De Zama à Rome : Préparation d’une Exposition Archéologique Exceptionnelle – Partenariat Tunisie-Italie
En prévision de la tenue de l’exposition archéologique itinérante intitulée « La Magna Mater de Zama à Rome », les artefacts archéologiques qui y seront exposés du 5 juin au 5 novembre 2025, à Rome, ont été transférés en Italie, à partir du mars dernier, en vue de leur restauration dans les laboratoires du Parc Archéologique du Colisée.
Des travaux de restauration, des sessions de formation, de recherche et d’étude sont au centre du protocole d’accord autour de cette exposition itinérante qui sera organisée sur cinq mois au « Parco archeologico de Colosseo », à Rome et, par la suite, au « Musée national du Bardo », à Tunis, et ce en partenariat entre l’INP et le Parc archéologique du Colisée.
L’exposition sera composée de 30 artefacts, -faisant partie d’objets archéologiques découverts sur le site de Zama Regia dans le gouvernorat de Siliana-, présentés le 28 février dernier au Musée du Bardo à Tunis, par l’Institut national du patrimoine (INP) qui avait dévoilé un échantillon d’objets mis à jour sur le site de Zama et les résultats scientifiques des fouilles réalisées sur des étapes à partir 1996.
Une équipe de l’INP à Rome pour effectuer un plan de travail et de restauration
Dans son intervention, jeudi, au Musée du Bardo, à la deuxième et dernière journée d’études sur les missions archéologiques tuniso-italiennes, Sondess Douggui-Roux, chargée de recherche à l’Institut national du patrimoine (INP), a encore annoncé qu’une équipe de conservateurs s’est déplacée à Rome « depuis le 10 mars dernier pour effectuer un plan de travail et de restauration des œuvres » à exposer.
Elle a rappelé la convention cadre signée en septembre 2024, entre l’INP et le Parc archéologique de Rome, suivie d’une autre convention-cadre, signée en février 2025, autour de cette exposition de trente oeuvres provenant du site de Zama, -fruit de trente ans de fouilles par les équipes des deux institutions.
« Cette convention sera suivie d’une deuxième convention qui a pour objectif le site lui-même, notamment une zone où les fouilles ne sont pas achevées », a encore annoncé, la spécialiste du monde punique à l’époque hellénistique et de l’histoire de l’art, responsable scientifique du gouvernorat de Siliana. Elle a souligné « un travail d’urgence à effectuer » sur cette zone, en commençant par « la restauration et la consolidation » de ses composantes.
La chercheuse a présenté un vaste projet de partenariat entre l’INP et le parc archéologique de Rome autour du site de Zama Régia, qualifiant un « site majeur du gouvernorat de Siliana, connu par son histoire riche romaine mais aussi médiévale et avant tout la période préromaine numide et punique ».
« Ce projet réfléchi et effectué après la visite du directeur général de l’INP, Tarek Baccouche, au site de Zama, a-t-elle dit, où il a pu constater de près la richesse du site, des réserves et du site lui-même résultat de recherches effectuées de 1996 jusqu’au 2016. ». Baccouche « a souhaité même une stratégie de travail bien claire, pour mettre en valeur et surtout faire sortir Zama non seulement sur le plan national mais aussi international, dans le domaine scientifique, culturel et touristique.
Les deux parties italienne et tunisienne œuvrent pour la mise en place d’un plan de sauvetage et de mise en valeur du site archéologique de Zama, promouvoir des projets communs de conservation et de restauration des monuments archéologiques et des objets sauvegardés dans les réserves, réaliser des projets de fouilles communs, favoriser les rencontres entre les spécialistes et mettre en place de grands chantiers de fouilles sur le site et organiser des sessions de formation dans les domaines de compétence des chercheurs tunisiens et italiens.
« Pour l’INP, l’intérêt est d’investir non seulement dans les fouilles, mais surtout dans la mise en valeur de ce qui a été trouvé, à Zama, il fallait qu’elle devienne à côté de Carthage partout dans le monde », comme l’a affirmé Sondess Douggui-Roux.
Les étapes de préparation de l’exposition
Fouilles archéologiques, travaux de conservation, formation, recherche, valorisation et échanges culturels sont au cœur du protocole d’accord de septembre 2024, a déclaré la représentante du « Parco Archeologico de Colosseo », Angelia Pujia.
La signature du protocole a été suivie par une première inspection à Zama, le début de la restauration des œuvres de Zama, catalogage et projet d’exposition (printemps 2025), le début de la documentation graphique et photographique des œuvres du site de Zama jusqu’à arriver à la date de l’inauguration de l’exposition le 25 juin prochain. Ce projet repose deux phases : la première est celle du diagnostic structurel et de surface, le relevé du site par scanner laser 3D et conception du plan de mise en valeur. La deuxième phase se rapporte aux fouilles archéologiques, la restauration & la conservation, la consolidation structurelle & la mise en valeur du site et la création d’un dispositif pédagogique & d’itinéraires d’utilisation.
Notons que l’accord-cadre avec le Parc archéologique du Colisée complète un protocole d’accord d’un jumelage entre le colisée de Rome et l’amphithéâtre d’El Jem signé le 27 avril 2024, au siège du ministère des Affaires Culturelles qui stipule notamment la valorisation du Colisée d’El Jem, et du Parc archéologique du Colisée à travers la promotion de ces deux sites archéologiques romains. En vertu de cet accord, d’autres projets collaboratifs dans les domaines de la recherche archéologique, de la sauvegarde et de la mise en valeur devront être mis en oeuvre entre les deux parties.
L’accord de coopération archéologique tuniso-italien pour la réhabilitation et la restauration du site de Zama s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale à travers des accords de partenariat entre la Tunisie représentée par l’INP et plusieurs institutions italiennes. En vertu de cet accord étalé sur quatre ans, une enveloppe totale de 800 mille Euros, soit 200 mille Euros par an, sera allouée par la partie italienne à la Tunisie pour la mise en œuvre ce projet.
Les artefacts qui seront exposées à Rome sont composés de sculptures et d’instruments rituels utilisés dans les rites religieux à l’intérieur des temples antiques. Ces artefacts font partie d’une large collection datant de différentes époques, -avant et après J.C-, composée de temples et de lieux de culte et qui témoignent de la richesse de la vie religieuse, culturelle et sociale dans l’ancienne Zama.
Lors de la présentation de ces pièces de haute valeur archéologique et scientifique au Bardo en février dernier, le Directeur Général de l’INP a déclaré : « avant leur transfert de Tunis vers Rome, tous les objets archéologiques à exposer seront couverts par une assurance internationale d’une valeur de 3,4 millions d’euros.”
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