dĂ©crit l’exposition «La Tunisie entre contemporanĂ©itĂ© et tradition. Quatre artistes pour un voyage dans le rĂȘve de la MĂ©diterranĂ©e», qui se tient du 12 mai au 1er juin 2025 Ă  l’espace WeGil Ă  Rome. Et d’ajouter : «La culture est l’un des outils les plus puissants pour rassembler les peuples, favoriser la comprĂ©hension mutuelle et construire des ponts entre les sociĂ©tĂ©s».

L’exposition prĂ©sente 22 Ɠuvres d’art, de la peinture Ă  la sculpture, en passant par l’acrylique sur margoum rĂ©cupĂ©rĂ© (tapis traditionnel tunisien) et un tapis revisitĂ© dans une touche contemporaine, créés par quatre artistes de renommĂ©e internationale : Mourad Zoghlami, Kaouther Kassou Jellazi, Ilhem Sbaii Chaabane et Aziza Guermazy.

«Cette exposition s’inscrit dans la volontĂ© de valoriser et de faire rayonner la culture tunisienne : ancienne, riche de traditions et de mĂ©moires vivantes, mais aussi ouverte au dialogue avec le reste du monde Ă  travers les Ɠuvres de quatre artistes talentueux, d’horizons diffĂ©rents, reprĂ©sentatifs de la vitalitĂ©, de l’originalitĂ© et de la pluralitĂ© de la scĂšne artistique tunisienne contemporaine», a dĂ©clarĂ© l’ambassadeur Bourehla lors de l’inauguration, citĂ© par l’agence Ansa.

Le paysage artistique tunisien a changĂ© depuis la rĂ©volution sociale de 2010-2011 qui a dĂ©clenchĂ© le «Printemps arabe». De nombreux artistes ont depuis lors enfin trouvĂ© l’opportunitĂ© de s’exprimer librement et ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une reconnaissance nationale et internationale croissante, affirment les organisateurs. Tunis est aujourd’hui un lieu vital pour l’art contemporain avec l’influence de l’art europĂ©en, pendant les annĂ©es coloniales, qui Ă©tait fondamentale, mais l’esprit d’indĂ©pendance a encouragĂ© et caractĂ©risĂ© au fil des annĂ©es une expression artistique locale, qui s’est Ă©loignĂ©e de l’acadĂ©misme et de l’orientalisme d’origine europĂ©enne, Ă  la recherche de sa propre voix originale.

«J’espĂšre que cet Ă©vĂ©nement pourra marquer le dĂ©but d’une collaboration durable entre la rĂ©gion du Latium et la Tunisie, contribuant Ă  renforcer ces liens sĂ©culaires fondĂ©s sur l’amitiĂ©, le respect et la crĂ©ation partagĂ©e Â», a ​dĂ©clarĂ© Simona Baldassarre, conseillĂšre Ă  la culture de la rĂ©gion du Latium, en invitant le public Ă  visiter l’exposition pour «dĂ©couvrir ces Ɠuvres qui parlent un langage universel et unissent les cƓurs et les esprits.»

L’exposition prĂ©sente des Ɠuvres oniriques et surrĂ©alistes de Mourad Zoghlami, l’architecte qui a rĂ©alisĂ© les pavillons tunisiens aux expositions universelles de CorĂ©e du Sud (2012), de Milan (2015) et du Japon (2025), Ă  celles de Kaouther Kassou Jellazi qui «attire et capte notre regard qui est instinctivement guidĂ© pour dĂ©couvrir et explorer le jardin de fleurs comme une image fantastique et terrestre du Paradis», explique le commissaire Giuseppe Ussani d’Escobar. «Cette exposition, ajoute-t-il, vise Ă  mettre en lumiĂšre les inspirations de l’art tunisien, caractĂ©risĂ© par son identitĂ© originale et nationale, islamique et berbĂšre, mais aussi internationale, fertile en stimuli qui traversent d’autres civilisations et cultures, grĂące Ă  un Ă©change profond et durable qui s’est Ă©tabli et structuré».

Les toiles de Ilhem Sbaii Chaabane, explique le commissaire de l’exposition, «caractĂ©risĂ©es par une fluiditĂ© apparente et suggestive, sont animĂ©es d’un dynamisme vibrant qui prend vie sous nos yeux. Ses peintures suscitent l’impression et la sensation de contempler le fond marin Ă  travers un mouvement liquide.» Alors que dans ses Ɠuvres colorĂ©es et vivantes, qui inspirent Ă  la fois rĂ©flexion et nostalgie du monde de l’enfance, Aziza Guermazy exprime ses racines naĂŻves et surrĂ©alistes, Ă©troitement liĂ©es au Pop Art et au monde de la bande dessinĂ©e.

