L’Inde, le Pakistan et la Chine ont d’importants contentieux frontaliers et territoriaux et nourrissent de profonds griefs mutuels. Ils semblent avoir le doigt sur la gâchette avec la nuance de taille qu’il s’agit de puissances nucléaires.
Elyes Kasri *
Regain de tension et bruit de bottes entre la Chine, l’Inde et le Pakistan. Après une Europe saignée à blanc et reléguée à un statut géostratégique périphérique, la zone Asie-Pacifique annonce les tensions et conflits du XXIe siècle avec en filigrane la course au leadership mondial entre la Chine en pleine ascension et les Etats-Unis d’Amérique, puissance en repli, tiraillée entre l’exceptionnalisme et l’isolationnisme.
Cette tension qui est montée d’un cran à la suite du duel douanier entre Pékin et Washington et la récente visite, le 21 avril 2025, du vice président américain J. D. Vance en Inde [actuellement dirigé par l’hypernationaliste et islamophobe Narendra Modi, Ndlr], pourrait déraper en un conflit armé généralisé et même nucléaire.
Après la série d’escarmouches douanières et économiques et les tensions et passes d’armes entre comparses et alliés respectifs, les principaux protagonistes de la course au leadership mondial pourraient en arriver à en découdre directement.
Je me rappelle en 2002, lorsque j’étais en poste à New Delhi, au pic de la tension entre l’Inde et le Pakistan, les compagnies aériennes annulaient progressivement leurs vols sur les deux pays qui s’engageaient entretemps dans une comptabilité macabre de ce qui resterait de leur population et de celle de la partie adverse après une attaque nucléaire.
L’Inde, le Pakistan et la Chine ont d’importants contentieux frontaliers et territoriaux et nourrissent de profonds griefs mutuels. Ils semblent avoir le doigt sur la gâchette avec la nuance de taille qu’il s’agit de puissances nucléaires.
Il y a aujourd’hui dans les médias français une véritable campagne de haine contre le SEUL parti de gauche en France, La France Insoumise (LFI) et contre son leader Jean-Luc Mélenchon.
Lahouari Addi *
Les médias en France veulent l’abattre non pas parce qu’il est de gauche, mais parce qu’il a une position claire sur le génocide à Gaza.
L’autre raison de la peur de la droite en France est que le parti de Mélenchon fasse élire en nombre des Français des banlieues populaires. LFI est en effet susceptible de remporter les municipalités des banlieues populaires en 2026, ce qui ferait entrer au Sénat un grand nombre d’élus aux noms qui font mal aux oreilles: «le sénateur Noreddine a voté contre le projet de loi…, le sénateur Mouloud critique le gouvernement sur sa politique en Afrique… le sénateur Ahmed déclare que la France devrait user de son droit de véto pour…»
Bruno Retailleau [ministre de l’Intérieur qui pâture sur les terres de l’extrême droite, Ndlr], Marine Le Pen [leader du Front national, Ndtl] et la gauche caviar ont des cauchemars à ce sujet.
Ce qui est reproché à LFI c’est de vouloir intégrer les populations des banlieues populaires dans les institutions françaises, ce qui risque de mettre fin à la politique de l’indigénat. La gauche caviar cherchait à cacher la situation néocoloniale des banlieues en créant des associations bidon comme «Touche pas mon pote» et «Ni putes ni soumises». Avec LFI, les Français des banlieues populaires dirigeront des municipalités, feront entendre leurs voix à l’Assemblée nationale et au Sénat. C’est cette fonction tribunicienne de LFI que craignent la droite et la gauche molle qui n’a rien de socialiste, ni même de réformiste.
Hier, c’était la peur de l’ouvrier dont on disait qu’il allait détruire les bases économiques de la civilisation, et aujourd’hui c’est la peur des Français des anciennes colonies soupçonnées de ne pas aimer leur pays, la France. La réalité est qu’ils n’aiment pas les élites dirigeantes racistes et non la France.
* Professeur à l’Institut d’études politiques de Lyon.
La soi-disant légitimité politique actuelle issue du christianisme de l’empire romain et qui se résume dans la démocratie, dont se targuent les théoriciens d’une hypothétique européanité judéo-chrétienne, n’est qu’une fable dangereuse, quand elle sert à en exclure, parmi les héritiers de l’hellénisme, ceux qui ne leur siéent pas, les musulmans.
Dr Mounir Hanablia
Lorsqu’on aborde l’Histoire romaine, on croit communément que le paganisme a cédé la place au christianisme d’un trait de plume selon une logique de l’Histoire, celle du progrès et des martyrs chrétiens. Outre que cette conviction n’a pour la soutenir que la conversion supposée de l’empereur Constantin sur son lit de mort à la foi des Nazaréens, une obscure secte née en Galilée en Palestine et rejetée par les juifs, elle laisse de côté le processus par le biais duquel les païens ont été supplantés dans le gouvernement de l’Empire, et surtout la raison qui en a poussé les classes supérieures à devenir chrétiennes et à rejeter leur religion d’origine.
C’est d’autant plus remarquable que les chrétiens n’ont en rien rénové la culture et l’éducation grecques d’essence païenne dispensées à tous les jeunes gens de bonne famille destinés à occuper les principales fonctions au service de l’Empire, en particulier les mathématiques, la rhétorique, la philosophie, mais aussi l’Histoire, parfois la physique ou la médecine, auxquelles le pragmatisme romain a ajouté le droit.
Ainsi les chrétiens et les païens se sont abreuvés aux mêmes sources, qu’on a nommé hellénisme, et cela n’explique nullement l’acuité de l’antagonisme qui les a opposés. Plus que cela, cette éducation issue d’Aristote et de Platon, après la quasi-extinction du paganisme, a constitué l’essence de la culture européenne dispensée dans les églises au Moyen-âge et jusqu’à la Renaissance en Europe.
Devenu «apostat» pour avoir quitté la foi chrétienne
A un moment, on a reconnu aux Arabes musulmans le mérite de l’avoir conservée et transmise, pour dire que leur mission s’étant terminée, ils pouvaient quitter la scène de l’Histoire, et nier ainsi qu’ils eussent constitué une part essentielle de l’hellénisme. N’est pas européen qui veut !
A contrario, si on considère que cette évolution à sens unique vers la christianisation n’a pas été démentie par les faits, l’Empereur Romain Julien qui a vécu au IVe siècle de l’Ère Universelle, devenu «l’apostat» pour avoir quitté la foi chrétienne, constitue l’exemple typique, d’autres diront l’exception, d’une restauration du paganisme, prouvant que les choses n’ont pas été aussi limpides qu’on veuille bien l’avancer.
Il faut déjà considérer que l’épithète qui lui a été accolée, celle d’apostat, est un indice de toute la rancune que les écrivains ultérieurs au service d’un empire devenu irrémédiablement chrétien, ont déversée sur lui, qui prétendait éliminer le christianisme, ou à tout le moins, le séparer de l’Etat, afin de rétablir la religion des origines qui a fait la grandeur de Rome. Et cette religion a un nom, le culte du Soleil, symbole en réalité de la grandeur et du génie romain.
Car il ne faut pas s’y tromper, l’empereur Julien était en réalité un philosophe adepte de l’école néo-platonicienne pour qui, schématiquement, il existait trois états du soleil, celui source de toute chose qu’on ne se représente pas, celui qu’on se représente par la pensée, et celui qu’on perçoit. C’est une philosophie étrangement évocatrice des doctrines en provenance de l’Inde sur les trois états de la conscience: le sommeil, le rêve, et l’éveil, ou les trois états du Savoir: la méditation, la pensée, et l’expérience, ou bien encore les trois divinités: le créateur, le conservateur, le destructeur.
Sur le plan du rite religieux tout ceci se traduisait par des rites sacrificiels sanglants dont les victimes étaient des animaux, le culte le plus typique étant celui de Mithra, le dieu taureau représentant le soleil dont la naissance était justement le 25 décembre, le jour que l’Eglise Romaine choisirait pour célébrer la naissance du Christ, marquant ainsi l’importance des emprunts faits au paganisme par un christianisme opportuniste et dénué de scrupules.
Mensonge, hypocrisie et opportunisme
C’est justement ce que l’empereur Julien reprochait à ses adversaires, leur manque de moralité, et leur opportunisme, en étant prêts à abjurer la foi de leurs ancêtres afin de satisfaire leurs ambitions du moment. Pour tout dire, il les considérait comme des menteurs et leur foi, en un Dieu se sacrifiant pour le salut de ses adeptes, comme une baliverne d’autant plus inacceptable que sa mort sur la croix comme un criminel était infamante, et que sa résurrection supposée relevait de la fable.
Plus que tout, cette foi avait été récusée par ceux-là mêmes parmi qui elle était née, le peuple juif. On pourrait y ajouter combien les polémiques entre les différentes écoles chrétiennes sur ce que l’on a nommé la christologie mettait en cause la crédibilité d’une religion dont les adeptes ne s’accordaient pas sur la nature de leur Dieu et n’hésitaient pas à s’entretuer ou à s’excommunier à cause de cela.
Il convient d’autant mieux de le souligner, que l’Empereur Constance, cousin et prédécesseur de Julien, était un disciple d’Arius, pour qui le Père avait la prééminence par rapport au Fils, et cela en faisait donc un hérétique aux yeux de l’orthodoxie. C’est ce même Constance qui avait exterminé la famille de Julien afin d’asseoir son pouvoir. Il l’avait épargné ainsi que son frère Gallus parce que considérant qu’ils n’étaient pas dangereux vu leur jeune âge, éloignés en étant surveillés serait suffisant.
