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258 élÚves en compétition aux Olympiades de mathématiques de Djerba

 La 3e Ă©dition des Olympiades de mathĂ©matiques de Djerba a rĂ©uni dimanche 258 Ă©lĂšves de 6 gouvernorats, dont 7 Ă©lĂšves non-voyants de l’Institut des malvoyants de Sousse. Ces derniers ont passĂ© des Ă©preuves adaptĂ©es en braille, marquant une Ă©tape forte pour l’inclusion scolaire.

 
Le prĂ©sident du comitĂ© d’organisation, Rafik El Bechouel, a soulignĂ© la double vocation de l’évĂ©nement : promouvoir Djerba comme destination scientifique et, Ă  terme, donner une dimension internationale Ă  cette compĂ©tition, sur le modĂšle des Jeux olympiques. Le vainqueur reprĂ©sentera la Tunisie Ă  l’Olympiade internationale de mathĂ©matiques en novembre 2025 en Inde.

Activités parallÚles et projets futurs

Un atelier sur l’intelligence artificielle Ă  destination des parents a Ă©tĂ© organisĂ© en marge de la compĂ©tition. Par ailleurs, Sami Ben Jeddou, enseignant Ă  l’Institut des aveugles de Sousse, a annoncĂ© la participation de ses Ă©lĂšves Ă  des Ă©vĂ©nements similaires en Turquie et en Allemagne d’ici Ă  septembre 2025.

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ZLECAf en action : La Tunisie mise sur l’IATF 2025 pour booster ses exportations

La Tunisie participera Ă  la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui se tiendra du 4 au 10 septembre 2025 Ă  Alger . Cet Ă©vĂ©nement, organisĂ© dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), rĂ©unira plus de 1 600 exposants et 35 000 visiteurs professionnels.

Le Centre de Promotion des Exportations (CEPEX) coordonne cette participation, offrant aux entreprises tunisiennes une plateforme pour promouvoir leurs produits, rencontrer des acheteurs et investisseurs africains, et explorer des partenariats stratĂ©giques.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 16 mai 2025 via les liens suivants :

L’IATF 2025 reprĂ©sente une opportunitĂ© pour dĂ©velopper des alliances commerciales et accĂ©der Ă  de nouveaux marchĂ©s africains.

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RĂ©forme du divorce en Tunisie : l’ATFD monte au front contre un projet « menaçant Â»

Un projet de loi controversé sur le divorce agite la société civile tunisienne. Soutenu par 101 députés, le texte propose une réforme majeure : autoriser le divorce devant notaire, sans passer par les tribunaux.

Officiellement, l’objectif est de dĂ©sengorger la justice et de simplifier les dĂ©marches. Mais pour l’Association tunisienne des femmes dĂ©mocrates (ATFD), c’est une ligne rouge. Dans un communiquĂ© publiĂ© samedi 10 mai, l’organisation dĂ©nonce une « menace directe » contre les droits des femmes et des enfants. « Ces initiatives visent Ă  saper les fondements juridiques des acquis fĂ©minins », alerte-t-elle.

Cette proposition intervient dans un climat tendu : une prĂ©cĂ©dente tentative lĂ©gislative appelait dĂ©jĂ  Ă  l’amnistie des conjoints dĂ©faillants sur les pensions alimentaires. Un signal inquiĂ©tant, selon l’ATFD.

L’association rappelle que de nombreuses femmes, dĂ©jĂ  vulnĂ©rables, peinent Ă  accĂ©der Ă  la justice. En supprimant l’intervention judiciaire, la rĂ©forme ouvrirait la porte Ă  des divorces imposĂ©s sous la contrainte, dans un cadre non protecteur.

L’ATFD appelle au retrait immĂ©diat du texte et demande un renforcement du systĂšme judiciaire familial. Elle plaide Ă©galement pour une rĂ©forme en profondeur du fonds de pension alimentaire. Enfin, elle invite les organisations de la sociĂ©tĂ© civile Ă  se mobiliser pour dĂ©fendre les acquis du Code du statut personnel, pierre angulaire des droits des femmes depuis 1956.

