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L’Asie-Pacifique danse sur un volcan

L’Inde, le Pakistan et la Chine ont d’importants contentieux frontaliers et territoriaux et nourrissent de profonds griefs mutuels. Ils semblent avoir le doigt sur la gĂąchette avec la nuance de taille qu’il s’agit de puissances nuclĂ©aires.

Elyes Kasri *

Regain de tension et bruit de bottes entre la Chine, l’Inde et le Pakistan. AprĂšs une Europe saignĂ©e Ă  blanc et relĂ©guĂ©e Ă  un statut gĂ©ostratĂ©gique pĂ©riphĂ©rique, la zone Asie-Pacifique annonce les tensions et conflits du XXIe siĂšcle avec en filigrane la course au leadership mondial entre la Chine en pleine ascension et les Etats-Unis d’AmĂ©rique, puissance en repli, tiraillĂ©e entre l’exceptionnalisme et l’isolationnisme.

Cette tension qui est montĂ©e d’un cran Ă  la suite du duel douanier entre PĂ©kin et Washington et la rĂ©cente visite, le 21 avril 2025, du vice prĂ©sident amĂ©ricain J. D. Vance en Inde [actuellement dirigĂ© par l’hypernationaliste et islamophobe Narendra Modi, Ndlr], pourrait dĂ©raper en un conflit armĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ© et mĂȘme nuclĂ©aire.

AprĂšs la sĂ©rie d’escarmouches douaniĂšres et Ă©conomiques et les tensions et passes d’armes entre comparses et alliĂ©s respectifs, les principaux protagonistes de la course au leadership mondial pourraient en arriver Ă  en dĂ©coudre directement.

Je me rappelle en 2002, lorsque j’étais en poste Ă  New Delhi, au pic de la tension entre l’Inde et le Pakistan, les compagnies aĂ©riennes annulaient progressivement leurs vols sur les deux pays qui s’engageaient entretemps dans une comptabilitĂ© macabre de ce qui resterait de leur population et de celle de la partie adverse aprĂšs une attaque nuclĂ©aire.

L’Inde, le Pakistan et la Chine ont d’importants contentieux frontaliers et territoriaux et nourrissent de profonds griefs mutuels. Ils semblent avoir le doigt sur la gĂąchette avec la nuance de taille qu’il s’agit de puissances nuclĂ©aires.

* Ancien diplomate.

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Pourquoi LFI est la cible d’une campagne de haine en France?

Il y a aujourd’hui dans les mĂ©dias français une vĂ©ritable campagne de haine contre le SEUL parti de gauche en France, La France Insoumise (LFI) et contre son leader Jean-Luc MĂ©lenchon.

Lahouari Addi *

Les mĂ©dias en France veulent l’abattre non pas parce qu’il est de gauche, mais parce qu’il a une position claire sur le gĂ©nocide Ă  Gaza.

L’autre raison de la peur de la droite en France est que le parti de MĂ©lenchon fasse Ă©lire en nombre des Français des banlieues populaires. LFI est en effet susceptible de remporter les municipalitĂ©s des banlieues populaires en 2026, ce qui ferait entrer au SĂ©nat un grand nombre d’élus aux noms qui font mal aux oreilles: «le sĂ©nateur Noreddine a votĂ© contre le projet de loi
, le sĂ©nateur Mouloud critique le gouvernement sur sa politique en Afrique
 le sĂ©nateur Ahmed dĂ©clare que la France devrait user de son droit de vĂ©to pour »

Bruno Retailleau [ministre de l’IntĂ©rieur qui pĂąture sur les terres de l’extrĂȘme droite, Ndlr], Marine Le Pen [leader du Front national, Ndtl] et la gauche caviar ont des cauchemars Ă  ce sujet.

Ce qui est reprochĂ© Ă  LFI c’est de vouloir intĂ©grer les populations des banlieues populaires dans les institutions françaises, ce qui risque de mettre fin Ă  la politique de l’indigĂ©nat. La gauche caviar cherchait Ă  cacher la situation nĂ©ocoloniale des banlieues en crĂ©ant des associations bidon comme «Touche pas mon pote» et «Ni putes ni soumises». Avec LFI, les Français des banlieues populaires dirigeront des municipalitĂ©s, feront entendre leurs voix Ă  l’AssemblĂ©e nationale et au SĂ©nat. C’est cette fonction tribunicienne de LFI que craignent la droite et la gauche molle qui n’a rien de socialiste, ni mĂȘme de rĂ©formiste.

Hier, c’était la peur de l’ouvrier dont on disait qu’il allait dĂ©truire les bases Ă©conomiques de la civilisation, et aujourd’hui c’est la peur des Français des anciennes colonies soupçonnĂ©es de ne pas aimer leur pays, la France. La rĂ©alitĂ© est qu’ils n’aiment pas les Ă©lites dirigeantes racistes et non la France.

* Professeur Ă  l’Institut d’études politiques de Lyon.

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‘‘Julien l’Apostat’’ | Le dernier Romain, contre la fable de l’Europe (judĂ©o) chrĂ©tienne

La soi-disant lĂ©gitimitĂ© politique actuelle issue du christianisme de l’empire romain et qui se rĂ©sume dans la dĂ©mocratie, dont se targuent les thĂ©oriciens d’une hypothĂ©tique europĂ©anitĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne, n’est qu’une fable dangereuse, quand elle sert Ă  en exclure, parmi les hĂ©ritiers de l’hellĂ©nisme, ceux qui ne leur siĂ©ent pas, les musulmans.      

 Dr Mounir Hanablia

 Lorsqu’on aborde l’Histoire romaine, on croit communĂ©ment que le paganisme a cĂ©dĂ© la place au christianisme d’un trait de plume selon une logique de l’Histoire, celle du progrĂšs et des martyrs chrĂ©tiens. Outre que cette conviction n’a pour la soutenir que la conversion supposĂ©e de l’empereur Constantin sur son lit de mort Ă  la foi des NazarĂ©ens, une obscure secte nĂ©e en GalilĂ©e en Palestine et rejetĂ©e par les juifs, elle laisse de cĂŽtĂ© le processus par le biais duquel les paĂŻens ont Ă©tĂ© supplantĂ©s dans le gouvernement de l’Empire, et surtout la raison qui en a poussĂ© les classes supĂ©rieures Ă  devenir chrĂ©tiennes et Ă  rejeter leur religion d’origine.

C’est d’autant plus remarquable que les chrĂ©tiens n’ont en rien rĂ©novĂ© la culture et l’éducation grecques d’essence paĂŻenne dispensĂ©es Ă  tous les jeunes gens de bonne famille destinĂ©s Ă  occuper les principales fonctions au service de l’Empire, en particulier les mathĂ©matiques, la rhĂ©torique, la philosophie, mais aussi l’Histoire, parfois la physique ou la mĂ©decine, auxquelles le pragmatisme romain a ajoutĂ© le droit.

Ainsi les chrĂ©tiens et les paĂŻens se sont abreuvĂ©s aux mĂȘmes sources, qu’on a nommĂ© hellĂ©nisme, et cela n’explique nullement l’acuitĂ© de l’antagonisme qui les a opposĂ©s. Plus que cela, cette Ă©ducation issue d’Aristote et de Platon, aprĂšs la quasi-extinction du paganisme, a constituĂ© l’essence de la culture europĂ©enne dispensĂ©e dans les Ă©glises au Moyen-Ăąge et jusqu’à la Renaissance en Europe.

Devenu «apostat» pour avoir quitté la foi chrétienne

A un moment, on a reconnu aux Arabes musulmans le mĂ©rite de l’avoir conservĂ©e et transmise, pour dire que leur mission s’étant terminĂ©e, ils pouvaient quitter la scĂšne de l’Histoire, et nier ainsi qu’ils eussent constituĂ© une part essentielle de l’hellĂ©nisme. N’est pas europĂ©en qui veut !

A contrario, si on considĂšre que cette Ă©volution Ă  sens unique vers la christianisation n’a pas Ă©tĂ© dĂ©mentie par les faits, l’Empereur Romain Julien qui a vĂ©cu au IVe siĂšcle de l’Ère Universelle, devenu «l’apostat» pour avoir quittĂ© la foi chrĂ©tienne, constitue l’exemple typique, d’autres diront l’exception, d’une restauration du paganisme, prouvant que les choses n’ont pas Ă©tĂ© aussi limpides qu’on veuille bien l’avancer.

Il faut dĂ©jĂ  considĂ©rer que l’épithĂšte qui lui a Ă©tĂ© accolĂ©e, celle d’apostat, est un indice de toute la rancune que les Ă©crivains ultĂ©rieurs au service d’un empire devenu irrĂ©mĂ©diablement chrĂ©tien, ont dĂ©versĂ©e sur lui, qui prĂ©tendait Ă©liminer le christianisme, ou Ă  tout le moins, le sĂ©parer de l’Etat, afin de rĂ©tablir la religion des origines qui a fait la grandeur de Rome. Et cette religion a un nom, le culte du Soleil, symbole en rĂ©alitĂ© de la grandeur et du gĂ©nie romain.

Car il ne faut pas s’y tromper, l’empereur Julien Ă©tait en rĂ©alitĂ© un philosophe adepte de l’école nĂ©o-platonicienne pour qui, schĂ©matiquement, il existait trois Ă©tats du soleil, celui source de toute chose qu’on ne se reprĂ©sente pas, celui qu’on se reprĂ©sente par la pensĂ©e, et celui qu’on perçoit. C’est une philosophie Ă©trangement Ă©vocatrice des doctrines en provenance de l’Inde sur les trois Ă©tats de la conscience: le sommeil, le rĂȘve, et l’éveil, ou les trois Ă©tats du Savoir: la mĂ©ditation, la pensĂ©e, et l’expĂ©rience, ou bien encore les trois divinitĂ©s: le crĂ©ateur, le conservateur, le destructeur.

Sur le plan du rite religieux tout ceci se traduisait par des rites sacrificiels sanglants dont les victimes Ă©taient des animaux, le culte le plus typique Ă©tant celui de Mithra, le dieu taureau reprĂ©sentant le soleil dont la naissance Ă©tait justement le 25 dĂ©cembre, le jour que l’Eglise Romaine choisirait pour cĂ©lĂ©brer la naissance du Christ, marquant ainsi l’importance des emprunts faits au paganisme par un christianisme opportuniste et dĂ©nuĂ© de scrupules.

Mensonge, hypocrisie et opportunisme

C’est justement ce que l’empereur Julien reprochait Ă  ses adversaires, leur manque de moralitĂ©, et leur opportunisme, en Ă©tant prĂȘts Ă  abjurer la foi de leurs ancĂȘtres afin de satisfaire leurs ambitions du moment. Pour tout dire, il les considĂ©rait comme des menteurs et leur foi, en un Dieu se sacrifiant pour le salut de ses adeptes, comme une baliverne d’autant plus inacceptable que sa mort sur la croix comme un criminel Ă©tait infamante, et que sa rĂ©surrection supposĂ©e relevait de la fable.

Plus que tout, cette foi avait Ă©tĂ© rĂ©cusĂ©e par ceux-lĂ  mĂȘmes parmi qui elle Ă©tait nĂ©e, le peuple juif. On pourrait y ajouter combien les polĂ©miques entre les diffĂ©rentes Ă©coles chrĂ©tiennes sur ce que l’on a nommĂ© la christologie mettait en cause la crĂ©dibilitĂ© d’une religion dont les adeptes ne s’accordaient pas sur la nature de leur Dieu et n’hĂ©sitaient pas Ă  s’entretuer ou Ă  s’excommunier Ă  cause de cela.

Il convient d’autant mieux de le souligner, que l’Empereur Constance, cousin et prĂ©dĂ©cesseur de Julien, Ă©tait un disciple d’Arius, pour qui le PĂšre avait la prééminence par rapport au Fils, et cela en faisait donc un hĂ©rĂ©tique aux yeux de  l’orthodoxie. C’est ce mĂȘme Constance qui avait exterminĂ© la famille de Julien afin d’asseoir son pouvoir. Il l’avait Ă©pargnĂ© ainsi que son frĂšre Gallus parce que considĂ©rant qu’ils n’étaient pas dangereux vu leur jeune Ăąge, Ă©loignĂ©s en Ă©tant surveillĂ©s serait suffisant.

Mais le destin serait inexorable. DĂ©pourvu de descendance mĂąle et instigateur d’un rĂ©gime policier, Constance n’allait rien trouver de mieux pour faire face aux rĂ©voltes des lĂ©gions romaines faisant face aux Germains sur le Rhin, que de faire de Gallus son successeur, une responsabilitĂ© dont le jeune homme ne ferait pas bon usage au point de fournir le prĂ©texte adĂ©quat aux courtisans pour rĂ©clamer et obtenir son Ă©limination. Gallus Ă©liminĂ©, Constance allait faire appel Ă  l’instigation de son Ă©pouse Eusebia Ă  Julien, considĂ©rĂ© comme un rĂȘveur inoffensif qui toute sa vie ne s’était occupĂ© que de lecture.

Il semble que pour des motifs de succession Eusebia ait nĂ©anmoins jouĂ© un rĂŽle dans la mort du nouveau-nĂ© que Julien avait eu avec son Ă©pouse. EnvoyĂ© sur le Rhin, il ferait d’abord son apprentissage militaire en tant que simple accompagnant. Les circonstances allaient cependant le soumettre Ă  des Ă©preuves dont il se sortirait brillamment face aux Germains en acquĂ©rant le prestige militaire suffisant pour constituer aux yeux de l’Empereur une menace dont il n’aurait de cesse de se dĂ©barrasser. Celui-ci dĂ©ciderait donc de le priver d’une bonne partie de l’armĂ©e du Rhin, composĂ©e essentiellement de Gaulois, en en envoyant les soldats se battre sur l’Euphrate contre les Perses. L’annonce de cette dĂ©cision provoquerait un soulĂšvement des soldats concernĂ©s, qui n’ayant aucune envie de s’éloigner de leurs familles et de leurs fiefs, proclameraient empereur Julien. Contre son grĂ© ainsi qu’il le dirait? Qu’importe !

L’armĂ©e du Rhin se dirigerait vers l’Est vers Constantinople et franchissait le Danube afin de combattre celle de l’Empereur Constance. Bien avant la bataille, celui-ci dĂ©cĂ©derait, sans qu’on n’en connaisse la raison; il avait pris soin de faire de son adversaire son successeur, prouvant que sa mort n’avait pas Ă©tĂ© aussi subite.

L’empereur qui rĂ©tablit le paganisme

Julien devenait ainsi empereur, et il pouvait donc dĂ©sormais professer ouvertement le paganisme que jusque-lĂ  il avait adoptĂ© secrĂštement. Parmi ses dĂ©cisions, la plus significative de son idĂ©alisme serait la constitution d’un corps de prĂȘtres consacrĂ©s au rite paĂŻen sans aucun doute sur le modĂšle de l’Eglise chrĂ©tienne et qui serait astreint Ă  la vertu. Car si la vertu se pratique, elle ne s’administre pas. La plus contestable serait l’élimination des chrĂ©tiens de tous les postes d’enseignement, que mĂȘme ses amis philosophes paĂŻens contesteraient comme contraire Ă  la compĂ©tence qui devrait primer. La plus Ă©trange serait la reconstruction du Temple de JĂ©rusalem et sa restitution au culte juif, il voulait s’assurer le concours des juifs sans doute afin de faire piĂšce Ă  la propagande des chrĂ©tiens. En fait, cette reconstruction n’aurait jamais lieu. Les auteurs chrĂ©tiens prĂ©tendraient aprĂšs la mort  de ce sioniste avant l’heure, que des phĂ©nomĂšnes divins, nuĂ©es tombĂ©es du ciel, tremblement de terre, l’ont empĂȘchĂ©e, et on doit Ă©videmment tenir leurs tĂ©moignages pour ce qu’ils valent, issus de propagandistes zĂ©lĂ©s.

Mais il n’y eut finalement qu’un seul affrontement sĂ©rieux Ă  EphĂšse au temple de DaphnĂ©, dont l’oracle aurait Ă©tĂ© rĂ©duit au silence par la prĂ©sence d’un cimetiĂšre de la foi rivale  en face du temple paĂŻen, et qui aboutirait Ă  la fermeture d’une Église, et Ă  l’interdiction faite aux chrĂ©tiens d’enterrer leurs morts et de se rendre aux cimetiĂšres autrement que dans l’obscuritĂ© de la nuit.

C’est plutĂŽt maigre pour parler d’une persĂ©cution gĂ©nĂ©ralisĂ©e comparable Ă  celles qui avaient eu lieu sous Decius ou DioclĂ©tien. NĂ©anmoins, l’issue fatale allait se profiler avec la dĂ©cision d’attaquer l’empire Perse Sassanide et d’occuper sa capitale CtĂ©siphon, prĂšs de l’actuelle Bagdad. Sous l’autoritĂ© de Shapour, iI Ă©tait au fait de sa puissance. Pourquoi donc l’empereur Julien a-t-il pris une dĂ©cision aussi hardie? Sans doute cela procĂ©dait-il des augures qu’il consultait rĂ©guliĂšrement et dont il s’était convaincu qu’il aurait un destin comparable Ă  celui d’Alexandre le Grand. Afin de le dire, les augures ne furent plus aussi favorables dĂšs lors que la campagne s’engagea. Pour ne pas tout rejeter sur les Dieux,  les conseillers incompĂ©tents dont il s’était entourĂ© n’y avaient non plus pas Ă©tĂ© Ă©trangers. En fait, chargĂ© de sa bibliothĂšque, ce fut le destin tragique d’Achille, le hĂ©ros d’HomĂšre, son auteur prĂ©fĂ©rĂ©, qu’il rencontra.

Les armĂ©es romaines bien soutenues par une flottille de combat suivent le cours de l’Euphrate et arrivent presque sans encombre sous les murailles de la capitale perse aprĂšs avoir pris pied sur la rive gauche du Tigre par une manƓuvre audacieuse, pour se rendre compte de son caractĂšre dĂ©fensif inexpugnable. Le reste de l’armĂ©e romaine accompagnĂ©e des contingents du roi d’ArmĂ©nie n’est pas au rendez-vous. Comme Ă  Carrhes quelques siĂšcles auparavant, les ArmĂ©niens ont fait dĂ©fection. L’empereur dĂ©cide alors de faire retraite avant l’arrivĂ©e du gros de l’armĂ©e perse. La cavalerie ennemie ne cesse de harceler les lĂ©gions en Ă©vitant le corps Ă  corps. Au cours d’un engagement, Julien est mortellement blessĂ© au foie par un javelot.

D’aucuns diront qu’il s’agissait d’un trait romain, pour ne pas dire chrĂ©tien. Les Perses  avaient en effet commĂ©morĂ© par des Ă©crits et des sculptures les rĂ©cits de la capture de l’empereur ValĂ©rien Ă  Edesse et la mort de Gordien Ă  CtĂ©siphon, qui auraient dĂ©jĂ  dĂ» engager Ă  plus de prudence. Ils demeureront Ă©trangement silencieux sur celle de Julien, suggĂ©rant ainsi n’avoir pris aucune part Ă  sa mort, et donnant subsĂ©quemment quelque crĂ©dit Ă  la thĂšse de la trahison.

Le rétablissement du christianisme

Les Romains, encerclĂ©s, s’en tireront pour sauver leur armĂ©e, en rĂ©trocĂ©dant toute la Haute MĂ©sopotamie ainsi que l’ArmĂ©nie Ă  leurs ennemis. Ce ne sera pas cher payĂ©. Mais la consĂ©quence la plus dramatique de cette dĂ©faite et de la disparition prĂ©coce de l’Apostat sera l’élimination dĂ©finitive du paganisme dans l’Etat romain. Naturellement elle se fera progressivement sur une vingtaine d’annĂ©es par une sĂ©rie de mesures qui Ă©loigneront d’abord du pouvoir les collaborateurs les plus proches de l’ancien empereur,  rĂ©tabliront les professeurs dans l’enseignement, restitueront les biens confisquĂ©s, et pour finir interdiront le paganisme en en fermant l’enseignement et les lieux du culte.

A  Alexandrie les choses prendront une tournure dramatique avec l’assassinat dans des Ă©meutes et des affrontements intercommunautaires de la prĂȘtresse pĂ©ripatĂ©ticienne Hypatie. Le fanatisme chrĂ©tien pourra dĂšs lors donner sa pleine mesure sans restriction avec le plein appui de l’autoritĂ© impĂ©riale, et d’abord contre les Ă©glises autres que celles reconnues.

Au terme de cette Histoire Ă  rebours rĂ©tablissant Mithra HĂ©lios, aux dĂ©pens de JĂ©sus-Christ, un constat s’impose. Ce que l’on a fini par nommer christianisme se situe en droite ligne de la tradition philosophique paĂŻenne grĂ©co-romaine. C’est simplement dans les manifestations publiques que la nouvelle foi constitue une rupture par rapport Ă  l’ordre ancien en supprimant les cruautĂ©s Ă©rigĂ©es en spectacle. Les combats de gladiateurs n’ont plus leur place dans le nouvel État chrĂ©tien, pas plus que les sacrifices sanglants dans l’exercice du rite. La priĂšre et la lecture des textes sacrĂ©s remplacent dĂ©sormais les offrandes. L’eucharistie, qui symbolise la consommation de la chair et du sang du nouveau Dieu, se substitue aux hĂ©catombes et aux holocaustes. Le fidĂšle acquiert ainsi une place plus importante dans le culte. De spectateur il devient acteur.

C’est dĂ©sormais le crĂ©puscule annoncĂ© du prĂȘtre, que plus tard l’islam mĂšnera Ă  son terme en supprimant le clergĂ©. Cependant sur le plan politique, l’autoritĂ© de droit divin, le Roi prĂȘtre (il n’y a qu’à lire le Roi d’Assyrie implorant son Dieu) et l’idĂ©al du pouvoir juste (traditions perse et indienne) ne sont que la perpĂ©tuation d’idĂ©es issues du paganisme. Simplement au CĂ©sar Dieu paĂŻen s’est substituĂ© le CĂ©sar lĂ©gitimĂ© en tant que serviteur du nouveau Dieu chrĂ©tien. La nature du nouvel État romain n’a donc pas changĂ©. Il est simplement moins prodigue du sang versĂ© (en public), Ă  l’exception de la guerre, oĂč l’extension de l’empire romain devient un devoir dĂ» au (nouveau) Dieu, tout comme il Ă©tait dĂ» Ă  l’ancien, celui du Soleil.

