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Tunisie | Sans stabilité, il n’y aura pas de relance de l’investissement

Alors que l’Europe, son principal partenaire et investisseur, s’enfonce dans une crise socio-économique profonde nécessitant la recherche d’alternatives économiques crédibles, durables et non idéologiques, la Tunisie devra œuvrer à projeter une image de stabilité et la traduire durablement dans la réalité.

Elyes Kasri *

On entend parler de temps à autre de fermetures d’usines étrangères installées en Tunisie et d’autres opérateurs étrangers y prospectant des opportunités d’investissement, dans l’attente d’une éventuelle et souhaitée concrétisation.

Ma modeste expérience de quelques décennies de diplomatie économique et même de direction, pendant près de quatre ans, du bureau de promotion des investissements extérieurs à Washington (API avant la création de la Fipa) me font penser qu’en dépit de ses nombreux avantages comparatifs, malheureusement en constante érosion depuis deux décennies, en commençant par la fin du règne de Ben Ali pour en arriver à la transe révolutionnaire aux relents anticapitalistes, l’élément le plus dissuasif pour tout investisseur étranger en Tunisie, dans un monde en phase de fluidité et d’incertitudes exceptionnelles, est l’opacité qui plane sur l’avenir de notre voisinage et surtout sur l’avenir de la Tunisie même tant du point de vue réglementaire, fiscal que sociopolitique.

Un «génie» tunisien de la gouvernance avait déclaré que le capital est «jabene» (lâche) **. Malgré tous ses errements et défauts, ce politicien avait mis le doigt sur un facteur fondamental pour tout investisseur étranger, à savoir la phobie de l’incertitude et l’exigence de stabilité et de prévisibilité.

Alors que l’Europe, son principal partenaire et investisseur, s’enfonce dans une crise socio-économique profonde nécessitant la recherche d’alternatives économiques crédibles, durables et non idéologiques, la Tunisie devra œuvrer à projeter une image de stabilité et la traduire durablement dans la réalité.

Ce n’est qu’à cette condition qu’elle pourra espérer regagner l’attractivité qu’elle a pu avoir à une certaine époque et probablement mieux avec un modèle socio-économique viable et prometteur de prospérité durable pour tous les opérateurs, nationaux et étrangers.

* Ancien ambassadeur.

** L’ancien Premier ministre islamiste Hamadi Jebali (2011-2013).

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Les guerres ne tombent pas du ciel, les sociétés les fabriquent  

Dans cette tribune, l’auteure, psychanalyste, réagit à l’article de Sadok Zerzeri «La 3e guerre mondiale ou quand l’histoire se répète». Pour elle, les conflits armés ne naissent pas du jour au lendemain; ils mûrissent longtemps dans l’inconscient collectif. Aussi la véritable paix se construit-elle d’abord dans les esprits : l’empathie sociale, l’éducation, la culture, le dialogue et le débat contradictoire.  (Ph. Demeter de Walid Zouari, 130*150, 2025).

Manel Albouchi *

À travers l’histoire, les guerres n’ont jamais surgi par hasard  : elles sont l’aboutissement d’un lent processus intérieur, à l’échelle collective. Dans les sociétés, comme dans les individus, des émotions profondes (peurs, humiliations, frustrations, blessures identitaires) s’accumulent silencieusement et agissent comme des braises sous la cendre : elles semblent éteintes, mais peuvent raviver l’incendie au moindre souffle. Car avant la guerre, il y a toujours l’incendie «psychique».  

La psychologie des foules, mise en lumière par Gustave Le Bon (1895), montre que sous certaines conditions (crise économique, perte de repères, peur de l’avenir) l’individu cesse de penser par lui-même. Pris dans la masse, il devient plus suggestible, plus impulsif, perdant son discernement rationnel. 

Sigmund Freud, dans Psychologie collective et analyse du moi (1921), approfondit cette idée : quand l’individu s’identifie à un leader ou à un idéal collectif, il suspend son propre sens critique. Le surmoi (l’instance morale qui nous freine intérieurement) est comme absorbé par le groupe, libérant des pulsions archaïques souvent régressives, violentes, irrationnelles.  

Des bombes émotionnelles à retardement  

Dans toute société, les émotions individuelles ne restent jamais isolées : elles s’agrègent, se propagent, se renforcent mutuellement : une contagion émotionnelle. 

Quand la peur, la colère, la haine ou l’humiliation se multiplient sans être traitées, elles forment des dynamiques psychiques collectives, de véritables bombes émotionnelles à retardement. 

Daniel Kahneman (2011), dans Système 1 Système 2, montre que sous l’effet de la polarisation cognitive, les groupes humains ont tendance à radicaliser leurs croyances et leurs émotions, en rejetant toute pensée nuancée. 

Les réseaux sociaux modernes amplifient ce phénomène : ils enferment chacun dans des bulles émotionnelles qui renforcent les divisions. 

Pour Carl Gustav Jung (1959), l’inconscient collectif contient des archétypes puissants (le héros, l’ennemi, la guerre, le sacrifice) qui peuvent resurgir à l’échelle collective dès que les tensions émotionnelles atteignent un certain seuil. Quand ces charges affectives saturent l’espace psychique sans trouver d’issue civilisée (dialogue, réforme, sublimation artistique…), la pression devient insupportable. La société explose alors sous forme de révoltes, de guerres ou de chutes brutales d’institutions. Ces dynamiques sont largement inconscientes, ce qui les rend d’autant plus dangereuses.  

Quand les civilisations s’autodétruisent  

L’effondrement d’une civilisation ne se produit jamais brutalement : il est presque toujours précédé d’une lente érosion psychique collective. 

À mesure que les tensions internes (sociales, morales, émotionnelles) grandissent sans trouver de réponse adaptée, la structure même de la société se fragilise de l’intérieur, jusqu’à s’effondrer sous son propre poids. Ce processus est notamment décrit par Michel Onfray dans son ouvrage Décadence

La chute de Rome est la conséquence d’une désagrégation intérieure : perte de valeurs fondatrices, corruption, désillusion collective, incohérence entre l’idéal romain et la réalité vécue. L’empire ne s’est pas écroulé en un jour et sa chute de Rome n’est pas seulement due aux invasions extérieures. La corruption, la perte de repères, la dissonance entre l’idéal civique romain (vertu, devoir, honneur) et la réalité quotidienne ont lentement miné la cohésion interne. Les «barbares» n’ont fait que pousser un édifice déjà pourri de l’intérieur. 

Les Croisades, derrière le vernis religieux, ont servi de soupape psychologique. Plutôt que d’affronter les tensions internes (surpeuplement, conflits de pouvoir, pauvreté), l’Europe a projeté sa violence vers l’extérieur, en la justifiant par une cause sacrée. C’est un mécanisme inconscient de projection : l’ennemi devient le miroir de nos propres tensions. 

La révolution française de 1789 n’est pas née d’un simple caprice politique. Des décennies d’injustices, de frustrations et d’humiliations avaient saturé l’inconscient collectif français. Faute de réformes réelles pour libérer ces tensions, la violence est devenue l’issue inévitable. 

S’agissant des deux guerres mondiales, Freud y a vu l’expression tragique de la pulsion de mort (Thanatos) à l’échelle collective. Montée des nationalismes, sentiments d’humiliation (notamment en Allemagne après 1918), la crise économique, et les replis identitaires ont alimenté une dynamique d’autodestruction. Incapables de sublimer leur souffrance (par l’art, la pensée, ou la réforme sociale), les sociétés ont bifurqué vers l’auto-anéantissement. 

En résumé, quand une civilisation échoue à traiter ses blessures internes, elle prépare elle-même les conditions de son effondrement. L’ennemi extérieur n’est souvent que l’ultime révélateur d’un processus d’autodestruction déjà enclenché.  

Fabriquer la haine en temps réel à l’ère numérique  

Cela a commencé avec la télévision. Puis avec l’avènement des réseaux sociaux, les dynamiques émotionnelles collectives sont entrées dans une phase d’accélération sans précédent. Chaque émotion, chaque indignation, chaque peur trouve un écho immédiat et démultiplié, créant un climat émotionnel instable et inflammable. 

En plus les réseaux sociaux fragmentent le temps de concentration et privilégient l’instantanéité émotionnelle sur la réflexion critique. 

Comme le montre Kahneman, le système 1 (pensée rapide, impulsive) est sollicité en permanence, au détriment du Système 2 (pensée lente, réfléchie). Le résultat : des réactions impulsives, jugements hâtifs, montée rapide des affects négatifs. 

Les algorithmes privilégient les contenus qui suscitent colère, peur, indignation, car ces émotions captent davantage l’attention et favorisent l’engagement. La haine est devenue un carburant économique. 