Mais le destin serait inexorable. Dépourvu de descendance mâle et instigateur d’un régime policier, Constance n’allait rien trouver de mieux pour faire face aux révoltes des légions romaines faisant face aux Germains sur le Rhin, que de faire de Gallus son successeur, une responsabilité dont le jeune homme ne ferait pas bon usage au point de fournir le prétexte adéquat aux courtisans pour réclamer et obtenir son élimination. Gallus éliminé, Constance allait faire appel à l’instigation de son épouse Eusebia à Julien, considéré comme un rêveur inoffensif qui toute sa vie ne s’était occupé que de lecture.
Il semble que pour des motifs de succession Eusebia ait néanmoins joué un rôle dans la mort du nouveau-né que Julien avait eu avec son épouse. Envoyé sur le Rhin, il ferait d’abord son apprentissage militaire en tant que simple accompagnant. Les circonstances allaient cependant le soumettre à des épreuves dont il se sortirait brillamment face aux Germains en acquérant le prestige militaire suffisant pour constituer aux yeux de l’Empereur une menace dont il n’aurait de cesse de se débarrasser. Celui-ci déciderait donc de le priver d’une bonne partie de l’armée du Rhin, composée essentiellement de Gaulois, en en envoyant les soldats se battre sur l’Euphrate contre les Perses. L’annonce de cette décision provoquerait un soulèvement des soldats concernés, qui n’ayant aucune envie de s’éloigner de leurs familles et de leurs fiefs, proclameraient empereur Julien. Contre son gré ainsi qu’il le dirait? Qu’importe !
L’armée du Rhin se dirigerait vers l’Est vers Constantinople et franchissait le Danube afin de combattre celle de l’Empereur Constance. Bien avant la bataille, celui-ci décéderait, sans qu’on n’en connaisse la raison; il avait pris soin de faire de son adversaire son successeur, prouvant que sa mort n’avait pas été aussi subite.
L’empereur qui rétablit le paganisme
Julien devenait ainsi empereur, et il pouvait donc désormais professer ouvertement le paganisme que jusque-là il avait adopté secrètement. Parmi ses décisions, la plus significative de son idéalisme serait la constitution d’un corps de prêtres consacrés au rite païen sans aucun doute sur le modèle de l’Eglise chrétienne et qui serait astreint à la vertu. Car si la vertu se pratique, elle ne s’administre pas. La plus contestable serait l’élimination des chrétiens de tous les postes d’enseignement, que même ses amis philosophes païens contesteraient comme contraire à la compétence qui devrait primer. La plus étrange serait la reconstruction du Temple de Jérusalem et sa restitution au culte juif, il voulait s’assurer le concours des juifs sans doute afin de faire pièce à la propagande des chrétiens. En fait, cette reconstruction n’aurait jamais lieu. Les auteurs chrétiens prétendraient après la mort de ce sioniste avant l’heure, que des phénomènes divins, nuées tombées du ciel, tremblement de terre, l’ont empêchée, et on doit évidemment tenir leurs témoignages pour ce qu’ils valent, issus de propagandistes zélés.
Mais il n’y eut finalement qu’un seul affrontement sérieux à Ephèse au temple de Daphné, dont l’oracle aurait été réduit au silence par la présence d’un cimetière de la foi rivale en face du temple païen, et qui aboutirait à la fermeture d’une Église, et à l’interdiction faite aux chrétiens d’enterrer leurs morts et de se rendre aux cimetières autrement que dans l’obscurité de la nuit.
C’est plutôt maigre pour parler d’une persécution généralisée comparable à celles qui avaient eu lieu sous Decius ou Dioclétien. Néanmoins, l’issue fatale allait se profiler avec la décision d’attaquer l’empire Perse Sassanide et d’occuper sa capitale Ctésiphon, près de l’actuelle Bagdad. Sous l’autorité de Shapour, iI était au fait de sa puissance. Pourquoi donc l’empereur Julien a-t-il pris une décision aussi hardie? Sans doute cela procédait-il des augures qu’il consultait régulièrement et dont il s’était convaincu qu’il aurait un destin comparable à celui d’Alexandre le Grand. Afin de le dire, les augures ne furent plus aussi favorables dès lors que la campagne s’engagea. Pour ne pas tout rejeter sur les Dieux, les conseillers incompétents dont il s’était entouré n’y avaient non plus pas été étrangers. En fait, chargé de sa bibliothèque, ce fut le destin tragique d’Achille, le héros d’Homère, son auteur préféré, qu’il rencontra.
Les armées romaines bien soutenues par une flottille de combat suivent le cours de l’Euphrate et arrivent presque sans encombre sous les murailles de la capitale perse après avoir pris pied sur la rive gauche du Tigre par une manœuvre audacieuse, pour se rendre compte de son caractère défensif inexpugnable. Le reste de l’armée romaine accompagnée des contingents du roi d’Arménie n’est pas au rendez-vous. Comme à Carrhes quelques siècles auparavant, les Arméniens ont fait défection. L’empereur décide alors de faire retraite avant l’arrivée du gros de l’armée perse. La cavalerie ennemie ne cesse de harceler les légions en évitant le corps à corps. Au cours d’un engagement, Julien est mortellement blessé au foie par un javelot.
D’aucuns diront qu’il s’agissait d’un trait romain, pour ne pas dire chrétien. Les Perses avaient en effet commémoré par des écrits et des sculptures les récits de la capture de l’empereur Valérien à Edesse et la mort de Gordien à Ctésiphon, qui auraient déjà dû engager à plus de prudence. Ils demeureront étrangement silencieux sur celle de Julien, suggérant ainsi n’avoir pris aucune part à sa mort, et donnant subséquemment quelque crédit à la thèse de la trahison.
Le rétablissement du christianisme
Les Romains, encerclés, s’en tireront pour sauver leur armée, en rétrocédant toute la Haute Mésopotamie ainsi que l’Arménie à leurs ennemis. Ce ne sera pas cher payé. Mais la conséquence la plus dramatique de cette défaite et de la disparition précoce de l’Apostat sera l’élimination définitive du paganisme dans l’Etat romain. Naturellement elle se fera progressivement sur une vingtaine d’années par une série de mesures qui éloigneront d’abord du pouvoir les collaborateurs les plus proches de l’ancien empereur, rétabliront les professeurs dans l’enseignement, restitueront les biens confisqués, et pour finir interdiront le paganisme en en fermant l’enseignement et les lieux du culte.
A Alexandrie les choses prendront une tournure dramatique avec l’assassinat dans des émeutes et des affrontements intercommunautaires de la prêtresse péripatéticienne Hypatie. Le fanatisme chrétien pourra dès lors donner sa pleine mesure sans restriction avec le plein appui de l’autorité impériale, et d’abord contre les églises autres que celles reconnues.
Au terme de cette Histoire à rebours rétablissant Mithra Hélios, aux dépens de Jésus-Christ, un constat s’impose. Ce que l’on a fini par nommer christianisme se situe en droite ligne de la tradition philosophique païenne gréco-romaine. C’est simplement dans les manifestations publiques que la nouvelle foi constitue une rupture par rapport à l’ordre ancien en supprimant les cruautés érigées en spectacle. Les combats de gladiateurs n’ont plus leur place dans le nouvel État chrétien, pas plus que les sacrifices sanglants dans l’exercice du rite. La prière et la lecture des textes sacrés remplacent désormais les offrandes. L’eucharistie, qui symbolise la consommation de la chair et du sang du nouveau Dieu, se substitue aux hécatombes et aux holocaustes. Le fidèle acquiert ainsi une place plus importante dans le culte. De spectateur il devient acteur.
C’est désormais le crépuscule annoncé du prêtre, que plus tard l’islam mènera à son terme en supprimant le clergé. Cependant sur le plan politique, l’autorité de droit divin, le Roi prêtre (il n’y a qu’à lire le Roi d’Assyrie implorant son Dieu) et l’idéal du pouvoir juste (traditions perse et indienne) ne sont que la perpétuation d’idées issues du paganisme. Simplement au César Dieu païen s’est substitué le César légitimé en tant que serviteur du nouveau Dieu chrétien. La nature du nouvel État romain n’a donc pas changé. Il est simplement moins prodigue du sang versé (en public), à l’exception de la guerre, où l’extension de l’empire romain devient un devoir dû au (nouveau) Dieu, tout comme il était dû à l’ancien, celui du Soleil.
Le Djihad a donc de qui tenir, il substituera simplement à l’Empire Romain, celui des Arabes. On comprend dès lors la frénésie des dévots chrétiens saccageant les bas-reliefs des temples égyptiens en voulant dissimuler toute ressemblance avec la croix, ou bien incendiant la bibliothèque d’Alexandrie, en en attribuant la responsabilité, quelques siècles plus tard, aux musulmans. Une quelconque similitude entre la mort de Horus et sa résurrection, symbolisant l’éternel triomphe de la vie, et celles du Christ, devait à leurs yeux, être masquée à tout prix.
Eu égard à cela, le combat d’arrière-garde de l’empereur Julien était voué à l’échec simplement parce que les Romains étaient fatigués de guerroyer et voulaient se trouver des raisons de devenir pacifistes afin de jouir de leurs conquêtes. Néanmoins, en les examinant de près, on ne peut nullement considérer comme illégitimes les raisons qui l’y ont poussé. D’autant que, il aura démontré bien avant l’heure, que la soi-disant légitimité politique actuelle issue du christianisme de l’empire romain et qui se résume dans la démocratie, dont se targuent les théoriciens d’une hypothétique européanité judéo-chrétienne, n’est qu’une fable dangereuse, quand elle sert à en exclure parmi les héritiers de l’hellénisme, ceux qui ne leur siéent pas, les musulmans.