Le Djihad a donc de qui tenir, il substituera simplement Ă  l’Empire Romain, celui des Arabes. On comprend dĂšs lors la frĂ©nĂ©sie des dĂ©vots chrĂ©tiens saccageant les bas-reliefs des temples Ă©gyptiens en voulant dissimuler toute ressemblance avec la croix, ou bien incendiant la bibliothĂšque d’Alexandrie, en en attribuant la responsabilitĂ©, quelques siĂšcles plus tard, aux musulmans. Une quelconque similitude entre la mort de Horus et sa rĂ©surrection, symbolisant l’éternel triomphe de la vie, et celles du Christ, devait Ă  leurs yeux, ĂȘtre masquĂ©e Ă  tout prix.

Eu Ă©gard Ă  cela, le combat d’arriĂšre-garde de l’empereur Julien Ă©tait vouĂ© Ă  l’échec simplement parce que les Romains Ă©taient fatiguĂ©s de guerroyer et voulaient se trouver des raisons de devenir pacifistes afin de jouir de leurs conquĂȘtes. NĂ©anmoins, en les examinant de prĂšs, on ne peut nullement considĂ©rer comme illĂ©gitimes les raisons qui l’y ont poussĂ©. D’autant que, il aura dĂ©montrĂ© bien avant l’heure, que la soi-disant lĂ©gitimitĂ© politique actuelle issue du christianisme de l’empire romain et qui se rĂ©sume dans la dĂ©mocratie, dont se targuent les thĂ©oriciens d’une hypothĂ©tique europĂ©anitĂ© judĂ©o-chrĂ©tienne, n’est qu’une fable dangereuse, quand elle sert Ă  en exclure parmi les hĂ©ritiers de l’hellĂ©nisme, ceux qui ne leur siĂ©ent pas, les musulmans.      

* Médecin de libre pratique.

‘‘Julien dit l’Apostat’’ de Lucien Jerphagnon, prĂ©face de Paul Veyne Ă©ditions Tallandier, Paris,  19 novembre 2020, 357 pages.

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Au musée du Bardo | Aspects et formes de la présence italienne en Tunisie

L’exposition «Daccourdou. Une histoire photographique», qui se tient du 25 avril au 25 juillet 2025, au musĂ©e du Bardo Ă  Tunis, documente les aspects et formes de la prĂ©sence culturelle italienne en Tunisie.

OrganisĂ©e par l’Institut culturel italien de Tunis, en collaboration avec l’ambassade d’Italie et l’Institut national du patrimoine (INP), l’exposition raconte, Ă  travers la photographie contemporaine, le riche patrimoine culturel partagĂ© entre l’Italie et la Tunisie.

Conçue par Filippo Maggia, l’un des plus grands experts italiens de la photographie contemporaine, l’exposition prĂ©sente les Ɠuvres de quatre photographes de renommĂ©e internationale, Claudio Gobbi, Tommaso Fiscaletti, Giovanna Silva et Souad Mani, appelĂ©s Ă  documenter avec diffĂ©rents langages visuels la prĂ©sence culturelle italienne dans le pays du Maghreb.

Le titre, «Daccourdou», dĂ©rive d’une expression arabe tunisienne d’origine italienne, et rappelle la longue et stratifiĂ©e histoire d’échanges et d’influences mutuelles entre les deux rives de la MĂ©diterranĂ©e, Ă©galement Ă©vidente dans le vocabulaire quotidien tunisien. Parmi les partisans de l’initiative figurent Bisazza Mosaico, Elleti Group, l’ONG WeWorld, en collaboration avec le MusĂ©e du Bardo et l’INP.

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Automobile | Des groupes chinois prospectent le site tunisien    

Des reprĂ©sentants de trois sociĂ©tĂ©s chinoises leaders mondiaux dans le secteur des composants automobiles ont effectuĂ© une visite de prospection des possibilitĂ©s d’implantation en Tunisie.

C’est ce qu’a fait savoir, vendredi 25 avril 2025, l’Agence de promotion de l’investissement extĂ©rieur (Fipa).

La dĂ©lĂ©gation des responsables chinois a Ă©tĂ© reçue au siĂšge de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Casco Groupe Amphenol, implantĂ©e dans le Parc d’activitĂ©s Ă©conomiques de Bizerte par le directeur de site de cette sociĂ©tĂ©, Islem Darmoul, en prĂ©sence du PDG du Parc, Badia Klibi et le DG de Fipa, Jalel Tebib.

Cette visite marque l’intĂ©rĂȘt du positionnement de la Tunisie comme plateforme industrielle et logistique Ă  fort potentiel pour les marchĂ©s europĂ©en, amĂ©ricain et mĂȘme asiatique dans les secteurs des composants automobiles et l’intĂ©gration des chaines de valeurs mondiales de ce secteur.

La dĂ©lĂ©gation chinoise a exprimĂ© son intĂ©rĂȘt pour l’installation de sites de production en Tunisie afin de tirer parti de la proximitĂ© gĂ©ographique de la Tunisie avec l’Europe, de ses accords prĂ©fĂ©rentiels avec les marchĂ©s europĂ©ens et amĂ©ricains, ainsi que de son accĂšs aux marchĂ©s africain et asiatique, notamment la Chine.

Fipa a, Ă  cette occasion, rĂ©affirmĂ© son engagement Ă  accompagner les investisseurs Ă©trangers Ă  chaque Ă©tape de leur projet, de la phase d’étude jusqu’à la concrĂ©tisation de l’investissement et Ă  favoriser des partenariats porteurs de croissance partagĂ©e et de crĂ©ation d’emplois.

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Le poùme du dimanche | ‘‘Ballade d’arriùre-saison’’ de Anouar Attia

Anouar Attia est romancier, nouvelliste, auteur de contes et de rĂ©cits. Son Ɠuvre narrative est importante, mais la poĂ©sie n’est pas loin de ses prĂ©occupations littĂ©raires.

NĂ© en 1939 Ă  Mateur, Anouar Attia a Ă©tĂ© professeur aux universitĂ©s de Tunis. AgrĂ©gĂ© d’anglais, il est traducteur trilingue, anglais-français-arabe.

Comme traducteur de poĂ©sie : Aboulkacem Chebbi, Hymnes Ă  la vie, Ed. Sahar, 2015; Zbeida B’chir, Le phĂ©nix, Credif, 2017 ; Mnaouar Smadeh, PoĂšmes choisis, Ed. Sahar, 2021.

Tahar Bekri

C’ETAIT du temps des amours Ă©perdues

Elle venait de temps en temps

En coup de vent

Je lui offrais un bouquet de lys tout blancs

Va temps vient autre temps

Un soir dont se souviendra le divan

Elle m’offrit ses lùvres

Fruit de Paradis

C’était le jour d’avant

Le jour d’aprùs je lui offris un bouquet de roses rouge-sang


Entre Ciel et Terre on vivait

Le jour sur un nuage rosi de nos soleils

La nuit Over the Rainbow dans des cieux étrangers



 Je l’aimais dans ses colùres, dans ses pleurs et dans ses ris

L’aimais en le corps d’elle,

Entier

Depuis ses cheveux noirs de nuit

Jusqu’à ses pieds, chaussĂ©s ou nus

En passant, le caressant,

Par son pubis

Sur terre il y avait un lit fleuri de jasmin et de nesri

Dans lequel des danses barbares se déchaßnaient

Sans arrĂȘt

Les Dieux Lares se bouchaient les oreilles

Terrifiés

Sur terre aussi il y avait une fontaine nommée Désir

L’eau y Ă©tait si pure que souvent on s’y baignait

Elle y plongeait SirĂšne, Aphrodite en jaillissait

Si belle elle Ă©tait que je ne pouvais m’empĂȘcher

De pleurer

Lui disais

Il y a longtemps que je t’aime

Jamais je ne t’oublierai

Puis, en pente douce, les choses se sont gùtées


Elle n’était pas volage

Mais était
 comment dire


Ouverte Ă  toutes les envies


 Elle n’était pas frivole

Mais était
 comment dire


LégÚre

S’envolait autant au souffle de l’harmattan

Qu’à la brise lĂ©gĂšre du matin naissant


 Elle n’était pas allumeuse

Mais était
 comment dire


Facile à prodiguer son sourire conquérant

A tout venant

Ma jalousie, au début étincelle,

Etait devenue incendie

Je voulus la brider

Voulus la mettre en cage

Elle était oiseau sauvage

S’est envolĂ©e, n’est plus revenue

Me laissant le cƓur à jamais meurtri

* * *

AUJOURD’HUI

Le vieux chenu, pétri de nostalgie

Relégué des amours éperdues

Mais pas de celles assagies

Vient Ă  Toi, vieille ou vieux

Jeune homme piaffant d’énergie

Adorable jeune femme ou jeune fille en fleur

T’offre une fleur disant l’amitiĂ©

Lys tout blanc
, iris, arum ou Ɠillet

Toutes fleurs au parfum moins enivrant

Que leurs sƓurs disant l’amour

Mais qui disent la plus belle des amitiés

Entre Ăąges les mĂȘmes ou diffĂ©rents,

Celle entre quelqu’un qui Ă©crit

Et quelqu’un qui le lit.

Nov. 2024

(Remerciements à l’auteur)

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Football | L’équipe de Tunisie Ă  la Coupe arabe des nations

La sélection tunisienne de football seniors participera à la Coupe arabe des nations, Fifa-Qatar-2025, prévue du 1er au 18 décembre prochain, a annoncé la Fédération tunisienne de football (FTF), samedi 26 avril, sur sa page officielle Facebook.

La FTF affirme avoir reçu une invitation du président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino, pour prendre part à cette édition.

La Tunisie avait participĂ© Ă  la prĂ©cĂ©dente Ă©dition en 2021, oĂč elle avait terminĂ© Ă  la deuxiĂšme place aprĂšs sa dĂ©faite en finale face Ă  l’AlgĂ©rie (0-2).

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L’étrange disparition du Franco-Tunisien Jalloul Dallaji

DonnĂ© pour disparu en France, Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans, serait peut-ĂȘtre rentrĂ© en Tunisie. ThĂšse que sa famille Ă©carte totalement. Le Figaro raconte l’histoire de cette Ă©trange disparition.

Jalloul Dallaji, un Franco-Tunisien de 84 ans installĂ© en colocation Ă  Saint-Martin-du-Var, prĂšs de Nice (Alpes-Maritimes), n’a pas donnĂ© signe de vie depuis le 13 dĂ©cembre dernier. Ce jour-lĂ , l’octogĂ©naire avait Ă©tĂ© vu pour la derniĂšre fois dans le bus 59 en direction de son domicile de Saint-Martin-du-Var, dans l’arriĂšre-pays niçois.

Jalloul Dallaji, installĂ© en colocation Ă  Saint-Martin-du-Var, prĂšs de Nice (Alpes-Maritimes), n’a plus donnĂ© signe de vie depuis le 13 dĂ©cembre dernier. La trace de l’octogĂ©naire a Ă©tĂ© perdue ce jour-lĂ  dans le courant de l’aprĂšs-midi tandis qu’il cheminait par le bus 59 vers son domicile aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă  la mosquĂ©e. Depuis, plus rien.

Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte et confiĂ©e Ă  la brigade de gendarmerie de Saint-Martin-du-Var. Des images de vidĂ©osurveillance ont notamment Ă©tĂ© exploitĂ©es, en vain. Des battues ont ensuite Ă©tĂ© organisĂ©es avec le dĂ©ploiement de moyens consĂ©quents, les militaires explorant alors la piste d’un accident. L’octogĂ©naire pourrait avoir manquĂ© son arrĂȘt de bus et dĂ©cidĂ© de rentrer Ă  pied le long de la trĂšs frĂ©quentĂ©e et rĂ©putĂ©e dangereuse route de Grenoble, qui longe les rives du Var, un fleuve cĂŽtier. Malheureusement, de ce cĂŽtĂ©-ci non plus, les investigations n’ont rien donnĂ©.

Voyant l’enquĂȘte s’enliser, la famille du disparu, son frĂšre en particulier, s’en est remise Ă  l’Association d’assistance et de recherche des personnes disparues (ARPD). Â«De notre cĂŽtĂ© nous sommes sĂ»rs qu’il est bien montĂ© dans le bus au moins jusqu’à l’arrĂȘt Saint Isidore, Ă  l’ouest de Nice, lĂ  oĂč l’un de ses amis est descendu. Mais ensuite, c’est le trou noir», explique Isabelle, l’une des enquĂȘtrices de l’association dans le dĂ©partement. Cette derniĂšre ne cache pas son inquiĂ©tude : Â«Plus le temps passe, plus l’espoir de le retrouver en vie diminue
 Nous sommes allĂ©s Ă  la morgue de Nice pour consulter le registre des morts sous X, mais cela n’a rien donnĂ©.» 

L’enquĂȘtrice ne croit pas qu’il puisse s’agir d’un acte criminel. Â«Monsieur Dallaji avait de nombreux amis et aucun problĂšme avec personne. Aucune dette d’argent non plus», assure-t-elle. Et si, finalement, l’octogĂ©naire avait filĂ© Ă  l’anglaise vers son pays d’origine ? C’est en tout cas ce que laisse entendre une source judiciaire. Â«Tout porte Ă  croire que ce monsieur est rentrĂ© en Tunisie sans prĂ©venir ses proches», indique-t-elle. SollicitĂ©, le parquet de Nice confirme que l’enquĂȘte a Ă©tĂ© classĂ©e sans suite pour Â«absence d’infraction». Et d’indiquer sans plus de dĂ©tails : Â«L’hypothĂšse privilĂ©giĂ©e est en effet celle d’un dĂ©part volontaire du territoire français.» 

Un Ă©pilogue aussi rassurant qu’invraisemblable. Â«J’ai eu confirmation de la famille de Monsieur Dallaji que celui-ci n’est pas retournĂ© en Tunisie», soutient Isabelle, dĂ©routĂ©e par cette conclusion, elle qui travaille encore activement sur ce dossier. Bien qu’officiellement close, l’affaire laisse derriĂšre elle bien des zones d’ombre.

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La Tunisie «invisible et inaudible» aux Spring Meetings du FMI et de la BM

En rupture (presque) officielle avec le Fonds monétaire international (FMI) et en contact récurrent avec le groupe de la Banque mondiale (BM), la Tunisie était présente aux travaux des Spring meetings du FMI et de la BM de maniÚre discrÚte et tacite. Pour la forme. Que retenir


Moktar Lamari, Ă  Washington

La dĂ©lĂ©gation tunisienne prĂ©sente ici Ă  Washington compte le ministre de l’Économie et le gouverneur de la Banque centrale, en plus de quelques membres de l’ambassade de Tunisie Ă  Washington. Aucun journaliste, aucun communicateur pour faire la lumiĂšre sur ce que font ou ne font pas les membres de cette dĂ©lĂ©gation aux rencontres du FMI et de la BM.

Contrairement aux autres pays, nous n’avons vu aucune de ces personnalitĂ©s tunisiennes faire des exposĂ©s ou participer en tant que panĂ©liste pour entre autres informer sur les enjeux et les dĂ©fis des politiques monĂ©taires et Ă©conomiques en Tunisie. Aucune activitĂ© n’a comportĂ© la Tunisie dans ses contenus ou rĂ©fĂ©rences. La Tunisie n’existe pas dans les rouages de ces activitĂ©s de premier plan. Aucun plaidoyer, aucune approche, rien de rien


Évidemment, les rapports officiels publiĂ©s mardi, ont comportĂ© des estimations et des chiffres Ă©conomiques sur la Tunisie dans le cadre des tableaux recensant l’ensemble des pays du monde, membres du FMI (199). Ces chiffres rĂ©visent Ă  la baisse le taux de croissance de la Tunisie et indiquent le fort dĂ©calage nĂ©gatif entre la Tunisie et les pays comparables (Maroc, entre autres).

Les Etats-Unis à la manƓuvre

Il faut dire que ces Spring meetings ont été marqués par la «réinitialisation» du commerce mondial, par Trump et par une tension latente mais omniprésente au sein des délégations et hauts décideurs du FMI et de la BM.

Beaucoup de personnalitĂ©s ont manquĂ© Ă  l’appel. Elles ont prĂ©fĂ©rĂ© dire non par leur absence. On peut penser au gouverneur de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale des États-Unis (FED), la Banque centrale europĂ©enne (BCE), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), etc. Les dĂ©bats ont Ă©tĂ© prudents excluant des concepts clefs comme les changements climatiques, les Ă©nergies renouvelables, l’inclusion sociale, entre autres. Ces termes ne sont plus autorisĂ©s par Trump. Les États-Unis sont le principal actionnaire de ces institutions, et donc le pays ayant le plus fort poids dans le vote et le vĂ©to aux dĂ©cisions clefs au sein du FMI et de la BM.

La prĂ©sence amĂ©ricaine a attirĂ© l’attention et clairement, l’administration Trump tente de mettre la main sur les politiques et les orientations de ces deux institutions de Bretton Woods.

L’administration amĂ©ricaine a pris la parole plusieurs fois lors de ces rencontres pour accuser la Chine de prĂ©dation, de manipulation et d’opacitĂ©. Allant jusqu’à demander l’arrĂȘt des aides aux pays aidĂ©s par la Chine. La Tunisie fait partie de ces pays, mĂȘme si la liste des pays ciblĂ©s circule dans les couloirs, sans qu’on ait une copie crĂ©dible des pays que l’administration Trump veut punir pour leurs liens et coopĂ©ration avec la Chine. La Tunisie doit faire attention Ă  ces risques de «punition» et incertitudes liĂ©es.

En revanche, il y au moins cinq participants qui viennent de Tunis, et reprĂ©sentant des institutions internationales de financement de l’aide au dĂ©veloppement prĂ©sentes Ă  Tunis.

Les travaux ont été marqués par un chambardement des agendas et des concepts clefs en vogue durant les derniÚres années au sein du FMI et de la BM.

Toutes les activitĂ©s, les financements, les projets portant sur les changements climatiques, le genre, l’inclusion et les Ă©nergies renouvelables, ont Ă©tĂ© retirĂ©s sans mĂ©nagement et sans explication.

Deux constats sont marquants. Un : le FMI et la BM ne sont ni neutres, ni objectifs de maniĂšre absolue. Ils ne sont que des instruments de politique et des leviers de gouvernance pour des intĂ©rĂȘts dominants. Dans une logique du plus fort
 Deux: ceux et celles endoctrinĂ©s jusqu’à l’os par les procĂ©dures et les apparences de rigueur dans ces institutions doivent se remettre en question. Ils doivent aller au-dela des apparences par un sens critique, qui manque souvent chez les experts et fonctionnaires de ces institutions créées en 1944, pour reproduire la loi du plus fort. A bon entendeur salut


Équilibrage requis en urgence

La Tunisie a besoin de ses enfants, tous ses enfants pour la dĂ©fendre, en se mettant de son cĂŽtĂ©, sans ĂȘtre aliĂ©nĂ©s par des biais, pressions ou encore conflit d’intĂ©rĂȘt.

Les Ă©lites doivent rester vigilantes face aux dĂ©rives du FMI, dĂ©sormais sous l’emprise d’un pouvoir hĂ©gĂ©monique erratique
vous devinez lequel!

Je quitte ce matin Washington DC, avec un sentiment de satisfaction, ayant analysĂ© et transmis au moins 10 chroniques sur les mutations du FMI, sous l’emprise de Trump, et les risques que cela gĂ©nĂšre pour l’économie mondiale, et notamment pour les pays lilliputiens, comme la Tunisie.

Un travail est à faire au sein du gouvernement tunisien, pour atténuer les incertitudes émanant de Washington, la Maison blanche, le FMI, la BM, mais pas seulement.

La Tunisie doit probablement revisiter les droits de douane avec les Etats-Unis, de façon à exporter plus, mais pourquoi pas importer plus avec des droits de douane moins élevés pour les technologies américaines, voitures, équipements, innovations à la fine pointe du savoir.

L’hĂ©gĂ©monie française en Tunisie doit ĂȘtre revue aussi, pour (pourquoi pas) mieux Ă©quilibrer et mieux diversifier les importations et aller vers plus d’ouverture sur les États-Unis, surtout que le dollar est en baisse, et il baissera encore.

La Tunisie peut gagner de la diversification de ses partenaires et secteurs d’exportation. On peut exporter plus que l’huile d’olive et des dattes aux États-Unis.

On se doit de jouer le jeu, de maniĂšre flexible, intelligente et anticipative.

Le gouvernement doit agir de maniĂšre proactive, plutĂŽt que rĂ©active. Et cela peut Ă©viter au pays plein de mĂ©saventures, misĂšres et incertitudes avec l’oncle Sam.

* Economiste universitaire, Canada.

 Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T.

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Vient de paraütre | ‘‘Poùtes tunisiens’’ de Tahar Bekri

Le poĂšte Tahar Bekri, qui anime depuis des annĂ©es la rubrique ‘‘PoĂšme du dimanche’’ sur Kapitalis, vient de publier aux Ă©ditions Nehed une anthologie intitulĂ©e ‘‘PoĂštes tunisiens’’.

Ce choix de poĂštes tunisiens, traduits de l’arabe, voudrait porter Ă  la connaissance du public de langue française des voix aussi riches que diffĂ©rentes, de Aboulkacem Chebbi Ă  Ahmed Sghaier Ouled Ahmed, en passant par Mnaouer Smadah, Ahmed Laghmani, JĂąafar Majed, Noureddine Sammoud, Habib Zanned, Jamila Mejri, Moncef Louhaibi et autres Mohamed El-Ghozzi, pour n’en citer que quelques uns, qui participent au paysage littĂ©raire national ou du monde arabe et qui mĂ©ritent de trouver leur place au sein de la poĂ©sie mondiale.

Tous les courants se retrouvent dans ce choix, sans exclusivitĂ© ni prĂ©tention exhaustive. L’ambition de l’auteur Ă©tant de rapprocher les deux expressions poĂ©tiques existant en Tunisie, au-delĂ  de la question de la langue.      

L’ouvrage se trouve au Stand 1612 de la Foire du livre de Tunis ouverte le 25 avril au Palais des Expositions du Kram, et se poursuivra jusqu’au 4 mai prochain.  

I. B.

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Jica | 50 ans au cƓur de la coopĂ©ration entre le Japon et la Tunisie

À l’occasion du 50e anniversaire de l’implantation de l’Agence japonaise de coopĂ©ration internationale (Jica) en Tunisie, une brochure commĂ©morative vient d’ĂȘtre publiĂ©e. Elle retrace un demi-siĂšcle de collaboration fructueuse, marquĂ©e par de nombreuses rĂ©alisations dans des secteurs Ă©conomiques prioritaires, tels que l’eau, le dĂ©veloppement rural, l’énergie et l’industrie. (Ph. Le Pont de Rades, symbole de la coopĂ©ration tuniso-japonaise).

