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Tunisie-Tourisme │ Une saison prometteuse, oui mais
  

«La saison touristique 2025 s’annonce prometteuse», a dĂ©clarĂ© Mohamed Mehdi Houas, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), Ă  la radio Diwan FM, notant que plus de 3,4 millions de touristes sont arrivĂ©s en Tunisie du 1er janvier au 31 mai 2025, soit une hausse de 10,2% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2024. Sauf que ces chiffres, s’ils sont bons Ă  prendre, ne doivent pas cacher Ă  nos yeux les faiblesses chroniques de notre tourisme.

«Si nous maintenons ce rythme de croissance, nous pouvons raisonnablement espérer atteindre notre objectif de 11 millions de visiteurs cette année contre 10,26 millions en 2024», a poursuivi M. Houas, se disant optimiste quant à la dynamique actuelle et soulignant que cette évolution positive confirme la validité des efforts déployés pour dynamiser le secteur.

Le DG de l’ONTT a Ă©galement soulignĂ© la volontĂ© de ne pas se limiter Ă  une approche basĂ©e sur le volume. «Nous misons Ă  la fois sur la quantitĂ© et sur la qualitĂ©. Nous travaillons Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© des services dans les hĂŽtels et l’expĂ©rience touristique globale», a-t-il dĂ©clarĂ©, sachant que les services restent le talon d’Achille de l’hĂŽtellerie tunisienne.

D’un point de vue Ă©conomique, les rĂ©sultats sont Ă©galement encourageants. En 2024, le chiffre d’affaires du tourisme a atteint 7,5 milliards de dinars (environ 2,21 milliards d’euros).

Cette annĂ©e, avec la perspective de 11 millions de visiteurs, ce chiffre pourrait dĂ©passer 8 milliards de dinars (2,35 milliards d’euros). C’est bon Ă  prendre, mais il n’y a pas de quoi pavoiser, car ce chiffre restera en-dessous de ceux qui seront rĂ©alisĂ©s par les concurrents directs de la Tunisie au sud de la MĂ©diterranĂ©e (et ne parlons pas des EuropĂ©ens), Ă  savoir le Maroc, l’Egypte et la Jordanie, que notre pays dĂ©passait largement dans les annĂ©es 1980-1990 en termes d’entrĂ©es et de recettes.

C’est que ces pays ont beaucoup dĂ©veloppĂ© leur offre touristique au cours des dix derniĂšres annĂ©es alors que la Tunisie est restĂ©e portĂ©e sur le tourisme balnĂ©aire bon marchĂ© et la formule peu rentable du all inclusive qui sert davantage les intĂ©rĂȘts des tours opĂ©rateurs Ă©trangers que ceux de la destination elle-mĂȘme. Et cette rĂ©alitĂ© ne semble pas devoir changer de sitĂŽt, les autoritĂ©s et les hĂŽteliers restant peu rĂ©ceptifs aux critiques qui leur sont adressĂ©es depuis plusieurs annĂ©es Ă  ce sujet. Ils semblent attachĂ©s Ă  de vieilles habitudes qui pĂ©nalisent l’activitĂ© touristique dans le pays et bradent ses atouts.

I. B.

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La Tunisie se joint à la «Marche mondiale vers Gaza»

Une caravane humanitaire tunisienne, baptisĂ©e «Convoi de la RĂ©silience», partira lundi prochain, 9 juin 2025, du port de La Goulette, Ă  Tunis, pour rejoindre la bande de Gaza via la Libye et l’Égypte.

L’initiative est promue par la Coordination conjointe pour la Palestine et s’inscrit dans le cadre de la «Marche mondiale vers Gaza», une mobilisation internationale impliquant des militants de plus de 30 pays, pour rĂ©clamer la fin du siĂšge israĂ©lien du territoire palestinien occupĂ© et l’ouverture de couloirs humanitaires.

Le convoi transportera des produits essentiels, notamment des mĂ©dicaments et de la nourriture, destinĂ©s Ă  la population palestinienne. Parmi les participants figurent des bĂ©nĂ©voles, des mĂ©decins et des avocats tunisiens, avec le soutien d’organisations de la sociĂ©tĂ© civile et de syndicats comme l’Union gĂ©nĂ©rale tunisienne du travail (UGTT), qui a qualifiĂ© cette initiative de «devoir moral» et d’acte de solidaritĂ© concrĂšte.

Selon les organisateurs, la caravane se joindra Ă  d’autres dĂ©lĂ©gations internationales qui convergeront vers le point de passage de Rafah, Ă  la frontiĂšre entre l’Égypte et Gaza, pour manifester pacifiquement et rĂ©clamer l’ouverture de couloirs humanitaires.

La «Marche mondiale vers Gaza», dont l’arrivĂ©e a Gaza est prĂ©vue le 15 juin courant, reprĂ©sente une rĂ©ponse de la sociĂ©tĂ© civile internationale Ă  l’inaction des gouvernements face Ă  la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Le dĂ©part du convoi de La Goulette est un signe supplĂ©mentaire de l’engagement de la sociĂ©tĂ© civile tunisienne Ă  soutenir la cause palestinienne et Ă  promouvoir des actions concrĂštes contre le siĂšge de Gaza, ont dĂ©clarĂ© les organisateurs.

I. B.

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Pour les AmĂ©ricains, la guerre asymĂ©trique contre les Houthis est devenue un cas d’école

Le Wall Street Journal a publiĂ© une enquĂȘte consacrĂ©e au conflit qui a eu lieu au YĂ©men et en mer Rouge entre la marine amĂ©ricaine et le groupe Ansar Allah (Houthis) avant que les deux camps ne concluent un accord de cessez-le-feu dĂ©but mai grĂące Ă  une mĂ©diation omanaise. Cette guerre asymĂ©trique avec ses affrontements entre une armĂ©e rĂ©guliĂšre et un acteur non Ă©tatique en l’occurrence un groupe armĂ© est devenue un cas d’école Ă  Ă©tudier pour les AmĂ©ricains. (Ph. À bord de l’USS Harry S. Truman en fĂ©vrier 2025 en mer Rouge).

Imed Bahri

L’enquĂȘte indique que les responsables amĂ©ricains analysent actuellement ce conflit afin de dĂ©terminer comment cet adversaire coriace leur a posĂ© sĂ©rieusement problĂšme et a pu dĂ©fier la meilleure flotte du monde en rĂ©fĂ©rence au porte-avions USS Harry S. Truman. Ce jour-lĂ , un F/A-18 Super Hornet amĂ©ricain tentait d’atterrir sur le porte-avions Truman en mer Rouge mais l’appareil d’une valeur de 67 millions de dollars a dĂ©rapĂ© hors de la piste du porte-avions et a coulĂ© dans l’eau.

Les Houthis, qui ont une autre version, ont indiquĂ© avoir abattu l’avion de chasse. Il s’agissait du troisiĂšme avion perdu en moins de cinq mois.

Selon le WSJ, les Houthis se sont rĂ©vĂ©lĂ©s ĂȘtre un adversaire Ă©tonnamment redoutable s’engageant dans les batailles les plus fĂ©roces menĂ©es par la marine amĂ©ricaine depuis la Seconde Guerre mondiale. Le journal ajoute que les Houthis ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de la prolifĂ©ration de missiles et de drones bon marchĂ© acquis auprĂšs de l’Iran, lançant des missiles balistiques antinavires. 

Un adversaire redoutable

Le WSJ rĂ©vĂšle qu’une trentaine de navires ont participĂ© Ă  des opĂ©rations de combat en mer Rouge entre fin 2023 et mai 2025, soit environ 10% de la flotte amĂ©ricaine en service actif. Durant cette pĂ©riode, les États-Unis ont bombardĂ© les Houthis de munitions d’une valeur d’au moins 1,5 milliard de dollars, selon un responsable amĂ©ricain.

Bien que la marine amĂ©ricaine ait rĂ©ussi Ă  dĂ©truire une partie importante de l’arsenal houthi, elle n’a pas Ă©tĂ© en mesure, comme l’affirme le journal, d’atteindre son objectif stratĂ©gique de rĂ©tablir la navigation en mer Rouge tandis que le groupe yĂ©mĂ©nite n’a pas cessĂ© de lancer rĂ©guliĂšrement des missiles sur IsraĂ«l.

Les dirigeants de l’armĂ©e et des membres du CongrĂšs amĂ©ricains ont commencĂ© Ă  examiner les faits entourant la campagne au YĂ©men afin d’en tirer les leçons. Ils craignent que le dĂ©ploiement militaire ait compromis l’état de prĂ©paration global des forces amĂ©ricaines.

Le Pentagone enquĂȘte lui aussi sur les accidents d’avions disparus et sur une collision distincte en mer Rouge impliquant le porte-avions Truman. Les rĂ©sultats sont attendus dans les prochains mois.

Selon le journal amĂ©ricain, le dĂ©ploiement de forces pour combattre les Houthis a eu pour consĂ©quence le retrait d’équipements militaires dĂ©ployĂ©s en Asie qui ont pour mission la dissuasion de la Chine et cela a Ă©galement retardĂ© les calendriers de maintenance des porte-avions. Les effets de ce dĂ©ploiement devraient se faire sentir pendant des annĂ©es.

MalgrĂ© cette usure et cet Ă©puisement, les responsables de la Marine estiment que leur combat contre les Houthis leur a apportĂ© une expĂ©rience inestimable et le conflit en mer Rouge est perçu au Pentagone comme un entraĂźnement avant un conflit potentiellement plus intense et plus complexe. 

En revanche, les Houthis ont acquis une puissance considĂ©rable depuis qu’ils ont pris le contrĂŽle de la majeure partie du pays il y a dix ans. Et le WSJ rapporte que, depuis le dĂ©but de la guerre dans la bande de Gaza, le groupe yĂ©mĂ©nite a commencĂ© Ă  attaquer les villes et les navires israĂ©liens transitant par la mer Rouge.

Les Houthis ont lancĂ© leur premiĂšre salve de drones et de missiles le 19 octobre 2023 contre l’USS Carney en mer Rouge pendant dix heures ce qui avait pris de court les marins Ă  bord.

Cette bataille est dĂ©crite comme l’une des plus intenses impliquant un navire de guerre amĂ©ricain depuis prĂšs d’un siĂšcle. Les Houthis n’ont pas seulement attaquĂ© mais ils ont aussi abattu plus d’une douzaine de drones et quatre missiles de croisiĂšre rapides.

Lorsque les Houthis ont menacĂ© d’intensifier leurs attaques, les responsables militaires amĂ©ricains ont rapidement rĂ©solu un problĂšme logistique. Les destroyers comme le Carney n’avaient pas participĂ© aux combats depuis prĂšs de deux semaines car ils faisaient la navette en MĂ©diterranĂ©e pour se rĂ©armer et les pays voisins craignaient de devenir eux-mĂȘmes des cibles des Houthis.

Sous le feu des Houthis

Le ministĂšre amĂ©ricain de la DĂ©fense a finalement rĂ©ussi Ă  utiliser un port en mer Rouge, ce qu’un responsable a dĂ©crit comme une avancĂ©e majeure car cela a permis aux navires de la marine amĂ©ricaine de se rĂ©approvisionner en armes sans avoir Ă  quitter le théùtre des opĂ©rations.

Le journal poursuit en expliquant que le rythme des opérations a pesé lourd sur la marine qui a dû rester en alerte 24 heures sur 24 car elle était constamment sous le feu des Houthis.

Par consĂ©quent, le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower n’a effectuĂ© qu’une seule brĂšve traversĂ©e au cours de sept mois de combats.

Bien que la marine amĂ©ricaine soit habituĂ©e Ă  opĂ©rer dans un environnement similaire dans le golfe Persique oĂč les forces iraniennes sont prĂ©sentes Ă  proximitĂ©, cependant dissuader des milices comme le groupe Ansar Allah au YĂ©men est plus difficile que de dissuader une armĂ©e conventionnelle soulignant que ces groupes sont devenus plus dangereux avec la prolifĂ©ration des missiles balistiques antinavires et des drones d’attaque.

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Football │ DĂ©faite logique de la Tunisie face au Maroc

Les Aigles de Carthage se sont inclinĂ©s, en match amical, face aux Lions de l’Atlas, hier soir, vendredi 6 juin 2025, par 2 buts Ă  0. En toute logique. Le score aurait pu ĂȘtre encore plus corsĂ© en faveur des Marocains qui s’étaient montrĂ©s plus entreprenants et ont dominĂ© la rencontre en long et en large.  

Les protégés de Walid Regragui étaient, il est vrai, mieux armés techniquement et physiquement, gagnaient pratiquement tous les duels, dominaient dans tous les compartiments du jeu et monopolisaient le ballon, créant de nombreuses occasions de buts non transformées en premiÚre mi-temps.

Les Tunisiens, qui se contentaient de dĂ©fendre et de repousser le ballon Ă  qui mieux mieux, incapables qu’ils Ă©taient de construire le jeu ou de mener des contre-attaques dignes de ce nom, ce que le dispositif tactique mis en place par le coach Sami Trabelsi prĂ©voyait, prĂ©somptueusement. Que de dĂ©chets techniques ! Que de balles offertes Ă  l’adversaire ! Que de passivitĂ© et de naĂŻvetĂ© dans les duels !

Il a fallu aussi que Ali Abdi, censĂ© ĂȘtre l’un des piliers de l’équipe, y mette du sien pour faire perdre les siens, en se jetant carrĂ©ment – comme un vulgaire dĂ©butant – dans la surface de rĂ©paration marocaine, croyant pouvoir ainsi obtenir un pĂ©nalty inexistant. DeuxiĂšme carton jaune et expulsion, sanctions justement infligĂ©es par l’arbitre malien, qui Ă©tait du reste excellent de bout en bout.

Il ne fallait pas tant pour que la machine, qui avait miraculeusement tenu jusque-lĂ  face au raz-de-marĂ©e marocain, se dĂ©glingue et perde pied. Encore heureux que le premier but des Lions de l’Atlas, Ɠuvre de l’insaisissable Achraf Hakimi, laissĂ© sans surveillance au milieu de la dĂ©fense tunisienne, soit venu Ă  la 80e minute, suivi de celui de Ayoub El Kaabi Ă  90+4, sur une rĂ©cupĂ©ration de la balle au milieu du terrain et une contre-attaque foudroyante : deux passes et but!

La Tunisie, qui n’a rien montrĂ© de bon, mĂ©ritait de perdre. Le Maroc quant Ă  lui, classĂ© 12e mondial, invaincu en 11 matches d’affilĂ©e, aurait pu gagner avec un plus large score. Les forces en prĂ©sence Ă©taient dĂ©cidĂ©ment trĂšs inĂ©gales. Et les ruses tactiques habituelles – dĂ©fendre Ă  11, casser le rythme de l’adversaire, ralentir la manƓuvre, endormir le match, etc. – n’ont servi Ă  rien, sauf Ă  retarder l’heure de vĂ©ritĂ©, survenue Ă  la 80e minutes du match.

Il faut se rendre Ă  l’évidence : n’en dĂ©plaise au directeur technique national, Zied Jaziri, le football tunisien est bel et bien malade et ne produit plus de vrais talents. Sinon on l’aurait su


I. B.

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Coupe du Monde des Clubs (3-4) │ Comment se dĂ©roulera le tournoi ?

La Coupe du Monde des Clubs, Ă  laquelle l’EspĂ©rance de Tunis reprĂ©sentera la Tunisie Ă  partir du 14 juin courant, se dĂ©roulera comme les prĂ©cĂ©dentes Coupes du Monde masculines, avec 32 Ă©quipes rĂ©parties en huit groupes de quatre. Les deux premiers de chaque groupe se qualifieront pour les huitiĂšmes de finale. Ensuite, des matchs Ă  Ă©limination directe dĂ©signeront le champion.

En quoi la Coupe du Monde des Clubs 2025 est-elle diffĂ©rente des prĂ©cĂ©dentes ?

Pendant prĂšs de deux dĂ©cennies, la Fifa a organisĂ© un autre tournoi, Ă©galement appelĂ© Coupe du Monde des Clubs. Il s’agissait d’un tournoi plus court, Ă  sept Ă©quipes, disputĂ© chaque annĂ©e en hiver et auquel participaient uniquement le dernier champion de chaque continent (plus un club du pays hĂŽte).

Ce tournoi est dĂ©sormais devenu la «Coupe Intercontinentale de la Fifa». Le tournoi d’étĂ© quadriennal Ă  32 Ă©quipes, qui dĂ©butera en 2025 et dont vous entendez parler en ce moment, est distinct et n’a aucun lien avec la version annuelle Ă  sept Ă©quipes, si ce n’est le nom de «Coupe du Monde des Clubs».

Les favoris du tournoi sont, comme d’habitude, les gĂ©ants europĂ©ens.

Chez BetMGM, le Real Madrid et Manchester City sont co-favoris (+450). Le PSG et l’Inter Milan, finalistes de la Ligue des champions, ainsi que le Bayern Munich devraient Ă©galement ĂȘtre en lice. Chelsea et l’AtlĂ©tico Madrid pourraient Ă©galement l’ĂȘtre.

Les équipes participantes

Un tirage au sort fastueux, Ă©trange et pĂ©niblement long, organisĂ© en dĂ©cembre Ă  Miami, a rĂ©parti les Ă©quipes dans les huit groupes suivants :

Groupe A : Palmeiras (BrĂ©sil), Porto (Portugal), Al Ahly (Égypte), Inter Miami (États-Unis);

Groupe B : PSG (France), AtlĂ©tico Madrid (Espagne), Botafogo (BrĂ©sil), Seattle Sounders (États-Unis);

Groupe C : Bayern Munich (Allemagne), Auckland City (Nouvelle-ZĂ©lande), Boca Juniors (Argentine), Benfica (Portugal);

Groupe D : Flamengo (BrĂ©sil), EspĂ©rance de Tunis (Tunisie), Chelsea (Angleterre), LAFC (États-Unis);

Groupe E : River Plate (Argentine), Urawa Reds (Japon), Monterrey (Mexique), Inter Milan (Italie);

Groupe F : Fluminense (BrĂ©sil), Borussia Dortmund (Allemagne), Ulsan (CorĂ©e du Sud), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);

Groupe G : Manchester City (Angleterre), Wydad (Maroc), Al Ain (EAU), Juventus (Italie);

Groupe H : Real Madrid (Espagne), Al Hilal (Arabie saoudite), Pachuca (Mexique), RB Salzbourg (Autriche).

Quelles chances pour les clubs non européens ?

Les clubs non-europĂ©ens parviendront-ils Ă  rivaliser avec les gĂ©ants du Vieux continent ? C’est la question cruciale de la Coupe du Monde des Clubs. Avec la raretĂ© des compĂ©titions intercontinentales, personne ne sait avec certitude comment les clubs d’Argentine, du BrĂ©sil, du Mexique, de MLS, d’Asie de l’Est, d’Afrique du Nord et d’ailleurs se mesureront Ă  des clubs comme le Bayern, le PSG et Porto.

L’hypothĂšse, fondĂ©e sur les effectifs et les salaires, est que les Ă©quipes europĂ©ennes sont supĂ©rieures. Mais les marchĂ©s des paris sportifs se montrent quelque peu sceptiques et suggĂšrent que l’écart pourrait ĂȘtre plus faible que ne le pensent les Occidentaux. Au moment du tirage au sort, Palmeiras Ă©tait Ă  +1900 pour remporter le titre, soit le mĂȘme score que Dortmund et la Juve. Al Hilal et Flamengo Ă©taient Ă  +2500, soit le mĂȘme score que Porto et Benfica.

Plusieurs indices, fondĂ©s sur l’analyse, tentent de classer les clubs au-delĂ  des frontiĂšres et des mers. La plupart aboutissent Ă  une conclusion intermĂ©diaire : Manchester City, le Real Madrid et le Bayern dominent fiĂšrement la discipline, mais ce n’est pas le cas de toutes les Ă©quipes europĂ©ennes. Des surprises sont possibles.

Classement des clubs sur le papier

Le classement Opta, qui inclut plus de 13 000 clubs, classe les 32 Ă©quipes participant Ă  la Coupe du Monde des Clubs comme suit :

(Classement et note mondiaux d’Opta entre parenthùses, au 29 mai. Les clubs africains et arabes sont en gras)

1. Manchester City (3, 98,6)

2. PSG (4, 98,3)

3. Inter Milan (6, 97,5)

4. Bayern Munich (7, 97,2)

5. Real Madrid (8, 96,4)

6.Chelsea (9, 96,0)

7. Atlético Madrid (14, 93,5)

8. Borussia Dortmund (15, 93,1)

9. Juventus (21, 92,0)

10. Benfica (25, 91,8)

11. Porto (56, 87,2)

12. Palmeiras (66, 86,1)

13. Al Hilal (77, 85,5)

14. Flamengo (81, 85,1)

15. River Plate (86, 84,8)

16. Al Ahly (102, 83,9)

17. RB Salzbourg (126, 82,9)

18. LAFC (127, 82,9)

19. Monterrey (130, 82,7)

20. Boca Juniors (131, 82,7)

21. Botafogo (132, 82,7)

22. Mamelodi Sundowns (137, 82,6)

23. Seattle Sounders (144, 82,2)

24. Inter Miami (166, 81,7)

25. Pachuca (229, 80,2)

26. Fluminense (238, 80,0)

27. Espérance de Tunis (258, 79,6)

28. Urawa Reds (295, 78,9)

29. Ulsan (366, 77,7)

30. Wydad (369, 77,6)

31. Al Ain (611, 74,5)

32. Auckland City (4944, 55,5)

Les clubs europĂ©ens enverront-ils leurs meilleurs joueurs ?

Oui. En effet, le rÚglement de la Coupe du Monde des Clubs de la Fifa stipule que tous les clubs participants doivent «aligner leur meilleure équipe tout au long de la compétition».

Et la dotation en espĂšces – potentiellement plus de 100 millions de dollars pour un vainqueur europĂ©en – est une motivation suffisante pour les inciter Ă  le faire.

La Fifa a Ă©galement ouvert une pĂ©riode de transfert spĂ©ciale pour que tous les clubs participants puissent Ă©toffer leurs effectifs avant le tournoi. Les effectifs dĂ©finitifs sont attendus le 10 juin.

Il reste Ă  voir si tous ces joueurs s’y intĂ©resseront, au terme d’une saison extĂ©nuante de 10 mois.

On a entendu dire que la Coupe du Monde des Clubs est une question d’argent. Est-ce vrai ?

En quelque sorte, dans la mesure oĂč tout le sport moderne est une question d’argent.

La Coupe du Monde des Clubs est une tentative de la Fifa de monétiser les plus grands clubs et les plus grands joueurs de football, qui sont également les marques les plus commerciales du sport.

Actuellement, la grande majoritĂ© des matchs de football interclubs, et donc des revenus – provenant des droits de diffusion, du sponsoring, etc. – sont contrĂŽlĂ©s par les ligues nationales, comme la Premier League anglaise, et par les confĂ©dĂ©rations continentales, notamment l’UEFA, qui organise la trĂšs rentable Ligue des champions.

La Fifa, quant Ă  elle, engrange des milliards grĂące Ă  la Coupe du monde, compĂ©tition quadriennale des Ă©quipes nationales. Mais comme la Ligue des champions est une vĂ©ritable manne annuelle, les revenus de l’UEFA sont bien plus importants. Ces revenus ruissellent jusqu’aux clubs europĂ©ens et aux fĂ©dĂ©rations nationales de football, qui utilisent cet argent pour recruter ou former des joueurs – et consolider leur suprĂ©matie.

La Fifa a donc créé la Coupe du Monde des Clubs, qui, pour la premiĂšre fois, pourrait permettre Ă  l’instance dirigeante mondiale de tirer profit de ces mĂȘmes clubs et de partager un faible pourcentage des bĂ©nĂ©fices avec plus de 200 fĂ©dĂ©rations nationales de football Ă  travers le monde, plutĂŽt qu’uniquement avec les fĂ©dĂ©rations europĂ©ennes.

La Fifa affirme qu’il s’agirait d’une noble redistribution des richesses. Ses dĂ©tracteurs affirment qu’il s’agit d’une «ponction financiĂšre», d’une lutte personnelle entre Infantino et le prĂ©sident de l’UEFA, Aleksander Čeferin, et d’un stratagĂšme pour renforcer le pouvoir politique d’Infantino, car les prĂ©sidents des plus de 200 fĂ©dĂ©rations nationales de football qui se partagent les bĂ©nĂ©fices constituent Ă©galement l’électorat de la Fifa.

L’UEFA et les principales ligues europĂ©ennes, quant Ă  elles, ont fustigĂ© le projet d’Infantino et s’y sont opposĂ©es, car elles souhaitent conserver tous les revenus liĂ©s au Real Madrid ou Ă  Manchester City.

Ne sont-ils pas tous prĂ©occupĂ©s par la charge de travail des joueurs ?

Les joueurs et leurs syndicats, eux, le sont. La Fifpro Europe, branche du syndicat mondial des joueurs, a qualifiĂ© la Coupe du Monde des Clubs de «point de bascule» dans le contexte plus large du calendrier footballistique toujours plus chargĂ©. Elle a intentĂ© une action en justice contre la Fifa, qui a «unilatĂ©ralement» fixĂ© le calendrier, prĂ©voyant une place pour la Coupe du Monde des Clubs. Elle affirme que, notamment avec le nouveau tournoi qui prolonge les saisons d’un mois, le corps et l’esprit des joueurs sont surmenĂ©s et dĂ©bordĂ©s.

Les ligues, quant Ă  elles, se disent prĂ©occupĂ©es par la charge de travail, mais en rĂ©alitĂ©, elles souhaitent protĂ©ger leurs parts de marchĂ©. Elles organisent dĂ©jĂ  des dizaines de matchs par club chaque annĂ©e; la Coupe du Monde des Clubs n’ajoutera que quelques matchs pour une poignĂ©e d’équipes une fois tous les quatre ans. Les ligues souhaitent prĂ©server leur primautĂ© sur le calendrier.

Leur problĂšme est que la Fifa contrĂŽle Ă  la fois la Coupe du Monde des Clubs et le calendrier. Elles ont donc elles aussi saisi la justice et attaquĂ© le «conflit d’intĂ©rĂȘts de la Fifa». Elles ont fait valoir auprĂšs de la Commission europĂ©enne que la Fifa abuse de sa position d’organisatrice et de rĂ©gulatrice du football Ă  vocation commerciale. Leur plainte, jugĂ©e fondĂ©e par de nombreux experts, pourrait compromettre l’avenir de ce nouveau tournoi.

D’aprùs Yahoo Sports.

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Lettre à Boualem Sansal │ Le marathon des mots

Les Editions AsmodĂ©e Edern (Bruxelles) ont publiĂ© en mai, ‘‘Amorces de rĂ©cit en soutien Ă  Boualem Sansal’’, ouvrage qui regroupe les textes de 40 auteurs, rĂ©unis par Liliane SchraĂ»wen, Pen club de Belgique. Voici la lettre que Tahar Bekri adresse Ă  l’auteur et qui figure dans l’ouvrage.

Tahar Bekri

Cher Boualem,

La prison, les barreaux de la cellule, je connais,

La privation de la libertĂ©, je connais, mais je sais aussi que j’ai demandĂ© qu’on m’apportĂąt en prison, ‘‘Les Chemins de la liberté’’ [roman de Jean-Paul Sartre, Ndlr] Ă  relire,

Je sais ce que tu peux endurer !

On peut empĂȘcher ton corps frĂȘle et fragile de respirer l’air libre mais pas tes mots, ils sont dehors, ils volent de leurs propres ailes.

Ta place n’est pas lĂ , mais derriĂšre ta plume, vigilante, exigeante, au regard critique, ciselĂ©e, percutante, aiguisĂ©e comme un scalpel. 

Tu te souviens, j’avais Ă©crit un article sur l’un de tes premiers romans ‘‘Harraga’’, ces «brĂ»leurs» des mers, cherchant fortune, au prix de leur naufrage.

Puis il y a eu Toulouse et Le marathon des mots, les mots du «printemps arabe», qui tentaient d’éclore, les mots des cris des peuples contre leurs oppresseurs, les mots qui chantaient leur douleur, chargĂ©e de toute la peine du monde,

Je te retrouvais, ensuite chez moi, en Tunisie, sous l’acropole, Ă  Carthage, oĂč nous Ă©tions invitĂ©s au Marathon des mots, tu intervenais Ă  un dĂ©bat, je faisais une lecture de poĂ©sie Ă  laquelle tu voulais assister, tu t’es excusĂ©, avec ta courtoisie amicale, car on t’a happĂ© pour un autre rendez-vous, sache qu’en ton absence, les mots du poĂšme «EpopĂ©e du thym de Palestine» furent emportĂ©s par l’écho de la cathĂ©drale/acropole jusqu’au tombeau de Mahmoud Darwich.

Mais tu le sais, dans ce cas, nous sommes les marcheurs dans le désert, le sable couvre souvent nos mots,

Je te retrouvais le soir au CollĂšge de philosophie, pour dĂźner chez notre amie HĂ©lĂ© Beji, si gĂ©nĂ©reuse, il y avait lĂ  mes amis, le romancier Ă©gyptien, Jamel Ghitani et mon compatriote, le poĂšte SghaĂŻer Ouled Ahmed que je n’ai pas vu depuis des annĂ©es, paix Ă  leur Ăąme.

Nos échangions des mots fraternels, ces réunions de détente, sont devenues dans nos régions, de plus en plus rares, un luxe par les temps qui courent.

Nous les arrachons aux parcours sinueux et tortueux de l’écriture, car nous ne sommes jamais sĂ»rs sous nos cieux, qu’ils ne soient emportĂ©s par les torrents comme du bois mort.  

Dans le hall de l’hĂŽtel, avec ta valise prĂȘte, tu Ă©tais sur le point du dĂ©part, nous avions un peu de temps pour nous dire au revoir et Ă©changer quelques mots, entre espoir et dĂ©senchantement, hĂ©las, ceux qui «dĂ©tournent le fleuve» sont plus nombreux que ceux qui irriguent la terre. 

Tu attendais un Ă©diteur tunisien, Ă  la hĂąte, pour une traduction arabe de l’un de tes romans, mais je ne sais si cela a Ă©tĂ© fait.

Tu le sais, peut-ĂȘtre, les Tunisiens ont depuis les annĂ©es soixante-dix créé une collection «Le retour du texte» et traduit les auteurs algĂ©riens de langue française, afin que leurs mots soient compris par les arabophones, 

Ceux-là ne sont pas les islamistes extrémistes que tu condamnes, à juste titre, et qui ont causé tant de malheurs, lors de la décennie noire.

Les arabophones modernistes, de progrÚs, démocrates, existent.

Les musulmans tolérants, qui pratiquent leur foi, sans déranger personne, existent.

La laĂŻcitĂ© m’a appris le respect de tous, quelle que soit la croyance de chacun.   

J’étais heureux de te revoir chez moi, l’AlgĂ©rie a occupĂ© tant d’annĂ©es et de place dans ma vie, ses littĂ©ratures dans ses diffĂ©rentes langues obligent.

L’idĂ©e de Maghreb m’a toujours paru si naturelle, une rĂ©alitĂ© Ă©vidente, pour des raisons historiques et gĂ©ographiques.

Aussi, te lire, lire les auteurs algĂ©riens de langue arabe ou française, est-il pour moi comme un devoir, il nous faut rĂ©unir nos peuples dans leurs luttes pour leur libertĂ©, leur progrĂšs, oui, les LumiĂšres mĂ©ritent tous nos engagements et je souscris Ă  tes craintes.  

Pour dissiper l’obscurantisme, il nous faut saisir et maĂźtriser la clartĂ©,          

Cher Boualem,

En AlgĂ©rie, les mots ont tuĂ©, je ne t’apprends rien, Tahar Djaout, Youcef Sebti, Abdelkader Alloula, LounĂšs Matoub, auteurs francophones, arabophones et berbĂ©rophones.

Si tu le permets, ce n’est ni la langue ni la religion qui les a tuĂ©s, mais l’intransigeance suprĂȘme dans la course aux cimes du pouvoir, Ă©rigĂ©e en objectif sacrĂ©, juste comme Ă©chelle pour cueillir le fruit. Au nom du religieux, qui n’a rien de tel, on brandit des Ă©tendards noirs et verts, et on est Ă  l’abri des crimes,

Je te retrouvais Ă  Paris Ă  l’Ambassade de Tunisie, oĂč l’on remettait des insignes et des dĂ©corations Ă  des Juifs amis, le pays reconnaissant. Le nouveau Chef d’Etat, Ă©tait un ancien ministre et ambassadeur du PrĂ©sident Bourguiba,

Les annĂ©es nous ont sĂ©parĂ©s, mes ennuis de santĂ©, mon absence, presque, de la vie publique, j’ai continuĂ© Ă  te lire, Ă  suivre tes propos et autres dĂ©clarations sur les mĂ©dias et les rĂ©seaux sociaux,

Je suis surpris, je te l’avoue, par tes prises de position, sans nuances, limitĂ©e Ă  la seule critique de Hamas, et qui considĂšrent tous les Palestiniens de la sorte, comme s’ils Ă©taient coupables des malheurs et de la tragĂ©die de l’Histoire.

Tes mots sur le territoire national laissent perplexe.

Sur la religion musulmane dont il faut se dĂ©barrasser, dis-tu, est-ce ainsi qu’on peut aider Ă  la paix, la paix entre les Humains?

Cher Boualem,

Tout comme les Ă©crivains algĂ©riens qui ont chantĂ© leur terre, les Ă©crivains palestiniens n’ont jamais fait dĂ©faut Ă  la leur; Fatwa Toucan, Mahmoud Darwich, Emile Habibi, Sahar Khalifa, Samih al-Qassim, Tawfik Zyad, Jabra Ibrahim Jabra, Salma Al-Jayussi, Ghassan Zaqtan, Ibrahim Nasrallah, Liana Badr, Elias Sanbar, Zakariya Mohamed, Bassem Al-Nabreece, Nathalie Handal, Deema Shehabi, etc., toutes gĂ©nĂ©rations confondues, ont-ils jamais existĂ©, que faut-il en faire?

Cher Boualem,

Je ne suis pas d’accord avec tes derniers propos, parce qu’ils ne peuvent faire de la souffrance humaine une affaire sĂ©lective, de la mĂ©moire des uns un effacement de la mĂ©moire des autres, ou alors je me trompe.

De toutes mes forces, j’appelle Ă  ta libertĂ©, car tes mots ont le droit absolu d’exprimer ce que tu penses et ce que tu Ă©cris.  

C’est au lecteur de les juger, non à la police !

(Remerciements Ă  l’éditeur).

« Amorces de rĂ©cits en soutien Ă  Boualem Sansal Â», ouvrage dirigĂ© par Liliane SchraĂ»wen, Pen Club de Belgique, Ed. AsmodĂ©e Edern, 2025. 204 p. 22 Euros.

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Quand Trump ressuscite la peine collective — et qu’un juge tente de sauver le droit

En un seul geste, Donald Trump a ramenĂ© la justice amĂ©ricaine deux siĂšcles en arriĂšre, en dĂ©cidant l’expulsion de la femme et des cinq enfants du suspect avant mĂȘme que la justice ne dise son mot sur l’affaire. En cherchant Ă  punir «prĂ©ventivement» la famille d’un suspect, sans dĂ©monstration de leur implication, le chef de l’exĂ©cutif amĂ©ricain foule aux pieds un principe fondateur du droit moderne : nul ne peut ĂȘtre tenu responsable des actes d’autrui. (Ph. Le suspect Mohamed Sabry Soliman/ Sa fille aĂźnĂ©e Habiba Soliman).

KhemaĂŻs Gharbi *

Le 1er juin 2025, Mohamed Sabry Soliman, ressortissant Ă©gyptien de 45 ans, est arrĂȘtĂ© au Colorado aprĂšs avoir lancĂ© des engins incendiaires sur les participants Ă  un rassemblement hebdomadaire en soutien aux otages israĂ©liens retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. ImmĂ©diatement qualifiĂ© d’«attaque ignoble» par les autoritĂ©s, l’acte dĂ©clenche une vague d’indignation. Mais c’est la rĂ©action des plus hautes sphĂšres de l’exĂ©cutif qui provoque un vĂ©ritable sĂ©isme juridique.

Dans les heures qui suivent, la famille entiĂšre de Soliman — son Ă©pouse, Hayam Salah Alsaid Ahmed Elgamal, 41 ans, et leurs cinq enfants, est arrĂȘtĂ©e par les services de l’immigration. Sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux Ă  ce stade, l’administration Trump annonce leur expulsion imminente. La Maison Blanche publie mĂȘme sur son compte X un message glaçant : «Six allers simples pour la femme et les cinq enfants de Mohamed». La ministre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, Kristi Noem, justifie cette mesure par une enquĂȘte en cours : «Nous voulons savoir ce que sa famille savait de cette attaque et s’ils y ont participĂ©.»

Mais cette prĂ©somption diffuse, sans preuves ni inculpation, ne convainc pas la justice. Le lendemain, un juge fĂ©dĂ©ral du Colorado suspend l’expulsion «jusqu’à nouvel ordre», interdisant tout dĂ©placement des membres de la famille hors de l’État ou des États-Unis, tant qu’un jugement n’a pas Ă©tĂ© rendu.

Mohamed et Hayam ont 5 enfants, 3 filles et 2 garçons. L’aĂźnĂ©e, Habiba, ĂągĂ©e de 18 ans, a expliquĂ© que la famille avait dĂ©mĂ©nagĂ© aux Etats-Unis parce qu’elle ne pouvait pas suivre des Ă©tudes de mĂ©decine au KoweĂŻt.

Le droit américain piétiné en direct

Au-delĂ  de l’émotion lĂ©gitime provoquĂ©e par l’attaque, c’est une question fondamentale qui est posĂ©e : celle de la responsabilitĂ© individuelle. En cherchant Ă  punir «prĂ©ventivement» la famille d’un suspect, sans dĂ©monstration de leur implication, l’exĂ©cutif amĂ©ricain foule aux pieds un principe fondateur du droit moderne : nul ne peut ĂȘtre tenu responsable des actes d’autrui.

Ce principe n’est pas une abstraction. Il est l’un des piliers historiques du droit amĂ©ricain, affirmĂ© dĂšs la RĂ©volution de 1776, consolidĂ© dans la Constitution de 1787 et le Bill of Rights de 1791. Il marque une rupture avec les pratiques du droit colonial britannique, oĂč les familles pouvaient ĂȘtre collectivement punies. Tout au long du XIXe siĂšcle, les États-Unis ont renforcĂ© ce socle :

‱ en limitant les peines collectives;

‱ en exigeant un procĂšs Ă©quitable pour chaque accusĂ©;

‱ et en ancrant la responsabilitĂ© pĂ©nale dans les actes individuels, et non dans les appartenances ou les liens familiaux.

Une dérive qui inquiÚte jusque dans les rangs républicains

Si la mesure a suscitĂ© les applaudissements des cercles trumpistes les plus radicaux, elle a provoquĂ© malaise et inquiĂ©tude jusque chez certains juristes conservateurs, attachĂ©s Ă  la tradition constitutionnelle amĂ©ricaine. Car il ne s’agit pas d’une simple expulsion administrative, mais bien d’un prĂ©cĂ©dent grave : punir une femme et cinq enfants pour un acte qu’ils n’ont, Ă  ce jour, ni commis ni aidĂ©.

En agissant ainsi, le prĂ©sident Trump ne protĂšge pas le droit amĂ©ricain : il le tord, le dĂ©nature, et l’exhibe comme un instrument de vengeance collective, au mĂ©pris de la justice individualisĂ©e que les États-Unis ont toujours prĂ©tendu incarner.

Une décision suspendue, mais pas encore annulée

GrĂące Ă  la dĂ©cision conservatoire du juge fĂ©dĂ©ral, la famille Soliman reste pour l’heure protĂ©gĂ©e. Mais la menace demeure. Et au-delĂ  de ce cas prĂ©cis, une question plus large se pose : que reste-t-il de l’État de droit lorsque l’émotion politique prime sur les principes juridiques ? Que devient la dĂ©mocratie lorsqu’un tweet peut valoir sentence ?

En un seul geste, Donald Trump a ramenĂ© la justice amĂ©ricaine deux siĂšcles en arriĂšre. Il faudra bien plus que l’intervention d’un juge pour Ă©viter qu’elle n’y reste.

* Traducteur et écrivain.

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Ce soir, en amical, à Fùs │ Un palpitant Maroc-Tunisie

La majoritĂ© des pronostiqueurs donnent les Lions de l’Atlas vainqueurs du match amical international contre les Aigles de Carthage ce vendredi 6 juin 2025 Ă  20h30 au Grand Stade de FĂšs. Le Maroc prĂ©sente, en effet, de meilleurs atouts offensifs que la Tunisie, moins performante dans ce secteur de jeu, mĂȘme si elle peut faire prĂ©valoir son esprit de groupe face aux individualitĂ©s marocaines.

Sous la houlette de Walid Regragui, le Maroc continue de consolider son statut de puissance du football africain. AprĂšs avoir atteint les demi-finales de la Coupe du monde 2022, les Lions de l’Atlas ont renforcĂ© leur effectif et abordent leur Coupe d’Afrique des Nations (CAN2025) Ă  domicile en favori. Leur rĂ©cente victoire 2-0 contre la Tanzanie n’a fait que confirmer la stabilitĂ© de l’équipe, qui reste invaincue depuis 11 matchs consĂ©cutifs.

Les Marocains rĂȘvent d’une «victoire historique»

La richesse et l’équilibre de l’effectif permet au Maroc d’opĂ©rer efficacement en attaque comme en dĂ©fense. Hakim Ziyech, Achraf Hakimi, Azzedine Ounahi et d’autres stars apportent largeur et polyvalence offensive. À domicile, avec le soutien indĂ©fectible de leurs supporters, les Marocains sont assurĂ©s de dominer et viseront une victoire convaincante. Leurs supporters osent mĂȘme espĂ©rer une «victoire historique» avec un large score contre une Ă©quipe qui leur a toujours donnĂ© du fil Ă  retordre.

Les Tunisiens comptent sur leur esprit de groupe

MĂȘme si elle ne compte de grandes stars du ballon rond dans ses rangs, l’équipe de Tunisie, sous la conduite du revenant Sami Trabelsi, continue, pour sa part, de s’appuyer sur une dĂ©fense disciplinĂ©e et un jeu axĂ© sur la contre-attaque. Si son style reste rĂ©actif, elle a souvent produit de solides rĂ©sultats : deux victoires contre le Liberia (1-0) et le Malawi (2-0) en mars, qui ont donnĂ© aux supporters une certaine dose d’optimisme.

Cependant, le principal problĂšme des Aigles de Carthage rĂ©side dans leur attaque : ils se crĂ©ent rarement des occasions et dĂ©pendent de quelques Ă©clairs de gĂ©nie de leurs attaquants, inconstants mais imprĂ©visibles et capables de percer la dĂ©fense la plus hermĂ©tique.

Affronter les Marocains qu’ils connaissent bien et dont ils affectionnent le jeu technique et ouvert, sera pour les coĂ©quipiers de Hannibal Mejbri un test majeur, d’autant plus qu’ils devront contenir l’une des lignes offensives les plus dynamiques du continent.

Forces en présence et pronostics

Le Maroc est invaincu depuis 11 matchs ? mais lors de leurs quatre derniĂšres confrontations directes, le Maroc et la Tunisie ont chacun gagnĂ© deux fois.

Compte tenu de la forme actuelle des Marocains et de la profondeur de leur effectif, les pronostics sont clairement en leur faveur. Commentaire d’un technicien : «La Tunisie peut organiser une dĂ©fense dense, mais il est peu probable qu’elle rĂ©siste Ă  une pression soutenue pendant les 90 minutes. Le Maroc part donc avec les faveurs du pronostic, quoiqu’en football, et dans un derby nord-africain, tout reste possible.»

Les formations probables

Maroc : Bounou, Abqar, Aznou, Aguerd, Bouddlal; El Khannouss, Amrabat, Saibari, Ounahi, Ez Abde et En-Nesyri.

Tunisie : Dahmen, Ghorbel, Talbi, LaĂŻdouni, Abdi, Mejbri, Bronn, Sliti, Achouri, Slimane et Mastouri ;

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Hackathon pour aider à réduire le gaspillage alimentaire en Tunisie

Selon les experts de l’Institut national de la consommation (INC), chaque Tunisien gaspille annuellement 172 kg de nourriture, tandis que les quantitĂ©s gaspillĂ©es par la collectivitĂ© s’élĂšvent Ă  12 000 tonnes. La Tunisie devance les autres pays du Maghreb et est mĂȘme premiĂšre du monde arabe en matiĂšre de gaspillage alimentaire, un leadership dont elle se serait passĂ©e volontiers. Et quelle meilleure occasion pour rappeler cette triste rĂ©alitĂ© que le jour de cĂ©lĂ©bration de l’Aid Al-Adha, symbole s’il en est de ce flĂ©au Ă©conomique et social.

Pour aider à réduire ce gaspillage alimentaire, la municipalité de Tunis lance le «Zéro Gachi Challenge», un hackathon ouvert aux jeunes de 18 à 35 ans, ui sont appelés à concevoir une solution durable et innovante à ce problÚme en milieu urbain.

Ce concours, organisĂ© en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’inscrit dans le cadre d’un programme de sensibilisation au problĂšme du gaspillage alimentaire et Ă  ses graves consĂ©quences Ă©conomiques et environnementales.

Dans un communiquĂ©, la municipalitĂ© de Tunis invite les jeunes de 18 Ă  35 ans Ă  participer Ă  ce hackathon, en prĂ©sentant un projet individuel ou collectif dans quatre catĂ©gories : prĂ©vention, rĂ©duction et gestion des pertes et gaspillages alimentaires, valorisation des invendus et optimisation des circuits de distribution, ainsi que la mise en place de plateformes de dons, logistique intelligente, compostage, etc.

Les candidats sĂ©lectionnĂ©s bĂ©nĂ©ficieront d’un programme de renforcement des capacitĂ©s basĂ© sur des ateliers pratiques axĂ©s sur la crĂ©ation d’un modĂšle Ă©conomique, la rĂ©daction d’un business plan, les techniques de pitching, l’économie circulaire et la gestion des dĂ©chets organiques. L’objectif de cet accompagnement est de leur fournir les outils nĂ©cessaires pour structurer efficacement leur projet en vue du concours final qui se tiendra le 30 juin 2025, la date limite de dĂ©pĂŽt des candidatures Ă©tant fixĂ©e au 8 juin.

Depuis 2020, la municipalitĂ© de Tunis mĂšne un programme de lutte contre le gaspillage alimentaire et de rationalisation de la consommation, avec le soutien de la FAO et de l’INC.

Les experts de l’INC suggĂšrent aux consommateurs de rĂ©duire le gaspillage alimentaire, notamment en se contentant des quantitĂ©s nĂ©cessaires et en les stockant correctement pour Ă©viter leur dĂ©tĂ©rioration.

Pour réduire le gaspillage alimentaire, les entreprises peuvent, de leur cÎté, faire des dons à des associations caritatives et à des organisations sociales.

Enfin, l’INC insiste sur l’utilisation de techniques de rĂ©frigĂ©ration et de conservation appropriĂ©es pour prĂ©server la qualitĂ© des aliments plus longtemps.

I. B.

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Tunisie │ Les jeunes mĂ©decins maintiennent la pression

Les ministres de la Défense nationale, des Finances et de la Santé ont rendu publique une décision conjointe concernant la fixation du montant de la prime spéciale accordée aux conscrits résidant pour effectuant leur service national au sein du ministÚre de la Santé et de ses structures affiliées.

Cette prime qui a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  2 000 dinars doit ĂȘtre payĂ©e mensuellement, Ă  condition que le ministĂšre de la SantĂ© paye le montant de la couverture sociale y affĂ©rent.

Cette dĂ©cision, qui a Ă©tĂ© publiĂ©e mercredi 4 mai 2025 dans le numĂ©ro 69 du Journal officiel de la rĂ©publique tunisienne (Jort), a momentanĂ©ment calmĂ© une crise au niveau de la santĂ© publique aprĂšs que les jeunes mĂ©decins rĂ©sidents dans les hĂŽpitaux publics aient menacĂ© d’observer une grĂšve gĂ©nĂ©rale de 5 jours pour exiger une amĂ©lioration de leurs conditions de travail et de rĂ©munĂ©ration.

Cette menace intervient dans un contexte de manque de mĂ©decins dans le systĂšme hospitalier public, en raison de l’émigration d’une grande partie des jeunes diplĂŽmĂ©s en mĂ©decine vers les pays d’Europe et du Golfe ou certaines spĂ©cialitĂ©s mĂ©dicales sont trĂšs demandĂ©es.

RĂ©agissant Ă  cette dĂ©cision, l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM) l’a saluĂ©e au nom de ses membres, affirmant qu’elle intervient «suite Ă  une sĂ©rie de protestations et au courage des jeunes mĂ©decins dans la dĂ©fense de leur droit Ă  une vie digne et Ă  recevoir un salaire mensuel en Ă©change de leurs sacrifices et de leur valeur scientifique».

L’OTJM a Ă©galement saluĂ© ce qu’elle considĂšre comme «un dĂ©but de rĂ©ponse du ministĂšre de la SantĂ© Ă  leur message clair concernant leur attachement Ă  leurs revendications lĂ©gitimes», notant toutefois que d’autres questions restent en suspens, notamment celle des mĂ©decins effectuant des sĂ©ances de permanence sans rĂ©munĂ©ration, ou pour des sommes dĂ©risoires allant de 1 Ă  3 dinars de l’heure, outre la question des bas salaires mensuels, qui reste non rĂ©solue Ă  ce jour.

L’OTJM a affirmĂ© qu’elle poursuivra le mouvement de protestation des jeunes mĂ©decins, en attendant la rĂ©solution de tous ces problĂšmes de maniĂšre Ă  Ă©viter la grĂšve gĂ©nĂ©rale de 5 jours dans les hĂŽpitaux publics Ă  partir de jeudi 12 juin, et le boycott des stages Ă  partir de dĂ©but juillet, ce qui pourrait aggraver la crise et accĂ©lĂ©rer l’hĂ©morragie du secteur et l’exode des mĂ©decins.

Durant les mois d’avril, mai et juin, les jeunes mĂ©decins ont organisĂ© de nombreuses manifestations pour rĂ©clamer une amĂ©lioration de leurs conditions de travail. On estime Ă  environ 12 000 le nombre de jeunes mĂ©decins, dont des internes, des rĂ©sidents et des Ă©tudiants des quatre facultĂ©s de mĂ©decine du pays.

I. B. (avec Tap).

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Exposition archĂ©ologique │ De Zama Ă  Rome

Des objets archĂ©ologiques provenant du site de Zama, Ă  Siliana, sont visibles dans l’exposition intitulĂ©e «La Magna Mater de Zama Ă  Rome» qui se dĂ©roule du 5 juin au 5 novembre 2025, au Parco archeologico del Colosseo, Ă  Rome, Italie. C’est un pan important des relations entre la Tunisie et l’Italie Ă  l’époque romaine qui y est prĂ©sentĂ© au public.  

Fruit de trente ans de fouilles tuniso-italiennes, cette exposition itinĂ©rante est organisĂ©e en partenariat entre l’Institut national du patrimoine (INP) et le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e. AprĂšs Rome, elle sera visible au MusĂ©e national du Bardo, Ă  Tunis, Ă  partir de dĂ©cembre 2025.

L’inauguration de l’exposition a eu lieu en prĂ©sence de la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, de son homologue italien, Alessandro Giuli, et de l’ambassadeur de Tunisie Ă  Rome Mourad Bourehla, ainsi que son homologue italien Ă  Tunis, Alessandro Prunas.

Du Musée du Bardo au Colisée de Rome

La dĂ©lĂ©gation tunisienne est composĂ©e de Tarek Baccouche et Sondes Douggui-Roux, respectivement directeur gĂ©nĂ©ral et chargĂ©e de recherche Ă  l’INP, en plus du chercheur et archĂ©ologue Fathi Bejaoui qui Ă©tait parmi les premiers archĂ©ologues ayant dirigĂ© les fouilles sur le site de Zama.

La partie italienne était représentée notamment par Alfonsina Russo et Roberta Alteri, respectivement directrice et directrice des expositions au Parc archéologique du Colisée.

L’exposition «La Magna Mater de Zama Ă  Rome» est composĂ©e de 30 artefacts dĂ©couverts sur le site de Zama Regia dans le gouvernorat de Siliana, connu par sa riche histoire romaine mais aussi mĂ©diĂ©vale et prĂ©romaine, numide et punique.

Ces artefacts ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s le 28 fĂ©vrier dernier au MusĂ©e du Bardo Ă  Tunis, par l’INP qui avait dĂ©voilĂ© un Ă©chantillon d’objets mis Ă  jour sur le site de Zama et les rĂ©sultats scientifiques des fouilles rĂ©alisĂ©es sur des Ă©tapes, Ă  partir des annĂ©es 90.

Le DG de l’INP a prĂ©sentĂ© les Ă©tapes ayant prĂ©cĂ©dĂ© la tenue de cette exposition. TransfĂ©rĂ©s en Italie, depuis mars dernier, les artefacts exposĂ©s ont Ă©tĂ© restaurĂ©s dans les laboratoires du Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e. L’équipe tunisienne a participĂ© aux travaux de restauration et la programmation musĂ©ographique.

Baccouche a aussi souligné la grande contribution du chercheur Fathi Bejaoui à la direction des travaux de fouilles au site de Zama. Les artefacts exposés à Rome ont été découverts grùce aux fouilles que ce dernier a réalisées entre 1995 et 2007.

Des liens remontant Ă  l’antiquitĂ©  

Pour sa part, Alfonsina Russo a soulignĂ© l’importance de l’accord tuniso-italien en matiĂšre de patrimoine qui tĂ©moigne des liens profonds et sĂ©culaires entre les deux pays, depuis l’antiquitĂ©. L’exposition devant attirer des millions de visiteurs, constitue une riche occasion pour promouvoir le site de Zama en vue d’en faire une destination prĂ©vilĂ©giĂ©e pour le tourisme culturel, a-t-elle dit.

Fathi Bejaoui et Sondess Douggui-Roux ont prĂ©sentĂ© l’exposition tout en soulignant la haute valeur historique et scientifique des artefacts exposĂ©s, composĂ©s de sculptures et d’instruments rituels utilisĂ©s dans les rites religieux Ă  l’intĂ©rieur des temples antiques.

Ces artefacts font partie d’une large collection datant de diffĂ©rentes Ă©poques -avant et aprĂšs J.-C., composĂ©e de temples et de lieux de culte et qui tĂ©moignent de la richesse de la vie religieuse, culturelle et sociale dans l’ancienne Zama.

«Avant leur transfert de Tunis Ă  Rome, tous les objets archĂ©ologiques exposĂ©s doivent ĂȘtre couverts par une assurance internationale d’une valeur de 3,4 millions d’euros», avait prĂ©cisĂ© le DG de l’INP lors de la prĂ©sentation de ces piĂšces au MusĂ©e du Bardo, en fĂ©vrier dernier.

Cette exposition fait l’objet d’une convention cadre signĂ©e en septembre 2024 entre l’INP et le Parc archĂ©ologique de Rome, suivie d’une autre convention-cadre signĂ©e en fĂ©vrier 2025.

L’accord de coopĂ©ration archĂ©ologique tuniso-italien pour la rĂ©habilitation et la restauration du site de Zama s’inscrit dans le cadre de la coopĂ©ration bilatĂ©rale Ă  travers des accords de partenariat entre la Tunisie reprĂ©sentĂ©e par l’INP et plusieurs institutions italiennes. En vertu de cet accord Ă©talĂ© sur quatre ans, une enveloppe totale de 800 000 euros, soit 200 000 euros par an, est allouĂ©e par la partie italienne Ă  la Tunisie pour la mise en Ɠuvre de ce projet visant Ă  valoriser la richesse du site et ses rĂ©serves, rĂ©sultat de recherches effectuĂ©es de 1996 jusqu’au 2016.

Le partenariat archĂ©ologique entre la Tunisie et l’Italie, entamĂ© dans les annĂ©es 60, ne cesse de se consolider Ă  travers des accords entre les institutions spĂ©cialisĂ©es et des travaux de recherche menĂ©es par les experts des deux pays.

La Tunisie et l’Italie ont cĂ©lĂ©brĂ©, le 23 et 24 avril dernier, au MusĂ©e du Bardo, les 60 ans de missions archĂ©ologiques bilatĂ©rales.

D’aprùs Tap.

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GĂ©nocide Ă  Gaza │ IsraĂ«l plus impopulaire que jamais en Europe!

L’interminable gĂ©nocide que perpĂštre IsraĂ«l depuis octobre 2023 Ă  Gaza a fini par Ă©corner sĂ©rieusement l’image de l’État hĂ©breu dans les pays europĂ©ens et le soutien et la bienveillance dont il bĂ©nĂ©ficiait se sont rĂ©duits comme peau de chagrin. Ni la Hasbara (la propagande israĂ©lienne) ni la puissance du lobby sioniste dans ces pays ni les procĂšs en sorcellerie et l’ostracisation mĂ©diatique dont sont victimes tous ceux qui osent dĂ©noncer les crimes d’IsraĂ«l n’ont pu empĂȘcher la chute vertigineuse de la sympathie pour IsraĂ«l dans l’opinion publique europĂ©enne. Reste que le Vieux continent demeure divisĂ© sur la voie Ă  suivre et n’arrive pas Ă  prendre des dĂ©cisions claires et fermes contre l’encombrant alliĂ© israĂ©lien. On en est encore aux vaines gesticulations d’impuissance. (Ph. Manifestation le 5 octobre 2024 Ă  Paris contre la guerre Ă  Gaza).

Imed Bahri

Le Guardian affirme dans une enquĂȘte consacrĂ©e Ă  ce sujet que le soutien populaire Ă  IsraĂ«l a atteint un niveau historiquement bas. Selon cette enquĂȘte, qui se base sur les rĂ©sultats d’un sondage YouGov, seul un faible pourcentage de personnes exprime sa sympathie pour IsraĂ«l et uniquement un cinquiĂšme des personnes interrogĂ©es dans six pays expriment une opinion positive du pays. 

Alors que les nĂ©gociations sur une proposition de cessez-le-feu amĂ©ricaine se poursuivaient, l’offensive israĂ©lienne contre Gaza s’est intensifiĂ©e et s’accompagne d’un blocus humanitaire qui a entraĂźnĂ© une grave famine. Depuis le dĂ©but de la guerre en octobre 2023, plus de 54 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es Ă  Gaza. Et ce chiffre continue de s’alourdir.

De moins en moins de sympathie pour Israël

L’enquĂȘte rĂ©vĂšle qu’en Allemagne, le pays le plus «redevable» Ă  IsraĂ«l, en raison des crimes contre les juifs qu’il a commis durant la Seconde guerre mondiale, 44% de la population a une image nĂ©gative d’IsraĂ«l, 48% en France, oĂč toute critique de l’Etat hĂ©breu Ă©tait jusqu’à rĂ©cemment passible d’un procĂšs pour antisĂ©mitisme, et 54% au Danemark, soit les chiffres les plus hauts depuis le dĂ©but des sondages sur le sujet en 2016. Tandis qu’en Italie le chiffre est de 52% et en Espagne de 55%, les chiffres sont Ă©galement Ă  leur plus haut niveau. Dans ces deux pays, les enquĂȘtes d’opinion sur le sujet ont commencĂ© en 2021.

En Grande-Bretagne, 46% de la population a une mauvaise image d’IsraĂ«l alors que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente le chiffre avait atteint son plus haut niveau Ă  savoir 49%.

Globalement, seuls 13 Ă  21% des participants dans tous les pays sondĂ©s avaient une opinion favorable d’IsraĂ«l contre 63 Ă  70% qui en avaient une opinion dĂ©favorable.

De mĂȘme, parmi les six pays Ă©tudiĂ©s, seuls 6% en Italie et 16% en France estiment qu’IsraĂ«l a eu raison d’envoyer ses forces armĂ©es Ă  Gaza et qu’il a rĂ©agi de maniĂšre globalement proportionnelle aux attaques du Hamas, en baisse par rapport Ă  une prĂ©cĂ©dente enquĂȘte menĂ©e en octobre dernier. En Grande-Bretagne, ce chiffre Ă©tait de 12%.

En revanche, 29% en Italie et 40% en Allemagne estiment qu’IsraĂ«l a eu raison d’envoyer ses forces Ă  Gaza mais qu’il a outrepassĂ© ses limites et causĂ© de nombreuses victimes civiles. En Grande-Bretagne, ce chiffre Ă©tait de 38%.

Entre 12% des sondĂ©s allemands et 24% en Italie ainsi que 15% en Grande-Bretagne estiment qu’IsraĂ«l n’aurait pas dĂ» intervenir dans la bande de Gaza.

Une Ă©tude EuroTrack rĂ©vĂšle que de moins en moins d’EuropĂ©ens de l’Ouest considĂšrent encore comme justifiĂ©es les opĂ©rations militaires israĂ©liennes en cours Ă  Gaza: seulement un quart des sondĂ©s en France, en Allemagne et au Danemark contre 18% au Royaume-Uni et seulement 9% en Italie.

En mĂȘme temps, le pourcentage de personnes interrogĂ©es estimant que l’opĂ©ration DĂ©luge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023 Ă©tait justifiĂ©e est restĂ© faible dans chaque pays se situant entre 5 et 9% bien que la marge de soutien ait augmentĂ© au Royaume-Uni de 5 Ă  6% et en Italie de 6 Ă  8%.

L’enquĂȘte rĂ©vĂšle que moins de personnes disent soutenir la position d’IsraĂ«l, entre 7 et 18% soit le pourcentage le plus faible enregistrĂ© depuis le dĂ©but de la guerre. En comparaison, entre 18 et 33% des personnes interrogĂ©es sympathisent avec la partie palestinienne, des chiffres en hausse dans les six pays depuis 2023. L’Allemagne, pour sa part, affiche des chiffres proches avec 17% de soutien Ă  la partie israĂ©lienne et 18% Ă  la partie palestinienne.

La paix est une perspective lointaine

Sans surprise, la plupart des EuropĂ©ens de l’Ouest estiment qu’une paix durable au Moyen-Orient reste une perspective lointaine. Les Français se sont montrĂ©s les plus optimistes quant Ă  sa possibilitĂ© d’ici dix ans, mais mĂȘme dans ce cas, seulement 29% ont dĂ©clarĂ© y croire.

Les Danois Ă©taient les moins optimistes avec environ 15%. Dans les six pays Ă©tudiĂ©s, les attentes quant Ă  la possibilitĂ© d’une paix durable ont diminuĂ© de quatre Ă  dix points depuis fin 2023

Ces opinions ne se limitent pas Ă  l’Europe. Un sondage du Pew Research Center rĂ©alisĂ© en avril a montrĂ© que l’attitude des AmĂ©ricains envers IsraĂ«l est devenue de plus en plus nĂ©gative au cours des trois derniĂšres annĂ©es. Plus de la moitiĂ© des adultes amĂ©ricains (53%) expriment dĂ©sormais une opinion nĂ©gative d’IsraĂ«l contre 42% en mars 2022.

Un sondage Data for Progress rĂ©alisĂ© le mois dernier a rĂ©vĂ©lĂ© que 51% des sondĂ©s s’opposent au projet israĂ©lien d’envoyer davantage de troupes Ă  Gaza et de transfĂ©rer les Palestiniens. Également, 51% estiment que Donald Trump devrait exiger qu’IsraĂ«l accepte un cessez-le-feu contre 31% qu’il devrait soutenir l’opĂ©ration militaire israĂ©lienne.

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Transparence financiùre │ La Tunisie dans le viseur du Gafi

SoupçonnĂ©e de ne pas faire assez d’efforts en matiĂšre de transparence des flux financiers ou de numĂ©risation des donnĂ©es et accusĂ©e Ă©galement de ne pas lutter assez contre le financement du terrorisme, la Tunisie pourrait rĂ©intĂ©grer la liste grise des pays «sous surveillance», dont elle est sortie en 2019.

C’est ce que rapporte le magazine Jeune Afrique, qui prĂ©cise que la visite conjointe Ă  Tunis du Groupe d’action financiĂšre (Gafi/FATF) et de la Middle East and North Africa Financial Action Task Force (MenaFATF) a Ă©tĂ© «reportĂ©e de nombreuses fois, au point d’agacer les experts», avant d’avoir lieu du 20 au 24 mai 2025.

Citant des sources bahreĂŻnies, le magazine parisien ajoute que «les conclusions de la visite du gendarme de la criminalitĂ© financiĂšre internationale ne sont pas des plus satisfaisantes».

Plusieurs points ont Ă©tĂ© signalĂ©s aux autoritĂ©s tunisiennes qui devraient conformer leurs pratiques financiĂšres aux normes de la transparence financiĂšre avant une prochaine visite, dĂ©jĂ  programmĂ©e, desdits experts pour Ă©valuer les amĂ©liorations apportĂ©es entretemps et dĂ©cider ou non de rĂ©inscrire la Tunisie dans la fameuse «liste grise». Ce qui apporterait un coup dur aux finances du pays qui sont loin d’ĂȘtre au beau fixe.

Notre pays a beau invoquer Ă  chaque fois sa souverainetĂ© nationale et son autonomie de dĂ©cision, il a des engagements de transparence envers tous ses partenaires Ă©trangers qu’il doit respecter, s’il veut continuer de bĂ©nĂ©ficier des facilitĂ©s et privilĂšges du systĂšme financier international.  

Une derniĂšre remarque : il est tout de mĂȘme affligeant de devoir apprendre cette visite de sources Ă©trangĂšres, puisque les autoritĂ©s tunisiennes n’ont pas communiquĂ© officiellement sur le sujet, donnant la dĂ©sagrĂ©able impression d’avoir quelque chose Ă  cacher. La censure est un mauvais rĂ©flexe et elle est d’autant plus regrettable qu’elle est presque toujours contreproductive.

On comprend que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) soit trĂšs occupĂ© ces derniers jours par la fĂȘte du mouton, mais on est en droit d’attendre, de sa part, des explications sur cette affaire d’ici lundi.

I.B.

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Les marchands du temple et les moutons de Panurge │ Vers une nouvelle Ă©thique sociale

Abstraction faite du coĂ»t prohibitif de certains rites religieux, comme le pĂšlerinage Ă  la Mecque ou le sacrifice du mouton, on ne peut que difficilement comprendre Ă  quelles considĂ©rations morales une communautĂ©, musulmane en l’occurrence, obĂ©it en consacrant autant de richesses dans l’accomplissement de rites dont les revenus servent Ă  armer ses ennemis et massacrer ses propres coreligionnaires, Ă  Gaza ou ailleurs.

Dr Mounir Hanablia *

L’AĂŻd Al-Adha, la fĂȘte du mouton consacre chaque annĂ©e Ă  la Mecque la fin de la grande assemblĂ©e du , Mont Arafat lorsque deux millions de fidĂšles musulmans venus de tous les horizons, uniformĂ©ment vĂȘtus de blanc et rĂ©unis dans un lieu et une mĂȘme adoration, se souviennent du jugement dernier, en symbolisant le caractĂšre universel de l’islam. Certes. NĂ©anmoins, pour les plus nombreux, ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas aller Ă  la Mecque, la fĂȘte, c’est avant tout l’obligation devenue sociale de se procurer la viande nĂ©cessaire pour se fondre dans le troupeau.

En ces annĂ©es de vaches maigres, les prix de la viande, pour ne pas dire du mouton, atteignent dĂ©sormais des sommets qui la rendent inaccessible pour une partie de plus en plus importante de nos concitoyens, obligĂ©s d’acheter la prĂ©cieuse denrĂ©e au dĂ©tail, ou bien de se rabattre sur la dinde, le poulet, ou mĂȘme le poisson.

Un phénomÚne de société

Ainsi, comme bien souvent les nĂ©cessitĂ©s Ă©conomiques sont en train de transformer un phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ© et des pratiques de consommation. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

Les Ă©conomistes diront que le pays n’a pas besoin chaque annĂ©e de la saignĂ©e massive qui en frappant le cheptel favorise l’ascension vertigineuse des prix d’une denrĂ©e de plus en plus inaccessible pour le commun des mortels.

Les puristes, que l’esprit de la religion Ă©tant d’unir, du moins en principe, l’abattage du mouton devient paradoxalement un facteur de discrimination sociale entre ceux qui peuvent et les autres. Tout comme le fait d’aller en pĂšlerinage Ă  la Mecque d’ailleurs, dont ainsi que le spĂ©cifie le Coran, seuls ceux qui le peuvent ont l’obligation de le faire.

NĂ©anmoins, rite du pĂšlerinage, le sacrifice du mouton est devenu une obligation pour tous les musulmans. Ce n’est pas une mauvaise chose que les riches, ceux qui peuvent abattre, fournissent de la viande Ă  ceux qui, la plupart des jours de l’annĂ©e, n’ont pas les moyens d’en manger. Ainsi la fĂȘte pourrait devenir un facteur de cohĂ©sion sociale, ou de rĂ©conciliation nationale.

Un instrument de pouvoir

NĂ©anmoins, le mouton est quelquefois devenu un instrument de pouvoir. On se souvient comment il n’y a pas si longtemps, l’un des gendres d’un ancien prĂ©sident distribuait les moutons pour acquĂ©rir le soutien populaire nĂ©cessaire Ă  son entrĂ©e en politique, en s’assurant une rĂ©putation de religiositĂ© que rien dans la rĂ©alitĂ© ne justifiait. Un parti politique venu nous apporter la PiĂ©tĂ© en mĂȘme temps que la dĂ©mocratie, lui avait plus tard emboĂźtĂ© le pas afin de consolider la base Ă©lectorale nĂ©cessaire Ă  sa réélection. En l’occurrence, il prenait ses Ă©lecteurs pour des pigeons. Et en effet, comment qualifier autrement tous ceux qui refusent de voir que les fĂȘtes et les manifestations religieuses sont devenues des manifestations soumises aux lois de l’offre et de la demande ?

Tout cela dĂ©montre que la religion n’est pas un ensemble de pratiques issues d’un autre Ăąge, mais une rĂ©alitĂ© vivante qui se transforme. Si on en revient aux religions anciennes du bassin mĂ©diterranĂ©en et du Moyen-Orient, le rite principal en Ă©tait le sacrifice des animaux, en offrande au Dieu. On a sacrifiĂ© aux idoles. Puis IsraĂ«l a sacrifiĂ© Ă  un Dieu qu’il ne voyait pas, sans doute parce qu’un peuple nomade ne peut pas s’embarrasser de statues. Et quand il est devenu sĂ©dentaire, il lui a consacrĂ© un temple, rĂ©investi un certain temps par le culte des idoles, et surtout par les prĂȘtres et les sacrificateurs, qui tiraient leur business si on peut appeler cela ainsi des offrandes offertes par les fidĂšles ; ainsi que les marchands qui les leur vendaient, et qu’un nouveau prĂ©dicateur chasserait avant de finir sur la croix.

Tout cela s’est terminĂ© lorsque les Romains ont dĂ©truit le temple de JĂ©rusalem et que les Juifs, privĂ©s de sacrifice, l’ont remplacĂ© par la lecture des textes sacrĂ©s.

C’est bien entendu la version des pharisiens, des rabbins, autrement dit des prĂȘtres juifs auxquels l’Eglise chrĂ©tienne a plus tard emboĂźtĂ© le pas.

En rĂ©alitĂ©, l’avĂšnement du papyrus Ă©gyptien et du parchemin grĂące Ă  la conquĂȘte de l’Egypte et du Moyen-Orient par les armĂ©es d’Alexandre de MacĂ©doine, avait fait entrer par l’écriture la communication dans une Ăšre nouvelle oĂč les idĂ©es pouvaient voyager, alors qu’auparavant, elles Ă©taient irrĂ©mĂ©diablement fixĂ©es sur des stĂšles et des blocs de pierres immobiles.

Le phĂ©nomĂšne est que la diffusion de l’écriture se soit accompagnĂ©e de la transformation de l’offrande constituĂ©e par le sacrifice sanglant, d’un animal, ou d’un ĂȘtre humain, en un rite de priĂšres fait de lectures de textes consacrĂ©s. Et ce qui s’est passĂ© en Egypte et au Moyen-Orient a inĂ©vitablement entraĂźnĂ© l’Arabie dans son sillage, dont l’islam a constituĂ© l’entrĂ©e dans la sphĂšre de l’hellĂ©nisme, l’avĂšnement de l’individu et des droits individuels.

L’islam a investi le paganisme prĂ©-existant basĂ© sur le culte des idoles, le sacrifice sanglant, les rites de fertilitĂ©. Il s’en est parfois accommodĂ© en lui confĂ©rant un sens nouveau faisant place, Ă  travers la priĂšre, Ă  la lecture et Ă  la rĂ©flexion sur les mystĂšres de la vie et de la mort.

Des moutons de Panurge

On peut encore se demander sur l’utilitĂ© de l’instauration de la fĂȘte du mouton dans un contexte de disparition des rites sanglants et de consĂ©cration de la priĂšre par la lecture.

Il se peut que la nouvelle communautĂ© musulmane ait voulu contester Ă  sa rivale, la communautĂ© juive, dĂ©jĂ  installĂ©e depuis longtemps, l’exclusivitĂ© de l’hĂ©ritage du monothĂ©isme issu d’Abraham, en consacrant la prééminence de sa lĂ©gitimitĂ© Ă  travers la cĂ©lĂ©bration de cette fĂȘte.

Le pĂšlerinage a Ă©galement Ă©tĂ© investi par les marchands, et il faut dĂ©sormais plusieurs milliers de dinars pour l’accomplir. Mais abstraction faite de son coĂ»t prohibitif, on ne peut que difficilement comprendre Ă  quelles considĂ©rations morales une communautĂ© obĂ©it en consacrant autant de richesses dans l’accomplissement d’un rite dont les revenus servent Ă  armer ses ennemis et massacrer ses propres coreligionnaires, Ă  Gaza ou ailleurs. N’est-ce pas lĂ  se comporter comme des moutons de Panurge?

* Médecin de libre pratique.

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Coupe du Monde des Clubs 2025 (2-4) â”‚ Les clubs participants  

La Coupe du Monde des Clubs, tournoi unique en son genre auquel la Tunisie sera reprĂ©sentĂ©e par l’EspĂ©rance de Tunis, dĂ©butera le 14 juin 2025 au Hard Rock Stadium de Miami Gardens, en Floride. L’Inter Miami affrontera les Égyptiens d’Al Ahly lors du match d’ouverture. Le tournoi sera clĂŽturĂ© le 13 juillet par la finale au MetLife Stadium d’East Rutherford, dans le New Jersey.

Les 12 sites amĂ©ricains qui accueilleront les matchs sont :

‱ Stade Mercedes-Benz à Atlanta;

‱ Stade Bank of America à Charlotte, en Caroline du Nord;

‱ Stade TQL à Cincinnati;

‱ Le Rose Bowl à Pasadena, en Californie;

‱ Stade Hard Rock à Miami Gardens, en Floride;

‱ Parc GEODIS à Nashville;

‱ Stade MetLife à East Rutherford, dans le New Jersey;

‱ Stade Camping World à Orlando, en Floride;

‱ Stade Inter&Co à Orlando, en Floride;

‱ Lincoln Financial Field à Philadelphie;

‱ Lumen Field à Seattle;

‱ Audi Field à Washington.

MetLife accueillera neuf matchs, dont les demi-finales et la finale. Philadelphie et Miami en accueilleront huit chacun. Atlanta, Seattle et le Rose Bowl en accueilleront six.

La plupart des stades se trouvent sur la cĂŽte est des États-Unis ou Ă  proximitĂ©, en raison de sa proximitĂ© avec l’Europe, qui enverra 12 Ă©quipes, et qui bĂ©nĂ©ficie de marchĂ©s mĂ©diatiques convoitĂ©s. Les matchs sur la cĂŽte est minimiseront les dĂ©placements (pour les Ă©quipes et les supporters) et les dĂ©calages horaires gĂȘnants (pour les tĂ©lĂ©spectateurs).

La Fifa a Ă©galement pris cette dĂ©cision en coordination avec la Concacaf, l’instance dirigeante du football en AmĂ©rique du Nord et en AmĂ©rique centrale, qui organisera son championnat continental, la Gold Cup, simultanĂ©ment et entiĂšrement Ă  l’ouest du Mississippi.

OĂč et comment regarder les matches?

DAZN, un service de streaming, proposera gratuitement les 63 matchs aux téléspectateurs du monde entier.

De nombreux matchs intĂ©ressants seront Ă©galement diffusĂ©s aux États-Unis sur TNT et/ou Univision (et/ou leurs chaĂźnes affiliĂ©es).

Univision, UniMĂĄs et TUDN diffuseront 18 matchs. TNT en diffusera 24.

Les équipes participantes

Les 32 clubs en lice se rĂ©partissent comme suit :

Europe (12) : Manchester City (Angleterre), Chelsea (Angleterre), Real Madrid (Espagne), Atlético Madrid (Espagne), Bayern Munich (Allemagne), Borussia Dortmund (Allemagne), Juventus (Italie), Inter Milan (Italie), PSG (France), Benfica (Portugal), Porto (Portugal), RB Salzbourg (Autriche);

AmĂ©rique du Nord (5) : Inter Miami (États-Unis), Seattle Sounders (États-Unis), Monterrey (Mexique), Pachuca (Mexique) et LAFC (États-Unis);

Amérique du Sud (6) : Flamengo (Brésil), Palmeiras (Brésil), Fluminense (Brésil), Botafogo (Brésil), River Plate (Argentine), Boca Juniors (Argentine);

Asie (4) : Al Hilal (Arabie saoudite), Ulsan (CorĂ©e du Sud), Urawa Reds (Japon), Al Ain (Émirats arabes unis);

Afrique (4) : Al Ahly (Égypte), Wydad (Maroc), EspĂ©rance de Tunis (Tunisie), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);

Océanie (1) : Auckland City (Nouvelle-Zélande).

En 2023, la FIFA a attribuĂ© les 32 places pour la Coupe du Monde des Clubs Ă  l’Europe (12), l’AmĂ©rique du Sud (6), la Concacaf (4), l’Afrique (4), l’Asie (4), l’OcĂ©anie (1) et le pays hĂŽte (1).

Pour obtenir ces places, il existait deux voies de qualification : l’une simple, l’autre complexe.

La voie la plus simple passait par les championnats continentaux. Tous les clubs ayant remportĂ© la Ligue des champions de l’UEFA, la Copa Libertadores, la Coupe des champions de la Concacaf ou leurs Ă©quivalents asiatiques et africains entre 2021 et 2024 se sont qualifiĂ©s automatiquement.

Au-delĂ  de ces champions, les places Ă©taient attribuĂ©es selon un systĂšme de classement basĂ© sur les rĂ©sultats, mais avec une rĂ©serve : seuls les deux meilleurs clubs d’un pays donnĂ© pouvaient se qualifier grĂące au classement.

Au sein de la Concacaf, les choses Ă©taient initialement simples, avec quatre vainqueurs distincts
 Ă  l’exception de la place de pays hĂŽte. La Fifa n’a jamais prĂ©cisĂ© comment une Ă©quipe pourrait prĂ©tendre Ă  cette place – jusqu’en octobre 2024, lorsque le prĂ©sident de la Fifa, Gianni Infantino, s’est rendu en Floride du Sud, sans prĂ©venir, le dernier jour de la saison rĂ©guliĂšre de la MLS, pour annoncer que l’Inter Miami l’obtiendrait.

Puis, en mars, la Fifa a exclu le club mexicain de LeĂłn du tournoi, invoquant le principe de propriĂ©tĂ© multi-clubs (LeĂłn et Pachuca appartiennent tous deux Ă  la mĂȘme entitĂ©). La Fifa a ensuite organisĂ© un barrage indĂ©pendant pour pourvoir la derniĂšre place de la Concacaf, que le LAFC a remportĂ© (sur Club AmĂ©rica) de maniĂšre spectaculaire le 31 mai.

D’aprùs Yahoo Sports.

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Tunisie-AlgĂ©rie │ Caravane touristique pour une conduite responsable

A l’orĂ©e de la nouvelle saison touristique estivale, souvent marquĂ©e par une grande mobilitĂ© entre l’AlgĂ©rie et la Tunisie, un Media Driving Tour, est revenu Ă  Alger, lundi 2 juin 2025, aprĂšs avoir parcouru, pendant quelques jours, plus de 3 000 kilomĂštres entre les deux pays voisins, avec un double objectif : promouvoir une culture de la conduite responsable et renforcer le tourisme entre les deux pays du Maghreb.

L’initiative, rĂ©servĂ©e aux journalistes de divers journaux algĂ©riens, publics et privĂ©s, a combinĂ© formation, expĂ©rience de terrain et dĂ©couverte de territoires encore mĂ©connus.

Du cƓur d’Alger aux oasis de Bou SaĂąda et d’Oued Souf, dans le sud-ouest algĂ©rien, en passant par Tozeur, dans le dĂ©sert tunisien, et l’üle pittoresque de Djerba, les participants ont vĂ©cu un road trip sous le signe de la prudence, dĂ©montrant qu’il est possible de parcourir de longues distances sans excĂšs de vitesse et dans le respect total du code de la route.

Le convoi Ă©tait accompagnĂ©, outre les vĂ©hicules des journalistes, d’un bus touristique, de vĂ©hicules d’assistance technique et d’un groupe de motocyclistes professionnels, qui ont assurĂ© le soutien et la sĂ©curitĂ© tout au long du parcours.

«Notre mission est d’éduquer et de sensibiliser, mais aussi de crĂ©er des ponts entre les peuples par la route, le voyage et le rĂ©cit», a dĂ©clarĂ© Ă  ANSAmed le journaliste Nabil Meghiref, promoteur de l’initiative et spĂ©cialiste du secteur automobile. «Nous voulions montrer que le respect des rĂšgles n’est pas une limite, mais une garantie pour que chacun arrive Ă  destination sain et sauf», a-t-il ajoutĂ©.

La sĂ©curitĂ© routiĂšre Ă©tait le leitmotiv de cette Ă©dition, avec des sĂ©ances pratiques dĂ©diĂ©es Ă  la conduite automobile et moto, dispensĂ©es sous la supervision d’instructeurs professionnels et de motards experts.

Lors d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e sur l’üle tunisienne de Djerba, les participants ont discutĂ© du rĂŽle croissant des deux-roues dans la circulation nord-africaine et de l’importance d’une cohabitation sĂ»re entre conducteurs et motocyclistes.

Outre son aspect Ă©ducatif, l’initiative avait une forte vocation touristique.

En collaboration avec l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), la caravane a mis en avant des destinations moins frĂ©quentĂ©es par le public algĂ©rien, comme Djerba, soulignant ainsi la volontĂ© mutuelle de renforcer les Ă©changes touristiques.

En 2024 seulement, plus de 1,4 million de Tunisiens ont visitĂ© l’AlgĂ©rie, tandis qu’environ 3,8 millions d’AlgĂ©riens ont choisi la Tunisie, voyageant souvent en voiture.

L’initiative a Ă©galement renforcĂ© le lien entre la presse et les institutions : des reprĂ©sentants des mĂ©dias institutionnels de la gendarmerie et de la police algĂ©riennes ont Ă©galement pris part Ă  la caravane, consolidant ainsi la coopĂ©ration pour une communication publique efficace sur le thĂšme de la sĂ©curitĂ© routiĂšre.

D’aprùs ANSAMed.

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La BTS lance un programme de soutien à l’entrepreneuriat et l’auto-emploi

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, a annoncĂ© mercredi 4 juin 2025 Ă  Tunis le lancement du programme Cap Emplois financĂ© par un prĂȘt de 90 millions d’euros conclu entre la Tunisie et la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) en septembre 2024, et qui vise Ă  soutenir la compĂ©titivitĂ© des entreprises et l’autonomisation Ă©conomique des citoyens par la crĂ©ation d’emplois.

PrĂ©sidant la signature d’une convention avec la Banque tunisienne de solidaritĂ© (BTS), le ministre a expliquĂ© que ce programme vise Ă  contribuer Ă  la crĂ©ation d’emplois et Ă  soutenir l’intĂ©gration Ă©conomique et sociale en amĂ©liorant l’employabilitĂ© des demandeurs d’emploi et en dĂ©veloppant leurs compĂ©tences grĂące Ă  des formations complĂ©mentaires et Ă  un soutien Ă  l’entrepreneuriat.

Il soutiendra Ă©galement la mise en place d’un systĂšme d’auto-emploi et dĂ©veloppera et soutiendra les capacitĂ©s institutionnelles afin d’amĂ©liorer la gouvernance des programmes d’emploi, de formation et d’accompagnement.

Il a expliquĂ© que le programme comprend plusieurs volets, notamment un accord avec la BTS prĂ©voyant un financement d’environ 50 millions d’euros pour la crĂ©ation d’environ 13 000 entreprises entre 2025 et 2027.

Il a ajoutĂ© : «Ce programme est ambitieux et comporte d’importantes dimensions sociales et Ă©conomiques. Il vise Ă  soutenir les entreprises et Ă  autonomiser les citoyens sur le plan Ă©conomique en crĂ©ant des emplois dĂ©cents», soulignant que le ministĂšre adopte une nouvelle approche axĂ©e sur les rĂ©sultats.

Le ministre de l’Emploi a expliquĂ© que le financement est dĂ©sormais conditionnĂ© Ă  l’atteinte d’indicateurs spĂ©cifiques relatifs Ă  la formation complĂ©mentaire, Ă  l’auto-emploi et Ă  la crĂ©ation d’entreprises. Il a averti que si ces objectifs ne sont pas atteints, les fonds ne seront pas transfĂ©rĂ©s, soulignant que cette nouvelle approche s’inspire des leçons du passĂ©, lorsque la Tunisie a souffert de prĂȘts mal utilisĂ©s ou simplement consommĂ©s, et a expliquĂ© que la vision actuelle repose sur le recours aux prĂȘts uniquement s’ils sont destinĂ©s Ă  la rĂ©alisation d’objectifs de dĂ©veloppement concrets.

Le ministre de l’Emploi a dĂ©clarĂ© que le programme de soutien Ă  la compĂ©titivitĂ© des entreprises et Ă  l’autonomisation Ă©conomique des citoyens s’adresse non seulement aux nouvelles entreprises, mais aussi aux entreprises existantes qui rencontrent des difficultĂ©s et ont besoin de financement ou d’équipement pour poursuivre leurs activitĂ©s et prĂ©server les emplois.

Il a ajoutĂ© que les conditions d’accĂšs au financement sont favorables, car les porteurs de projets ne sont pas tenus de s’autofinancer et ne paieront pas d’intĂ©rĂȘts sur les prĂȘts pendant une pĂ©riode pouvant aller jusqu’à 19 ans.

Il s’est dit convaincu que ces mesures incitatives, parmi d’autres, encourageront les jeunes et les propriĂ©taires de petites et moyennes entreprises, qu’elles soient nouvelles ou existantes, Ă  se lancer ou Ă  dĂ©velopper leurs activitĂ©s.

Le ministre a annoncĂ© que le programme sera lancĂ© le 16 juin et que les personnes souhaitant solliciter un financement peuvent soumettre leur demande Ă  la BTS et Ă  ses agences rĂ©gionales, ajoutant que le ministĂšre travaille pour garantir que le premier groupe d’entreprises recevra un financement dans la mĂȘme semaine.

«Les types de projets seront ouverts Ă  tous les secteurs, et il est important qu’ils soient Ă©conomiquement viables et capables de crĂ©er ou de prĂ©server des emplois», a soulignĂ© M. Chouaed, prĂ©cisant que les nouveaux projets ou expansions d’entreprises pourraient concerner l’agriculture, l’industrie, les services, les industries culturelles, etc.

Le ministre a soulignĂ© que la nouvelle orientation du ministĂšre de l’Emploi et de la Formation professionnelle reflĂšte une Ă©volution de son rĂŽle, qui ne se concentre plus uniquement sur la formation et l’emploi traditionnels. Il est Ă©galement devenu un soutien direct au tissu Ă©conomique en finançant les petites et moyennes entreprises et en crĂ©ant des emplois, a-t-il expliquĂ©, estimant que cette Ă©volution est due Ă  l’engagement envers la Constitution du 25 juillet 2022, qui considĂšre le travail comme un droit constitutionnel.

En conclusion, il a dĂ©clarĂ© : «Nous travaillons dans le cadre de la politique globale de l’État dĂ©finie par le PrĂ©sident de la RĂ©publique et nous nous efforçons de jouer un rĂŽle actif dans la construction d’un vĂ©ritable État social oĂč l’emploi, la production et le soutien Ă  la libre entreprise sont au cƓur des prioritĂ©s nationales.»

Le directeur gĂ©nĂ©ral de la BTS, Khelifa Sboui, a expliquĂ© que le programme vise Ă  soutenir les groupes vulnĂ©rables, notamment les jeunes, les diplĂŽmĂ©s et les femmes. La prioritĂ© sera accordĂ©e aux projets sociaux et environnementaux, a-t-il dit, ajoutant que le programme prĂ©voit un financement pouvant atteindre 200 000 dinars et vise Ă  crĂ©er 13 000 projets.

Des financements sont disponibles pour l’équipement et le fonds de roulement, et le programme offre des conditions flexibles et des incitations spĂ©ciales pour les femmes et les habitants des zones rurales.

Conférence sur la lutte contre la corruption dans le sport à Tunis

OrganisĂ©e par le Conseil de l’Europe, l’UE et le gouvernement tunisien

Sensibiliser l’opinion publique tunisienne Ă  l’impact de la corruption dans le sport sur l’économie, Ă  ses effets pervers sur le sport lui-mĂȘme et aux nombreuses failles liĂ©es au blanchiment d’argent par le biais des jeux d’argent et des paris sportifs.

Tels sont les objectifs d’Agela, un programme conjoint du Conseil de l’Europe et de l’Union europĂ©enne en Tunisie, en collaboration avec la Direction gĂ©nĂ©rale de la gouvernance et de la prĂ©vention de la corruption et le ministĂšre tunisien de la Jeunesse et des Sports, qui a organisĂ© hier une confĂ©rence intitulĂ©e « Corruption et sport : comprendre le lien pour promouvoir l’intĂ©gritĂ© Â».

Cet Ă©vĂ©nement a rĂ©uni des personnalitĂ©s clĂ©s du monde du sport, de la prĂ©vention et de la rĂ©gulation de la corruption, a indiquĂ© le Conseil de l’Europe Ă  Tunis dans un communiquĂ©. L’objectif spĂ©cifique est de mieux comprendre le dĂ©fi de la lutte contre la corruption dans le sport et le rĂŽle de la prĂ©vention, de la promotion de l’intĂ©gritĂ© et de la coopĂ©ration pour y parvenir. La Tunisie est pleinement attachĂ©e aux directives internationales en matiĂšre de lutte contre la corruption, a dĂ©clarĂ© le ministre des Sports, Sadok Mourali, bien que la prĂ©vention soit un pilier de la consolidation de la dĂ©mocratie. Avec quelque 600,5 millions de dinars tunisiens (181 millions d’euros) de financement allouĂ©s aux associations sportives – un total de 50 -, en plus des subventions publiques et des contributions financiĂšres, l’augmentation du soutien public a rĂ©vĂ©lĂ© des indicateurs de corruption dans ce secteur, a dĂ©clarĂ© le ministre. Cet Ă©vĂ©nement s’inscrit dans le programme du gouvernement deux ans aprĂšs la conclusion de la premiĂšre phase de la StratĂ©gie nationale de lutte contre la corruption, a dĂ©clarĂ© Chokri Hamda, responsable de l’unitĂ© de gouvernance du ministĂšre de la Jeunesse et des Sports. La Tunisie a rĂ©alisĂ© des progrĂšs significatifs dans la lutte contre la corruption avec plusieurs affaires portĂ©es devant les tribunaux. La rĂ©pression n’est pas le seul objectif, mais aussi la prĂ©vention Ă  travers un pacte impliquant le MinistĂšre, les institutions compĂ©tentes et le mouvement sportif.

La Tunisie est actuellement membre de la Convention de Macolin, un traitĂ© international juridiquement contraignant visant Ă  prĂ©venir, dĂ©tecter et sanctionner la manipulation des compĂ©titions sportives, ce qui renforce sa coopĂ©ration avec Interpol, le Conseil de l’Europe et d’autres acteurs clĂ©s, a ajoutĂ© M. Hamda. Paolo Bertaccini, conseiller du chef du Bureau des sports du gouvernement italien, a dĂ©clarĂ© que la mise en place de mĂ©canismes de signalement de la corruption par toutes les associations sportives est une disposition clĂ© du Code du Mouvement olympique pour la prĂ©vention de la manipulation des compĂ©titions, de la Convention du Conseil de l’Europe sur la manipulation des compĂ©titions sportives, Ă©galement connue sous le nom de Convention de Macolin, et du Code mondial antidopage.

Ignacio Espinoza, responsable du projet « AmĂ©liorer la gouvernance Ă©conomique par la lutte contre la corruption en Tunisie Â», a dĂ©clarĂ© que le projet repose sur le principe selon lequel la corruption est un obstacle au dĂ©veloppement.

D’aprùs Tap.

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Tunisie │ En attendant la rĂ©forme administrative

Tout en dĂ©nonçant, pour la Ă©niĂšme fois, certaines pratiques observĂ©es au sein de l’administration publique, qu’il a qualifiĂ©es d’«anormales», le KaĂŻs SaĂŻed a appelĂ© Ă  l’application stricte des sanctions prĂ©vues par la loi en cas de «nĂ©gligence volontaire» ou de «manquement dĂ©libĂ©ré» aux devoirs professionnels.

Le prĂ©sident de la rĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed, qui recevait, mercredi 4 juin 2025, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernent, Sarra ZaĂąfrani Zenzeri, a, de nouveau, soulignĂ© que la jeunesse tunisienne, animĂ©e par un patriotisme sincĂšre et un engagement profond, est capable d’assumer des responsabilitĂ©s nationales., laissant ainsi entendre que ceux-ci pourraient bientĂŽt remplacer ceux-lĂ , rĂ©itĂ©rant ses menaces contre ceux qui, au sein de l’administration publique, rechignent Ă  appliquer ses politiques ou mettre en Ɠuvre ses  recommandations.    

«Il est temps de transmettre aux jeunes le flambeau et ce, Ă  travers l’adoption de nouvelles visions et la rĂ©vision de certains textes de loi en vue de favoriser une vĂ©ritable dynamique de dĂ©veloppement», a soulignĂ© SaĂŻed, ajoutant que la Tunisie traverse aujourd’hui une Ă©tape cruciale, pleine de dĂ©fis, et que les Tunisiens, conscients de l’importance de ce moment historique, sauront, par leur dĂ©termination, surmonter ces dĂ©fis.

«Ceux qui s’opposent Ă  cette voie n’ont pas leur place au sein des institutions de l’Etat», a encore menacĂ© le chef de l’Etat. Et d’ajouter, au risque de se rĂ©pĂ©ter : «A la rĂ©volution lĂ©gislative, doit impĂ©rativement succĂ©der une profonde rĂ©forme administrative».

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence de la rĂ©publique, la rencontre a permis d’aborder le fonctionnement de divers services publics et la situation de nombre d’entreprises et Ă©tablissements publics.

SaĂŻed a rĂ©affirmĂ©, Ă  cette occasion, que «l’administration doit ĂȘtre au service des citoyens», et non de certains groupes d’intĂ©rĂȘt, accusation qu’il lui avait souvent adressĂ©e. Les responsables de la gestion des structures publiques doivent faire preuve d’«exemplaritĂ© et de dĂ©vouement», s’acquitter de leurs tĂąches avec rigueur, efficacitĂ© et intĂ©gritĂ©, a-t-il soutenu.

Dans cette optique, le prĂ©sident de la rĂ©publique a affirmĂ© son attachement indĂ©fectible Ă  la prĂ©servation des entreprises publiques, excluant toute idĂ©e de cession, mĂȘme s’agissant de celles aux prises avec une grave crise financiĂšre, et c’est le cas de l’écrasante majoritĂ© d’entre elles.  

Les Tunisiens mĂšnent une «guerre de libĂ©ration nationale», a rĂ©itĂ©rĂ© le locataire du palais de Carthage, en ajoutant que l’Etat continuera d’aller de l’avant et que les rĂ©formes sociales seront menĂ©es de front parallĂšlement aux efforts dĂ©ployĂ©s dans le domaine Ă©conomique.

Parmi les projets de loi Ă©voquĂ©s, lors de cet entretien, figurent notamment l’instauration d’un rĂ©gime de couverture sociale au profit des ouvriĂšres agricoles, des travailleurs prĂ©caires et autres victimes de la marginalisation, indique le communiquĂ© de la prĂ©sidence.

I. B. (avec Tap).

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Gaza │ Les Etats-Unis refusent qu’on arrĂȘte le massacre

Pour la cinquiĂšme fois, les États-Unis ont opposĂ© leur veto, hier soir, mercredi 4 juin 2025, Ă  une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations-Unies appelant Ă  un cessez-le-feu dĂ©finitif Ă  Gaza, oĂč IsraĂ«l perpĂštre un gĂ©nocide des Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Un veto cynique et cruel, qui prolonge l’agonie de Gaza, et signe la faillite morale du monde. (Ph. L’ambassadrice des États-Unis Ă  l’Onu par intĂ©rim Dorothy Shea Ă  New York, mercredi 4 juin 2025).

Khémaïs Gharbi *

Plus rien n’étonne, plus rien ne choque, plus rien ne fait sursauter les consciences. La coupe est pleine — Ă  ras bord — dĂ©bordante de sang, de cendres et de silence.

À Gaza, depuis bientĂŽt deux ans, le gĂ©nocide se poursuit, implacable. Les morts se comptent par dizaines de milliers. Les blessĂ©s ont dĂ©passĂ© les cent mille. Les estropiĂ©s, les orphelins, les familles effacĂ©es par quartiers entiers : tout cela s’accumule dans une indiffĂ©rence devenue institutionnelle.

Gaza n’est plus une ville : c’est un cri de poussiĂšre. Plus aucune maison debout, ou presque. Les hĂŽpitaux sont Ă©ventrĂ©s, les Ă©coles rasĂ©es, les rues devenues un tapis de cailloux, de cadavres, de lambeaux. MĂȘme les morts ne peuvent plus ĂȘtre enterrĂ©s : ils reposent lĂ , sous les dĂ©combres, veillant une terre qu’on assassine Ă  petit feu.

Et pourtant, tout a Ă©tĂ© dit. Tout a Ă©tĂ© Ă©crit. Les mots ne suffisent plus. L’humanitĂ© a Ă©tĂ© mise Ă  nu : ses États, ses institutions, ses grands discours et ses serments solennels
 tout cela a Ă©tĂ© confrontĂ© au rĂ©el, et s’est effondrĂ©. On a mesurĂ© l’hypocrisie, non plus en unitĂ©s morales, mais en tonnes de bombes larguĂ©es.

Un suicide moral

Les droits de l’homme? Un vernis craquelĂ©.

La démocratie? Une façade décrépie.

L’humanitĂ©? Un mot creux, vidĂ© de sens.

Alors la plume s’arrĂȘte. Non par lĂąchetĂ©. Mais par luciditĂ©. Tous les sujets ont Ă©tĂ© Ă©puisĂ©s. Toutes les illusions, Ă©ventrĂ©es. L’écriture elle-mĂȘme vacille : Ă  quoi bon rĂ©pĂ©ter ce que l’on refuse de voir? À quoi bon dĂ©noncer encore, quand le crime est retransmis en direct, et que ceux qui peuvent l’arrĂȘter choisissent de le prolonger ?

Un suicide moral est en cours. Lent. Invisible. Il frappe non seulement ceux qui donnent les ordres, mais aussi ceux qui, tĂ©moins impuissants, voient s’éteindre en eux la foi en l’homme. Ce sont ces consciences-lĂ , blessĂ©es mais debout, qui souffrent le plus : elles n’ont plus de refuge, plus de mensonge auquel s’accrocher. Elles savent.

Un contrat d’extermination

Et voici qu’hier encore, les États-Unis — pour la cinquiĂšme fois — ont opposĂ© leur veto Ă  une rĂ©solution appelant Ă  un cessez-le-feu dĂ©finitif. Le monde attendait une mĂ©diation, un geste d’apaisement. Il reçoit une signature de plus au bas du contrat d’extermination.

Alors
 que faire ? Sinon déposer la plume. Faire halte. Se taire. Non par résignation, mais pour laisser place à une forme plus haute de lucidité. Un silence habité. Une méditation profonde.

Car il arrive un moment oĂč Ă©crire ne sert plus Ă  dĂ©noncer, mais Ă  veiller. Un moment oĂč la parole ne change plus le monde, mais refuse d’y consentir. Ce silence-lĂ  est digne. Il n’est pas absence, mais rĂ©sistance.

Un jour peut-ĂȘtre, une parole neuve Ă©mergera. Elle ne cherchera plus Ă  convaincre, ni Ă  condamner. Elle sera prĂ©sence. Refus tranquille. Garde d’honneur autour d’une dignitĂ© humaine que ni la guerre, ni le mensonge, ni le silence complice n’auront rĂ©ussi Ă  abolir.

En attendant, gardons allumée la flamme intérieure.

C’est dans la nuit que les premiĂšres Ă©tincelles ont le plus de sens.

* Ecrivain et traducteur.

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Formation d’animateurs de cinĂ©-clubs Ă  Bizerte

Le programme CinĂ©philia et l’association Echos CinĂ©matographiques organisent une formation d’animateurs de cinĂ©-clubs du 20 au 26 juin 2025 au cinĂ©ma Majestic, Ă  Bizerte.

Cette formation est une invitation Ă  acquĂ©rir et dĂ©velopper des outils d’analyse de films, d’animation de cinĂ©-club et de programmation cinĂ©matographique.
À l’issue de la formation, les participant/e/s auront la possibilitĂ© de contribuer aux sĂ©ances du cinĂ©-club du cinĂ©ma Le Majestic de Bizerte.

Les personnes cibles sont les cinĂ©philes, animateur.trice.s de cinĂ©-clubs amateur.trice.s ou confirmĂ©.e.s, cinĂ©astes, curateur.trice.s et programmateur.trice.s. Ils/elles doivent ĂȘtre motivĂ©.e.s avec un intĂ©rĂȘt marquĂ© pour la mĂ©diation et la transmission de la culture cinĂ©matographique.
Autres conditions exigĂ©es : dĂ©montrer un intĂ©rĂȘt pour la mĂ©diation culturelle et la programmation cinĂ©matographique, rĂ©sider en Tunisie, s’engager Ă  ĂȘtre disponible entiĂšrement pour l’ensemble des activitĂ©s prĂ©vues.

La formation sera assurĂ©e par Abdessalem Chaabane, membre du bureau de la FĂ©dĂ©ration tunisienne des cinĂ©-clubs (FTCC) de 2021 Ă  2024, qui a Ă©galement dirigĂ© la revue Nawadi-CinĂ©ma, publication de rĂ©fĂ©rence consacrĂ©e Ă  la rĂ©flexion critique autour du 7e art. Et Mohamed Frini, directeur de Hakka Distribution, premiĂšre sociĂ©tĂ© de distribution tunisienne dĂ©diĂ©e au cinĂ©ma d’auteur créée en 2013, spĂ©cialiste en distribution cinĂ©matographique et mĂ©diation culturelle.

Le programme est gratuit et prend en charge les frais de déplacement et le logement du 20 au 26 juin à Bizerte, ainsi que les repas

La date limite pour postuler est fixée au 8 juin 2025.

Cinéphilia est un programme de développement de capacités en médiation culturelle, en mobilisation des publics et en gestion de projets,

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Coupe du Monde des Clubs 2025 (1-4) │ Un tournoi inĂ©dit et controversĂ©

La Coupe du Monde des Clubs 2025, tournoi unique en son genre auquel la Tunisie sera reprĂ©sentĂ©e par l’EspĂ©rance de Tunis, correspond exactement Ă  son nom. Ce tournoi grandiose, dont le coup d’envoi est prĂ©vu le 14 juin aux États-Unis, rĂ©unira 32 Ă©quipes en s’inspirant de la Coupe du Monde de football, avec une diffĂ©rence essentielle : ce sont des clubs professionnels de haut niveau, comme le Real Madrid, qui participent, et non des Ă©quipes nationales comme l’Espagne.

La Fifa qualifie ce tournoi d’«innovant, inclusif, rĂ©volutionnaire et vĂ©ritablement mondial». Il s’agit d’un concept novateur dans le sport, oĂč la grande majoritĂ© des Ă©quipes professionnelles s’affrontent exclusivement Ă  l’intĂ©rieur de frontiĂšres nationales ou continentales; la Coupe du Monde des Clubs, quant Ă  elle, rĂ©unira des Ă©quipes professionnelles multinationales venues d’Europe, des AmĂ©riques, d’Afrique, d’Asie et d’OcĂ©anie.

Il s’agit, en thĂ©orie, d’un vĂ©ritable championnat du monde. Mais c’est aussi une compĂ©tition controversĂ©e. Son lancement a Ă©tĂ© entravĂ© par des erreurs d’organisation et des batailles financiĂšres, des prix de billets Ă©levĂ©s et des ventes en baisse, des inquiĂ©tudes quant Ă  la charge de travail des joueurs et la rĂ©sistance de l’establishment du football europĂ©en.

Tout au long des annĂ©es 2024 et 2025, cependant, les piĂšces du puzzle se sont mises en place. Douze stades amĂ©ricains ont Ă©tĂ© choisis. Un accord de diffusion mondial avec DAZN, puis des accords de sous-licence avec TNT et Univision, ont Ă©tĂ© signĂ©s. Les groupes ont Ă©tĂ© tirĂ©s au sort. Le calendrier complet est arrivĂ©. Une dotation d’un milliard de dollars a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©e. Un match de barrage unique a complĂ©tĂ© le tableau.

Autrement dit, la Coupe du Monde des Clubs aura bien lieu. La sĂ©rie d’articles inaugurĂ©e par celui-ci en Ă©voquera les diffĂ©rents aspects, sportif, organisationnel, financier, et autres.

A suivre.

D’aprùs Yahoo Sports.

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Mariem Houij, la star du football fĂ©minin tunisien, rĂȘve encore plus grand

S’il ne fallait rĂ©sumer la carriĂšre de Mariem Houij qu’en un seul instant, ce serait sans doute celui-ci : un sprint, une frappe prĂ©cise et un but inscrit Ă  peine 17 secondes aprĂšs le dĂ©but du match contre le Togo lors de la Coupe d’Afrique des Nations FĂ©minine de la CAF TotalEnergies – le but le plus rapide de l’histoire du tournoi.

Ce but est devenu viral et est devenu le symbole d’une joueuse qui repousse sans cesse ses limites. À 30 ans, l’attaquante tunisienne est bien plus qu’une simple buteuse. Elle est une pierre angulaire, un modĂšle et une source d’inspiration pour toute une gĂ©nĂ©ration de jeunes filles qui rĂȘvent de suivre ses traces.

Depuis ses dĂ©buts en Ă©quipe nationale, Mariem Houij a inlassablement reprĂ©sentĂ© les Aigles de Carthage (Ă©quipe fĂ©minine) avec dĂ©termination et passion. Dix-huit ans plus tard, elle se prĂ©pare pour une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies de la CAF avec un objectif clair : propulser la Tunisie au niveau supĂ©rieur.

Loin de se reposer sur ses lauriers, la joueuse, formée à Médenine puis ayant évolué en Europe (notamment en Turquie et en France), continue de faire évoluer son jeu tout en encadrant les jeunes joueuses, notamment celles de la diaspora.

Dans un entretien exclusif au site CAFOnline.com, Mariem Houij parle de son plus cĂ©lĂšbre but : «Ce but est indĂ©niablement un moment historique dans ma carriĂšre et dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies. On m’en parle encore aujourd’hui en Tunisie. C’est toujours gratifiant de constater l’impact qu’il a eu sur les gens.»

Mariem Houij s’entraĂźne sĂ©rieusement pour prĂ©parer la prochaine CAN fĂ©minine (Wafcon) qui se tiendra du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc. La Tunisie est dans le groupe B avec le Nigeria, l’AlgĂ©rie et le Botswana, des Ă©quipes de haut niveau.  

«Nous voulons rĂ©aliser une belle performance et atteindre les huitiĂšmes de finale. Lors de la derniĂšre Ă©dition, nous avons franchi la phase de groupes pour la premiĂšre fois en 12 ans, avant d’ĂȘtre Ă©liminĂ©es par l’Afrique du Sud, championne en titre. C’était une avancĂ©e majeure. Maintenant, nous voulons aller encore plus loin et faire la fiertĂ© de notre pays», dĂ©clare Houij, qui espĂšre encore marquer des buts.

Les points forts des Tunisiennes, selon elle ? «Ce qui nous distingue vraiment, c’est notre cohĂ©sion, notre esprit d’équipe et notre absence d’ego. Nous formons un groupe soudĂ©, sans star-system, et c’est lĂ  notre plus grande force», rĂ©pond-elle.

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Hamadi Guella │ MĂ©moire d’exil et poĂ©sie du quotidien

Avec ‘‘De BĂ©ton et de Plumes’’, son premier roman, Hamadi Guella fait une entrĂ©e remarquĂ©e en littĂ©rature. Franco-Tunisien, il a grandi entre les 19e et 20e arrondissements de Paris, au cƓur d’une ville Ă  la fois rude et inspirante. Ce dĂ©cor urbain devient le théùtre d’un rĂ©cit profondĂ©ment humain, traversĂ© par les thĂšmes de l’exil, de la rĂ©silience et des solidaritĂ©s invisibles.

Djamal Guettala 

Hamadi Guella est le fils d’un pĂšre musicien, compositeur-interprĂšte, Hedi Guella, et d’une mĂšre professeure de lettres, passionnĂ©e de théùtre. Cette double filiation — artistique et intellectuelle — marque profondĂ©ment son rapport Ă  l’écriture. Elle nourrit une langue sensible, empreinte de mĂ©moire et d’engagement.

Actif dans l’éducation populaire et le milieu associatif, Hamadi Guella transpose dans la fiction une conscience sociale forte. Il Ă©crit depuis les marges, mais avec un regard ample, gĂ©nĂ©reux, ouvert sur le monde. ‘‘De BĂ©ton et de Plumes’’ est Ă  ce titre un roman contemporain Ă  la fois social et poĂ©tique, oĂč l’ñpretĂ© du bĂ©ton n’efface jamais l’espoir portĂ© par les plumes.

Le titre lui-mĂȘme dit tout : le bĂ©ton, c’est l’ancrage, la duretĂ©, la ville qui enferme. Les plumes, c’est la lĂ©gĂšretĂ©, l’imaginaire, la possibilitĂ© de s’élever malgrĂ© tout.

Hamadi Guella fait vivre dans son roman des personnages cabossés mais lumineux, pris dans les contraintes du réel mais portés par une force intérieure.

Son Ă©criture capte l’émotion dans les dĂ©tails, les gestes minuscules, les regards perdus ou obstinĂ©s. Loin de tout misĂ©rabilisme, le romancier cĂ©lĂšbre la dignitĂ© de ceux que l’on ne voit pas : habitants des citĂ©s, jeunes en rupture, familles dĂ©racinĂ©es.

Dans un contexte oĂč les questions d’exil, de migration et d’inclusion sociale sont brĂ»lantes, ‘‘De BĂ©ton et de Plumes’’ s’impose comme un texte nĂ©cessaire, Ă  la fois ancrĂ© dans le rĂ©el et tendu vers l’humain. Un premier roman fort, portĂ© par une voix qui, assurĂ©ment, comptera.

‘‘De BĂ©ton et de Plumes’’, roman de Hamadi Guella, Hello Editions, Paris, France, 2 mai 2025, 202 pages.

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Adieu Monsieur Philippe Labro !

AttristĂ© par la disparition de Philippe Labro. Un monument de la culture française. Mort mercredi 4 juin 2025 Ă  l’ñge de 88 ans. C’est l’un des romanciers que j’apprĂ©cie le plus et mon romancier français prĂ©fĂ©rĂ©.

Chedly Mamoghli *

Il a abordĂ© tous les thĂšmes de la vie sans complexe, avec profondeur et sincĂ©ritĂ© mais toujours avec pudeur. L’enfance, les parents, la jeunesse, l’amour, l’amitiĂ©, la dĂ©pression dans ‘‘Tomber sept fois, se relever huit’’, son expĂ©rience de mort imminente racontĂ©e dans ‘‘La TraversĂ©e’’, le monde professionnel, les cercles du pouvoir et Ă©videmment l’AmĂ©rique!

Philippe Labro fut incontestablement le plus amĂ©ricain des Français. Toute sa vie, il a portĂ© la chevaliĂšre de l’UniversitĂ© Washington et Lee Ă  Lexington oĂč il a Ă©tĂ© Ă©tudiant dans les annĂ©es 1950, chose rare pour un Français surtout Ă  cette Ă©poque! Cette expĂ©rience lui inspirera deux romans ‘‘L’Étudiant Ă©tranger’’ et ‘‘Un Ă©tĂ© dans l’Ouest’’. Dans le premier, il Ă©voque la vie sur le campus universitaire et dans le second les vacances d’étĂ© passĂ©es dans les forĂȘts du Colorado en tant que bĂ»cheron.

Plus tard, jeune journaliste pour France Soir, il Ă©tait aux États-Unis au moment de l’assassinat de Kennedy, il se dĂ©placera immĂ©diatement Ă  Dallas et couvrira l’un des Ă©vĂ©nements les plus importants de l’Histoire politique du XXe siĂšcle. Cinquante plus tard, il en tirera un livre ‘‘On a tirĂ© sur le prĂ©sident’’. L’AmĂ©rique sera toujours au cƓur de son Ɠuvre jusqu’à son dernier roman ‘‘Deux Gimlets sur la 5Ăšme Avenue’’.

Et tant et tant de romans
jusqu’au plus intime et au plus bouleversant ‘‘Ma mĂšre, cette inconnue’’ oĂč il raconte et explore le destin de sa gĂ©nitrice. Il dira que c’est le livre le plus difficile qu’il aura Ă©crit.

Philippe Labro Ă©tait aussi un rĂ©alisateur. C’est Jean-Pierre Melville qui l’a initiĂ© au cinĂ©ma. Il disait que c’était son ami et son maĂźtre et Ă  travers lui, il fera la connaissance d’Alain Delon.

Parmi les grands films de Labro, ‘‘Sans mobile apparent’’ est devenu un classique du cinĂ©ma français. C’est un thriller tournĂ© dans le port et le vieux Nice avec Jean-Louis Trintignant qui incarnait le rĂŽle principal. Il y a eu aussi ‘‘L’HĂ©ritier’’ avec Jean-Paul Belmondo et ‘‘Rive droite, rive gauche’’ avec notamment GĂ©rard Depardieu. C’est Philippe Labro qui a dĂ©couvert et rĂ©vĂ©lĂ© Fabrice Luchini qui Ă©tait Ă  l’époque un jeune garçon coiffeur rencontrĂ© Ă  AngoulĂȘme. Il lui offrira son premier rĂŽle dans ‘‘Tout peut arriver’’. A l’annonce de sa mort, il commentera : «Ce journaliste Ă©tait de la race de ceux en savent beaucoup, des touche-Ă -tout. Mais, chez lui, la dĂ©termination pour les choses intellectuelles restait prioritaire.»

Il fut sa vie durant un grand journaliste et un homme de mĂ©dias accompli qui s’est exercĂ© aussi bien Ă  la presse Ă©crite, Ă  la radio qu’à la tĂ©lĂ©vision.

Il fut également parolier notamment pour Johnny Hallyday et Serge Gainsbourg.

Il faut des pages et des pages pour revenir sur la vie bien remplie et le parcours trĂšs riche de l’éclectique et touche-Ă -tout de gĂ©nie qu’il Ă©tait.

Philippe Labro incarnait avant tout l’esprit français et l’élĂ©gance française qui hĂ©las deviennent de plus en plus rare.

Juriste.

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Tunisie │ Constitution de stocks d’engrais pour la prochaine saison 2025/2026

La Tunisie va accĂ©lĂ©rer la constitution de stocks en engrais chimiques (ammonitrate, phosphate diammonique, adĂ©nosine triphosphate
), de maniĂšre Ă  couvrir les besoins de la saison agricole 2025/2026 et de maintenir leurs prix inchangĂ©s afin de permettre aux agriculteurs d’acquĂ©rir les fertilisants Ă  des tarifs abordables.

Cette dĂ©cision, prise lors d’un conseil ministĂ©riel restreint (CMR), mardi 3 juin 2025, au Palais du gouvernement de la Kasbah, prĂ©sidĂ© par la cheffe du gouvernement, Sara ZaĂąfrani Zenzeri, vise Ă  maĂźtriser le coĂ»t de production, indique un communiquĂ© de la prĂ©sidence du gouvernement.

Le conseil a adoptĂ© d’autres mesures visant Ă  couvrir les besoins en engrais chimiques en prĂ©vision de la saison agricole 2025/2026. Il s’agit notamment, de l’adoption de l’application digitale «Engrais», afin d’assurer la distribution des fertilisants sur le marchĂ© local, du producteur au consommateur, en veillant Ă  en garantir l’accĂšs Ă  toutes les parties. Cette solution permettra d’assurer un suivi rigoureux des quantitĂ©s distribuĂ©es par le Groupe chimique tunisien (GCT) auprĂšs des grossistes et des agriculteurs et de s’assurer du respect des prix fixĂ©s et ce, afin de garantir la transparence des transactions dans ce domaine et de lutter contre la spĂ©culation.

Le CMR a décidé, en outre, de faciliter les mécanismes de financement, pour assurer le bon déroulement de la saison agricole, tout en garantissant la capacité de stockage nécessaire.

Par ailleurs, une session de formation destinĂ©e aux chauffeurs de camions transportant des matiĂšres dangereuses sera organisĂ©e en ce mois de juin 2025, par le Centre sectoriel de formation aux mĂ©tiers du transport et de la logistique de Borj Cedria. Le but Ă©tant de les doter d’un certificat de formation en transport de matiĂšres dangereuses, et notamment  l’ammonitrate, et ce conformĂ©ment Ă  loi n° 97-37 du 2 juin 1997 y affĂ©rente.

A l’issue du conseil, la cheffe du gouvernement a appelĂ© les ministres Ă  assurer la coordination avec les structures rĂ©gionales et locales et les diffĂ©rents intervenants dans les secteurs agricole et industriel de maniĂšre Ă  accroĂźtre la production et de constituer un stock stratĂ©gique en engrais chimiques.

Elle a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’offrir toutes les conditions de sĂ©curitĂ© et de garantir des conditions favorables au bon dĂ©roulement de la saison agricole 2025/2026.

D’aprùs Tap.

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Tunisie │ Nasij, nouveau projet pour l’emploi des jeunes dans le textile

L’Agence italienne de coopĂ©ration au dĂ©veloppement (AICS) en Tunisie a lancĂ© le projet Nasij (Nouvelles alternatives durables pour l’insertion des jeunes dans le secteur textile) Ă  Sfax, dans le cadre du programme «Soutien Ă  la formation et Ă  l’emploi des jeunes Tunisiens».

Nasij marque une Ă©tape importante dans la lutte contre le chĂŽmage des jeunes dans la rĂ©gion, a annoncĂ© l’AICS sur ses rĂ©seaux sociaux.

L’évĂ©nement, organisĂ© en prĂ©sence de Khalil Akrouti, reprĂ©sentant le gouverneur de Sfax, et de Noura Zidi, directrice rĂ©gionale de l’emploi et de la formation professionnelle, aprĂšs des rĂ©unions prĂ©liminaires Ă  Monastir et Mahdia, a permis de prĂ©senter le projet Nasij au niveau rĂ©gional, en mettant l’accent sur les activitĂ©s visant Ă  impliquer et Ă  bĂ©nĂ©ficier aux entreprises locales.

Cette approche souligne l’engagement du projet Ă  favoriser des liens directs entre la formation professionnelle et les besoins du secteur privĂ©, crĂ©ant ainsi des opportunitĂ©s d’emploi plus pertinentes et durables pour les jeunes Tunisiens. Nasij tĂ©moigne avec force de l’impact concret de la coopĂ©ration internationale sur les initiatives de dĂ©veloppement local.

Des initiatives comme Nasij illustrent le rĂŽle concret que la coopĂ©ration internationale peut jouer dans le dĂ©veloppement local, en crĂ©ant des passerelles durables entre formation, emploi et innovation. L’approche de la coopĂ©ration italienne vise non seulement Ă  doter les jeunes des compĂ©tences requises par le marchĂ©, mais aussi Ă  stimuler la croissance Ă©conomique et l’innovation dans la rĂ©gion.

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Migrants illĂ©gaux │ 379 rapatriements volontaires depuis Tunis en deux jours

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisĂ© le rapatriement volontaire Ă  partir de Tunis de 313 migrants les 27 et 29 mai 2025, respectivement en Gambie (146) et en GuinĂ©e (167). Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, 3 500 rapatriements ont eu lieu depuis Tunis.

Selon l’OIM, qui l’a annoncĂ© sur ses canaux, 66 autres migrants ont bĂ©nĂ©ficiĂ©, le 27 mai, d’une aide au rapatriement volontaire en CĂŽte d’Ivoire, au Ghana et en Sierra Leone.

Ces actions s’inscrivent dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et Ă  la rĂ©intĂ©gration (ARVR), mis en Ɠuvre en Ă©troite coordination avec les autoritĂ©s tunisiennes, garantissant des rapatriements sĂ»rs et dignes, explique l’OIM.

«L’aide de l’OIM a Ă©tĂ© essentielle pour me permettre de rentrer chez moi et de retrouver ma famille. Je souhaite maintenant reprendre mes Ă©tudes en GuinĂ©e et dĂ©velopper mes compĂ©tences grĂące Ă  une formation professionnelle», a dĂ©clarĂ© Sekouba, l’un des bĂ©nĂ©ficiaires du programme.

«Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, plus de 3 500 migrants ont bĂ©nĂ©ficiĂ© du programme AVRR en Tunisie, dĂ©montrant ainsi l’engagement continu de l’OIM Ă  accompagner les migrants dans leur retour volontaire, sĂ»r et durable et leur rĂ©intĂ©gration dans leur pays d’origine», conclut la note de l’OIM.

Il n’y a pas de statistiques prĂ©cises sur le nombre de migrants, subsahariens et autres, installĂ©s momentanĂ©ment en Tunisie, en attente du dĂ©part pour l’Europe. Mais certaines sources les estiment Ă  plusieurs dizaines de milliers, dont beaucoup d’enfants nĂ©s sur le territoire tunisien et qui vivent dans le dĂ©nuement total avec leurs parents, dans des camps de fortune, notamment Ă  El-Amra et ses environs, dans le gouvernorat de Sfax.   

I. B.

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Emploi prĂ©caire │ KaĂŻs SaĂŻed dissout la sociĂ©tĂ© publique Itissalia Services

Le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed a ordonnĂ© la dissolution de la sociĂ©tĂ© publique Itissalia Services, comme le prĂ©voit le projet de dĂ©cret-loi interdisant la sous-traitance prĂ©voit et l’emploi prĂ©caire.

Rappelons que le capital de cette entreprise (465 000 dinars), est dĂ©tenu par Tunisie TĂ©lĂ©com, la Poste Tunisienne, l’Agence nationale des frĂ©quences, l’Office national de la tĂ©lĂ©diffusion, le PĂŽle El-Gazala des Technologies de la communication et la StĂ© Phenix, des entreprises et des Ă©tablissements publiques qui recourent Ă  ses services.

Lors de sa rencontre, mardi 3 juin 2025, au palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et son collĂšgue des Technologies de la communication, SofiĂšne Hemissi, le chef de l’État a Ă©galement ordonnĂ© l’intĂ©gration de tous les employĂ©s, qui travaillent sous des contrats de sous-traitance, Ă  leurs derniers postes au sein des entreprises et des Ă©tablissements oĂč ils sont affectĂ©s, indique un communiquĂ© de la prĂ©sidence. Cette intĂ©gration sera effectuĂ©e conformĂ©ment aux statuts de chaque entitĂ© et Ă  la rĂ©glementation en vigueur, Ă  savoir les rĂ©centes modifications du Code du travail.

Il restera, bien sĂ»r, Ă  trouver l’argent nĂ©cessaire au financement de ces opĂ©rations de recrutements tous azimuts, et c’est la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, qui doit nous Ă©clairer Ă  ce sujet, d’autant plus que le pays fait face Ă  de lourdes contraintes budgĂ©taires qui sont loin d’ĂȘtre rĂ©solues.

Ces modifications visent Ă  Ă©liminer dĂ©finitivement la sous-traitance dans le secteur public que SaĂŻed assimile Ă  une «forme d’esclavage dĂ©guisé», fondĂ©e sur une fausse et injuste lĂ©galitĂ©. Il s’agit, selon lui, d’instaurer «une lĂ©galitĂ© fondĂ©e sur le respect de la dignitĂ© humaine».

«Lorsque les travailleurs se sentiront libĂ©rĂ©s de toute oppression et verront des opportunitĂ©s s’ouvrir Ă  eux, ils s’engageront davantage envers leurs entreprises», a soulignĂ© le prĂ©sident, ajoutant que «cela se traduira par un meilleur engagement, une productivitĂ© accrue et une transformation profonde des relations de travail.»

«Quiconque exerce des pressions sur les travailleurs ou contourne la loi pour priver ces derniers de leurs droits s’expose Ă  des consĂ©quences juridiques», a aussi menacĂ© SaĂŻed, en insistant sur le fait que les lois doivent ĂȘtre appliquĂ©es et que tout contrevenant assumera sa responsabilitĂ©. «L’objectif n’est pas de cibler qui que ce soit, mais de mettre fin Ă  l’oppression et Ă  l’injustice», a-t-il tenu Ă  prĂ©ciser.

Lorsque la justice prĂ©vaudra et que la stabilitĂ© sera instaurĂ©e, la richesse nationale s’accroĂźtra et bĂ©nĂ©ficiera Ă  tous les citoyens, a encore affirmĂ© le prĂ©sident de la rĂ©publique.

Selon certains analystes Ă©conomiques, la nouvelle loi, qui met fin Ă  des pratiques remontant Ă  plusieurs dĂ©cennies, ne manquera pas de perturber, du moins pendant quelque temps, le fonctionnement de nombreuses entreprises publiques et privĂ©es, qui recourent Ă  la sous-traitance pour rĂ©duire leurs coĂ»ts de production. Elle permet nĂ©anmoins d’instaurer une meilleure Ă©quitĂ© dans le monde du travail.

I. B. (avec Tap).

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Syrie │ Quel avenir pour les compagnons d’armes Ă©trangers d’Ahmed Al-Charaa?

Alors que les États-Unis exigent l’expulsion des combattants Ă©trangers de Syrie, le nouveau pouvoir syrien demeure prudent. Étant donnĂ© que ces combattants sont nombreux et encore armĂ©s, il craint leur rĂ©action surtout que la situation est prĂ©caire et que la situation est encore en pleine gestation. Faire des alliĂ©s d’hier les ennemis d’aujourd’hui ne ferait qu’affaiblir davantage le prĂ©sident intĂ©rimaire Ahmed Al-Charaa. Entre les AmĂ©ricains avec lesquels il est en pleine lune de miel et ses encombrants compagnons d’armes, c’est un vrai dilemme auquel est confrontĂ© Al-Charaa. 

Imed Bahri

Le Washington Post a publiĂ© une enquĂȘte sur le dĂ©fi auquel est confrontĂ© le prĂ©sident syrien Ahmed Al-Charaa Ă  savoir la situation des combattants Ă©trangers qui l’ont aidĂ© Ă  renverser le rĂ©gime de Bachar Al-Assad. Aujourd’hui, la question de l’avenir de ces combattants islamistes venus d’aussi loin que l’Europe et l’Asie centrale se pose et doit ĂȘtre tranchĂ©e par le nouveau pouvoir syrien.  

Al-Charaa a nommĂ© certains d’entre eux Ă  des postes importants au sein du ministĂšre de la DĂ©fense et a proposĂ© la naturalisation de nombre d’entre eux notamment des sous-officiers et des soldats. Cependant, l’administration Trump exige l’expulsion de tous les combattants Ă©trangers comme condition Ă  l’assouplissement des sanctions qui ont paralysĂ© l’économie syrienne.

Jerome Drevon, analyste senior Ă  l’International Crisis Group, affirme que le gouvernement syrien a tentĂ© de les isoler mais il est confrontĂ© Ă  de rĂ©elles difficultĂ©s pour mettre en Ɠuvre la demande amĂ©ricaine notamment pour dĂ©finir qui sont les «terroristes».  Et mĂȘme s’ils sont expulsĂ©s, leurs pays refusent leur retour ce qui reprĂ©sente un problĂšme de taille. 

Une fragile phase de transition

Selon les observateurs qui suivent de prĂšs la situation en Syrie, les combattants qui ont participĂ© Ă  une attaque sanglante il y a deux mois contre la communautĂ© alaouite sur la cĂŽte syrienne tuant des centaines de personnes sont Ă©trangers. Ces tensions communautaires menacent de dĂ©stabiliser la fragile phase de transition et mettent en pĂ©ril la cohĂ©sion sociale et l’unitĂ© du pays. 

Le WP a rapportĂ© que les combattants Ă©trangers les plus radicaux ont commencĂ© Ă  exprimer leur colĂšre contre leur ancien compagnon d’armes M. Al-Charaa pour son incapacitĂ© Ă  imposer la loi islamique en Syrie. Ils l’accusent de coopĂ©rer avec les États-Unis et les forces turques pour cibler des factions considĂ©rĂ©es comme extrĂ©mistes.

Un combattant europĂ©en qui s’est exprimĂ© sous couvert d’anonymat lors d’une interview dans la ville d’Idlib, au nord du pays, a dĂ©clarĂ©: «Al-Joulani nous attaque depuis le sol et l’AmĂ©rique nous attaque depuis le ciel», utilisant le nom de guerre d’Al-Charaa lorsqu’il combattait l’ancien rĂ©gime.

Le journal amĂ©ricain rapporte que des dizaines de milliers d’étrangers ont affluĂ© en Syrie et en Irak voisin au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies pour combattre aux cĂŽtĂ©s des rebelles syriens pendant prĂšs de 14 ans de guerre civile. Nombre d’entre eux ont rejoint des groupes extrĂ©mistes comme Daech tandis que d’autres ont rejoint des factions moins extrĂ©mistes.

Les chercheurs estiment que 5 000 de ces Ă©trangers sont toujours en Syrie. Nombre d’entre eux se sont intĂ©grĂ©s aux communautĂ©s locales notamment dans l’extrĂȘme nord-ouest du pays et sont dĂ©sormais mariĂ©s Ă  des Syriennes et ont des enfants.

Le journal cite des analystes politiques et des combattants qui affirment que le gouvernement de Damas a ordonnĂ© aux Ă©trangers de faire profil bas et de s’abstenir de s’exprimer en public tandis que le nouveau prĂ©sident peine Ă  trouver un Ă©quilibre apparemment difficile.

Le journal note que ses correspondants ont rencontrĂ© des combattants Ă©trangers Ă  trois reprises depuis la chute d’Assad en Syrie dans diffĂ©rentes rĂ©gions du pays. En dĂ©cembre dernier, des combattants turcs Ă©taient stationnĂ©s sur la route menant Ă  Hama (centre de la Syrie) oĂč se trouve le mausolĂ©e de l’imam Ali Zayn al-Abidin tandis que des combattants irakiens parcouraient la ville en se faisant passer pour des touristes.

En mars dernier, des combattants d’Asie centrale ont pris possession d’un poste de contrĂŽle bloquant la route menant au cĂ©lĂšbre mont Qasioun Ă  Damas. Puis, dĂ©but mai, la plupart d’entre eux ont disparu des points de contrĂŽle et des rues du centre et du sud de la Syrie.

Un combattant français, qui a parlĂ© au journal sous couvert d’anonymat et s’identifiant uniquement sous le nom de Mustafa, a dĂ©clarĂ© avoir quittĂ© Paris pour rejoindre le combat contre les forces d’Assad en 2013, d’abord avec une petite faction composĂ©e principalement d’Égyptiens et de Français puis avec l’ancien Front Al-Nosra avant sa transformation en Hay’at Tahrir Al-Cham qui Ă©tait dirigĂ© par Al-Charaa.

Un coiffeur du nom de Mohammed Kurdi a dĂ©clarĂ© au Washington Post que certains de ses clients Ă©taient des combattants originaires de BiĂ©lorussie, de TchĂ©tchĂ©nie, d’OuzbĂ©kistan et d’ailleurs.

Cependant, les experts qui suivent les groupes islamistes affirment que les combattants dans leur ensemble sont devenus moins radicaux au fil du temps mĂȘme si la plupart restent profondĂ©ment conservateurs. Aucune de ces personnes interrogĂ©es par les journalistes du WP ne souhaite quitter la Syrie invoquant le risque d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©e voire condamnĂ©e Ă  mort dans son pays d’origine.

La situation pourrait empirer

Selon l’enquĂȘte du journal amĂ©ricain, le gouvernement syrien est actuellement prudent craignant d’ĂȘtre perçu comme ingrat et ciblant les combattants fidĂšles ou provoquant les militants dĂ©sillusionnĂ©s.

L’analyste Drevon estime que le gouvernement ne souhaite pas les trahir car il ignore leur comportement et leur rĂ©action. Il ajoute qu’ils pourraient disparaĂźtre, rejoindre d’autres groupes, se livrer Ă  des violences sectaires et que par ricochet, la situation pourrait empirer.

Le WP estime que le gouvernement d’Al-Charaa pourrait chercher Ă  intĂ©grer la plupart des combattants Ă©trangers dans la nouvelle armĂ©e du pays soulignant que six d’entre eux ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© nommĂ©s Ă  des postes importants au ministĂšre de la DĂ©fense. De plus, ces Ă©trangers ne prĂ©sentent pas que des inconvĂ©nients. Les experts estiment que le prĂ©sident syrien cherche Ă  se protĂ©ger contre d’éventuels coups d’État en confiant des postes de sĂ©curitĂ© comme sa garde prĂ©sidentielle Ă  des loyalistes Ă©trangers dĂ©pourvus de tout ancrage local.

Également, le pouvoir pourrait crĂ©er des unitĂ©s spĂ©cifiques pour les Ă©trangers. Reuters, citant des sources syriennes, rapporte qu’environ 3500 combattants Ă©trangers, pour la plupart des OuĂŻghours, rejoindront une unitĂ© de l’armĂ©e syrienne nouvellement formĂ©e.

En dĂ©finitive, la question des combattants Ă©trangers n’a pas Ă©tĂ© clairement et dĂ©finitivement tranchĂ©e. Elle est Ă  l’image de la Syrie, un pays en gestation oĂč tout peut basculer dans un sens comme un autre.

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Mazal Ankri │ MĂ©moire tunisienne entre exil, identitĂ© plurielle et fracture intime

Printemps 1996, Ă  Paris. Aline, quadragĂ©naire cĂ©libataire, en apparence bien intĂ©grĂ©e Ă  la classe moyenne supĂ©rieure française, dĂ©cide de participer Ă  une cousinade familiale en Terre promise. Un simple voyage en apparence, qui devient le point de dĂ©part d’un retour bouleversant sur les origines, les mĂ©moires, et les fractures silencieuses qui traversent les familles issues de l’exil.

Djamal Guettala 

À travers les destins croisĂ©s des familles Haddad, Calvo et Kateb – juives et musulmanes, toutes originaires de Tunisie – le roman remonte aux annĂ©es 1950, Ă©poque oĂč beaucoup de Tunisiens ont pris les routes de la migration, vers la France ou IsraĂ«l, la «Terre promise».

Mais ce rĂ©cit familial est loin d’ĂȘtre linĂ©aire : il s’inscrit dans un moment d’une grande tension historique – juste aprĂšs l’assassinat d’Yitzhak Rabin, les attentats de Pourim et les bombardements au Liban en 1996, et juste avant l’arrivĂ©e au pouvoir de Netanyahou.

Une mémoire vive

Ce contexte gĂ©opolitique sert de toile de fond Ă  une exploration intime des souvenirs, des silences transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, des blessures qui peinent Ă  se dire. L’écriture de Mazal Ankri restitue avec finesse les conflits intĂ©rieurs d’une diaspora tiraillĂ©e entre plusieurs appartenances. La Tunisie, pour ces personnages, n’est pas qu’un pays quittĂ© : c’est une mĂ©moire vive, douloureuse, faite Ă  la fois de ruptures et de liens indĂ©fectibles.

Aline, personnage central, incarne cette tension identitaire. Française par son mode de vie, elle porte en elle les cicatrices d’un hĂ©ritage fragmentĂ©. Au fil de ce voyage familial, elle est confrontĂ©e Ă  une vĂ©ritĂ© enfouie : celle d’un exil qui n’a jamais Ă©tĂ© totalement assumĂ© ni racontĂ©. Elle dĂ©couvre des rĂ©cits que l’histoire officielle a souvent passĂ©s sous silence : ceux de familles juives et musulmanes tunisiennes, autrefois liĂ©es par des souvenirs communs, dĂ©sormais sĂ©parĂ©es par les trajectoires politiques et migratoires.

‘‘Trois Pays pour un exil’’ interroge aussi le sens mĂȘme de l’appartenance : qu’est-ce qu’ĂȘtre «d’ici» ou «de lĂ -bas» quand les racines sont dispersĂ©es ? Quel est le prix Ă  payer pour se construire une place quand les repĂšres culturels, religieux ou politiques s’effondrent sous les pas de l’exil ?

Des intimités silencieuses

Ce roman, inspirĂ© librement de faits rĂ©els et imaginaires, agit comme un miroir Ă  notre Ă©poque. Il rĂ©sonne avec une actualitĂ© tragique – celle du 7 octobre 2023 et de la guerre de Gaza – en rappelant combien les conflits du passĂ© continuent d’écrire le prĂ©sent, mĂȘme dans les intimitĂ©s les plus silencieuses.

Mazal Ankri signe un texte d’une grande justesse, Ă  la fois politique et poĂ©tique, lucide et bouleversant. Elle donne Ă  entendre une voix trop peu reprĂ©sentĂ©e : celle des Tunisiens de la diaspora, juifs et musulmans, exilĂ©s mais encore habitĂ©s par la mĂ©moire d’un pays qu’ils n’ont jamais totalement quittĂ©.

Mazal Ankri est Ă©crivaine, scĂ©nariste et coach. NĂ©e en Tunisie, elle interroge dans ses Ɠuvres la mĂ©moire, l’identitĂ©, les frontiĂšres culturelles et les non-dits de l’exil.

‘‘Trois Pays pour un exil’’, de Mazal Ankri, Ă‰ditions L’Harmattan, Collection Rue des Ă©coles, 14 novembre 2024.

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Khomeini et Khamenei â”‚ A la recherche du masque poĂ©tique

En un jour de juin 1989, comme aujourd’hui, lorsque Rouhollah Khomeini, le fondateur de la RĂ©publique islamique d’Iran, est dĂ©cĂ©dĂ©, de nombreux Iraniens – partisans comme opposants au rĂ©gime– furent frappĂ©s par une rĂ©vĂ©lation inattendue. La tĂ©lĂ©vision d’Etat annonça, Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale, que l’ayatollah Ă©tait poĂšte, et diffusa un poĂšme inĂ©dit, jamais entendu de son vivant.

Mostafa Khalaji *

L’un des vers de ce poĂšme disait : «J’attends l’émancipation Ă  la mi-khordad» (vers mi-juin, selon le calendrier persan). Nombre de ses partisans y ont vu une prĂ©diction de la date de sa propre mort, une prophĂ©tie en somme.

Depuis, le rĂ©gime a publiĂ© Ă  grand renfort des moyens un recueil intitulĂ© ‘‘Le DivĂąn de l’Imam’’, tirĂ© Ă  plusieurs millions d’exemplaires, distribuĂ© dans l’ensemble des organismes du pouvoir, bibliothĂšques et universitĂ©s, et largement diffusĂ© parmi ses partisans.

Pourquoi Khomeyni en poĂšte surprend-il ?

Ces poĂšmes, d’aprĂšs les spĂ©cialistes, ne prĂ©sentent pas de qualitĂ© littĂ©raire ou esthĂ©tique notable : ils se rĂ©duisent Ă  un assemblage de jeux de mots, et d’expressions inspirĂ© par la tradition littĂ©raire iranienne, souvent qualifiĂ©es de «termes mystiques», sans originalitĂ© formelle. Bien que ses partisans aient qualifiĂ© Khomeini de «poĂšte mystique» — une dĂ©signation prestigieuse dans la culture persane—, mais cette qualification suscitait de nombreuses rĂ©serves et contradictions.

L’Iran, terre de poĂ©sie, a vu, au cours d’un millĂ©naire, ses poĂštes de Ferdowsi et KhayyĂąm et de Nima Yushij Ă  Ahmad Shamlou, assurer la richesse du persan, langue officielle du pays.

La poĂ©sie et les poĂštes occupent donc une place Ă©minente dans la culture iranienne. Le ‘‘DivĂąn’’ de HĂąfez de Shiraz reste le livre le plus populaire et le plus vendu en Iran, prĂ©sent lors des grandes cĂ©lĂ©brations comme le Nouvel An persan ou bien la fĂȘte de Yalda (solstice d’hiver).

Dans ce contexte, prĂ©senter Khomeini comme un poĂšte visait sans aucun doute Ă  renforcer son influence et celle du rĂ©gime et orner sa mĂ©moire en lui donnant une aura romantique. Cette instrumentalisation de la poĂ©sie s’inscrit dans une stratĂ©gie plus large de sacralisation du pouvoir.

Mais malgrĂ© les moyens colossaux investis dans le projet, cette opĂ©ration de sĂ©duction Ă©choua pour deux raisons principales : la maniĂšre dont Khomeyni s’était exprimĂ© dans ses discours et son comportement.

Les Iraniens avaient entendu Khomeini s’exprimer en persan : loin d’ĂȘtre un orateur raffinĂ©, il employait un langage simple et dĂ©pouillĂ©, marquĂ© d’un accent populaire. Jamais il ne recourait Ă  des proverbes ni Ă  des extraits des grands poĂšmes persans pour illustrer ses propos.

C’est pourquoi sa soudaine transformation en poĂšte fut perçue comme peu crĂ©dible par le peuple, d’autant plus que son comportement tĂ©moignait peu de sympathie envers les Ă©crivains et les poĂštes. Aux dĂ©buts de la rĂ©volution, il prononça des discours virulents dĂ©nonçant les intellectuels, Ă©crivains et journalistes, entraĂźnant la censure de nombreux ouvrages.

La cĂ©lĂšbre fatwa appelant Ă  l’assassinat de l’écrivain d’origine indienne, Salman Rushdie, Ă©mise Ă  la fin de la vie de Khomeyni, demeure aujourd’hui l’exemple le plus marquant de son hostilitĂ© envers la littĂ©rature.

Khamenei : «poĂ©sie d’État» sous une autre forme

De son vivant, Khomeini ne s’est jamais prĂ©sentĂ© publiquement comme poĂšte. S’il l’était, cela restait limitĂ© Ă  un cercle trĂšs restreint. Mais aprĂšs sa mort, son successeur, Ali Khamenei, adopta une approche tout Ă  fait diffĂ©rente : il affirma immĂ©diatement, ouvertement, ĂȘtre poĂšte. Il composa mĂȘme un poĂšme en rĂ©ponse Ă  celui Ă©crit par Khomeyni et publiĂ© aprĂšs son dĂ©cĂšs.

DĂšs le dĂ©but du mandat de Khamenei, la machine de propagande du rĂ©gime s’activa Ă  promouvoir l’image d’un leader-poĂšte. Le guide suprĂȘme ordonna ainsi l’organisation annuelle, Ă  la mi-Ramadan, d’une sĂ©ance de poĂ©sie dans son bureau, avec la participation de poĂštes fidĂšles au rĂ©gime – un Ă©cho direct aux cours royales d’antan oĂč les rois recevaient les poĂštes.

Lors de ces rĂ©unions, Khamenei rĂ©citait ses propres poĂšmes, concluant chaque rencontre par un discours soulignant la nĂ©cessitĂ© d’allier poĂ©sie et rĂ©volution. Il cherchait Ă  faire de la poĂ©sie une arme idĂ©ologique contre ses ennemis, tant internes qu’externes.

Il a qualifiĂ© les poĂštes proches du pouvoir de»soldats du pouvoir doux« )soft power (dans la guerre contre les ennemis de la RĂ©publique islamique, et les a incitĂ©s Ă  composer sur des thĂšmes tels que les «trahisons des États-Unis», notamment aprĂšs le retrait de Washington en 2018 de l’accord historique sur le nuclĂ©aire.

Autrefois stupĂ©fait d’apprendre que Khomeini Ă©crivait des poĂšmes, le peuple iranien ne fut guĂšre surpris d’apprendre que Khamenei en Ă©crit Ă©galement. Toutefois, tout comme personne n’avait jamais achetĂ© spontanĂ©ment un recueil de poĂšmes de Khomeini ni ne les avait lus en privĂ©, personne ne prit non plus au sĂ©rieux les ambitions poĂ©tiques de Khamenei.

Compte tenu du niveau Ă©levĂ© de la poĂ©sie en Iran et de sa riche tradition littĂ©raire, les textes poĂ©tiques de Khomeini comme de Khamenei apparaissent comme de simples jeux de mots, les efforts infructueux d’amateurs passionnĂ©s.

PoĂ©sie et pouvoir : pour ou contre ?

Le critique littĂ©raire exilĂ© Faraj Sarkouhi souligne que Khamenei, originaire de Machhad — ville natale de nombreux grands poĂštes — avait cĂŽtoyĂ© certains milieux poĂ©tiques et frĂ©quentĂ© quelques cercles littĂ©raires avant la RĂ©volution. Toutefois, selon lui, la poĂ©sie de Khamenei ne dĂ©passait pas le niveau des poĂštes amateurs de ces cercles.

Par ailleurs, les Iraniens doutent profondément de la sincérité du lien de Khamenei avec la poésie, car il est perçu comme un adversaire des écrivains et poÚtes indépendants, ayant à plusieurs reprises ordonné des mesures répressives à leur encontre.

M. Sarkouhi a confiĂ© dans un article qu’un jour, Khamenei a contactĂ© Mehdi Akhavan Sales, un poĂšte moderne qu’il connaissait avant la RĂ©volution, pour lui demander de composer des poĂšmes en soutien Ă  la RĂ©publique islamique. Akhavan Sales lui rĂ©pondit : «Nous, les poĂštes, avons toujours Ă©tĂ© contre le pouvoir, jamais pour le pouvoir.» 

Quelques jours aprÚs cette réponse, Akhavan Sales fut agressé en pleine rue par des inconnus et sa pension de retraite fut suspendue.

* Journaliste iranien.

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City Cars dévoile le Kia EV9, son SUV 100 % électrique

La société City Cars franchit une nouvelle étape dans son engagement pour une mobilité durable en lançant le Kia EV9, un SUV 100% électrique, conçu pour conjuguer performance, confort et innovation.

AprÚs le succÚs du Kia EV6, lancé fin décembre 2023, ce nouveau modÚle vient renforcer la présence de la marque dans le segment des véhicules électriques premium.

Pensé pour les familles, les professionnels et les amateurs de technologies avancées, le Kia EV9 se distingue par son design audacieux, sa motorisation puissante et ses fonctionnalités de derniÚre génération, tout en restant fidÚle aux valeurs de durabilité de la marque.

Présence imposante et style affirmé

Avec ses lignes sculptĂ©es, sa silhouette imposante et ses finitions mĂ©ticuleuses, le Kia EV9 capte immĂ©diatement l’attention.

Construit sur la plateforme dédiée E-GMP, ce SUV réussit à allier esthétique contemporaine et performance aérodynamique. Sa face avant adopte la derniÚre évolution du concept «Digital Tiger Face», mettant en valeur la signature lumineuse «Star Map» intégrée à la calandre, qui évoque les constellations par son motif graphique distinctif.

En version GT-Line, cette signature est complĂ©tĂ©e par des blocs optiques composĂ©s de 12 cubes Led, renforçant l’identitĂ© visuelle futuriste du vĂ©hicule. Ce design distinctif affirme une ambition claire : Ă©tablir un nouveau standard parmi les grands SUV Ă©lectriques.

Performances et autonomie au service de la polyvalence

La version GT-Line du Kia EV9, dotĂ©e de la transmission intĂ©grale, embarque deux moteurs Ă©lectriques – un Ă  l’avant et un Ă  l’arriĂšre – dĂ©veloppant une puissance combinĂ©e de 385 ch (283 kW). Avec un couple impressionnant de 700 Nm, il passe de 0 Ă  100 km/h en seulement 5,3 secondes, offrant des performances dynamiques et parfaitement maĂźtrisĂ©es.

Sa batterie haute capacitĂ© assure une autonomie confortable allant jusqu’à 485 km. GrĂące Ă  la recharge ultra-rapide, il est possible de rĂ©cupĂ©rer jusqu’à 249 km en seulement 15 minutes. Conçu pour ĂȘtre polyvalent, le Kia EV9 peut Ă©galement remorquer jusqu’à 2 500 kg, rĂ©pondant ainsi aux attentes des conducteurs les plus exigeants.

Un habitacle intelligent et accueillant

À bord, tout a Ă©tĂ© pensĂ© pour offrir une expĂ©rience haut de gamme, modulable et connectĂ©e.

L’intĂ©rieur du Kia EV9 a Ă©tĂ© conçu pour maximiser l’espace et le confort. Disponible en version 6 ou 7 places, il s’adapte Ă  tous les modes de vie, que ce soit pour les dĂ©placements familiaux ou professionnels. Le coffre arriĂšre affiche jusqu’à 828 litres, et un coffre avant est Ă©galement disponible (jusqu’à 90 L).

L’interface conducteur est dotĂ©e de trois Ă©crans numĂ©riques panoramiques, tandis que les technologies embarquĂ©es assurent une expĂ©rience de conduite intuitive et immersive.

Technologies embarquées et innovations utiles

ConnectivitĂ©, sĂ©curitĂ©, assistance Ă  la conduite : le Kia EV9 intĂšgre les derniĂšres avancĂ©es technologiques de la marque. Il dispose notamment de l’affichage tĂȘte haute (HUD), d’une reconnaissance vocale amĂ©liorĂ©e et de la connectivitĂ© Apple CarPlay/Android Auto.

Le systĂšme V2L (Vehicle-to-Load) permet de recharger des appareils extĂ©rieurs (jusqu’à 3,6 kW), voire d’alimenter un logement (V2H) ou de rĂ©injecter de l’énergie dans le rĂ©seau Ă©lectrique (V2G), transformant ainsi le vĂ©hicule en vĂ©ritable source d’énergie mobile.

Une conception tournĂ©e vers l’environnement

Dans le cadre de sa vision durable, Kia a conçu le EV9 avec des matériaux écoresponsables, notamment des plastiques recyclés, du cuir bio-sourcé (cuir végan) et des peintures sans solvants nocifs. Ce modÚle incarne la volonté de la marque de réduire son empreinte carbone sans compromis sur la qualité ou le confort.

Un service premium Ă©tendu au Kia EV9   

Fort de son succĂšs auprĂšs des clients du Kia EV6, le Green Tie Program (GTP), service premium dĂ©diĂ© aux vĂ©hicules Ă©lectriques, s’étend aussi aux utilisateurs du nouveau Kia EV9.

Ce programme innovant, axĂ© sur l’expĂ©rience client, propose un suivi personnalisĂ© avant, pendant et aprĂšs l’acquisition, pour l’accompagner pleinement dans sa transition vers la mobilitĂ© Ă©lectrique.

Le GTP propose :

  • Des solutions de recharge adaptĂ©es avec 4 bornes de recharge rapide 60 kW dĂ©jĂ  installĂ©es dans le rĂ©seau Kia;
  • Une assistance 24h/24 et 7j/7;
  • Un service aprĂšs-vente rĂ©actif et prioritaire
  • Une communautĂ© exclusive dĂ©diĂ©e aux conducteurs EV;
  • Une connectivitĂ© avancĂ©e. 

Disponible dĂšs maintenant chez City Cars Kia

Le Kia EV9 est disponible en finition GT-Line, 6 ou 7 places, Ă  partir de 299.980 DT. Il est exposĂ© au showroom City Cars Ă  El Kram, oĂč les visiteurs pourront dĂ©couvrir tout le potentiel de ce modĂšle unique.

Les vĂ©hicules Ă©lectriques Kia bĂ©nĂ©ficient d’une garantie batterie de 8 ans ou 160 000 km, un gage de fiabilitĂ© qui reflĂšte l’engagement de la marque en matiĂšre de qualitĂ© et de durabilitĂ©.

Communiqué.

Site web de City Cars Kia.
Hotline dĂ©diĂ© aux vĂ©hicules Ă©lectriques : 46 801 802

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Lancement de la nouvelle application mobile Attijari UP

Attijari bank renforce son engagement en matiùre d’inclusion financiùre avec le lancement de sa nouvelle application mobile Attijari bank, fidùle à sa mission de rendre les services bancaires accessibles à toutes et à tous, annonce aujourd’hui le lancement de sa nouvelle application mobile Attijari UP.

Conçue autour des besoins rĂ©els des utilisateurs, cette solution digitale incarne une approche rĂ©solument centrĂ©e sur le client et l’inclusion.

Fruit de plusieurs mois de co-construction avec des clients issus de divers horizons, Attijari Up, marque une Ă©tape majeure dans sa stratĂ©gie d’innovation autour de l’expĂ©rience mobile banking. Elle s’appuie sur une technologie de pointe pour offrir une expĂ©rience fluide, sĂ©curisĂ©e et personnalisĂ©e, accessible Ă  l’ensemble des clientĂšles.

«Ce lancement traduit notre volontĂ© de bĂątir une banque plus proche, plus humaine et plus inclusive», dĂ©clare son directeur gĂ©nĂ©ral Said Sebti. Il ajoute : «Nous avons placĂ© nos clients au cƓur de chaque dĂ©cision de dĂ©veloppement, avec une attention particuliĂšre portĂ©e Ă  l’accessibilitĂ©, Ă  la clartĂ© des parcours et Ă  la diversitĂ© des usages».

Une application pensée pour tous

‱ Interface inclusive : navigation simplifiĂ©e, contrastes visuels renforcĂ©s, compatibilitĂ© avec les lecteurs d’écran.

‱ Accompagnement humain renforcĂ© : messagerie sĂ©curisĂ©e avec conseillers, assistance tĂ©lĂ©phonique par le call centre, prise en charge par le Centre de Relation Clients, tutos et guides ludiques.

‱ Offres adaptĂ©es : alertes personnalisables, fonctionnalitĂ©s pensĂ©es pour prĂ©venir des dĂ©passements pour une gestion de comptes optimisĂ©e.

Une approche évolutive et participative

Cette premiĂšre version de l’application constitue un Minimum Viable Product (MVP), amenĂ©e Ă  s’enrichir progressivement de nouvelles fonctionnalitĂ©s et options de personnalisation.

Attijari bank encourage ses clients Ă  faire part de leurs retours et suggestions, dans une logique d’amĂ©lioration continue et de co-construction. Cette dĂ©marche vise Ă  consolider une relation durable fondĂ©e sur l’écoute, la confiance et l’innovation partagĂ©e.

Une innovation responsable

Avec cette application, Attijari bank rĂ©affirme son engagement en faveur de la banque pour tous. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de responsabilitĂ© sociale et technologique, alignĂ©e avec les objectifs de dĂ©veloppement durable (ODD) et les principes d’éthique numĂ©rique.

Avec cette nouvelle application, Attijari bank réaffirme sa volonté de proposer des solutions innovantes et concrÚtes, en phase avec les usages et attentes de ses clients.

DĂšs aujourd’hui, Attijari Up est disponible en tĂ©lĂ©chargement sur l’App Store, Google Play et AppGallery.

Communiqué.

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Football │ Vainqueurs des BurkinabĂš en amical et Ă  domicile, les Tunisiens font l’essentiel  

En battant, hier soir, lundi 2 juin 2025, en match amical international disputĂ© au Stade Olympique Hamadi Agrebi de RadĂšs, les Étalons du Burkina Faso, par le score de 2-0, les Aigles de Carthage, ont rassurĂ© leurs supporters Ă  quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations qui se tiendra au Maroc du 21 dĂ©cembre 2025 et le 18 janvier 2026.

Le match Ă©tait trĂšs moyen et l’ouverture du score n’est intervenue qu’à l’heure du jeu sur un but contre son camp du dĂ©fenseur burkinabĂš Edmond Tapsoba, suite Ă  une excellente triangulation tunisienne et Ă  une passe vicieuse derriĂšre la dĂ©fense adverse, avant que Hazem Mastouri, aussitĂŽt entrĂ© en jeu, n’aggrave l’addition sur une erreur d’apprĂ©ciation du portier burkinabĂš, HervĂ© Koffi Kouakou dans les arrĂȘts de jeu.

Les Tunisiens n’ont pas sorti un grand match. Ils ont mĂȘme Ă©tĂ© dominĂ©s Ă  plusieurs moments de la rencontre par des Etalons trĂšs accrocheurs, virevoltants et techniques, mais ils ont rĂ©ussi Ă  garder leurs filets vierges grĂące Ă  un Aymen Dahmen intraitable dans les cages.

La prochaine sortie des poulains de Sami Trabelsi aura lieu vendredi 6 juin, à 21 heures (heure tunisienne, HT) à Fùs, au Maroc, contre les redoutables Lions de l’Atlas, actuellement chefs de file du football africain, demi-finalistes de la Coupe du monde de football Qatar 2022.

Les Aigles de Carthage clĂŽtureront la sĂ©rie des 3 matches amicaux contre la Zambie, le 10 juin, Ă  20 heures (HT), Ă  Casablanca, au Maroc. EspĂ©rons qu’ils feront mieux face Ă  une opposition d’un autre calibre et Ă  un adversaire avec lequel ils ont toujours fait jeu Ă©gal.

I. B.

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Tunisie │ L’armĂ©e appelĂ©e Ă  assurer le bon dĂ©roulement de la campagne cĂ©rĂ©aliĂšre

En recevant, lundi 2 juin 2025, au palais de Carthage, le ministre de la DĂ©fense nationale, Khaled Shili, le prĂ©sident de la rĂ©publique, KaĂŻs Saied, a rappelĂ© les missions confiĂ©es Ă  l’armĂ©e, et qui ne consistent pas seulement Ă  assurer la dĂ©fense nationale et sĂ©curiser les installations publiques en cas de besoin.

En effet, selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence, la rĂ©union a portĂ© sur le renforcement des capacitĂ©s de l’armĂ©e pour qu’elle soutienne davantage les efforts de l’État dans tous les domaines.

Parmi les missions qui lui sont assignĂ©es, l’armĂ©e doit assurer le bon dĂ©roulement de la campagne agricole, fournir des infrastructures de stockage des cĂ©rĂ©ales, lutter contre les pandĂ©mies et de nombreuses autres tĂąches, qui ne sont pas directement liĂ©es Ă  la dĂ©fense, mais dont dĂ©pend la sĂ©curitĂ© nationale, notamment alimentaire.

«La discussion a Ă©galement mis en lumiĂšre le rĂŽle de l’armĂ©e nationale dans l’exĂ©cution et le suivi des projets de dĂ©veloppement», souligne le communiquĂ©.

Si l’armĂ©e est ainsi appelĂ©e Ă  la rescousse Ă  la veille de la saison des grandes rĂ©coltes, c’est pour Ă©viter qu’une partie de la production cĂ©rĂ©aliĂšre, qui promet d’ĂȘtre excellente cette annĂ©e, du fait d’une meilleure pluviomĂ©trie, ne soit perdue par manque d’équipements de collecte, de transport et de stockage des grains, comme ce fut le cas il y a quelques annĂ©es.

I. B.  

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Tunisie │ KaĂŻs SaĂŻed s’impatiente et menace !

Les rencontres entre KaĂŻs SaĂŻed et Sara ZaĂąfrani Zenzeri se succĂšdent et se ressemblent. Le prĂ©sident de la rĂ©publique y dit pratiquement les mĂȘmes choses Ă  la PremiĂšre ministre, qui, elle, Ă©coute attentivement et ne dit rien, ni ne commente les reproches qui sont souvent faites au travail sinon du gouvernement, du moins de l’administration publique.

Ces redites qui, Ă  la longue, deviennent lassantes, donnent aussi la dĂ©sagrĂ©able impression que les choses ne bougent pas vraiment, que les dysfonctionnements dĂ©noncĂ©s par le chef de l’Etat persistent et que le locataire du palais de Carthage s’impatiente et commence Ă  perdre confiance dans un appareil Ă©tatique qui ne rĂ©pond pas Ă  ses exhortations, ou pas comme il l’aurait souhaitĂ©.

Recevant, lundi 2 juin 2025, au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, SaĂŻed a dĂ©clarĂ©, une nouvelle fois, que «la Tunisie a besoin d’une nouvelle lĂ©gislation dans tous les secteurs» et qu’elle a «également besoin de responsables qui soient rĂ©ellement responsables et dĂ©terminĂ©s Ă  surmonter tous les obstacles, contrairement Ă  ce qui se passe actuellement dans plusieurs Ă©tablissements publics», selon ses termes rapportĂ©s par un communiquĂ© officiel.

Le chef de l’État a ajoutĂ© que, dans de nombreux cas, les procĂ©dures servent de prĂ©texte pour perturber le fonctionnement normal des Ă©tablissements publics et harceler dĂ©libĂ©rĂ©ment les citoyens, reprenant des menaces dĂ©jĂ  faites Ă  plusieurs reprises au cours des derniers mois en dĂ©clarant que les cadres de l’administration publique «doivent ĂȘtre tenus responsables devant la loi de toute faute ou nĂ©gligence», ajoutant que «les salaires que [ces derniers] perçoivent sur les fonds publics sont destinĂ©s Ă  servir le peuple, et non les groupes d’intĂ©rĂȘt qui opĂšrent en catimini dans les coulisses de nombreuses administrations.»

Dans ce contexte, le président a affirmé que des travaux de restructuration de plusieurs établissements publics sont en cours, car seule la réalisation des objectifs pour lesquels ils ont été créés pourrait justifier leur existence.

Cependant, ni M. SaĂŻed ni Mme Zenzeri n’ont cru devoir nous indiquer de quels Ă©tablissements publics il s’agit, ni nous Ă©clairer sur la mĂ©thode suivie pour Ă©valuer leur rendement et rĂ©orienter leur travail. «Il existe des Ă©tablissements censĂ©s prĂ©venir la corruption, laquelle est visiblement endĂ©mique», a dĂ©clarĂ© le chef de l’Etat, «comme quelqu’un qui essaie de prĂ©venir une maladie alors que ses symptĂŽmes sont clairement visibles sur son visage», a ironisĂ© le prĂ©sident qui recourt au style imagĂ© pour ne pas aller directement au but, en appelant les choses par leurs noms et en dĂ©signant nommĂ©ment les responsables des dĂ©faillances qu’il n’a de cesse de dĂ©noncer. C’est Ă  se demander si les mots du prĂ©sident vont bientĂŽt ĂȘtre suivis de dĂ©cisions et d’actions, et si une rĂ©forme radicale des services publics est dĂ©jĂ  en gestation. Auquel cas, nous autres citoyens avons le droit d’en savoir davantage, puisque nous en sommes les premiers concernĂ©s, que nous soyons des agents de l’Etat ou pas.

. I. B.

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La Tunisie doit encourager le tourisme individuel et de découverte

A la veille d’une saison touristique que nous espĂ©rons prometteuse, il importe de procĂ©der Ă  un Ă©tat des lieux serein et objectif pour faire des choix Ă  court et long termes en vue de prĂ©server et amĂ©liorer l’attractivitĂ© et la compĂ©titivitĂ© de la destination Tunisie. (Ph. MosquĂ©e Ă  Djerba).

Elyes Kasri *

Alors que de nombreux intervenants se plaignent du faible apport Ă  l’économie de la formule all inclusive qui cantonne les touristes dans des ghettos hĂŽteliers aseptisĂ©s en limitant les opportunitĂ©s de dĂ©placement et de rencontre avec la culture locale et le citoyen, il faut se rendre Ă  l’évidence que trĂšs peu est fait pour encourager le tourisme individuel et de dĂ©couverte de la Tunisie profonde.

Des marges d’amĂ©lioration

Outre l’absence d’accord Open Sky pour rendre la destination Tunisie moins onĂ©reuse pour les touristes individuels notamment et en l’absence de transports publics dans les villes et entre les rĂ©gions se rapprochant des standards internationaux, il urge de crĂ©er un corps de taxis touristiques avec les standards de confort, de sĂ©curitĂ© et qualitĂ© des services requis avec notamment des taxistes parlant au moins deux langues Ă©trangĂšres.

Une simple constatation des moyens de transport dans les ports, aĂ©roports et zones touristiques de Tunisie, permettra d’identifier de nombreuses marges d’amĂ©lioration surtout qu’il y va de l’image de marque de la Tunisie et de la forte impression laissĂ©e auprĂšs des Ă©trangers dont certains sont des dĂ©cideurs politiques ou Ă©conomiques ou des faiseurs d’opinion, sur l’Etat de droit en Tunisie.

La qualité se paie

De nombreux diplĂŽmĂ©s au chĂŽmage et des jeunes tunisiens ayant vĂ©cu pendant des annĂ©es en Europe, pourraient fournir une pĂ©piniĂšre de candidats auprĂšs desquels un tri et un suivi continu pourraient rendre un grand service au tourisme et Ă  l’économie nationale.

D’autre part, l’équivalent du rĂ©gime FCR pourrait ĂȘtre accordĂ© Ă  cette catĂ©gorie professionnelle qui pourrait contribuer significativement Ă  l’amĂ©lioration du produit touristique tunisien avec une exigence de tenue et de comportement irrĂ©prochables et des tarifs rĂ©munĂ©rateurs et encourageants car il faut se rendre Ă  l’évidence que la qualitĂ© se paie.

* Ancien ambassadeur.

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Entre exil et silence │ Ces jeunes Tunisiens qu’on ne veut pas voir 

Ils fuient un pays oĂč ils ne trouvent plus leur place. En 2023, plus de 17 000 mineurs non accompagnĂ©s ont quittĂ© la Tunisie, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). DerriĂšre ces dĂ©parts, il y a un vide. Agressif, muet. Un vide affectif, symbolique, institutionnel. Et un mal qu’on ne veut pas nommer : la blessure du lien. 

Manel Albouchi *

La Tunisie vit une hĂ©morragie silencieuse. Pas seulement Ă©conomique. Affectivement, socialement, symboliquement, nous perdons nos jeunes. Ils partent sans diplĂŽme, sans soutien, sans rĂ©cit pour se raconter. Ils partent parce qu’ils ont cessĂ© d’espĂ©rer ici.  

Et quand ils arrivent ailleurs Ă  Lampedusa, Ă  Lyon, Ă  Berlin
 que trouvent-ils ? 

Des centres fermĂ©s, des numĂ©ros de dossier, des regards froids. Rarement une oreille. Rarement une main. 

Ils fuient l’indiffĂ©rence et trouvent une autre forme d’oubli. L’anonymat administratif, impersonnel, glacĂ©. 

Nos Ă©coles, nos universitĂ©s, nos institutions sont rarement pensĂ©es comme des espaces symboliques. Ce sont des lieux de tri, pas de reliance. De compĂ©tences, pas de contenance. 

Et pourtant, ces jeunes ne demandent pas qu’on les sauve. Ils demandent un espace, une reconnaissance, un cadre psychique et symbolique. 

L’histoire d’une famille
 et d’un pays 

Je les connais bien. Ils viennent me consulter. Ils parlent peu ou crient en silence.  

Il y a ce pĂšre. Un homme sec, nerveux, enfermĂ© dans une masculinitĂ© dĂ©fensive. Il ne parle pas, il s’échappe. Il serpente les rues de Tunis, au volant de son taxi. Toute la journĂ©e. Toute la nuit. Comme s’il fuyait un foyer qui ne le reconnaĂźt plus. 

La mĂšre, elle, est prisonniĂšre du regard social. TĂ©tanisĂ©e par la peur du jugement. Elle vit au rythme des non-dits. Une femme qu’on n’a jamais autorisĂ©e Ă  ĂȘtre sujet. 

L’aĂźnĂ©e, elle, a fui. Vers les pays du Golfe. Elle envoie de l’argent. Elle tend la main et se retrouve Ă  osciller entre sauveuse et victime. 

Le garçon, lui, s’est noyĂ© ailleurs : dans la drogue, dans les trottoirs d’Europe. Ses messages sont espacĂ©s. Sa voix, hachĂ©e par la honte. 

La petite derniĂšre, enfin, a choisi l’ordre : blouse blanche, Allemagne. Elle soigne des corps Ă©trangers dans une langue Ă©trangĂšre. Mais dans ses valises, elle a ramenĂ© avec elle l’anxiĂ©tĂ©, dont elle a hĂ©ritĂ©. Pas seulement sociale, mais gĂ©nĂ©ralisĂ©e. MĂȘme Ă  des milliers de kilomĂštres, la peur ne l’a jamais quittĂ©e. 

Et moi, je les regarde. J’écoute les fragments. J’essaie de tisser quelque chose. 

Ce n’est pas qu’une famille, c’est un miroir, une matrice, une mĂ©moire collective Ă©clatĂ©e. 

Ce que les chiffres ne disent pas  

En 2023, plus de 23 000 Tunisiens ont tentĂ© la traversĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e (Frontex). Parmi eux, prĂšs de 30% sont des mineurs non accompagnĂ©s. 

Une Ă©tude d’Al Forum (2024) rĂ©vĂšle l’ampleur des ruptures identitaires chez ces jeunes et le manque cruel d’écoute institutionnelle. 

En aoĂ»t 2024, un sondage TRT indiquait que 71% des jeunes Tunisiens (18–29 ans) veulent quitter le pays. 

Selon MĂ©decins du Monde, seul 1 mineur migrant sur 5 bĂ©nĂ©ficie d’un accompagnement psychosocial structurĂ©. 

Ces jeunes ne fuient pas que la pauvretĂ©. Ils fuient l’indiffĂ©rence, l’incohĂ©rence, l’absence de regard. Et ce qu’ils savent, mĂȘme sans mots, c’est qu’ils ne comptaient dĂ©jĂ  plus avant de partir. 

Un enfant, mĂȘme silencieux, sent ce qu’on ne dit pas. Il sait s’il est vu
 ou simplement surveillĂ©. Il devine si sa douleur peut exister, ou si elle doit se taire. 

Le retour forcĂ© : une violence sourde  

Pour ceux qui sont expulsĂ©s, le retour est souvent vĂ©cu comme une chute brutale : 

  • DĂ©pression, honte, perte de sens ; 
  • Rupture avec la famille ou la communautĂ© ; 
  • DifficultĂ© Ă  se rĂ©insĂ©rer dans un pays qui, lui, n’a pas changĂ© ; 
  • Risque de re-migration clandestine, parfois par des voies encore plus dangereuses. 

En tant que psychologue, je le constate : sans cadre d’accompagnement post-expulsion, on rejoue la mĂȘme blessure d’abandon. La mĂȘme perte de visage. 

Il faut des lieux, des relais, des humains qui savent contenir sans sauver. Accueillir sans juger. 

Et ici, que reste-t-il ?  

Les psychologues ont dĂ©sertĂ©. Les mĂ©decins aussi. Les enseignants, fatiguĂ©s, baissent les bras. Les penseurs se taisent. Beaucoup sont partis.  

Et ici ? Souvent, ceux qui restent sont ceux Ă  qui il ne reste plus rien. Ceux qu’on appelle les sans-espoir. Ceux pour qui l’espoir est devenu un luxe. 

Quand les ressources Ă©conomiques, affectives, Ă©thiques s’effondrent, Monsieur, c’est la loi de la jungle qui s’installe. 

Les plus rapides s’adaptent; les plus rusĂ©s fuient; les autres
 sautent, parfois dans la mer. Pas par folie, par instinct. Parce que rester ici, c’est parfois mourir Ă  petit feu dans un pays qui ne sait plus prendre soin de ses enfants. 

Et moi, Monsieur, je l’écris. Parce que le silence est aussi une forme de violence. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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