L’exemple de Donald Trump est emblématique : son succès n’est pas seulement politique, il est affectif. Il a capté et amplifié des frustrations profondes, liées à la peur du déclin, à la nostalgie d’un âge d’or perdu, au sentiment d’exclusion des classes populaires. Les réseaux sociaux ont servi d’amplificateurs de ces ressentis, créant une polarisation émotionnelle extrême. 

Les Égrégores (bien illustrés dans la toile Demeter de Walid Zouari), un terme que j’empreinte au langage symbolique, sont des entités psychiques formées par l’union d’émotions et de pensées collectives. 

Aujourd’hui, les réseaux sociaux fabriquent des égrégores instantanés, véritables masses émotionnelles autonomes, capables d’orienter des élections, de déclencher des émeutes, voire d’initier des guerres culturelles. 

En bref, l’ère numérique a transformé la psychologie collective : ce qui autrefois mettait des années à fermenter explose désormais en quelques jours. La fabrication de la haine est devenue un processus technique, industriel et algorithmique.  

Tunisie : des bombes émotionnelles à retardement

La Tunisie n’échappe pas à ces dynamiques psychiques collectives. Depuis 2011, le pays vit dans un état émotionnel instable, oscillant entre espoir, déception, colère et nostalgie d’un ordre perdu.

Derrière l’apparente résilience du peuple tunisien, des frustrations profondes s’accumulent : chômage, injustice sociale, perte de repères, sentiment d’abandon par les élites. Ce sont autant de bombes émotionnelles à retardement, prêtes à exploser si elles ne trouvent pas de voies d’expression pacifiques. 

Les réseaux sociaux où les Tunisiens sont très actifs amplifient quotidiennement l’anxiété collective, à travers des flux constants de scandales, de discours haineux, de théories du complot. Ici aussi, l’attention est fragmentée, les affects négatifs dominent, et la réflexion est souvent court-circuitée. 

Aujourd’hui, la Tunisie peine à construire un récit national positif post-révolution. L’absence d’un projet mobilisateur laisse place au repli identitaire, à la nostalgie d’un passé idéalisé ou à la méfiance généralisée. Comme dans l’histoire de Rome ou dans l’exemple d’autres révolutions étudiées, l’effritement de l’imaginaire commun est un signe précurseur de dangers plus profonds. 

Toutes les tensions ne finissent pas en guerre 

Heureusement, toutes les tensions collectives ne débouchent pas sur la destruction. Lorsqu’une société est capable de nommer ses blessures, de penser ses fractures et d’offrir des espaces d’expression, les tensions peuvent être sublimées plutôt que refoulées ou projetées sous forme de violence.

Sublimer signifie transformer une énergie émotionnelle brute (colère, peur, frustration) en création constructive : en revendications politiques menant à des réformes, en débats publics qui renforcent la cohésion sociale, en mouvements artistiques ou culturels qui permettent d’élaborer la souffrance collective. 

Mais lorsque les mécanismes de régulation comme l’éducation libre, le dialogue social sincère et les institutions justes, s’affaiblissent ou s’effondrent, l’espace symbolique disparaît, et la violence devient le langage par défaut. C’est alors que les sociétés glissent vers la radicalisation, le conflit, ou l’autodestruction. 

Michel Onfray montre bien comment une civilisation, en perdant ses fondements spirituels, moraux et esthétiques, devient incapable de transformer ses tensions autrement que par la destruction. 

Sublimer ou exploser ? C’est ça la vraie question.  

Le véritable front : l’esprit collectif 

Le véritable champ de bataille n’est pas uniquement physique; il est avant tout psychique et émotionnel. 

Pour comprendre (et prévenir) les guerres, il faut aller au-delà des apparences : il faut analyser les émotions collectives, les croyances, les frustrations sociales qui s’accumulent sous la surface. Les conflits armés ne naissent pas du jour au lendemain; ils mûrissent longtemps dans l’inconscient collectif. 

Ainsi, pour prévenir la guerre, il ne suffit pas d’agir sur les lois ou les territoires : il faut éduquer, renforcer l’empathie sociale, et enseigner une pensée critique qui permette d’identifier et de désamorcer les dérives émotionnelles et idéologiques. 

La véritable paix se construit d’abord dans les esprits. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

Sources :

Sigmund Freud (1920). Au-delà du principe de plaisir. Payot. 

Gustave Le Bon (1895). Psychologie des foules. Flammarion. 

Carl Gustav Jung (1959). Psychologie de l’inconscient. Le livre de poche.  

Daniel Kahneman (2011). Système 1 Système 2 les deux vitesses de la pensée. Flammarion. 

Michel Onfray (2017) Décadence. Flammarion.  

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Vent de panique parmi les géants américains de la technologie!

Sale temps pour les géants américains de la technologie. Un procès se déroule actuellement contre Meta, qui risque de se faire amputer d’Instagram et de WhatsApp, et un autre s’ouvrira, dans les jours à venir, contre Google. Ces procès peuvent mener au démantèlement de ces deux entreprises pour pratiques antitrust. Les enjeux sont grands et de vives inquiétudes s’expriment sur les conséquences. Les experts estiment que les États-Unis s’exposent à des pertes économiques et, in fine, leur  puissance sera endommagée et ils perdront la course technologique.

Imed Bahri  

Dans un contexte de concurrence technologique mondiale croissante, la dissolution de grandes entreprises américaines pour des motifs antitrust menace de saper le leadership américain et de donner à la Chine l’occasion de dominer la scène technologique.

Dans une analyse publiée dans The National Interest, l’ambassadeur Robert O’Brien, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis et président d’American Global Strategies, considère que les États-Unis doivent veiller à ce que leurs plus grandes entreprises technologiques restent compétitives sur la scène mondiale. 

La Federal Trade Commission (FTC), qui fait partie de l’héritage de l’ancien président américain Joe Biden, a commencé son procès antitrust contre Meta (ex-Facebook). Désormais, le spectre de la dissolution de l’entreprise plane, notamment en l’obligeant à vendre Instagram et WhatsApp.

O’Brien affirme que même si l’objectif déclaré de ces actions est de freiner les pratiques monopolistiques et de promouvoir la concurrence, l’approche du comité menace de porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis, à leur force économique et au leadership technologique mondial du pays.

O’Brien soutient qu’à une époque où les États-Unis sont engagés dans une concurrence féroce avec la Chine pour la suprématie technologique, le démantèlement de l’une des entreprises innovantes les plus prospères du pays serait une victoire stratégique pour Pékin. De plus, une telle décision serait en conflit avec le programme commercial du président Donald Trump qui se concentre sur le renforcement de la résilience de l’économie américaine.

La Commission fédérale du commerce devrait donc reconsidérer sa stratégie avant qu’elle ne cause des dommages durables aux États-Unis.

La suprématie technologique américaine menacée  

Meta, qui possède un certain nombre d’applications telles que Facebook, Instagram et WhatsApp, est l’une des entreprises les plus innovantes d’Amérique. Ensemble, ces plateformes servent des milliards d’utilisateurs dans le monde entier, offrant des moyens de communication sans précédent tout en contribuant au commerce et au rayonnement culturel. Instagram, que la société a acquis en 2012 pour 1 milliard de dollars, et WhatsApp, qu’elle a acquis en 2014 pour 19 milliards de dollars, ont tous deux prospéré sous la direction de Meta.

La compétition technologique entre les États-Unis et la Chine est la course scientifique la plus importante de notre époque dont dépend la sécurité nationale américaine. Contrairement à la Chine, qui s’appuie sur des entreprises publiques et des projets de recherche gouvernementaux massifs, les États-Unis s’appuient presque entièrement sur des entreprises du secteur privé pour suivre cette course.

Les principales entreprises technologiques américaines, telles que Meta, sont essentielles pour maintenir l’avance des États-Unis dans le développement des technologies du futur, à un moment où la Chine investit agressivement pour dépasser les États-Unis. O’Brien affirme que forcer Meta à vendre Instagram et WhatsApp fragmenterait sa portée mondiale et donnerait aux entreprises chinoises comme ByteDance et Tencent un avantage décisif.

Ces deux dernières entreprises bénéficient du soutien du gouvernement chinois et ne sont pas confrontées à un démantèlement forcé, ce qui leur permet de dominer les marchés mondiaux, laissant les États-Unis derrière en termes d’innovation et d’influence.

Taxes, réglementations et amendes antitrust

O’Brien explique que les plateformes de Meta ne sont pas seulement des réseaux sociaux, ils constituent une infrastructure vitale pour la recherche et le développement et un moyen de promouvoir les valeurs américaines.

