Saïed répond aux préoccupations de Mazzouna : emplois, réouverture d’usines et réformes administratives
Le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué ce vendredi 18 avril 2025 matin une visite à la délégation de Mazzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, où il a réaffirmé son engagement à répondre aux demandes urgentes des citoyens de la région, notamment celles pouvant être mises en œuvre dans les plus brefs délais.
Lors de son intervention, le président a souligné que les conditions nécessaires à l’obtention du financement pour la réouverture de l’usine de plastique, dont les citoyens réclament la réactivation, étaient désormais réunies. Cette initiative pourrait permettre la création de plus de 500 emplois et offrir des perspectives de développement à travers la création d’une société communautaire profitable à l’ensemble de la région. Kaïs Saïed a également mis en garde contre toute tentative de sabotage des sociétés communautaires, qui ont attiré de nombreux jeunes, mais qui se sont heurtées à des obstacles créés par certains responsables administratifs.
Le président a aussi insisté sur le fait que les revendications des citoyens étaient légitimes, soulignant qu’il œuvrerait à leur réalisation en collaboration étroite avec les habitants. Il a également dénoncé les comportements de ceux qu’il a qualifiés de traîtres et de collaborateurs, notamment parmi certains membres de la presse étrangère, qui, selon lui, cherchent à exploiter les tragédies humaines pour se livrer à un commerce de la misère et de la pauvreté.
Kaïs Saïed a en outre salué la solidarité des habitants de Mazzouna avec les forces de sécurité nationale, précisant que ces dernières étaient intervenues pour protéger les citoyens, sans recourir à la violence ou aux gaz lacrymogènes. Il a ajouté que les jeunes impliqués dans les émeutes étaient des mineurs ayant été manipulés, tandis que les citoyens responsables ont rejeté ceux qui cherchaient à exploiter leur situation et les ont expulsés de la région.
En réponse aux demandes concernant la construction d’un hôpital équipé, le président a rappelé que l’absence de certaines infrastructures de santé et de transport ne concerne pas uniquement Mazzouna et Sidi Bouzid, mais plusieurs régions du pays. Il a mis en évidence les conséquences de la dégradation des infrastructures publiques depuis 1986, marquée par un processus de privatisation et des pratiques de corruption au sein des marchés publics.
Il a par ailleurs souligné que l’État tunisien a été fragilisé par des réseaux mafieux qu’il est impératif d’éliminer. Malgré les obstacles, Kaïs Saïed a exprimé sa satisfaction quant aux progrès réalisés dans la construction d’un État de droit après le 25 juillet, et a assuré que la phase de construction et de développement était désormais en marche. Il a promis d’accélérer les réformes et de lever les obstacles dans tous les domaines.
Concernant la tragédie du lycée de Mazzouna, où trois élèves ont perdu la vie suite à la chute d’un mur, le président a réaffirmé que toute personne responsable de négligence ou de maltraitance serait tenue pleinement responsable. Il a ajouté qu’un responsable doit être pleinement engagé dans la construction du pays, ou se retirer de ses fonctions pour laisser la place à ceux capables de contribuer davantage à la nation.
Kaïs Saïed a également souligné que ce mur aurait dû être réparé depuis plusieurs années et que la communauté locale aurait pu y contribuer, non pas par des fonds, mais en utilisant ses propres moyens. Il a insisté sur le fait qu’il n’y avait plus de place pour le retard des projets sous prétexte de procédures administratives, appelant à une réforme législative et administrative simultanée.
Enfin, lors de sa visite, le président a inspecté l’état du mur restant du lycée et a présenté ses condoléances aux familles des victimes, avant de se rendre au centre de sécurité publique de la Garde nationale de Mazzouna.