Cette publication met en lumiĂšre les chiffres clĂ©s de cette coopĂ©ration durant les 50 derniĂšres annĂ©es. Ainsi, le montant global des prĂȘts en yen a atteint les 353,177 milliards de yen, soit 7,318 milliards de dinars et le montant des dons et coopĂ©ration technique les 38,43 milliards de yen, soit 796 millions de dinars. 

En outre, cette coopĂ©ration s’est Ă©galement appuyĂ©e sur les Ă©changes professionnels et humains. 532 volontaires japonais sont venus en Tunisie, 759 experts ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s et 1 824 cadres et Ă©tudiants tunisiens ont Ă©tĂ© formĂ©s au japon.

En termes d’impact sur le terrain, la Jica a contribuĂ© Ă  la construction de 134 kilomĂštres d’autoroutes, 790 MW de puissance Ă©lectrique, reprĂ©sentant plus de 10% de l’électricitĂ© produite en Tunisie.

Dans le secteur agricole les projets rĂ©alisĂ©s ont permis Ă  plus de 10 millions de personnes d’accĂ©der Ă  l’eau potable. En outre, 42 000 exploitations agricoles ont pu avoir accĂšs Ă  l’eau d’irrigation, totalisant plus de 68 500 hectares de zones irriguĂ©es. 

Le Pont de Rades, symbole phare de la coopération tuniso-japonaise, a contribué à fluidifier le trafic entre la banlieue nord et la banlieue sud de la Capitale, enregistrant environ 30 000 passages par jour.

DerriĂšre chaque chiffre, se cache aussi une histoire humaine. Depuis le dĂ©but de son engagement, la Jica a toujours accordĂ© une importance particuliĂšre non seulement au transfert des technologies, mais aussi Ă  l’établissement de relations de confiance et Ă  l’apprentissage mutuel entre les peuples tunisiens et japonais. La brochure prĂ©sente les tĂ©moignages des volontaires de la Jica ainsi que leurs homologues tunisiens, les chefs de projet et d’autres parties prenantes. Elle donne un aperçu des efforts impressionnants dĂ©ployĂ©s et des Ă©changes trĂšs fructueux entre les volontaires japonais et les partenaires tunisiens au cours des 50 derniĂšres annĂ©es.

Consulter la version numérique de la brochure sur ce lien.

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En Syrie, les Druzes brouillent les cartes pour se protéger!

Être une minoritĂ© au Moyen-Orient et assurer sa pĂ©rennitĂ©, voilĂ  une Ă©quation des plus difficiles. Cette rĂ©gion du monde toujours agitĂ©e et en proie aux bouleversements gĂ©opolitiques n’est pas le meilleur endroit pour que les minoritĂ©s vivent paisiblement et sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©es. Elles payent souvent le prix des vicissitudes de l’Histoire. Toutefois, les Druzes connus pour leur rĂ©silience, leur instinct de survie et dotĂ©s d’une intelligence de situation rare ont toujours su s’adapter. Aujourd’hui, en Syrie, ils font face Ă  un pouvoir islamiste dont ils se mĂ©fient beaucoup. Ils ne l’ont pas dĂ©finitivement rejetĂ© mais leur soutien tarde Ă  venir. Ils entretiennent Ă©galement un rapport ambigu avec IsraĂ«l qui ne laisse personne indiffĂ©rent. (Ph. Les Druzes, une minoritĂ© active, entre loyautĂ© et mĂ©fiance).

Imed Bahri

Le magazine The Economist a publiĂ© une enquĂȘte sur les Druzes de Syrie et leur rapport avec le nouveau rĂ©gime de Damas, en mettant l’accent d’emblĂ©e sur le fait que les Druzes sont certes une minoritĂ© mais ils ont une influence dans la rĂ©gion du Levant qui dĂ©passe leur taille. 

«Si le paysage de basalte noir ne donne pas une idée directe du caractÚre unique de Soueïda (fief des Druzes en Syrie, Ndlr), les drapeaux colorés de la communauté qui flottent partout la donnent», constate le magazine britannique.

La spĂ©cificitĂ© de la communautĂ© ne se limite pas au paysage, elle s’étend Ă  ses caractĂ©ristiques. Et The Economist rappelle que les Druzes se sont toujours distinguĂ©s par leur ouverture et leur pragmatisme en politique. Ils ont tendance Ă  collaborer avec les pouvoirs en place ce qui leur confĂšre une influence disproportionnĂ©e par rapport Ă  leur nombre.

Un pied dans chaque camp

Dans la rĂ©gion de GalilĂ©e, les soldats druzes combattent aux cĂŽtĂ©s de l’armĂ©e israĂ©lienne dans la guerre contre Gaza et ou celle du sud du Liban.

En mĂȘme temps, les principales factions politiques druzes libanaises ont soutenu le Hezbollah dans sa confrontation avec l’État hĂ©breu.

En Syrie, les officiers druzes faisaient partie de l’État policier sous Hafez Al-Assad puis sous son fils Bachar.

Au cours des premiĂšres annĂ©es de la guerre civile syrienne, les groupes armĂ©es druzes ont soutenu le rĂ©gime. À mesure que leur emprise s’affaiblissait, ils ont changĂ© de position et des manifestations ont Ă©clatĂ© Ă  SoueĂŻda.

Aujourd’hui, les Druzes de Syrie, qui vivent le long des frontiĂšres avec IsraĂ«l et la Jordanie, se retrouvent pris entre un gouvernement Ă  tendance islamiste dont ils se mĂ©fient et l’agression croissante d’IsraĂ«l contre la Syrie.

The Economist explique que les Druzes demeurent prudents Ă  cause d’un massacre commis en 2015 par Jabhat al-Nosra, une branche d’Al-QaĂŻda devenue par la suite Hay’at Tahrir al-Sham, le groupe djihadiste dirigĂ© par Ahmed Al-Charaa. Ce massacre a coĂ»tĂ© la vie Ă  20 Druzes. Dans une interview accordĂ©e Ă  Al Jazeera datant de la mĂȘme Ă©poque, Al-Charaa a dĂ©clarĂ© que les Druzes devraient se convertir Ă  l’islam. Ils n’ont oubliĂ© ni le massacre ni cette phrase. C’est de lĂ  que vient la dĂ©fiance vis-Ă -vis du nouvel homme fort de la Syrie. 

Leurs chefs religieux, en l’occurrence trois cheikhs de SoueĂŻda, ont rejetĂ© la dĂ©claration constitutionnelle dĂ©voilĂ©e par Al-Charaa le mois dernier, la jugeant trop islamiste et non reprĂ©sentative. En mars, l’un des trois, le cheikh Hikmat al-Hajari, a qualifiĂ© l’administration d’Al-Charaa de «gouvernement extrĂ©miste dans tous les sens du terme».

Pendant ce temps, IsraĂ«l surveille la minoritĂ© druze. Le mois dernier, des dizaines de villageois druzes ont traversĂ© la frontiĂšre depuis la Syrie vers les hauteurs du Golan occupĂ©es par IsraĂ«l, sous la supervision de l’armĂ©e israĂ©lienne, pour visiter un cĂ©lĂšbre sanctuaire druze, avec l’autorisation et la protection de l’armĂ©e israĂ©lienne. En fĂ©vrier, lorsque des combats ont Ă©clatĂ© entre les milices druzes et les forces gouvernementales Ă  Jaramana, une banlieue Ă  majoritĂ© druze de Damas, le ministre israĂ©lien de la DĂ©fense IsraĂ«l Katz a menacĂ© d’intervenir. Il a Ă©galement laissĂ© entendre qu’il pourrait autoriser les Druzes syriens Ă  entrer sur le plateau du Golan occupĂ© par IsraĂ«l pour travailler.

D’autre part, le Conseil militaire de SoueĂŻda a fait preuve de pragmatisme, son chef Tariq al-Shoufi dĂ©clarant qu’il ne s’opposait pas au soutien israĂ©lien. Il a ajoutĂ© que les combattants druzes, sceptiques Ă  l’égard des nouveaux dirigeants syriens, se prĂ©parent et organisent leurs rangs en prĂ©vision de toute confrontation avec eux. 

Une lourde tutelle israélienne

Toutefois, un homme d’affaires druze a averti qu’IsraĂ«l se tromperait s’il interprĂ©tait le manque de confiance dans le nouveau pouvoir d’Al-Charaa comme un soutien druze Ă  l’occupation israĂ©lienne ou Ă  une intervention militaire en Syrie.

Également, certaines milices druzes ont exprimĂ© leur volontĂ© de rejoindre l’armĂ©e syrienne. Le magazine affirme que les cheikhs influents de Soueida ont une vision claire d’IsraĂ«l. «IsraĂ«l veut montrer que nous sommes sous sa protection», explique cheĂŻkh Youssef Al-Jarbou, l’un des trois principaux chefs spirituels de la communautĂ© avant d’ajouter: «Ils veulent nous dĂ©pouiller de notre identitĂ©. Nous n’avons jamais acceptĂ© la tutelle de qui que ce soit sur nous. Nous sommes fidĂšles au pays dans lequel nous vivons».

Walid Joumblatt, principal leader druze au Liban dont le pĂšre a Ă©tĂ© assassinĂ© par la famille Assad, a averti que le rapprochement avec IsraĂ«l entraĂźnerait un dĂ©sastre pour les Druzes de Syrie. Cependant, son avis ne fait pas l’unanimitĂ©. L’ancien ministre de l’Environnement libanais Wiam Wahhab, issu de la communautĂ©, considĂšre que les Druzes syriens luttent pour leur survie et n’ont aucune leçon Ă  recevoir. 

Il faut rappeler que Joumblatt s’est prĂ©cipitĂ© pour soutenir Al-Charaa aprĂšs la chute de Damas et est allĂ© le rencontrer dĂšs ses premiĂšres semaines au pouvoir. Il avait dĂ©clarĂ©: «Ceux qui soutiennent IsraĂ«l vont Ă  contre-courant de l’histoire. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous aliĂ©ner les musulmans».

Joumblatt, aussi influent soit-il au Liban, n’a pas pu inflĂ©chir la position de ses coreligionnaires syriens qui, avant la cause palestinienne, semblent aujourd’hui prioriser leur propre sĂ©curitĂ© et la pĂ©rennitĂ© de leur communautĂ© afin d’éviter le sort macabre subi par les Alaouites sur la cĂŽte syrienne.

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‘‘Le pain des Français’’ ou la mĂ©moire des humiliĂ©s

Il y a des douleurs que l’on n’oublie jamais, non parce qu’elles furent spectaculaires, mais parce qu’elles furent subtiles, insidieuses, logĂ©es dans l’ordinaire. ‘‘Le pain des Français’’ de Xavier Le Clerc est paru le 3 avril 2025, dans la prestigieuse collection Blanche des Éditions Gallimard. Ce n’est pas un cri. C’est un soupir contenu, un murmure qui traverse les gĂ©nĂ©rations. Un roman sans emphase, mais chargĂ© d’une gravitĂ© bouleversante.

Djamal Guettala

Tout commence par une phrase, vomie au seuil d’une boulangerie : «Ici on ne vend pas le pain des Français aux bougnoules.» Le dĂ©cor est posĂ©. La France, avec ses vitrines bien garnies et ses sourires polis, mais aussi son exclusion humiliante, son mĂ©pris tranquille, sa violence feutrĂ©e. Un pĂšre kabyle, silencieux. Un enfant qui regarde, qui absorbe. Le pain, ici, devient bien plus qu’un aliment : il devient frontiĂšre, appartenance, hĂ©ritage refusĂ©.

Xavier Le Clerc revient sur cette scĂšne fondatrice avec une pudeur bouleversante. Il n’y a pas de grand discours, pas d’appel Ă  la repentance. Seulement des phrases sobres, des images simples, et une conscience aiguĂ« : celle d’avoir grandi dans l’ombre d’un pĂšre digne, mais mutilĂ© par l’Histoire, rongĂ© par les compromis, les silences, l’effacement.

L’exil du pùre, l’errance du fils

Et puis il y a Zohra. Zohra, crĂąne sans visage, exhumĂ©e du sous-sol du musĂ©e de l’Homme, cette petite fille kabyle dont la prĂ©sence spectrale traverse le livre comme un reproche muet. En lui donnant un nom, une voix, une histoire, Le Clerc renverse le regard : ce ne sont plus les vainqueurs qui racontent, mais les effacĂ©s. Ce geste, littĂ©raire autant que politique, est d’une audace contenue. Il ne s’agit pas de réécrire l’Histoire, mais de refuser l’oubli. De dire : «elle a existé». Et, Ă  travers elle, des milliers d’autres.

Le style de Le Clerc est Ă  la hauteur de son propos : net, Ă©purĂ©, sans pathos. Il Ă©crit comme on dĂ©terre une mĂ©moire : avec soin, avec respect. Il n’impose rien. Il propose. Il suggĂšre. L’émotion naĂźt dans l’interstice, dans le non-dit, dans le regard d’un pĂšre, dans le silence d’un musĂ©e.

On sort de ce livre avec un poids sur la poitrine. Mais aussi avec une Ă©trange forme d’apaisement. Parce qu’en Ă©crivant cette filiation douloureuse, en retraçant l’exil du pĂšre et l’errance du fils, Le Clerc transforme la honte en rĂ©cit, et le rĂ©cit en rĂ©sistance.

‘‘Le pain des Français’’ n’est pas un rĂšglement de comptes. C’est une offrande. Une main tendue Ă  ceux qui, comme lui, ont grandi Ă  la lisiĂšre. À ceux qui n’ont jamais su s’ils avaient le droit d’entrer. Et peut-ĂȘtre qu’un jour, dans une boulangerie de France, le pain sera Ă  tout le monde.

De la Kabylie Ă  la Normandie

NĂ© Hamid AĂŻt-Taleb dans un petit hameau de Kabylie en 1979, membre d’une famille de neuf enfants, Xavier Le Clerc grandit en Normandie et est diplĂŽmĂ© de la Sorbonne en sciences humaines et en littĂ©rature gĂ©nĂ©rale et comparĂ©e. Il vit depuis vingt ans entre Londres, Milan et Paris oĂč il est cadre supĂ©rieur dans l’industrie du luxe ayant dirigĂ© successivement le recrutement et la stratĂ©gie Ressources Humaines et Talent de Burberry, Gucci, LVMH et l’agence internationale Asting & Associates. Il a publiĂ© plusieurs romans : ‘‘De grĂące’’ , JC LattĂšs (2008), ‘‘Cent vingt francs’’ , Gallimard (2021) et ‘‘Un homme sans titre’’ , Gallimard (2022).

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Tunisie | AI appelle à la «libération immédiate et sans condition» de Ahmed Souab

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent libĂ©rer immĂ©diatement et sans condition de l’avocat Ahmed Souab et abandonner toutes les charges retenues contre lui, car elles dĂ©coulent uniquement de l’exercice de son droit Ă  la libertĂ© d’expression et de ses obligations professionnelles d’avocat, a dĂ©clarĂ© Amnesty International dans le communiquĂ© traduit ci-dessous publiĂ©e vendredi 25 avril 2025.

Avocat et ancien juge, Ahmed Souab a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 21 avril 2025 par la brigade antiterroriste suite Ă  des propos critiquant le procĂšs pour «complot» lors d’une confĂ©rence de presse donnĂ©e par des avocats devant le tribunal.

Le 19 avril, un tribunal tunisien a condamnĂ© 37 personnes, dont d’éminentes figures de l’opposition, des avocats et des dĂ©fenseurs des droits humains, Ă  des peines de prison allant de quatre Ă  74 ans Ă  l’issue d’un procĂšs truquĂ©. Amnesty International demande l’annulation du verdict et l’abandon des charges retenues contre les 40 accusĂ©s.

«La dĂ©tention arbitraire d’Ahmed Souab constitue un acte flagrant de reprĂ©sailles pour sa condamnation des failles du procĂšs pour “conspiration”. Elle marque Ă©galement une nouvelle escalade effrayante dans l’offensive des autoritĂ©s tunisiennes contre la justice et tĂ©moigne de leur dĂ©termination Ă  rĂ©duire au silence ceux qui osent dĂ©noncer les politiques rĂ©pressives des autoritĂ©s», a dĂ©clarĂ© Sara Hashash, directrice rĂ©gionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord Ă  Amnesty International. Et d’ajouter : «Comme d’autres avocats, il est pris pour cible uniquement parce qu’il exerce son droit Ă  la libertĂ© d’expression et reprĂ©sente ses clients. Il doit ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement et sans condition.»

De nombreuses violations de procédure

Souab, qui reprĂ©sente deux des accusĂ©s dans l’affaire de complot, Ghazi Chaouachi et Ridha Belhadj, avait dĂ©noncĂ© le procĂšs comme une «farce» et soulignĂ© de nombreuses violations de procĂ©dure et accusations infondĂ©es. Ses propos, au cours desquels il a utilisĂ© une figure de style concernant les pressions exercĂ©es sur le juge prĂ©sident, ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment sortis de leur contexte sur les rĂ©seaux sociaux pro-gouvernementaux, ce qui a suscitĂ© des appels Ă  son arrestation sur la base de fausses accusations de menaces Ă  l’encontre du juge.

Quelques heures aprĂšs son arrestation, le parquet a annoncĂ© que Souab Ă©tait inculpĂ© en vertu de la lĂ©gislation antiterroriste, notamment d’accusations absurdes de «crĂ©ation d’une organisation terroriste», de «soutien Ă  des crimes terroristes» et de «menace de commettre des crimes terroristes», ainsi que de «diffusion de fausses nouvelles», conformĂ©ment au dĂ©cret-loi n° 54. AprĂšs son arrestation, il a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue et s’est vu refuser l’accĂšs Ă  sa famille et Ă  ses avocats pendant 48 heures.

Le 23 avril, le juge d’instruction de la chambre judiciaire antiterroriste a convoquĂ© Souab Ă  une audience, mais a imposĂ© des restrictions arbitraires Ă  sa reprĂ©sentation lĂ©gale, limitant la prĂ©sence de son Ă©quipe de dĂ©fense Ă  quatre avocats, malgrĂ© la prĂ©sence de dizaines d’entre eux. L’équipe juridique de Souab a boycottĂ© l’enquĂȘte en signe de protestation, mais le juge a ordonnĂ© sa dĂ©tention provisoire pour six mois et Souab a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la prison de Mornaguia Ă  Tunis. Une nouvelle audience avec le juge Ă©tait prĂ©vue le lundi 28 avril.

Le procĂšs pour «conspiration» a Ă©tĂ© entachĂ© de violations flagrantes du droit Ă  un procĂšs Ă©quitable. Les avocats ont soulignĂ© que certains accusĂ©s n’avaient mĂȘme jamais Ă©tĂ© officiellement informĂ©s de l’acte d’accusation les visant.

La premiĂšre audience, le 4 mars, s’est dĂ©roulĂ©e sans la prĂ©sence des accusĂ©s, le tribunal ayant vaguement Ă©voquĂ© un «danger rĂ©el» et insistĂ© pour une participation en ligne depuis la prison, une dĂ©cision vivement contestĂ©e par les dĂ©tenus et leurs avocats. Lors de la deuxiĂšme audience, le 18 avril, les observateurs de la sociĂ©tĂ© civile, des ambassades, des ONG internationales et des mĂ©dias indĂ©pendants ont Ă©tĂ© exclus de l’audience, un seul membre de la famille de chaque accusĂ© ayant Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  y assister.

La troisiĂšme et derniĂšre audience, le 18 avril, a durĂ© moins d’une minute, sans possibilitĂ© d’audition des accusĂ©s, sans dĂ©clarations des avocats de la dĂ©fense ni contre-interrogatoire. Fait inĂ©dit, le juge a radiĂ© trois accusĂ©s de la liste des accusĂ©s dans cette affaire et a reportĂ© leurs procĂšs.

Parmi les personnes condamnĂ©es Ă  des peines exorbitantes figurent l’homme d’affaires Kamel Letaief (74 ans), les opposants Noureddine Bhiri (43 ans), Khayam Turki (38 ans), Jawher Ben Mbarek, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi et Chaima Issa (tous 18 ans), Abdelhamid Jelassi, Sahbi Atig, Said Ferjani (tous 13 ans), ainsi que des dĂ©fenseurs des droits humains tels que Bochra Bel Haj Hmida (43 ans) et Ayachi Hammami (8 ans).

«Le caractĂšre grotesque de ce procĂšs, illustrĂ© par le non-respect de la prĂ©somption d’innocence, l’absence de l’accusĂ©, l’exclusion des observateurs et le dĂ©ni de toute possibilitĂ© rĂ©elle de dĂ©fense, illustre un mĂ©pris flagrant des droits humains, notamment du droit Ă  un procĂšs Ă©quitable que la Tunisie est tenue de respecter», a dĂ©clarĂ© Sara Hashash.

Amnesty International a recensĂ© une tendance inquiĂ©tante Ă  cibler les avocats reprĂ©sentant des membres de groupes d’opposition politique, des militants et des dĂ©fenseurs des droits humains en Tunisie, notamment ceux impliquĂ©s dans la dĂ©fense des dĂ©tenus accusĂ©s de complot.

Atteinte Ă  l’indĂ©pendance de la profession juridique

Fait inquiĂ©tant, le prĂ©sident KaĂŻs Saied lui-mĂȘme a semblĂ© interfĂ©rer dans le processus judiciaire, dĂ©clarant publiquement en fĂ©vrier 2023 que l’histoire avait prouvĂ© la culpabilitĂ© des dĂ©tenus devant les tribunaux et mettant en garde contre toute tentative de les disculper. De telles dĂ©clarations portent atteinte Ă  l’indĂ©pendance de la justice et ont un impact direct sur le travail des avocats de la dĂ©fense.

«L’atteinte Ă  l’indĂ©pendance de la profession juridique et le ciblage des avocats qui reprĂ©sentent des victimes de violations des droits humains constituent une nouvelle atteinte grave au droit Ă  la dĂ©fense et aux autres garanties d’un procĂšs Ă©quitable en Tunisie», a dĂ©clarĂ© Sara Hashash. Qui ajoute : «Les professionnels du droit devraient pouvoir exercer leurs fonctions et s’exprimer librement, sans intimidation, harcĂšlement ni crainte de reprĂ©sailles.»

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent mettre fin au harcĂšlement et Ă  l’intimidation des avocats et veiller Ă  ce qu’ils puissent exercer leurs fonctions professionnelles sans crainte de reprĂ©sailles, conformĂ©ment aux normes internationales, notamment aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs au rĂŽle du barreau.

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent mettre fin au harcĂšlement et Ă  l’intimidation des avocats et veiller Ă  ce qu’ils puissent exercer leur profession sans crainte de reprĂ©sailles, conformĂ©ment aux normes internationales, notamment aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs au rĂŽle du barreau.

Les autoritĂ©s doivent Ă©galement annuler les condamnations et peines injustes prononcĂ©es dans l’affaire de «complot» et cesser les poursuites Ă  motivation politique contre les critiques, les opposants politiques et les dĂ©fenseurs des droits humains.