La dissolution de Meta enverrait également un signal au monde selon lequel les entreprises technologiques américaines sont des cibles même dans leur propre pays. Cela encouragerait des réglementations plus strictes à l’étranger, telles que des taxes sur les services numériques et des exigences de divulgation forcée des données, qui épuiseraient les ressources des entreprises technologiques américaines et pas seulement de Meta. La prolifération des taxes, réglementations et amendes antitrust entravera la capacité de l’Amérique à innover car les pertes de revenus dues au démantèlement et aux sanctions réduisent les investissements dans les technologies. La recherche et le développement à grande échelle ralentiront dans des domaines tels que l’intelligence artificielle qui alimente les systèmes de défense, les technologies quantiques qui sécurisent les communications et les réseaux 5G qui soutiennent la résilience économique et militaire.

En cherchant à démanteler Meta, le message envoyé aux organismes responsables de la réglementation à Bruxelles et ailleurs est clair: c’est une «saison ouverte» contre les plus grandes entreprises américaines. Cette approche porte atteinte à la politique commerciale America First (L’Amérique d’abord) du président Trump, envoyant par exemple un message à l’Union européenne (UE) selon lequel toute perte subie en raison des tarifs douaniers américains élevés peut être simplement compensée par «l’autre poche de l’Oncle Sam» en poursuivant les grandes entreprises technologiques américaines par le biais de poursuites antitrust.

En revanche, les géants technologiques chinois progresseront sans de telles restrictions, dominant les marchés et établissant des normes techniques mondiales. Les applications chinoises comme WeChat et Douyin vont atteindre le sommet de la scène mondiale. L’UE et d’autres organismes de réglementation ne tentent cependant pas d’interférer dans les affaires des entreprises chinoises. 

Les partisans du démantèlement de Meta affirment que sa taille massive étouffe la concurrence mais cette affirmation ignore le contexte plus large. L’arène technologique n’est pas un jeu à somme nulle confiné aux frontières des États-Unis mais un champ de bataille mondial. Instagram et WhatsApp n’ont pas dépéri sous la direction de Meta. Bien au contraire, ils ont prospéré, ont surpassé leurs concurrents et ont innové à grande échelle. Même des concurrents plus petits comme Snapchat, Signal et Telegram sont présents et en pleine croissance. Quant au TikTok chinois, il est un géant à part entière prouvant que la taille de Meta n’entrave pas l’existence d’un marché dynamique.

Pour O’Brien, la véritable menace pour la concurrence n’est pas Meta mais les géants technologiques chinois soutenus par leur État car selon lui ils ne font l’objet d’aucune surveillance antitrust. 

O’Brien estime que ce démantèlement punitif du leadership technologique américain n’a rien à voir avec la dissolution de Bell dans les années 1970 dont rêvent certains bureaucrates de la Commission fédérale du commerce. Il s’agit plutôt d’une stratégie erronée qui conduira les États-Unis à perdre la course technologique face à leurs plus grands adversaires. Les États-Unis doivent maintenir la capacité de leurs principales entreprises technologiques à être compétitives à l’échelle mondiale. Dans l’intérêt de la sécurité nationale, de la vitalité économique et de la mise en œuvre du programme America First de Trump, la FTC devrait abandonner cette campagne de démantèlement. Il conclut: «Le leadership de l’Amérique en matière de technologie est la source de sa force  Préservons-le, ne le perdons pas».

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France | Meurtre dans une mosquée du Gard

Un drame choquant a eu lieu ce week-end dans le département du Gard, dans le sud de la France, lorsqu’un homme a été agressé à l’arme blanche et tué en pleine prière dans une mosquée. L’attaque, d’une violence rare, suscite une forte émotion, non seulement en France mais aussi au-delà.

L’agression s’est produite à la mosquée de La Grand-Combe, une petite ville du Gard. La victime, un homme âgé d’une trentaine d’années, a été tuée sur place malgré l’arrivée rapide des secours.

Le suspect, un individu d’une quarantaine d’années, a été interpellé immédiatement après l’attaque. Selon les autorités françaises, cet homme ne semblait pas avoir de lien direct avec la communauté musulmane locale et aurait des antécédents psychiatriques.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a rapidement réagi en exprimant sa consternation et a ordonné un renforcement immédiat de la sécurité autour des mosquées de tout le pays. Bien que la nature exacte de l’attaque reste à établir, la piste d’un acte motivé par la haine religieuse n’est pas écartée. D’autant plus que le tueur à lâché une phrase hostile à l’islam et aux musulmans dans la vidéo qu’il a tournée alors que sa victime agonisait. Les autorités françaises ont annoncé qu’une enquête serait menée pour déterminer les véritables raisons de cette agression.

Un climat de méfiance et de violence

En France, des rassemblements de solidarité sont prévus dans plusieurs villes, notamment à Paris et à Lyon, où des citoyens de toutes confessions se rassembleront pour rendre hommage à la victime et affirmer leur rejet de la violence. La communauté musulmane a exprimé son soutien à la famille de la victime tout en appelant à un calme absolu et à une réflexion collective.

Cet assassinat survient dans un climat tendu en France, marqué par une série d’attaques contre des lieux de culte musulmans ces dernières années. La montée de l’islamophobie, couplée à des discours politiques polarisés, nourrit un environnement de méfiance et de violence. Si cet incident s’avère isolé, il n’en reste pas moins un signal inquiétant de montée des tensions religieuses en France.

Djamal Guettala

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Un Tunisien soupçonné de sorcellerie décède dans une prison libyenne

Un ressortissant tunisien est décédé en détention dans lest de la Libye, plusieurs mois après avoir été arrêté par les forces loyales à Khalifa Haftar, a rapporté une organisation de défense des droits humains.

Fathi Mahmoud Al-Zairi, 66 ans, a été arrêté le 4 novembre 2024 devant sa boutique à Syrte. Selon l’organisation Libyan Crimes Watch, il est décédé le 4 avril 2025 à la prison de Kuwaifiya à Benghazi.

Sa famille a été informée de son décès par un appel téléphonique des forces de Haftar. Son corps a ensuite été transféré au centre médical de Benghazi et enregistré sous un nom anonyme.

L’organisation a qualifié cette arrestation d’arbitraire et a indiqué qu’elle s’inscrivait dans le cadre d’une vaste opération de répression lancée en octobre 2024, au cours de laquelle plus de 50 personnes ont été arrêtées pour des allégations de «pratique de la sorcellerie».

Entre novembre 2024 et février 2025, l’organisation affirme avoir documenté la mort de quatre personnes en détention – dont une femme et deux hommes affiliés à des ordres religieux soufis – à la suite d’arrestations similaires.

L’organisation de défense des droits humains a imputé aux autorités du gouvernement parallèle basé à l’est du pays ce qu’elle a qualifié de grave violation du droit international des droits humains. Elle a exhorté le procureur général à ouvrir immédiatement une enquête et à traduire les responsables en justice, conformément aux normes d’un procès équitable.

Elle a également appelé les autorités de l’est de la Libye à mettre fin à l’utilisation des lois anti-sorcellerie comme outil de répression et à garantir la protection des personnes contre la discrimination fondée sur les convictions, conformément aux conventions internationales relatives aux droits humains.

I. B. (d’après The Libya Observer)

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Une avocate tuée et brûlée à Manouba

Les enquêteurs ont réussi à identifier la femme dont le corps a été retrouvé complètement brûlé hier soir, samedi 26 avril 2025, au niveau du canal des eaux du nord, derrière le complexe sportif de Manouba, à l’ouest de Tunis.

Selon l’enquête effectuée par la police technique et scientifique, il s’agirait d’une avocate connue dans la délégation d’Oued Ellil (M. M.).

Une source sécuritaire a affirmé ce dimanche à l’agence Tap que le corps de la victime avait été confié aux services de la médecine légale de l’hôpital Charles-Nicole de Tunis afin de découvrir les circonstances exactes de la mort, la piste du crime étant privilégiée étant donné que les enquêteurs ont découvert des traces de sang et des vêtements brûlés au domicile de la victime.

Le 3e procureur de la république auprès du tribunal de première instance de Manouba a confié l’enquête à la Garde nationale de la région.   

I. B.

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BEI | 20 ans d’engagement financier en Tunisie

Au cours de sa visite à Tunis, les 28 et 29 avril 2025, le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Ioannis Tsakiris, signera de nouveaux accords de financement, soutenant des projets stratégiques en Tunisie.

Cette visite marque aussi les 20 ans de présence active de la BEI en Tunisie, confirmant son rôle clé dans le développement économique et social du pays.

La BEI considère que cette visite représente une étape importante dans le renforcement du partenariat avec la Tunisie, notamment dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’environnement, de l’innovation et du développement durable.