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Adel Youssef, une voix qui a marquĂ© des gĂ©nĂ©rations, s’est Ă©teint

Le cĂ©lĂšbre animateur de la Radio nationale tunisienne, Adel Youssef, est dĂ©cĂ©dĂ© ce dimanche 11 mai 2025 Ă  l’ñge de 86 ans, a annoncĂ© la Radio nationale. Figure emblĂ©matique de la scĂšne radiophonique tunisienne, il Ă©tait surnommĂ© « le Karawen » (rossignol), en raison de sa voix reconnaissable entre toutes.

Adel Youssef avait intĂ©grĂ© la Radio tunisienne au dĂ©but des annĂ©es 1950. Son timbre singulier, associĂ© Ă  une diction prĂ©cise et travaillĂ©e, avait rapidement conquis un large public. Sa carriĂšre s’étend sur plusieurs dĂ©cennies, marquant des gĂ©nĂ©rations d’auditeurs par la qualitĂ© de ses interventions et la chaleur de sa prĂ©sence Ă  l’antenne.

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Placements de Tunisie SICAF versera 3 dinars de dividende par action

La SociĂ©tĂ© Placements de Tunisie SICAF a annoncĂ©, Ă  l’issue de son AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire, tenue le 8 mai 2025, la distribution d’un dividende de 3,000 dinars par action au titre de l’exercice 2024.

La date de détachement a été fixée au 14 mai 2025. Le rÚglement des dividendes interviendra via Tunisie Clearing pour les titres déposés, et sera effectué par les intermédiaires en Bourse ainsi que les teneurs de comptes dépositaires.

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RenĂ© Trabelsi appelle Ă  l’unitĂ© aprĂšs l’agression d’un bijoutier juif Ă  Djerba

Un vent d’inquiĂ©tude a soufflĂ© sur l’üle de Djerba jeudi 8 mai 2025. En plein jour, dans un quartier commerçant habituellement paisible, un bijoutier djerbien de confession juive a Ă©tĂ© violemment agressĂ© Ă  l’arme blanche. L’attaque, aussi soudaine qu’inexpliquĂ©e, a rapidement fait le tour des rĂ©seaux sociaux, alimentant une vague d’indignation, de spĂ©culations et d’émotions.

Les premiĂšres images ont circulĂ© peu aprĂšs les faits : on y voit la victime, visiblement blessĂ©e, recevoir des soins d’urgence dans un Ă©tablissement hospitalier. Selon des sources locales, son Ă©tat est dĂ©sormais stable. Mais des questions restent entiĂšres.

Pourquoi cet homme a-t-il Ă©tĂ© attaquĂ© ? Est-ce un banal fait divers, un vol qui a mal tournĂ© ? Ou faut-il y voir une motivation plus sombre, plus symbolique ? L’absence de communication officielle dans les heures qui ont suivi n’a fait qu’alimenter les doutes, d’autant plus que l’agression est survenue le jour mĂȘme de la visite du ministre tunisien des Affaires religieuses Ă  Djerba, un fait troublant pour beaucoup.

Les rĂ©actions s’enchaĂźnent

La rĂ©sonance de l’affaire dĂ©passe rapidement les frontiĂšres de l’üle. À Tunis, mais aussi Ă  l’international, les rĂ©actions s’enchaĂźnent. L’ancien ministre du Tourisme, RenĂ© Trabelsi, lui-mĂȘme originaire de Djerba et profondĂ©ment liĂ© Ă  la communautĂ© juive tunisienne, a publiĂ© un message fort sur ses rĂ©seaux sociaux.

« La Tunisie reste un pays de coexistence et de tolĂ©rance », affirme-t-il. Dans un ton rĂ©solument apaisant, il insiste : « Ces actes isolĂ©s ne reflĂštent en rien l’esprit du peuple tunisien, reconnu pour sa solidaritĂ© et son unitĂ© ». Il Ă©voque une Ăźle soudĂ©e, oĂč toutes les communautĂ©s vivent ensemble depuis des siĂšcles, et exprime sa confiance dans les institutions sĂ©curitaires et judiciaires du pays. « La Tunisie va bien et restera toujours une terre de paix et d’harmonie », conclut-il.

Mais tous ne partagent pas cette sérénité. Le ministre israélien des Affaires étrangÚres a, quant à lui, dénoncé avec vigueur « une agression contre un citoyen juif à Djerba », appelant les autorités tunisiennes à garantir la sécurité de la communauté juive. Sa déclaration, relayée notamment par Al Jazeera, a ravivé les tensions et jeté une lumiÚre internationale sur une affaire encore floue.