Communiqué.

Texte original en anglais.  

* Le titre et les intertitres sont de la rédaction.

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La France attachée à «une justice indépendante en Tunisie»

InterrogĂ© avant-hier, mercredi 23 avril 2025, sur les peines prononcĂ©es dans l’affaire de «complot contre la sĂ»retĂ© de l’État» en Tunisie, le porte-parole du Quai d’Orsay a fait part de l’inquiĂ©tude de la France.

«Nous avons pris connaissance avec prĂ©occupation des lourdes condamnations prononcĂ©es en premiĂšre instance Ă  l’encontre de nombreuses personnes accusĂ©es de ‘‘complot contre la sĂ»retĂ© de l’État’’, dont plusieurs ressortissants français, Ă  l’issue de l’audience du 18 avril. Nous regrettons que les conditions d’un procĂšs Ă©quitable n’aient pas Ă©tĂ© respectĂ©es», lit-on dans le communiquĂ© du Quai d’Orsay.

«Plusieurs diplomates français, europĂ©ens et affinitaires se sont rendus au Tribunal de premiĂšre instance de Tunis Ă  l’occasion des trois audiences afin de marquer l’attention avec laquelle nous suivons ce dossier, dans le respect de la souverainetĂ© tunisienne. Les diplomates et journalistes n’ont toutefois pas Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  suivre celle du 18 avril», a indiquĂ© le porte-parole, ajoutant que «la France est attachĂ©e, en Tunisie comme partout dans le monde, au droit Ă  un procĂšs Ă©quitable, Ă  une justice indĂ©pendante et aux libertĂ©s d’association, d’expression et de rĂ©union. L’État de droit est partout la garantie du dĂ©veloppement d’une dĂ©mocratie stable et prospĂšre.»

La France est le premier pays Ă  s’exprimer sur le procĂšs et ses dĂ©clarations interviennent dans un contexte de critiques croissantes de la part des groupes de dĂ©fense des droits de l’homme Ă  l’encontre du gouvernement du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed accusĂ© de rĂ©primer toute dissidence.

L’opposition tunisienne soutient que le procĂšs avait Ă©tĂ© fabriquĂ© de toutes piĂšces et visait Ă  faire taire les voix critiques ; Ă  rĂ©primer la dissidence pacifique et Ă  consolider le rĂ©gime autoritaire.

I. B.

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Carthage et Rome, une saga toujours recommencée

Les deux journĂ©es d’étude consacrĂ©es au 60e anniversaire de la premiĂšre mission archĂ©ologique italo-tunisienne, organisĂ©e les 23 et 24 avril 2025 au MusĂ©e du Bardo en collaboration avec l’Institut national du patrimoine (INP), ont Ă©tĂ© un moment de confrontation  d’idĂ©es et d’expĂ©riences.

Commentant l’évĂ©nement, l’ambassadeur italien Alessandro Prunas a dĂ©clarĂ© que «l’Italie est fiĂšre d’ĂȘtre le premier partenaire archĂ©ologique de la Tunisie», et d’ajouter : «Ensemble, nous avons construit un modĂšle de coopĂ©ration basĂ© sur l’échange de compĂ©tences et l’enrichissement mutuel, au nom de la rigueur scientifique, de l’innovation et de la promotion du dĂ©veloppement local».

Les deux journĂ©es d’études ont permis aux directeurs des missions de fouilles conjointes de prĂ©senter, Ă  titre d’information, les travaux rĂ©alisĂ©s jusqu’à prĂ©sent sur d’importants sites archĂ©ologiques Ă  travers le pays, ainsi que les projets en cours.

La directrice de l’Agence italienne de coopĂ©ration au dĂ©veloppement (AICS) Ă  Tunis, Annamaria Meligrana, a soulignĂ©, de son cĂŽtĂ©, l’importance de lier l’échange de compĂ©tences en matiĂšre de restauration et de conservation du patrimoine Ă  la dynamique du dĂ©veloppement local durable, ajoutant que cet Ă©vĂ©nement a contribuĂ© Ă  renforcer le dialogue entre les institutions tunisiennes et italiennes, Ă  jeter les bases de futures collaborations et Ă  rĂ©affirmer le rĂŽle clĂ© de la culture comme vecteur de cohĂ©sion et de dĂ©veloppement socio-Ă©conomique.

Tarek Baccouche, directeur gĂ©nĂ©ral de l’INP a parlĂ© d’une coopĂ©ration trĂšs active dans le domaine de la recherche archĂ©ologique qui est hĂ©ritiĂšre d’une longue et riche tradition dans ce domaine, revenant sur le passĂ© glorieux Carthage et Rome qui «ont Ă©tĂ© pendant de longues pĂ©riodes, le centre du monde et son pĂŽle d’attraction».

Revenant sur l’histoire de ce partenariat, Baccouche a fait savoir qu’une Ă©quipe conjointe relevant de l’Institut national d’archĂ©ologie et d’arts de Tunis, ancĂȘtre de l’INP, et du Centro di Studi per la CiviltĂ  Fenicia e Punica, a menĂ©, de 1965 Ă  1966, les premiĂšre fouilles archĂ©ologiques au Cap Bon dans la citĂ© punique de Kerkouane, classĂ©e au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1986. Ces fouilles ont Ă©tĂ© conduites par d’éminents chercheurs et savants, Ă©lĂšves de Sabatino Moscati, fondateur des Etudes PhĂ©niciennes, Ă  l’instar de Piero Bartoloni, Enrico Acquaro, Ferrucia Barreca, Antonia Ciasca, Mohamed Hassine Fantar et Fethi Chelbi.

Aujourd’hui, l’INP est «partenaire de projets de coopĂ©ration transfrontaliĂšre avec l’Italie voisine, Ă  travers un programme qui vise Ă  renforcer la coopĂ©ration entre les rives de la MĂ©diterranĂ©e et Ă  soutenir des projets porteurs de dĂ©veloppement durable pour principal objectif le soutien Ă  l’éducation, la recherche le dĂ©veloppement technologique et l’innovation», a-t-il ajoutĂ©.

«Ce que nous cĂ©lĂ©brons aujourd’hui va bien au-delĂ  d’un simple anniversaire. C’est la mise en lumiĂšre d’un chemin commun, qui relie passĂ©, prĂ©sent et avenir et qui repose sur des valeurs solides : le respect mutuel, la confiance, le partage des savoirs et la volontĂ© de valoriser un hĂ©ritage qui reflĂšte la profondeur des liens entre nos deux pays». Et d’ajouter : «Aujourd’hui, avec quatorze missions actives, l’Italie est fiĂšre d’ĂȘtre le premier partenaire archĂ©ologique de la Tunisie».

Le partenariat entre les deux pays s’illustre notamment Ă  travers les accords de coopĂ©ration signĂ©s avec des institutions italiennes de premier plan, telles que le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e, l’Institut Central pour la Restauration (ICR), l’Institut Central pour l’ArchĂ©ologie, ainsi qu’avec de grandes universitĂ©s italiennes pour ne citer que celles de Bologne et La Sapienza de Rome.

Ce partenariat qualifiĂ© d’«exemplaire et pĂ©renne», s’est aussi traduit Ă  travers des expositions organisĂ©es dans les deux pays, telles «Les PhĂ©niciens» (Palazzo Grassi Ă  Venise, 1988), «Hannibal Ă  Carthage» (MusĂ©e du Bardo, 2016), «Rome Universalis. L’empire et la dynastie venue d’Afrique» (ColisĂ©e de Rome, 2018-2019) ou encore «Carthage, le mythe immortel» (ColisĂ©e de Rome, 2019-2020).

La salle du Petit Palais au MusĂ©e du Bardo accueillera, du 25 avril au 25 juillet 2025, l’exposition «Daccourdou. Aspects et formes de la prĂ©sence culturelle italienne en Tunisie. Un rĂ©cit photographique polysĂ©mique». Le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e de Rome accueillera, pour sa part, «La Magna Mater de Zama Ă  Rome», du 5 juin au 5 novembre 2025. Cette exposition itinĂ©rante sera compose d’objets archĂ©ologiques mis Ă  jour sur le site de Zama Regia, dans le gouvernorat de Siliana, lors de fouilles rĂ©alisĂ©es sur des Ă©tapes Ă  partir 1996.

Les missions archĂ©ologiques conjointes tuniso-italiennes sont largement actives dans des sites emblĂ©matiques comme Carthage (Tunis), Kerkouane (Cap Bon), Thuburbo-Majus (Zaghouan). Thignica, Althiburos, Numluli et Uchi, font l’objet de travaux de recherche, d’études et de publications scientifiques et acadĂ©miques.

I. B.

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Ahmed Souab Ă©crit de sa prison | «J’ai Ă©tĂ©, je suis et je resterai une voix libre»

Nous reproduisons ci-dessous la lettre en date du 24 avril 2025, envoyĂ©e de l’intĂ©rieur de la prison de Mornaguia, par Me Ahmed Souab et diffusĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux par l’un de ses avocats Me Sami Ben Ghazi.

«Ces mots que j’écris ne visent ni Ă  susciter de la sympathie, ni Ă  fuir mes responsabilitĂ©s, ni Ă  justifier une parole. Ceux qui me connaissent savent combien j’ai toujours Ă©tĂ© ferme dans mes positions et rĂ©solu dans mon attachement aux valeurs auxquelles j’ai consacrĂ© ma vie — et dont je paie aujourd’hui le prix par la perte de ma libertĂ©.

Je dĂ©crivais, en connaissance de cause, l’état de la justice et les dĂ©rives qui l’ont affectĂ©e. Mais jamais je n’aurais imaginĂ© que des appareils d’un État puissent se mettre en branle sous l’effet d’une campagne de diabolisation et de calomnie menĂ©e par une bande Ă  peine capable d’aligner deux phrases, incapable de distinguer entre les outils de la rhĂ©torique et ceux du labour, et qui ne sait faire la diffĂ©rence entre un discours descriptif direct et un discours recourant Ă  la mĂ©taphore, Ă  l’antithĂšse, Ă  la suggestion ou Ă  l’ironie


Le pouvoir, qui s’est arrogĂ© la libertĂ© d’agir Ă  sa guise sur tout, va-t-il aussi s’arroger le droit de choisir Ă  notre place nos convictions, nos positions civilisationnelles, intellectuelles et politiques? A-t-il aussi le pouvoir de dĂ©signer ses terroristes Ă  sa convenance?

Celui qui ne veut pas comprendre ne sera jamais convaincu, mĂȘme par l’évidence. Celui qui veut exclure trouvera toujours des prĂ©textes. Et celui qui est incapable de rĂ©pondre par l’argument ne lui reste que l’attaque contre son auteur.

J’ai Ă©tĂ©, je suis et je resterai une voix libre, porteuse d’une opinion que j’exprime avec courage et responsabilitĂ©. On ne m’a jamais connu pour avoir appelĂ© Ă  la violence, ni pour l’avoir justifiĂ©e ou encouragĂ©e.

Toute ma gratitude Ă  ceux qui ont dit une parole de vĂ©ritĂ© Ă  mon sujet, et qui ont dĂ©noncĂ© l’injustice et la diffamation dont j’ai Ă©tĂ© victime.

Merci aux dizaines d’avocats courageux qui ont assistĂ© Ă  l’audience de mercredi et ont insistĂ© sur le respect des droits de la dĂ©fense. Merci Ă  la section de Tunis de l’Ordre des avocats, merci Ă  la grande organisation de Hached, l’Union gĂ©nĂ©rale tunisienne du travail, merci aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile et Ă  ce qu’il reste des fragments d’une presse libre. Merci aux supporters du club du cƓur, le Stade Tunisien.

Vive la Tunisie».

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BientĂŽt, la 3e guerre mondiale ou quand l’Histoire se rĂ©pĂšte

La rĂ©flexion Ă  laquelle se livre l’auteur de cet article, Ă©conomiste de formation, n’est malheureusement pas le fruit d’un pessimisme excessif, ni d’une imagination dĂ©bordante, ni de la recherche du «buzz» mĂ©diatique, mais dĂ©coule bien d’une analyse objective de la situation gĂ©opolitique du monde actuel qui fait froid dans le dos. A lire et mĂ©diter.

Dr Sadok Zerelli *

Ma formation d’économiste ne me prĂ©dispose certainement pas Ă  ĂȘtre particuliĂšrement pessimiste ou superstitieux ou Ă  Ă©crire des scenarios de films catastrophes.

En effet, mon mĂ©tier d’économiste que j’exerce depuis plus de quarante ans Ă  l’échelon national et international consiste en gros Ă  analyser la situation Ă©conomique d’un pays donnĂ© sur la base de donnĂ©es statistiques et de chiffres rĂ©els, Ă  en faire le diagnostic et Ă  Ă©laborer des prĂ©visions Ă  plus ou moins long terme et des recommandations basĂ©es sur des lois et des thĂ©ories Ă©conomiques dĂ©veloppĂ©es par un grand nombre d’économistes, dont certains ont obtenu le prix Nobel pour leurs travaux de recherche dans ces domaines.

En consĂ©quence, je peux affirmer sans gros risque de me tromper que s’il y a une profession qui permet et oblige mĂȘme d’avoir les pieds bien sur terre, c’est bien celle d’économiste, d’autant plus que toutes les thĂ©ories Ă©conomiques sont basĂ©es sur l’existence d’un «homo-economicus», un ĂȘtre imaginaire parfaitement rationnel et informĂ© qui n’a ni Ă©tat d’ñmes ni sentiments.

Dans ce sens, la rĂ©flexion Ă  laquelle je me livre dans cet article en tant qu’économiste n’est malheureusement pas le fruit d’une imagination dĂ©bordante, ni pour la recherche du «buzz» mĂ©diatique, mais dĂ©coule bien d’une analyse objective de la situation gĂ©opolitique du monde actuel et des lois Ă©conomiques.

Epuisement des ressources naturelles 

Le premier risque d’une troisiĂšme guerre mondiale Ă   plus ou moins brĂšve Ă©chĂ©ance est constituĂ© par l’accroissement de plus en plus rapide de la population vivant sur terre (8 milliards en 2024, contre 2,5 seulement en 1950, soit plus 5,5 milliards de personnes en moins de 75 ans, et une prĂ©vision de 9,7 milliards d’habitants en 2050), face Ă  l’épuisement des ressources naturelles vitales telles que l’eau potable, les terres arables, les Ă©nergies fossiles et la dĂ©gradation de l’écosystĂšme.

Ce risque pourrait, s’il n’est pas gĂ©rĂ© avec prudence, conduire Ă  un effondrement Ă©conomique et social global.

L’épuisement des ressources pourrait alimenter des conflits gĂ©opolitiques intenses, des migrations massives et des pĂ©nuries alimentaires, menaçant ainsi la stabilitĂ© de la civilisation humaine.

Ce risque est aggravĂ© par la dĂ©gradation des tensions gĂ©opolitiques croissantes, le nationalisme, et l’effondrement des systĂšmes dĂ©mocratiques dans certaines rĂ©gions du monde.  

L’Histoire est un Ă©ternel recommencement

D’une maniĂšre Ă©trange et inquiĂ©tante, la guerre commerciale lancĂ©e par Trump le 2 avril 2025 par son annonce d’une augmentation brutale et excessive des droits de douane sur tous les pays partenaires commerciaux des Etats-Unis, prĂ©sente des similitudes frappantes avec la dynamique Ă©conomique et politique qui mena Ă  l’une des guerres les plus destructrices de l’Histoire.

En effet, lorsqu’on rĂ©flĂ©chit sur les risques de guerre liĂ©s aux crises Ă©conomiques, on ne peut ignorer l’exemple tragique de la Seconde Guerre mondiale, dont les racines remontent Ă  la Crise de 1929. Cette crise mondiale, provoquĂ©e par l’effondrement du marchĂ© financier de Wall Street, a plongĂ© le monde dans une rĂ©cession Ă©conomique dĂ©vastatrice, crĂ©ant un terreau fertile pour les idĂ©ologies extrĂ©mistes et la prise du pouvoir par Hitler en 1933 et le dĂ©clenchement de la deuxiĂšme guerre mondiale qui s’en est suivi en 1939.

A ce sujet un bref rappel historique s’impose : la crise de 1929, aussi appelĂ©e la «Grande DĂ©pression», a frappĂ© l’économie mondiale de plein fouet, exacerbant les inĂ©galitĂ©s et menaçant la stabilitĂ© des nations. À la suite de l’effondrement de la Bourse de New York, les pays industrialisĂ©s se sont retrouvĂ©s en proie Ă  une rĂ©cession mondiale. Les consĂ©quences immĂ©diates furent dĂ©sastreuses : chĂŽmage massif, famine et pauvretĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Mais plus encore, la Crise de 1929 a montrĂ© les failles d’un systĂšme Ă©conomique interconnectĂ©. 

En rĂ©ponse Ă  la crise, les États-Unis ont dĂ©cidĂ© d’imposer en 1930 le Tarif Smoot-Hawley, un droit de douane Ă©levĂ© (40%) sur de nombreux produits Ă©trangers. Ce geste, censĂ© protĂ©ger les producteurs amĂ©ricains, a conduit Ă  une rĂ©action en chaĂźne. Les pays europĂ©ens, dĂ©jĂ  fragilisĂ©s, ont rĂ©pliquĂ© par des mesures protectionnistes, menant Ă  une guerre commerciale mondiale qui a profondĂ©ment fragmentĂ© les relations internationales et intensifiĂ© les tensions politiques.

Bien que les contextes Ă©conomiques et politiques soient diffĂ©rents, les effets des mesures protectionnistes prises par Trump risquent d’ĂȘtre similaires en termes d’isolement Ă©conomique, de repli sur soi et la rupture des chaĂźnes d’approvisionnement mondiales, engendrant une rĂ©cession Ă©conomique et une inflation mondiales.

Tout comme les annĂ©es 1930, le monde en 2025 est dĂ©jĂ  fragile. La montĂ©e des nationalismes dans de nombreux pays, (Hongrie, Italie, Allemagne, France, Autriche, Danemark etc.), accouplĂ©e Ă  des tensions gĂ©opolitiques de plus en plus exacerbĂ©es par la guerre en Ukraine, en particulier entre la Chine et la Russie d’un cĂŽtĂ© et l’Occident avec les Etats-Unis en tĂȘte de l’autre, alimentent un climat propice Ă  l’escalade.

Les parallĂšles entre la crise de 1929 et la guerre commerciale de 2025 dĂ©clenchĂ©e par Trump rappellent une vĂ©ritĂ© souvent oubliĂ©e : «l’économie n’est pas un jeu Ă  somme nulle». Un choix Ă©conomique basĂ© uniquement sur des considĂ©rations nationales peut dĂ©truire la stabilitĂ© mondiale et prĂ©cipiter les pays dans une troisiĂšme guerre mondiale, qui risque d’ĂȘtre fatale pour toute l’humanitĂ©, compte tenu des armes de destruction massives, nuclĂ©aires et autres, dont disposent les principaux belligĂ©rants.

Les modùles d’estimation du risque d’une 3e guerre mondiale

Il existe plusieurs modĂšles et cadres d’analyse dĂ©veloppĂ©s par des experts de tout bord pour Ă©valuer le risque d’une guerre nuclĂ©aire ou mondiale. Bien que ce ne soient pas des modĂšles prĂ©dictifs prĂ©cis Ă  100% (heureusement pour nous tous), ils combinent des facteurs politiques, militaires, technologiques et humains pour estimer les probabilitĂ©s d’escalade.

Les plus connus et les plus pertinents sont :

ModĂšle d’escalade en Ă©chelons (« Escalation Ladder« ):

DĂ©veloppĂ© pendant la Guerre froide, ce modĂšle (notamment par Herman Kahn) imagine une «échelle en 44 niveaux» allant de la paix complĂšte Ă  la guerre nuclĂ©aire totale. On Ă©value oĂč on se situe sur cette Ă©chelle, et si les acteurs montent ou descendent dans l’échelle.

Exemple d’échelons :  

– tensions diplomatiques;  

– menaces verbales;  

– frappes conventionnelles localisĂ©es;  

– usage tactique du nuclĂ©aire;  

– guerre nuclĂ©aire globale.

ModĂšle de la « Spirale de conflit Â» :

Ce modĂšle montre comment chaque action offensive ou dĂ©fensive est perçue comme une menace par l’autre camp, ce qui pousse Ă  surenchĂ©rir. TrĂšs utile pour comprendre les «logiques d’escalade incontrĂŽlĂ©e».

Bulletin of the Atomic Scientists Doomsday Clock:

C’est un modĂšle symbolique, mais influent «et trĂšs inquiĂ©tant. Il mesure la «proximitĂ© de la fin du monde» en minutes avant minuit. En 2024, il a Ă©tĂ© placĂ© Ă  «90 secondes avant minuit» le plus proche jamais atteint. Il intĂšgre les risques de guerre nuclĂ©aire, changement climatique, IA non contrĂŽlĂ©e, etc.

Le scénario cauchemar

Dans ce scĂ©nario cauchemar qui s’impose Ă  moi et que je suis le premier Ă  souhaiter qu’’il ne se produira pas, du moins de mon vivant (aprĂšs moi le dĂ©luge!), tout ne dĂ©marre pas par un tir de missile, mais par une sĂ©rie de choix Ă©conomiques et politiques, tels que ceux adoptĂ©s par les Etats-Unis sous la prĂ©sidence de Trump, premiĂšre puissance Ă©conomique et militaire du monde, qui sapent la confiance entre blocs, brisent les coopĂ©rations, et crĂ©ent un monde plus instable, isolĂ© et explosif.

Ce scĂ©nario cauchemar se dĂ©roulera en plusieurs actes :

Acte 1 : La Chute de l’Économie et l’Explosion des Tensions : l’introduction des droits de douane en janvier 2025 par l’administration Trump affecte rapidement les marchĂ©s mondiaux.

La Chine réplique par des mesures similaires et intensifie ses sanctions sur des produits américains.

L’Union EuropĂ©enne, se sentant menacĂ©e, rĂ©pond Ă©galement par des mesures tarifaires contre les États-Unis. L’équilibre commercial mondial se rompt, les importations et exportations s’effondrent, entraĂźnant un chĂŽmage massif et une inflation galopante dans tous les pays du monde, y compris aux Etats-Unis.

Les pays en dĂ©veloppement, tels que la Tunisie, dĂ©jĂ  fragilisĂ©s par la leurs propres crises Ă©conomiques et politiques, se retrouvent dans une position prĂ©caire, avec des Ă©conomies qui s’effondrent sous les chocs extĂ©rieurs, les fluctuations des devises, et la rĂ©duction des flux commerciaux avec leurs partenaires commerciaux victimes eux-mĂȘmes de la stagflation.