Il s’agit de la deuxième visite de Tsakiris dans notre pays, depuis sa prise de fonction, après sa participation au Forum de l’investissement de Tunis, en juin 2024.

Le programme prévoit, également, des visites de terrain sur plusieurs projets soutenus par la BEI, notamment l’aéroport d’Enfidha –le premier projet de partenariat public-privé en Tunisie– ainsi que le Pôle technologique de Sousse, qui contribue à renforcer la compétitivité du pays dans les secteurs émergents.

Cette visite coïncidera, également, avec la célébration du 20ᵉ anniversaire de l’ouverture du bureau de la BEI en Tunisie.

Tsakiris a récemment affirmé que son institution accorde une priorité particulière à la Tunisie dans la région du voisinage sud, soulignant que «ces nouveaux accords traduisent la volonté du groupe de continuer à soutenir les priorités du gouvernement tunisien dans les domaines de la transition énergétique, de la résilience climatique et du développement social».

Depuis 2017, la BEI a mobilisé plus de 1,8 milliard d’euros pour appuyer des projets structurants en Tunisie, principalement dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement, des transports, de l’éducation, de la transition énergétique et du soutien au secteur privé.

Partenaire stratégique de la Tunisie depuis plus de 40 ans, la BEI finance des projets d’infrastructure majeurs et soutient les entreprises ainsi que les collectivités locales.

En 2024, la BEI a accordé à la Tunisie plus de 415 millions d’euros (environ 1 372,22 millions de dinars) pour financer des projets stratégiques dans des secteurs clés.

Depuis 1979, la BEI a investi en Tunisie près de 7,46 milliards d’euros (environ 24,66 milliards de dinars) pour financer 138 projets d’infrastructure, de modernisation des écoles et pour soutenir le secteur privé dans la création d’emplois et la stimulation de la croissance économique.

Avec Tap.

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Tunisie | La BM prévoit une croissance de 1,9% en 2025 et 1,6 % en 2026

Un accord de financement de 96,1 millions d’euros, soit l’équivalent de 319,3 millions de dinars, pour l’appui de l’enseignement supérieur, a été signé par le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, et le directeur du bureau de la Banque mondiale (BM) à Tunis, Alexandre Arrobbio.

Le crédit a été signé hier, samedi 26 avril 2025, en marge des Spring Meetings du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), à Washington, en présence de Ousmane Dione, vice-président de la BM pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et l’ambassadrice de la Tunisie aux Etats-Unis, Hanène Tejouri Bessassi.  Il sera payable à 28 ans, avec une période de grâce de 8 ans.

Sur un autre plan, la BM prévoit une croissance économique en Tunisie de 1,9 % en 2025 et de 1,6% en 2026, dans son rapport sur la situation économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, publié le 23 avril courant.

Selon ce rapport intitulé «Changer de vitesse : le secteur privé comme moteur de la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord», cette croissance devrait être soutenue par le secteur agricole qui connaîtra un rebond en 2025, sous l’hypothèse d’une amélioration des précipitations.

Pour ce qui est du taux d’inflation, il devrait baisser à 5,5% en 2025 et à 5% en 2026, contre 7% en 2024.

Pour rappel, le rapport sur les «Perspectives de l’économie mondiale, avril 2025», publié le 22 avril courant par le Fonds monétaire international (FMI), prévoit que la croissance en Tunisie devrait se situer à 1,4% en 2025 et 2026 et le taux d’inflation baisser de 7% en 2024 à 6,1% en 2025, avant de remonter à 6,5% en 2026.

Dans les pays importateurs de pétrole comme la Tunisie, la BM estime que les prévisions de la croissance restent assombries par un niveau élevé d’incertitude, alimentée par les conflits en cours, les chocs climatiques extrêmes, les fluctuations des marchés pétroliers et l’évolution de la conjoncture politique mondiale.

Cette incertitude est aggravée par l’impact potentiel des dynamiques commerciales volatiles sur la croissance et l’inflation à l’échelle mondiale. Le rapport souligne, par ailleurs, que les conflits risquent de compromettre des décennies de progrès économique, avec des effets durables sur le développement.

A l’échelle régionale, la BM table sur une croissance modeste de 1,9 % en 2024, suivie d’une progression modérée à 2,6% en 2025. Ces perspectives restent soumises à une grande incertitude en raison de l’évolution rapide de l’environnement mondial.

I. B.

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L’Asie-Pacifique danse sur un volcan

L’Inde, le Pakistan et la Chine ont d’importants contentieux frontaliers et territoriaux et nourrissent de profonds griefs mutuels. Ils semblent avoir le doigt sur la gâchette avec la nuance de taille qu’il s’agit de puissances nucléaires.

Elyes Kasri *

Regain de tension et bruit de bottes entre la Chine, l’Inde et le Pakistan. Après une Europe saignée à blanc et reléguée à un statut géostratégique périphérique, la zone Asie-Pacifique annonce les tensions et conflits du XXIe siècle avec en filigrane la course au leadership mondial entre la Chine en pleine ascension et les Etats-Unis d’Amérique, puissance en repli, tiraillée entre l’exceptionnalisme et l’isolationnisme.

Cette tension qui est montée d’un cran à la suite du duel douanier entre Pékin et Washington et la récente visite, le 21 avril 2025, du vice président américain J. D. Vance en Inde [actuellement dirigé par l’hypernationaliste et islamophobe Narendra Modi, Ndlr], pourrait déraper en un conflit armé généralisé et même nucléaire.

Après la série d’escarmouches douanières et économiques et les tensions et passes d’armes entre comparses et alliés respectifs, les principaux protagonistes de la course au leadership mondial pourraient en arriver à en découdre directement.

Je me rappelle en 2002, lorsque j’étais en poste à New Delhi, au pic de la tension entre l’Inde et le Pakistan, les compagnies aériennes annulaient progressivement leurs vols sur les deux pays qui s’engageaient entretemps dans une comptabilité macabre de ce qui resterait de leur population et de celle de la partie adverse après une attaque nucléaire.

L’Inde, le Pakistan et la Chine ont d’importants contentieux frontaliers et territoriaux et nourrissent de profonds griefs mutuels. Ils semblent avoir le doigt sur la gâchette avec la nuance de taille qu’il s’agit de puissances nucléaires.

* Ancien diplomate.

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Pourquoi LFI est la cible d’une campagne de haine en France?

Il y a aujourd’hui dans les médias français une véritable campagne de haine contre le SEUL parti de gauche en France, La France Insoumise (LFI) et contre son leader Jean-Luc Mélenchon.

Lahouari Addi *

Les médias en France veulent l’abattre non pas parce qu’il est de gauche, mais parce qu’il a une position claire sur le génocide à Gaza.

L’autre raison de la peur de la droite en France est que le parti de Mélenchon fasse élire en nombre des Français des banlieues populaires. LFI est en effet susceptible de remporter les municipalités des banlieues populaires en 2026, ce qui ferait entrer au Sénat un grand nombre d’élus aux noms qui font mal aux oreilles: «le sénateur Noreddine a voté contre le projet de loi…, le sénateur Mouloud critique le gouvernement sur sa politique en Afrique… le sénateur Ahmed déclare que la France devrait user de son droit de véto pour…»

Bruno Retailleau [ministre de l’Intérieur qui pâture sur les terres de l’extrême droite, Ndlr], Marine Le Pen [leader du Front national, Ndtl] et la gauche caviar ont des cauchemars à ce sujet.

Ce qui est reproché à LFI c’est de vouloir intégrer les populations des banlieues populaires dans les institutions françaises, ce qui risque de mettre fin à la politique de l’indigénat. La gauche caviar cherchait à cacher la situation néocoloniale des banlieues en créant des associations bidon comme «Touche pas mon pote» et «Ni putes ni soumises». Avec LFI, les Français des banlieues populaires dirigeront des municipalités, feront entendre leurs voix à l’Assemblée nationale et au Sénat. C’est cette fonction tribunicienne de LFI que craignent la droite et la gauche molle qui n’a rien de socialiste, ni même de réformiste.

Hier, c’était la peur de l’ouvrier dont on disait qu’il allait détruire les bases économiques de la civilisation, et aujourd’hui c’est la peur des Français des anciennes colonies soupçonnées de ne pas aimer leur pays, la France. La réalité est qu’ils n’aiment pas les élites dirigeantes racistes et non la France.

* Professeur à l’Institut d’études politiques de Lyon.

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‘‘Julien l’Apostat’’ | Le dernier Romain, contre la fable de l’Europe (judéo) chrétienne

La soi-disant légitimité politique actuelle issue du christianisme de l’empire romain et qui se résume dans la démocratie, dont se targuent les théoriciens d’une hypothétique européanité judéo-chrétienne, n’est qu’une fable dangereuse, quand elle sert à en exclure, parmi les héritiers de l’hellénisme, ceux qui ne leur siéent pas, les musulmans.      

