❌

Lese-Ansicht

Es gibt neue verfĂŒgbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Khaled Ezzahi nommé office manager de Sogeclair Tunisie

Le groupe français Sogeclair, spĂ©cialisĂ© dans l’ingĂ©nierie et fabrication de haute qualitĂ© aux secteurs de pointe (aĂ©ronautique, aĂ©rospatial, automobile, ferroviaire et dĂ©fense), annonce dans un communiquĂ© publiĂ© mardi 22 avril 2025, la nomination de Khaled Ezzahi au poste d’office manager de sa filiale en Tunisie.

Fort de plus de 16 ans d’expĂ©rience au sein de Sogeclair en Tunisie, Khaled Ezzahi a su dĂ©montrer un engagement constant et une expertise solide, notamment dans ses prĂ©cĂ©dentes fonctions de chef de projets. Son profil, alliant compĂ©tences commerciales et capacitĂ© Ă  fĂ©dĂ©rer les Ă©quipes et Ă  structurer les opĂ©rations, en font un acteur clĂ© pour accompagner le dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ©, indique le communiquĂ©.  

Titulaire d’un baccalaurĂ©at en mathĂ©matiques, ainsi que d’un diplĂŽme de l’École nationale d’ingĂ©nieurs de Tunis (Enit), Khaled Ezzahi a rejoint Sogeclair en France, dans le cadre de son projet de fin d’études, une expĂ©rience qui a conduit Ă  son recrutement au sein de la filiale tunisienne de l’entreprise.

«Khaled Ezzahi incarne pleinement les valeurs familiales et collaboratives du groupe. Je suis convaincue qu’il saura poursuivre et renforcer les synergies avec l’ensemble des entitĂ©s de Sogeclair», a soulignĂ© StĂ©phanie Martel, directrice des ressources humaines au sein du groupe.

Dans ses nouvelles fonctions, Khaled Ezzahi sera en charge de la gestion quotidienne des opĂ©rations de la sociĂ©tĂ© en Tunisie. Il assurera la coordination des activitĂ©s administratives et des ressources humaines, tout en veillant Ă  l’optimisation continue des processus internes afin de soutenir la performance du site. Il jouera Ă©galement un rĂŽle clĂ© dans la reprĂ©sentation de Sogeclair sur le territoire, en accompagnant les projets et en contribuant activement Ă  renforcer la visibilitĂ© et l’attractivitĂ© de la sociĂ©tĂ© en Tunisie, en Ă©troite collaboration avec ses directions.

«Je suis honorĂ© par cette nomination et enthousiaste Ă  l’idĂ©e de contribuer aux cĂŽtĂ©s des Ă©quipes, Ă  l’amĂ©lioration continue de nos opĂ©rations. Ensemble, nous relĂšverons les dĂ©fis Ă  venir et poursuivrons le dĂ©veloppement de Sogeclair en Tunisie», a dĂ©clare le nouveau promu.

Cette nomination s’inscrit dans la volontĂ© de la sociĂ©tĂ© française de renforcer son ancrage local tout en valorisant les talents internes, dans une dynamique de croissance responsable et durable.

L’article Khaled Ezzahi nommĂ© office manager de Sogeclair Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

L’Egypte veut accroütre de 15% ses exportations vers la Tunisie en 2025

L’Égypte s’efforce d’accroĂźtre ses Ă©changes commerciaux avec la Tunisie de 15% d’ici la fin de 2025, avec pour objectif d’atteindre 485 millions de dollars, contre 421 millions en 2023.

Cet objectif a Ă©tĂ© mis en avant lors de la visite du ministre Ă©gyptien de l’Investissement et du Commerce extĂ©rieur, Hassan El-Khatib, en Tunisie, oĂč il s’est entretenu, le 1er avril 2025, avec son homologue tunisien, Samir Abid, Ă  l’occasion de la tenue, Ă  Tunis, de la 6e session de la commission mixte tuniso-Ă©gyptienne de commerce et d’industrie.

Les deux ministres ont explorĂ© les possibilitĂ©s d’approfondir la coopĂ©ration dans des secteurs clĂ©s, notamment l’agriculture, la sĂ©curitĂ© alimentaire, le tourisme, l’industrie manufacturiĂšre et les TIC, des domaines considĂ©rĂ©s comme stratĂ©giques pour les deux pays, qui ont soulignĂ© leur engagement commun Ă  crĂ©er un environnement d’investissement solide et Ă  dĂ©velopper des partenariats Ă©conomiques bĂ©nĂ©fiques pour les deux pays.

Selon l’Organisation gĂ©nĂ©rale Ă©gyptienne de contrĂŽle des exportations et des importations, les exportations Ă©gyptiennes vers la Tunisie ont bondi de 30% en 2024, atteignant 371 millions de dollars, tandis que les importations en provenance de Tunisie ont progressĂ© de 47% pour atteindre 50 millions de dollars.

Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large de l’Égypte visant Ă  renforcer les liens Ă©conomiques rĂ©gionaux et Ă  attirer les investissements Ă©trangers. Des efforts diplomatiques parallĂšles ont permis au prĂ©sident Abdelfattah Sissi d’obtenir 7,5 milliards de dollars d’investissements qataris directs lors de rĂ©centes visites au KoweĂŻt et au Qatar.

D’aprùs Egypt Today.

L’article L’Egypte veut accroütre de 15% ses exportations vers la Tunisie en 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

La Tunisienne Semia Gharbi reçoit le prix Goldman pour l’environnement

Sept militant.e.s Ă©cologistes du monde entier ont reçu, hier, lundi 21 avril 2025, le prix Goldman pour l’environnement, dont la Tunisienne Semia Gharbi, 57 ans, scientifique et enseignante, qui a cofondĂ© le RĂ©seau Tunisie Verte (RTV).

La Tunisie peine Ă  faire respecter la rĂ©glementation sur l’importation de dĂ©chets en provenance d’autres pays, ce qui entraĂźne le dĂ©bordement des dĂ©charges et menace la santĂ© des populations riveraines.

En 2019, une entreprise tunisienne a acceptĂ© de rĂ©ceptionner 7 900 tonnes de matiĂšres recyclables italiennes pour tri et recyclage. Or, les 282 conteneurs envoyĂ©s se sont avĂ©rĂ©s ĂȘtre remplis d’ordures mĂ©nagĂšres.

Semia Gharbi et RTV ont menĂ© une campagne exhortant la Tunisie Ă  restituer les dĂ©chets Ă  l’Italie et Ă  enquĂȘter sur cette affaire. Leur campagne a conduit au retour de 6 000 tonnes de dĂ©chets exportĂ©s illĂ©galement en Italie (le reste avait brĂ»lĂ© lors de son stockage en Tunisie) et Ă  l’arrestation de plus de 40 fonctionnaires corrompus et autres personnes impliquĂ©es dans le trafic de dĂ©chets dans les deux pays.

Semia Gharbi en campagne en Tunisie. Photographie : Prix Goldman pour l’environnement

Les efforts de Gharbi ont finalement incitĂ© l’Union europĂ©enne Ă  renforcer ses rĂšgles et rĂ©glementations concernant les transferts de dĂ©chets Ă  l’étranger, afin de mieux protĂ©ger la santĂ© humaine et l’environnement.

Connu sous le nom de «prix Nobel vert», le prix Goldman rĂ©compense les militants des six rĂ©gions continentales habitĂ©es. Les 6 autres laurĂ©ats sont Batmunkh Luvsandash (Mongolie), Besjana Guri et Olsi Nika (Albanie), Carlos Mallo Molina (Îles Canaries), Laurene Allen (Etats-Unis) et Mari Luz Canaquiri Murayari (PĂ©rou).  

I. B.

D’aprùs MongaBay et The Guardian.

L’article La Tunisienne Semia Gharbi reçoit le prix Goldman pour l’environnement est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | «Une affaire montée de toutes piÚces», affirment les avocats

Les avocats et proches des victimes ont dĂ©noncĂ©, lundi 21 avril 2025, les lourdes peines prononcĂ©es contre des figures de l’opposition tunisienne lors du procĂšs collectif de la semaine derniĂšre, les qualifiant de «fabriquĂ©es de toutes piĂšces» et «infondĂ©es», et ont annoncĂ© leur intention de faire appel.

Les peines de prison prononcĂ©es un tribunal de Tunis, samedi dernier, contre une quarantaine d’accusĂ©s, dont de virulents dĂ©tracteurs du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed, accusĂ©s de «complot contre la sĂ»retĂ© de l’État» et d’«appartenance Ă  un groupe terroriste», entre autres chefs d’accusation, vont de 4 Ă  66 ans de prison ferme.

L’avocat de la dĂ©fense, Samir Dilou, a dĂ©clarĂ© lors d’une confĂ©rence de presse, lundi, que ce procĂšs Ă©tait «sans prĂ©cĂ©dent en Tunisie», car «les accusĂ©s ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  un total de 892 ans de prison», ajoutant que des preuves essentielles manquaient toujours, les avocats s’étant plaints de ne pas avoir eu pleinement accĂšs au dossier.

«Ils ne nous ont toujours pas expliquĂ© comment les accusĂ©s ont complotĂ© contre l’État», a dĂ©clarĂ© Me Dilou aux journalistes, ajoutant qu’un appel pourrait ĂȘtre interjetĂ© dĂšs mardi.

Parmi les personnes condamnĂ©es figuraient des figures de l’opposition connues, des avocats et des hommes d’affaires. Certains sont dĂ©jĂ  en prison depuis deux ans, tandis que d’autres sont en exil ou encore en libertĂ©.

Les hommes politiques Issam Chebbi, NĂ©jib Chebbi et Jawhar Ben Mbarek, membres de la coalition d’opposition du Front du salut national, ainsi que l’ancien ministre Ghazi Chaouachi, l’avocat Ridha Belhadj et la militante Chaima Issa, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  18 ans de prison.

L’activiste Khayam Turki a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  48 ans de prison et l’homme d’affaires Kamel Eltaief a Ă©copĂ© de la peine la plus lourde : 66 ans de prison.

Certains accusĂ©s se trouvent Ă  l’étranger et ont Ă©tĂ© jugĂ©s par contumace, comme le philosophe français Bernard Henri-LĂ©vy, condamnĂ© Ă  33 ans de prison.

Abdennasser Mehri, un autre avocat de la dĂ©fense, a qualifiĂ© le procĂšs de «violation flagrante de la loi». «C’est une affaire montĂ©e de toutes piĂšces, sans fondement, avec un plan préétabli», a-t-il dĂ©clarĂ©, ajoutant que «la balance de la justice s’est brisĂ©e.»

L’avocate de la dĂ©fense, Dalila Msaddek, a dĂ©clarĂ© que le procĂšs avait Ă©tĂ© utilisĂ© «pour mettre dans le mĂȘme panier tous ceux dont on voulait se dĂ©barrasser».

Human Rights Watch a dĂ©clarĂ© samedi que le tribunal «n’avait mĂȘme pas accordĂ© un semblant de procĂšs Ă©quitable» aux accusĂ©s.

I. B.

L’article Tunisie | «Une affaire montĂ©e de toutes piĂšces», affirment les avocats est apparu en premier sur Kapitalis.

SaĂŻed satisfait de la situation financiĂšre de la Tunisie

Le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed s’est fĂ©licitĂ© de l’efficacitĂ© des choix nationaux de la Tunisie, notamment en matiĂšre de maĂźtrise de l’inflation et de respect de ses engagements financiers, par allusion au paiement de ses dettes dans les dĂ©lais  requis.

Lors d’une rencontre, lundi 21 avril 2025, avec la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, au palais de Carthage, le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nĂ©cessitĂ© pour toutes les institutions publiques de collaborer pour relever les dĂ©fis financiers. Il a aussi insistĂ©, une nouvelle fois, sur l’impĂ©ratif pour tous les Ă©tablissements bancaires, publiques ou privĂ©es, de se conformer strictement aux lois tunisiennes.

I. B. (avec Tap).

L’article Saïed satisfait de la situation financiùre de la Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

La sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure au centre de l’intĂ©rĂȘt de SaĂŻed

KaĂŻs SaĂŻed a passĂ© en revue, lundi 21 avril 2025, avec les hauts responsables de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, les opĂ©rations sans prĂ©cĂ©dent qui ont permis de dĂ©manteler l’un des plus importants rĂ©seaux de trafic de drogue en Tunisie.

Lors de rencontre hier au palais de Carthage le ministre de l’IntĂ©rieur, Khaled Nouri, le secrĂ©taire d’État auprĂšs du ministre de l’IntĂ©rieur chargĂ© de la SĂ»retĂ© nationale, SofiĂšne Ben Sadok, et le directeur gĂ©nĂ©ral de la SĂ»retĂ© nationale, Mourad Saidane, et le commandant de la Garde nationale, Hassine Gharbi, le prĂ©sident de la rĂ©publique a soulignĂ© que ces rĂ©seaux criminels ne se livrent pas uniquement au trafic de drogue, mais qu’ils cherchent activement Ă  dĂ©stabiliser la sociĂ©tĂ©.

«De mĂȘme que certains cherchent Ă  porter atteinte aux institutions de l’État, ces criminels visent Ă  perturber la sĂ©curitĂ© publique», a-t-il dĂ©clarĂ©, selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence.

Le chef de l’État a Ă©galement insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© pour les forces de sĂ©curitĂ© de soutenir les Ă©quipes de contrĂŽle Ă©conomique dans le dĂ©mantĂšlement des rĂ©seaux monopolistiques et de spĂ©culation qui, selon lui, sont Ă  l’origine de la hausse des prix des produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©.

SaĂŻed a passĂ© en revue, le mĂȘme jour, avec le ministre de la DĂ©fense, Khaled Shili, les rĂ©sultats de la visite que ce dernier a effectuĂ©e Ă  Rome dans le cadre de la Commission militaire mixte tuniso-italienne.

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence, le chef de l’Etat a soulignĂ© l’importance de renforcer davantage la coopĂ©ration entre les deux pays, notamment dans la lutte contre la migration clandestine, rĂ©itĂ©rant le ferme refus de la Tunisie de servir de point de transit ou d’accueil Ă  de telles activitĂ©s et insistant sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©manteler les rĂ©seaux criminels impliquĂ©s dans le trafic d’ĂȘtres humains et d’organes.

SaĂŻed a Ă©galement appelĂ© les pays mĂ©diterranĂ©ens Ă  fournir les financements nĂ©cessaires pour assurer le retour en toute sĂ©curitĂ© des victimes de cette traite dans leurs pays d’origine et leur garantir des conditions de vie dignes.

Sur un autre plan, le chef de l’État a mis en avant les projets achevĂ©s ou en voie d’achĂšvement sous la supervision de la direction du gĂ©nie militaire, tous rĂ©alisĂ©s en un temps record, selon ses termes.

Il a Ă©galement saluĂ© le rĂŽle des forces armĂ©es dans la dĂ©fense de la nation et le soutien aux autoritĂ©s civiles, notant que partout oĂč elles sont dĂ©ployĂ©es, elles apportent du rĂ©confort et insufflent un profond sentiment de fiertĂ© et d’honneur aux citoyens.

I.B. (avec Tap).

L’article La sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure au centre de l’intĂ©rĂȘt de SaĂŻed est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Kaïs Saïed appelle à une «révolution administrative»

Le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed a soulignĂ© que la rĂ©volution lĂ©gislative qu’il appelle de ses vƓux doit s’accompagner d’une rĂ©volution administrative, ajoutant qu’il ne fallait pas hĂ©siter Ă  rĂ©voquer tout responsable qui, mĂȘme un jour aprĂšs sa nomination, se rĂ©vĂšle indigne de la confiance placĂ©e en lui.

Lors d’une rencontre avec la PremiĂšre ministre Sara Zaafrani Zenzeri, lundi 21 avril 2024, au palais de Carthage,  le chef de l’Etat a Ă©galement portĂ© son attention sur l’état d’avancement des travaux du gouvernement, indique un communiquĂ© de la prĂ©sidence.

Saïed a une nouvelle fois exprimé sa fierté de la conscience du peuple tunisien, le qualifiant de mur inébranlable qui ne tombera jamais.

Toutes les tentatives visant Ă  affaiblir la nation, qu’il s’agisse de stratagĂšmes destructeurs ou d’efforts dĂ©sespĂ©rĂ©s de ceux qui aspirent Ă  un retour en arriĂšre, seront anĂ©anties par cette dĂ©termination inĂ©branlable, a-t-il soulignĂ©, sans nommer les parties ainsi dĂ©signĂ©es, mais on peut aisĂ©ment dĂ©duire qu’il parle des opposants Ă  son rĂ©gime qui critiquent ce qu’ils appellent sa «dĂ©rive autoritaire» ou son «pouvoir personnel» et dont une quarantaine ont Ă©tĂ© condamnĂ©s la semaine derniĂšre Ă  de lourdes peines allant jusqu’à 66 ans de prison pour «complot contre la sĂ»retĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure» de l’Etat et autres accusations du mĂȘme acabit.    

I. B. (avec Tap).

L’article Tunisie | KaĂŻs SaĂŻed appelle Ă  une «rĂ©volution administrative» est apparu en premier sur Kapitalis.

Le bulldozer Trump fonce sur le DĂ©partement d’État!

L’ouragan Trump frappe le Harry Truman Building, siĂšge du DĂ©partement d’État (ministĂšre amĂ©ricain des Affaires Ă©trangĂšres). AprĂšs l’USAID, la CIA et les mĂ©dias internationaux, c’est le cƓur de la diplomatie amĂ©ricaine qui va subir Ă  son tour le grand chambardement. Un dĂ©cret exĂ©cutif de 16 pages va sceller l’avenir de l’institution et aura un impact considĂ©rable sur la relation des États-Unis avec le reste du monde. En voulant affaiblir les institutions, Trump se venge de ce que ses partisans qualifient d’«État profond» mais in fine, c’est le poids de l’AmĂ©rique sur la scĂšne internationale qui sera affectĂ©. 

Imed Bahri

Selon une enquĂȘte d’Edward Wong, correspondant diplomatique du New York Times, l’administration Trump a prĂ©parĂ© un plan global pour restructurer le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres qui comprend notamment un dĂ©sengagement de l’Afrique et la fermeture des dĂ©partements qui travaillent sur les questions relatives Ă  la dĂ©mocratie, aux droits humains et aux rĂ©fugiĂ©s. 

L’auteur a lu le projet de dĂ©cret exĂ©cutif proposant une restructuration radicale du DĂ©partement d’État y compris la fermeture d’ambassades et de consulats Ă  travers l’Afrique. Il comprend aussi la fermeture des principaux bureaux du ministĂšre chargĂ©s du changement climatique.

Pour l’administration Trump, l’objectif du dĂ©cret que le prĂ©sident pourrait signer cette semaine est d’imposer une rĂ©organisation visant Ă  simplifier l’exĂ©cution des tĂąches tout en rĂ©duisant le gaspillage, la fraude et les abus. Le projet de dĂ©cret contient 16 pages et stipule que le ministĂšre doit mettre en Ɠuvre ces changements d’ici le 1er octobre.

Des responsables amĂ©ricains actuels et anciens, au courant des projets, ont dĂ©clarĂ© que la signature du dĂ©cret exĂ©cutif s’accompagnerait d’efforts pour licencier Ă  la fois des diplomates de carriĂšre, connus sous le nom d’agents du service extĂ©rieur, et des fonctionnaires qui travaillent gĂ©nĂ©ralement au siĂšge du dĂ©partement Ă  Washington. Ils ont ajoutĂ© que le ministĂšre commencera Ă  placer un grand nombre d’employĂ©s en congĂ© payĂ© et Ă  Ă©mettre des avis de licenciement.

Le projet de dĂ©cret prĂ©voit la fin des examens du service extĂ©rieur pour ceux qui aspirent Ă  intĂ©grer le corps diplomatique tout en mettant l’accent sur de nouveaux critĂšres d’embauche, notamment la cohĂ©rence avec la vision de la politique Ă©trangĂšre du prĂ©sident.

Le projet stipule que le ministĂšre devrait Ă©tendre considĂ©rablement son utilisation de l’intelligence artificielle pour l’aider Ă  rĂ©diger des documents, Ă  entreprendre l’élaboration et la rĂ©vision des politiques et la planification opĂ©rationnelle.

Marginalisation programmĂ©e de l’Afrique

Le journal note que certaines dispositions du dĂ©cret exĂ©cutif sont encore en cours d’examen et susceptibles d’ĂȘtre modifiĂ©es avant que Trump ne le signe.

Le DĂ©partement d’État et le Conseil de sĂ©curitĂ© nationale de la Maison Blanche n’ont pas encore fait de commentaire immĂ©diat sur cette affaire. 

Le journal note aussi que la restructuration proposĂ©e du DĂ©partement d’État pourrait entraĂźner la fermeture de bureaux rĂ©gionaux qui aident Ă  formuler et Ă  mettre en Ɠuvre des politiques dans certaines parties du monde. Le travail de ces bureaux sera transformĂ© en quatre groupes: le groupe Eurasie composĂ© de l’Europe, de la Russie et de l’Asie centrale; le groupe du Moyen-Orient composĂ© du monde arabe, de l’Iran, du Pakistan et de l’Afghanistan; le groupe latino-amĂ©ricain composĂ© des pays d’AmĂ©rique centrale et d’AmĂ©rique du Sud et des CaraĂŻbes, et le groupe indo-pacifique composĂ© de l’Asie de l’Est, de l’Asie du Sud, de l’Inde, du Bangladesh, du Sri Lanka, du NĂ©pal, du Bhoutan et des Maldives.

Le bureau Afrique qui supervise les politiques pour les pays du Sahel et du Sahara est absent de la restructuration et ne sera pas transformĂ© en groupe comme pour les autres rĂ©gions du monde. Il sera remplacĂ© par un envoyĂ© spĂ©cial junior, placĂ© sous la responsabilitĂ© de la Maison Blanche et du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale. Il se concentrera sur une sĂ©rie de questions telles que la coordination des opĂ©rations de lutte contre le terrorisme. Les ambassades non essentielles en Afrique subsaharienne seront fermĂ©es d’ici le 1er octobre. Au lieu de cela, les diplomates seront envoyĂ©s sur des missions spĂ©cifiques axĂ©es sur le dĂ©veloppement.

Quant aux opĂ©rations canadiennes, elles seront transfĂ©rĂ©es vers un nouveau bureau nord-amĂ©ricain sous la direction du secrĂ©taire d’État Marco Rubio et seront gĂ©rĂ©es par une Ă©quipe considĂ©rablement rĂ©duite selon le projet. Cela comprend Ă©galement la rĂ©duction de la taille de l’ambassade amĂ©ricaine Ă  Ottawa.

Impasse sur les droits de l’homme, les rĂ©fugiĂ©s et les migrations  

Le bureau chargĂ© des questions de dĂ©mocratie et de droits de l’homme, le bureau chargĂ© des rĂ©fugiĂ©s et des migrations ainsi qu’un autre bureau chargĂ© des organisations internationales seront tout simplement supprimĂ©s. Le poste de sous-secrĂ©taire d’État supervisant les deux premiers bureaux sera Ă©galement supprimĂ© ainsi que le Bureau du Sous-secrĂ©taire Ă  la diplomatie publique et aux affaires publiques. Les changements comprendront Ă©galement la suppression du Bureau de l’EnvoyĂ© spĂ©cial pour l’action climatique.

Le projet stipule que le DĂ©partement d’État crĂ©era un nouveau poste important, Ă  savoir le poste de sous-secrĂ©taire chargĂ© de la lutte contre les menaces transnationales, de la politique de lutte contre les stupĂ©fiants et d’autres questions.

Quant Ă  l’aide Ă©trangĂšre drastiquement rĂ©duite et jadis supervisĂ©e par l’Agence amĂ©ricaine pour le dĂ©veloppement international (USAID), aujourd’hui dĂ©mantelĂ©e, elle sera absorbĂ©e par un bureau d’aide humanitaire.

Le projet stipule qu’en ce qui concerne le personnel, il y aura une transition du modĂšle actuel de rotation mondiale, non structurĂ© et obsolĂšte, vers un cadre professionnel plus intelligent, plus stratĂ©gique et plus spĂ©cifique Ă  la rĂ©gion pour amĂ©liorer l’expertise. Cela signifie que les personnes souhaitant rejoindre le service extĂ©rieur choisiront, lors du processus de candidature, dans quelles agences rĂ©gionales elles souhaitent servir.

Le projet indique que le ministĂšre proposera des offres de licenciement aux employĂ©s du service extĂ©rieur et de la fonction publique jusqu’au 30 septembre. Le projet de dĂ©cret prĂ©voit de restreindre la portĂ©e des bourses Fulbright en les attribuant uniquement aux Ă©tudiants poursuivant des Ă©tudes de niveau master en matiĂšre de sĂ©curitĂ© nationale.

Également, le dĂ©partement d’État va mettre fin Ă  son contrat avec l’UniversitĂ© Howard, une institution universitaire rĂ©servĂ©e aux noires AmĂ©ricains, visant recruter des candidats pour les bourses Rangel et Pickering qui seront rĂ©siliĂ©es. L’objectif de ces deux bourses Ă©tait d’aider les Ă©tudiants issus de groupes sous-reprĂ©sentĂ©s Ă  avoir la possibilitĂ© de rejoindre le corps diplomatique peu de temps aprĂšs l’obtention de leur diplĂŽme.

Le projet de dĂ©cret exĂ©cutif est l’un des nombreux documents internes circulant au sein de l’administration ces derniers jours dĂ©crivant les changements proposĂ©s au DĂ©partement d’État. Une autre note prĂ©sente une proposition visant Ă  rĂ©duire le budget du ministĂšre de prĂšs de 50% au cours du prochain exercice financier. Une autre note interne propose la fermeture de 10 ambassades et 17 consulats.

Afrique : davantage de commerce et moins d’aide

Dans un article publiĂ© par le magazine Politico, il est indiquĂ© que l’approche de Trump est Ă©vidente Ă  travers le dĂ©mantĂšlement de l’USAID et l’imposition de tarifs douaniers. Il a soulignĂ© que la nouvelle approche sera basĂ©e sur davantage de commerce et moins d’aide. Trump souhaite Ă©galement que les pays africains ouvrent leurs ressources miniĂšres aux investissements amĂ©ricains.

Les pays africains riches en ressources qui ont rĂ©pondu favorablement Ă  la requĂȘte de Trump  comme le Congo et le Nigeria, pourraient tirer leur Ă©pingle du jeu. Cependant l’Afrique du Sud restera isolĂ©e en raison de sa position ferme contre IsraĂ«l concernant le gĂ©nocide Ă  Gaza.

Autre Ă©lĂ©ment important qui marque l’affaiblissement du DĂ©partement d’État sous l’ùre Trump et qui n’a pas Ă©chappĂ© aux observateurs est le rĂŽle central pris par Steve Witkoff, partenaire de golf de longue date de Trump aujourd’hui son envoyĂ© spĂ©cial pour le Moyen-Orient et l’Ukraine. Il a en main les principaux dossiers de politique Ă©trangĂšre Ă  savoir Gaza, les nĂ©gociations avec l’Iran ainsi que les nĂ©gociations pour la fin de la guerre rĂ©ussi-ukrainienne. Le secrĂ©taire d’État Marco Rubio est relĂ©guĂ© au second rang.

En substituant les institutions de l’État par des personnes qu’il dote de grands pouvoirs, Donald Trump se venge du deep state (État profond) qu’il exĂšcre mais in fine, ce sont les États-Unis qui en sortiront affaiblis et leur poids dans le monde affectĂ©.

L’article Le bulldozer Trump fonce sur le DĂ©partement d’État! est apparu en premier sur Kapitalis.

La hausse des tarifs douaniers américains coûtera cher aux pays arabes

La Commission Ă©conomique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Cesao ou Escwa en anglais), avertit que les nouveaux tarifs douaniers amĂ©ricains menacent 22 milliards de dollars d’exportations arabes hors pĂ©trole. Le Maroc, l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie en seront particuliĂšrement affectĂ©s avec le paiement d’intĂ©rĂȘts souverains supplĂ©mentaires en 2025. 

Habib Glenza

Dans une note d’orientation publiĂ©e samedi 19 avril 2025, la Cesao, qui regroupe 21 États membres d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, a mis en garde contre les effets du Â«protectionnisme commercial» des États-Unis. En rĂ©fĂ©rence aux tarifs imposĂ©s par le prĂ©sident Donald Trump, l’organisation souligne que ces mesures pourraient sĂ©rieusement affecter les Ă©conomies arabes.

Pour le Maroc, ainsi que pour l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie, la Cesao prĂ©voit une augmentation de 114 millions de dollars des paiements d’intĂ©rĂȘts souverains d’ici la fin de 2025 en raison de ces nouveaux tarifs. Cette hausse est due Ă  l’augmentation des rendements obligataires mondiaux et Ă  une incertitude accrue chez les investisseurs, ce qui pourrait exercer une pression sur les finances publiques et retarder les investissements en dĂ©veloppement.

Le Maroc et la Tunisie pourraient Ă©galement ressentir les effets d’une demande rĂ©duite de la part de partenaires clĂ©s, notamment l’Union europĂ©enne, qui absorbe 72% des exportations de la Tunisie, 68% de celles du Maroc, et 17 % du total des exportations arabes.

La Cesao note cependant que les changements dans les dynamiques commerciales amĂ©ricaines pourraient ouvrir des possibilitĂ©s de rĂ©orientation en faveur des pays du Maghreb. En effet, avec l’augmentation des tarifs amĂ©ricains sur les produits chinois et indiens, les exportations des pays maghrĂ©bins pourraient devenir plus compĂ©titives sur le marchĂ© amĂ©ricain.

Cependant, la Commission avertit que la rĂ©cente pause tarifaire de 90 jours — qui exclut la Chine — pourrait limiter cet avantage.

Globalement, les exportations totales des pays arabes vers les États-Unis ont chutĂ©, passant de 91 milliards de dollars en 2013 Ă  48 milliards en 2024, principalement Ă  cause de la baisse des importations amĂ©ricaines de pĂ©trole brut. 

En revanche, les exportations non pĂ©troliĂšres ont presque doublĂ© durant la mĂȘme pĂ©riode, passant de 14 milliards Ă  22 milliards de dollars, grĂące Ă  la croissance dans les secteurs du textile, des produits chimiques, de l’aluminium, des engrais et de l’électronique. Ces progrĂšs sont dĂ©sormais menacĂ©s!  

Extraits du rapport

Les exportations de six pays arabes – BahreĂŻn, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie – devraient ĂȘtre fortement affectĂ©es par les nouvelles hausses tarifaires, ce qui implique qu’une part de 5% ou plus de leurs exportations totales sera directement affectĂ©e. La Jordanie est le pays le plus directement touchĂ©, avec prĂšs de 25% de ses exportations vers les États-Unis.

*

L’impact net de l’ augmentation des droits de douane sur les exportations arabes vers le reste du monde est limitĂ©. Cependant, les impacts varient selon les groupes de pays arabes. Les pays signataires de l’Accord d’Agadir (Égypte, Jordanie, Maroc et Tunisie) subiraient un impact net modĂ©rĂ© en 2025, principalement en raison des effets de dĂ©tournement des Ă©changes, rĂ©duisant ainsi l’effet nĂ©gatif direct sur leurs exportations initiales vers le marchĂ© amĂ©ricain. Par exemple, l’Égypte et le Maroc devraient tous deux renforcer leur compĂ©titivitĂ©-prix et tirer profit des effets de dĂ©tournement des Ă©changes sur le marchĂ© amĂ©ricain.

*

Avec la hausse des rendements, les pays arabes Ă  revenu intermĂ©diaire (PRI), dont beaucoup subissent dĂ©jĂ  des pressions en matiĂšre de refinancement de leur dette, sont confrontĂ©s Ă  des coĂ»ts d’emprunt plus Ă©levĂ©s, ce qui alourdit encore le fardeau de leurs paiements d’intĂ©rĂȘts.

En supposant une hausse permanente de 36 points de base des coĂ»ts d’emprunt et une structure inchangĂ©e des nouvelles Ă©missions de dette Ă  partir de 2024, les PRI arabes seraient confrontĂ©s Ă  des augmentations notables des paiements d’intĂ©rĂȘts sur la dette de marchĂ© en 2025 : Égypte : +56 millions de dollars; Maroc : +39 millions de dollars; Jordanie : +14 millions de dollars ; Tunisie : +5 millions de dollars.

Ces coĂ»ts supplĂ©mentaires, bien que modestes en termes absolus, se traduisent par des implications budgĂ©taires significatives, Ă©quivalentes Ă  une augmentation des paiements d’intĂ©rĂȘts de 0,3% en Égypte et de 1,3% au Maroc.

L’article La hausse des tarifs douaniers amĂ©ricains coĂ»tera cher aux pays arabes est apparu en premier sur Kapitalis.

Affaire Ahmed Souab | LibertĂ© d’expression ou atteinte Ă  la dignitĂ© de la justice

L’auteur rĂ©agit ici au communiquĂ© publiĂ© par le ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) le 21 avril 2025, dans lequel il dĂ©nonce l’arrestation, le mĂȘme jour, de l’ancien magistrat Ahmed Souab, en la qualifiant d’«arbitraire» et de «nouvelle atteinte Ă  la libertĂ© d’expression».

Leith Lakhoua *

Il est regrettable de constater, une fois de plus, que votre organisation prend position de maniĂšre partiale et irresponsable, en dĂ©fendant des comportements qui relĂšvent non pas de la critique constructive, mais d’une incitation manifeste au non-professionnalisme, Ă  l’anarchie, et Ă  la mise en pĂ©ril de l’autoritĂ© judiciaire.

M. Ahmed Souab, en tant qu’ancien magistrat, n’ignore certainement pas le poids et les consĂ©quences de ses propos, ni la portĂ©e symbolique et psychologique d’un geste explicite assimilant un juge Ă  une cible. DĂ©clarer publiquement que «le couteau est sous la gorge» du magistrat en charge d’une affaire aussi sensible que celle des comploteurs contre la sĂ»retĂ© de l’État – tout en mimant l’acte devant les camĂ©ras – relĂšve d’une posture de menace Ă  peine voilĂ©e. Cela ne s’appelle pas «libertĂ© d’expression», mais tentative d’intimidation. De la part d’un homme de loi, cela frĂŽle la complicitĂ© morale avec les ennemis de l’État.

En vous Ă©rigeant en dĂ©fenseurs inconditionnels de propos aussi graves, vous contribuez Ă  dĂ©crĂ©dibiliser l’institution judiciaire, Ă  encourager l’impunitĂ© verbale, et Ă  brouiller les frontiĂšres entre droit Ă  la critique et encouragement Ă  l’insubordination.

La justice ne peut pas ĂȘtre prise en otage par des individus qui, sous couvert d’opinion, s’autorisent Ă  instiller la peur, Ă  dĂ©lĂ©gitimer les institutions rĂ©publicaines, et Ă  attiser les tensions dans un contexte oĂč la stabilitĂ© nationale est en jeu.

Nous appelons donc le CRLDHT Ă  faire preuve de plus de discernement, de rigueur Ă©thique et de respect pour les principes qu’il prĂ©tend dĂ©fendre.

DĂ©fendre les droits de l’homme ne signifie pas fermer les yeux sur les dĂ©rives verbales ou les comportements irresponsables qui mettent en danger la cohĂ©sion de l’État et la dignitĂ© de la justice.

La libertĂ© d’expression est un droit, certes, mais elle s’arrĂȘte lĂ  oĂč commencent les intimidations, les allusions menaçantes et la dĂ©fense aveugle de ceux qui dĂ©fient l’ordre rĂ©publicain.

* Consultant en organisation industrielle et logistique.

L’article Affaire Ahmed Souab | LibertĂ© d’expression ou atteinte Ă  la dignitĂ© de la justice est apparu en premier sur Kapitalis.

Comar Assurances réaffirme sa position digitale avec sa plateforme en ligne Comar Plus

Forte de ses 55 annĂ©es d’expĂ©rience dans l’assurance, Comar Assurances continue de se dĂ©marquer comme le leader du marchĂ© tunisien, en introduisant des solutions innovantes comme Comar Plus.

Le lancement de cette plateforme digitale fait partie d’une sĂ©rie d’initiatives visant Ă  affirmer l’engagement de la compagnie Ă  redĂ©finir l’expĂ©rience client en offrant une expĂ©rience en ligne simple, fluide et accessible Ă  tous qu’ils soient de ses clients ou non.

Depuis plus de 2 ans, Comar Plus, la plateforme digitale de Comar Assurances offre Ă  ses utilisateurs une panoplie de services sur une large gamme de produits :

– consultation des contrats à tout moment et via n’importe quel type d’appareils;

– suivi des sinistres et des remboursements en temps rĂ©el;

– paiement en ligne en quelques clics et en toute sĂ©curitĂ©;

– simulation de tarif personnalisĂ©e et comparaison des diffĂ©rentes offres disponibles en temps rĂ©el;

– souscription de contrat en quelques minutes sans se dĂ©placer.

Rapide, accessible et totalement sécurisée

Conçue pour simplifier l’expĂ©rience utilisateur et accompagner chaque client, au quotidien et en toute autonomie, cette plateforme a dĂ©jĂ  sĂ©duit des milliers d’assurĂ©s.

«Avec Comar Plus, nous offrons Ă  nos clients une solution d’assurance plus rapide, plus accessible et totalement sĂ©curisĂ©e. Notre objectif est de simplifier la gestion de l’assurance tout en apportant flexibilitĂ© et tranquillitĂ© d’esprit aux utilisateurs», a dĂ©clarĂ© Marouane Ben Said, directeur central de l’expĂ©rience client, SystĂšmes d’information et marketing chez Comar.

Consciente que les assurĂ©s recherchent aujourd’hui plus d’autonomie, de rĂ©activitĂ© et de transparence, la compagnie mise sur l’innovation continue pour amĂ©liorer ses services digitaux et renforcer la proximitĂ© avec ses clients. De ce fait, des mises Ă  jour rĂ©guliĂšres sont prĂ©vues pour enrichir les fonctionnalitĂ©s de la plateforme et maintenir un haut niveau de performance et de sĂ©curitĂ©.

Comar Plus est accessible 24h/24 et 7j/7 depuis tous les supports (ordinateur, tablette, smartphone).

Pour tĂ©lĂ©charger l’application et dĂ©couvrir une nouvelle façon de vivre l’assurance, rendez-vous sur le site ou visitez le lien web.

Besoin d’aide pour vous connecter ou dĂ©couvrir toutes les fonctionnalitĂ©s ?

Nos Ă©quipes sont Ă  votre Ă©coute pour vous accompagner sur le numĂ©ro bleu 82 100 001

Plus de 55 ans d’expertise

FondĂ©e en 1969, Comar est l’un des principaux acteurs de l’assurance en Tunisie, avec plus de 55 ans d’expertise. L’entreprise est reconnue pour son engagement constant envers l’excellence et la satisfaction des clients. COMAR continue d’innover pour offrir des solutions d’assurance personnalisĂ©es, en mettant l'accent sur la qualitĂ© du service et l’accessibilitĂ©, tout en rĂ©pondant aux besoins Ă©volutifs d’un monde numĂ©rique.

Communiqué.

L’article Comar Assurances rĂ©affirme sa position digitale avec sa plateforme en ligne Comar Plus est apparu en premier sur Kapitalis.

Kia EV3 Ă©lue voiture mondiale de l’annĂ©e 2025

Kia EV3 s’est vu dĂ©cerner le prestigieux prix de Voiture mondiale de l’annĂ©e aux World Car Awards 2025, organisĂ©es dans le cadre du Salon international de l’automobile de New York.

«C’est un immense honneur pour tous les collaborateurs de Kia de voir EV3 dĂ©crocher le prix de Voiture mondiale de l’annĂ©e 2025. Cette distinction tĂ©moigne du leadership mondial de la marque qui rĂ©ussit Ă  proposer des solutions de mobilitĂ© durables alliant design et technologie d’avant-garde tout en dĂ©montrant la capacitĂ© du Kia EV3 Ă  redĂ©finir par ses qualitĂ©s l’expĂ©rience d’utilisation des clients du monde entier», explique Ho-Sung Song, prĂ©sident et Ceo de Kia.

Les World Car Awards 2025 ont été présidés par un jury international composé de

96 journalistes automobiles de renom issus de 30 pays différents.

La victoire d’EV3 porte Ă  six le nombre de prix dĂ©crochĂ©s par Kia aux World Car Awards, depuis 2020.

Du mouvement vient l’inspiration

EV3 rend accessible au plus grand nombre la technologie résolument innovante du Kia EV9, nouveau porte-étendard de la marque, établissant ainsi de nouvelles références sur le segment des SUV 100% électriques compacts.

Kia EV3 affiche un design extĂ©rieur audacieux et avant-gardiste associĂ© Ă  un intĂ©rieur pratique et innovant gage d’un maximum d’habitabilitĂ©, de fonctionnalitĂ© et de confort.

EV3 revendique une autonomie exceptionnelle jusqu’à 605 km et peut recharger sa batterie de 10 Ă  80% en 31 minutes*, offrant ainsi une remarquable polyvalence. Son espace intĂ©rieur spacieux garantit une habitabilitĂ©, un confort et une accessibilitĂ© optimales, tandis que l’assistant d’IA, les systĂšmes d’aide Ă  la conduite avancĂ©s (ADAS) et les mises Ă  jour Ă  distance (OTA) contribuent Ă  amĂ©liorer l’expĂ©rience de conduite.

Les prĂ©cĂ©dents prix remportĂ©s par Kia aux World Car Awards sont les suivants :

– Kia EV9 – Voiture mondiale de l’annĂ©e 2024

– Kia EV9 – VĂ©hicule Ă©lectrique mondial 2024

– Kia EV6 GT – VĂ©hicule mondial hautes performances 2023

– Kia Telluride – Voiture mondiale de l’annĂ©e 2020

– Kia Soul EV – VĂ©hicule urbain mondial 2020

* L’autonomie de 605 km et le temps de recharge de 31 minutes correspondent Ă  ceux de la version d’EV3 avec batterie de 81,4 kWh et ont Ă©tĂ© estimĂ©s selon la norme WLTP.

L’article Kia EV3 Ă©lue voiture mondiale de l’annĂ©e 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

La FĂȘte Culinaire 2025 Ă  La Marsa | Saveurs et crĂ©ativitĂ©

La 4e Ă©dition de la FĂȘte Culinaire se tiendra du 25 au 27 avril 2025 Ă  La Marsa. Ce festival gastronomique unique met Ă  l’honneur les dĂ©lices de la cuisine tunisienne et italienne, offrant aux visiteurs un vĂ©ritable voyage Ă  travers les traditions et influences culinaires du monde entier.

Lors de ces trois jours de cĂ©lĂ©bration des saveurs, les visiteurs auront des rencontres et des Ă©changes avec des chefs et passionnĂ©s de cuisine. Ils auront aussi l’opportunitĂ© de vivre une expĂ©rience culinaire immersive grĂące Ă  des show cooking animĂ©s par des chefs de Tunisie et d’Italie.

Pizza, pĂątes fraĂźches, pĂątisseries italiennes
 chaque plat est une promesse de dĂ©lices qui fera voyager vos papilles. L’évĂ©nement se dĂ©roulera dans un village gourmand installĂ© sur le parking du magasin gĂ©nĂ©ral MG Maxi, sur la route de La Marsa, un lieu parfait pour allier dĂ©couvertes culinaires et ambiance festive.

Les temps forts de l’évĂ©nement sont un show cooking de lasagnes (vendredi 25 avril), un concours de cuisine (samedi 26 avril) et un concours de pĂątisserie (dimanche 27 avril).

Des chefs d’exception à la manƓuvre

À l’extĂ©rieur du magasin, les visiteurs retrouveront des show cooking et des concours animĂ©s par la star de la gastronomie tunisienne et internationale, Mounir Arem, ambassadeur de la cuisine tunisienne auprĂšs de l’OMT, et acteur clĂ© dans l’inscription de l’harissa et du couscous au patrimoine culturel immatĂ©riel de l’Unesco.

Cette annĂ©e, le chef Feres Brini, reconnu pour son expertise avec plus de 15 ans d’expĂ©rience, dont 7 ans en boulangerie en Italie, enflammera les cuisines avec un show cooking mettant en avant la pizza, les pĂątes fraĂźches et la pĂątisserie italienne. Chef Brini, Ă©lu Eccellenze Italiane 2023 pour la qualitĂ© des produits Pomodoro e Mozzarella, apportera son savoir-faire Ă  l’évĂ©nement, accompagnĂ© de chefs tunisiens et Ă©trangers.

Et ce n’est pas tout ! Eleonora Uccella, cheffe italienne de renom, sera Ă©galement prĂ©sente pour organiser des concours sur le thĂšme de la grenade, cĂ©lĂ©brant la cuisine mĂ©diterranĂ©enne authentique et crĂ©ative.

Une ambiance unique pour toute la famille

Au-delĂ  des dĂ©monstrations culinaires, le festival propose une atmosphĂšre conviviale et festive grĂące Ă  une variĂ©tĂ© d’exposants qui offriront des produits uniques et des dĂ©lices Ă  dĂ©couvrir. Des ateliers de cuisine pour enfants, comme la fabrication de goĂ»ters sains, ainsi que des spectacles de magie ajouteront une touche de fun et de magie pour toute la famille. Et pour couronner le tout, deux heures de musique chaque jour garantiront une ambiance joyeuse et animĂ©e tout au long de l’évĂ©nement.

L’article La FĂȘte Culinaire 2025 Ă  La Marsa | Saveurs et crĂ©ativitĂ© est apparu en premier sur Kapitalis.

Le juge Ahmed Souab arrĂȘtĂ© et conduit devant le PĂŽle antiterroriste

Le cĂ©lĂšbre magistrat administratif Ă  la retraite Ahmed Souab a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par une unitĂ© sĂ©curitaire ce lundi 21 avril 2025 Ă  son domicile et emmenĂ© au PĂŽle judiciaire antiterroriste.

Aucune information n’a filtrĂ© sur les raisons de cette arrestation, mais le magistrat trĂšs mĂ©diatisĂ© est connu pour son franc-parler et les critiques qu’il a souvent adressĂ©es aux pouvoirs en place qui se sont succĂ©dĂ© dans le pays depuis 2011, le pouvoir actuel ne faisant pas exception.  

C’est son fils qui a annoncĂ© son arrestation, information relayĂ©e ensuite par plusieurs dĂ©fenseurs des droits de l’homme via les rĂ©seaux sociaux.

I. B.

L’article Le juge Ahmed Souab arrĂȘtĂ© et conduit devant le PĂŽle antiterroriste est apparu en premier sur Kapitalis.

Meloni rĂ©ussira-t-elle inflĂ©chir la position des Etats-Unis Ă  l’égard de la Tunisie ?

La sĂ©ance de confirmation de l’ambassadeur Bill Bazzi par le sĂ©nat amĂ©ricain, dont la date n’a pas encore Ă©tĂ© annoncĂ©e, sera un vĂ©ritable indicateur du sentiment de la classe politique amĂ©ricaine au sujet de la situation en Tunisie sous ses multiples facettes et les lignes directrices de la mission du nouvel ambassadeur amĂ©ricain en Tunisie.

Elyes Kasri *

Le nouvel ambassadeur amĂ©ricain Ă  Tunis Bill Bazzi, dĂ©signĂ© par le prĂ©sident Donald Trump, devra ĂȘtre confirmĂ© par le sĂ©nat, selon l’article 2 (section 2) de la constitution amĂ©ricaine qui stipule que le prĂ©sident nommera les ambassadeurs 
 avec le consentement et conseil du sĂ©nat.

La nomination de l’ambassadeur Bazzi a Ă©tĂ© communiquĂ©e Ă  la commission des affaires Ă©trangĂšres du sĂ©nat depuis le 24 mars et attend de se voir fixer une date pour l’audition de confirmation. Cette audition risque d’ĂȘtre houleuse tant la majoritĂ© rĂ©publicaine et la minoritĂ© dĂ©mocrate au sĂ©nat ont accumulĂ© des griefs au fil des ans contre la politique intĂ©rieure et surtout la politique Ă©trangĂšre de la Tunisie. Il y a surtout une perception amĂ©ricaine d’un militantisme pro-palestinien de la part de notre pays, en dĂ©marcation avec le consensus arabe, surtout celui des pays clĂ©s de la rĂ©gion, Ă  l’exception d’une AlgĂ©rie en voie d’endiguement et de marginalisation. Sans parler d’une Ă©ventuelle perception d’une proximitĂ© suspecte de notre pays avec un Iran en voie d’ĂȘtre rĂ©duit Ă  sa plus simple expression aprĂšs la sĂ©rieuse dĂ©gradation de son axe de la rĂ©sistance de Damas Ă  Gaza, au Sud Liban, en passant par le YĂ©men et autres satellites.

Les sentences prononcĂ©es rĂ©cemment Ă  Tunis Ă  la suite des procĂšs pour atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© de l’Etat seront trĂšs probablement Ă©voquĂ©es par les sĂ©nateurs amĂ©ricains qui exigeront une Ă©valuation sans ambiguĂŻtĂ© par l’administration Trump de la situation politique en Tunisie et une ligne de conduite conforme aux apprĂ©ciations et dĂ©sidĂ©ratas des cercles influents en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine dans notre rĂ©gion.

On pense principalement aux nĂ©oconservateurs avec leur penchant islamiste, aux milieux pro-israĂ©liens avec le credo des accords d’Abraham ainsi qu’au complexe militaro-industriel soucieux de garder la Tunisie dans le giron de l’Otan en raison de sa situation stratĂ©gique. Notre pays est situĂ©, en effet, dans le dĂ©troit de Sicile (143 km), point de contrĂŽle de tout passage de la MĂ©diterranĂ©e orientale, proche du Moyen Orient riche en hydrocarbures et en marchĂ©s d’armement, Ă  la MĂ©diterranĂ©e occidentale dĂ©bouchant sur l’ocĂ©an Atlantique, zone de sĂ©curitĂ© existentielle pour l’Occident.

La sĂ©ance de confirmation de l’ambassadeur Bill Bazzi par le sĂ©nat amĂ©ricain, dont la date n’a pas encore Ă©tĂ© annoncĂ©e, sera un vĂ©ritable indicateur du sentiment de la classe politique amĂ©ricaine au sujet de la situation en Tunisie sous ses multiples facettes et les lignes directrices de la mission du nouvel ambassadeur amĂ©ricain en Tunisie.

S’il y a lieu de s’attendre Ă  une certaine inflexion en raison d’un Ă©ventuel lobbying de la part de l’italienne Giorgia Meloni se prĂ©valant d’une certaine proximitĂ© personnelle avec le prĂ©sident Trump, et qui semble gagner en popularitĂ© en raison de sa politique migratoire et des arrangements conclus notamment avec la Tunisie, il reste que les groupes de pression et d’influence Ă  Washington pourraient se prĂ©valoir d’arguments de nature Ă  surpasser celui  migratoire de notre chĂšre amie italienne.

* Ancien ambassadeur.

L’article Meloni rĂ©ussira-t-elle inflĂ©chir la position des Etats-Unis Ă  l’égard de la Tunisie ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Avec Ahmed Al-Charaa, les Américains mélangent le miel et le fiel

L’administration Trump brouille les cartes dans tous les dossiers. Certains disent que c’est relatif Ă  la personnalitĂ© imprĂ©visible du prĂ©sident amĂ©ricain, d’autres estiment que c’est plutĂŽt une tactique pour faire pression sur la partie concernĂ©e. Quoi qu’il en soit, la Syrie n’échappe Ă  la mĂ©thode trumpiste.

Imed Bahri

Il y a seulement quelques semaines, les mĂ©dias internationaux relevaient que Trump allait rencontrer Ahmed Al-Charaa lors de sa prochaine visite en Arabie saoudite. Les AmĂ©ricains ont Ă©galement soutenu le nouveau pouvoir syrien dans son exigence d’intĂ©grer les Kurdes des Forces dĂ©mocratiques de Syrie (FDS) aux nouvelles forces armĂ©es syriennes et les Qataris ont obtenu une exemption pour pouvoir exporter du gaz Ă  la Syrie alors que les sanctions interdisent toute exportation vers ce pays du Levant. Aujourd’hui, les AmĂ©ricains haussent le ton et ont formulĂ© deux exigences.

Selon une enquĂȘte du Wall Street Journal, rĂ©alisĂ©e par Jared Maslin, Nancy Youssef et Michael Gordon, l’administration Trump a renforcĂ© ses exigences envers les nouveaux dirigeants islamistes en Syrie. Washington veut que Damas rĂ©prime les Ă©lĂ©ments extrĂ©mistes et expulse les organisations palestiniennes du pays en Ă©change d’un allĂšgement limitĂ© des sanctions. 

Le journal ajoute que l’administration Trump a menacĂ© d’adopter une position ferme Ă  l’égard du nouveau gouvernement syrien : s’il ne rĂ©pond pas favorablement Ă  ses exigences, la levĂ©e de certaines sanctions ne pourrait avoir lieu.

Selon des responsables amĂ©ricains informĂ©s, la Maison-Blanche a Ă©mis ces derniĂšres semaines des directives politiques appelant le gouvernement syrien Ă  prendre des mesures qui incluent Ă©galement la sĂ©curisation du stock d’armes chimiques du pays. Ils ont ajoutĂ© que les États-Unis envisageraient, en retour, de renouveler une dĂ©rogation Ă©troite aux sanctions Ă©mise par l’administration Biden qui vise Ă  accĂ©lĂ©rer l’afflux d’aide au pays.

Le scepticisme des responsables américains

Le WSJ note que ces directives reflĂštent le scepticisme des responsables de l’administration amĂ©ricaine Ă  l’égard du gouvernement syrien dirigĂ© par d’anciens chefs rebelles islamistes qui ont chassĂ© le prĂ©sident Bachar Al-Assad du pouvoir en dĂ©cembre mettant fin Ă  13 ans de guerre civile sanglante.

Le journal rapporte Ă©galement que la Russie n’a pas Ă©tĂ© mentionnĂ©e dans les nouvelles orientations de la politique amĂ©ricaine. Cela rĂ©vĂšle comment l’administration Trump attĂ©nue la pression exercĂ©e par l’administration de l’ancien prĂ©sident Biden pour exhorter Damas Ă  dĂ©manteler les bases militaires russes en Syrie. 

Le journal a citĂ© une porte-parole du dĂ©partement d’État amĂ©ricain qui a dĂ©clarĂ©: «Les États-Unis ne reconnaissent actuellement aucune entitĂ© comme Ă©tant le gouvernement de la Syrie. Les autoritĂ©s intĂ©rimaires syriennes doivent rejeter complĂštement le terrorisme et le rĂ©primer».

Le gouvernement amĂ©ricain continue de classer Ahmed Al-Charaa comme terroriste, une dĂ©signation datant de l’époque oĂč il dirigeait le front Al-Nosra, un groupe d’abord liĂ© Ă  Al-QaĂŻda avant de rompre les liens avec celui-ci. 

L’administration Trump ne semble pas disposĂ©e Ă  s’engager avec le nouveau rĂ©gime, tout comme l’administration Biden, qui a envoyĂ© de hauts fonctionnaires rencontrer Al-Charaa en dĂ©cembre et a levĂ© la rĂ©compense de 10 millions de dollars prĂ©cĂ©demment offerte par le FBI pour quiconque qui permet de capturer le nouvel homme fort de Syrie.

Le journal a citĂ© des responsables de la dĂ©fense affirmant que le Pentagone prĂ©voyait de rĂ©duire de moitiĂ© le nombre de forces amĂ©ricaines en Syrie, oĂč environ 2 000 soldats sont stationnĂ©s, travaillant avec les Forces dĂ©mocratiques syriennes dans le nord-est de la Syrie. L’administration amĂ©ricaine prĂ©voit de mener une Ă©tude pour dĂ©terminer si de nouvelles rĂ©ductions de troupes doivent ĂȘtre effectuĂ©es cet Ă©tĂ©.

Les forces amĂ©ricaines ont pour mission d’empĂȘcher la Syrie de devenir un bastion pour des groupes extrĂ©mistes tels que l’Etat Islamique. La position de Trump sur d’autres Ă©lĂ©ments de la politique amĂ©ricaine envers la Syrie n’est pas encore claire.

L’envoyĂ© spĂ©cial des États-Unis pour le Moyen-Orient et l’Ukraine, Steve Witkoff, a dĂ©clarĂ© le mois dernier qu’Al-Charaa est «une personne diffĂ©rente de ce qu’elle Ă©tait auparavant. Les gens changent».

Eviter le retour de la Russie

Les principaux dirigeants rĂ©publicains craignent que l’influence amĂ©ricaine en Syrie ne diminue d’une maniĂšre qui pourrait crĂ©er une opportunitĂ© pour la Russie et la Chine. Dans une autre direction, d’éminents dirigeants militaires ont abordĂ© la nouvelle situation avec pragmatisme, contribuant Ă  la nĂ©gociation d’un accord en mars visant Ă  placer une force militaire forte, Ă  savoir les Kurdes des FDS, soutenue par les États-Unis sous le commandement du gouvernement de Damas.

Le gouvernement syrien a refusé de commenter les nouvelles exigences de la politique américaine dont il a été informé.

Le New York Times avait dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ© la dĂ©cision du Pentagone de retirer ses forces de Syrie. Le journal a notĂ© qu’Al-Charaa a passĂ© des annĂ©es Ă  travailler pour amĂ©liorer son image, purger son groupe des extrĂ©mistes et combattre l’EI. Depuis son arrivĂ©e au pouvoir, lui et son gouvernement ont ƓuvrĂ© pour ĂȘtre acceptĂ©s par l’Occident et par la communautĂ© internationale en gĂ©nĂ©ral, promettant de gouverner la Syrie en prenant compte de sa diversitĂ© ethnique et religieuse et s’engageant Ă  Ă©viter tout conflit avec IsraĂ«l. En mars, Al-Charaa a nommĂ© un nouveau gouvernement dans lequel les islamistes ont conservĂ© des ministĂšres clĂ©s mais ont Ă©galement inclus des membres de groupes minoritaires et des dirigeants de la sociĂ©tĂ© civile.

Le WSJ note que les enjeux sont importants pour Al-Charaa et son gouvernement avec une Ă©conomie chancelante et des villes en ruines aprĂšs des annĂ©es de guerre au cours desquelles la Russie et l’Iran ont soutenu l’ancien rĂ©gime. Sans la levĂ©e des sanctions imposĂ©es par les pays occidentaux et les États-Unis Ă  l’ancien rĂ©gime, la reconstruction de la Syrie sera difficile.

Bien que l’Union europĂ©enne et le Royaume-Uni aient assoupli certaines sanctions, sans le soutien amĂ©ricain et l’accĂšs au systĂšme financier mondial, la Syrie continuera de lutter pour garantir les salaires de ses employĂ©s et pour commencer la reconstruction d’une maniĂšre qui permette aux rĂ©fugiĂ©s de rentrer chez eux et empĂȘche une nouvelle violence.

«Une aide importante est dĂ©sespĂ©rĂ©ment nĂ©cessaire pour accomplir tout cela et sĂ©curiser le pays ainsi que pour initier tout type de dĂ©veloppement et le temps presse», a dĂ©clarĂ© au journal Natasha Hall, chercheuse principale au Centre d’études stratĂ©giques et internationales de Washington.

Les rĂ©centes directives politiques de l’administration amĂ©ricaine comprennent certaines demandes similaires Ă  celles formulĂ©es par l’administration Biden Ă  Al-Charaa, notamment la collaboration avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, la sĂ©curisation de l’uranium hautement enrichi et la nomination d’un officier de liaison pour localiser 14 AmĂ©ricains disparus en Syrie.

L’administration amĂ©ricaine exige Ă©galement du nouveau gouvernement qu’il publie une dĂ©claration publique contre les groupes djihadistes. Dans une nouvelle demande, l’administration amĂ©ricaine veut que la Syrie interdise aux groupes armĂ©s palestiniens d’opĂ©rer dans le pays, y compris de lever des fonds, et expulse leurs membres de Syrie.

Des groupes palestiniens opĂšrent depuis des dĂ©cennies Ă  l’instar du Djihad islamique ou des gauchistes du Front populaire de la libĂ©ration de la Palestine. Le Hamas y avait son siĂšge jusqu’en 2012. La Syrie abrite Ă©galement un grand nombre de rĂ©fugiĂ©s palestiniens depuis 1948 et toute tentative d’expulsion pourrait conduire Ă  une confrontation entre le gouvernement et ces organisations. 

En attendant la levée des sanctions

En Ă©change de la mise en Ɠuvre de ces demandes, les États-Unis soutiendront l’intĂ©gritĂ© territoriale de la Syrie, envisageront de reprendre les relations diplomatiques et retireront les responsables syriens de la liste des organisations terroristes.

Dans le cadre de cette nouvelle politique, les États-Unis envisageront Ă©galement de prolonger les dĂ©rogations aux sanctions existantes Ă©mises par l’administration Biden en janvier qui visent Ă  accĂ©lĂ©rer l’acheminement de l’aide humanitaire Ă  la Syrie.

En janvier, le TrĂ©sor amĂ©ricain a accordĂ© des exemptions aux groupes d’aide et aux entreprises qui fournissent des fournitures essentielles, notamment de l’électricitĂ©, du pĂ©trole et du gaz naturel. L’offre amĂ©ricaine reste en-deçà de la levĂ©e des sanctions prĂŽnĂ©e par certains responsables europĂ©ens, des puissances rĂ©gionales comme la Turquie et des analystes de sĂ©curitĂ© qui craignent que la Syrie ne retombe dans la violence ou ne tombe Ă  nouveau sous l’influence de la Russie et d’autres adversaires traditionnels des États-Unis.

«Cela compliquera grandement la situation et, en fait, ne fera que pousser la Syrie et les nouvelles autoritĂ©s entre les mains des Russes ou mĂȘme des Chinois», a dĂ©clarĂ© Benjamin Fife, analyste de recherche senior chez Karam Shaar Consulting, un cabinet de conseil travaillant sur l’économie syrienne.

Il est Ă  noter que la nouvelle politique de l’administration Trump ne fait aucune mention de la Russie qui est intervenue militairement en Syrie en 2015. AprĂšs la chute d’Assad, la Russie a envoyĂ© des cargaisons de billets de banque syriens dans le pays pour tenter de maintenir son influence dans ce pays.

Deux anciens responsables de l’administration Biden ont dĂ©clarĂ© que l’un des objectifs des efforts diplomatiques de l’administration avec Damas Ă©tait de mettre fin Ă  la prĂ©sence militaire de la Russie en Syrie, y compris deux bases navales et aĂ©riennes prĂšs de la mer MĂ©diterranĂ©e, qui sont au cƓur des efforts mondiaux du Kremlin pour Ă©tendre son influence. Ceci n’est plus d’actualitĂ© avec l’administration Trump.

L’article Avec Ahmed Al-Charaa, les AmĂ©ricains mĂ©langent le miel et le fiel est apparu en premier sur Kapitalis.

François, le pape des périphéries, décÚde à 88 ans

Le Vatican a annoncĂ© ce lundi 21 avril 2025, dans un communiquĂ© solennel, le dĂ©cĂšs du pape François, survenu Ă  7h35 heure locale. Le Souverain Pontife s’est Ă©teint Ă  l’ñge de 88 ans, aprĂšs plusieurs semaines de lutte contre une grave infection pulmonaire.

Premier pape originaire d’AmĂ©rique latine, Jorge Mario Bergoglio, de son nom de naissance, avait Ă©tĂ© Ă©lu le 13 mars 2013 pour succĂ©der Ă  BenoĂźt XVI. Son pontificat, qui aura durĂ© douze annĂ©es, a profondĂ©ment marquĂ© l’histoire de l’Église catholique.

Pape des pĂ©riphĂ©ries, des pauvres et du dialogue interreligieux, François a incarnĂ© une figure de proximitĂ© et d’humilitĂ©. Refusant les fastes du palais apostolique, il avait choisi de rĂ©sider Ă  la maison Sainte-Marthe. Il a constamment plaidĂ© pour une Église ouverte, misĂ©ricordieuse, engagĂ©e sur les questions sociales et environnementales.

Ses prises de position audacieuses sur les migrants, la justice climatique, les abus sexuels dans l’Église ou encore son ouverture envers les personnes LGBTQ+ ont suscitĂ© Ă  la fois admiration et controverses.

Des adieux empreints de compassion

MalgrĂ© une santĂ© vacillante ces derniers mois, le pape François avait tenu Ă  livrer un dernier message fort Ă  l’occasion des fĂȘtes de PĂąques, appelant Ă  un cessez-le-feu Ă  Gaza et exprimant sa solidaritĂ© envers les populations civiles, tant palestiniennes qu’israĂ©liennes. Ce message rĂ©sonne aujourd’hui comme une ultime volontĂ© de paix.

Le Vatican a précisé que les obsÚques du pape François auront lieu dans les prochains jours sur la place Saint-Pierre. Conformément à la tradition, il sera inhumé dans les grottes vaticanes, sous la basilique Saint-Pierre.

Le monde entier, croyants et non-croyants confondus, rend hommage à celui qui a su, par sa parole et ses gestes, réconcilier spiritualité et humanité.

Djamal Guettala

L’article François, le pape des pĂ©riphĂ©ries, dĂ©cĂšde Ă  88 ans est apparu en premier sur Kapitalis.

Photo | Exposition «BerbĂ©ritĂ©s» de Pierre Gassin Ă  Kerkennah

Dans le cadre du Mois du Patrimoine, une exposition photographique de Pierre Gassin intitulĂ©e «BerbĂ©ritĂ©s : des origines aux influences» se tiendra du 29 avril au 31 mai 2025 Ă  la galerie Ramla Ă  Kerkennah (Sfax).

Une culture n’évolue pas seule, isolĂ©e, mais se nourrit d’un environnement plus large, de rencontres, d’échanges comme de traditions millĂ©naires. Berceau de la berbĂ©ritĂ©, le sud tunisien s’est enrichi de tellement de cultures diffĂ©rentes que c’est devenu la particularitĂ© de tout le pays, sa profondeur, son exemplaritĂ© !

«BerbĂ©ritĂ©s» retrace un voyage extrospectif dans le sud tunisien, en quĂȘte de dĂ©couvertes des structures sociales d’antan.

L’exposition propose des notes photographiques sur les symboles et gestes du quotidien tĂ©moignent de spĂ©cificitĂ©s communes Ă  quelques villages et villes du sud tunisien : les grandes richesses de traditions, de spiritualitĂ© et de tolĂ©rance, Ă  Medenine, Ghomrassen, Chenini, Zammour et Tamezret


«RĂ©sident Ă  Kerkennah, j’ai pris le temps de dĂ©velopper la dĂ©marche Ă  cet archipel riche en vestiges et dont les habitants perpĂ©tuent des rites et des habitudes sociales communautaires»; Ă©crit Pierre Gassin Ă  propos de son approche Ă  la fois artistique et anthropologique. Il ajoute : «Montrer ces images encadrĂ©es et hors contexte permet de prendre le temps d’observer les signes et gestes avec plus d’attention, et peut provoquer une rĂ©flexion sur le prĂ©sent.»

L’exposition se destine entre autres aux jeunes tunisiens. Des professeurs, des groupes d’élĂšves et des Ă©tudiants viendront Ă  des visites commentĂ©es, puis Ă  des dĂ©bats sur ce qu’il persiste des cultures des origines. Par ces discussions, l’artiste espĂšre «faire prendre conscience, responsabiliser et impliquer la jeunesse dans une vie en adĂ©quation et harmonie avec la nature Ă  l’instar de leurs ancĂȘtres.» 

«Dans un monde contemporain qui subit des bouleversements climatiques et sociétaux, il est salvateur de mieux comprendre les pratiques communautaires ancestrales et remettre la nature au centre de la vie citoyenne, avec écoute et respect», conclut Gassin.

AprĂšs avoir créé et dirigĂ© 22 ans le Centre de formation professionnel et la galerie d’art Iris Ă  Paris, Gassin, mĂ©diterranĂ©en convaincu, dĂ©cide de s’établir en Tunisie, oĂč il aime retrouver la douceur de vivre mĂ©ridionale.

De Djerba Ă  Tunis, il a Ă©tĂ© profondĂ©ment marquĂ© par ses 8 ans passĂ©s Ă  Sfax. Il y a d’ailleurs créé le Palais de la Photographie, dans le cadre de l’évĂ©nement «Sfax, capitale de la culture arabe».

Il organise des expositions collectives et personnelles et crĂ©e Ă  Kerkennah les Editions 55, qui ont publiĂ© plusieurs ouvrages sur le patrimoine, et la Galerie Gassin, premier espace dĂ©diĂ© Ă  la culture et Ă  l’écologie, Ă  Kerkennah.

I. B.

L’article Photo | Exposition «BerbĂ©ritĂ©s» de Pierre Gassin Ă  Kerkennah est apparu en premier sur Kapitalis.

Fanon au cinĂ©ma | Le colonisĂ© selon Donald Trump ou l’anti-wokisme Ă  l’honneur

Un film passe actuellement dans nos salles. Ayant pour sujet le cĂ©lĂšbre psychiatre martiniquais, il est centrĂ© sur son sĂ©jour algĂ©rien Ă  l’hĂŽpital de Blida durant la colonisation entre 1953 et 1957, au cours duquel, lui mĂȘme confrontĂ© dans l’exercice de sa profession, mais aussi en dehors, au racisme que lui valent ses origines, prend conscience de la double aliĂ©nation des patients d’abord en tant qu’autochtones non europĂ©ens, ensuite en tant que malades souffrant de troubles psychiatriques, et justifiant aux yeux des autoritĂ©s leur incarcĂ©ration comme de dangereux criminels, ou leur rĂ©pression.

Dr Mounir Hanablia *

Frantz Fanon obtient que ces patients soient pris en charge comme des EuropĂ©ens et se met ainsi Ă  dos le directeur qui le menace de poursuites en cas d’incident ainsi que l’ensemble du corps mĂ©dical de l’hĂŽpital. Mais trĂšs vite Fanon obtient la confiance des musulmans et entre en contact avec le Front de libĂ©ration nationale (FLN) par le biais de son grand dirigeant kabyle, l’instituteur Abane Ramdane, qui est l’auteur de la plateforme politique du mouvement et l’architecte du CongrĂšs de la Soummam dont Ă©merge la premiĂšre organisation dirigeante algĂ©rienne, le Conseil national de la rĂ©volution algĂ©rienne (CNRA).

Fanon, aidĂ© de son Ă©pouse, une Française europĂ©enne, souscrit au combat contre le colonialisme et soigne clandestinement dans l’hĂŽpital, ou Ă  la campagne, les rĂ©sistants blessĂ©s, avec l’aide de deux jeunes mĂ©decins juifs algĂ©riens venus accomplir leur formation dans son service. Il cache chez lui le chef algĂ©rien lorsque celui-ci, dĂ©noncĂ©, est obligĂ© de fuir. Mais il finit par Ă©veiller les soupçons des autoritĂ©s qui pour l’espionner, envoient se faire soigner Ă  l’hĂŽpital, un officier europĂ©en, spĂ©cialisĂ© dans le renseignement et la torture, un certain Roland. Mais ce personnage  finit par dĂ©sobĂ©ir aux ordres de ses supĂ©rieurs, gagnĂ© par le respect du psychiatre qui le soigne, et est arrĂȘtĂ© avec les malades du service, aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ© par une AlgĂ©rienne.

Fictif ou pas, sa prĂ©sence semble signifier que les colonialistes les plus endurcis demeurent des ĂȘtres humains qui peuvent s’amender pour peu qu’ils trouvent le bon exemple Ă  suivre.

Les combattants de la liberté ne sont pas au dessus de tout reproche

Fanon prend alors conscience de la menace qui pĂšse dĂ©sormais sur lui et s’enfuit Ă  Tunis avec sa femme et son fils oĂč il est hĂ©bergĂ© et pris en charge par le FLN algĂ©rien qui obtient qu’il exerce dans un hĂŽpital de Tunis. Il devient dans le mĂȘme temps chroniqueur du journal indĂ©pendantiste El Moudjahid.

Cependant, Abane Ramdane, son ami, le thĂ©oricien de la RĂ©volution, prĂ©sentĂ© dans le film d’une maniĂšre plutĂŽt contestable comme un dĂ©mocrate, devient la cible des «militaires» quand il veut demander des comptes Ă  ses propres compatriotes rĂ©fugiĂ©s Ă  l’extĂ©rieur dont il dĂ©nonce au nom des combattants de l’intĂ©rieur confrontĂ©s Ă  l’armĂ©e française, l’impĂ©ritie et le goĂ»t du luxe. Il est alors attirĂ© et Ă©tranglĂ© au Maroc Ă  l’instigation d’Abdelhafid Boussouf, le chef du Renseignement militaire algĂ©rien, opĂ©rant semble-t-il avec l’accord de Lakhdar Bentobbal et de Krim Belkacem.

AprĂšs le premier message du film sur l’amendement des tortionnaires, le second semble signifier que les combattants de la libertĂ© ne sont eux non plus pas au dessus de tout reproche; Ă  la diffĂ©rence prĂšs que le colonialisme dans le film n’est impliquĂ© dans le crime qu’au niveau subalterne, ce qui Ă©videmment ne correspond pas Ă  la rĂ©alitĂ©, l’Etat français Ă  son plus haut niveau ayant dĂ©lĂ©guĂ© la responsabilitĂ© du maintien de l’ordre, et mĂȘme de la police, Ă  l’armĂ©e.

Cependant, Fanon apprend par le FLN l’assassinat de son ami et il s’exĂ©cute contre l’avis de son Ă©pouse lorsqu’il lui est demandĂ© de prĂ©ciser sur les colonnes d’El Moudjahid qu’il est tombĂ© au champ d’honneur. Ainsi, en devient-il le complice moral tout en se retrouvant, bien Ă  l’abri Ă  Tunis, dans la mĂȘme situation confortable bourgeoise de ceux que son ami critiquait.

On finit toujours par ĂȘtre rattrapĂ© par ses actes

Le troisiĂšme message est donc clair: les militants tiers-mondistes ont un humanisme sĂ©lectif, particuliĂšrement quand il s’agit de sauvegarder leurs intĂ©rĂȘts. Prompts Ă  se dresser contre le colonisateur, ils n’ont pas le courage de dĂ©noncer les crimes des colonisĂ©s. C’est oublier un peu vite que le Docteur Fanon aurait pu accomplir sa mission Ă  Blida sans faire de vagues, dans la perspective d’une brillante carriĂšre Ă  son retour en France. Mais toujours selon le film, devenu un rouage de la propagande du FLN, il n’a plus aucune utilitĂ©. Il finit par ĂȘtre puni par le destin en Ă©tant rattrapĂ© par la maladie, dont le souvenir de la chasse aux crabes de son enfance qui l’avait marquĂ© au visage symbolise le cancer. Ainsi les crabes qui avaient souffert se vengent-ils de lui, le mĂ©decin, et pourrait-on dire, par substitution Ă  son ami assassinĂ©. Et le film semble signifier ainsi qu’on finit toujours par ĂȘtre rattrapĂ© par ses actes. Et tout compte fait, le tableau reprĂ©sentant la mangrove martiniquaise qui occupe l’écran Ă  plusieurs reprises, parfois teintĂ©e de rouge, Ă©voque Ă  la fois une protection, mais aussi un piĂšge, par son caractĂšre inextricable, et pas seulement pour les crabes qui y vivent.

La mangrove serait ainsi la France qui protĂšge et le piĂšge dont on ne peut se sortir, son colonialisme meurtrier, pourrait-on dire autant que la chasse aux crabes, qui en constituent les habitants naturels. Autrement dit, la colonisation ne serait pas ce mal absolu, il faudrait encore en rechercher le bon cĂŽtĂ©, Ă  la maniĂšre de Nicolas Sarkozy. Mais aprĂšs nous avoir suggĂ©rĂ© que sans le colonialisme, le psychiatre martiniquais ne serait jamais arrivĂ© Ă  Blida, et que sa conscience humaine n’aurait pu surmonter ses prĂ©jugĂ©s culturels et sociologiques, on finit par nous dire que dĂ©cĂ©dĂ© en dĂ©cembre 1961, il a Ă©tĂ© enterrĂ© Ă  sa demande clandestinement en AlgĂ©rie dans un lieu tenu secret, au pied d’un olivier, symbole de paix, selon le rite musulman, la terre du paysage Ă©tant la libertĂ©, et l’ocĂ©an qu’il contemplait l’éternitĂ©.

Le Martiniquais colonisĂ© et rĂ©voltĂ© n’a donc rien gagnĂ© Ă  abandonner la France et Ă  passer du cĂŽtĂ© des AlgĂ©riens, dont l’État indĂ©pendant n’a Ă©prouvĂ© aucun intĂ©rĂȘt Ă  cĂ©lĂ©brer la mĂ©moire des Français qui ont luttĂ© pour son indĂ©pendance.  Et ultime constat d’échec, on nous prĂ©cise que son Ă©pouse qui l’a soutenu dans son combat, s’est suicidĂ©e, 29 ans aprĂšs. En AlgĂ©rie? La question mĂ©rite d’ĂȘtre posĂ©e.

Naturellement ce film centrĂ© sur la personnalitĂ© professionnelle de ce mĂ©decin martiniquais idĂ©aliste plongĂ© dans le contexte mĂ©dical colonial de l’époque est trĂšs Ă©mouvant. Son but n’a jamais Ă©tĂ© de mettre en exergue les Ă©crits et la pensĂ©e du militant anticolonialiste tiers-mondiste, dont on ne connaĂźtra que quelques passages significatifs dictĂ©s Ă  son Ă©pouse.

Révolution et lutte fratricide pour le pouvoir

On comprendra  sans le justifier le choix du scĂ©nariste d’aborder la rĂ©volution algĂ©rienne sous l’angle de la lutte fratricide pour le pouvoir, dont il estime que la mort d’Abane Ramdane a marquĂ© un coup d’arrĂȘt Ă  l’avĂšnement Ă©ventuel de la dĂ©mocratie dans le pays devenu indĂ©pendant.

On peut dĂ©plorer que des Ă©vĂšnements importants impliquant l’Etat français aient Ă©tĂ© passĂ©s sous silence comme la bataille d’Alger de 1957, le putsch des gĂ©nĂ©raux de 1961, la guerre civile dĂ©clenchĂ©e par l’Organisation armĂ©e secrĂšte (OAS) contre le pouvoir gaulliste, ou la tuerie de la Rue d’Isly de 1962 dont les victimes ont Ă©tĂ© françaises, abattues par l’armĂ©e française. Ils auraient pu justifier mĂȘme Ă  postĂ©riori les choix du psychiatre, dont il semble qu’on ait voulu au contraire dĂ©montrer la vanitĂ©, Ă  l’époque de Donald Trump et du mouvement anti-Woke, par une relecture sommaire de l’Histoire, relativisĂ©e en Ă©tant centrĂ©e sur l’expĂ©rience personnelle d’un personnage faillible. Un anachronisme est significatif de l’imprĂ©cision du film, cette affiche entrevue, «L’OAS veille», qui, avant 1961, ne pouvait  donc exister Ă  l’époque oĂč le mĂ©decin occupait encore ses fonctions Ă  Blida. A voir tout de mĂȘme en ayant conscience de cela! 

* Médecin de libre pratique.

L’article Fanon au cinĂ©ma | Le colonisĂ© selon Donald Trump ou l’anti-wokisme Ă  l’honneur est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | L’historien Habib Kazdaghli trahi par ses collùgues

Une nouvelle cabale est menĂ©e depuis quelques jours par des Ă©tudiants d’extrĂȘme-gauche ainsi que des nationalistes arabes et des islamistes contre l’historien Habib Kazdaghli suite Ă  la rumeur d’un hommage Ă  son parcours acadĂ©mique dont des enseignants du dĂ©partement d’histoire de la FacultĂ© des Lettres de Manouba auraient simplement fait la proposition, et ce dont le principal intĂ©ressĂ© n’a mĂȘme pas Ă©tĂ© informĂ©.

Nous reproduisons ci-dessous, pour information, la traduction du communiquĂ© publiĂ© Ă  ce propos par le conseil scientifique de ladite FacultĂ©, oĂč l’historien a exercĂ© pendant plus de 35 ans et dont il a Ă©tĂ© doyen pendant 7 ans. Conseil, , urgent et extraordinaire, qui a Ă©tĂ© tenu le 15 avril 2025.

Dans une volontĂ© Ă©vidente de mĂ©nager la chĂšvre et le chou, le communiquĂ© reprend implicitement l’accusation de «normalisation» avec lsraĂ«l souvent lancĂ©e contre Habib Kazdaghli, spĂ©cialiste d’histoire des minoritĂ©s en Tunisie, y compris la minoritĂ© juive, et qui est parfois amenĂ© Ă  participer Ă  des sĂ©minaires internationaux oĂč participent aussi des historiens du monde entier, y compris d’IsraĂ«l.  

En fait, le conseil scientifique, qui est censĂ© dĂ©fendre les libertĂ©s acadĂ©miques et l’honneur outragĂ© d’un collĂšgue, dont le portrait a mĂȘme Ă©tĂ© dĂ©chirĂ© dans l’enceinte de l’universitĂ©, a prĂ©fĂ©rĂ© cĂ©der aux demandes populistes et dogmatiques de quelques Ă©tudiants au nom d’un soi-disant soutien Ă  la cause palestinienne et aux martyrs de Gaza, mĂ©langeant ainsi, au passage, torchons et serviettes.

*

Nous, membres du Conseil scientifique Ă©largi, prĂ©sents lors de la sĂ©ance urgente et extraordinaire tenue le 15 avril Ă  la suite de la grĂšve des Ă©tudiants qui a eu lieu les 14 et 15 avril 2025, dans le contexte d’un nouveau au dĂ©bat au sujet de la question de la normalisation, confirmons ce qui suit :

– Le renouvellement de notre attachement Ă  nos postions constantes et dĂ©cisives et Ă  notre rejet catĂ©gorique de la normalisation avec l’entitĂ© sioniste ainsi qu’à ses institutions acadĂ©miques, et notre ferme appui au peuple palestinien dans la dĂ©fense de sa juste cause.

– Contrairement Ă  la proposition d’hommage Ă  rendre Ă  Habib Kazdaghli et qui a Ă©tĂ© formulĂ©e dans une atteinte flagrante Ă  la dĂ©cision du Conseil scientifique tenu le 12 avril 2023, nous nions catĂ©goriquement toute intention d’honorer toute autre personnes dont les soupçons de normalisation sont avĂ©rĂ©s.

– Le laboratoire RĂ©gions et ressources patrimoniales en Tunisie : approches interdisciplinaires nie tout lien avec toute activitĂ©, relation ou convention avec l’entitĂ© sioniste et avec ceux qui la soutiennent. Il s’engage en consĂ©quence Ă  mener les investigations nĂ©cessaires et urgentes et Ă  prendre des mesures dĂ©cisives (Ă©nergiques) Ă  l’encontre de tout membre dont l’implication dans la normalisation est avĂ©rĂ©e.

– Nous insistons sur notre soutien inconditionnel aux luttes lĂ©gitimes de nos Ă©tudiants contre la normalisation et Ă  leur appui Ă  la cause palestinienne et confirmons notre engagement constant Ă  les dĂ©fendre contre toutes les formes de harcĂšlement, contre les menaces et le dĂ©nigrement.

– La facultĂ© se rĂ©serve le droit de poursuivre toute personne qui utilise ses logos et les logos des laboratoires dans les activitĂ©s suspectes et sans autorisation.

– Appelons les directeurs des laboratoires, les directeurs des dĂ©partements ainsi que les chercheurs au respect accru des manuels de procĂ©dures de la recherche et Ă  enquĂȘter au sujet de toute activitĂ© avant de commencer Ă  l’organiser ou Ă  inviter qui que ce soit ou toute personne Ă  y assister ou Ă  y participer.

– RĂ©itĂ©rons notre appel aux enseignants et chercheurs appartenant Ă  la facultĂ© pour qu’ils ne s’aventurent pas dans la participation Ă  des sĂ©minaires suspects aussi bien sur le plan local qu’international.

– Notre soutien pour la cause palestinienne et notre refus de la normalisation ne sont incompatibles ni avec le principe des libertĂ©s acadĂ©miques ni avec le respect du corps enseignant des dĂ©partements et des traditions bien ancrĂ©s dans la facultĂ©.

Vive l’universitĂ© tunisienne fidĂšle Ă  la cause palestinienne juste.

L’article Tunisie | L’historien Habib Kazdaghli trahi par ses collùgues est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Le calme rĂšgne toujours Ă  El-Amra

Selon Houssem Eddine Jebabli, les forces de sĂ©curitĂ© ont pris le contrĂŽle total de la rĂ©gion d’El-Amra dans le gouvernorat de Sfax, aprĂšs le dĂ©mantĂšlement des camps abritant plus 7000 migrants irrĂ©guliers subsahariens. (Ph. 160 migrants ont Ă©tĂ© rapatriĂ©s de Tunisie cette semaine dans le cadre du programme de retour volontaire).

Dans une dĂ©claration Ă  l’Agence Tunisie-Afrique-Presse (TAP), en marge d’un point de presse samedi 19 avril 2025, au siĂšge de la direction gĂ©nĂ©rale de la Garde nationale Ă  Laouina, le porte-parole de la direction gĂ©nĂ©rale de la Garde nationale a indiquĂ© que la situation Ă©tait dĂ©sormais normale et qu’«aucun retour au chaos» qui rĂ©gnait antĂ©rieurement dans cette zone et dont se sont longtemps plaints les riverains, ni Ă  la reconstruction de camps informels ne serait tolĂ©rĂ©. Il y a une semaine, des centaines de migrants ont Ă©tĂ© interpellĂ©s en possession d’armes blanches, destinĂ©es Ă  attaquer les forces de l’ordre, a-t-il expliquĂ©.

Par ailleurs, plus de 160 migrants ont Ă©tĂ© rapatriĂ©s cette semaine dans le cadre du programme de retour volontaire lancĂ© le 4 avril, en coordination avec des organisations internationales. Les opĂ©rations se poursuivent sous la supervision du ministĂšre de l’IntĂ©rieur.

Face Ă  la dĂ©gradation des conditions sanitaires, une campagne de dĂ©sinfection a Ă©galement Ă©tĂ© menĂ©e avec l’appui de la santĂ© publique et du Croissant-Rouge. Et les autoritĂ©s ont assurĂ© avoir fourni des soins mĂ©dicaux aux migrants vulnĂ©rables, notamment les femmes enceintes et les enfants.

Avec Tap.

L’article Tunisie | Le calme rùgne toujours à El-Amra est apparu en premier sur Kapitalis.

Affaire de complot | Le détail des condamnations

La 5e chambre criminelle spĂ©cialisĂ©e dans les affaires du terrorisme auprĂšs du tribunal de premiĂšre instance de Tunis a prononcĂ©, tard dans la nuit de vendredi 18 avril 2025, des peines de prison Ă  l’encontre des accusĂ©s dans l’affaire dite du «complot contre la sĂ»retĂ© de l’État».

Les peines varient entre 4 et 66 ans de réclusion, a indiqué le substitut du procureur de la République auprÚs du PÎle judiciaire de lutte contre le terrorisme dans une déclaration à Tap.

D’aprĂšs une liste nominative publiĂ©e ce samedi par l’avocat Abdessattar Messaoudi, membre du collectif de dĂ©fense, les condamnations concernent 37 accusĂ©s, certains sont dĂ©tenus, d’autres en libertĂ© provisoire.

Pour les accusĂ©s en fuite, les peines ont Ă©tĂ© assorties de l’exĂ©cution immĂ©diate.

Trois accusĂ©s ont Ă©tĂ© radiĂ©s du dossier aprĂšs avoir formĂ© un pourvoi en cassation contre la dĂ©cision de la chambre d’accusation de la cour d’appel.

Il s’agit de Riadh ChaĂŻbi (en libertĂ©), Kamel Jendoubi (en fuite), et Noureddine Ben Ticha (en fuite).

Les charges retenues contre les accusĂ©s portent sur des infractions graves, dont le complot contre la sĂ»retĂ© de l’État, constitution et appartenance Ă  une organisation terroriste, atteinte visant Ă  changer la forme du gouvernement ou Ă  inciter les citoyens Ă  s’entre-tuer, troubles, meurtres et pillages liĂ©s Ă  des crimes terroristes et atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© alimentaire et Ă  l’environnement.

Liste des condamnés :

· Kamel Letaïef (détenu) : 66 ans;

· Khayam Turki (détenu) : 48 ans;

· Noureddine Bhiri (détenu): 43 ans;

· Issam Chebbi (détenu): 18 ans;

· Jawher Ben Mbarek (détenu): 18 ans;

· Ghazi Chaouachi (détenu): 18 ans;

· Ridha Belhadj (détenu): 18 ans;

· Abdelhamid Jelassi (détenu) : 13 ans;

· Fathi Hattab Slama (détenu): 4 ans;

· Ahmed Néjib Chebbi (liberté): 18 ans;

· Chaïma Issa: 18 ans;

· Mohamed Lazhar Akremi (en liberté): 8 ans;

· Chokri Bahriya (en liberté): 13 ans;

· Ayachi Hamami (en liberté): 8 ans;

· Mohamed El Hamdi (en liberté): 13 ans;

· Riadh Chaïbi (en liberté): radié;

· Noureddine Boutar (liberté): 10 ans;

· Ridha Charfeddine (détenu dans une autre affaire): 16 ans;

· Sahbi Atig (détenu dans une autre affaire): 13 ans;

· Essaied Ferjani (détenu dans une autre affaire): 13 ans;

· Kamel El Bedoui (détenu dans une autre affaire): 13 ans;

· Mohamed Bedoui (liberté): 13 ans;

· Ali El Hlioui (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Hamza Meddeb (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Monji Dhaouadi (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Kamel El Guizani (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Ridha Idriss (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Mustapha Kamel Nabli (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Mohamed Kamel Jendoubi (en fuite): radié;

· Noureddine Ben Ticha (en fuite): radié;

· Kawther El Daassi (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Abdelraouf Khalfallah (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Abdelmajid Ezzar (en fuite) : 33 ans avec exécution immédiate:

· Tasnime Kheriji (en fuite) : 33 ans avec exécution immédiate;

· Nadia Akacha (en fuite) : 33 ans avec exécution immédiate;

· Karim Guellati (liberté): 25 ans;

· Rafik Chaùbouni (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Najla Letaief (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Bochra Belhaj Hmida (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate;

· Bernard-Henri Lévy (en fuite): 33 ans avec exécution immédiate.

D’aprùs Tap.

L’article Affaire de complot | Le dĂ©tail des condamnations est apparu en premier sur Kapitalis.

Néjib et Issam Chebbi condamnés à 18 ans de prison, le jour de commémoration de la mort de leur pÚre

Issam Chebbi, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti RĂ©publicain, et son frĂšre aĂźnĂ© NĂ©jib Chebbi, prĂ©sident du Front national du salut, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  18 ans de prison dans l’affaire dite de «complot contre l’Etat», samedi 19 avril 2025, le jour mĂȘme de la commĂ©moration du dĂ©cĂšs de leur pĂšre, Abdelaziz Chebbi, l’ancien bĂątonnier de l’Ordre des avocats.

C’est ce qu’a rapportĂ© Faiza Rahem, l’épouse d’Issam Chebbi, dans un poste Facebook sous le titre «C’est ainsi que l’on enterre la justice» oĂč elle Ă©crit que l’ancien bĂątonnier «avait appris Ă  ses enfants l’amour de la patrie, l’attachement Ă  la vĂ©ritĂ©, Ă  la libertĂ© et Ă  la dignité», ajoutant que «NĂ©jib et Issam Chebbi ont Ă©copĂ© de dix-huit ans de prison pour avoir seulement exprimĂ© leur opinion et fait face au despotisme».

«MalgrĂ© la douleur et le choc de ce verdict injuste, nous sommes plus dĂ©terminĂ©s qu’auparavant Ă  poursuivre sur la mĂȘme voie. L’injustice ne nous fera pas peur et la rĂ©pression ne nous dĂ©tournera pas du droit qui ne saurait ĂȘtre vaincu car celui qui avance sur la voie de la libertĂ© ne saurait revenir en arriĂšre», a Ă©crit Faiza Rahem dans son poste. Et d’ajouter : «Je suis certaine que si leur pĂšre Ă©tait encore vivant, il aurait gardĂ© la tĂȘte haute et il leur aurait dit ‘‘Je suis fier de vous’’. Car celui qui a formĂ© des hommes qui ne nĂ©gocient pas quand il s’agit de principes ne meurt pas. Et celui qui enfantĂ© des militants qui font passer la patrie avant leur libertĂ©, reste vivant au fond de nous et au fond de chacun qui croit encore que la Tunisie mĂ©rite mieux».

Rappelons qu’Issam Chebbi est incarcĂ©rĂ© Ă  la prison de Mornaguia depuis avril 2023 et que NĂ©jib Chebbi Ă©tait, au moment de sa condamnation, en Ă©tat de libertĂ©.         

I. B.

L’article NĂ©jib et Issam Chebbi condamnĂ©s Ă  18 ans de prison, le jour de commĂ©moration de la mort de leur pĂšre est apparu en premier sur Kapitalis.

RabĂąa AbdelkĂ©fi | «Un procĂšs qui a mis Ă  mort la Justice»

Commentant les lourdes peines allant jusqu’à 66 ans de prison dĂ©cidĂ©e hier, samedi 19 avril 2025, contre la quarantaine de prĂ©venus dans l’affaire dite de «complot contre l’Etat», l’écrivaine et universitaire RabĂąa AbdelkĂ©fi a publiĂ© le poste suivant oĂč elle parle d’un procĂšs qui a «mis Ă  mort la Justice».

«Aux dĂ©tenus politiques ou d’opinion, quel que soit leur bord, Ă  ceux qui me sont proches comme Ă  ceux que je ne connais pas, Ă  leurs familles, Ă  leurs amis, Ă  ceux qui les soutiennent, Ă  ceux qui aspirent Ă  vivre dans un pays dĂ©mocratique, ma compassion et mon indĂ©fectible soutien.

«L’iniquitĂ© de ce procĂšs blesse la citoyenne que je croyais pouvoir ĂȘtre et, s’il a mis Ă  mort la Justice, il n’aura rĂ©ussi qu’à exacerber notre rĂ©volte, notre capacitĂ© de rĂ©sistance aux passe-droits, aux abus de pouvoir, Ă  la rĂ©pression, au musellement des mĂ©dias et des voix libres.

Sachez que nous sommes Ă  vos cĂŽtĂ©s et que nous partageons le sentiment d’accablement qui vous touche comme votre volontĂ© Ă  faire face Ă  l’adversitĂ©.»

L’article RabĂąa AbdelkĂ©fi | «Un procĂšs qui a mis Ă  mort la Justice» est apparu en premier sur Kapitalis.

La Tunisie doit parer à la baisse des revenus d’exportation de l’huile d’olive

Les recettes d’exportation de l’huile d’olive tunisienne sont en baisse de 25,8% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de la campagne 2023/2024, avec 2 126,2 millions de dinars tunisiens (644 millions d’euros) enregistrĂ©es au terme des cinq premiers mois de la campagne 2024/2025 (Ă  fin mars 2025).

Imed Bahri

C’est ce que rĂ©vĂšlent les donnĂ©es publiĂ©es par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), soulignant que cette baisse a Ă©tĂ© enregistrĂ©e malgrĂ© l’augmentation de 46,3% des quantitĂ©s exportĂ©es (157 200 tonnes Ă  fin mars 2025). Elle s’explique par la forte rĂ©duction du prix moyen de l’huile d’olive en mars 2025 (- 54% par rapport au mĂȘme mois de la campagne prĂ©cĂ©dente), avec une variation entre 8 et 18,4 dinars/kg (2,42 – 5,57 euros/kg), selon la catĂ©gorie.

Les quantitĂ©s d’huile d’olive conditionnĂ©es ne reprĂ©sentent que 10,2% du volume exportĂ©.

Des perspectives peu rassurantes

L’Onagri fait Ă©tat d’une quasi-stagnation de la part d’huile conditionnĂ©e exportĂ©e par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de la campagne prĂ©cĂ©dente. La catĂ©gorie de l’huile d’olive extra vierge reprĂ©sente Ă  elle seule 82,7 % du volume total exportĂ©. Seulement 15,8% du chiffre d’affaires provient des exportations d’huile d’olive conditionnĂ©e

Le marchĂ© europĂ©en attire la plus grande part des exportations tunisiennes d’huile d’olive (60,8%), suivi de l’AmĂ©rique du Nord (23,2%) et de l’Afrique avec seulement 9,8%.

Le principal importateur d’huile d’olive tunisienne est l’Italie, avec une part de 29,8% des quantitĂ©s exportĂ©es au cours des cinq premiers mois de la campagne 2024/2025, suivie de l’Espagne (26,9%) et des Etats-Unis (18,6%).

Quant à l’huile d’olive biologique, le volume d’exportation a atteint 30 000 tonnes, pour une valeur d’environ 411,2 millions de dinars tunisiens (124,6 millions d’euros à fin mars 2025).

Toutefois, la part de l’huile d’olive biologique conditionnĂ©e ne dĂ©passe pas 4% du volume total d’huile d’olive biologique exportĂ©e. Le prix moyen de l’huile d’olive biologique Ă©tait de 13,70 dinars/kg (4,15 euros/kg), avec une fourchette comprise entre 13,51 dinars/kg (4,09 euros/kg) pour l’huile en vrac et 18,12 dinars/kg (5,49 euros/kg) pour l’huile conditionnĂ©e.

Le principal importateur d’huile d’olive biologique tunisienne est l’Italie, avec 60% des quantitĂ©s exportĂ©es, suivie de l’Espagne (20%) et des Etats-Unis (11%).

Des solutions alternatives Ă  rechercher

Enfin, l’imposition rĂ©cente par l’administration amĂ©ricaine d’un droit de douane de 28% aux importations en provenance de la Tunisie va se rĂ©percuter nĂ©gativement sur les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis, qui sont majoritairement constituĂ©es d’huile d’olive, et Ă  un degrĂ© moindre de dattes et de produits d’artisanat.

Le dĂ©but de rĂ©cession observĂ© dans l’économie mondiale, et notamment en Europe, qui absorbe entre 70 et 80% des exportations tunisiennes ne va pas arranger les choses non plus pour ce qui reste de cette annĂ©e et le dĂ©ficit de la balance commerciale tunisienne, dĂ©jĂ  astronomique, va s’aggraver davantage. Ce qui ne va pas arranger les finances publiques, trĂšs mal en point avec un fort endettement public, sachant que les recettes d’exportation de l’huile d’olive ont souvent aidĂ© Ă  soulager le dĂ©sĂ©quilibre de la balance extĂ©rieur.

Avis de tempĂȘte donc Ă  l’horizon, et les autoritĂ©s sont averties : elles doivent trouver des solutions de rechange Ă  la baisse attendue des exportations d’huile d’olive. Sinon, bonjour tristesse !

L’article La Tunisie doit parer à la baisse des revenus d’exportation de l’huile d’olive est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Le dimanche de Bouvines’’ | Les paradoxes de la mĂ©moire. Victoire de la France, dĂ©faite de l’Europe

Qui a jamais entendu parler de Bouvines en France? Pourtant ce village de la Flandre française situĂ© au sud est de Lille a Ă©tĂ© le siĂšge en 1214 d’une grande bataille impliquant le prĂ©tendant Ă  l’empire germanique Otton IV soutenu par les comtes de Flandre, de Boulogne, de Salisbury, tous financĂ©s par le Roi d’Angleterre, contre le Roi de France Philippe dit l’Auguste ou bien le conquĂ©rant, appuyĂ© par le Pape, qui avec l’aide de la Bourgogne avait rĂ©ussi Ă  annexer au Nord la Normandie, et au Sud le Maine, aux dĂ©pens des Anglais.

Dr Mounir Hanablia *

Le problĂšme entre Français et Anglais avait dĂ©butĂ© le jour oĂč le Duc de Normandie Guillaume avait conquis en 1066 le trĂŽne d’Angleterre. Le Royaume qui se rĂ©sumait en l’üle de France actuelle s’était trouvĂ© encerclĂ© entre les possessions anglaises Ă  l’ouest, et les Allemands Ă  l’est.

A cela s’étaient ajoutĂ©es les menĂ©es du pape menacĂ© dans ses Ă©tats italiens par le mariage de l’hĂ©ritiĂšre des Normands de Sicile avec l’empereur germanique Henry VI.

Ainsi la curie romaine avait essayĂ© de jouer les candidats au trĂŽne de l’empire germanique les uns contre les autres, au besoin en les excommuniant lorsqu’ils se rĂ©vĂ©laient indociles, afin de les affaiblir et d’interdire toute intervention extĂ©rieure indĂ©sirable dans les affaires italiennes qui aurait menacĂ© les intĂ©rĂȘts de la papautĂ©.

Il y avait donc en ces temps lĂ  quatre nƓuds d’intrigues au dessus de la couronne de France: l’empereur germanique Otton, son oncle maternel le Roi d’Angleterre, le Pape, et les nobles thĂ©oriquement vassaux du Roi de France mais jaloux, peu dĂ©sireux de laisser celui-ci intervenir dans leurs affaires et prĂ©fĂ©rant faire partie d’un empire rĂ©gi par des liens lĂąches dont l’empereur est Ă©lu, que d’un royaume dont le souverain accapare tous les pouvoirs.

Dans ces conditions, ce dernier n’avait eu d’autre choix que d’essayer d’atteindre l’embouchure du Rhin Ă  travers les Pays Bas afin d’interdire Ă  ses adversaires autant l’accĂšs Ă  la mer que l’établissement de liens commerciaux sur le continent indispensables Ă  la survie de la couronne anglaise. Et c’est ainsi qu’il s’était assurĂ© l’inimitiĂ© des Flamands qui en tiraient leurs richesses.

La bataille décisive

Le Roi de France, au dĂ©cours de l’une de ses chevauchĂ©es en Flandre, s’était retrouvĂ© coincĂ© face Ă  des adversaires qu’il n’attendait pas, et sa tentative de faire retraite en Ă©vitant la bataille fut stoppĂ©e net  au pont de Bouvines faute du temps nĂ©cessaire pour faire traverser son armĂ©e et s’échapper.

Les pĂ©ripĂ©ties de la bataille n’ont que peu d’intĂ©rĂȘt. Disons que l’armĂ©e de France Ă©tait principalement composĂ©e de nobles et de chevaliers rompus au combat par la pratique des tournois en temps de paix. Celle de ses adversaires Ă©tait en grande partie composĂ©e de soldats issus du peuple dont la guerre Ă©tait devenue le mĂ©tier et qui se vendaient au plus offrant.

DĂ©tail important, les chevaliers et les nobles lorsqu’ils combattaient essayaient d’épargner leurs propres vies de nobles. Le but Ă©tait en effet d’obtenir les rançons qui  dĂ©dommageraient des frais de la guerre, et pour cela il fallait bien garder vivants les prisonniers. Par contre, lorsqu’ils avaient affaire Ă  des gens du peuple, ils n’hĂ©sitaient pas Ă  les massacrer car ils ne se considĂ©raient pas tenus de respecter les lois de la chevalerie face Ă  des gens qu’ils considĂ©raient comme des usurpateurs dans une activitĂ© selon eux leur est rĂ©servĂ©e, la guerre.

Il y avait donc en ces temps-lĂ  certaines lois du combat qui faisaient partie du code de la chevalerie, celui de ne pas s’attaquer aux non combattants, aux prĂȘtres, aux civils ainsi qu’on les appelle aujourd’hui et naturellement ces lois Ă©taient en grande partie inspirĂ©es par l’Eglise, dĂ©sireuse sans doute de prĂ©server ses biens ainsi que les vies de ses membres.

L’Eglise pour atteindre ce but n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  s’impliquer dans ce qu’on avait appelĂ© la querelle des investitures, qui n’était rien d’autre qu’une tentative d’assujettir les Rois Ă  ses propres intĂ©rĂȘts, essentiellement politiques en Italie ainsi qu’on l’a vu et n’ayant rien Ă  voir avec la religion.

Ainsi pour en revenir au pont de Bouvines, le Roi de France, plutĂŽt prudent, avait dĂ» faire front et offrir la bataille Ă  ses ennemis, de surcroĂźt un dimanche, un jour oĂč les chrĂ©tiens Ă©vitent habituellement de faire la guerre, pour Ă©viter d’offenser leur dieu.

Il est naturellement difficile de dire ce qui s’y est rĂ©ellement passĂ©, malgrĂ© l’abondance des rĂ©cits. Ce qui est sĂ»r, c’est que l’empereur germanique a fini par s’enfuir et que les nobles français fĂ©lons ont Ă©tĂ© faits prisonniers. Par contre, comme prĂ©vu, il y eut un massacre de la piĂ©taille qui avait entourĂ© l’empereur pour l’empĂȘcher d’ĂȘtre pris.

D’oĂč vient-il que ces brabançons n’aient pas hĂ©sitĂ© Ă  sacrifier leurs vies pour le salut de celui qui Ă©tant saxon n’était aprĂšs tout qu’un Ă©tranger? C’est bien sans doute lĂ , confirmation de leur intĂ©rĂȘt, beaucoup plus Ă  dĂ©fendre leurs libertĂ©s communales plus Ă  mĂȘme d’ĂȘtre respectĂ©es sous l’empire, que de subir le joug du Roi de France. Et la ville de Lille, dont nul aujourd’hui ne songerait Ă  contester l’appartenance au territoire français, a, aprĂšs Bouvines, chĂšrement payĂ© sa fidĂ©litĂ© au pays flamand.

Ainsi on avait eu dĂšs cette Ă©poque une confrontation de deux modĂšles politiques, celui fĂ©dĂ©ral allemand et celui centralisateur français. C’est nĂ©anmoins la reprĂ©sentation de la journĂ©e de Bouvines qui va Ă  travers les Ăąges inspirer le plus de rĂ©flexions.

Un sentiment national né au forceps

D’affrontement entre le bien français soutenu par le pape, et le mal germanique excommuniĂ© par lui, le conflit glisse au fil des siĂšcles pour aboutir Ă  l’ennemi hĂ©rĂ©ditaire pour qui chaque guerre suscite la suivante, depuis celle de trente ans jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Entretemps le sentiment national est nĂ© au forceps, et il faut noter comment le triomphe du Roi Philippe Auguste sur le champ de bataille qui ne concernait somme toute que la noblesse restĂ©e fidĂšle, a Ă©tĂ© plus tard fĂȘtĂ© par ce que l’on nommait le tiers-Ă©tat sans aucun doute entraĂźnĂ© par le clergĂ©, Ă  commencer par les forces montantes de la bourgeoisie naissante.

Ainsi le sentiment national français est nĂ© d’une imposture, l’assimilation des intĂ©rĂȘts de la noblesse par la bourgeoisie. De cet Ă©vĂšnement, la narration du rĂ©cit national a fait plus tard aprĂšs la rĂ©volution bourgeoise de 1789 un conflit de l’État royal centralisateur contre la fĂ©odalitĂ© jalouse de ses privilĂšges, assimilĂ©e aux forces de la dĂ©sintĂ©gration et de l’anarchie. C’est d’autant plus remarquable qu’en Angleterre, une annĂ©e aprĂšs Bouvines, la fĂ©odalitĂ© soulevĂ©e contre le Roi Jean sans Terre, en avait arrachĂ© la Magna Carta, la Grande Charte, prĂ©curseur de toutes les Constitutions du monde moderne.

Il faut dire qu’en Angleterre, la lutte contre l’absolutisme royal avait dĂ©butĂ© avec le conflit entre Henry II et l’archevĂȘque de Canterbury Thomas Beckett, alors qu’au contraire en France, cet absolutisme s’était appuyĂ© sur l’Eglise et avait servi Ă  consolider l’Etat circonscrit Ă  l’origine en Ăźle de France, pour assurer son expansion, en particulier vers le Midi, afin de coloniser d’autres peuples, en particulier l’Occitan, qui parlaient une autre langue, Ă©taient dotĂ©s d’une autre culture, et parfois pratiquaient une religion diffĂ©rente.

Si le Royaume de l’üle de France est finalement devenu la France, c’est parce que la lĂ©gitimitĂ© de son Roi avait Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  travers Clovis puis Charlemagne par l’Eglise catholique romaine en tant qu’hĂ©ritier reconnu des Empereurs Romains. Et c’est ce prestige lĂ  qui a permis au Roi de Paris de triompher de tous les ducs, comtes, rois, empereurs, afin de devenir le Roi de France.

Il demeure nĂ©cessaire de le rappeler pour deux raisons. La premiĂšre est que la France a beau ĂȘtre officiellement laĂŻque, elle ne pourra jamais oublier tout ce qu’elle doit Ă  l’Eglise dans son unification. La seconde est que si le Roi de France n’avait pas existĂ© ou avait Ă©chouĂ©, l’Europe occidentale serait probablement une kyrielle de peuples et de principautĂ©s qui n’auraient pas Ă©prouvĂ© le besoin de se fĂ©dĂ©rer face Ă  un ennemi puissant; elle aurait glissĂ© beaucoup plus facilement vers une structure de type confĂ©dĂ©ral, une Ă©ventualitĂ© difficile Ă  rĂ©aliser avec la division actuelle de la communautĂ© europĂ©enne en Etats-nations que les cas de la Catalogne et de l’Ecosse ne font que confirmer.

Pour tout dire, si l’Etat Nation français n’existait pas, l’Europe ne s’en porterait pas plus mal.

* Médecin de libre pratique.

‘‘Le dimanche de Bouvines (27 juillet 1214)’’, de Georges Duby, Ă©ditions Gallimard, Paris 11 avril 1985.

L’article ‘‘Le dimanche de Bouvines’’ | Les paradoxes de la mĂ©moire. Victoire de la France, dĂ©faite de l’Europe est apparu en premier sur Kapitalis.

L’AICS prĂ©sente ses programmes de soutien Ă  l’emploi des jeunes en Tunisie

CrĂ©er des emplois dĂ©cents Ă  court terme en partenariat avec le secteur privĂ© et renforcer la formation professionnelle et l’employabilitĂ© des jeunes Tunisiens.

Tels sont les objectifs du programme intitulĂ© «Soutien Ă  la formation et Ă  l’emploi des jeunes», financĂ© par la coopĂ©ration italienne, qui adopte une approche intĂ©grĂ©e, dont le premier comitĂ© de pilotage (Copil) s’est tenu Ă  Tunis, le 16 avril 2025, en prĂ©sence du ministre tunisien de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, de l’ambassadeur d’Italie Ă  Tunis, Alessandro Prunas, et de la directrice de l’Agence italienne de coopĂ©ration au dĂ©veloppement (AICS) Ă  Tunis, Isabella Lucaferri.

L’initiative est promue par des organisations de la sociĂ©tĂ© civile italienne, en partenariat avec le ministĂšre tunisien de l’Emploi et de la Formation professionnelle et ses structures de tutelle, Ă  travers quatre projets spĂ©cifiques intitulĂ©s : «Former : formation et orientation pour le renforcement des professions et de l’emploi en milieu rural» mis en Ɠuvre par Tamat Tunisie, Helpcode – le droit d’ĂȘtre enfant, Arcs Culture solidali et Terre des Hommes Italia; «Dynamo : activation des parcours de formation, de travail et d’auto-emploi pour les jeunes tunisiens dans le secteur mĂ©canique» créé par WeWorld Global et Elis ; «Nasij : nouvelles alternatives durables pour l’inclusion des jeunes dans le secteur textile» coordonnĂ© par Cospe Maghreb et Cefa Tunisie; et «Destination emploi : renforcer l’éducation et l’emploi pour l’inclusion socio-Ă©conomique des jeunes Tunisiens dans le secteur du tourisme responsable et durable» mis en Ɠuvre par Avsi, Oxfam Italia et Oxfam Novib.

Le premier Copil a reprĂ©sentĂ© une opportunitĂ© de renforcer la coordination avec les structures du ministĂšre, un Ă©lĂ©ment considĂ©rĂ© comme fondamental pour maximiser l’impact du programme sur le territoire, a annoncĂ© l’AICS dans un communiquĂ©, soulignant que l’initiative dĂ©montre l’engagement conjoint envers l’avenir des jeunes Tunisiens dans le cadre de la coopĂ©ration bilatĂ©rale.

D’aprùs Ansamed.

L’article L’AICS prĂ©sente ses programmes de soutien Ă  l’emploi des jeunes en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

La présence culturelle italienne en Tunisie en photos

Une exposition intitulĂ©e « Daccourdou Â» se tiendra du 25 avril au 25 juillet 2025 au MusĂ©e national du Bardo Ă  Tunis. Elle est consacrĂ©e aux aspects et formes de la prĂ©sence culturelle italienne en Tunisie.

OrganisĂ©e par l’Institut culturel italien de Tunis, en collaboration avec l’ambassade d’Italie et l’Institut national du patrimoine (INP), cette exposition vise Ă  raconter, Ă  travers la photographie contemporaine, le riche patrimoine culturel partagĂ© entre l’Italie et la Tunisie. OrganisĂ©e par Filippo Maggia, l’un des plus grands experts italiens de la photographie contemporaine, l’exposition prĂ©sente les Ɠuvres de quatre photographes de renommĂ©e internationale, Claudio Gobbi, Tommaso Fiscaletti, Giovanna Silva et Souad Mani, appelĂ©s Ă  documenter avec diffĂ©rents langages visuels la prĂ©sence culturelle italienne dans le pays du Maghreb.

Le titre, «Daccourdou», dĂ©rive d’une expression arabe tunisienne d’origine italienne, et rappelle la longue et stratifiĂ©e histoire des Ă©changes et des contaminations entre les deux rives de la MĂ©diterranĂ©e, Ă©galement Ă©vidente dans le vocabulaire quotidien tunisien.

L’exposition est divisĂ©e en quatre sections : les sites archĂ©ologiques tunisiens et les missions archĂ©ologiques conjointes italo-tunisiennes en Tunisie, actives depuis plus de soixante ans; L’architecture italienne Ă  Tunis, avec des bĂątiments conçus par des architectes italiens au dĂ©but du XXe siĂšcle; la coopĂ©ration commerciale et les liens humains entre les deux pays et enfin la mĂ©moire historique de la prĂ©sence italienne en Tunisie dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle.

L’exposition est rendue possible grĂące au soutien de la direction gĂ©nĂ©rale de la crĂ©ation contemporaine du ministĂšre italien de la Culture, dans le cadre de l’Avis public pour la promotion de la photographie contemporaine italienne Ă  l’étranger, et est accompagnĂ©e d’un catalogue, supervisĂ© par Filippo Maggia, publiĂ© par Silvana Editoriale. Parmi les partisans de l’initiative figurent Bisazza Mosaico, Elleti Group, l’ONG WeWorld, en collaboration avec le MusĂ©e du Bardo et l’INP.

D’aprùs Ansamed.

L’article La prĂ©sence culturelle italienne en Tunisie en photos est apparu en premier sur Kapitalis.

Le poĂšme du dimanche | ‘‘Si triste est la saison’’ de Anthony Phelps

NĂ© en 1928 Ă  Port-au-Prince, en HaĂŻti, Anthony Phelps est poĂšte, romancier, nouvelliste, dramaturge, homme de radio.

Phelps publie ses premiers recueils dans son pays, passe un sĂ©jour en prison sous la dictature, part en exil, et s’installe au QuĂ©bec en 1964, oĂč il travaille Ă  Radio Canada et aide Ă  la diffusion de la littĂ©rature haĂŻtienne.

ConsidĂ©rĂ© aujourd’hui comme l’une des voix majeures de la poĂ©sie haĂŻtienne, Sa voix est prĂ©sente dans l’espace francophone. Il dĂ©cĂšde Ă  MontrĂ©al, en 2025.

Tahar Bekri

Immobile

Comme un pieu enfoncé dans le sable

je porte en moi la densité de la nuit

et des insectes font l’amour

sur mes mains inutiles

Si triste est la saison

qu’il est venu le temps

de se parler par signe

Le langage des yeux s’enrichit chaque jour

Un geste de la main dit plus long qu’un discours

et pour rĂȘver ma vie au tranchant du sommeil

Ă  la doublure de ma taie

j’aurais cousu mes Ă©pisodes les plus beaux

Mais l’amour mĂȘme est triste

les escarres de la souffrance Ă©cailleraient le rĂȘve

Ah ! quand Ă©clatera le bourgeon

sous le poids de l’abeille

Je veux entendre le sang de ma terre

marcher dans les caféiers aux fleurs blanches

Je veux entendre geindre le vent blessé

dans les cannaies

Coupantes sont les feuilles de la canne Ă  sucre

Quand donc viendra cette heure

oĂč nous irons amorcer le soleil

oĂč le baiser justifiera nos lĂšvres !

Si triste est la saison

qu’il est venu le temps

de se parler en signe.

Eclats de silence, Collection Haïti Littéraire, 1962.

L’article Le poĂšme du dimanche | ‘‘Si triste est la saison’’ de Anthony Phelps est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie-Affaire du complot | La défense dénonce un procÚs inéquitable

Le collectif de dĂ©fense dans l’affaire dite de «complot contre l’État» a annoncĂ©, ce samedi 19 avril 2025, son rejet des peines prononcĂ©es Ă  l’encontre des accusĂ©s, qui varient entre 13 et 66 ans de prison. Elle considĂšre que le procĂšs «n’a pas respectĂ© les conditions d’un procĂšs pĂ©nal ni les garanties d’un procĂšs Ă©quitable».

La défense a dénoncé une instruction viciée, des preuves absentes ou farfelues, des témoins anonymes au passé judiciaire douteux et surtout, une justice sous influence du pouvoir exécutif.

Elle a aussi dĂ©noncĂ© ce qu’elle a appelĂ© «une justice sans les accusĂ©s», par allusion Ă  la tenue du procĂšs Ă  distance, imposĂ©e par une dĂ©cision administrative qualifiĂ©e d’illĂ©gale et en violation de l’article 141 bis du Code de procĂ©dure pĂ©nale.

L’absence des accusĂ©s de la salle d’audience a, selon les avocats, empĂȘchĂ© toute confrontation directe entre les prĂ©venus et leurs juges et privĂ© la dĂ©fense de la possibilitĂ© d’exercer efficacement sa mission.

Enfin, la dĂ©fense estime que le verdict final sanctionne des rencontres politiques, des Ă©changes d’idĂ©es et des oppositions pacifiques.

I. B.

L’article Tunisie-Affaire du complot | La dĂ©fense dĂ©nonce un procĂšs inĂ©quitable est apparu en premier sur Kapitalis.

Les banques tunisiennes appelĂ©es Ă  contribuer Ă  l’entretien des infrastructures Ă©ducatives

La PremiĂšre ministre Sarra Zaafrani Zenzeri a prĂ©sidĂ© hier soir, vendredi 18 avril 2025, au Palais du gouvernement Ă  la Kasbah, une sĂ©ance de travail ministĂ©rielle portant sur le rĂŽle du secteur bancaire dans la dynamisation de l’économie nationale et la promotion de l’investissement.

Ont assistĂ© Ă  la sĂ©ance la ministre des Finances, Michkat Slama Khaldi, le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, le gouverneur de la Banque centrale, Fethi Zouhair Nouri, le prĂ©sident du Conseil bancaire et financier (CBF), Neji Ghandri, le directeur gĂ©nĂ©ral de la Banque de Tunisie, Rachid Batita, le directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim de la Banque nationale agricole (BNA), Ahmed Ben Moulehem, et le directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim de la Banque de l’habitat (BH), Lotfi Ben Hammouda.

L’entretien des infrastructures publiques  

La PremiĂšre ministre a saluĂ© le rĂŽle essentiel de la BCT  en tant qu’institution publique vouĂ©e Ă  la sauvegarde de l’économie nationale, soulignant l’importance du secteur bancaire dans la mise en Ɠuvre de la politique de l’État, le maintien de la souverainetĂ© nationale, le maintien de l’équilibre Ă©conomique et le soutien au dĂ©veloppement et Ă  l’investissement. Elle a Ă©galement soulignĂ© ses responsabilitĂ©s clĂ©s dans la prĂ©servation de la stabilitĂ© des prix et des taux de change, la gestion de l’inflation et la prĂ©servation des rĂ©serves de change.

La PremiĂšre ministre a Ă©galement saluĂ© la contribution du secteur bancaire Ă  la stabilitĂ© financiĂšre, qualifiant son implication d’essentielle pour rĂ©pondre aux besoins des acteurs Ă©conomiques et assurer une croissance durable et inclusive. Elle a soulignĂ© que le soutien du secteur bancaire est essentiel pour accĂ©lĂ©rer la rĂ©alisation des projets publics et lancer de nouvelles initiatives dans les dĂ©lais impartis.

Afin de stimuler la croissance Ă©conomique et d’attirer les investissements, la PremiĂšre ministre a exhortĂ© toutes les institutions bancaires et financiĂšres Ă  faciliter l’accĂšs Ă  diverses options de financement pour les investisseurs publics et privĂ©s, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises communautaires. Elle a rĂ©affirmĂ© que l’investissement public devrait servir de moteur Ă  l’engagement du secteur privĂ©.

La cheffe du gouvernement a soulignĂ© l’importance d’aligner le secteur bancaire sur une stratĂ©gie nationale globale de dĂ©veloppement. Cela comprend la mise Ă  disposition d’outils financiers innovants et rĂ©actifs, adaptĂ©s aux besoins spĂ©cifiques des opĂ©rateurs Ă©conomiques, le soutien Ă  la construction et Ă  l’entretien des infrastructures Ă©ducatives, et l’orientation des investissements vers les secteurs prioritaires au niveau national.

Une contribution insuffisamment reconnue

Cette rĂ©union intervient Ă  un moment oĂč le prĂ©sident de la rĂ©publique a multipliĂ© les critiques envers ce qu’il a appelĂ© le cartel des banques qui ne contribuent pas assez, selon lui, Ă  l’effort national de dĂ©veloppement. KaĂŻs SaĂŻed espĂšre Ă©galement voir les banques contribuer Ă  la restauration des Ă©quipements publics (Ă©coles, hĂŽpitaux, etc.) dont beaucoup sont trĂšs vĂ©tustes et menacent ruine. D’autant que l’Etat, qui traverse une grave crise financiĂšre, a de moins en moins de ressources pour satisfaire les Ă©normes besoins ressentis dans ce domaine.

Les banques, quant elles, estiment qu’elles sont soumises Ă  de fortes pressions fiscales et que leurs contributions Ă  l’effort Ă©conomique national est insuffisamment mis en valeur ou reconnu par les autoritĂ©s.

I. B.

  

L’article Les banques tunisiennes appelĂ©es Ă  contribuer Ă  l’entretien des infrastructures Ă©ducatives est apparu en premier sur Kapitalis.

Youssef Chaouachi commente la condamnation de son pĂšre Ghazi Ă  18 ans de prison

RĂ©agissant dans un poste Facebook aux lourdes condamnations prononcĂ©es dans l’affaire dite du complot contre l’Etat oĂč son pĂšre, l’ancien ministre Ghazi Chaouachi est l’un accusĂ©s, Youssef Chaouachi a Ă©crit : «La condamnation de mon pĂšre Ă  18 ans de prison est un honneur qui ajoute Ă  notre fierté».   

«En vĂ©ritĂ©, il n’y a pas de grande diffĂ©rence entre les condamnations Ă  13, 19, 48 ou 66 ans, parce que nous sommes convaincus que leur incarcĂ©ration durera tant que KaĂŻs SaĂŻed rĂ©sidera au Palais de Carthage», a-t-il aussi Ă©crit, ajoutant : «Nous avons certes perdu une bataille, mais nous n’avons pas perdu la guerre et notre combat se poursuivra pour le faire tomber et faire libĂ©rer tous les dĂ©tenus».        

«Un dernier message adressĂ© Ă  tout un chacun qui se serait impliquĂ© dans ce dossier : nous ne pardonnerons pas et nous n’oublierons pas. Si Ghazi et le groupe de ses co-accusĂ©s ne vous jugeront pas, ce seront les enfants de Ghazi, Ridha [Belhadj], Issam [Chebbi], Khayam [Turki], Abdelhamid [Jelassi], Jawher [Ben Mbarek], Chaima [Issa], Kamel [Eltaief] et tous les autres qui vous jugeront», a-t-il conclu son poste.

I. B.

L’article Youssef Chaouachi commente la condamnation de son pùre Ghazi à 18 ans de prison est apparu en premier sur Kapitalis.

La traversĂ©e de la psychothĂ©rapie 

Combien de fois m’a-t-on posĂ© cette question «Combien de sĂ©ances faut-il pour aller mieux ?» Je reste souvent silencieuse. Ce n’est pas de la rĂ©ticence. C’est un respect.  Car derriĂšre cette question, il y a une attente, un besoin de cadre, parfois mĂȘme une angoisse «Est-ce que je vais m’en sortir ? Est-ce que vous pouvez me promettre que ça va aller ?» En fait, il n’y a pas de rĂšgle. Ou plutĂŽt
 il y en a, bien sĂ»r. Mais elles ne tiennent pas longtemps face Ă  l’expĂ©rience. 

Manel Albouchi *

Et pourtant, la psychothĂ©rapie n’est pas une promesse. C’est un processus transfĂ©rentiel. Une rencontre clinique. Un espace liminal, un entre-deux. Un cadre contenant, certes, mais oĂč les repĂšres vacillent parfois pour mieux ĂȘtre reconstruits. 

L’attachement 

Au commencement, il y a le contact : fragile, timide, parfois mĂ©fiant, parfois tout-puissant. 

Le patient s’installe, parfois dans le silence. Il observe, il jauge, il projette. 

C’est lĂ  que commence le transfert : ce mĂ©canisme inconscient par lequel le sujet rĂ©active sur la figure du thĂ©rapeute des affects anciens, souvent liĂ©s Ă  ses figures parentales prĂ©coces (Freud, 1912; Laplanche et Pontalis, 1967). 

Parfois il m’idĂ©alise, parfois il m’agresse. Souvent, il ne me voit pas. Il voit quelqu’un d’autre. Et ce n’est pas une erreur : c’est une nĂ©cessitĂ©. 

Le transfert est la matiĂšre premiĂšre du travail thĂ©rapeutique. Ce lien teintĂ© d’ambivalence, de rĂ©pĂ©titions, d’affects archaĂŻques, rend possible la réélaboration psychique. 

Bowlby parlait d’attachement : il faut d’abord pouvoir s’attacher, mĂȘme maladroitement, pour commencer Ă  penser. 

Et c’est ce que je vois, sĂ©ance aprