Médecine dentaire en Tunisie : le syndicat s’oppose aux universités privées
Le paysage de l’enseignement dentaire en Tunisie pourrait connaître un bouleversement majeur. Selon Adel Ben Smida, secrétaire général du Syndicat tunisien des médecins dentistes de libre pratique (STMDLP), le ministère de la Santé examine actuellement plusieurs demandes d’autorisation pour la création d’universités privées dédiées à la médecine dentaire. Cette révélation, faite ce vendredi 25 avril 2025 lors de son passage dans l’émission « Sbeh El Ward » sur Jawhara FM, relance un débat sensible remontant à 2019.
Le syndicaliste rappelle que son organisation s’est déjà opposée avec succès à ce type de projet sur la médecine dentaire par le passé. Il met aujourd’hui en garde contre les conséquences potentielles d’une telle décision. Et ce, sans toutefois préciser le nombre de dossiers en cours d’instruction, ni les promoteurs concernés.
Cette sortie médiatique intervient dans un contexte tendu avec les autorités sanitaires. Le STMDLP vient en effet de vivement critiquer la création annoncée d’une commission nationale chargée de la médecine dentaire et de la généralisation de la médecine spécialisée dans toutes les régions. Une décision officialisée après une réunion entre le ministre Mustapha Ferjani et Mohamed Salah Khalfi, doyen de la Faculté de médecine dentaire de Monastir.
Pour le représentant syndical, cette initiative empiète sur les prérogatives administratives. « Il existe déjà une unité dédiée au sein du ministère, mais elle est paralysée depuis longtemps », souligne-t-il. Tout en dénonçant au passage ce qu’il qualifie de mesures improvisées. Il estime que le déploiement annoncé de spécialistes en région ne constituerait pas une solution efficace aux problèmes d’accès aux soins. Car il rappelle que les dentistes tunisiens bénéficient déjà d’une formation continue les qualifiant comme médecins spécialistes.
Face à cette situation, le syndicat opte pour la fermeté. D’ailleurs, Adel Ben Smida annonce le boycott de toutes les commissions ministérielles tant qu’un véritable dialogue ne sera pas engagé sur l’avenir de la profession. « Nous sommes confrontés à des décisions parachutées, prises sans aucune consultation des instances professionnelles », déplore-t-il. En outre, il précise que plusieurs missives adressées au département de la Santé sont restées lettre morte.
Au final, ce bras de fer institutionnel survient à un moment charnière pour la profession dentaire tunisienne. En effet, celle-ci est partagée entre une volonté de modernisation et la crainte de voir se développer un système à plusieurs vitesses. L’absence de concertation apparente entre les différentes parties laisse présager de nouvelles tensions dans les prochaines semaines.
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