 Dr Mounir Hanablia

 Lorsqu’on aborde l’Histoire romaine, on croit communément que le paganisme a cédé la place au christianisme d’un trait de plume selon une logique de l’Histoire, celle du progrès et des martyrs chrétiens. Outre que cette conviction n’a pour la soutenir que la conversion supposée de l’empereur Constantin sur son lit de mort à la foi des Nazaréens, une obscure secte née en Galilée en Palestine et rejetée par les juifs, elle laisse de côté le processus par le biais duquel les païens ont été supplantés dans le gouvernement de l’Empire, et surtout la raison qui en a poussé les classes supérieures à devenir chrétiennes et à rejeter leur religion d’origine.

C’est d’autant plus remarquable que les chrétiens n’ont en rien rénové la culture et l’éducation grecques d’essence païenne dispensées à tous les jeunes gens de bonne famille destinés à occuper les principales fonctions au service de l’Empire, en particulier les mathématiques, la rhétorique, la philosophie, mais aussi l’Histoire, parfois la physique ou la médecine, auxquelles le pragmatisme romain a ajouté le droit.

Ainsi les chrétiens et les païens se sont abreuvés aux mêmes sources, qu’on a nommé hellénisme, et cela n’explique nullement l’acuité de l’antagonisme qui les a opposés. Plus que cela, cette éducation issue d’Aristote et de Platon, après la quasi-extinction du paganisme, a constitué l’essence de la culture européenne dispensée dans les églises au Moyen-âge et jusqu’à la Renaissance en Europe.

Devenu «apostat» pour avoir quitté la foi chrétienne

A un moment, on a reconnu aux Arabes musulmans le mérite de l’avoir conservée et transmise, pour dire que leur mission s’étant terminée, ils pouvaient quitter la scène de l’Histoire, et nier ainsi qu’ils eussent constitué une part essentielle de l’hellénisme. N’est pas européen qui veut !

A contrario, si on considère que cette évolution à sens unique vers la christianisation n’a pas été démentie par les faits, l’Empereur Romain Julien qui a vécu au IVe siècle de l’Ère Universelle, devenu «l’apostat» pour avoir quitté la foi chrétienne, constitue l’exemple typique, d’autres diront l’exception, d’une restauration du paganisme, prouvant que les choses n’ont pas été aussi limpides qu’on veuille bien l’avancer.

Il faut déjà considérer que l’épithète qui lui a été accolée, celle d’apostat, est un indice de toute la rancune que les écrivains ultérieurs au service d’un empire devenu irrémédiablement chrétien, ont déversée sur lui, qui prétendait éliminer le christianisme, ou à tout le moins, le séparer de l’Etat, afin de rétablir la religion des origines qui a fait la grandeur de Rome. Et cette religion a un nom, le culte du Soleil, symbole en réalité de la grandeur et du génie romain.

Car il ne faut pas s’y tromper, l’empereur Julien était en réalité un philosophe adepte de l’école néo-platonicienne pour qui, schématiquement, il existait trois états du soleil, celui source de toute chose qu’on ne se représente pas, celui qu’on se représente par la pensée, et celui qu’on perçoit. C’est une philosophie étrangement évocatrice des doctrines en provenance de l’Inde sur les trois états de la conscience: le sommeil, le rêve, et l’éveil, ou les trois états du Savoir: la méditation, la pensée, et l’expérience, ou bien encore les trois divinités: le créateur, le conservateur, le destructeur.

Sur le plan du rite religieux tout ceci se traduisait par des rites sacrificiels sanglants dont les victimes étaient des animaux, le culte le plus typique étant celui de Mithra, le dieu taureau représentant le soleil dont la naissance était justement le 25 décembre, le jour que l’Eglise Romaine choisirait pour célébrer la naissance du Christ, marquant ainsi l’importance des emprunts faits au paganisme par un christianisme opportuniste et dénué de scrupules.

Mensonge, hypocrisie et opportunisme

C’est justement ce que l’empereur Julien reprochait à ses adversaires, leur manque de moralité, et leur opportunisme, en étant prêts à abjurer la foi de leurs ancêtres afin de satisfaire leurs ambitions du moment. Pour tout dire, il les considérait comme des menteurs et leur foi, en un Dieu se sacrifiant pour le salut de ses adeptes, comme une baliverne d’autant plus inacceptable que sa mort sur la croix comme un criminel était infamante, et que sa résurrection supposée relevait de la fable.

Plus que tout, cette foi avait été récusée par ceux-là mêmes parmi qui elle était née, le peuple juif. On pourrait y ajouter combien les polémiques entre les différentes écoles chrétiennes sur ce que l’on a nommé la christologie mettait en cause la crédibilité d’une religion dont les adeptes ne s’accordaient pas sur la nature de leur Dieu et n’hésitaient pas à s’entretuer ou à s’excommunier à cause de cela.

Il convient d’autant mieux de le souligner, que l’Empereur Constance, cousin et prédécesseur de Julien, était un disciple d’Arius, pour qui le Père avait la prééminence par rapport au Fils, et cela en faisait donc un hérétique aux yeux de  l’orthodoxie. C’est ce même Constance qui avait exterminé la famille de Julien afin d’asseoir son pouvoir. Il l’avait épargné ainsi que son frère Gallus parce que considérant qu’ils n’étaient pas dangereux vu leur jeune âge, éloignés en étant surveillés serait suffisant.

Mais le destin serait inexorable. Dépourvu de descendance mâle et instigateur d’un régime policier, Constance n’allait rien trouver de mieux pour faire face aux révoltes des légions romaines faisant face aux Germains sur le Rhin, que de faire de Gallus son successeur, une responsabilité dont le jeune homme ne ferait pas bon usage au point de fournir le prétexte adéquat aux courtisans pour réclamer et obtenir son élimination. Gallus éliminé, Constance allait faire appel à l’instigation de son épouse Eusebia à Julien, considéré comme un rêveur inoffensif qui toute sa vie ne s’était occupé que de lecture.

Il semble que pour des motifs de succession Eusebia ait néanmoins joué un rôle dans la mort du nouveau-né que Julien avait eu avec son épouse. Envoyé sur le Rhin, il ferait d’abord son apprentissage militaire en tant que simple accompagnant. Les circonstances allaient cependant le soumettre à des épreuves dont il se sortirait brillamment face aux Germains en acquérant le prestige militaire suffisant pour constituer aux yeux de l’Empereur une menace dont il n’aurait de cesse de se débarrasser. Celui-ci déciderait donc de le priver d’une bonne partie de l’armée du Rhin, composée essentiellement de Gaulois, en en envoyant les soldats se battre sur l’Euphrate contre les Perses. L’annonce de cette décision provoquerait un soulèvement des soldats concernés, qui n’ayant aucune envie de s’éloigner de leurs familles et de leurs fiefs, proclameraient empereur Julien. Contre son gré ainsi qu’il le dirait? Qu’importe !

L’armée du Rhin se dirigerait vers l’Est vers Constantinople et franchissait le Danube afin de combattre celle de l’Empereur Constance. Bien avant la bataille, celui-ci décéderait, sans qu’on n’en connaisse la raison; il avait pris soin de faire de son adversaire son successeur, prouvant que sa mort n’avait pas été aussi subite.

L’empereur qui rétablit le paganisme

Julien devenait ainsi empereur, et il pouvait donc désormais professer ouvertement le paganisme que jusque-là il avait adopté secrètement. Parmi ses décisions, la plus significative de son idéalisme serait la constitution d’un corps de prêtres consacrés au rite païen sans aucun doute sur le modèle de l’Eglise chrétienne et qui serait astreint à la vertu. Car si la vertu se pratique, elle ne s’administre pas. La plus contestable serait l’élimination des chrétiens de tous les postes d’enseignement, que même ses amis philosophes païens contesteraient comme contraire à la compétence qui devrait primer. La plus étrange serait la reconstruction du Temple de Jérusalem et sa restitution au culte juif, il voulait s’assurer le concours des juifs sans doute afin de faire pièce à la propagande des chrétiens. En fait, cette reconstruction n’aurait jamais lieu. Les auteurs chrétiens prétendraient après la mort  de ce sioniste avant l’heure, que des phénomènes divins, nuées tombées du ciel, tremblement de terre, l’ont empêchée, et on doit évidemment tenir leurs témoignages pour ce qu’ils valent, issus de propagandistes zélés.

Mais il n’y eut finalement qu’un seul affrontement sérieux à Ephèse au temple de Daphné, dont l’oracle aurait été réduit au silence par la présence d’un cimetière de la foi rivale  en face du temple païen, et qui aboutirait à la fermeture d’une Église, et à l’interdiction faite aux chrétiens d’enterrer leurs morts et de se rendre aux cimetières autrement que dans l’obscurité de la nuit.