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Tunisie │ DĂ©couverte d’une huilerie de la fin de l’Empire romain

Un pressoir Ă  huile d’olive datant de la fin de l’époque romaine a Ă©tĂ© rĂ©cemment dĂ©couvert sur le site de Bechni, dans le gouvernorat de KĂ©bili, par des archĂ©ologues de l’Institut national du patrimoine (INP).

Des fouilles en cours dans cette petite localitĂ©, faisant partie de la dĂ©lĂ©gation d’El-Faouar, ont rĂ©vĂ©lĂ© l’existence d’une presse Ă  huile d’olive datant de la fin de l’époque romaine, a indiquĂ© Ă  l’agence Tap Mourad Chtioui, reprĂ©sentant de l’INP Ă  KĂ©bili.

Les matĂ©riaux archĂ©ologiques dĂ©couverts lors des fouilles, notamment les cĂ©ramiques anciennes, confirment que le moulin remonte en rĂ©alitĂ© Ă  la pĂ©riode romaine tardive, qui s’étend dans le bassin mĂ©diterranĂ©en du IIIe au VIIe siĂšcle.

Les fouilles de sauvetage sur le site de Bechni, situĂ© Ă  24 km Ă  l’ouest de Douz, sont actuellement dans leur deuxiĂšme phase, qui durera jusqu’au 21 mai 2025. En mai 2023, Mourad Chtioui avait annoncĂ© la dĂ©couverte de traces archĂ©ologiques Ă  proximitĂ© du mausolĂ©e Sidi Ali Ben Slimane Ă  Bechni, lors de travaux de construction d’une chambre voisine.

Les premiĂšres dĂ©couvertes faites Ă  l’époque avaient rĂ©vĂ©lĂ© l’existence d’un bassin antique, qui pourrait mĂȘme remonter Ă  l’époque romaine. Chtioui a dĂ©crit la dĂ©couverte actuelle comme «une dĂ©couverte archĂ©ologique importante», confirmant la prĂ©sence d’un pressoir Ă  olives dans une zone dĂ©sertique actuellement non connue pour la production d’olives.

«Cette nouvelle dĂ©couverte est inĂ©dite, puisque le site de Bechni n’est mentionnĂ© ni sur les cartes ni dans les atlas gĂ©ographiques», a ajoutĂ© l’archĂ©ologue. «L’huilerie tĂ©moigne de la prĂ©sence historique de la culture de l’olivier dans une zone dĂ©sertique durant l’AntiquitĂ©.»

Chtioui a prĂ©sentĂ© la dĂ©couverte comme une confirmation supplĂ©mentaire de l’existence d’une colonie romaine Ă  la limite de l’Empire romain, le long du Limes, qui marquait la frontiĂšre sud du territoire romain.

Le projet «FrontiĂšres de l’Empire romain : le limes sud tunisien» a Ă©tĂ© proposĂ© par la Tunisie, depuis le 17 fĂ©vrier 2012, pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Selon le dossier de candidature de la Tunisie, «les structures du limes du Sud tunisien ont conservĂ© leur authenticitĂ© et les rares interventions de restauration ou les rĂ©utilisations temporaires occasionnelles n’ont pas compromis leur intĂ©grité».

Selon l’Unesco, le limes romain marquait la frontiĂšre de l’Empire romain Ă  son apogĂ©e, au IIe siĂšcle aprĂšs J.-C. Le limes s’étendait sur 5 000 km depuis la cĂŽte atlantique du nord de la Grande-Bretagne, Ă  travers l’Europe jusqu’à la mer Noire et de lĂ  jusqu’à la mer Rouge et l’Afrique du Nord, avant de revenir sur la cĂŽte atlantique. Le Limes comprend des vestiges de murs, de douves, de forts, de forteresses, de tours de guet et d’établissements civils. Certaines parties ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes lors de fouilles, d’autres reconstruites et d’autres encore dĂ©truites.

En Tunisie, le limes romain servait davantage de systĂšme de surveillance et de contrĂŽle des mouvements de population que de ligne dĂ©fensive contre de rĂ©elles menaces militaires. À son apogĂ©e, la rĂ©gion du Limes en Tunisie couvrait pas moins de 80 000 kilomĂštres carrĂ©s, s’étendant des montagnes de Gafsa au nord jusqu’au dĂ©sert du Grand Erg au sud.

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SaĂŻed rĂ©affirme le soutien de la Tunisie au «principe d’une seule Chine»

Recevant hier aprĂšs-midi, jeudi 15 mai 2025, au palais de Carthage, Li Shuli, membre du Bureau politique et du ComitĂ© central du Parti communiste chinois (PCC), et ministre de l’Information et de la Radiodiffusion, le PrĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed lui a rĂ©itĂ©rĂ© le soutien de la Tunisie au principe d’une seule Chine et son rejet de toute ingĂ©rence dans les affaires intĂ©rieures des pays.