Les gouvernements, incapables de maintenir l’ordre Ă©conomique, commencent Ă  s’effondrer, et de nombreuses manifestations Ă©clatent dans les grandes villes comme Paris, New York, Londres, Tokyo etc. Les citoyens rĂ©clament la fin des politiques commerciales destructrices, mais les dirigeants des grandes puissances restent intransigeants.

Acte 2 : L’Escalade Militaire : en mars 2026, une confrontation navale Ă©clate dans la mer de Chine mĂ©ridionale entre un porte-avions amĂ©ricain et des forces chinoises, faisant plusieurs victimes des deux cĂŽtĂ©s. Bien que cet incident ait pu ĂȘtre Ă©vitĂ©, la tension dĂ©jĂ  prĂ©sente entre les grandes puissances a rendu la situation incontrĂŽlable. Les alliĂ©s de la Chine, notamment la Russie et l’Iran, soutiennent PĂ©kin en imposant leurs propres sanctions Ă©conomiques contre les États-Unis, et les affrontements militaires se multiplient dans plusieurs rĂ©gions du globe, dont l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient. Les États-Unis, quant Ă  eux, se sentent de plus en plus isolĂ©s et rĂ©pondent par une augmentation de leurs dĂ©penses militaires, envoyant des troupes dans des bases stratĂ©giques en Europe et en Asie-Pacifique pour soutenir leurs alliĂ©s. 

L’Otan, dĂ©jĂ  fragilisĂ©e par des divisions internes, commence Ă  se scinder. Certains membres europĂ©ens, comme la Pologne et les États baltes; poussent pour un rapprochement avec les États-Unis, tandis que d’autres, notamment la France et l’Allemagne, cherchent Ă  nĂ©gocier une paix avec la Russie et la Chine, invoquant le danger d’une guerre nuclĂ©aire. Mais les tensions sont telles qu’une rupture dĂ©finitive semble inĂ©vitable.

Acte 3 : La PremiĂšre Bataille NuclĂ©aire: en janvier 2027, aprĂšs plusieurs mois de frictions militaires sur plusieurs fronts, la situation atteint son point de rupture. Les États-Unis et la Chine entrent en conflit ouvert aprĂšs que l’ArmĂ©e populaire de libĂ©ration chinoise lance une frappe de reprĂ©sailles contre une base amĂ©ricaine dans le Pacifique, tuant des centaines de soldats. La guerre Ă©clate officiellement, et des attaques nuclĂ©aires tactiques sont lancĂ©es en Asie et sur le territoire europĂ©en.

Bien que les premiĂšres frappes soient limitĂ©es Ă  des cibles militaires spĂ©cifiques, la situation dĂ©gĂ©nĂšre rapidement. Les Etats-Unis, soutenus par des alliĂ©s comme IsraĂ«l et le Japon, rĂ©pondent en lançant une contre-attaque nuclĂ©aire, visant des installations stratĂ©giques en Chine, en Iran et en Russie. C’est l’effet domino. Les grandes puissances, voyant leurs armĂ©es et leurs infrastructures attaquĂ©es, dĂ©clarent la guerre totale.

Acte 4 : Le Monde en Ruines : en 2028, la guerre mondiale atteint son paroxysme. L’Europe est ravagĂ©e par des frappes nuclĂ©aires sur Paris, Berlin et Moscou. Les grandes villes deviennent des zones de guerre, envahies par des rĂ©fugiĂ©s fuyant les radiations et la famine. Les États-Unis subissent Ă©galement des frappes sur leurs grandes villes cĂŽtiĂšres, et la Chine est plongĂ©e dans une crise humanitaire majeure aprĂšs la destruction de ses centres industriels. Des alliances nouvelles se forment entre les pays les plus puissants, mais le cloisonnement Ă©conomique et le repli sur soi rendent toute forme de coopĂ©ration difficile. La guerre nuclĂ©aire, bien que limitĂ©e Ă  des frappes ciblĂ©es, engendre une dĂ©vastation mondiale. La production alimentaire s’effondre, les ressources deviennent rares, et des millions de personnes succombent aux radiations et Ă  la famine.

– Acte 5 : L’Émergence d’un Nouveau Monde : la fin de la guerre n’arrive qu’en 2030, aprĂšs que les grandes puissances nuclĂ©aires se retrouvent Ă©puisĂ©es par les destructions. Le monde est devenu une terre de ruines, avec des rĂ©gimes autoritaires qui tentent de prendre le contrĂŽle de ce qui reste des ressources. De nouveaux leaders Ă©mergent, cherchant Ă  redĂ©finir l’ordre mondial. Cependant, les cicatrices laissĂ©es par la guerre sont profondes, et la reconstruction semble une tĂąche insurmontable. La majoritĂ© des pays sont dĂ©sormais sous le contrĂŽle de milices locales, et les institutions internationales, comme l’Onu, ont complĂštement disparu.

Conclusion : Quand l’économie devient une arme

L’histoire de «la guerre Ă©conomique» qui risque Ă  mon sens de dĂ©vaster le monde montre combien une dĂ©tĂ©rioration des relations Ă©conomiques mondiales peut mener Ă  une dĂ©stabilisation totale. Le risque n’est pas seulement issu d’une sĂ©rie d’erreurs Ă©conomiques, mais aussi d’une incomprĂ©hension tragique de la part de ce prĂ©disent aventurier Donald Trump des consĂ©quences d’un protectionnisme exacerbĂ© au nom du slogan «America First»

Tel que je le vois avec le maximum de réalisme et sans excÚs de pessimisme, le scénario qui risque de conduire à une troisiÚme guerre mondiale ne sera pas une simple issue de conflits militaires, mais une réaction en chaßne économique alimentée par des politiques protectionnistes et une crise économique mondiale.

Tout comme la Crise de 1929 a conduit Ă  des tensions Ă©conomiques mondiales, qui ont jetĂ© les bases de la Seconde Guerre mondiale, la guerre commerciale dĂ©clenchĂ©e par Trump risque de servir de catalyseur pour un conflit d’une ampleur mondiale.

Ce scénario tragique nous enseigne que, dans un monde de plus en plus interconnecté, les décisions économiques peuvent avoir des répercussions géopolitiques catastrophiques hors contrÎle.

Il ne reste plus qu’à espĂ©rer que mes apprĂ©hensions et prĂ©visions s’avĂšreront  complĂštement fausses et non fondĂ©es, ce que je suis le premier Ă  espĂ©rer.

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Comar Assurances, leader digital avec sa plateforme en ligne Comar Plus

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Cinq dĂ©cennies d’expĂ©rience

FondĂ©e en 1969, Comar Assurances est l’un des piliers du secteur de l’assurance en Tunisie, reconnu pour son engagement envers l’excellence et la satisfaction client. 

Forte de plus de cinq dĂ©cennies d’expĂ©rience, la compagnie s’est imposĂ©e comme un partenaire de confiance pour des milliers de clients Ă  travers le pays en plaçant l’innovation, la qualitĂ© de service et la satisfaction client au cƓur de sa stratĂ©gie.

Communiqué.

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In Memoriam | Tahar Sioud, un pionnier de la diplomatie Ă©conomique en Tunisie  

C’est avec stupeur et une infinie tristesse que j’apprends le dĂ©cĂšs de Tahar Sioud (1937-2025), mon grand ami, que j’ai connu quand il Ă©tait ambassadeur Ă  Bruxelles et j’y Ă©tais journaliste accrĂ©ditĂ©. Je suis tĂ©moin direct de l’essentiel de sa carriĂšre en tant que reprĂ©sentant permanent de la Tunisie auprĂšs de l’Union europĂ©enne (UE) et nĂ©gociateur de tous les accords depuis celui de 1969, le premier, jusqu’aux plus rĂ©cents.

Fathi Bchir *

Le dĂ©funt a marquĂ© de son passage Ă  Bruxelles les relations entre l’UE et la Tunisie. Il Ă©tait apprĂ©ciĂ© aussi bien Ă  Tunis qu’à la Commission et au Parlement europĂ©ens. Il Ă©tait rĂ©putĂ© au sein du corps diplomatique arabe pour la qualitĂ© de ses relations avec les partenaires europĂ©ens.
Redoutable négociateur au talent reconnu et pour la délicatesse de son caractÚre.

Sioud a  dĂ©fendu pied-Ă -pied et grand acharnement les intĂ©rĂȘts de la Tunisie dans les nĂ©gociations directes obtenant – un de ses hauts faits d’armes – un rĂ©gime particulier d’accĂšs au marchĂ© europĂ©en de l’huile d’olive tunisienne et pour la promotion internationale de notre produit national. Il a Ă©tĂ© aussi l’artisan du rĂ©gime spĂ©cial de nos exportations textile et habillement.

Il Ă©tait trĂšs apprĂ©ciĂ© Ă  Bruxelles car il avait une excellente connaissance du fonctionnement complexe de la mĂ©canique europĂ©enne. Il a Ă©tĂ© aussi un grand maĂźtre d’Ɠuvre dans les nĂ©gociations arabes avec l’UE, et grand dĂ©fenseur de la cause palestinienne et proche des reprĂ©sentants de l’OLP auprĂšs de l’UE, qui le consultaient et recherchaient son contact
Il a Ă©tĂ© aussi ambassadeur auprĂšs des pays du Benelux (Bruxelles, La Haye et Luxembourg et Danemark). Comme aux Émirats Arabes.

Il passait pour le pionnier de la diplomatie Ă©conomique tunisienne. Et a toujours entretenu une relation particuliĂšre avec les membres de l’ambassade dont la plupart se revendiquent encore comme ses fils spirituels.

Sioud a été aussi vice-gouverneur de la Banque centrale et des billets de la monnaie nationale portent encore sa signature.

Il a été enfin ministre du Commerce et, bien sûr, il consacra une part de sa carriÚre au sport en tant que président de la Fédération tunisienne de football (FTF), un sport dont il était grand amateur.

Un grand homme vient ainsi de nous quitter au terme d’une grande carriĂšre et d’une vie personnelle riches. Paix Ă  son Ăąme. Adieu Tahar, Excellence. ll n’y eut pas homme plus excellent que lui de tous ceux qui se sont succĂ©dĂ© Ă  Bruxelles. Mes condolĂ©ances Ă  son Ă©pouse et Ă  ses enfants comme Ă  tous ses hĂ©ritiers professionnels.

* Ancien journaliste basé à Bruxelles.

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Pourquoi tout cet acharnement sur Habib Kazdaghli ?

Une Ă©niĂšme  campagne haineuse et diffamatoire ainsi qu’un nouveau lynchage mĂ©diatique ciblent  aujourd’hui Habib Kazdaghli, dont le soutien Ă  la cause palestinienne a Ă©tĂ© constant. La raison invoquĂ©e est la sempiternelle accusation fallacieuse de normalisation acadĂ©mique avec les universitĂ©s israĂ©liennes. Cerise sur le gĂąteau, les dĂ©tracteurs n’hĂ©sitent pas Ă  porter cette fois-ci la mĂȘme accusation contre le laboratoire «RĂ©gions et ressources patrimoniales en Tunisie» Ă  laquelle s’ajoute une nouvelle accusation de normalisation avec l’Etat d’IsraĂ«l contre l’ancien doyen de la FacultĂ© des lettres, des arts et des humanitĂ©s (FLAHM) de Manouba. (Ph. De droite Ă  gauche, Habib Kazdaghli et Habib Mellakh, et Ă  l’extrĂȘme gauche, l’ambassaddeur de Palestine Ă  la Flahm en 2002).

Habib Mellakh *

Habib Kazdaghli est loin d’ĂȘtre un normalisateur. Il ne cesse depuis un demi-siĂšcle de participer Ă  toutes les actions de soutien au peuple palestinien. Il a publiquement condamnĂ© avec la plus grande vigueur le gĂ©nocide perpĂ©trĂ© par l’entitĂ© sioniste Ă  Gaza. Je peux tĂ©moigner en ma qualitĂ© d’ancien coordinateur gĂ©nĂ©ral de la FGESRS et de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du syndicat de base de la FLAHM pendant une vingtaine d’annĂ©es qu’il a toujours participĂ© aux nombreuses actions et manifestations de soutien Ă  la cause palestinienne organisĂ©es aussi bien Ă  l’échelle nationale que locale comme le montre le reportage photographique rĂ©alisĂ© sur  la cĂ©rĂ©monie organisĂ©e Ă  la FLAHM, le 13 avril 2002, Ă  la suite de l’agression israĂ©lienne contre la Cisjordanie, pour remettre Ă  l’ambassadeur de Palestine les mĂ©dicaments et les Ă©quipement hospitaliers achetĂ©s par le biais des dons faits par toutes les composantes de la facultĂ© grĂące la forte mobilisation de l’administration de l’institution, du syndicat de base des enseignants, du syndicat des fonctionnaires et des ouvriers ainsi que  du bureau fĂ©dĂ©ral de l’Uget.

Hichem Skik, Mohamed Jaoua, Raja Ben Slama, Khaled Chahed, Salah Manai, Taoufik Karkar, Gleyia Ksira, Najet Limam Tnani, Ahmed Boukhari Chetoui, moi-mĂȘme et des dizaines de militants politiques et associatifs, nous  le  savons pertinemment et avons  dĂ©noncĂ©, dans des articles, statuts ou commentaires publiĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux ou dans des journaux Ă©lectroniques, les campagnes mensongĂšres qui ont visĂ© Habib Kazdaghli. Nous ne l’aurions pas fait et nous ne nous serions pas gĂȘnĂ©s de le condamner si ces participations Ă  des colloques internationaux avaient Ă©veillĂ© le moindre soupçon de normalisation.

Que cache le grand acharnement des calomniateurs ?

Dans un article que jai publiĂ© il y a deux ans Ă  l’occasion d’une autre campagne fallacieuse, menĂ©e Ă  la suite de la participation de Habib Kazdaghli et de quelques historiens tunisiens Ă  un colloque organisĂ© Ă  Paris par la SociĂ©tĂ© d’histoire des Juifs de Tunisie et qui lui a valu, le 12 avril 2023, le retrait par le conseil scientifique de la FLAHM de la proposition d’octroi de l’émĂ©ritat que le mĂȘme conseil avait soumise Ă  l’autoritĂ© de tutelle, j’ai expliquĂ© les raisons de tant d’acharnement aprĂšs avoir montrĂ© que la prĂ©sence dans des colloques internationaux auxquels participent aussi des universitaires israĂ©liens ne pouvait nullement ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une «normalisation acadĂ©mique».

La prĂ©sence d’un chercheur tunisien Ă  une rencontre scientifique internationale n’est-elle pas comparable Ă  la participation des reprĂ©sentants de la Tunisie aux travaux de l’Onu, de l’Unesco, de la Banque mondiale ou de toute autre organisation internationale oĂč siĂšgent Ă©galement des reprĂ©sentants israĂ©liens? Les dĂ©tracteurs du doyen ne devraient-ils pas, suivant leur logique, dĂ©noncer cette prĂ©sence dans les institutions internationales comme une normalisation avec l’Etat israĂ©lien et considĂ©rer l’Etat tunisien comme le plus grand normalisateur? Pourquoi s’en prendre au seul Kazdaghli?

Les dĂ©tracteurs savent pourtant que des scientifiques tunisiens de tous bords (mĂ©decins, mathĂ©maticiens, juristes, chercheurs en biologie et en pharmacie, etc.) sont constamment prĂ©sents dans des rencontres scientifiques de haut niveau oĂč ils prĂ©sentent leurs travaux en prĂ©sence d’universitaires israĂ©liens. Cet acte rĂ©vĂšle Ă  quel point le sujet du colloque parisien et les centres d’intĂ©rĂȘt de la SociĂ©tĂ© d’Histoire des juifs de Tunisie sont des questions trĂšs sensibles aux yeux des calomniateurs.

Habib Kazdaghli n’est pas en rĂ©alitĂ© pris Ă  partie parce qu’il cĂŽtoie dans un colloque des universitaires israĂ©liens mais parce qu’il a osĂ© choisir dans son parcours de chercheur un sujet tabou : l’histoire de la minoritĂ© juive de Tunisie. Sous couvert d’un engagement sans limite en faveur de la cause palestinienne et d’un refus catĂ©gorique de la normalisation dans l’espoir de rehausser leur image de marque de partisans  irrĂ©ductibles de cette cause, ces dĂ©tracteurs cachent leur dĂ©ni de l’histoire d’une Tunisie plurielle oĂč la communautĂ© juive a jouĂ© au fil des siĂšcles un rĂŽle important.

Bien que la minoritĂ© hĂ©braĂŻque ait Ă©tĂ© soustraite au rĂ©gime juridique de la dhimma grĂące au Pacte fondamental, les Juifs ont souvent Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s par la majoritĂ© musulmane comme des citoyens de seconde zone. Cette idĂ©e a Ă©tĂ© intĂ©riorisĂ©e par les dĂ©tracteurs. Le conflit israĂ©lo-palestinien a accentuĂ© ce rejet en favorisant l’amalgame entre juif et sioniste et en enracinant l’idĂ©e que le juif est un sioniste en puissance. Pour la faire valoir, ils avancent l’émigration de nombreux Juifs tunisiens en IsraĂ«l. Ces jusqu’au-boutistes voient, de ce fait, l’intĂ©rĂȘt pour la minoritĂ© juive comme le signe d’une volontĂ© de normalisation.

Lors d’un hommage Ă  Paul Sebag, pourtant antisioniste notoire, rendu Ă  la FLAHM en mars 2006, un groupe d’étudiants, composĂ© d’extrĂ©mistes de tous bords, a tentĂ© d’empĂȘcher le dĂ©roulement de la cĂ©rĂ©monie en scandant des slogans de soutien Ă  la cause palestinienne ainsi que des slogans antisionistes, judĂ©ophobes et d’autres hostiles Ă  la normalisation. L’un des meneurs, Ă  qui l’on a fait valoir que Paul Sebag Ă©tait communiste et que la tentative de saboter la cĂ©rĂ©monie n’était pas, par consĂ©quent fondĂ©e, a rĂ©torquĂ© «communiste, certes, mais juif».

Ces calomniateurs, qui s’arrogent le droit de dĂ©finir Ă  leur grĂ© la normalisation acadĂ©mique, mesurent-ils Ă  leur juste valeur les graves consĂ©quences pour le dĂ©veloppement de la recherche scientifique d’un boycott de ces rencontres scientifiques internationales d’envergure  auxquelles participent continuellement des universitaires israĂ©liens et au boycottage desquelles le comitĂ© tunisien de BDS considĂšre n’appelle pas. 

Est-il raisonnable de boycotter ces rencontres oĂč nos scientifiques et nos jeunes chercheurs ont l’opportunitĂ© de prĂ©senter leurs travaux et de les faire valoir auprĂšs de la communautĂ© scientifique internationale?

Pourquoi harceler le seul Kazdaghli alors que 8 tunisiens, 4 enseignants-chercheurs et 4 doctorants, qui font, Ă  l’occasion de ce colloque de grande envergure, leur baptĂȘme de feu dans le domaine de la recherche, y participent? Ses dĂ©tracteurs lui en veulent parce que les valeurs qu’il incarne les dĂ©rangent. Homme de gauche et dĂ©mocrate, ouvert aux autres cultures et civilisations, soucieux  de revisiter l’histoire de la Tunisie en mettant en valeur l’apport des minoritĂ©s, il est aux antipodes de ce qu’ils reprĂ©sentent; le monolithisme politique et une vision passĂ©iste, figĂ©e et sclĂ©rosĂ©e de l’identitĂ© tunisienne excluant les minoritĂ©s.

L’accusation mensongĂšre de normalisation a Ă©tĂ© instrumentalisĂ©e Ă  de nombreuses reprises Ă  des fins Ă©lectorales. Les campagnes mensongĂšres recommencent de plus belle Ă  chaque enjeu Ă©lectoral  dans l’espoir faire perdre Ă  l’ancien doyen les Ă©lections auxquelles il participe.

Les calomniateurs persistent et signent

Cette nouvelle chasse aux sorciĂšres intervient Ă  la suite du soutien de Habib Kazdaghli Ă  15 historiens tunisiens accusĂ©s de normalisation acadĂ©mique avec l’ennemi sioniste parce qu’ils ont acceptĂ© de participer, Ă  Doha, Ă  un colloque international sur l’écriture de l’histoire en Tunisie : de leur point de vue, l’Etat du Qatar ainsi que la revue qui organise le colloque ont normalisĂ© avec l’ennemi sioniste. Elle se produit Ă©galement Ă  un moment oĂč de nombreux historiens de la FLAHM ont proposĂ© Ă  la facultĂ© de rendre hommage Ă  l’ancien Doyen pour l’ensemble de sa carriĂšre et pour les services rendus Ă  l’institution. Ripostant Ă  ces deux Ă©vĂ©nements, les Ă©tudiants de l’Uget n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  envahir la salle Hassen Hosni Abdelwaheb et Ă  commettre un acte de vandalisme en dĂ©chirant son  portrait accrochĂ© au mur de la salle Ă  cĂŽtĂ© des portraits de tous les anciens doyens.

Le communiquĂ© du conseil scientifique publiĂ© Ă  la suite de «la sĂ©ance urgente et extraordinaire» tenue le 15 avril dernier, sous la pression des Ă©tudiants en grĂšve, entĂ©rine l’accusation de normalisation, nie en consĂ©quence toute intention de rendre hommage Ă  un doyen normalisateur et exprime «son appui inconditionnel aux luttes lĂ©gitimes des Ă©tudiants contre la normalisation».

Fossoyeur des libertĂ©s acadĂ©miques lors de la rĂ©union du 12 avril 2023 au cours de laquelle il a renoncĂ© Ă  la proposition d’émĂ©ritat soumise Ă  l’autoritĂ© de tutelle pour couronner le parcours acadĂ©mique de l’ancien doyen, ledit conseil scientifique rĂ©cidive, presque jour pour jour, deux annĂ©es  plus tard.

* Universitaire.

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Euro NCAP | Le Jaecco J7 SHS obtient la note de sécurité 5 étoiles

La qualitĂ© mondiale brille : le Jaecoo J7 SHS a obtenu d’excellents rĂ©sultats aux tests du Programme europĂ©en d’évaluation des vĂ©hicules neufs (Euro NCAP). Avec des scores supĂ©rieurs Ă  80% dans toutes les catĂ©gories, il a obtenu la note mondiale de sĂ©curitĂ© 5 Ă©toiles.

Parmi les modĂšles Omoda et Jaecoo, l’Omoda C5 a obtenu jusqu’à prĂ©sent cinq Ă©toiles aux tests Euro NCAP, ANCAP et Asean NCAP. L’Omoda E5 a Ă©galement obtenu cinq Ă©toiles aux tests Euro NCAP et ANCAP. Avec la note cinq Ă©toiles obtenue par le Jaecoo J7 SHS Ă  l’Euro NCAP, la sĂ©curitĂ© cinq Ă©toiles de toute la gamme de la marque est largement reconnue mondialement.

Le 9 avril courant, l’Euro NCAP a publiĂ© ses derniĂšres notes de sĂ©curitĂ©. Le Jaecoo J7 SHS d’Omoda&Jaecoo a rĂ©alisĂ© des performances exceptionnelles, obtenant la prestigieuse note mondiale de cinq Ă©toiles avec des scores supĂ©rieurs Ă  80% dans toutes les catĂ©gories de test. Cette performance met en lumiĂšre sa conception de sĂ©curitĂ© exceptionnelle et ses technologies de sĂ©curitĂ© avancĂ©es, dĂ©montrant ainsi les solides capacitĂ©s de sĂ©curitĂ© du modĂšle.

Auparavant, l’Omoda C5, premier vĂ©hicule Ă  carburant de la marque Ă  avoir Ă©tĂ© mondialement reconnu, avait obtenu successivement cinq Ă©toiles aux tests de sĂ©curitĂ© internationaux, notamment aux tests Euro NCAP, ANCAP et Asean NCAP.

L’Omoda E5, vĂ©hicule Ă  Ă©nergie nouvelle, a Ă©galement rĂ©alisĂ© d’excellents rĂ©sultats et obtenu cinq Ă©toiles aux tests Euro NCAP et ANCAP.

Cette fois, le Jaecoo J7 SHS a obtenu la note de sécurité la plus élevée. Fort de ses précédents succÚs, il témoigne de la qualité et des normes de sécurité mondiales de tous les modÚles Omoda&Jaecoo, qui ont obtenu cinq étoiles.

Nouvelle référence en matiÚre de sécurité des déplacements

Lors des tests Euro NCAP, le Jaecoo J7 SHS a obtenu un score de 81% aux tests de protection des occupants adultes et de 80% aux tests de protection des enfants, de protection des usagers vulnĂ©rables de la route (piĂ©tons) et de systĂšmes d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ©. Tous ses rĂ©sultats ont largement dĂ©passĂ© la norme cinq Ă©toiles et il a finalement obtenu la note cinq Ă©toiles Euro NCAP avec succĂšs. Cela illustre parfaitement les normes internationales de la marque et la qualitĂ© de fabrication de ses produits.

L’obtention de la note exceptionnelle de 5 Ă©toiles Euro NCAP par le J7 SHS tĂ©moigne de la qualitĂ© exceptionnelle de sa technologie Super Hybride.

Premier modĂšle d’Omoda&Jaecoo Ă©quipĂ© d’un systĂšme super hybride rĂ©volutionnaire Ă  l’échelle mondiale, le J7 SHS offre des performances de pointe, une autonomie ultra-longue, une consommation de carburant ultra-faible et une autonomie 100 % Ă©lectrique exceptionnelle. Il s’inscrit non seulement dans la dynamique de conduite des voitures de performance, mais garantit Ă©galement une stabilitĂ© Ă  toute Ă©preuve sur toutes les routes grĂące Ă  sa transmission hybride dĂ©diĂ©e (DHT) intelligente, gage de sĂ©curitĂ©.

Le moteur hybride dĂ©diĂ© (DHE) 1.5TGDI de cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration affiche un rendement thermique de pointe de 44,5%, associĂ© Ă  un systĂšme intelligent de gestion de l’énergie qui allie accĂ©lĂ©rations puissantes et consommation de carburant ultra-faible.

Son systÚme de batterie, leader du secteur, offre non seulement une autonomie 100% électrique étendue, mais garantit également une sécurité électrique complÚte avec une plage de fonctionnement ultra-large de -35 °C à 60 °C.

Répondant aux normes de sécurité les plus strictes, le J7 SHS illustre parfaitement la fusion entre sécurité de pointe et technologie hybride de pointe, créant un avantage concurrentiel inégalé.

Fort de son leadership global en matiÚre de technologie Super Hybrid, le J7 SHS redéfinit les normes de sécurité pour la nouvelle Úre énergétique.

Leadership technologique et sécurité 5 étoiles pour toute la gamme

Omoda&Jaecco est nĂ© pour les vĂ©hicules Ă  Ă©nergie nouvelle. Avec une gamme de produits dynamique couvrant les motorisations thermiques, Ă©lectriques et hybrides, la marque met en avant sa remarquable force et sa vision d’avenir.

VĂ©hicule hybride, le Jaecoo J7 SHS est Ă©quipĂ© de technologies Ă©nergĂ©tiques rĂ©volutionnaires de pointe. Lors des tests d’endurance, il affiche les meilleures performances de sa catĂ©gorie, la meilleure autonomie, la plus faible consommation de carburant en charge continue et la plus longue autonomie en Ă©lectricitĂ© pure de sa catĂ©gorie. Il offre la meilleure solution de vĂ©hicules Ă  Ă©nergie nouvelle au monde aux utilisateurs du monde entier, mettant en avant ses capacitĂ©s exceptionnelles.

Depuis dĂ©but 2025, le J7 SHS a participĂ© Ă  des marathons mondiaux de super hybrides dans plus de 10 pays et rĂ©gions d’Asie, d’Europe, d’Afrique et des AmĂ©riques.

Lors des essais Super Hybrid Marathons Ă  Singapour, en Malaisie et en ThaĂŻlande, le J7 SHS a atteint une autonomie exceptionnelle de 1 427,5 km, tout en maintenant une consommation de carburant ultra-faible en charge continue (CS) de seulement 3,5 L/100 km.

Le modĂšle a Ă©galement Ă©tabli un nouveau record aux Philippines avec une autonomie record de 1 488,8 km. Lors d’essais approfondis menĂ©s au BrĂ©sil, en AmĂ©rique, le J7 SHS a dĂ©montrĂ© ses capacitĂ©s d’endurance exceptionnelles en atteignant 1 453,9 km, dĂ©crochant ainsi la deuxiĂšme place du dĂ©fi d’endurance Global Super Hybrid Marathons et validant sans Ă©quivoque ses performances de pointe en matiĂšre d’autonomie longue durĂ©e.

Aujourd’hui, les normes de sĂ©curitĂ© des vĂ©hicules Ă  Ă©nergies nouvelles sont en cours de redĂ©finition. L’intĂ©gration Ă©troite de la technologie SHS de pointe et des normes de sĂ©curitĂ© Euro NCAP de haut niveau permet d’atteindre l’efficacitĂ© de protection ultime du SHS J7, oĂč 1+1>2.

À l’avenir, Omoda&Jaecoo s’appuiera sur le SHS comme moteur principal, intĂ©grant l’ADN de la sĂ©curitĂ© tout au long du processus de dĂ©veloppement produit.

Grùce à une innovation technologique continue, Omoda&Jaecoo fera progresser les normes de sécurité et créera des solutions de mobilité futures pour les marchés mondiaux, alliant sécurité optimale, performances exceptionnelles et expériences intelligentes. Cela ouvrira la voie à une nouvelle Úre de sécurité à un niveau supérieur.

Communiqué.

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Quels plans de l’administration Trump pour l’Afrique du Nord ?

On a beau reprocher au prĂ©sident Donald Trump son caractĂšre flamboyant et des fois excessif, toutefois, force est de reconnaĂźtre qu’il rendrait un grand service Ă  la rĂ©gion d’Afrique du Nord et Ă  la Tunisie en particulier s’il parvenait Ă  imposer une issue durable au dĂ©lire corrosif causĂ© par le conflit du Sahara Occidental et Ă  l’anarchie qui prĂ©vaut en Libye depuis 2011.

Elyes Kasri *

Giorgia Meloni semble avoir perdu son statut particulier auprÚs du président Donald Trump aprÚs une récente visite à Washington, le 17 avril, jalonnée de malentendus et de faux pas.

L’alliĂ©e italienne du prĂ©sident amĂ©ricain dans le conflit russo-ukrainien a laissĂ© une mauvaise impression Ă  Washington et s’est transformĂ©e en un adversaire commercial au bord de l’impertinence aussi bien avec le prĂ©sident Trump qu’avec le vice-prĂ©sident Vance.

Pacifier la rĂ©gion de l’Afrique du Nord

Faisant suite Ă  l’antipathie prononcĂ©e Ă  l’encontre du Français Macron, cette apparente disgrĂące de l’Italienne Meloni est malvenue au moment oĂč l’administration Trump s’engage dans une reprise en main de la zone Afrique du Nord, flanc sud de l’Alliance Atlantique. Ainsi que de l’AlgĂ©rie oĂč les exhortations semblent s’intensifier en vue d’un rĂšglement rapide de la question du Sahara Occidental, notamment Ă  la faveur d’une prochaine visite Ă  Alger de Massad Boulos, conseiller du prĂ©sident amĂ©ricain pour les Affaires africaines et moyen-orientales.

La Libye vient pour sa part de recevoir une dĂ©lĂ©gation politico-militaire amĂ©ricaine avec notamment le vice-amiral J. T. Anderson, commandant en chef de la 6e flotte amĂ©ricaine et Richard Norland, envoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident Trump pour la Libye. Des pourparlers ont Ă©tĂ© tenus sĂ©parĂ©ment avec les responsables de Tripoli et de Benghazi Ă  bord du navire amiral de la 6e flotte, le USS Mount Whitney, pour souligner la dĂ©termination amĂ©ricaine Ă  mettre fin au dĂ©sordre qui a suivi la chute du rĂ©gime de Kadhafi notamment initiĂ©e par Nicolas Sarkozy, l’ancien prĂ©sident français prĂ©sentement repris de justice, et son acharnement Ă  rĂ©gler avec la truandise qui le caractĂ©rise un compte personnel avec Kadhafi et qui a fait sombrer ce pays et son voisinage dans un tourbillon d’instabilitĂ©.

Une issue durable Ă  la question du Sahara

On a beau reprocher au prĂ©sident Trump son caractĂšre flamboyant et des fois excessif, toutefois force est de reconnaĂźtre qu’il rendrait un grand service Ă  notre rĂ©gion et Ă  la Tunisie en particulier s’il parvenait Ă  imposer une issue durable au dĂ©lire corrosif causĂ© par le conflit du Sahara Occidental et Ă  l’anarchie qui prĂ©vaut en Libye depuis 2011 et mĂȘme avant sous le rĂšgne fantasque du Roi des Rois d’Afrique.

Quelle sera la part de la Tunisie dans cette reprise en main amĂ©ricaine et cette volontĂ© de stabilisation du flanc sud de l’Otan pour que les Etats-Unis d’AmĂ©rique puissent consacrer leur Ă©nergie Ă  la zone Asie-Pacifique afin d’endiguer l’ascension inquiĂ©tante du dragon chinois?

Les signaux en provenance de Washington et notamment du CongrĂšs pourraient nous Ă©difier sur ce qui attend la Tunisie nonobstant la Meloni qui montre des signes de perte d’écoute Ă  la Maison Blanche et de basculement dans le camp europĂ©en anti-Trump.

Les signaux ne devraient pas tarder Ă  venir que ce soit directement ou Ă  l’occasion de la confirmation par le SĂ©nat du nouvel ambassadeur amĂ©ricain Ă  Tunis, Bill Bazzi, qui devrait avoir lieu au cours du mois prochain.

* Ancien ambassadeur.

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Tunisie | PrĂȘt de 24 M$ pour restaurer les forĂȘts dĂ©gradĂ©es et stimuler l’économie rurale

Le gouvernement tunisien et le Groupe de la Banque africaine de développement ont lancé, le 23 avril 2025 à Tunis, un projet structurant qui vise à renforcer la résilience climatique et revitaliser les écosystÚmes ruraux fragilisés.

Le Projet de promotion de l’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dĂ©gradĂ©s (PARFD), d’un coĂ»t  total de 23,72 millions de dollars amĂ©ricains (plus de 73 millions de dinars), est financĂ© par la Banque africaine de dĂ©veloppement (Bad) Ă  travers le Fonds stratĂ©gique pour le climat Ă  hauteur de 17 millions de dollars amĂ©ricains. Le reste du financement est assurĂ© par le gouvernement tunisien pour 6,06 millions de dollars et les bĂ©nĂ©ficiaires Ă  660 000 dollars.

Le projet qui s’aligne Ă©troitement sur les prioritĂ©s nationales, dont la StratĂ©gie tunisienne de dĂ©veloppement durable Ă  l’horizon 2030 et l’engagement de rĂ©duire de 45% l’intensitĂ© carbone d’ici Ă  2030, devrait, Ă  terme, gĂ©nĂ©rer prĂšs de 4 500 emplois verts dans les gouvernorats de BĂ©ja, Siliana et Bizerte.

«Ce projet incarne une avancĂ©e majeure dans les efforts de la Tunisie pour relever les dĂ©fis complexes posĂ©s par le changement climatique et pour promouvoir un dĂ©veloppement durable dans nos rĂ©gions rurales», a dĂ©clarĂ© Mohamed Naoufel Ben Haha, directeur gĂ©nĂ©ral des ForĂȘts au ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche.

Impact environnemental et socio-économique mesurable

«Ce projet rĂ©pond aux besoins urgents liĂ©s Ă  la protection des ressources naturelles en adoptant une approche intĂ©grĂ©e fondĂ©e sur les chaĂźnes de valeur. Il vise non seulement la restauration Ă©cologique, mais aussi la crĂ©ation de richesses Ă©conomiques et sociales durables pour les communautĂ©s rurales», a soulignĂ© Malinne Blomberg, directrice gĂ©nĂ©rale adjointe du Groupe de la Banque pour l’Afrique du Nord et cheffe du bureau pays pour la Tunisie.

Le projet permettra de restaurer ou de stabiliser 33 200 hectares par la foresterie et l’agroforesterie, 2450 hectares de terrains privĂ©s dans le cadre de sous-projets (agroforestiers, forestiers et plantes aromatiques et mĂ©dicinales). Il prĂ©voit aussi la formation de 42 000 personnes aux pratiques durables et une sĂ©questration de carbone de 32 millions de tonnes sur 25 ans.

Résilience climatique et sécurité alimentaire et hydrique

Le projet valorisera les terres privĂ©es dĂ©gradĂ©es en pĂ©riphĂ©rie des forĂȘts domaniales grĂące Ă  un partenariat entre l’État et les agriculteurs tunisiens, combinant restauration Ă©cologique et dĂ©veloppement Ă©conomique. Il stimulera la crĂ©ation de chaĂźnes de valeur durables autour de cultures Ă  haute valeur ajoutĂ©e, tout en renforçant la rĂ©silience des Ă©cosystĂšmes et des communautĂ©s rurales.

En intĂ©grant des pratiques agroforestiĂšres, forestiĂšres durables et les chaĂźnes de valeur agricoles, le projet contribuera directement Ă  la rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, Ă  la sĂ©curitĂ© alimentaire et aux conditions de vie des mĂ©nages. Il amĂ©liorera l’empreinte carbone de la Tunisie et optimisera la rĂ©silience des communautĂ©s face aux effets du changement climatique.

Communiqué.

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Volker TĂŒrk dĂ©nonce un «revers pour la justice et l’État de droit» en Tunisie

Les lourdes et longues peines de prison prononcĂ©es rĂ©cemment contre 37 personnes en Tunisie dans l’affaire du «complot» constituent un revers pour la justice et l’État de droit, a dĂ©clarĂ© le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker TĂŒrk. 

«Le procÚs a été entaché de violations du droit à un procÚs équitable et à une procédure réguliÚre, suscitant de sérieuses inquiétudes quant à des motivations politiques», a-t-il ajouté dans un communiqué de presse publié jeudi 24 avril 2025.

Les accusĂ©s, dont la plupart sont des personnalitĂ©s publiques et politiques connues, ont Ă©tĂ© jugĂ©s en vertu de la loi antiterroriste et du Code pĂ©nal tunisiens. Les accusations, «vagues et gĂ©nĂ©rales», comprenaient la formation d’une organisation terroriste, l’intention de commettre un crime terroriste, le financement du terrorisme et le complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’État. Les peines allaient de 4 Ă  66 ans de prison.

Manque de transparence

Huit des 37 accusĂ©s Ă©taient en dĂ©tention provisoire depuis fĂ©vrier 2023, dĂ©passant la limite lĂ©gale de 14 mois prĂ©vue par le Code de procĂ©dure pĂ©nale, avec des restrictions aux visites de leurs avocats. Les audiences n’ont eu lieu qu’en 2025, et les personnes dĂ©tenues n’auraient Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  y assister qu’à distance, conformĂ©ment Ă  une lĂ©gislation adaptĂ©e aux restrictions liĂ©es Ă  la pandĂ©mie de Covid-19, qui n’avait pas Ă©tĂ© adoptĂ©e par le Parlement.

Selon le chef des droits de l’homme de l’Onu, le procĂšs a Ă©galement manquĂ© de transparence, les preuves n’ayant pas Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es publiquement ni contre-interrogĂ©es. L’accĂšs aux audiences publiques a Ă©galement Ă©tĂ© refusĂ© Ă  plusieurs journalistes, reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile et diplomates. Avant le prononcĂ© des peines, les accusĂ©s autorisĂ©s Ă  assister en personne n’ont pas eu la possibilitĂ© de s’exprimer, et leurs avocats n’ont pas eu suffisamment de temps pour prĂ©senter leurs arguments.

Les avocats de la dĂ©fense ont dĂ©clarĂ© que les seuls faits prĂ©sentĂ©s Ă  l’appui de l’accusation concernaient leurs rĂ©unions visant Ă  organiser des actions d’opposition politique, ainsi que des rencontres avec des citoyens Ă©trangers, notamment des diplomates. «La participation aux affaires publiques et politiques n’est pas un crime et ne doit jamais ĂȘtre assimilĂ©e au terrorisme», rappelle le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies.

Droit à un procÚs équitable

Ahmed Souab, l’un des avocats de la dĂ©fense, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et inculpĂ© d’infractions liĂ©es au terrorisme pour des propos qu’il aurait tenus aprĂšs le procĂšs. Ceci suscite des inquiĂ©tudes supplĂ©mentaires quant Ă  la capacitĂ© des avocats Ă  reprĂ©senter leurs clients et Ă  la sĂ©curitĂ© des professionnels du droit, a dĂ©clarĂ© le Haut-Commissaire.

Il a appelĂ© Ă  ce que tous les accusĂ©s se voient garantir pleinement leurs droits Ă  une procĂ©dure rĂ©guliĂšre et Ă  un procĂšs Ă©quitable pendant la procĂ©dure d’appel. «Les charges doivent ĂȘtre abandonnĂ©es lorsqu’il n’existe pas de preuves suffisantes d’actes illĂ©gaux commis», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Volker TĂŒrk a Ă©galement rĂ©itĂ©rĂ© son appel aux autoritĂ©s tunisiennes pour qu’elles mettent fin Ă  la tendance gĂ©nĂ©rale aux persĂ©cutions politiques, aux arrestations, aux dĂ©tentions arbitraires et Ă  l’emprisonnement de dizaines de dĂ©fenseurs des droits humains, d’avocats, de journalistes, de militants et de responsables politiques, et qu’elles respectent tous leurs droits humains, y compris leur droit Ă  la libertĂ© d’opinion et d’expression.

«La dĂ©tention provisoire ne doit ĂȘtre envisagĂ©e qu’en dernier recours ; ses limites doivent ĂȘtre respectĂ©es et toutes les personnes dĂ©tenues arbitrairement doivent ĂȘtre libĂ©rĂ©es immĂ©diatement et sans condition», a-t-il dĂ©clarĂ©. Et d’ajouter : «J’exhorte Ă©galement la Tunisie Ă  s’abstenir d’utiliser une lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale sur la sĂ©curitĂ© nationale et la lutte contre le terrorisme pour museler la dissidence et restreindre l’espace civique. Toute lĂ©gislation de ce type devrait ĂȘtre rĂ©visĂ©e afin de garantir sa conformitĂ© avec les normes et standards internationaux en matiĂšre de droits humains».

«La Tunisie a Ă©tĂ© un modĂšle et une source d’inspiration pour de nombreuses nations de la rĂ©gion aprĂšs la transition politique de 2011, et j’espĂšre que le pays reviendra sur le chemin de la dĂ©mocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme», a conclu la Haut-Commissaire.

CommuniquĂ©.  

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Amen bank affiche un PNB en hausse de 6,5% au 1er trimestre 2025

Les indicateurs d’activitĂ© d’Amen Bank au terme du 1er trimestre 2025 rĂ©vĂšlent une dynamique de croissance Ă©quilibrĂ©e malgrĂ© un lĂ©ger resserrement des ressources longues.

Les crĂ©dits Ă  la clientĂšle, nets des provisions et d’agios rĂ©servĂ©s, ont atteint 7 325 millions de dinars (MDT), Ă  fin mars 2025, contre 7 112 millions de dinars, Ă  fin mars 2024, soit une progression de 3%, soit 212,5 MDT en valeur absolue.

Les dĂ©pĂŽts et avoirs de la clientĂšle se sont Ă©tablis Ă  8 355 MDT au 31 mars 2025, en hausse de 6,4% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024, en hausse de 503,4 MDT.

Les produits d’exploitation bancaire ont progressĂ© eux aussi de 4,5%,, soit 13,3 MDT, alors que les charges d’exploitation bancaire n’ont augmentĂ© que de 2,6% (soit 4,1 MDT).

Par conséquent, le produit net bancaire (PNB) a atteint 150,1 MDT, contre 140,9 MDT une année auparavant, en hausse de 6,5%.

Le coefficient d’exploitation s’est Ă©tabli Ă  38% au 31 mars 2025, en lĂ©gĂšre hausse par rapport aux 37,76% enregistrĂ©s Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024.

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L’origine des habitants de Carthage rĂ©vĂ©lĂ©e pour la premiĂšre fois

L’origine des habitants de Carthage, la citĂ© antique fondĂ©e au IXe siĂšcle avant J.-C., a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e pour la premiĂšre fois. Ils n’étaient pas apparentĂ©s aux fondateurs de la citĂ©, les PhĂ©niciens, venus des cĂŽtes est de la MĂ©diterranĂ©e.

Sur la cĂŽte de l’actuelle Tunisie, adversaire de Rome dans les cĂ©lĂšbres guerres puniques : l’ADN extrait des restes de 210 individus retrouvĂ©s dans 14 sites archĂ©ologiques importants au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Sicile, en Sardaigne, dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique et Ă  Ibiza a en effet rĂ©vĂ©lĂ© que les Carthaginois n’étaient pas apparentĂ©s aux fondateurs de leur ville, les PhĂ©niciens, dont ils n’ont hĂ©ritĂ© que leur culture.