* Médecin de libre pratique.
‘‘Julien dit l’Apostat’’ de Lucien Jerphagnon, préface de Paul Veyne éditions Tallandier, Paris, 19 novembre 2020, 357 pages.
L’exposition «Daccourdou. Une histoire photographique», qui se tient du 25 avril au 25 juillet 2025, au musée du Bardo à Tunis, documente les aspects et formes de la présence culturelle italienne en Tunisie.
Organisée par l’Institut culturel italien de Tunis, en collaboration avec l’ambassade d’Italie et l’Institut national du patrimoine (INP), l’exposition raconte, à travers la photographie contemporaine, le riche patrimoine culturel partagé entre l’Italie et la Tunisie.
Conçue par Filippo Maggia, l’un des plus grands experts italiens de la photographie contemporaine, l’exposition présente les œuvres de quatre photographes de renommée internationale, Claudio Gobbi, Tommaso Fiscaletti, Giovanna Silva et Souad Mani, appelés à documenter avec différents langages visuels la présence culturelle italienne dans le pays du Maghreb.
Le titre, «Daccourdou», dérive d’une expression arabe tunisienne d’origine italienne, et rappelle la longue et stratifiée histoire d’échanges et d’influences mutuelles entre les deux rives de la Méditerranée, également évidente dans le vocabulaire quotidien tunisien. Parmi les partisans de l’initiative figurent Bisazza Mosaico, Elleti Group, l’ONG WeWorld, en collaboration avec le Musée du Bardo et l’INP.
Des représentants de trois sociétés chinoises leaders mondiaux dans le secteur des composants automobiles ont effectué une visite de prospection des possibilités d’implantation en Tunisie.
C’est ce qu’a fait savoir, vendredi 25 avril 2025, l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa).
La délégation des responsables chinois a été reçue au siège de la société américaine Casco Groupe Amphenol, implantée dans le Parc d’activités économiques de Bizerte par le directeur de site de cette société, Islem Darmoul, en présence du PDG du Parc, Badia Klibi et le DG de Fipa, Jalel Tebib.
Cette visite marque l’intérêt du positionnement de la Tunisie comme plateforme industrielle et logistique à fort potentiel pour les marchés européen, américain et même asiatique dans les secteurs des composants automobiles et l’intégration des chaines de valeurs mondiales de ce secteur.
La délégation chinoise a exprimé son intérêt pour l’installation de sites de production en Tunisie afin de tirer parti de la proximité géographique de la Tunisie avec l’Europe, de ses accords préférentiels avec les marchés européens et américains, ainsi que de son accès aux marchés africain et asiatique, notamment la Chine.
Fipa a, à cette occasion, réaffirmé son engagement à accompagner les investisseurs étrangers à chaque étape de leur projet, de la phase d’étude jusqu’à la concrétisation de l’investissement et à favoriser des partenariats porteurs de croissance partagée et de création d’emplois.
Anouar Attia est romancier, nouvelliste, auteur de contes et de récits. Son œuvre narrative est importante, mais la poésie n’est pas loin de ses préoccupations littéraires.
Né en 1939 à Mateur, Anouar Attia a été professeur aux universités de Tunis. Agrégé d’anglais, il est traducteur trilingue, anglais-français-arabe.
Comme traducteur de poésie : Aboulkacem Chebbi, Hymnes à la vie, Ed. Sahar, 2015; Zbeida B’chir, Le phénix, Credif, 2017 ; Mnaouar Smadeh, Poèmes choisis, Ed. Sahar, 2021.
Tahar Bekri
C’ETAIT du temps des amours éperdues
Elle venait de temps en temps
En coup de vent
Je lui offrais un bouquet de lys tout blancs
Va temps vient autre temps
Un soir dont se souviendra le divan
Elle m’offrit ses lèvres
Fruit de Paradis
C’était le jour d’avant
Le jour d’après je lui offris un bouquet de roses rouge-sang…
Entre Ciel et Terre on vivait
Le jour sur un nuage rosi de nos soleils
La nuit Over the Rainbow dans des cieux étrangers…
… Je l’aimais dans ses colères, dans ses pleurs et dans ses ris
L’aimais en le corps d’elle,
Entier
Depuis ses cheveux noirs de nuit
Jusqu’à ses pieds, chaussés ou nus
En passant, le caressant,
Par son pubis
Sur terre il y avait un lit fleuri de jasmin et de nesri
Dans lequel des danses barbares se déchaînaient
Sans arrêt
Les Dieux Lares se bouchaient les oreilles
Terrifiés
Sur terre aussi il y avait une fontaine nommée Désir
La sélection tunisienne de football seniors participera à la Coupe arabe des nations, Fifa-Qatar-2025, prévue du 1er au 18 décembre prochain, a annoncé la Fédération tunisienne de football (FTF), samedi 26 avril, sur sa page officielle Facebook.
La FTF affirme avoir reçu une invitation du président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino, pour prendre part à cette édition.
La Tunisie avait participé à la précédente édition en 2021, où elle avait terminé à la deuxième place après sa défaite en finale face à l’Algérie (0-2).
Donné pour disparu en France,Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans, serait peut-être rentré en Tunisie. Thèse que sa famille écarte totalement. Le Figaro raconte l’histoire de cette étrange disparition.
Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans installé en colocation à Saint-Martin-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes), n’a pas donné signe de vie depuis le 13 décembre dernier. Ce jour-là, l’octogénaire avait été vu pour la dernière fois dans le bus 59 en direction de son domicile de Saint-Martin-du-Var, dans l’arrière-pays niçois.
Jalloul Dallaji, installé en colocation à Saint-Martin-du-Var, près de Nice (Alpes-Maritimes), n’a plus donné signe de vie depuis le 13 décembre dernier. La trace de l’octogénaire a été perdue ce jour-là dans le courant de l’après-midi tandis qu’il cheminait par le bus 59 vers son domicile après avoir été à la mosquée. Depuis, plus rien.
Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Martin-du-Var. Des images de vidéosurveillance ont notamment été exploitées, en vain. Des battues ont ensuite été organisées avec le déploiement de moyens conséquents, les militaires explorant alors la piste d’un accident. L’octogénaire pourrait avoir manqué son arrêt de bus et décidé de rentrer à pied le long de la très fréquentée et réputée dangereuse route de Grenoble, qui longe les rives du Var, un fleuve côtier. Malheureusement, de ce côté-ci non plus, les investigations n’ont rien donné.
Voyant l’enquête s’enliser, la famille du disparu, son frère en particulier, s’en est remise à l’Association d’assistance et de recherche des personnes disparues (ARPD). «De notre côté nous sommes sûrs qu’il est bien monté dans le bus au moins jusqu’à l’arrêt Saint Isidore, à l’ouest de Nice, là où l’un de ses amis est descendu. Mais ensuite, c’est le trou noir», explique Isabelle, l’une des enquêtrices de l’association dans le département. Cette dernière ne cache pas son inquiétude : «Plus le temps passe, plus l’espoir de le retrouver en vie diminue… Nous sommes allés à la morgue de Nice pour consulter le registre des morts sous X, mais cela n’a rien donné.»
L’enquêtrice ne croit pas qu’il puisse s’agir d’un acte criminel. «Monsieur Dallaji avait de nombreux amis et aucun problème avec personne. Aucune dette d’argent non plus», assure-t-elle. Et si, finalement, l’octogénaire avait filé à l’anglaise vers son pays d’origine ? C’est en tout cas ce que laisse entendre une source judiciaire. «Tout porte à croire que ce monsieur est rentré en Tunisie sans prévenir ses proches», indique-t-elle. Sollicité, le parquet de Nice confirme que l’enquête a été classée sans suite pour «absence d’infraction». Et d’indiquer sans plus de détails : «L’hypothèse privilégiée est en effet celle d’un départ volontaire du territoire français.»
Un épilogue aussi rassurant qu’invraisemblable. «J’ai eu confirmation de la famille de Monsieur Dallaji que celui-ci n’est pas retourné en Tunisie», soutient Isabelle, déroutée par cette conclusion, elle qui travaille encore activement sur ce dossier. Bien qu’officiellement close, l’affaire laisse derrière elle bien des zones d’ombre.
En rupture (presque) officielle avec le Fonds monétaire international (FMI) et en contact récurrent avec le groupe de la Banque mondiale (BM), la Tunisie était présente aux travaux des Spring meetings du FMI et de la BM de manière discrète et tacite. Pour la forme. Que retenir…
Moktar Lamari,à Washington
La délégation tunisienne présente ici à Washington compte le ministre de l’Économie et le gouverneur de la Banque centrale, en plus de quelques membres de l’ambassade de Tunisie à Washington. Aucun journaliste, aucun communicateur pour faire la lumière sur ce que font ou ne font pas les membres de cette délégation aux rencontres du FMI et de la BM.
Contrairement aux autres pays, nous n’avons vu aucune de ces personnalités tunisiennes faire des exposés ou participer en tant que panéliste pour entre autres informer sur les enjeux et les défis des politiques monétaires et économiques en Tunisie. Aucune activité n’a comporté la Tunisie dans ses contenus ou références. La Tunisie n’existe pas dans les rouages de ces activités de premier plan. Aucun plaidoyer, aucune approche, rien de rien…
Évidemment, les rapports officiels publiés mardi, ont comporté des estimations et des chiffres économiques sur la Tunisie dans le cadre des tableaux recensant l’ensemble des pays du monde, membres du FMI (199). Ces chiffres révisent à la baisse le taux de croissance de la Tunisie et indiquent le fort décalage négatif entre la Tunisie et les pays comparables (Maroc, entre autres).