Des versions contradictoires

Car les motivations de l’agresseur demeurent incertaines. Des tĂ©moins Ă©voquent une tentative de vol. D’autres redoutent un acte antisĂ©mite, voire un geste terroriste. Dans ce climat trouble, certaines voix locales, proches de la victime, avancent une tout autre version : il s’agirait d’un diffĂ©rend personnel, d’un vieux contentieux entre deux hommes qui se connaissaient depuis longtemps. Un rĂšglement de comptes, en somme, bien plus qu’un acte Ă  portĂ©e communautaire.

Pour l’heure, ni la thĂšse de l’antisĂ©mitisme ni celle du conflit privĂ© n’ont Ă©tĂ© confirmĂ©es. L’enquĂȘte suit son cours, mais l’attente d’une parole officielle se fait de plus en plus pressante, dans un contexte oĂč le moindre silence nourrit les interprĂ©tations les plus diverses.

Une Ăźle en quĂȘte d’apaisement

À Djerba, la communautĂ© retient son souffle. L’üle, qui accueille chaque annĂ©e des milliers de pĂšlerins Ă  la Ghriba, plus ancienne synagogue d’Afrique, est un symbole de coexistence. L’agression de jeudi a fragilisĂ© cette image, sans pour autant l’effondrer. Beaucoup, comme RenĂ© Trabelsi, veulent croire que l’unitĂ© prĂ©vaudra, que les faits seront Ă©claircis et que justice sera rendue — sans instrumentalisation ni prĂ©cipitation.

Lire aussi: Djerba, les bĂ©bĂ©s viennent bronzer et les flamants roses dĂ©poser leurs Ɠufs

Mais dans l’intervalle, l’affaire rappelle Ă  quel point, dans un climat rĂ©gional instable, chaque incident peut devenir le foyer d’une crise plus vaste. Et combien il est crucial, dans de tels moments, de sĂ©parer l’émotion de l’information, et la rumeur de la vĂ©ritĂ©.

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Réforme du CSP en Tunisie : attention danger
 pour les femmes !

Le juge administratif Omar Oueslati met en garde contre un projet de loi visant à modifier le Code du statut personnel (CSP), estimant qu’il constitue une menace pour les droits acquis des femmes en Tunisie.

Dans un message publiĂ© sur sa page Facebook officielle, Omar Oueslati, juge du tribunal administratif, a exprimĂ© son opposition au projet de rĂ©forme du Code du statut personnel (CSP), estimant que celle-ci reprĂ©sente un recul grave pour les acquis de la femme tunisienne et une atteinte aux fondements de l’État civil. Le juge s’alarme notamment de la proposition visant Ă  confier la compĂ©tence du divorce par consentement mutuel aux adoul (notaires), en dehors du cadre judiciaire.

Selon lui, cette modification pourrait entraĂźner une perte de protection lĂ©gale pour les femmes, en particulier dans les relations dĂ©sĂ©quilibrĂ©es oĂč le soutien judiciaire est essentiel. En retirant le divorce du contrĂŽle des tribunaux, il estime qu’on ouvre la porte Ă  des abus, Ă  des situations d’injustice et Ă  une insĂ©curitĂ© juridique accrue, notamment sur les plans financier et social.

Le magistrat souligne qu’une telle rĂ©forme affaiblit les garanties offertes par les procĂ©dures actuelles, qui placent le divorce sous supervision judiciaire. Il appelle Ă  maintenir le divorce par consentement mutuel sous l’égide des juges de la famille, dans le cadre de procĂ©dures urgentes. Ce qui garantirait Ă  la fois efficacitĂ© et protection.

Par ailleurs, le juge plaide pour que toute rĂ©forme du CSP intĂšgre une Ă©galitĂ© totale dans l’hĂ©ritage entre les sexes, conformĂ©ment aux principes constitutionnels. Il note aussi que le projet de loi actuel omet de modifier l’article 40 de la loi sur l’état civil, qui impose l’enregistrement judiciaire des dĂ©cisions de divorce. Ce qui rend la rĂ©forme juridiquement incohĂ©rente.

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 pour les femmes ! est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Le cri d’alarme du Pr Mohamed Louadi : comment l’IA tue notre capacitĂ© Ă  penser ?

« Et si l’intelligence artificielle nous rendait
 moins intelligents ? Â» C’est le paradoxe glaçant que dĂ©voile le Pr Mohamed Louadi, professeur Ă  l’ISG, dans une interview percutante sur RTCI ce 9 mai 2025. Alors que l’IA gĂ©nĂšre des rĂ©ponses en un clic, l’universitaire alerte : nous sommes en train de perdre l’art du questionnement, cette Ă©tincelle qui a toujours propulsĂ© l’humanitĂ©.

Le Pr Mohamed Louadi a ouvert son intervention par une analogie musicale Ă©loquente, comparant l’évolution des modes d’apprentissage Ă  la disparition des soirĂ©es dansantes des annĂ©es 1960-1970. « Ă€ l’époque, un morceau de neuf minutes permettait des rencontres, des Ă©changes, une construction progressive de la relation. Aujourd’hui, nous zappons d’une rĂ©ponse Ă  l’autre sans jamais prendre le temps de comprendre. Â»

Cette mĂ©taphore illustre un phĂ©nomĂšne plus large : le dĂ©clin de la patience cognitive. L’universitaire rappelle que les anciennes gĂ©nĂ©rations apprenaient par cƓur les tables de multiplication, exercice aujourd’hui rendu obsolĂšte par les calculatrices. « Nous avons externalisĂ© notre mĂ©moire. Pire : nous perdons la capacitĂ© mĂȘme de mĂ©moriser. Â» Cette tendance s’accĂ©lĂšre avec les chatbots comme ChatGPT, oĂč lesvĂ©tudiants « rĂ©ussissent moins bien Ă  long terme parce qu’ils ne retiennent rien Â», selon une Ă©tude de mars 2025 citĂ©e par M. Louadi.

L’urgence Ă©ducative : rĂ©apprendre Ă  questionner dans un monde de rĂ©ponses toutes faites

Le cƓur de l’intervention a portĂ© sur ce que M. Louadi nomme « la crise existentielle de la question Â». Avec Google, WikipĂ©dia et l’IA gĂ©nĂ©rative, « les rĂ©ponses sont devenues un bien gratuit, mais la vĂ©ritĂ©, elle, devient de plus en plus chĂšre Â». L’universitaire Ă©tablit un parallĂšle historique saisissant :

« Socrate craignait que l’écriture ne tue la mĂ©moire. Les Arabes ont rĂ©sistĂ© Ă  l’imprimerie par peur de perdre l’art de la transmission orale. Aujourd’hui, nous devons rĂ©sister Ă  la tentation de dĂ©lĂ©guer notre curiositĂ© aux machines. Â»

Le phĂ©nomĂšne du prompt engineering (l’art de formuler des requĂȘtes pour l’IA) symbolise cette inversion des valeurs : Â« Avant, c’était Ă  la machine d’apprendre notre langage. Maintenant, c’est Ă  nous d’apprendre le sien. C’est une capitulation intellectuelle. Â»

Le paradoxe ultime : une humanité dépassée par ses propres créations ?

En conclusion, le Pr Louadi a abordĂ© la question brĂ»lante de la superintelligence artificielle (AGI). Tout en rejetant l’idĂ©e d’une IA dotĂ©e de conscience (« C’est de l’anthropomorphisme naĂŻf Â»), il met en garde contre ses dangers indirects : « Le vrai problĂšme n’est pas que la machine devienne intelligente, mais que l’humain renonce Ă  l’ĂȘtre. Quand un algorithme de TikTok dĂ©cide Ă  notre place quelle vidĂ©o regarder ensuite, quand ChatGPT rĂ©dige nos mails avant mĂȘme que nous ayons formulĂ© notre pensĂ©e, nous sortons progressivement de la boucle cognitive. Â»

Sa solution? Un retour aux fondamentaux : cultiver la curiositĂ© infantile (« Un enfant qui demande pourquoi le ciel est bleu fait Ɠuvre de philosophe Â»); valoriser les questions sans rĂ©ponses immĂ©diates; et surtout, « rĂ©apprendre Ă  vivre avec l’incertitude – cette compĂ©tence que les machines ne maĂźtriseront jamais. Â»

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Banques tunisiennes : entre héritage juridique et choc technologique

Alors que le paysage financier mondial se redessine Ă  coups de technologies Ă©mergentes, les banques tunisiennes vinent, elles aussi, leur propre rĂ©volution discrĂšte. Dans les coulisses du secteur bancaire, un rééquilibrage s’opĂšre entre les instruments de paiement historiques et les nouvelles solutions digitales. C’est ce que rĂ©vĂšle Mohamed Nakhili, professeur en droit bancaire, qui dresse le portrait d’un systĂšme en pleine mutation, oscillant entre rĂ©surgence des lettres de change et montĂ©e en puissance des moyens de paiement Ă©lectroniques.

Ce qui semblait relĂ©guĂ© au passĂ© fait aujourd’hui un retour remarquĂ© : la lettre de change, cet instrument classique de crĂ©dit Ă  paiement diffĂ©rĂ©, regagne du terrain. InvitĂ© rĂ©cemment sur les ondes d’Express FM, Mohamed Nakhili a dĂ©voilĂ© une statistique rĂ©vĂ©latrice : les lettres de change ont connu une hausse de 3,6 % en un an, avec prĂšs de 15 000 documents quotidiens, principalement entre entreprises.

Cette rĂ©surgence ne relĂšve pas d’un simple attachement Ă  la tradition. Elle dĂ©coule, selon l’expert, d’un durcissement lĂ©gislatif encadrant les chĂšques, dĂ©sormais limitĂ©s dans leur usage et interdits comme garanties. ConfrontĂ©es Ă  ces nouvelles contraintes, de nombreuses entreprises ont redĂ©couvert les vertus pratiques de la lettre de change, notamment pour gĂ©rer des paiements diffĂ©rĂ©s ou Ă©chelonnĂ©s. Plus qu’un simple outil, elle devient un levier de souplesse dans un contexte Ă©conomique tendu.

Une mécanique juridique qui rassure les créanciers

Au-delĂ  de son rĂŽle dans les transactions commerciales, la lettre de change s’impose Ă©galement comme un outil juridique redoutablement efficace, pour peu que les dĂ©lais soient respectĂ©s. En cas de non-paiement, le bĂ©nĂ©ficiaire peut initier une procĂ©dure de protestation auprĂšs d’un huissier dans les 48 heures. S’ensuit une ordonnance de paiement, exĂ©cutable dans les 24 heures.

Mais ce dispositif rigoureux ne tolĂšre aucun retard. Si la banque ne notifie pas le dĂ©faut de paiement dans les dĂ©lais, le crĂ©ancier perd l’accĂšs Ă  cette procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e et se voit contraint d’engager une action judiciaire classique, bien plus longue. Une prĂ©cision cruciale, martelĂ©e par M. Nakhili, pour souligner la rigueur de cette architecture lĂ©gale.

Un cadre légal en pleine évolution

Conscient de la nĂ©cessitĂ© d’adapter le droit aux rĂ©alitĂ©s du terrain, plusieurs dĂ©putĂ©s ont rĂ©cemment proposĂ© de rĂ©former l’article 286 du Code de procĂ©dure civile et commerciale. Objectif : renforcer la force exĂ©cutoire des lettres de change et accĂ©lĂ©rer leur mise en Ɠuvre.

Pour notre spĂ©cialiste, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation du systĂšme de paiement en Tunisie. Car si la lettre de change refait surface, elle ne constitue qu’une piĂšce du puzzle.

En parallĂšle, les banques tunisiennes mĂšnent une course Ă  l’innovation pour sĂ©duire une clientĂšle de plus en plus connectĂ©e.

Les banques tunisiennes Ă  l’heure de la concurrence numĂ©rique

Dans cette nouvelle Ăšre, la digitalisation des paiements devient incontournable. Le concept de “Buy Now, Pay Later” (BNPL), qui permet d’échelonner ses achats sur plusieurs mois, sĂ©duit de plus en plus les consommateurs. Contrairement aux cartes de crĂ©dit classiques qui offrent des dĂ©lais bien plus longs, le BNPL propose un compromis souple, rapide et mieux adaptĂ© Ă  certains profils d’acheteurs.

