Le Gitex Africa revient pour une 3ème édition dans la ville marocaine de Marrakech; et ce, du 14 au 16 avril. L’occasion pour tout un continent de montrer son potentiel en matière d’innovation, comme le rapporte le site maddyness.com.
Naguère décrite comme le « continent de demain » par moult observateurs et autres spécialistes, l’Afrique est désormais en conversion de ce “contient de demain“ en « continent d’aujourd’hui et du futur».
On doit cette concrétisation à l’évolution technologique, dans ses différents aspects. Ainsi, « ce qui était formulé comme un vœu il y a encore quelques années, commence à se concrétiser en une ambition bel et bien réelle grâce à la vitalité croissante de l’écosystème tech en Afrique », écrit maddyness.com.
En tout cas, pour relever les nombreux défis qui s’imposent aux pays africains, il n’y a pas d’autres solutions qu’en se servant et développant les nouvelles technologies considérées comme « un levier à la force de frappe colossale afin de faire entrer le continent dans une nouvelle dimension ».
C’est du reste dans cette optique qu’ont vu le jour de nombreuses startups dans des domaines clés, entre autres l’e-commerce, l’inclusion financière, la souveraineté agroalimentaire ou encore la santé; mais aussi une chaîne de financement qui se met en ordre de bataille. C’est ce qui a permis à l’écosystème tech africain de se structurer et aborder désormais l’avenir avec optimisme.
Preuve de l’importance de cette chaîne de financement, de 2013 à 2023, pas moins de 20 milliards de dollars ont été investis sur le marché du capital-risque africain, dont 68 % rien que sur les trois dernières années de cette décennie d’investissements, nous apprend-on.
Maroc, un hub d’ouverture pour l’Afrique
Au vu donc des défis éminemment colossaux qui se dressent devant eux, les pays du continent tentent d’accélérer le développement de la tech africaine. Et des événements comme le Gitex Africa ont vu le jour dans l’objectif de « faire rayonner l’écosystème continental à l’échelle mondiale ».
En effet, « lancée en 2023, cette déclinaison nord-africaine du méga-salon dubaïote a vocation à faire du Maroc un épicentre africain de l’innovation ». D’ailleurs, la directrice du développement Export chez Bpifrance, Marie-Albane Prieur, à l’occasion d’un petit-déjeuner organisé par Frenchfounders sur les opportunités qui existent en Afrique pour les entrepreneurs français, affirmait que « le Maroc est un hub d’ouverture pour l’ensemble de l’Afrique ».
Cependant, attention à l’excès d’orgueil, met en garde Christian Byron, Head of Business Operations Markets Afrique, Moyen-Orient et Amérique latine chez Unilever, qui appelle à « arrêter de penser que l’Europe va sauver l’Afrique. Les Chinois et les Sud-Américains sont là », lors de ce même rendez-vous du réseau business francophone, rapporte la même source.
Marie-Albane Prieur abonde dans le même sens : « Il y a un risque d’arrogance à croire qu’on nous attend alors qu’on ne nous attend absolument pas. On peut aussi citer la Turquie et le Royaume-Uni qui sont présents. Il y a des opportunités, mais il faut être conscient et préparé. Il ne faut pas croire que c’est facile juste parce qu’on a la même langue. Et puis il faut avoir en tête que toutes les voies commerciales sont en train de se redessiner dans le contexte actuel ».
Rayonner au-delà du Maroc
De son côté, le Royaume chérifien compte bien capitaliser sur le Gitex Africa pour rayonner au-delà de ses frontières nationales et continentales. Pour ce faire, il mise entre autres sur l’intelligence artificielle, ce qui explique du reste le figure parmi les fondateurs de «Curent AI» – une coalition internationale qui vise à mobiliser 2,5 milliards de dollars sur cinq ans pour financer des projets d’intérêt général dans l’IA.
De ce fait, l’IA sera mangée à toutes les sauces lors du Gitex Africa 2025 de Marrakech. Selon les organisateurs dudit Salon, « 40 % des entreprises présentes proposent des solutions liées à l’IA ».
Et côté visiteurs, cette 3ème édition du Gitex Africa dans la ville ocre s’attend à 45 000 visiteurs venant de 130 pays – ils étaient 32 000 lors de la première édition. En outre, quelque 350 investisseurs seront de la partie, dont 50 % sont des acteurs internationaux et un quart d’entre eux qui vont découvrir le Maroc pour la première fois.
On citre entre autres Ben Marrel (co-fondateur et CEO de Breega). C’est un fonds français qui a lancé en 2024 un véhicule d’investissement de 74 millions d’euros en vue de soutenir des startups africaines en pré-amorçage et en amorçage. « Les principaux écosystèmes visés sont : le Nigeria, l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Kenya, mais aussi des pays d’Afrique francophone comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Maroc bien entendu ».
Partech, un autre fonds français, avait dégainé lui aussi, dès 2018, une cagnotte de 125 millions d’euros, avant d’en mettre un autre sur orbite de 245 millions en 2023.
Outre des fonds, d’autres pépites et jeunes pousses françaises seront présentes à Marrakech, parmi lesquelles « OVHcloud qui aura sûrement à cœur d’élargir ses parts de marché en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord ».
Gitex Africa Nigeria?
Plusieurs startups marocaines seront également de la partie lors de ce Gitex Africa.
Autre annonce importante, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour le Royaume : une autre déclinaison du Gitex verra le jour en septembre prochain au Nigeria. « Une manière de créer de l’émulation d’un bout à l’autre du continent africain ».
Malheureusement, aucune information ne circule quant à la présence de startups tunisiennes au Gitex Africa 2025 à Marrakech.
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