C’est plutôt maigre pour parler d’une persécution généralisée comparable à celles qui avaient eu lieu sous Decius ou Dioclétien. Néanmoins, l’issue fatale allait se profiler avec la décision d’attaquer l’empire Perse Sassanide et d’occuper sa capitale Ctésiphon, près de l’actuelle Bagdad. Sous l’autorité de Shapour, iI était au fait de sa puissance. Pourquoi donc l’empereur Julien a-t-il pris une décision aussi hardie? Sans doute cela procédait-il des augures qu’il consultait régulièrement et dont il s’était convaincu qu’il aurait un destin comparable à celui d’Alexandre le Grand. Afin de le dire, les augures ne furent plus aussi favorables dès lors que la campagne s’engagea. Pour ne pas tout rejeter sur les Dieux,  les conseillers incompétents dont il s’était entouré n’y avaient non plus pas été étrangers. En fait, chargé de sa bibliothèque, ce fut le destin tragique d’Achille, le héros d’Homère, son auteur préféré, qu’il rencontra.

Les armées romaines bien soutenues par une flottille de combat suivent le cours de l’Euphrate et arrivent presque sans encombre sous les murailles de la capitale perse après avoir pris pied sur la rive gauche du Tigre par une manœuvre audacieuse, pour se rendre compte de son caractère défensif inexpugnable. Le reste de l’armée romaine accompagnée des contingents du roi d’Arménie n’est pas au rendez-vous. Comme à Carrhes quelques siècles auparavant, les Arméniens ont fait défection. L’empereur décide alors de faire retraite avant l’arrivée du gros de l’armée perse. La cavalerie ennemie ne cesse de harceler les légions en évitant le corps à corps. Au cours d’un engagement, Julien est mortellement blessé au foie par un javelot.

D’aucuns diront qu’il s’agissait d’un trait romain, pour ne pas dire chrétien. Les Perses  avaient en effet commémoré par des écrits et des sculptures les récits de la capture de l’empereur Valérien à Edesse et la mort de Gordien à Ctésiphon, qui auraient déjà dû engager à plus de prudence. Ils demeureront étrangement silencieux sur celle de Julien, suggérant ainsi n’avoir pris aucune part à sa mort, et donnant subséquemment quelque crédit à la thèse de la trahison.

Le rétablissement du christianisme

Les Romains, encerclés, s’en tireront pour sauver leur armée, en rétrocédant toute la Haute Mésopotamie ainsi que l’Arménie à leurs ennemis. Ce ne sera pas cher payé. Mais la conséquence la plus dramatique de cette défaite et de la disparition précoce de l’Apostat sera l’élimination définitive du paganisme dans l’Etat romain. Naturellement elle se fera progressivement sur une vingtaine d’années par une série de mesures qui éloigneront d’abord du pouvoir les collaborateurs les plus proches de l’ancien empereur,  rétabliront les professeurs dans l’enseignement, restitueront les biens confisqués, et pour finir interdiront le paganisme en en fermant l’enseignement et les lieux du culte.

A  Alexandrie les choses prendront une tournure dramatique avec l’assassinat dans des émeutes et des affrontements intercommunautaires de la prêtresse péripatéticienne Hypatie. Le fanatisme chrétien pourra dès lors donner sa pleine mesure sans restriction avec le plein appui de l’autorité impériale, et d’abord contre les églises autres que celles reconnues.

Au terme de cette Histoire à rebours rétablissant Mithra Hélios, aux dépens de Jésus-Christ, un constat s’impose. Ce que l’on a fini par nommer christianisme se situe en droite ligne de la tradition philosophique païenne gréco-romaine. C’est simplement dans les manifestations publiques que la nouvelle foi constitue une rupture par rapport à l’ordre ancien en supprimant les cruautés érigées en spectacle. Les combats de gladiateurs n’ont plus leur place dans le nouvel État chrétien, pas plus que les sacrifices sanglants dans l’exercice du rite. La prière et la lecture des textes sacrés remplacent désormais les offrandes. L’eucharistie, qui symbolise la consommation de la chair et du sang du nouveau Dieu, se substitue aux hécatombes et aux holocaustes. Le fidèle acquiert ainsi une place plus importante dans le culte. De spectateur il devient acteur.

C’est désormais le crépuscule annoncé du prêtre, que plus tard l’islam mènera à son terme en supprimant le clergé. Cependant sur le plan politique, l’autorité de droit divin, le Roi prêtre (il n’y a qu’à lire le Roi d’Assyrie implorant son Dieu) et l’idéal du pouvoir juste (traditions perse et indienne) ne sont que la perpétuation d’idées issues du paganisme. Simplement au César Dieu païen s’est substitué le César légitimé en tant que serviteur du nouveau Dieu chrétien. La nature du nouvel État romain n’a donc pas changé. Il est simplement moins prodigue du sang versé (en public), à l’exception de la guerre, où l’extension de l’empire romain devient un devoir dû au (nouveau) Dieu, tout comme il était dû à l’ancien, celui du Soleil.

Le Djihad a donc de qui tenir, il substituera simplement à l’Empire Romain, celui des Arabes. On comprend dès lors la frénésie des dévots chrétiens saccageant les bas-reliefs des temples égyptiens en voulant dissimuler toute ressemblance avec la croix, ou bien incendiant la bibliothèque d’Alexandrie, en en attribuant la responsabilité, quelques siècles plus tard, aux musulmans. Une quelconque similitude entre la mort de Horus et sa résurrection, symbolisant l’éternel triomphe de la vie, et celles du Christ, devait à leurs yeux, être masquée à tout prix.

Eu égard à cela, le combat d’arrière-garde de l’empereur Julien était voué à l’échec simplement parce que les Romains étaient fatigués de guerroyer et voulaient se trouver des raisons de devenir pacifistes afin de jouir de leurs conquêtes. Néanmoins, en les examinant de près, on ne peut nullement considérer comme illégitimes les raisons qui l’y ont poussé. D’autant que, il aura démontré bien avant l’heure, que la soi-disant légitimité politique actuelle issue du christianisme de l’empire romain et qui se résume dans la démocratie, dont se targuent les théoriciens d’une hypothétique européanité judéo-chrétienne, n’est qu’une fable dangereuse, quand elle sert à en exclure parmi les héritiers de l’hellénisme, ceux qui ne leur siéent pas, les musulmans.      

* Médecin de libre pratique.

‘‘Julien dit l’Apostat’’ de Lucien Jerphagnon, préface de Paul Veyne éditions Tallandier, Paris,  19 novembre 2020, 357 pages.

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Au musée du Bardo | Aspects et formes de la présence italienne en Tunisie

L’exposition «Daccourdou. Une histoire photographique», qui se tient du 25 avril au 25 juillet 2025, au musée du Bardo à Tunis, documente les aspects et formes de la présence culturelle italienne en Tunisie.

Organisée par l’Institut culturel italien de Tunis, en collaboration avec l’ambassade d’Italie et l’Institut national du patrimoine (INP), l’exposition raconte, à travers la photographie contemporaine, le riche patrimoine culturel partagé entre l’Italie et la Tunisie.

Conçue par Filippo Maggia, l’un des plus grands experts italiens de la photographie contemporaine, l’exposition présente les œuvres de quatre photographes de renommée internationale, Claudio Gobbi, Tommaso Fiscaletti, Giovanna Silva et Souad Mani, appelés à documenter avec différents langages visuels la présence culturelle italienne dans le pays du Maghreb.

Le titre, «Daccourdou», dérive d’une expression arabe tunisienne d’origine italienne, et rappelle la longue et stratifiée histoire d’échanges et d’influences mutuelles entre les deux rives de la Méditerranée, également évidente dans le vocabulaire quotidien tunisien. Parmi les partisans de l’initiative figurent Bisazza Mosaico, Elleti Group, l’ONG WeWorld, en collaboration avec le Musée du Bardo et l’INP.

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Automobile | Des groupes chinois prospectent le site tunisien    

Des représentants de trois sociétés chinoises leaders mondiaux dans le secteur des composants automobiles ont effectué une visite de prospection des possibilités d’implantation en Tunisie.

C’est ce qu’a fait savoir, vendredi 25 avril 2025, l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa).

La délégation des responsables chinois a été reçue au siège de la société américaine Casco Groupe Amphenol, implantée dans le Parc d’activités économiques de Bizerte par le directeur de site de cette société, Islem Darmoul, en présence du PDG du Parc, Badia Klibi et le DG de Fipa, Jalel Tebib.

