La Tunisie doit s’inquiéter des ambitions égyptiennes dans le secteur du textile
Les exportations du textile sont sur une courbe descendante depuis une période. Le site Tunisie demeure compétitif pour les donneurs d’ordre, mais il y a une montée inquiétante de pays concurrents en Méditerranée, notamment l’Égypte. Le Caire a annoncé le lancement de deux villes textiles intégrées dans les régions d’El Minya et du Fayoum. Elles s’étendront sur une superficie de 5,5 millions de m2 chacune, pour un coût de 27 MEGP, soit 1 582 MTND. L’objectif est de doubler les exportations, en particulier les vêtements de prêt-à-porter, qui devraient atteindre 11,5 milliards de dollars d’ici à 5 ans.
Le pays compte sur ce secteur et offre de réels avantages compétitifs. Nous sommes en train de parler de l’un des principaux producteurs de coton, sans oublier une main-d’œuvre à faible coût. Le salaire minimum en Égypte ne dépasse pas 410 TND, bien inférieur à celui en Tunisie. À tout cela, il faudra ajouter une logistique plus développée, avec la disponibilité de ports d’exportation, les routes et les chemins de fer. Par exemple, la deuxième ville au Fayoum est directement reliée aux principaux axes routiers et se trouve à 4,5 km du TGV. Un port est situé à 30 kilomètres seulement. Elle devrait attirer 1,5 milliard de dollars d’investissements directs étrangers et locaux une fois son développement achevé, avec la création de 150 000 emplois directs et indirects.
En contrepartie, la Tunisie est en train de perdre du terrain. Récemment, Benetton a quitté le pays, entraînant des dizaines de sociétés en difficulté et menaçant des milliers de postes d’emploi. Les réglementations n’évoluent pas et sont de plus en plus rigides par rapport aux concurrents. Pour ne pas perdre notre place, il faut agir dès maintenant. Le coût de l’inaction sera très cher, socialement et économiquement.
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