Il faut dire que ces Spring meetings ont été marqués par la «réinitialisation» du commerce mondial, par Trump et par une tension latente mais omniprésente au sein des délégations et hauts décideurs du FMI et de la BM.
Beaucoup de personnalités ont manqué à l’appel. Elles ont préféré dire non par leur absence. On peut penser au gouverneur de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), la Banque centrale européenne (BCE), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), etc. Les débats ont été prudents excluant des concepts clefs comme les changements climatiques, les énergies renouvelables, l’inclusion sociale, entre autres. Ces termes ne sont plus autorisés par Trump. Les États-Unis sont le principal actionnaire de ces institutions, et donc le pays ayant le plus fort poids dans le vote et le véto aux décisions clefs au sein du FMI et de la BM.
La présence américaine a attiré l’attention et clairement, l’administration Trump tente de mettre la main sur les politiques et les orientations de ces deux institutions de Bretton Woods.
L’administration américaine a pris la parole plusieurs fois lors de ces rencontres pour accuser la Chine de prédation, de manipulation et d’opacité. Allant jusqu’à demander l’arrêt des aides aux pays aidés par la Chine. La Tunisie fait partie de ces pays, même si la liste des pays ciblés circule dans les couloirs, sans qu’on ait une copie crédible des pays que l’administration Trump veut punir pour leurs liens et coopération avec la Chine. La Tunisie doit faire attention à ces risques de «punition» et incertitudes liées.
En revanche, il y au moins cinq participants qui viennent de Tunis, et représentant des institutions internationales de financement de l’aide au développement présentes à Tunis.
Les travaux ont été marqués par un chambardement des agendas et des concepts clefs en vogue durant les dernières années au sein du FMI et de la BM.
Toutes les activités, les financements, les projets portant sur les changements climatiques, le genre, l’inclusion et les énergies renouvelables, ont été retirés sans ménagement et sans explication.
Deux constats sont marquants. Un : le FMI et la BM ne sont ni neutres, ni objectifs de manière absolue. Ils ne sont que des instruments de politique et des leviers de gouvernance pour des intérêts dominants. Dans une logique du plus fort… Deux: ceux et celles endoctrinés jusqu’à l’os par les procédures et les apparences de rigueur dans ces institutions doivent se remettre en question. Ils doivent aller au-dela des apparences par un sens critique, qui manque souvent chez les experts et fonctionnaires de ces institutions créées en 1944, pour reproduire la loi du plus fort. A bon entendeur salut…
La Tunisie a besoin de ses enfants, tous ses enfants pour la défendre, en se mettant de son côté, sans être aliénés par des biais, pressions ou encore conflit d’intérêt.
Les élites doivent rester vigilantes face aux dérives du FMI, désormais sous l’emprise d’un pouvoir hégémonique erratique…vous devinez lequel!
Je quitte ce matin Washington DC, avec un sentiment de satisfaction, ayant analysé et transmis au moins 10 chroniques sur les mutations du FMI, sous l’emprise de Trump, et les risques que cela génère pour l’économie mondiale, et notamment pour les pays lilliputiens, comme la Tunisie.
Un travail est à faire au sein du gouvernement tunisien, pour atténuer les incertitudes émanant de Washington, la Maison blanche, le FMI, la BM, mais pas seulement.
La Tunisie doit probablement revisiter les droits de douane avec les Etats-Unis, de façon à exporter plus, mais pourquoi pas importer plus avec des droits de douane moins élevés pour les technologies américaines, voitures, équipements, innovations à la fine pointe du savoir.
L’hégémonie française en Tunisie doit être revue aussi, pour (pourquoi pas) mieux équilibrer et mieux diversifier les importations et aller vers plus d’ouverture sur les États-Unis, surtout que le dollar est en baisse, et il baissera encore.
La Tunisie peut gagner de la diversification de ses partenaires et secteurs d’exportation. On peut exporter plus que l’huile d’olive et des dattes aux États-Unis.
On se doit de jouer le jeu, de manière flexible, intelligente et anticipative.
Le gouvernement doit agir de manière proactive, plutôt que réactive. Et cela peut éviter au pays plein de mésaventures, misères et incertitudes avec l’oncle Sam.
Le poète Tahar Bekri, qui anime depuis des années la rubrique ‘‘Poème du dimanche’’ sur Kapitalis, vient de publier aux éditions Nehed une anthologie intitulée ‘‘Poètes tunisiens’’.
Ce choix de poètes tunisiens, traduits de l’arabe, voudrait porter à la connaissance du public de langue française des voix aussi riches que différentes, de Aboulkacem Chebbi à Ahmed Sghaier Ouled Ahmed, en passant par Mnaouer Smadah, Ahmed Laghmani, Jâafar Majed, Noureddine Sammoud, Habib Zanned, Jamila Mejri, Moncef Louhaibi et autres Mohamed El-Ghozzi, pour n’en citer que quelques uns, qui participent au paysage littéraire national ou du monde arabe et qui méritent de trouver leur place au sein de la poésie mondiale.
Tous les courants se retrouvent dans ce choix, sans exclusivité ni prétention exhaustive. L’ambition de l’auteur étant de rapprocher les deux expressions poétiques existant en Tunisie, au-delà de la question de la langue.
L’ouvrage se trouve au Stand 1612 de la Foire du livre de Tunis ouverte le 25 avril au Palais des Expositions du Kram, et se poursuivra jusqu’au 4 mai prochain.
À l’occasion du 50e anniversaire de l’implantation de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) en Tunisie, une brochure commémorative vient d’être publiée. Elle retrace un demi-siècle de collaboration fructueuse, marquée par de nombreuses réalisations dans des secteurs économiques prioritaires, tels que l’eau, le développement rural, l’énergie et l’industrie.(Ph. Le Pont de Rades, symbole de la coopération tuniso-japonaise).
Cette publication met en lumière les chiffres clés de cette coopération durant les 50 dernières années. Ainsi, le montant global des prêts en yen a atteint les 353,177 milliards de yen, soit 7,318 milliards de dinars et le montant des dons et coopération technique les 38,43 milliards de yen, soit 796 millions de dinars.
En outre, cette coopération s’est également appuyée sur les échanges professionnels et humains. 532 volontaires japonais sont venus en Tunisie, 759 experts ont été mobilisés et 1 824 cadres et étudiants tunisiens ont été formés au japon.
En termes d’impact sur le terrain, la Jica a contribué à la construction de 134 kilomètres d’autoroutes, 790 MW de puissance électrique, représentant plus de 10% de l’électricité produite en Tunisie.
Dans le secteur agricole les projets réalisés ont permis à plus de 10 millions de personnes d’accéder à l’eau potable. En outre, 42 000 exploitations agricoles ont pu avoir accès à l’eau d’irrigation, totalisant plus de 68 500 hectares de zones irriguées.
Le Pont de Rades, symbole phare de la coopération tuniso-japonaise, a contribué à fluidifier le trafic entre la banlieue nord et la banlieue sud de la Capitale, enregistrant environ 30 000 passages par jour.
Derrière chaque chiffre, se cache aussi une histoire humaine. Depuis le début de son engagement, la Jica a toujours accordé une importance particulière non seulement au transfert des technologies, mais aussi à l’établissement de relations de confiance et à l’apprentissage mutuel entre les peuples tunisiens et japonais. La brochure présente les témoignages des volontaires de la Jica ainsi que leurs homologues tunisiens, les chefs de projet et d’autres parties prenantes. Elle donne un aperçu des efforts impressionnants déployés et des échanges très fructueux entre les volontaires japonais et les partenaires tunisiens au cours des 50 dernières années.
Consulter la version numérique de la brochure sur ce lien.
Être une minorité au Moyen-Orient et assurer sa pérennité, voilà une équation des plus difficiles. Cette région du monde toujours agitée et en proie aux bouleversements géopolitiques n’est pas le meilleur endroit pour que les minorités vivent paisiblement et sans être inquiétées. Elles payent souvent le prix des vicissitudes de l’Histoire. Toutefois, les Druzes connus pour leur résilience, leur instinct de survie et dotés d’une intelligence de situation rare ont toujours su s’adapter. Aujourd’hui, en Syrie, ils font face à un pouvoir islamiste dont ils se méfient beaucoup. Ils ne l’ont pas définitivement rejeté mais leur soutien tarde à venir. Ils entretiennent également un rapport ambigu avec Israël qui ne laisse personne indifférent. (Ph. Les Druzes, une minorité active, entre loyauté et méfiance).
Imed Bahri
Le magazine The Economist a publié une enquête sur les Druzes de Syrie et leur rapport avec le nouveau régime de Damas, en mettant l’accent d’emblée sur le fait que les Druzes sont certes une minorité mais ils ont une influence dans la région du Levant qui dépasse leur taille.
«Si le paysage de basalte noir ne donne pas une idée directe du caractère unique de Soueïda (fief des Druzes en Syrie, Ndlr), les drapeaux colorés de la communauté qui flottent partout la donnent», constate le magazine britannique.
La spécificité de la communauté ne se limite pas au paysage, elle s’étend à ses caractéristiques. Et The Economist rappelle que les Druzes se sont toujours distingués par leur ouverture et leur pragmatisme en politique. Ils ont tendance à collaborer avec les pouvoirs en place ce qui leur confère une influence disproportionnée par rapport à leur nombre.