Le PrĂ©sident de la rĂ©publique a passĂ© en revue, avec M. Li, qui effectue une visite de travail en Tunisie du 14 au 17 mai, les relations bilatĂ©rales de longue date entre les deux pays et l’engagement de la Chine Ă  soutenir la Tunisie dans divers domaines, indique un communiquĂ© publiĂ© sur la page Facebook de la prĂ©sidence de la RĂ©publique.

 Le chef de l’Etat a appelĂ© Ă  la nĂ©cessitĂ© d’Ɠuvrer Ă  l’instauration d’un nouvel ordre Ă©conomique mondial plus juste et plus Ă©quitable qui rompt avec le passĂ© et rĂ©pond aux aspirations lĂ©gitimes des peuples qui ont beaucoup souffert du pillage des richesses et des guerres civiles, Ă  dĂ©terminer leur propre destin et Ă  vivre une vie digne sous les auspices de la justice, de la libertĂ© et de la dignitĂ© humaine.

SaĂŻed a Ă©galement soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de mettre fin au gĂ©nocide en cours perpĂ©trĂ© par l’entitĂ© sioniste occupante en Palestine, rĂ©itĂ©rant la position ferme de la Tunisie en faveur du droit du peuple palestinien Ă  Ă©tablir son Etat indĂ©pendant et pleinement souverain sur toute la Palestine, avec JĂ©rusalem pour capitale.

Il a soulignĂ© que la communautĂ© humaine prenait forme, gagnait du terrain sur la communautĂ© internationale et commençait Ă  se soulever contre le gĂ©nocide, corrigeant ainsi le cours de l’histoire.

Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a demandĂ© Ă  l’hĂŽte chinois de transmettre ses salutations au PrĂ©sident Xi Jinping, lui renouvelant son invitation Ă  visiter la Tunisie, en rappelant l’amitiĂ© profonde entre la Tunisie et la Chine, soulignant que la visite du responsable chinois incarne la ferme volontĂ© de dĂ©velopper davantage les relations bilatĂ©rales dans de nombreux domaines. Surtout aprĂšs les deux rencontres qu’il a eues avec le prĂ©sident chinois Xi Jinping Ă  Riyad en dĂ©cembre 2022 et Ă  PĂ©kin lors de sa visite d’Etat historique Ă  PĂ©kin du 28 mai au 1er juin 2024, qui ont abouti Ă  l’établissement d’un partenariat stratĂ©gique entre les deux pays et Ă  l’annonce par la partie chinoise de sa disposition Ă  soutenir les efforts de la Tunisie dans la mise en Ɠuvre de grands projets de dĂ©veloppement.

SaĂŻed a passĂ© en revue les rĂ©sultats fructueux et positifs des expĂ©riences de coopĂ©ration bilatĂ©rale et les projets rĂ©alisĂ©s, notamment dans les domaines des infrastructures, des transports et de la santĂ©, ainsi que d’autres projets actuellement en cours de mise en Ɠuvre dans un avenir proche. Il a soulignĂ© l’importance de l’initiative «Ceinture et Route», Ă  laquelle la Tunisie a participĂ©, et les opportunitĂ©s qu’elle offre pour une vĂ©ritable coopĂ©ration et un partenariat.

I. B.

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OĂč en est-on l’administration tunisienne de la transformation digitale?

Depuis plusieurs annĂ©es, la Tunisie affiche une volontĂ© affirmĂ©e de moderniser ses services publics Ă  travers la transformation digitale. Dans les discours officiels comme dans les feuilles de route gouvernementales, la numĂ©risation de l’administration est prĂ©sentĂ©e comme un levier majeur de transparence, d’efficacitĂ© et de rapprochement entre l’État et le citoyen. Mais sur le terrain, la rĂ©alitĂ© semble plus nuancĂ©e.

Aymen Achouri

Des plateformes en ligne ont vu le jour, tant du cĂŽtĂ© des banques publiques que des ministĂšres. Certaines permettent, en thĂ©orie, de rĂ©aliser des dĂ©marches administratives Ă  distance, comme la demande d’extraits de naissance, la prise de rendez-vous pour renouveler une carte d’identitĂ©, ou encore l’ouverture d’un compte bancaire. Cependant, il n’est pas rare que ces dĂ©marches numĂ©riques aboutissent Ă  une impasse : une fois le formulaire rempli en ligne, l’utilisateur se voit notifier qu’il doit tout de mĂȘme se dĂ©placer physiquement pour finaliser l’opĂ©ration.

Anecdotes révélatrices

Une anecdote rĂ©vĂ©latrice : un citoyen ayant demandĂ© un extrait de casier judiciaire via une plateforme en ligne a reçu un message de confirmation, mais s’est vu dans l’obligation de se rendre au poste de police pour retirer le document «en main propre» — alors mĂȘme que son identitĂ© avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©e numĂ©riquement via la plateforme.