L’étude publiĂ©e dans la revue Nature montre, au contraire, que les habitants de Carthage et de ses colonies avaient une grande diversitĂ© gĂ©nĂ©tique : cela indique qu’ils se sont mĂ©langĂ©s avec de nombreuses populations venues de lieux Ă©loignĂ©s, principalement de Sicile et de GrĂšce.

La civilisation maritime des PhĂ©niciens a transformĂ© toute la MĂ©diterranĂ©e au cours du 1er millĂ©naire avant J.-C., fondant de nombreuses colonies dont Carthage. Cependant, la composition gĂ©nĂ©tique de ses habitants est restĂ©e jusqu’à prĂ©sent largement inconnue, tout comme l’ampleur des dĂ©placements entre les colonies.

Pour Ă©clairer ces aspects, les chercheurs ont analysĂ© le gĂ©nome extrait des restes de 210 individus, ce qui a montrĂ© que les liens de parentĂ© avec les PhĂ©niciens Ă©taient trĂšs peu nombreux malgrĂ© d’abondantes preuves archĂ©ologiques de liens culturels, historiques, linguistiques et religieux. Au contraire, les hĂ©ritiers de la culture phĂ©nicienne prĂ©sentent un profil gĂ©nĂ©tique trĂšs similaire Ă  celui de ceux qui ont vĂ©cu en Sicile et en GrĂšce, avec des influences minoritaires arrivant Ă©galement d’Afrique du Nord.

Ce sont lĂ  les rĂ©sultats d’une recherche internationale avec une contribution importante de l’Italie, coordonnĂ©e par David Reich de l’UniversitĂ© de Harvard, du Centre de recherche Max Planck-Harvard pour l’archĂ©ologie de la MĂ©diterranĂ©e antique de Leipzig et du Broad Institute du MIT et de Harvard, Ilan Gronau de l’UniversitĂ© Reichman d’IsraĂ«l, Carles Lalueza-Fox de l’Institut de biologie Ă©volutive de Barcelone, Ron Pinhasi de l’UniversitĂ© de Vienne, David Caramelli de l’UniversitĂ© de Florence et Alfredo Coppa des UniversitĂ©s de Vienne et Sapienza de Rome. Les universitĂ©s de Palerme, Bologne et Cagliari, le ministĂšre italien de la Culture et la Fondation Giuseppe Whitaker de Palerme ont Ă©galement participĂ© Ă  l’étude.

Traduit de l’italien.

D’aprùs Ansamed.

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Le modÚle démocratique occidental est-il réellement un exemple?

Crises sociales, montĂ©e des extrĂȘmes, domination des Ă©lites : l’Occident n’a plus le monopole du progrĂšs dĂ©mocratique. Il est temps pour la Tunisie d’assumer sa propre voie, souveraine et participative.

Adlen Kamoun *

La dĂ©mocratie est un mode d’organisation permettant au peuple de confier la direction de la nation Ă  ses reprĂ©sentants Ă©lus. Si l’Occident aime en revendiquer l’invention, ses racines sont bien plus anciennes : dĂšs 4000 ans avant notre Ăšre, les SumĂ©riens disposaient de formes de dĂ©libĂ©ration collective.

Organiser la dĂ©mocratie implique trois espaces distincts : l’expression politique (choix entre des projets), le cadre lĂ©gislatif, et l’exĂ©cutif. Mais la dĂ©mocratie Ă©volue avec la conscience collective et les technologies.

Depuis 2011, en Tunisie, beaucoup rĂȘvent d’un simple copier-coller du modĂšle français ou occidental. Pourtant, comme sur d’autres sujets, nous dĂ©fendons une autre approche : penser notre propre voie dĂ©mocratique.

Historique et transformations du modÚle démocratique

Au XIXe siĂšcle, l’éligibilitĂ© politique s’est Ă©largie non par pur idĂ©al dĂ©mocratique, mais sous la pression de groupes sociaux organisĂ©s: presse, loges maçonniques, rĂ©seaux Ă©conomiques. Le suffrage universel a Ă©tĂ© pensĂ© pour intĂ©grer les nouvelles classes tout en contrĂŽlant leurs aspirations.

En Tunisie, le Pacte Fondamental de 1857 et la Constitution de 1861 montrent que notre monde arabo-musulman avait engagĂ© ses propres rĂ©formes dĂ©mocratiques avant l’imitation occidentale.

AprĂšs 1945, la structuration politique reposait sur des clivages profonds: capital/travail, gauche/droite. Ce modĂšle, consolidĂ© par la Guerre Froide, a servi aussi les intĂ©rĂȘts stratĂ©giques des puissances occidentales, plutĂŽt qu’un idĂ©al dĂ©mocratique universel.

En Tunisie, Bourguiba fut soutenu tant qu’il garantissait la stabilitĂ© et un libĂ©ralisme contrĂŽlĂ©, indĂ©pendamment de toute exigence dĂ©mocratique rĂ©elle.

Depuis 2008, les clivages traditionnels se sont effacĂ©s au profit d’une politique Ă©motionnelle : engagement par causes, mouvements de foule via rĂ©seaux sociaux, crowdfunding. La dĂ©mocratie est devenue plus fluide, mais aussi plus instable.

En 2017, l’élection de Donald Trump aux États-Unis et d’Emmanuel Macron en France marque l’effondrement des partis classiques. Les citoyens ne votent plus pour des programmes structurĂ©s, mais pour des figures qui captent l’air du temps.

En Tunisie, KaĂŻs SaĂŻed a incarnĂ© ce rejet des partis en rĂ©cupĂ©rant l’aspiration Ă  une souverainetĂ© morale sans passer par les structures politiques traditionnelles.

Critique du modÚle démocratique occidental

Longtemps Ă©rigĂ© en modĂšle universel de gouvernance, le systĂšme dĂ©mocratique occidental montre aujourd’hui des signes clairs de dĂ©rive oligarchique et de dĂ©litement structurel. DerriĂšre l’apparente pluralitĂ© Ă©lectorale et le formalisme institutionnel, se cache une concentration toujours plus forte du pouvoir entre les mains de l’élite Ă©conomique.

Aux États-Unis, une Ă©tude de Gilens & Page (2014), Testing Theories of American Politics: Elites, Interest Groups, and Average Citizens, rĂ©vĂšle que sur 1 723 lois promulguĂ©es entre 1997 et 2017, environ 80% favorisaient les 20% les plus riches. Moins d’une centaine de lois ont eu un impact tangible sur les classes moyennes ou les populations dĂ©favorisĂ©es, confirmant l’hypothĂšse que les Ă©lites Ă©conomiques orientent majoritairement les politiques publiques.

En Europe, les dynamiques sont similaires. En France comme au Royaume-Uni, l’alternance politique n’a pas enrayĂ© la montĂ©e des inĂ©galitĂ©s ni le dĂ©mantĂšlement progressif de l’État social. Comme l’a montrĂ© Thomas Piketty dans Le Capital au XXIe siĂšcle (2013), la croissance des inĂ©galitĂ©s de patrimoine et de revenus est dĂ©sormais structurelle : le capital croĂźt plus vite que le revenu du travail, accentuant la concentration des richesses d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre.

En 2019, selon Oxfam, 2 153 milliardaires dĂ©tenaient Ă  eux seuls 60% des richesses mondiales. En 2023, ce chiffre est montĂ© Ă  2 760 milliardaires concentrant 70% des richesses. La pandĂ©mie du Covid-19, loin de corriger ces dĂ©sĂ©quilibres, les a aggravĂ©s : les marchĂ©s financiers ont continuĂ© Ă  s’envoler pendant que des millions de travailleurs perdaient leurs emplois. Les grandes fortunes ont captĂ© l’essentiel des plans de relance.

La France illustre crĂ»ment ce paradoxe. En 2023, les 10% les plus riches dĂ©tiennent plus de 50% du patrimoine national, tandis que 10 millions de citoyens vivent avec moins de 1 000 euros par mois. Pire encore, pendant la crise sanitaire, les milliardaires français ont vu leur fortune croĂźtre de 30%, accaparant prĂšs de 80% des aides publiques (Oxfam France, 2022). Le modĂšle dĂ©mocratique semble produire ce qu’il prĂ©tend combattre : l’inĂ©galitĂ©, l’injustice, et la marginalisation.

À cette crise sociale s’ajoutent les tensions politiques. La montĂ©e des extrĂȘmes, l’attrition de la participation Ă©lectorale, la dĂ©fiance envers les mĂ©dias montrent un systĂšme Ă  bout de souffle. Dmitry Orlov (Les cinq stades de l’effondrement, 2013) dĂ©crit ce processus de dislocation des institutions, dĂ©jĂ  visible en Occident.

Ce qui est en crise, ce n’est pas l’idĂ©e de dĂ©mocratie, mais sa captation par les Ă©lites Ă©conomiques. Repenser la dĂ©mocratie implique de revenir Ă  sa racine : le pouvoir du peuple pas celui des marchĂ©s.

Typologies des organisations politiques

La culture politique dominante au XXe siĂšcle s’est fondĂ©e sur une logique organisation-centric, centrĂ©e sur des structures institutionnelles rigides : partis traditionnels, associations loi 1901, syndicats classiques, think tanks Ă©litistes, et entreprises politiques «verticalisĂ©es». Ces entitĂ©s fonctionnent selon une logique hiĂ©rarchique et descendante : le citoyen est invitĂ© Ă  choisir entre des structures existantes, avec cette question implicite en filigrane : «Quelle organisation me convient le mieux?»

Cette approche, hĂ©ritĂ©e du fordisme organisationnel et des partis de masse du XXe siĂšcle (voir Panebianco, Political Parties: Organization and Power, 1988), tend Ă  reproduire les mĂȘmes logiques d’entre-soi, de verrouillage des carriĂšres militantes et de dĂ©connexion vis-Ă -vis des prĂ©occupations populaires. Dans ce modĂšle, les programmes sont rĂ©digĂ©s par des cercles restreints d’experts ou de responsables, puis diffusĂ©s vers la base militante et l’électorat, souvent sans rĂ©el mĂ©canisme de feedback.

En Tunisie, cette logique a largement prĂ©valu depuis 2011, avec une multiplication des partis sans base idĂ©ologique forte, souvent fondĂ©s autour d’un leader ou d’un intĂ©rĂȘt Ă©lectoral ponctuel. Les partis traditionnels n’ont pas su renouveler ni leur lien au terrain, ni leurs pratiques internes. Cette culture politique fermĂ©e est aujourd’hui largement rejetĂ©e par une jeunesse en quĂȘte de participation directe et d’impact concret.

À l’opposĂ©, une nouvelle logique Ă©merge : celle d’une People Centric Culture, c’est-Ă -dire une culture centrĂ©e sur les citoyens, leurs aspirations, leurs imaginaires et leur capacitĂ© d’agir. Le cƓur de cette dynamique repose sur une question radicalement diffĂ©rente : «Quelle Tunisie souhaite rĂ©ellement le peuple?», une interrogation qui ne postule plus la primautĂ© de la structure, mais celle du projet collectif.

Cette approche s’inspire des mouvements de dĂ©mocratie dĂ©libĂ©rative (Fishkin, 2009), de gouvernance collaborative (Ansell & Gash, 2008) et des pratiques issues des civic tech : plateformes de consultation citoyenne, budgets participatifs, assemblĂ©es locales ouvertes, intelligence collective territoriale, etc. Elle donne la prioritĂ© Ă  la co-construction, Ă  l’écoute active et Ă  la dĂ©centralisation des processus dĂ©cisionnels.

Perspectives et risques futurs

L’avenir politique sera sans doute façonnĂ© par des formes d’expression de plus en plus protĂ©iformes : communautĂ©s citoyennes agiles, collectifs numĂ©riques dĂ©centralisĂ©s, plateformes Ă©lectorales flexibles, coalitions Ă©phĂ©mĂšres autour de causes spĂ©cifiques.

Ces nouvelles dynamiques traduisent une volontĂ© profonde de se rĂ©approprier l’espace public, en dehors des structures partisanes classiques. Elles ouvrent la voie Ă  une dĂ©mocratie plus fluide, rĂ©active et horizontale. Cependant, cette fluiditĂ© peut aussi se transformer en fragilitĂ©. Les structures Ă©mergentes sont particuliĂšrement vulnĂ©rables aux manipulations externes, Ă  la dĂ©pendance financiĂšre vis-Ă -vis d’acteurs internationaux, ou Ă  des instrumentalisations idĂ©ologiques.

Le rĂŽle de l’Open Society de George Soros, par exemple, dans la structuration de rĂ©seaux associatifs post-rĂ©volutionnaires en Tunisie, interroge sur les limites d’une dĂ©mocratie influencĂ©e par des agendas exogĂšnes (Herman & Chomsky, Manufacturing Consent, 1988). L’ingĂ©nierie sociale opĂ©rĂ©e par des fondations transnationales, souvent au nom des «droits humains» ou du «dĂ©veloppement dĂ©mocratique», soulĂšve des questions cruciales de souverainetĂ© culturelle, politique et stratĂ©gique.

Face Ă  ces risques, notre responsabilitĂ© collective est de redĂ©finir les modes d’expression politique Ă  partir de nos propres fondations civilisationnelles. Il ne s’agit pas de rejeter l’innovation dĂ©mocratique, mais de l’ancrer dans un imaginaire propre, nourri par notre histoire, notre pensĂ©e politique et nos dynamiques sociales contemporaines. La choura, les jamaĂąs de gouvernance locale, les formes de solidaritĂ© communautaire, ou encore les expĂ©riences constitutionnalistes tunisiennes du XIXe siĂšcle (comme la Constitution de 1861), sont autant de ressources oubliĂ©es qu’il nous faut reprendre, adapter, moderniser, laĂŻciser.

Il nous faut construire un avenir politique en harmonie avec les aspirations des jeunes gĂ©nĂ©rations, tout en renouant avec l’essence participative et morale de notre culture politique. Cette approche  vise Ă  garantir une reprĂ©sentation authentique, autonome et rĂ©siliente, capable de rĂ©sister aux vents dominants du nĂ©olibĂ©ralisme global et de bĂątir un avenir fondĂ© sur la justice, la souverainetĂ© et la dignitĂ©.

* Initiative Intilaq 2050.

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Kaïs Saïed | La Tunisie doit rééquilibrer ses échanges avec certains pays

KaĂŻs SaĂŻed a soulignĂ© l’importance d’explorer de nouveaux marchĂ©s d’exportation en Afrique, en Asie et dans des pays d’AmĂ©rique du Sud qui se sont dĂ©clarĂ©s prĂȘts Ă  Ă©tablir des Ă©changes commerciaux Ă©quilibrĂ©s avec la Tunisie.

Le prĂ©sident de la rĂ©publique a fait cette dĂ©claration lors d’une rencontre avec le ministre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, Samir Abid, mercredi 23 avril  2025, au Palais de Carthage, en pleine guerre commerciale mondiale dĂ©clenchĂ©e par les droits de douanes imposĂ©s par les Etats-Unis au reste du monde, et notamment un taux de 28% pour la Tunisie, qui risque de provoquer une baisse de nos exportations d’huile d’olive, d’artisanat et  de produits textile vers le Etats-Unis Ă  partir de l’annĂ©e en cours.

Cette dĂ©claration a Ă©galement Ă©tĂ© faite alors que le dĂ©ficit de la balance commerciale du pays a atteint des niveaux record, soit 3,5 milliards de dinars au cours des deux premiers mois de cette annĂ©e. Et pour cause : l’essentiel des exportations tunisiennes vont vers l’Union europĂ©enne, or, cette zone est trĂšs affectĂ©e par la guerre commerciale en cours et la plupart des pays europĂ©ens connaissent actuellement un ralentissement Ă©conomique, d’oĂč le risque de voir nos exportations en 2025 baisser et le dĂ©ficit de la balance commerciale se creuser davantage.

C’est, sans doute, en pensant Ă  ces perspectives peu reluisantes que SaĂŻed a, insistĂ©, au cours de la mĂȘme rencontre, sur la nĂ©cessitĂ© de rationaliser les importations, soulignant que d’importantes rĂ©serves de change sont allouĂ©es Ă  l’importation de biens et profitent principalement aux fournisseurs et Ă  un nombre limitĂ© de consommateurs, selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence.

«Il est paradoxal de discuter des dĂ©sĂ©quilibres commerciaux avec certains pays tout en en important des biens non essentiels, des articles qui pourraient ĂȘtre produits localement ou qui sont totalement inutiles», a encore soulignĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique, insistant sur la nĂ©cessitĂ© de mettre un terme dĂ©finitif Ă  ces pratiques.

Quand on sait que les plus gros dĂ©ficits commerciaux de la Tunisie bĂ©nĂ©ficient, depuis de nombreuses annĂ©es, Ă  la Chine, Ă  la Russie, Ă  la Turquie et Ă  l’AlgĂ©rie, on peut penser que le chef de l’Etat appelle Ă  rééquilibrer les Ă©changes avec ces pays plus particuliĂšrement qui n’importent pas assez de notre pays.

Dans un autre contexte, SaĂŻed s’est prĂ©occupĂ© des chaĂźnes d’approvisionnement agricoles, soulignant que si la plupart des agriculteurs sont en difficultĂ© et que les consommateurs souffrent de la hausse des prix des produits alimentaires, c’est qu’une poignĂ©e d’intermĂ©diaires manipulent les prix.

Ces pratiques spéculatives et monopolistiques doivent cesser et les intermédiaires à la recherche de leur seul profit ne peuvent continuer à exploiter les producteurs et les consommateurs, a-t-il déclaré, selon le communiqué de la présidence.

Un contrĂŽle renforcĂ© et des campagnes de sensibilisation Ă  l’échelle nationale, soutenues par les mĂ©dias, pour assurer la participation du public, pourraient aider Ă  rĂ©gler cette situation, estime le locataire du palais de Carthage, se disant «convaincu que le peuple tunisien veut Ă©crire une nouvelle histoire et qu’il n’y a aucune excuse pour que quiconque reste Ă  la traĂźne.»

I. B.

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KaĂŻs SaĂŻed pour une loi de finances 2026 plus sociale  

 Â«Lorsque la justice prĂ©vaut et que l’État retrouve son rĂŽle social naturel, la stabilitĂ© s’installe, ouvrant la voie Ă  une croissance inclusive et durable», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident Kais SaĂŻed.

Recevant, mercredi 23 avril 2025, au palais de Carthage, la PremiĂšre ministre Sarra Zaafrani Zenzeri et la ministre des Finances Michket Slama Khaldi, pour examiner les orientations gĂ©nĂ©rales du projet de loi de finances 2026, le chef de l’Etat a insistĂ© une nouvelle fois sur le rĂŽle social de l’Etat, qui doit ĂȘtre, selon lui, au plus prĂšs des intĂ©rĂȘts des couches les plus dĂ©favorisĂ©es de la sociĂ©tĂ©. Aussi, a-t-il soulignĂ© la nĂ©cessitĂ©, dans la phase que traverse la Tunisie, de rompre avec les perceptions dĂ©passĂ©es et de privilĂ©gier le volet social, parallĂšlement Ă  une fiscalitĂ© Ă©quitable, afin de parvenir Ă  la justice et Ă  l’équitĂ© souhaitĂ©es.

Ses deux interlocuteurs savent donc ce qui les attend : Ă©laborer une loi de Finances et un budget de l’Etat pour l’exercice Ă  venir Ă  forte portĂ©e distributive, soit plus de taxes pour les entreprises et plus d’aides pour les couches les plus dĂ©munies de la population. Ce qu’on peut rĂ©sumer par la fameuse formule «Prendre aux riches pour donner aux pauvres».

Encore faut-il qu’il y ait encore des richesses Ă  distribuer et que la croissance soit au rendez-vous, or celle-ci reste atone et ne devrait pas dĂ©passer, selon les derniĂšres prĂ©visions du Fonds monĂ©taire international (FMI) publiĂ© il y a quelques jours, 1,4% en 2025 et 2026.

I. B.

 

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Droits de douanes | Quand Dbeibah se prend pour Trump

Selon l’agence Nova, la Libye a dĂ©cidĂ© d’imposer des droits de douanes Ă  un certain nombre de pays, dont la Tunisie qui se verra infliger un taux de 20%. Ce qui ne va pas manquer d’affecter les Ă©changes commerciaux entre les deux pays * voisins aux Ă©conomies trĂšs imbriquĂ©es et interdĂ©pendantes. (Ph. Poste frontalier de Ras Jedir).

Mohamed Abdelmajid Ben Ahmed 

Il est ironique que le gouvernement libyen, dirigĂ© par Abdulhamid Dbeibah, dont l’autoritĂ© est limitĂ©e Ă  la Tripolitaine historique, cherche Ă  imposer des mesures protectionnistes Ă  la Tunisie aprĂšs avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de notre hospitalitĂ© pendant des lustres.

Rappelons que lors de l’embargo international imposĂ© Ă  la Libye, nos frontiĂšres Ă©taient ouvertes aux Libyens – et le sont encore, puisque ce pays est coupĂ© en deux par la guerre civile – et nos infrastructures accueillaient leurs citoyens.

Aussi, en 2011 et au moment des Ă©vĂšnements qui ont secouĂ© et qui continuent de secouer ce pays, pas moins d’un million de Libyens Ă©taient hĂ©bergĂ©s chez les Tunisiens.

Aujourd’hui, il est crucial d’attendre une rĂ©action rapide et rĂ©flĂ©chie du gouvernement tunisien face Ă  cette dĂ©cision prise unilatĂ©ralement et sans concertation prĂ©alable. Et surtout, il faudrait veiller Ă  ce que les Libyens rĂ©sidant en Tunisie, et ils sont trĂšs nombreux, ne soient pas affectĂ©s, tout en prenant des mesures efficaces et proportionnelles Ă  celles imposĂ©es par les autoritĂ©s de Tripoli Ă  l’encontre de nos produits. Et last but not least, de grĂące, ne nous parlez pas de «frĂšres libyens», car il s’agit de voisins et non de frangins, des voisins qu’on n’a pas choisis et qui font tout bĂȘtement du business
 comme nous !

* Selon les derniÚres données publiées par le Centre de promotion des exportations (Cepex) , entre 2020 et 2024, les exportations tunisiennes vers la Libye ont enregistré une croissance annuelle de 18,75%, atteignant en 2024 de 2 452 millions de dinars.

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A paraßtre | Salah Dargouth égrÚne le chapelet des souvenirs

Salah Dargouth, formĂ© dans les grandes Ă©coles françaises avant de poursuivre une carriĂšre internationale, notamment Ă  la Banque mondiale Ă  Washington aux Etats-Unis oĂč il rĂ©side depuis des annĂ©es, revient dans un ouvrage de souvenirs sur son enfance et sa jeunesse dans la mĂ©dina de Tunis.