À cela s’ajoute le virement bancaire que M. Nakhili dĂ©crit comme « une alternative de plus en plus populaire pour sĂ©curiser les transactions entre partenaires Ă©conomiques Â». Il observe une hausse constante dans leur usage, y compris pour des opĂ©rations basĂ©es sur la confiance plutĂŽt que sur des contrats formels.

Vers une stratégie nationale du paiement numérique

L’expert insiste aussi sur l’importance croissante des cartes Ă©lectroniques, aujourd’hui plafonnĂ©es Ă  1 000 dinars pour les particuliers et 10 000 dinars pour les entreprises. Un plafond que les autoritĂ©s s’efforcent de relever, en dĂ©veloppant — avec l’appui du ministĂšre des Technologies de la communication, du ministĂšre des Finances et de la Banque centrale — un nouveau systĂšme de cartes Ă  usage international.

Pour M. Nakhili, ce chantier est stratĂ©gique : il conditionne la capacitĂ© de la Tunisie Ă  rattraper son retard et Ă  se positionner comme un acteur crĂ©dible dans l’économie numĂ©rique. Le pays, dit-il, pourrait mĂȘme suivre la trajectoire de l’Inde, devenue une rĂ©fĂ©rence mondiale dans l’architecture des paiements dĂ©matĂ©rialisĂ©s.

Une révolution discrÚte mais décisive

DerriĂšre les chiffres et les mĂ©canismes juridiques, c’est une transformation de fond qui se joue. Entre rĂ©silience des instruments traditionnels et percĂ©e du digital, le systĂšme bancaire tunisien cherche un Ă©quilibre. Reste Ă  savoir si la lĂ©gislation saura suivre le rythme et crĂ©er un cadre suffisamment souple pour accompagner, sans freiner, cette double dynamique.

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Entre promesses et prudence : l’IA s’invite dans les salles de rĂ©daction tunisiennes

L’UNESCO, en partenariat avec le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et l’agence CFI, a organisĂ© du 6 au 8 mai une session de formation dĂ©diĂ©e Ă  l’usage Ă©thique de l’intelligence artificielle (IA) gĂ©nĂ©rative dans le journalisme. L’initiative a rĂ©uni 24 journalistes tunisiens, sĂ©lectionnĂ©s parmi 180 candidats, autour des nouvelles technologies et des dĂ©fis professionnels qu’elles posent.

De notre représentant à la formation, Hamza Marzouk

Pendant trois jours, les participants – 12 femmes et 12 hommes – ont explorĂ© de maniĂšre intensive les usages, les limites et les responsabilitĂ©s liĂ©es Ă  l’IA dans le journalisme. Objectif : renforcer leurs compĂ©tences techniques tout en les ancrant dans un cadre Ă©thique clair.
La formation a dĂ©butĂ© par une introduction aux transformations que l’IA impose au secteur des mĂ©dias, suivie d’un dĂ©bat sur les enjeux dĂ©ontologiques, en s’appuyant notamment sur le rĂ©fĂ©rentiel de l’UNESCO et le cas d’étude d’OpenAI. Une charte pour un usage responsable de l’IA dans les rĂ©dactions a Ă©tĂ© co-construite par les participants.
Le deuxiùme jour, des ateliers pratiques ont permis d’aborder :
  • La rĂ©daction assistĂ©e par IA (prompting journalistique);
  • Le fact-checking via des outils comme Perplexity;
  • La gĂ©nĂ©ration d’images et les questions Ă©thiques liĂ©es aux deepfakes et Ă  la manipulation visuelle.
La derniĂšre journĂ©e a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  l’intĂ©gration stratĂ©gique de l’IA dans les flux de travail rĂ©dactionnels. Avec des simulations, des cas pratiques et des Ă©changes d’expĂ©riences. Des spĂ©cialisations par domaine (image, multimĂ©dia, vĂ©rification) ont permis d’approfondir les compĂ©tences acquises.
Tout au long de la formation, un consensus s’est dessinĂ© : l’IA est un levier, pas un substitut. Elle doit rester au service de l’éthique, de la transparence et de la rigueur journalistique. Les inquiĂ©tudes exprimĂ©es – autour de la fiabilitĂ© des contenus gĂ©nĂ©rĂ©s, de la barriĂšre linguistique ou encore de la synthĂšse vocale – n’ont pas entamĂ© la volontĂ© commune d’un usage Ă©clairĂ© et responsable.

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