L’EST impose sa loi au derby : Une audace payante…
Maher Kanzari, qui a opté dès le départ pour un jeu offensif, n’a pas hésité à titulariser Jabri et Guenichi, à même de jouer avec deux avant-centres avec l’entrée de Rodrigues. Le coach “sang et or” a pris aussi le risque d’aligner Tougaï. Une décision prise une heure avant le coup d’envoi du match.
Comme entraîneur, Maher Kanzari a remporté dimanche sa quatrième victoire en autant de derbies disputés. Le coach “sang et or”, dont le retour à l’Espérance 12 ans après, n’a pas été du goût de tout le monde, savait qu’une victoire au derby allait faire pencher la balance en sa faveur : “De toute manière, on ne peut pas plaire à tout le monde et ce n’est pas propre au football.”, telle a été la réponse de l’entraîneur “sang et or” à ses détracteurs quand il a été interrogé par les journalistes à la conférence de presse d’après-match.
Certes, on ne peut pas faire l’unanimité autour de sa personne, mais en technicien chevronné, Kanzari était conscient de l’impact du résultat du derby sur son avenir proche à la tête de l’Espérance au moment d’entrer sur la pelouse de l’Olympique de Radès. Il fallait qu’il joue les bonnes cartes.
Prise de risques
Le plus gros risque que Maher Kanzari a pris dimanche, c’est d’avoir accepté de faire jouer Mohamed Amine Tougaï qui a insisté pour disputer le derby. Une heure avant le coup d’envoi du match, le staff médical a donné son feu vert, même si le joueur ne faisait pas partie des premiers choix. La titularisation de Tougaï a, certes, permis d’aligner la composition classique de la défense, c’est lui qui a été à l’origine du penalty de l’égalisation du Club Africain, transformé par Labidi, quand il a fauché Khadhraoui en pleine surface de réparation. C’était le seul péché de Tougaï.
Le coach “sang et or” s’est montré audacieux dans ses choix en faisant confiance aux jeunes Achraf Jabri et Khalil Guenichi, leur permettant de disputer entièrement le match du derby. Les deux jeunes joueurs lui ont renvoyé l’ascenseur par leur application tactique. D’abord, Guenichi qui a rempli parfaitement son rôle de milieu défensif, ce qui a libéré Chiheb Jebali, auteur de la passe décisive qui a permis à Hamza Jelassi d’ouvrir la marque. En apportant de l’assurance sur le plan défensif, Guenichi a permis à l’équipe de maîtriser l’entrejeu.
Quant à Achraf Jabri, il a tué le match dans le temps additionnel quand il a reçu une longue passe en profondeur de Ben Hmida avant d’opérer un slalom et lober le portier clubiste. Jabri a eu aussi le mérite de ne pas piétiner sur les pieds de Rodrigues quand ce dernier a été incorporé à ses côtés à la pointe de l’attaque. Cela fait un bon moment, d’ailleurs, qu’on n’a pas vu l’Espérance jouer avec deux attaquants de pointe.
Le mérite de Kanzari c’est de l’avoir fait, mais aussi d’avoir privilégié Jabri au départ alors que la cohésion est meilleure entre Rodrigues et Sasse. Bref, l’audace de Maher Kanzari et l’application tactique de ses joueurs ont permis à l’Espérance de se relancer et, surtout, de retrouver son identité. Toutefois, la saison n’est pas encore terminée, ce qui a fait dire à Maher Kanzari : “Ce derby nous procure une bouffée d’oxygène pour pouvoir gérer avec un bon moral le mois qui nous reste de la saison. Nous sommes ex aequo avec l’USM en pôle position. Notre destin est entre nos mains pour défendre notre titre de champion. Nous sommes aussi en course en Coupe de Tunisie”.