Dans ‘‘Du cƓur de la mĂ©dina’’ , Ă  paraĂźtre aux Ă©ditions Nirvana, Ă  Tunis, le 27 avril 2025, et qu’il aurait bien pu intituler ‘‘La mĂ©dina du cƓur’’, l’ingĂ©nieur agronome laisse libre cours Ă  la nostalgie et revient sur un passĂ© de senteurs, de saveurs, de sentiments et de souvenirs qui restent encore vivaces dans sa mĂ©moire  et qu’il cherche Ă  retrouver par le biais des mots et la grĂące de la poĂ©sie.

«Dans ce rĂ©cit tout en nuances et en demi teinte, l’auteur nous emmĂšne au fil des petites rues de Tunis, au dĂ©tour des palais et des grandes maisons aux portes sculptĂ©es, jusqu’au cƓur de la mĂ©dina populaire, une mĂ©dina grouillante et colorĂ©e aux parfums d’épices», lit-on dans la quatriĂšme de couverture. Et l’éditeur d’ajouter : «C’est lĂ  qu’il a grandi, du cĂŽtĂ© de Bab Souika et Halfaouine, dans un quartier oĂč les vies s’entremĂȘlent dans le brouhaha du quotidien.»

L’auteur Ă©grĂšne le chapelet des souvenirs pour aller aux sources mĂȘme de son ĂȘtre : une enfance joyeuse et pleine d’entrain, en ces annĂ©es de gestation ayant succĂ©dĂ© Ă  l’indĂ©pendance, dans la fiertĂ© d’une identitĂ© retrouvĂ©e.

Salah Dargouth dĂ©ploie une poĂ©sie des lieux, nous offrant une fresque sociale pleine d’émotion et de tendresse, entre Ă©vocation romanesque et mĂ©moire des jours qui passent.

«Tout a commencĂ© dans une maison blanche aux volets bleus, au fond d’une impasse, au cƓur d’un patio d’oĂč fusaient chaque jour les rires de cinq filles »

I. B.

Articles de l’auteur dans Kapitalis :  

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Kairouan aux senteurs des roses

Le rideau est tombĂ© sur la deuxiĂšme Ă©dition du festival de la Rose de Kairouan qui s’est dĂ©roulĂ©e du 18 au 20 avril 2025 sous le thĂšme «Kairouan aux senteurs des roses». Ce festival a pour objectif de positionner Kairouan, comme la principale zone de production de roses Ă  parfum en Tunisie et de renforcer son attractivitĂ© comme destination incontournable qui offre Ă  ses visiteurs de nouvelles prestations touristiques  plus authentiques autour de ses produits phares, notamment la Rose de Kairouan.

L’ouverture du festival a coĂŻncidĂ© avec le lancement du mois du patrimoine Ă  Kairouan et a Ă©tĂ© marquĂ©e par une activitĂ© festive intense au Boulevard des Arts dans la ville de Kairouan. Elle a vu la prĂ©sence d’un grand nombre de visiteurs de tous les Ăąges qui ont assistĂ© Ă  des animations culturelles trĂšs variĂ©es.

Une expo-vente a Ă©tĂ© organisĂ©e, permettant de dĂ©couvrir une grande variĂ©tĂ© de produits cosmĂ©tiques et agroalimentaires Ă  base de la Rose de Kairouan, ainsi que des produits d’artisanat qui mettaient en avant la rose comme thĂšme artistique.

Au programme Ă©galement un concours pour l’élection de Miss Rose et une soirĂ©e musicale qui a rĂ©uni plusieurs artistes de la rĂ©gion.

Au nom de la rose

«Le festival m’a permis de faire dĂ©couvrir ma gamme de produits Ă  plusieurs visiteurs venus d’autres rĂ©gions de la Tunisie pour dĂ©couvrir la Rose de Kairouan sous toutes ses formes», a tĂ©moignĂ© Monia Guesmi, propriĂ©taire de la marque Moon Beauty, qui a participĂ© Ă  la foire avec une gamme cosmĂ©tique trĂšs variĂ©e incluant des crĂšmes solaires, des sĂ©rums, des gels nettoyants, des crĂšmes gommage, des gels exfoliants, des savons et bien d’autres produits Ă  base d’extraits de la Rose de Kairouan .

«Je suis artisane depuis des annĂ©es et je produis des articles de bijouterie, broderie et tissage. J’ai rĂ©ussi Ă  introduire la rose comme thĂšme artistique dans mes nouvelles crĂ©ations comme ces foulards et ces sacs en tissu ou encore ces bracelets artisanaux et ces colliers parfumĂ©s Ă  la rose», prĂ©cise Hanen Troudi en montrant fiĂšrement ses crĂ©ations.

Le deuxiĂšme jour du festival s’est dĂ©roulĂ© dans la localitĂ© de Khazazia et a dĂ©butĂ© par une balade au cƓur d’une roseraie, suivie d’un petit dĂ©jeuner convivial composĂ© de produits de la rĂ©gion oĂč la rose Ă©tait Ă  l’honneur.

Mezri Haddeji, le propriĂ©taire de la roseraie et membre du comitĂ© d’organisation du festival a prĂ©cisĂ© : «Notre objectif n’est pas seulement de faire connaitre l’abondance et la qualitĂ© de nos roses trĂšs recherchĂ©es par les maisons de parfum mais aussi d’offrir Ă  nos visiteurs l’opportunitĂ© de vivre des expĂ©riences immersives en participant Ă  la cueillette des roses ou aux ateliers de distillation». 

Au programme de la journĂ©e figuraient Ă©galement des expo-ventes de produits Ă  base de rose, un marchĂ© de roses fraĂźches du producteur au consommateur ainsi qu’une animation folklorique. Les touristes nationaux et internationaux ont pu assister Ă  ces festivitĂ©s et dĂ©couvrir cette richesse patrimoniale.

La troisiĂšme journĂ©e a Ă©tĂ© organisĂ©e Ă  DhraaTammar, deuxiĂšme localitĂ© connue par la culture du rosier, et a commencĂ© par une visite matinale du marchĂ© des roses suivie d’une balade guidĂ©e dans les roseraies. Plusieurs activitĂ©s Ă©taient inscrites dans le programme Ă  savoir des ateliers de calligraphie, de sculpture sur les fruits et lĂ©gumes, des animations culinaires, des spectacles de musique et de poĂ©sie ainsi que des animations pour enfants.

La journĂ©e a vu l’organisation du concours de la meilleure pĂątisserie Ă  base de roses qui est dĂ©jĂ  Ă  sa troisiĂšme Ă©dition et vise Ă  mettre en valeur la crĂ©ativitĂ© culinaire de Kairouan. Â«Il y a deux ans, j’avais remportĂ© la mĂ©daille d’or de ce concours pour mon makroudh prĂ©parĂ© avec la poudre de pĂ©tales de rose et parfumĂ© Ă  l’eau de rose. Aujourd’hui, c’est avec un grand honneur que je participe comme membre du jury», raconte Halima Barrak, propriĂ©taire de la pĂątisserie Barrak. Â«La mĂ©daille que j’avais remportĂ©e Ă  l’époque m’a donnĂ© plus de notoriĂ©tĂ© et m’a ouvert des portes pour amĂ©liorer mon activitĂ© et augmenter mes ventes» prĂ©cise Mme Barrak.

Une nouvelle dynamique commerciale

Des hĂŽtels et maisons d’hĂŽtes ainsi que des restaurants et des pĂątisseries ont Ă©galement cĂ©lĂ©brĂ© le festival Ă  leur maniĂšre en mettant en avant la Rose de Kairouan aussi bien dans leurs prestations que dans leur offre de produits. Il sÂŽagit dÂŽune nouvelle dynamique qui va certainement se prolonger tout au long de l’annĂ©e en vue de rehausser l’image de la Rose de Kairouan comme Ă©tant un produit du terroir phare de la rĂ©gion. «Remarquez bien cette belle dĂ©coration qui donne plus de charme Ă  notre Ă©tablissement et sentez bien cette odeur de rose qui se propage partout. Nos produits d’accueil sont Ă  base de la Rose de Kairouan et nous avons mĂȘme baptisĂ© l’une de nos suite La Rose», prĂ©cise Kaouther Kechrid, gĂ©rante de l’hĂŽtel de charme Dar Alouini.

Youssra Boussetta, gĂ©rante du restaurant Brija raconte : Â«Depuis un moment, nous proposons Ă  nos clients des menus spĂ©ciaux Ă  base des produits du terroir. AujourdÂŽhui nous cĂ©lĂ©brons le festival des roses Ă  notre maniĂšre. DĂšs l’entrĂ©e, nous accueillons les clients avec un rituel spĂ©cial autour de la Rose de Kairouan et nous leur proposons des menus savoureux avec la rose et ses extraits. Ils peuvent Ă©galement dĂ©guster des pĂątisseries ou des boissons Ă  base de rose.»

Le volet scientifique a Ă©galement Ă©tĂ© prĂ©sent en marge de cette Ă©dition Ă  travers une confĂ©rence sous le thĂšme «La Rose de Kairouan : ses caractĂ©ristiques et son potentiel de valorisation». Cette confĂ©rence a mis sous les projecteurs  les caractĂ©ristiques de la Rose de Kairouan faisant d’elle un produit typique de la rĂ©gion et ce Ă  travers la prĂ©sentation des rĂ©sultats de la recherche qui prouvent la diffĂ©rentiation de ce produit au niveau du rendement et de la qualitĂ© de ses extraits trĂšs recherchĂ©s en parfumerie et en cosmĂ©tique.

« Les rĂ©sultats des  recherches que nous avons menĂ©es prouvent que les roses issues de l’espĂšce Rosa Damascena cultivĂ©es Ă  Kairouan et principalement Ă  Khazazia et DhraaTammar donnent une huile essentielle et une eau de rose de qualitĂ© meilleure que celles issues des roses cultivĂ©es dans d’autres rĂ©gions. Ceci est dĂ» surtout au microclimat qui a un impact sur la qualité», prĂ©cise Lamia Krichen, chercheur au Laboratoire de gĂ©nĂ©tique molĂ©culaire, immunologie et biotechnologie de la FacultĂ© des sciences de Tunis. 

Valorisation des produits du terroir

Le festival a Ă©tĂ© organisĂ© dans le cadre de la premiĂšre StratĂ©gie tunisienne de promotion et de valorisation des produits du terroir, qui est en train dÂŽĂȘtre mise en Ɠuvre dans le gouvernorat de Kairouan depuis 2022, sous le leadership de l’association Kairouan Madinaty en Ă©troite collaboration avec le bureau de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) Ă  Kairouan, le Commissariat rĂ©gional au tourisme, le Commissariat rĂ©gional aux affaires culturelles, le Commissariat rĂ©gional au dĂ©veloppement agricole et le bureau de l’Agence de promotion de l’investissement agricole (Apia) dans la capitale des Aghlabides, avec une forte implication des producteurs et des entreprises de transformation de rose.

Le comitĂ© dÂŽorganisation a Ă©tĂ© appuyĂ© par le Projet d’accĂšs aux marchĂ©s des produits agro-alimentaires et de terroir (Pampat) financĂ© par le SecrĂ©tariat d’Etat Ă  l’Economie Suisse (Seco) et mis en Ɠuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le dĂ©veloppement industriel (Onudi).

La Rose de Kairouan a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© comme l’un des produits phares du gouvernorat et reçoit l’appui du projet Pampat. Tout un programme de valorisation et de promotion est en train d’ĂȘtre mis en Ɠuvre en partenariat avec les diffĂ©rentes institutions concernĂ©es tout en impliquant les acteurs privĂ©s et la sociĂ©tĂ© civile.

CommuniquĂ©.  

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Hassan Massoudy | Le poĂšte et le calligraphe

D’un livre Ă  un autre, le calligraphe irakien vivant en France, Hassan Massoudy, poursuit son OdyssĂ©e dans l’univers de la poĂ©sie arabe et universelle, lui apportant une gestuelle calligraphique moderne, quittant le trait classique et traditionnel pour l’ouvrir sur un monde esthĂ©tique des plus originaux.

Depuis des dĂ©cennies, de livre en livre, Hassan Massoudy a fait de la calligraphie un acte culturel comme visage arabe et le rapprocher du public europĂ©en et occidental. Mais pas seulement, aussi, auprĂšs de la jeunesse nĂ©e dans le milieu de l’émigration, sans repĂšres des origines.

Dans son dernier livre, ‘‘Hassan Massoudy : The Poet and the Calligrapher’’, qui parait dans une version anglais-arabe chezSaqi Books, London, 2025, une vraie plĂ©iade de poĂštes arabes, d’Al-Buhturi en passant par Al-Chanfara, Al Mutanabbi, Ibn Hamdis ou Ibn Zaydoun jusqu’à Gibran, Chebbi, Al-Malaika ou Sayyab, cĂŽtoient Baudelaire, Victor Hugo, PrĂ©vert, Shakespeare, Keats, Blake ou Tagore


La poĂ©sie arabe est plongĂ©e dans le bain de la poĂ©sie mondiale grĂące au travail de documentation d’Isabelle Massoudy, la compagne de l’artiste-calligraphe. Hassan Massoudy donne Ă  ses calligraphies des formes libres, aux couleurs qu’il fabrique lui-mĂȘme avec divers pigments rassemblĂ©s dans une collection rare.

Les traductions sont assurĂ©es, du français, par Nico Callaghan, de l’arabe, par Elisabeth Jaquette.

L’éditeur Saqi Ă©crit sur la couverture : «Le poĂšte est le prince des mots, le calligraphe est le chorĂ©graphe». Propos largement vĂ©rifiables dans ce beau livre, soigneusement imprimĂ© et prĂ©sentĂ©.

Tahar Bekri

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Le FMI prĂ©voit une croissance atone en Tunisie en  2025

La croissance en Tunisie devrait se situer Ă  1,4% en 2025 et en 2026, soit autant qu’en 2024, qui fut une annĂ©e difficile pour l’économie nationale. Ce taux serait plus faible que celui prĂ©vu pour la rĂ©gion du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), qui s’établirait Ă  2,6% en 2025 et 3,4% en 2026.

D’aprĂšs le rapport sur les «Perspectives de l’économie mondiale (Avril 2025)» publiĂ©, mardi 22 avril 2025, par le Fonds monĂ©taire international (FMI), en marge des rĂ©unions du printemps 2025 du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monĂ©taire international (FMI), le taux d’inflation en Tunisie passera de 7% en 2024, Ă  6,1% en 2025 avant d’augmenter Ă  6,5% en 2026. Et ce Ă  «un moment crucial dans un contexte de rĂ©orientations des politiques publiques», dans une limpide allusion Ă  la suspension des relations entre la Tunisie et l’institution financiĂšre internationale depuis l’arrĂȘt des nĂ©gociations Ă  propos du prĂȘt de 1,9 milliard de dollars, qui Ă©tait conditionnĂ© par une sĂ©rie de rĂ©formes structurelles que la Tunisie n’était pas prĂȘte Ă  mettre en Ɠuvre.

Avec un taux de croissance de 1,4% et un ralentissement de l’investissement aussi bien public que privĂ©, on ne peut pas s’attendre Ă  une amĂ©lioration du taux de chĂŽmage qui restera autour de 15%.

Il convient de noter que l’économie tunisienne a enregistrĂ© une croissance de 1,4% au cours de l’annĂ©e 2024, d’aprĂšs les donnĂ©es de l’Institut national de la statistique (INS).

I. B.

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Son avocat alerte sur l’état de santĂ© fragile de Me Ahmed Souab

Me Sami Benghazi, membre du comitĂ© de dĂ©fense de Me Ahmed Souab, a soulignĂ© que l’état de santĂ© fragile de son client, qui a subi une opĂ©ration cardiaque en 2021, est un facteur qui doit ĂȘtre pris en considĂ©ration.

Lors d’une confĂ©rence de presse, ce mercredi 23 avril 2025, au siĂšge du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), au moment oĂč l’ancien juge administratif comparaissait devant le juge d’instruction auprĂšs du PĂŽle antiterroriste pour rĂ©pondre de graves accusations, a dĂ©clarĂ© que trois hypothĂšses juridiques sont attendues Ă  l’issue de l’enquĂȘte en cours. La premiĂšre consisterait en un classement sans suite, la deuxiĂšme en la poursuite de l’enquĂȘte tout en laissant son client en libertĂ©, et la troisiĂšme en l’émission d’un mandat de dĂ©pĂŽt.

Me Benghazi a Ă©galement soulignĂ© que des dizaines d’avocats, venant de la capitale et d’autres rĂ©gions, se sont portĂ©s volontaires pour assurer la dĂ©fense de Me Souab.

I. B.

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Nabeul | Un conducteur de bus brutalisé par des policiers

L’affaire fait grand bruit dans les rĂ©seaux sociaux oĂč l’indignation le dispute Ă  la colĂšre : hier, mardi 22 avril 2025, Ă  Nabeul, le conducteur d’un bus de transport public a Ă©tĂ© descendu de force de son vĂ©hicule, par des policiers qui l’ont brutalisĂ© devant les voyageurs. Avant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© et harcelĂ©.

Selon la version de la victime, attestĂ©e par plusieurs vidĂ©os circulant dans les rĂ©seaux sociaux, il a Ă©tĂ© puni pour ne s’ĂȘtre pas arrĂȘtĂ© pour transporter les policiers. Son explication : les hommes en uniforme ne se trouvaient pas Ă  une station et le bus Ă©tait plein Ă  craquer ou «comme une boĂźte de sardines», selon l’expression de Maher Eltaief dans un poste Facebook oĂč il conseille Ă  ses collĂšgues d’arrĂȘter leur vĂ©hicule pour transporter les policiers partout oĂč ils leur intimeront l’ordre de s’arrĂȘter et quelles que soient les conditions, sinon il subiront les maltraitances qu’il a subies, selon ses termes.

Commentant ce fait divers, notre collĂšgue Tarek Kahlaloui, chroniqueur Ă  Diwan FM a Ă©crit sur sa page Facebook : «Certains agents de sĂ©curitĂ© semblent penser que le monopole de la violence et la mission de faire rĂ©gner la loi leur donnent le droit de les pratiquer comme bon leur semble». Et d’ajouter : «Le jugement de ces derniers est le principal baromĂštre de la justice». «Le sentiment de l’impunitĂ© est le plus court chemin vers l’injustice», serions-nous tentĂ©s d’ajouter.

A bon entendeur !   

I. B.  

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Tunisie | Les artistes visuels et musiciens laurĂ©ats du projet Elyssa 

L’Institut français de Tunisie (IFT) a annoncĂ© dans un communiquĂ© les noms des laurĂ©at.e.s du deuxiĂšme appel Ă  candidatures Ă  destination des artistes visuels et musiciens confirmĂ©s dans le cadre du projet Elyssa.

Elyssa est un fonds d’aide Ă  la crĂ©ation visant Ă  soutenir les artistes rĂ©sidant en Tunisie dans les domaines des arts visuels et des musiques. Ce projet innovant a pour ambition d’accompagner la scĂšne artistique tunisienne en offrant un soutien personnalisĂ© Ă  des artistes Ă©mergents et confirmĂ©s.

Deux appels à candidatures dédiés aux artistes visuels et aux musiciens confirmés ont été ouverts du 4 mars au 01 avril 2025. Au total, prÚs de 116 candidatures ont été reçues et examinées.

Un comitĂ© de professionnels composĂ© de personnalitĂ©s reconnues des scĂšnes artistiques tunisienne, française et internationale a Ă©tĂ© chargĂ© d’assurer un processus de sĂ©lection indĂ©pendant et collaboratif et de sĂ©lectionner les meilleurs projets.

Le comitĂ© Arts visuels est composĂ© de Medhi Ben Cheikh, galeriste, Itinerrance Paris; Mohamed Ben Soltane, artiste visuel, commissaire d’exposition et co-fondateur de Jiser; Flora Boillot, cheffe de projets Arts visuels, PĂŽle des Saisons, Institut français (Paris); Julie ChĂ©not, directrice de la Fondation Camargo; Elsa Despiney, historienne de l’art; Selma Feriani, galeriste, Selma Feriani Gallery; Seif Eddine Nechi, illustrateur et auteur de bandes dessinĂ©es; Beya Othmani, commissaire d’exposition et chercheuse au MoMA.

Le comitĂ© Musiques est composĂ© de Mohamed Ben SaĂŻd, fondateur d’Alacia Production; Amine Bouhafa, compositeur de musiques de films; Khalil Hentati, compositeur, producteur et multi-instrumentaliste; Hamdi Makhlouf, luthiste, compositeur, poĂšte et musicologue; Amani Semaan, co-fondatrice et directrice de Beirut and Beyond.

Les délibérations se sont tenues les 17 et 18 avril 2025, aboutissant à la sélection de 5 projets lauréats pour les musiques et 8 pour les arts visuels.

Face Ă  la qualitĂ© des propositions reçues, le processus de sĂ©lection s’est rĂ©vĂ©lĂ© particuliĂšrement exigeant. Le comitĂ© a dĂ» dĂ©partager un grand nombre de projets pertinents, avec pour objectif de retenir des initiatives reflĂ©tant la diversitĂ© des styles et des approches artistiques. Les projets ont Ă©tĂ© retenus pour leur potentiel de dĂ©veloppement et leur capacitĂ© Ă  tirer pleinement parti du soutien offert par le fonds Elyssa, dans le respect d’un calendrier resserrĂ© (diffusion des projets dĂšs juin 2025 en musiques, exposition en septembre-octobre 2025 pour les arts visuels et une clĂŽture prĂ©vue fin octobre 2025).

LaurĂ©ats – Arts visuels

  • Bechir Boussandel – Peinture, installation
  • YounĂšs Ben Slimane – Art vidĂ©o, photographie
  • SoufĂŻa BensaĂŻd – Arts visuels, art relationnel, art interdisciplinaire
  • FĂ©rielle Doulain-Zouari – Installation, sculpture, tissage
  • Wissem El-Abed – Dessin, peinture, art urbain, assemblage
  • Sahar El Echi – Arts visuels, art vidĂ©o, cinĂ©ma
  • Abir Gasmi & Kamal Zakour – Bande dessinĂ©e, illustration
  • Wadi Mhiri – Pluridisciplinaire

LaurĂ©ats – Musiques

  • Ahmed Ben Jemiaa aka Benjemy – « HaĂŻ Â»
  • Ayman Boujlida – « Mabrouka Â»
  • Islem Jemai – «Islem»
  • Mohamed Khachnaoui – «Dendri dans le Midane» | ŰŻÙ†ŰŻŰ±ÙŠ في Ű§Ù„Ù…ÙŠŰŻŰ§Ù†
  • Wissem Ziadi avec Broua – « Hor El Ensen | Walk Free»

D’aprĂšs CommuniquĂ©.

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