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Eclairages – L’avenir de la Tunisie ne passe-t-il pas par la valorisation des experts?

Depuis 2009, la situation économique mondiale a connu des crescendos et des creux marqués. Des pays comme la Chine et l’Inde ont enregistré globalement des croissances fulgurantes. Tandis que d’autres, comme la Tunisie, ont stagné ou même régressé.

Ce constat est révélateur d’un déclin macroéconomique qui ne doit pas être sous-estimé. La Tunisie, qui a expérimenté des bouleversements significatifs depuis la transition de 2011, se trouve à un carrefour déterminant, où le besoin d’une politique économique efficace et réactive est plus pressant que jamais.

D’aucuns considèrent que la faible croissance de la Tunisie est en partie due à un manque de réactivité des politiques publiques face aux crises successives, qu’elles soient économiques, sociales ou politiques. La crise économique engendrée par la transition politique du 14 janvier 2011 a exacerbé les problèmes structurels de l’économie tunisienne : un chômage élevé, une inflation persistante et une dette publique croissante.

La compression des importations, conséquence des restrictions financières et des crises de liquidité, a conduit certains secteurs, notamment l’agriculture et le textile, à voir leur balance commerciale devenir excédentaire. Cela peut sembler positif, mais en réalité, ces excédents ne sont pas soutenables sur le long terme et peuvent étouffer la croissance. Car ils ne correspondent pas à une véritable augmentation de la productivité globale des facteurs (https://www.itceq.tn/).

L’impact des mesures monétaires, comme les politiques de quantitative easing mises en place par les banques centrales mondiales, a été limité en Tunisie. La Banque centrale de Tunisie (BCT) a tenté d’injecter des liquidités dans l’économie, mais l’effet a souvent été mitigé. En effet, la politique monétaire de la BCT n’a pas produit les résultats escomptés. Principalement parce que la reprise économique ne dépend pas uniquement de la liquidité, mais aussi de la consommation et de l’investissement.

La dépendance de l’économie tunisienne à l’égard de ses échanges extérieurs rend la situation encore plus complexe. Bien que la reprise des marchés internationaux ait permis une certaine relance, les incertitudes politiques et sociales continuent de freiner les investissements étrangers et locaux. C’est pourquoi, même si des signes d’amélioration ont été observés, il est essentiel de ne pas les attribuer uniquement à des facteurs externes, mais également à des réformes internes profondes.

Avec l’annonce de la timide baisse des taux d’intérêt par la BCT pour doper la reprise, de nombreux secteurs, déjà fragilisés par la crise, continuent de se trouver en difficulté. Les entreprises et les ménages, déjà confrontés à des niveaux d’endettement élevés et à une faible productivité, auront toujours de plus en plus de mal à accéder au crédit. Ce qui pourrait freiner l’investissement et la consommation.

Dans ce contexte, n’est-il pas plus efficient que les gouvernants tunisiens assument leur responsabilité ? Ne devraient-ils pas, au lieu de déléguer leurs prérogatives à la BCT, élaborer des stratégies budgétaires et fiscales intégrées qui stimulent la croissance? Ne devrait-on pas mettre l’accent sur l’innovation, l’éducation et la formation? Et ce, afin de développer un capital humain capable de répondre aux défis du marché de l’emploi.

Une autre question centrale ne serait-elle pas celle de la réhabilitation des experts? Dans un climat où le« tout est politique » regagne du terrain, n’est-il pas opportun de restaurer la confiance dans le savoir et l’expertise?

Les experts économiques, en collaboration avec les décideurs, ne peuvent-ils pas offrir des solutions pragmatiques et adaptées à la réalité tunisienne ?

Les politiques ne devraient-elles pas se fonder sur des analyses rigoureuses et des données empiriques afin d’éviter les décisions basées sur des considérations politiques ?

Enfin, n’est-il pas essentiel de promouvoir un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes, y compris le gouvernement, les entrepreneurs, la société civile et les instituts de recherche ?

Une approche participative ne permettrait-elle pas d’élargir la base de soutien pour les réformes nécessaires et d’assurer leur mise en œuvre efficace ?

Enfin, l’avenir économique de la Tunisie ne passe-t-il pas par une valorisation des experts et une volonté politique forte de réformer et d’investir dans le potentiel économique du pays ?

La situation actuelle n’appelle-t-elle pas à une transformation courageuse et réfléchie de nos politiques publiques pour construire une économie résiliente, dynamique et inclusive capable de faire face aux défis de demain ?

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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