Un pied dans chaque camp
Dans la région de Galilée, les soldats druzes combattent aux côtés de l’armée israélienne dans la guerre contre Gaza et ou celle du sud du Liban.
En même temps, les principales factions politiques druzes libanaises ont soutenu le Hezbollah dans sa confrontation avec l’État hébreu.
En Syrie, les officiers druzes faisaient partie de l’État policier sous Hafez Al-Assad puis sous son fils Bachar.
Au cours des premières années de la guerre civile syrienne, les groupes armées druzes ont soutenu le régime. À mesure que leur emprise s’affaiblissait, ils ont changé de position et des manifestations ont éclaté à Soueïda.
Aujourd’hui, les Druzes de Syrie, qui vivent le long des frontières avec Israël et la Jordanie, se retrouvent pris entre un gouvernement à tendance islamiste dont ils se méfient et l’agression croissante d’Israël contre la Syrie.
The Economist explique que les Druzes demeurent prudents à cause d’un massacre commis en 2015 par Jabhat al-Nosra, une branche d’Al-Qaïda devenue par la suite Hay’at Tahrir al-Sham, le groupe djihadiste dirigé par Ahmed Al-Charaa. Ce massacre a coûté la vie à 20 Druzes. Dans une interview accordée à Al Jazeera datant de la même époque, Al-Charaa a déclaré que les Druzes devraient se convertir à l’islam. Ils n’ont oublié ni le massacre ni cette phrase. C’est de là que vient la défiance vis-à-vis du nouvel homme fort de la Syrie.
Leurs chefs religieux, en l’occurrence trois cheikhs de Soueïda, ont rejeté la déclaration constitutionnelle dévoilée par Al-Charaa le mois dernier, la jugeant trop islamiste et non représentative. En mars, l’un des trois, le cheikh Hikmat al-Hajari, a qualifié l’administration d’Al-Charaa de «gouvernement extrémiste dans tous les sens du terme».
Pendant ce temps, Israël surveille la minorité druze. Le mois dernier, des dizaines de villageois druzes ont traversé la frontière depuis la Syrie vers les hauteurs du Golan occupées par Israël, sous la supervision de l’armée israélienne, pour visiter un célèbre sanctuaire druze, avec l’autorisation et la protection de l’armée israélienne. En février, lorsque des combats ont éclaté entre les milices druzes et les forces gouvernementales à Jaramana, une banlieue à majorité druze de Damas, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a menacé d’intervenir. Il a également laissé entendre qu’il pourrait autoriser les Druzes syriens à entrer sur le plateau du Golan occupé par Israël pour travailler.
D’autre part, le Conseil militaire de Soueïda a fait preuve de pragmatisme, son chef Tariq al-Shoufi déclarant qu’il ne s’opposait pas au soutien israélien. Il a ajouté que les combattants druzes, sceptiques à l’égard des nouveaux dirigeants syriens, se préparent et organisent leurs rangs en prévision de toute confrontation avec eux.
Une lourde tutelle israélienne
Toutefois, un homme d’affaires druze a averti qu’Israël se tromperait s’il interprétait le manque de confiance dans le nouveau pouvoir d’Al-Charaa comme un soutien druze à l’occupation israélienne ou à une intervention militaire en Syrie.
Également, certaines milices druzes ont exprimé leur volonté de rejoindre l’armée syrienne. Le magazine affirme que les cheikhs influents de Soueida ont une vision claire d’Israël. «Israël veut montrer que nous sommes sous sa protection», explique cheïkh Youssef Al-Jarbou, l’un des trois principaux chefs spirituels de la communauté avant d’ajouter: «Ils veulent nous dépouiller de notre identité. Nous n’avons jamais accepté la tutelle de qui que ce soit sur nous. Nous sommes fidèles au pays dans lequel nous vivons».
Walid Joumblatt, principal leader druze au Liban dont le père a été assassiné par la famille Assad, a averti que le rapprochement avec Israël entraînerait un désastre pour les Druzes de Syrie. Cependant, son avis ne fait pas l’unanimité. L’ancien ministre de l’Environnement libanais Wiam Wahhab, issu de la communauté, considère que les Druzes syriens luttent pour leur survie et n’ont aucune leçon à recevoir.
Il faut rappeler que Joumblatt s’est précipité pour soutenir Al-Charaa après la chute de Damas et est allé le rencontrer dès ses premières semaines au pouvoir. Il avait déclaré: «Ceux qui soutiennent Israël vont à contre-courant de l’histoire. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous aliéner les musulmans».
Joumblatt, aussi influent soit-il au Liban, n’a pas pu infléchir la position de ses coreligionnaires syriens qui, avant la cause palestinienne, semblent aujourd’hui prioriser leur propre sécurité et la pérennité de leur communauté afin d’éviter le sort macabre subi par les Alaouites sur la côte syrienne.
Il y a des douleurs que l’on n’oublie jamais, non parce qu’elles furent spectaculaires, mais parce qu’elles furent subtiles, insidieuses, logées dans l’ordinaire. ‘‘Le pain des Français’’ de Xavier Le Clerc est paru le 3 avril 2025, dans la prestigieuse collection Blanche des Éditions Gallimard. Ce n’est pas un cri. C’est un soupir contenu, un murmure qui traverse les générations. Un roman sans emphase, mais chargé d’une gravité bouleversante.
Djamal Guettala
Tout commence par une phrase, vomie au seuil d’une boulangerie : «Ici on ne vend pas le pain des Français aux bougnoules.» Le décor est posé. La France, avec ses vitrines bien garnies et ses sourires polis, mais aussi son exclusion humiliante, son mépris tranquille, sa violence feutrée. Un père kabyle, silencieux. Un enfant qui regarde, qui absorbe. Le pain, ici, devient bien plus qu’un aliment : il devient frontière, appartenance, héritage refusé.
Xavier Le Clerc revient sur cette scène fondatrice avec une pudeur bouleversante. Il n’y a pas de grand discours, pas d’appel à la repentance. Seulement des phrases sobres, des images simples, et une conscience aiguë : celle d’avoir grandi dans l’ombre d’un père digne, mais mutilé par l’Histoire, rongé par les compromis, les silences, l’effacement.
L’exil du père, l’errance du fils
Et puis il y a Zohra. Zohra, crâne sans visage, exhumée du sous-sol du musée de l’Homme, cette petite fille kabyle dont la présence spectrale traverse le livre comme un reproche muet. En lui donnant un nom, une voix, une histoire, Le Clerc renverse le regard : ce ne sont plus les vainqueurs qui racontent, mais les effacés. Ce geste, littéraire autant que politique, est d’une audace contenue. Il ne s’agit pas de réécrire l’Histoire, mais de refuser l’oubli. De dire : «elle a existé». Et, à travers elle, des milliers d’autres.
Le style de Le Clerc est à la hauteur de son propos : net, épuré, sans pathos. Il écrit comme on déterre une mémoire : avec soin, avec respect. Il n’impose rien. Il propose. Il suggère. L’émotion naît dans l’interstice, dans le non-dit, dans le regard d’un père, dans le silence d’un musée.
On sort de ce livre avec un poids sur la poitrine. Mais aussi avec une étrange forme d’apaisement. Parce qu’en écrivant cette filiation douloureuse, en retraçant l’exil du père et l’errance du fils, Le Clerc transforme la honte en récit, et le récit en résistance.
‘‘Le pain des Français’’ n’est pas un règlement de comptes. C’est une offrande. Une main tendue à ceux qui, comme lui, ont grandi à la lisière. À ceux qui n’ont jamais su s’ils avaient le droit d’entrer. Et peut-être qu’un jour, dans une boulangerie de France, le pain sera à tout le monde.
De la Kabylie à la Normandie
Né Hamid Aït-Taleb dans un petit hameau de Kabylie en 1979, membre d’une famille de neuf enfants, Xavier Le Clerc grandit en Normandie et est diplômé de la Sorbonne en sciences humaines et en littérature générale et comparée. Il vit depuis vingt ans entre Londres, Milan et Paris où il est cadre supérieur dans l’industrie du luxe ayant dirigé successivement le recrutement et la stratégie Ressources Humaines et Talent de Burberry, Gucci, LVMH et l’agence internationale Asting & Associates. Il a publié plusieurs romans : ‘‘De grâce’’ , JC Lattès (2008), ‘‘Cent vingt francs’’ , Gallimard (2021) et ‘‘Un homme sans titre’’ , Gallimard (2022).
Les autorités tunisiennes doivent libérer immédiatement et sans condition de l’avocat Ahmed Souab et abandonner toutes les charges retenues contre lui, car elles découlent uniquement de l’exercice de son droit à la liberté d’expression et de ses obligations professionnelles d’avocat, a déclaré Amnesty International dans le communiqué traduit ci-dessous publiée vendredi 25 avril 2025.
Avocat et ancien juge, Ahmed Souab a été arrêté le 21 avril 2025 par la brigade antiterroriste suite à des propos critiquant le procès pour «complot» lors d’une conférence de presse donnée par des avocats devant le tribunal.
Le 19 avril, un tribunal tunisien a condamné 37 personnes, dont d’éminentes figures de l’opposition, des avocats et des défenseurs des droits humains, à des peines de prison allant de quatre à 74 ans à l’issue d’un procès truqué. Amnesty International demande l’annulation du verdict et l’abandon des charges retenues contre les 40 accusés.
