La loi sur lâinvestissement deâŻ2022 est un Ă©lĂ©ment clĂ© de ces efforts, conçue pour attirer les investisseurs nationaux et Ă©trangers. Elle offre des incitations telles que des exonĂ©rations fiscales, des dispenses de droits de douane et des procĂ©dures administratives simplifiĂ©es par le biais de lâAgence AlgĂ©rienne de Promotion de lâInvestissement (AAPI) nouvellement créée.
Voici les trois points essentiels à retenir de cette étude de la Banque mondiale:
1- LâAlgĂ©rie diversifie son Ă©conomie, en triplant ses exportations hors hydrocarbures depuisâŻ2017, pour atteindre 5,1âŻmilliards de dollars en 2023, rĂ©duisant ainsi sa dĂ©pendance au pĂ©trole et au gaz.
2- Des rĂ©formes stratĂ©giques, telles que le SystĂšme communautaire portuaire algĂ©rienâŻ(APCS) et une nouvelle loi sur lâinvestissement, amĂ©liorent lâefficacitĂ© commerciale et attirent les investissements Ă©trangers, avec le soutien de la Banque mondiale.
3- Malgré les progrÚs accomplis, des défis tels que la faible productivité et les pressions mondiales en faveur de la décarbonisation soulignent la nécessité de poursuivre les réformes pour garantir la résilience et la croissance économiques à long terme.
Aux premiĂšres lueurs du jour, sur le Port dâAlger, les grues sâaniment au-dessus des piles de conteneurs. «âŻIl y a dix ans, 90âŻ% de ces navires transportaient du pĂ©trole et du gaz, fait remarquer un agent portuaire, dĂ©signant les bateaux en cours de chargement dâengrais, de bobines dâacier et de caisses de dattes. Aujourdâhui, lâĂ©volution de nos exportations est visible : ce nâest plus seulement du pĂ©trole et du gaz. Câest notre avenir qui se dessine.âŻÂ»
Longtemps dĂ©pendante des hydrocarbures, lâAlgĂ©rie trace dĂ©sormais une voie audacieuse vers la diversification Ă©conomique. Alors que plus de 90âŻ% de ses recettes dâexportation Ă©taient historiquement liĂ©es Ă lâindustrie pĂ©troliĂšre, le pays opĂšre une transformation profonde pour rĂ©duire cette dĂ©pendance et attirer les investissements Ă©trangers. Les mesures rĂ©centes, soutenues par la Banque mondiale, commencent Ă porter leurs fruits, comme le souligne la mise Ă jour Ă©conomique de lâAlgĂ©rie pour le second semestreâŻ2024.
Les exportations hors hydrocarbures ont triplĂ© depuisâŻ2017, atteignant 5,1âŻmilliards de dollars enâŻ2023, soit 2âŻ% du PIB. Les engrais, les produits sidĂ©rurgiques et le ciment figurent parmi les principales exportations, tĂ©moignant des premiers rĂ©sultats positifs dans lâĂ©largissement de la base Ă©conomique algĂ©rienne. NĂ©anmoins, ce portefeuille reste limitĂ© et souligne lâimportance de poursuivre les efforts dâexpansion et de diversification.
Au cĆur de cette transformation se trouve le SystĂšme communautaire portuaire algĂ©rienâŻ(APCS), lancĂ© en juilletâŻ2021 et dĂ©veloppĂ© avec lâexpertise de la Banque mondiale. Cette plateforme numĂ©rique connecte lâensemble des acteurs portuaires et rĂ©duit les dĂ©lais de dĂ©douanement en reliant les douanes, les compagnies maritimes et les exportateurs sur une interface unique. Lâassistance technique de la Banque mondiale a Ă©galement inclus lâĂ©tablissement dâun cadre juridique, la promotion du dialogue entre les parties prenantes, et lâorganisation de visites dâĂ©tude dans des ports mondiaux tel que celui de Barcelone. «âŻLâAPCS marque un tournant pour le secteur commercial algĂ©rien, souligne Meriem Ait Ali Slimane, Ă©conomiste principale Ă la Banque mondiale. Il dĂ©montre comment des rĂ©formes ciblĂ©es peuvent avoir un impact Ă©conomique transformateur.âŻÂ»
La loi sur lâinvestissement deâŻ2022 est un Ă©lĂ©ment clĂ© de ces efforts, conçue pour attirer les investisseurs nationaux et Ă©trangers. La loi offre des incitations telles que des exonĂ©rations fiscales, des dispenses de droits de douane et des procĂ©dures administratives simplifiĂ©es par le biais de lâAgence AlgĂ©rienne de Promotion de lâInvestissement (AAPI) nouvellement créée. LâAAPI a dĂ©ployĂ© une plateforme en ligne pour simplifier le parcours des investisseurs, facilitant lâaccĂšs au foncier, Ă lâinformation et aux incitations de maniĂšre numĂ©rique. La Banque mondiale a appuyĂ© lâAAPI Ă travers des formations et des recommandations stratĂ©giques, en particulier sur les moyens dâattirer les investissements directs Ă©trangers (IDE) et de dĂ©velopper des secteurs tournĂ©s vers lâexportation.