Autre exemple : certaines banques tunisiennes proposent l’ouverture de comptes en ligne via leurs sites ou applications mobiles. L’utilisateur peut tĂ©lĂ©charger ses piĂšces justificatives, remplir un formulaire dĂ©taillĂ©, et recevoir une confirmation par email. Mais dans de nombreux cas, il est ensuite invitĂ© Ă  se prĂ©senter en agence pour signer physiquement les documents imprimĂ©s.

Ces contradictions rĂ©vĂšlent un problĂšme de fond : la transformation digitale ne peut pas se limiter Ă  la numĂ©risation des interfaces. Elle nĂ©cessite une refonte des processus internes, une interconnexion des bases de donnĂ©es, une formation adaptĂ©e des agents publics, ainsi qu’un cadre lĂ©gal et rĂ©glementaire propice Ă  la dĂ©matĂ©rialisation totale des dĂ©marches.

Quelques avancées notables

MalgrĂ© ces lenteurs, certains progrĂšs sont Ă  saluer. Des services comme la plateforme e-bawaba ou le portail national des tĂ©lĂ©services ont facilitĂ© certaines procĂ©dures, notamment pour les entreprises. La gĂ©nĂ©ralisation de l’identitĂ© numĂ©rique nationale, encore en phase pilote, pourrait Ă©galement changer la donne Ă  moyen terme.

En conclusion, la Tunisie a bel et bien entamĂ© sa transformation digitale, mais le chemin reste semĂ© d’embĂ»ches. Il ne suffit pas de crĂ©er des sites web pour rĂ©volutionner l’administration : il faut revoir les pratiques, changer les mentalitĂ©s, et surtout, placer l’utilisateur au centre de la dĂ©marche. Ce qui est loin d’ĂȘtre encore le cas.

* Expert en management et relation client.

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Bizerte organise son 1er semi-marathon le 15 juin 2025

Le Running Club Bizerte, une association sportive dynamique fondée en 2017 par des passionnés de course à pied, organise un événement exceptionnel : le tout premier semi-marathon de Bizerte, prévu pour le 15 juin 2025.

Cette compétition, intitulée «Bizerte 3 Courses», proposera trois parcours adaptés à tous les ùges et à tous les niveaux : une course de 1 km dédiée aux enfants, une de 5 km pour les amateurs, et enfin le semi-marathon de 21,1 km pour les plus aguerris.

L’ambition affichĂ©e est Ă  la hauteur des efforts dĂ©ployĂ©s : rassembler plus de 2 000 coureurs, amateurs et professionnels, venus de toute la Tunisie et d’ailleurs. Ce projet sportif s’inscrit dans une volontĂ© claire de mettre en lumiĂšre la ville de Bizerte, joyau du nord tunisien, comme une destination sportive incontournable. Avec son riche patrimoine naturel, entre mer, montagne et forĂȘts, Bizerte offre un cadre idĂ©al pour une telle compĂ©tition.

Le Dr Mohamed Gabsi, coureur infatigable aussi bien sur le sol national qu’international, incarne l’ñme du Running Club Bizerte. VĂ©ritable figure emblĂ©matique du club, il forme avec ses collĂšgues du bureau une Ă©quipe soudĂ©e, animĂ©e par un engagement sans faille et un dĂ©vouement exemplaire. Ensemble, ils jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans la promotion de cette manifestation, s’efforçant de la rendre accessible Ă  un large public, au-delĂ  des seuls initiĂ©s.

Le semi-marathon de Bizerte s’annonce comme un Ă©vĂ©nement majeur, bien au-delĂ  d’une simple compĂ©tition sportive. Il s’agit d’un vĂ©ritable rendez-vous de partage, oĂč les valeurs de santĂ©, de dĂ©passement de soi et de convivialitĂ© seront Ă  l’honneur.

En rĂ©unissant des coureurs de tous horizons, cette course aspire Ă  insuffler une dynamique positive dans la rĂ©gion, tout en faisant rayonner Bizerte comme une ville ouverte au sport, Ă  l’effort et Ă  l’unitĂ©.

Autre élément tout aussi essentiel : le sponsoring de cette manifestation suscite un engouement remarquable. Que les nombreux passionnés de sport en général, et de course à pied en particulier, se mobilisent activement pour contribuer à la réussite de cet événement, témoignant ainsi de leur attachement à la discipline et de leur volonté de soutenir une initiative porteuse pour la région.