«La détention arbitraire d’Ahmed Souab constitue un acte flagrant de représailles pour sa condamnation des failles du procès pour “conspiration”. Elle marque également une nouvelle escalade effrayante dans l’offensive des autorités tunisiennes contre la justice et témoigne de leur détermination à réduire au silence ceux qui osent dénoncer les politiques répressives des autorités», a déclaré Sara Hashash, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International. Et d’ajouter : «Comme d’autres avocats, il est pris pour cible uniquement parce qu’il exerce son droit à la liberté d’expression et représente ses clients. Il doit être libéré immédiatement et sans condition.»
De nombreuses violations de procédure
Souab, qui représente deux des accusés dans l’affaire de complot, Ghazi Chaouachi et Ridha Belhadj, avait dénoncé le procès comme une «farce» et souligné de nombreuses violations de procédure et accusations infondées. Ses propos, au cours desquels il a utilisé une figure de style concernant les pressions exercées sur le juge président, ont été délibérément sortis de leur contexte sur les réseaux sociaux pro-gouvernementaux, ce qui a suscité des appels à son arrestation sur la base de fausses accusations de menaces à l’encontre du juge.
Quelques heures après son arrestation, le parquet a annoncé que Souab était inculpé en vertu de la législation antiterroriste, notamment d’accusations absurdes de «création d’une organisation terroriste», de «soutien à des crimes terroristes» et de «menace de commettre des crimes terroristes», ainsi que de «diffusion de fausses nouvelles», conformément au décret-loi n° 54. Après son arrestation, il a été placé en garde à vue et s’est vu refuser l’accès à sa famille et à ses avocats pendant 48 heures.
Le 23 avril, le juge d’instruction de la chambre judiciaire antiterroriste a convoqué Souab à une audience, mais a imposé des restrictions arbitraires à sa représentation légale, limitant la présence de son équipe de défense à quatre avocats, malgré la présence de dizaines d’entre eux. L’équipe juridique de Souab a boycotté l’enquête en signe de protestation, mais le juge a ordonné sa détention provisoire pour six mois et Souab a été transféré à la prison de Mornaguia à Tunis. Une nouvelle audience avec le juge était prévue le lundi 28 avril.
Le procès pour «conspiration» a été entaché de violations flagrantes du droit à un procès équitable. Les avocats ont souligné que certains accusés n’avaient même jamais été officiellement informés de l’acte d’accusation les visant.
La première audience, le 4 mars, s’est déroulée sans la présence des accusés, le tribunal ayant vaguement évoqué un «danger réel» et insisté pour une participation en ligne depuis la prison, une décision vivement contestée par les détenus et leurs avocats. Lors de la deuxième audience, le 18 avril, les observateurs de la société civile, des ambassades, des ONG internationales et des médias indépendants ont été exclus de l’audience, un seul membre de la famille de chaque accusé ayant été autorisé à y assister.
La troisième et dernière audience, le 18 avril, a duré moins d’une minute, sans possibilité d’audition des accusés, sans déclarations des avocats de la défense ni contre-interrogatoire. Fait inédit, le juge a radié trois accusés de la liste des accusés dans cette affaire et a reporté leurs procès.
Parmi les personnes condamnées à des peines exorbitantes figurent l’homme d’affaires Kamel Letaief (74 ans), les opposants Noureddine Bhiri (43 ans), Khayam Turki (38 ans), Jawher Ben Mbarek, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi et Chaima Issa (tous 18 ans), Abdelhamid Jelassi, Sahbi Atig, Said Ferjani (tous 13 ans), ainsi que des défenseurs des droits humains tels que Bochra Bel Haj Hmida (43 ans) et Ayachi Hammami (8 ans).
«Le caractère grotesque de ce procès, illustré par le non-respect de la présomption d’innocence, l’absence de l’accusé, l’exclusion des observateurs et le déni de toute possibilité réelle de défense, illustre un mépris flagrant des droits humains, notamment du droit à un procès équitable que la Tunisie est tenue de respecter», a déclaré Sara Hashash.
Amnesty International a recensé une tendance inquiétante à cibler les avocats représentant des membres de groupes d’opposition politique, des militants et des défenseurs des droits humains en Tunisie, notamment ceux impliqués dans la défense des détenus accusés de complot.
Atteinte à l’indépendance de la profession juridique
Fait inquiétant, le président Kaïs Saied lui-même a semblé interférer dans le processus judiciaire, déclarant publiquement en février 2023 que l’histoire avait prouvé la culpabilité des détenus devant les tribunaux et mettant en garde contre toute tentative de les disculper. De telles déclarations portent atteinte à l’indépendance de la justice et ont un impact direct sur le travail des avocats de la défense.
«L’atteinte à l’indépendance de la profession juridique et le ciblage des avocats qui représentent des victimes de violations des droits humains constituent une nouvelle atteinte grave au droit à la défense et aux autres garanties d’un procès équitable en Tunisie», a déclaré Sara Hashash. Qui ajoute : «Les professionnels du droit devraient pouvoir exercer leurs fonctions et s’exprimer librement, sans intimidation, harcèlement ni crainte de représailles.»
Les autorités tunisiennes doivent mettre fin au harcèlement et à l’intimidation des avocats et veiller à ce qu’ils puissent exercer leurs fonctions professionnelles sans crainte de représailles, conformément aux normes internationales, notamment aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs au rôle du barreau.
Les autorités tunisiennes doivent mettre fin au harcèlement et à l’intimidation des avocats et veiller à ce qu’ils puissent exercer leur profession sans crainte de représailles, conformément aux normes internationales, notamment aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs au rôle du barreau.
Les autorités doivent également annuler les condamnations et peines injustes prononcées dans l’affaire de «complot» et cesser les poursuites à motivation politique contre les critiques, les opposants politiques et les défenseurs des droits humains.
Interrogé avant-hier, mercredi 23 avril 2025, sur les peines prononcées dans l’affaire de «complot contre la sûreté de l’État» en Tunisie, le porte-parole du Quai d’Orsay a fait part de l’inquiétude de la France.
«Nous avons pris connaissance avec préoccupation des lourdes condamnations prononcées en première instance à l’encontre de nombreuses personnes accusées de ‘‘complot contre la sûreté de l’État’’, dont plusieurs ressortissants français, à l’issue de l’audience du 18 avril. Nous regrettons que les conditions d’un procès équitable n’aient pas été respectées», lit-on dans le communiqué du Quai d’Orsay.
«Plusieurs diplomates français, européens et affinitaires se sont rendus au Tribunal de première instance de Tunis à l’occasion des trois audiences afin de marquer l’attention avec laquelle nous suivons ce dossier, dans le respect de la souveraineté tunisienne. Les diplomates et journalistes n’ont toutefois pas été autorisés à suivre celle du 18 avril», a indiqué le porte-parole, ajoutant que «la France est attachée, en Tunisie comme partout dans le monde, au droit à un procès équitable, à une justice indépendante et aux libertés d’association, d’expression et de réunion. L’État de droit est partout la garantie du développement d’une démocratie stable et prospère.»
La France est le premier pays à s’exprimer sur le procès et ses déclarations interviennent dans un contexte de critiques croissantes de la part des groupes de défense des droits de l’homme à l’encontre du gouvernement du président Kaïs Saïed accusé de réprimer toute dissidence.
L’opposition tunisienne soutient que le procès avait été fabriqué de toutes pièces et visait à faire taire les voix critiques ; à réprimer la dissidence pacifique et à consolider le régime autoritaire.
Les deux journées d’étude consacrées au 60e anniversaire de la première mission archéologique italo-tunisienne, organisée les 23 et 24 avril 2025 au Musée du Bardo en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), ont été un moment de confrontation d’idées et d’expériences.
Commentant l’événement, l’ambassadeur italien Alessandro Prunas a déclaré que «l’Italie est fière d’être le premier partenaire archéologique de la Tunisie», et d’ajouter : «Ensemble, nous avons construit un modèle de coopération basé sur l’échange de compétences et l’enrichissement mutuel, au nom de la rigueur scientifique, de l’innovation et de la promotion du développement local».
Les deux journées d’études ont permis aux directeurs des missions de fouilles conjointes de présenter, à titre d’information, les travaux réalisés jusqu’à présent sur d’importants sites archéologiques à travers le pays, ainsi que les projets en cours.
La directrice de l’Agence italienne de coopération au développement (AICS) à Tunis, Annamaria Meligrana, a souligné, de son côté, l’importance de lier l’échange de compétences en matière de restauration et de conservation du patrimoine à la dynamique du développement local durable, ajoutant que cet événement a contribué à renforcer le dialogue entre les institutions tunisiennes et italiennes, à jeter les bases de futures collaborations et à réaffirmer le rôle clé de la culture comme vecteur de cohésion et de développement socio-économique.
Tarek Baccouche, directeur général de l’INP a parlé d’une coopération très active dans le domaine de la recherche archéologique qui est héritière d’une longue et riche tradition dans ce domaine, revenant sur le passé glorieux Carthage et Rome qui «ont été pendant de longues périodes, le centre du monde et son pôle d’attraction».
Revenant sur l’histoire de ce partenariat, Baccouche a fait savoir qu’une équipe conjointe relevant de l’Institut national d’archéologie et d’arts de Tunis, ancêtre de l’INP, et du Centro di Studi per la Civiltà Fenicia e Punica, a mené, de 1965 à 1966, les première fouilles archéologiques au Cap Bon dans la cité punique de Kerkouane, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986. Ces fouilles ont été conduites par d’éminents chercheurs et savants, élèves de Sabatino Moscati, fondateur des Etudes Phéniciennes, à l’instar de Piero Bartoloni, Enrico Acquaro, Ferrucia Barreca, Antonia Ciasca, Mohamed Hassine Fantar et Fethi Chelbi.
Aujourd’hui, l’INP est «partenaire de projets de coopération transfrontalière avec l’Italie voisine, à travers un programme qui vise à renforcer la coopération entre les rives de la Méditerranée et à soutenir des projets porteurs de développement durable pour principal objectif le soutien à l’éducation, la recherche le développement technologique et l’innovation», a-t-il ajouté.
«Ce que nous célébrons aujourd’hui va bien au-delà d’un simple anniversaire. C’est la mise en lumière d’un chemin commun, qui relie passé, présent et avenir et qui repose sur des valeurs solides : le respect mutuel, la confiance, le partage des savoirs et la volonté de valoriser un héritage qui reflète la profondeur des liens entre nos deux pays». Et d’ajouter : «Aujourd’hui, avec quatorze missions actives, l’Italie est fière d’être le premier partenaire archéologique de la Tunisie».
Le partenariat entre les deux pays s’illustre notamment à travers les accords de coopération signés avec des institutions italiennes de premier plan, telles que le Parc archéologique du Colisée, l’Institut Central pour la Restauration (ICR), l’Institut Central pour l’Archéologie, ainsi qu’avec de grandes universités italiennes pour ne citer que celles de Bologne et La Sapienza de Rome.
Ce partenariat qualifié d’«exemplaire et pérenne», s’est aussi traduit à travers des expositions organisées dans les deux pays, telles «Les Phéniciens» (Palazzo Grassi à Venise, 1988), «Hannibal à Carthage» (Musée du Bardo, 2016), «Rome Universalis. L’empire et la dynastie venue d’Afrique» (Colisée de Rome, 2018-2019) ou encore «Carthage, le mythe immortel» (Colisée de Rome, 2019-2020).
La salle du Petit Palais au Musée du Bardo accueillera, du 25 avril au 25 juillet 2025, l’exposition «Daccourdou. Aspects et formes de la présence culturelle italienne en Tunisie. Un récit photographique polysémique». Le Parc archéologique du Colisée de Rome accueillera, pour sa part, «La Magna Mater de Zama à Rome», du 5 juin au 5 novembre 2025. Cette exposition itinérante sera compose d’objets archéologiques mis à jour sur le site de Zama Regia, dans le gouvernorat de Siliana, lors de fouilles réalisées sur des étapes à partir 1996.
Les missions archéologiques conjointes tuniso-italiennes sont largement actives dans des sites emblématiques comme Carthage (Tunis), Kerkouane (Cap Bon), Thuburbo-Majus (Zaghouan). Thignica, Althiburos, Numluli et Uchi, font l’objet de travaux de recherche, d’études et de publications scientifiques et académiques.
Nous reproduisons ci-dessous la lettre en date du 24 avril 2025, envoyée de l’intérieur de la prison de Mornaguia, par Me Ahmed Souab et diffusée sur les réseaux sociaux par l’un de ses avocats Me Sami Ben Ghazi.
«Ces mots que j’écris ne visent ni à susciter de la sympathie, ni à fuir mes responsabilités, ni à justifier une parole. Ceux qui me connaissent savent combien j’ai toujours été ferme dans mes positions et résolu dans mon attachement aux valeurs auxquelles j’ai consacré ma vie — et dont je paie aujourd’hui le prix par la perte de ma liberté.
Je décrivais, en connaissance de cause, l’état de la justice et les dérives qui l’ont affectée. Mais jamais je n’aurais imaginé que des appareils d’un État puissent se mettre en branle sous l’effet d’une campagne de diabolisation et de calomnie menée par une bande à peine capable d’aligner deux phrases, incapable de distinguer entre les outils de la rhétorique et ceux du labour, et qui ne sait faire la différence entre un discours descriptif direct et un discours recourant à la métaphore, à l’antithèse, à la suggestion ou à l’ironie…
Le pouvoir, qui s’est arrogé la liberté d’agir à sa guise sur tout, va-t-il aussi s’arroger le droit de choisir à notre place nos convictions, nos positions civilisationnelles, intellectuelles et politiques? A-t-il aussi le pouvoir de désigner ses terroristes à sa convenance?
Celui qui ne veut pas comprendre ne sera jamais convaincu, même par l’évidence. Celui qui veut exclure trouvera toujours des prétextes. Et celui qui est incapable de répondre par l’argument ne lui reste que l’attaque contre son auteur.
J’ai été, je suis et je resterai une voix libre, porteuse d’une opinion que j’exprime avec courage et responsabilité. On ne m’a jamais connu pour avoir appelé à la violence, ni pour l’avoir justifiée ou encouragée.
Toute ma gratitude à ceux qui ont dit une parole de vérité à mon sujet, et qui ont dénoncé l’injustice et la diffamation dont j’ai été victime.
Merci aux dizaines d’avocats courageux qui ont assisté à l’audience de mercredi et ont insisté sur le respect des droits de la défense. Merci à la section de Tunis de l’Ordre des avocats, merci à la grande organisation de Hached, l’Union générale tunisienne du travail, merci aux organisations de la société civile et à ce qu’il reste des fragments d’une presse libre. Merci aux supporters du club du cœur, le Stade Tunisien.
La réflexion à laquelle se livre l’auteur de cet article, économiste de formation, n’est malheureusement pas le fruit d’un pessimisme excessif, ni d’une imagination débordante, ni de la recherche du «buzz» médiatique, mais découle bien d’une analyse objective de la situation géopolitique du monde actuel qui fait froid dans le dos. A lire et méditer.
Dr Sadok Zerelli *
Ma formation d’économiste ne me prédispose certainement pas à être particulièrement pessimiste ou superstitieux ou à écrire des scenarios de films catastrophes.
En effet, mon métier d’économiste que j’exerce depuis plus de quarante ans à l’échelon national et international consiste en gros à analyser la situation économique d’un pays donné sur la base de données statistiques et de chiffres réels, à en faire le diagnostic et à élaborer des prévisions à plus ou moins long terme et des recommandations basées sur des lois et des théories économiques développées par un grand nombre d’économistes, dont certains ont obtenu le prix Nobel pour leurs travaux de recherche dans ces domaines.
En conséquence, je peux affirmer sans gros risque de me tromper que s’il y a une profession qui permet et oblige même d’avoir les pieds bien sur terre, c’est bien celle d’économiste, d’autant plus que toutes les théories économiques sont basées sur l’existence d’un «homo-economicus», un être imaginaire parfaitement rationnel et informé qui n’a ni état d’âmes ni sentiments.
Dans ce sens, la réflexion à laquelle je me livre dans cet article en tant qu’économiste n’est malheureusement pas le fruit d’une imagination débordante, ni pour la recherche du «buzz» médiatique, mais découle bien d’une analyse objective de la situation géopolitique du monde actuel et des lois économiques.
Epuisement des ressources naturelles
Le premier risque d’une troisième guerre mondiale à plus ou moins brève échéance est constitué par l’accroissement de plus en plus rapide de la population vivant sur terre (8 milliards en 2024, contre 2,5 seulement en 1950, soit plus 5,5 milliards de personnes en moins de 75 ans, et une prévision de 9,7 milliards d’habitants en 2050), face à l’épuisement des ressources naturelles vitales telles que l’eau potable, les terres arables, les énergies fossiles et la dégradation de l’écosystème.
Ce risque pourrait, s’il n’est pas géré avec prudence, conduire à un effondrement économique et social global.
L’épuisement des ressources pourrait alimenter des conflits géopolitiques intenses, des migrations massives et des pénuries alimentaires, menaçant ainsi la stabilité de la civilisation humaine.
Ce risque est aggravé par la dégradation des tensions géopolitiques croissantes, le nationalisme, et l’effondrement des systèmes démocratiques dans certaines régions du monde.
D’une manière étrange et inquiétante, la guerre commerciale lancée par Trump le 2 avril 2025 par son annonce d’une augmentation brutale et excessive des droits de douane sur tous les pays partenaires commerciaux des Etats-Unis, présente des similitudes frappantes avec la dynamique économique et politique qui mena à l’une des guerres les plus destructrices de l’Histoire.
En effet, lorsqu’on réfléchit sur les risques de guerre liés aux crises économiques, on ne peut ignorer l’exemple tragique de la Seconde Guerre mondiale, dont les racines remontent à la Crise de 1929. Cette crise mondiale, provoquée par l’effondrement du marché financier de Wall Street, a plongé le monde dans une récession économique dévastatrice, créant un terreau fertile pour les idéologies extrémistes et la prise du pouvoir par Hitler en 1933 et le déclenchement de la deuxième guerre mondiale qui s’en est suivi en 1939.
A ce sujet un bref rappel historique s’impose : la crise de 1929, aussi appelée la «Grande Dépression», a frappé l’économie mondiale de plein fouet, exacerbant les inégalités et menaçant la stabilité des nations. À la suite de l’effondrement de la Bourse de New York, les pays industrialisés se sont retrouvés en proie à une récession mondiale. Les conséquences immédiates furent désastreuses : chômage massif, famine et pauvreté généralisée. Mais plus encore, la Crise de 1929 a montré les failles d’un système économique interconnecté.
En réponse à la crise, les États-Unis ont décidé d’imposer en 1930 le Tarif Smoot-Hawley, un droit de douane élevé (40%) sur de nombreux produits étrangers. Ce geste, censé protéger les producteurs américains, a conduit à une réaction en chaîne. Les pays européens, déjà fragilisés, ont répliqué par des mesures protectionnistes, menant à une guerre commerciale mondiale qui a profondément fragmenté les relations internationales et intensifié les tensions politiques.