Cette visite marque l’intérêt du positionnement de la Tunisie comme plateforme industrielle et logistique à fort potentiel pour les marchés européen, américain et même asiatique dans les secteurs des composants automobiles et l’intégration des chaines de valeurs mondiales de ce secteur.

La délégation chinoise a exprimé son intérêt pour l’installation de sites de production en Tunisie afin de tirer parti de la proximité géographique de la Tunisie avec l’Europe, de ses accords préférentiels avec les marchés européens et américains, ainsi que de son accès aux marchés africain et asiatique, notamment la Chine.

Fipa a, à cette occasion, réaffirmé son engagement à accompagner les investisseurs étrangers à chaque étape de leur projet, de la phase d’étude jusqu’à la concrétisation de l’investissement et à favoriser des partenariats porteurs de croissance partagée et de création d’emplois.

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Le poème du dimanche | ‘‘Ballade d’arrière-saison’’ de Anouar Attia

Anouar Attia est romancier, nouvelliste, auteur de contes et de récits. Son œuvre narrative est importante, mais la poésie n’est pas loin de ses préoccupations littéraires.

Né en 1939 à Mateur, Anouar Attia a été professeur aux universités de Tunis. Agrégé d’anglais, il est traducteur trilingue, anglais-français-arabe.

Comme traducteur de poésie : Aboulkacem Chebbi, Hymnes à la vie, Ed. Sahar, 2015; Zbeida B’chir, Le phénix, Credif, 2017 ; Mnaouar Smadeh, Poèmes choisis, Ed. Sahar, 2021.

Tahar Bekri

C’ETAIT du temps des amours éperdues

Elle venait de temps en temps

En coup de vent

Je lui offrais un bouquet de lys tout blancs

Va temps vient autre temps

Un soir dont se souviendra le divan

Elle m’offrit ses lèvres

Fruit de Paradis

C’était le jour d’avant

Le jour d’après je lui offris un bouquet de roses rouge-sang…

Entre Ciel et Terre on vivait

Le jour sur un nuage rosi de nos soleils

La nuit Over the Rainbow dans des cieux étrangers…

… Je l’aimais dans ses colères, dans ses pleurs et dans ses ris

L’aimais en le corps d’elle,

Entier

Depuis ses cheveux noirs de nuit

Jusqu’à ses pieds, chaussés ou nus

En passant, le caressant,

Par son pubis

Sur terre il y avait un lit fleuri de jasmin et de nesri

Dans lequel des danses barbares se déchaînaient

Sans arrêt

Les Dieux Lares se bouchaient les oreilles

Terrifiés

Sur terre aussi il y avait une fontaine nommée Désir

L’eau y était si pure que souvent on s’y baignait

Elle y plongeait Sirène, Aphrodite en jaillissait

Si belle elle était que je ne pouvais m’empêcher

De pleurer

Lui disais

Il y a longtemps que je t’aime

Jamais je ne t’oublierai

Puis, en pente douce, les choses se sont gâtées…

Elle n’était pas volage

Mais était… comment dire…

Ouverte à toutes les envies

… Elle n’était pas frivole

Mais était… comment dire…

Légère

S’envolait autant au souffle de l’harmattan

Qu’à la brise légère du matin naissant

… Elle n’était pas allumeuse

Mais était… comment dire…

Facile à prodiguer son sourire conquérant

A tout venant

Ma jalousie, au début étincelle,

Etait devenue incendie

Je voulus la brider

Voulus la mettre en cage

Elle était oiseau sauvage

S’est envolée, n’est plus revenue

Me laissant le cœur à jamais meurtri

* * *

AUJOURD’HUI

Le vieux chenu, pétri de nostalgie

Relégué des amours éperdues

Mais pas de celles assagies

Vient à Toi, vieille ou vieux

Jeune homme piaffant d’énergie

Adorable jeune femme ou jeune fille en fleur

T’offre une fleur disant l’amitié

Lys tout blanc…, iris, arum ou œillet

Toutes fleurs au parfum moins enivrant

Que leurs sœurs disant l’amour

Mais qui disent la plus belle des amitiés

Entre âges les mêmes ou différents,

Celle entre quelqu’un qui écrit

Et quelqu’un qui le lit.

Nov. 2024

(Remerciements à l’auteur)

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Football | L’équipe de Tunisie à la Coupe arabe des nations

La sélection tunisienne de football seniors participera à la Coupe arabe des nations, Fifa-Qatar-2025, prévue du 1er au 18 décembre prochain, a annoncé la Fédération tunisienne de football (FTF), samedi 26 avril, sur sa page officielle Facebook.

La FTF affirme avoir reçu une invitation du président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino, pour prendre part à cette édition.

La Tunisie avait participé à la précédente édition en 2021, où elle avait terminé à la deuxième place après sa défaite en finale face à l’Algérie (0-2).

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L’étrange disparition du Franco-Tunisien Jalloul Dallaji

Donné pour disparu en France, Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans, serait peut-être rentré en Tunisie. Thèse que sa famille écarte totalement. Le Figaro raconte l’histoire de cette étrange disparition.

Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans installé en colocation à Saint-Martin-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes), n’a pas donné signe de vie depuis le 13 décembre dernier. Ce jour-là, l’octogénaire avait été vu pour la dernière fois dans le bus 59 en direction de son domicile de Saint-Martin-du-Var, dans l’arrière-pays niçois.

Jalloul Dallaji, installé en colocation à Saint-Martin-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes), n’a plus donné signe de vie depuis le 13 décembre dernier. La trace de l’octogénaire a été perdue ce jour-là dans le courant de l’après-midi tandis qu’il cheminait par le bus 59 vers son domicile après avoir été à la mosquée. Depuis, plus rien.

Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Martin-du-Var. Des images de vidéosurveillance ont notamment été exploitées, en vain. Des battues ont ensuite été organisées avec le déploiement de moyens conséquents, les militaires explorant alors la piste d’un accident. L’octogénaire pourrait avoir manqué son arrêt de bus et décidé de rentrer à pied le long de la très fréquentée et réputée dangereuse route de Grenoble, qui longe les rives du Var, un fleuve côtier. Malheureusement, de ce côté-ci non plus, les investigations n’ont rien donné.

Voyant l’enquête s’enliser, la famille du disparu, son frère en particulier, s’en est remise à l’Association d’assistance et de recherche des personnes disparues (ARPD). «De notre côté nous sommes sûrs qu’il est bien monté dans le bus au moins jusqu’à l’arrêt Saint Isidore, à l’ouest de Nice, là où l’un de ses amis est descendu. Mais ensuite, c’est le trou noir», explique Isabelle, l’une des enquêtrices de l’association dans le département. Cette dernière ne cache pas son inquiétude : «Plus le temps passe, plus l’espoir de le retrouver en vie diminue… Nous sommes allés à la morgue de Nice pour consulter le registre des morts sous X, mais cela n’a rien donné.» 

L’enquêtrice ne croit pas qu’il puisse s’agir d’un acte criminel. «Monsieur Dallaji avait de nombreux amis et aucun problème avec personne. Aucune dette d’argent non plus», assure-t-elle. Et si, finalement, l’octogénaire avait filé à l’anglaise vers son pays d’origine ? C’est en tout cas ce que laisse entendre une source judiciaire. «Tout porte à croire que ce monsieur est rentré en Tunisie sans prévenir ses proches», indique-t-elle. Sollicité, le parquet de Nice confirme que l’enquête a été classée sans suite pour «absence d’infraction». Et d’indiquer sans plus de détails : «L’hypothèse privilégiée est en effet celle d’un départ volontaire du territoire français.» 

Un épilogue aussi rassurant qu’invraisemblable. «J’ai eu confirmation de la famille de Monsieur Dallaji que celui-ci n’est pas retourné en Tunisie», soutient Isabelle, déroutée par cette conclusion, elle qui travaille encore activement sur ce dossier. Bien qu’officiellement close, l’affaire laisse derrière elle bien des zones d’ombre.

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La Tunisie «invisible et inaudible» aux Spring Meetings du FMI et de la BM

En rupture (presque) officielle avec le Fonds monétaire international (FMI) et en contact récurrent avec le groupe de la Banque mondiale (BM), la Tunisie était présente aux travaux des Spring meetings du FMI et de la BM de manière discrète et tacite. Pour la forme. Que retenir…

Moktar Lamari, à Washington

La délégation tunisienne présente ici à Washington compte le ministre de l’Économie et le gouverneur de la Banque centrale, en plus de quelques membres de l’ambassade de Tunisie à Washington. Aucun journaliste, aucun communicateur pour faire la lumière sur ce que font ou ne font pas les membres de cette délégation aux rencontres du FMI et de la BM.