Le secteur agricole algĂ©rien a Ă©galement enregistrĂ© des avancĂ©es, particuliĂšrement en matiĂšre dâexportation de produits alimentaires frais. Lâassistance technique de la Banque mondiale a soutenu la rĂ©alisation dâĂ©tudes de marchĂ©, lâĂ©valuation des chaĂźnes de valeur et le renforcement du dialogue publicâŻprivĂ©. EnâŻ2018, une campagne soutenue par la Banque mondiale a permis de collecter plus de 800âŻ000âŻpeaux de mouton, ouvrant de nouvelles perspectives pour lâindustrie du cuir. Cette initiative a marquĂ© le dĂ©but dâune sĂ©rie de rĂ©ponses aux enjeux environnementaux. Dans le secteur industriel, des efforts similaires ont ciblĂ© des chaĂźnes de valeur comme le liĂšge et la mĂ©canique de prĂ©cision. Des initiatives de renforcement des capacitĂ©s, incluant des voyages dâĂ©tude et des programmes de formation, ont contribuĂ© Ă amĂ©liorer les compĂ©tences et la coordination entre les acteurs du secteur.
Pour garantir la conformitĂ© des produits algĂ©riens aux normes internationales, lâOrganisme AlgĂ©rien dâAccrĂ©ditation (ALGERAC) a Ă©largi son champ dâaction. La Banque mondiale a accompagnĂ© ALGERAC dans lâĂ©laboration dâun plan stratĂ©gique quinquennal et le renforcement des compĂ©tences de son personnel. En juillet 2024, le nombre de laboratoires accrĂ©ditĂ©s sâĂ©levait Ă âŻ135, contreâŻ77 enâŻ2021, soit une augmentation de 75âŻ% en trois ans. LâaccrĂ©ditation est essentielle pour adapter les produits algĂ©riens aux normes mondiales, offrant ainsi un avantage stratĂ©gique pour accĂ©der Ă de nouveaux marchĂ©s.
MalgrĂ© ces avancĂ©es, lâAlgĂ©rie continue de faire face Ă des dĂ©fis en matiĂšre de productivitĂ© et de bureaucratie. La transition mondiale vers la dĂ©carbonisation pose des risques, particuliĂšrement pour les exportations Ă forte intensitĂ© carbone tels que les engrais et le ciment, dans le cadre du MĂ©canisme dâajustement carbone aux frontiĂšres de lâUnion EuropĂ©enne (CBAM). Afin de maintenir la croissance des exportations, lâAlgĂ©rie devra augmenter sa productivitĂ©, attirer davantage dâInvestissements directs Ă©trangers et verdir ses processus industriels. Les recommandations de la Banque mondiale prĂ©conisent lâadoption dâune tarification du carbone, la diversification des marchĂ©s dâexportation et le renforcement des chaĂźnes de valeur dans des secteurs Ă fort potentiel, tels que les Ă©nergies renouvelables et les technologies de lâinformation.
«âŻLâAlgĂ©rie dispose dâun potentiel considĂ©rable pour diversifier ses exportations et sâintĂ©grer dans les chaĂźnes de valeur mondiales, souligne Kamel Braham, ReprĂ©sentant rĂ©sident de la Banque mondiale en AlgĂ©rie. Le dĂ©fi actuel est de capitaliser sur cet Ă©lan, notamment en sâattaquant aux barriĂšres structurelles et en renforçant la compĂ©titivitĂ©.âŻÂ»
La collaboration de lâAlgĂ©rie avec la Banque mondiale continuera dâinformer et dâorienter sa transformation Ă©conomique. En numĂ©risant les processus commerciaux, en renforçant les capacitĂ©s institutionnelles et en diversifiant ses portefeuilles dâexportation, le pays pose les bases dâune croissance durable. Alors que le soleil se lĂšve sur le Port dâAlger, la vue des conteneurs remplis dâacier, de ciment et de produits agricoles â plutĂŽt que de pĂ©trole et de gaz uniquement â symbolise un nouveau chapitre de lâhistoire Ă©conomique algĂ©rienne.
Source: Banque mondiale
Lâarticle Banque mondiale : Comment lâAlgĂ©rie façonne son avenir Ă©conomique est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.