Bien que les contextes économiques et politiques soient différents, les effets des mesures protectionnistes prises par Trump risquent d’être similaires en termes d’isolement économique, de repli sur soi et la rupture des chaînes d’approvisionnement mondiales, engendrant une récession économique et une inflation mondiales.
Tout comme les années 1930, le monde en 2025 est déjà fragile. La montée des nationalismes dans de nombreux pays, (Hongrie, Italie, Allemagne, France, Autriche, Danemark etc.), accouplée à des tensions géopolitiques de plus en plus exacerbées par la guerre en Ukraine, en particulier entre la Chine et la Russie d’un côté et l’Occident avec les Etats-Unis en tête de l’autre, alimentent un climat propice à l’escalade.
Les parallèles entre la crise de 1929 et la guerre commerciale de 2025 déclenchée par Trump rappellent une vérité souvent oubliée : «l’économie n’est pas un jeu à somme nulle». Un choix économique basé uniquement sur des considérations nationales peut détruire la stabilité mondiale et précipiter les pays dans une troisième guerre mondiale, qui risque d’être fatale pour toute l’humanité, compte tenu des armes de destruction massives, nucléaires et autres, dont disposent les principaux belligérants.
Les modèles d’estimation du risque d’une 3e guerre mondiale
Il existe plusieurs modèles et cadres d’analyse développés par des experts de tout bord pour évaluer le risque d’une guerre nucléaire ou mondiale. Bien que ce ne soient pas des modèles prédictifs précis à 100% (heureusement pour nous tous), ils combinent des facteurs politiques, militaires, technologiques et humains pour estimer les probabilités d’escalade.
Les plus connus et les plus pertinents sont :
Modèle d’escalade en échelons (« Escalation Ladder« ):
Développé pendant la Guerre froide, ce modèle (notamment par Herman Kahn) imagine une «échelle en 44 niveaux» allant de la paix complète à la guerre nucléaire totale. On évalue où on se situe sur cette échelle, et si les acteurs montent ou descendent dans l’échelle.
Exemple d’échelons :
– tensions diplomatiques;
– menaces verbales;
– frappes conventionnelles localisées;
– usage tactique du nucléaire;
– guerre nucléaire globale.
Modèle de la « Spirale de conflit » :
Ce modèle montre comment chaque action offensive ou défensive est perçue comme une menace par l’autre camp, ce qui pousse à surenchérir. Très utile pour comprendre les «logiques d’escalade incontrôlée».
Bulletin of the Atomic Scientists Doomsday Clock:
C’est un modèle symbolique, mais influent «et très inquiétant. Il mesure la «proximité de la fin du monde» en minutes avant minuit. En 2024, il a été placé à «90 secondes avant minuit» le plus proche jamais atteint. Il intègre les risques de guerre nucléaire, changement climatique, IA non contrôlée, etc.
Le scénario cauchemar
Dans ce scénario cauchemar qui s’impose à moi et que je suis le premier à souhaiter qu’’il ne se produira pas, du moins de mon vivant (après moi le déluge!), tout ne démarre pas par un tir de missile, mais par une série de choix économiques et politiques, tels que ceux adoptés par les Etats-Unis sous la présidence de Trump, première puissance économique et militaire du monde, qui sapent la confiance entre blocs, brisent les coopérations, et créent un monde plus instable, isolé et explosif.
Ce scénario cauchemar se déroulera en plusieurs actes :
Acte 1 : La Chute de l’Économie et l’Explosion des Tensions : l’introduction des droits de douane en janvier 2025 par l’administration Trump affecte rapidement les marchés mondiaux.
La Chine réplique par des mesures similaires et intensifie ses sanctions sur des produits américains.
L’Union Européenne, se sentant menacée, répond également par des mesures tarifaires contre les États-Unis. L’équilibre commercial mondial se rompt, les importations et exportations s’effondrent, entraînant un chômage massif et une inflation galopante dans tous les pays du monde, y compris aux Etats-Unis.
Les pays en développement, tels que la Tunisie, déjà fragilisés par la leurs propres crises économiques et politiques, se retrouvent dans une position précaire, avec des économies qui s’effondrent sous les chocs extérieurs, les fluctuations des devises, et la réduction des flux commerciaux avec leurs partenaires commerciaux victimes eux-mêmes de la stagflation.
Les gouvernements, incapables de maintenir l’ordre économique, commencent à s’effondrer, et de nombreuses manifestations éclatent dans les grandes villes comme Paris, New York, Londres, Tokyo etc. Les citoyens réclament la fin des politiques commerciales destructrices, mais les dirigeants des grandes puissances restent intransigeants.
Acte 2 : L’Escalade Militaire : en mars 2026, une confrontation navale éclate dans la mer de Chine méridionale entre un porte-avions américain et des forces chinoises, faisant plusieurs victimes des deux côtés. Bien que cet incident ait pu être évité, la tension déjà présente entre les grandes puissances a rendu la situation incontrôlable. Les alliés de la Chine, notamment la Russie et l’Iran, soutiennent Pékin en imposant leurs propres sanctions économiques contre les États-Unis, et les affrontements militaires se multiplient dans plusieurs régions du globe, dont l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. Les États-Unis, quant à eux, se sentent de plus en plus isolés et répondent par une augmentation de leurs dépenses militaires, envoyant des troupes dans des bases stratégiques en Europe et en Asie-Pacifique pour soutenir leurs alliés.
L’Otan, déjà fragilisée par des divisions internes, commence à se scinder. Certains membres européens, comme la Pologne et les États baltes; poussent pour un rapprochement avec les États-Unis, tandis que d’autres, notamment la France et l’Allemagne, cherchent à négocier une paix avec la Russie et la Chine, invoquant le danger d’une guerre nucléaire. Mais les tensions sont telles qu’une rupture définitive semble inévitable.
Acte 3 : La Première Bataille Nucléaire: en janvier 2027, après plusieurs mois de frictions militaires sur plusieurs fronts, la situation atteint son point de rupture. Les États-Unis et la Chine entrent en conflit ouvert après que l’Armée populaire de libération chinoise lance une frappe de représailles contre une base américaine dans le Pacifique, tuant des centaines de soldats. La guerre éclate officiellement, et des attaques nucléaires tactiques sont lancées en Asie et sur le territoire européen.
Bien que les premières frappes soient limitées à des cibles militaires spécifiques, la situation dégénère rapidement. Les Etats-Unis, soutenus par des alliés comme Israël et le Japon, répondent en lançant une contre-attaque nucléaire, visant des installations stratégiques en Chine, en Iran et en Russie. C’est l’effet domino. Les grandes puissances, voyant leurs armées et leurs infrastructures attaquées, déclarent la guerre totale.
Acte 4 : Le Monde en Ruines : en 2028, la guerre mondiale atteint son paroxysme. L’Europe est ravagée par des frappes nucléaires sur Paris, Berlin et Moscou. Les grandes villes deviennent des zones de guerre, envahies par des réfugiés fuyant les radiations et la famine. Les États-Unis subissent également des frappes sur leurs grandes villes côtières, et la Chine est plongée dans une crise humanitaire majeure après la destruction de ses centres industriels. Des alliances nouvelles se forment entre les pays les plus puissants, mais le cloisonnement économique et le repli sur soi rendent toute forme de coopération difficile. La guerre nucléaire, bien que limitée à des frappes ciblées, engendre une dévastation mondiale. La production alimentaire s’effondre, les ressources deviennent rares, et des millions de personnes succombent aux radiations et à la famine.
– Acte 5 : L’Émergence d’un Nouveau Monde : la fin de la guerre n’arrive qu’en 2030, après que les grandes puissances nucléaires se retrouvent épuisées par les destructions. Le monde est devenu une terre de ruines, avec des régimes autoritaires qui tentent de prendre le contrôle de ce qui reste des ressources. De nouveaux leaders émergent, cherchant à redéfinir l’ordre mondial. Cependant, les cicatrices laissées par la guerre sont profondes, et la reconstruction semble une tâche insurmontable. La majorité des pays sont désormais sous le contrôle de milices locales, et les institutions internationales, comme l’Onu, ont complètement disparu.
Conclusion : Quand l’économie devient une arme
L’histoire de «la guerre économique» qui risque à mon sens de dévaster le monde montre combien une détérioration des relations économiques mondiales peut mener à une déstabilisation totale. Le risque n’est pas seulement issu d’une série d’erreurs économiques, mais aussi d’une incompréhension tragique de la part de ce prédisent aventurier Donald Trump des conséquences d’un protectionnisme exacerbé au nom du slogan «America First».
Tel que je le vois avec le maximum de réalisme et sans excès de pessimisme, le scénario qui risque de conduire à une troisième guerre mondiale ne sera pas une simple issue de conflits militaires, mais une réaction en chaîne économique alimentée par des politiques protectionnistes et une crise économique mondiale.
Tout comme la Crise de 1929 a conduit à des tensions économiques mondiales, qui ont jeté les bases de la Seconde Guerre mondiale, la guerre commerciale déclenchée par Trump risque de servir de catalyseur pour un conflit d’une ampleur mondiale.
Ce scénario tragique nous enseigne que, dans un monde de plus en plus interconnecté, les décisions économiques peuvent avoir des répercussions géopolitiques catastrophiques hors contrôle.
Il ne reste plus qu’à espérer que mes appréhensions et prévisions s’avèreront complètement fausses et non fondées, ce que je suis le premier à espérer.
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