Contrairement aux autres pays, nous n’avons vu aucune de ces personnalités tunisiennes faire des exposés ou participer en tant que panéliste pour entre autres informer sur les enjeux et les défis des politiques monétaires et économiques en Tunisie. Aucune activité n’a comporté la Tunisie dans ses contenus ou références. La Tunisie n’existe pas dans les rouages de ces activités de premier plan. Aucun plaidoyer, aucune approche, rien de rien…

Évidemment, les rapports officiels publiés mardi, ont comporté des estimations et des chiffres économiques sur la Tunisie dans le cadre des tableaux recensant l’ensemble des pays du monde, membres du FMI (199). Ces chiffres révisent à la baisse le taux de croissance de la Tunisie et indiquent le fort décalage négatif entre la Tunisie et les pays comparables (Maroc, entre autres).

Les Etats-Unis à la manœuvre

Il faut dire que ces Spring meetings ont été marqués par la «réinitialisation» du commerce mondial, par Trump et par une tension latente mais omniprésente au sein des délégations et hauts décideurs du FMI et de la BM.

Beaucoup de personnalités ont manqué à l’appel. Elles ont préféré dire non par leur absence. On peut penser au gouverneur de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), la Banque centrale européenne (BCE), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), etc. Les débats ont été prudents excluant des concepts clefs comme les changements climatiques, les énergies renouvelables, l’inclusion sociale, entre autres. Ces termes ne sont plus autorisés par Trump. Les États-Unis sont le principal actionnaire de ces institutions, et donc le pays ayant le plus fort poids dans le vote et le véto aux décisions clefs au sein du FMI et de la BM.

La présence américaine a attiré l’attention et clairement, l’administration Trump tente de mettre la main sur les politiques et les orientations de ces deux institutions de Bretton Woods.

L’administration américaine a pris la parole plusieurs fois lors de ces rencontres pour accuser la Chine de prédation, de manipulation et d’opacité. Allant jusqu’à demander l’arrêt des aides aux pays aidés par la Chine. La Tunisie fait partie de ces pays, même si la liste des pays ciblés circule dans les couloirs, sans qu’on ait une copie crédible des pays que l’administration Trump veut punir pour leurs liens et coopération avec la Chine. La Tunisie doit faire attention à ces risques de «punition» et incertitudes liées.

En revanche, il y au moins cinq participants qui viennent de Tunis, et représentant des institutions internationales de financement de l’aide au développement présentes à Tunis.

Les travaux ont été marqués par un chambardement des agendas et des concepts clefs en vogue durant les dernières années au sein du FMI et de la BM.

Toutes les activités, les financements, les projets portant sur les changements climatiques, le genre, l’inclusion et les énergies renouvelables, ont été retirés sans ménagement et sans explication.

Deux constats sont marquants. Un : le FMI et la BM ne sont ni neutres, ni objectifs de manière absolue. Ils ne sont que des instruments de politique et des leviers de gouvernance pour des intérêts dominants. Dans une logique du plus fort… Deux: ceux et celles endoctrinés jusqu’à l’os par les procédures et les apparences de rigueur dans ces institutions doivent se remettre en question. Ils doivent aller au-dela des apparences par un sens critique, qui manque souvent chez les experts et fonctionnaires de ces institutions créées en 1944, pour reproduire la loi du plus fort. A bon entendeur salut…

Équilibrage requis en urgence

La Tunisie a besoin de ses enfants, tous ses enfants pour la défendre, en se mettant de son côté, sans être aliénés par des biais, pressions ou encore conflit d’intérêt.

Les élites doivent rester vigilantes face aux dérives du FMI, désormais sous l’emprise d’un pouvoir hégémonique erratique…vous devinez lequel!

Je quitte ce matin Washington DC, avec un sentiment de satisfaction, ayant analysé et transmis au moins 10 chroniques sur les mutations du FMI, sous l’emprise de Trump, et les risques que cela génère pour l’économie mondiale, et notamment pour les pays lilliputiens, comme la Tunisie.

Un travail est à faire au sein du gouvernement tunisien, pour atténuer les incertitudes émanant de Washington, la Maison blanche, le FMI, la BM, mais pas seulement.

La Tunisie doit probablement revisiter les droits de douane avec les Etats-Unis, de façon à exporter plus, mais pourquoi pas importer plus avec des droits de douane moins élevés pour les technologies américaines, voitures, équipements, innovations à la fine pointe du savoir.

L’hégémonie française en Tunisie doit être revue aussi, pour (pourquoi pas) mieux équilibrer et mieux diversifier les importations et aller vers plus d’ouverture sur les États-Unis, surtout que le dollar est en baisse, et il baissera encore.

La Tunisie peut gagner de la diversification de ses partenaires et secteurs d’exportation. On peut exporter plus que l’huile d’olive et des dattes aux États-Unis.

On se doit de jouer le jeu, de manière flexible, intelligente et anticipative.

Le gouvernement doit agir de manière proactive, plutôt que réactive. Et cela peut éviter au pays plein de mésaventures, misères et incertitudes avec l’oncle Sam.

* Economiste universitaire, Canada.

 Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

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Vient de paraître | ‘‘Poètes tunisiens’’ de Tahar Bekri

Le poète Tahar Bekri, qui anime depuis des années la rubrique ‘‘Poème du dimanche’’ sur Kapitalis, vient de publier aux éditions Nehed une anthologie intitulée ‘‘Poètes tunisiens’’.

Ce choix de poètes tunisiens, traduits de l’arabe, voudrait porter à la connaissance du public de langue française des voix aussi riches que différentes, de Aboulkacem Chebbi à Ahmed Sghaier Ouled Ahmed, en passant par Mnaouer Smadah, Ahmed Laghmani, Jâafar Majed, Noureddine Sammoud, Habib Zanned, Jamila Mejri, Moncef Louhaibi et autres Mohamed El-Ghozzi, pour n’en citer que quelques uns, qui participent au paysage littéraire national ou du monde arabe et qui méritent de trouver leur place au sein de la poésie mondiale.

Tous les courants se retrouvent dans ce choix, sans exclusivité ni prétention exhaustive. L’ambition de l’auteur étant de rapprocher les deux expressions poétiques existant en Tunisie, au-delà de la question de la langue.      

L’ouvrage se trouve au Stand 1612 de la Foire du livre de Tunis ouverte le 25 avril au Palais des Expositions du Kram, et se poursuivra jusqu’au 4 mai prochain.  

I. B.

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Jica | 50 ans au cœur de la coopération entre le Japon et la Tunisie

À l’occasion du 50e anniversaire de l’implantation de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) en Tunisie, une brochure commémorative vient d’être publiée. Elle retrace un demi-siècle de collaboration fructueuse, marquée par de nombreuses réalisations dans des secteurs économiques prioritaires, tels que l’eau, le développement rural, l’énergie et l’industrie. (Ph. Le Pont de Rades, symbole de la coopération tuniso-japonaise).

Cette publication met en lumière les chiffres clés de cette coopération durant les 50 dernières années. Ainsi, le montant global des prêts en yen a atteint les 353,177 milliards de yen, soit 7,318 milliards de dinars et le montant des dons et coopération technique les 38,43 milliards de yen, soit 796 millions de dinars. 

En outre, cette coopération s’est également appuyée sur les échanges professionnels et humains. 532 volontaires japonais sont venus en Tunisie, 759 experts ont été mobilisés et 1 824 cadres et étudiants tunisiens ont été formés au japon.

En termes d’impact sur le terrain, la Jica a contribué à la construction de 134 kilomètres d’autoroutes, 790 MW de puissance électrique, représentant plus de 10% de l’électricité produite en Tunisie.

Dans le secteur agricole les projets réalisés ont permis à plus de 10 millions de personnes d’accéder à l’eau potable. En outre, 42 000 exploitations agricoles ont pu avoir accès à l’eau d’irrigation, totalisant plus de 68 500 hectares de zones irriguées. 

Le Pont de Rades, symbole phare de la coopération tuniso-japonaise, a contribué à fluidifier le trafic entre la banlieue nord et la banlieue sud de la Capitale, enregistrant environ 30 000 passages par jour.

Derrière chaque chiffre, se cache aussi une histoire humaine. Depuis le début de son engagement, la Jica a toujours accordé une importance particulière non seulement au transfert des technologies, mais aussi à l’établissement de relations de confiance et à l’apprentissage mutuel entre les peuples tunisiens et japonais. La brochure présente les témoignages des volontaires de la Jica ainsi que leurs homologues tunisiens, les chefs de projet et d’autres parties prenantes. Elle donne un aperçu des efforts impressionnants déployés et des échanges très fructueux entre les volontaires japonais et les partenaires tunisiens au cours des 50 dernières années.

Consulter la version numérique de la brochure sur ce lien.

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