Lotfi Sahli

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Le pape François et le devoir de mĂ©moire en terre d’islam

Les musulmans ne peuvent progresser qu’en ayant la force de regarder en face leur passĂ©, de reconnaĂźtre toutes les faces de leur histoire, de se l’approprier et de l’assumer. Et cette histoire n’est ni pure ni angĂ©lique. Le dĂ©ni, l’idĂ©alisation, l’occultation ne peuvent conduire qu’à la reproduction, voire Ă  la rĂ©pĂ©tition compulsive telle que nous l’avons observĂ©e dans les pratiques de l’Etat Islamique, Daech. (Ph. Le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, au Vatican, le 23 mai 2016).

Ikbal Gharbi *

Alors que les relations internationales sont essentiellement dĂ©terminĂ©es par des rapports de force, les calculs politiques et les exigences du pouvoir, le repentir brise cette logique de la confrontation. Il introduit un Ă©lĂ©ment qui suspend le rapport de force : l’éthique. Et c’est ce qu’on a pu observer ces derniĂšres annĂ©es.  Une frĂ©nĂ©sie du repentir a secouĂ© la dynamique politique et morale planĂ©taire. Le pape Jean-Paul II a demandĂ© pardon au monde juif pour l’antisĂ©mitisme chrĂ©tien, aux musulmans pour les Croisades et «à ses frĂšres orthodoxes» pour le schisme survenu au XIVe siĂšcle.

Lors des funĂ©railles du Pape François, les mĂ©dias ont mis en relief les lettres de repentance Ă©crites par sa saintetĂ©, mettant en lumiĂšre sept nouveaux pĂ©chĂ©s, dont l’Église se reconnaĂźt coupable. Parmi ceux-ci, on peut noter la complicitĂ© dans l’esclavage, le colonialisme et les souffrances des peuples indigĂšnes et de nombreuses communautĂ©s Ă  travers l’histoire.

Le processus du pardon et du repentir

En  2023, l’Église anglicane a prĂ©sentĂ© des excuses pour son passĂ© esclavagiste et a Ă©tabli un fonds de rĂ©paration. L’institution s’est engagĂ©e Ă  allouer prĂšs de 120 millions d’euros Ă  ce fonds, tout en cherchant Ă  augmenter son montant pour atteindre plus d’un milliard d’euros.

Il y a quelques semaines, la France a reconnu une «forme d’injustice initiale» imposĂ©e Ă  HaĂŻti, qui dut payer une indemnitĂ© voulue par la France en Ă©change de son indĂ©pendance, elle a lancĂ© un travail de mĂ©moire avant de trancher une Ă©ventuelle rĂ©paration.

Au sein de ces nouvelles mouvances internationales, nous pouvons nous demander oĂč est la conscience collective musulmane?

Existe-t-il une prise de conscience musulmane de cette nouvelle dynamique, une volontĂ© de s’engager dans ce processus du pardon et du repentir?

Les historiens musulmans ont-ils Ă©laborĂ© une histoire critique de l’islam depuis 14 siĂšcles?

L’histoire musulmane transformĂ©e en une histoire sainte Ă©tait-elle si pure et si angĂ©lique?

Existe-t-il en terre d’islam une volontĂ© d’assumer les consĂ©quences d’actes moralement condamnables commis par le passĂ© et de s’engager Ă  ne plus les perpĂ©trer?

Dans son Ă©tude, «La conquĂȘte arabe et l’émirat» in ‘‘Histoire de la Tunisie’’, Hichem DjaĂŻt affirme que la conquĂȘte du Maghreb s’est faite Ă  travers plusieurs  phases qui s’étendent sur prĂšs de 70 ans, de 642 Ă  711. Cette progression lente reflĂšte les dĂ©fis posĂ©s par les logiques stratĂ©giques mais aussi par les rĂ©sistances locales. En effet, cette islamisation, d’aprĂšs l’auteur, fut souvent dictĂ©e par la terreur Ă  l’époque du gouverneur Mussa b. NuáčŁayr et eut des motivations matĂ©rielles, fiscales, idĂ©ologiques et politiques.

En outre, les experts et les spĂ©cialistes Ă©valuent de douze Ă  dix-huit millions d’individus le nombre d’Africains victimes de la traite arabe au cours du dernier millĂ©naire, du VIIe au XXe siĂšcle.

Plusieurs millions de noirs africains furent tués ou asservis, castrés, violés dans les palais, vendus dans les marchés pendant plus de treize siÚcles sans interruption.

Cet esclavage génocidaire fut dénoncé et interrompu, en Tunisie, le 23 janvier 1846 par Ahmed Bey et interdit par la suite par le droit international qui a criminalisé le travail forcé, le travail des enfants, la prostitution, etc.

Le sort des minoritĂ©s a toujours Ă©tĂ© trouble en terre d’islam. Leur statut de protĂ©gĂ©s par le contrat de dhimma reflĂšte nĂ©anmoins leur infĂ©rioritĂ© thĂ©orique sur le plan religieux et juridique. Aujourd’hui, ces groupes dominĂ©s, parfois discriminĂ©s, cherchent toujours Ă  faire valoir leurs droits, leur spĂ©cificitĂ© religieuse et leur mode de vie.

Les communautĂ©s chiites, soufis, bahais, yazidis, ahmadis sont parfois victimes de persĂ©cutions, de violences et d’expulsions. Elles souffrent de la non reconnaissance Ă  l’anathĂšme !

Depuis 1921, Freud a bĂąti des passerelles entre la psychologie individuelle et les phĂ©nomĂšnes sociaux. Pour lui, l’opposition entre la psychologie individuelle et la psychologie ou collective, qui peut, Ă  premiĂšre vue, paraĂźtre trĂšs profonde, perd beaucoup de son acuitĂ© lorsqu’on l’examine de plus prĂšs. De ce fait, nous savons tous que l’individu ne peut s’épanouir qu’en se rĂ©conciliant avec son passĂ©. Retrouver, faire surgir de la mĂ©moire, les souvenirs enfouis et oubliĂ©s serait la visĂ©e de la psychanalyse et la clĂ© de son efficacitĂ© car souvent, quand le souvenir refoulĂ© est ramenĂ© Ă  la mĂ©moire et Ă  la conscience, le symptĂŽme disparaĂźt
.

La force de regarder en face son passé

La communautĂ© musulmane aussi ne peut progresser qu’en ayant la force de regarder en face son passĂ©, de reconnaĂźtre toutes les faces de son histoire, de se l’approprier et de l’assumer.

Le dĂ©ni, l’idĂ©alisation et l’occultation de l’histoire ne peuvent conduire qu’à sa reproduction, voire Ă  sa rĂ©pĂ©tition compulsive telle que nous l’avons observĂ©e dans les pratiques de l’Etat Islamique, Daech.

Rappelons que les crimes, dĂ©lits et autres pĂ©chĂ©s du passĂ© de l’histoire de l’islam se sont dĂ©roulĂ©s dans des situations diffĂ©rentes, oĂč les hommes Ă©taient rĂ©gis par des logiques spĂ©cifiques et influencĂ©s par le contexte social et politique de l’époque.

Par consĂ©quent, si les musulmans du passĂ© ont fautĂ©, les principes et les valeurs spirituelles restent immuables; les manquements de ces hommes ne peuvent en aucun cas remettre en cause les finalitĂ©s suprĂȘmes de l’islam, qui demeurent constantes et transcendantes.

* Professeure Ă  l’UniversitĂ© de la Zitouna, Tunis.


Articles de la mĂȘme auteure dans Kapitalis:

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Tunisie │ Le taux de chĂŽmage estimĂ© Ă  15,7 % au 1er trimestre 2025

Au premier trimestre de 2025, la population active en Tunisie s’inscrit en hausse, s’établissant Ă  4 233 000 individus contre 4 179 100 au troisiĂšme trimestre de l’annĂ©e 2024, soit une augmentation de 54 300 individus. 

C’est ce qu’indique l’Institut national de la statistique (INS) dans ses «Indicateurs de l’emploi et du chĂŽmage au premier trimestre 2025».

Cette population se rĂ©partit en 2 899 700 hommes (68,5% de la population active) et 1 333 700 femmes (31,5%).

Cette augmentation correspond Ă  une hausse de 0,2 point de pourcentage du taux d’activitĂ© qui atteint 46,4% de la population en Ăąge de travailler contre 46,2% le troisiĂšme trimestre 2024.

Le nombre des occupĂ©s a augmentĂ© de 57 000 pour s’établir Ă  3 568 900 au premier trimestre de l’annĂ©e 2025 contre 3 511 900 au troisiĂšme trimestre de l’annĂ©e 2024.

Cette population est rĂ©partie inĂ©galement entre les deux sexes : 2 505 500 hommes contre 1 063 500 femmes, soit respectivement 70,2 % et 29,8 % de la population active occupĂ©e.

La rĂ©partition des occupĂ©s selon les secteurs d’activitĂ©s se prĂ©sente comme suit : 54 % dans les services, 20% dans les industries manufacturiĂšres, 12 % dans les industries non manufacturiĂšres et 14% dans l’agriculture et de la pĂȘche.

Baisse du chĂŽmage Ă  15,7% 

Le nombre de chĂŽmeurs s’établit Ă  664500, en baisse de 2 700 par rapport au troisiĂšme trimestre 2024 (667200). Le taux de chĂŽmage diminue pour atteindre 15,7 %, contre 16 % au troisiĂšme trimestre 2024.

Par sexe, le taux de chĂŽmage a lĂ©gĂšrement augmentĂ© pour les hommes, s’établissant Ă  13,6% (contre 13,3 % au T3 2024), tandis qu’il a baissĂ© pour les femmes, passant Ă  20,3 % aprĂšs 22,1 % au T3 2024.

Au premier trimestre 2025, le taux de chĂŽmage des jeunes de 15 Ă  24 ans a reculĂ© pour s’établir Ă  37,7 %, aprĂšs 40,5 % au troisiĂšme trimestre 2024. Cette baisse concerne aussi bien les hommes (38,4 %) que les femmes (36,3 %).

Le taux de chĂŽmage des diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur diminue pour atteindre 23,5 % au premier trimestre de l’annĂ©e 2025 (contre 25 % au troisiĂšme trimestre 2024). Ce taux est de 13,6 % chez les hommes et de 30,7 % chez les femmes.

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Tunisie │La croissance estimĂ©e Ă  1,6% au 1er trimestre 2025

La croissance du produit intĂ©rieur brut (PIB) de la Tunisie en volume, au cours du 1er trimestre 2025, a Ă©tĂ© de 1,6%, par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024, selon les donnĂ©es publiĂ©es ce jeudi 15 mai 2025 par l’Institut national de la statistique (INS).

En glissement trimestriel, c’est-Ă -dire par rapport au quatriĂšme trimestre de 2024, le PIB en volume a diminuĂ© de 0,2%.

Au cours de la mĂȘme pĂ©riode, le secteur agricole a enregistrĂ© une croissance de 7%, performance qui a contribuĂ© Ă  hauteur de 0,59% Ă  la croissance totale, qui est de 1,6%.

La valeur ajoutĂ©e du secteur industriel a augmentĂ© de 0,5% en raison de de la hausse de 6,5% des industries agroalimentaires, alors que le secteur des industries mĂ©caniques et Ă©lectriques s’est accru de 0,8%. Contre une baisse de la valeur ajoutĂ©e du secteur textile, habillement et chaussure (-0,9%) et de celui de la chimie (-2%).

La valeur ajoutĂ©e du secteur de l’énergie, des mines, de l’eau, de l’assainissement et du traitement des dĂ©chets a, quant Ă  lui, augmentĂ© de 0,6% au cours du 1er trimestre 2025 par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024, bĂ©nĂ©ficiant de la reprise enregistrĂ©e dans le secteur de l’extraction du phosphate,

La valeur ajoutĂ©e du secteur minier a augmentĂ© de 12,3%. Alors que celui de l’extraction de pĂ©trole et de gaz naturel a baissĂ© de 4,2%, toujours selon les chiffres de l’INS.

I. B.

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Tunisair projette d’exploiter 14 avions d’ici l’étĂ© 2025

La flotte de Tunisair est passĂ©e de 28 avions en 2010 Ă  18 en 2024, a indiquĂ© le ministre des Transport, Rachid Amri, ajoutant qu’il n’y a aucune intention de vendre cette entreprise publique, mais qu’il existe un plan pour sa restructuration.

Le ministre, qui parlait lors d’une sĂ©ance plĂ©niĂšre de l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP) consacrĂ©e Ă  l’examen de l’accord entre la Tunisie et l’Italie sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire, a affirmĂ© que la compagnie aĂ©rienne tunisienne, en crise depuis plusieurs annĂ©es, prĂ©voit d’exploiter 14 avions d’ici fin mai 2025, alors qu’elle n’exploitait Ă  un moment donnĂ© que 6 ou 7 avions, tandis que les autres Ă©taient clouĂ©s au sol, nĂ©cessitant une maintenance et d’énormes ressources financiĂšres, surtout Ă  un moment oĂč la compagnie Ă©tait endettĂ©e.

M. Amri a annoncĂ© que le ministĂšre des Transports a mis en Ɠuvre un plan visant Ă  augmenter le nombre d’avions opĂ©rationnels Ă  un total de 11, en plus de 3 autres avions actuellement en location, pour atteindre un total de 14 durant la haute saison estivale.

Tunisair commencera Ă  exploiter 12 avions d’ici le 15 mai, a-t-il prĂ©cisĂ©.

Le plan Ă©laborĂ© pour sauver Tunisair, a poursuivi le ministre, repose sur la rĂ©paration du plus grand nombre possible d’avions et leur rĂ©utilisation au sein de sa flotte opĂ©rationnelle. Le processus de diagnostic d’un moteur d’avion coĂ»te entre 40 000 et 50 000 dollars, ce qui nĂ©cessite davantage de ressources financiĂšres pour les opĂ©rations de maintenance.

Les quatre appareils restants de la flotte de 18 appareils seront opĂ©rationnels d’ici la fin de cette annĂ©e, a-t-il ajoutĂ©.

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Tunisie │ Hammamet accueille le semi-marathon One Run  

Le 24 mai 2025, Hammamet accueillera pour la premiĂšre fois le plus grand semi-marathon du monde, One Run, organisĂ© par la Hero League. Quelque 500 Tunisiens et invitĂ©s participeront Ă  cet Ă©vĂ©nement sportif organisĂ© avec le soutien de la FĂ©dĂ©ration tunisienne d’athlĂ©tisme (FTA).

Les participants auront le choix entre quatre distances : 1 km, 5 km, 10 km et 21,1 km. Les parcours seront tracĂ©s le long des rues centrales, passant par les principaux sites touristiques. Le site archĂ©ologique de Pupput accueillera le dĂ©part et l’arrivĂ©e, ainsi que la fan zone, et toutes les distances dĂ©buteront Ă  cet endroit. De lĂ , les parcours longeront la zone touristique de la ville.

Le semi-marathon One Run est ouvert Ă  tous. C’est une occasion unique de passer un week-end actif en famille ou entre amis, ou de rencontrer des personnes partageant les mĂȘmes idĂ©es.

Les participants pourront participer à un événement international de course à pied, vivre leur premiÚre course officielle ou établir un record personnel.

Le mĂȘme jour, plus de 180 000 personnes participeront dans toutes les rĂ©gions de Russie, oĂč l’évĂ©nement se tiendra pour la 9e fois sous le nom de «ZaBeg.RF».

En outre, environ 40 000 coureurs d’autres pays, dont BahreĂŻn, le Bangladesh, la BiĂ©lorussie, le BrĂ©sil, le Qatar, la Chine, l’Égypte, l’Inde, la Jordanie, le Kirghizistan, la Malaisie, le NĂ©pal, le Pakistan, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Serbie, le Tadjikistan, le Chili, le Liban, l’ArmĂ©nie, la Tunisie, le Venezuela, l’OuzbĂ©kistan, le Kazakhstan et d’autres, participeront Ă©galement Ă  l’évĂ©nement.

Lien de la course.

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KaĂŻs SaĂŻed │ «La Tunisie  n’est pas gouvernĂ©e par les rĂ©seaux sociaux»

«L’État tunisien est gouvernĂ© par ses lois et ses institutions, et non par des publications sur les rĂ©seaux sociaux», a lancĂ© KaĂŻs SaĂŻed, retournant ainsi Ă  ses auteurs cette critique qui lui est souvent faite par ses opposants sur ces mĂȘmes rĂ©seaux sociaux.

Le prĂ©sident de la rĂ©publique, qui parlait lors de la cĂ©rĂ©monie de prestation de serment du nouveau gouverneur de Ben Arous, Abdelhamid Boukaddida, mercredi 14 mai 2024, au Palais de Carthage, a ajoutĂ© que ces publications «sont prĂ©parĂ©es depuis l’étranger avec des relais Ă  l’intĂ©rieur du pays», Ă©voquant, au passage, la thĂšse du complot ourdi de l’étranger avec des complicitĂ©s locales dont il n’a de cesse d’accuser ses opposants, dont beaucoup sont dĂ©jĂ  incarcĂ©rĂ© et poursuivis en justice pour
 «complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’Etat».

«La Tunisie est unie, toutes ses institutions doivent Ɠuvrer en harmonie selon la politique dĂ©finie par le prĂ©sident de la rĂ©publique dans le cadre de sa fonction exĂ©cutive, et conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation et Ă  la constitution», a aussi dĂ©clarĂ© SaĂŻed, au cas oĂč certains responsables publics n’ont pas bien saisi la portĂ©e hyper-prĂ©sidentielle de la Loi fondamentale qu’il avait fait promulguer lui-mĂȘme en 2022.

«Ceux qui agissent Ă  rebours de cette vision devront cĂ©der leurs places Ă  des personnes dignes de la responsabilitĂ© de hisser haut le drapeau tunisien et de servir les Tunisiens dans l’équitĂ©, loin du favoritisme et des tentatives de dĂ©stabilisation», a encore soulignĂ© SaĂŻed.

«Notre pays est un État indĂ©pendant, oĂč la souverainetĂ© appartient au peuple. Et ceux qui s’opposent Ă  la volontĂ© du peuple seront relĂ©guĂ©s pour trahison et tentative de diviser l’État», a encore martelĂ© le chef de l’Etat, en appelant le nouveau gouverneur Ă  traiter tous les citoyens sur un pied d’égalitĂ© et conformĂ©ment Ă  la loi.  Il a aussi soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de «libĂ©rer la Tunisie de ceux qui complotent contre elle, tant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur».

Il a, par la mĂȘme occasion, donnĂ© ses instructions pour prendre les mesures nĂ©cessaires contre les lobbies et les intrus qui se sont infiltrĂ©s dans l’administration.

«La Tunisie appartient aux Tunisiens, et ceux qui veulent la ramener en arriÚre se leurrent, malgré les pages qui diffusent des rumeurs, qui ne trompent plus un peuple déterminé à poursuivre la marche de la libération nationale», a-t-il dit.

I. B.

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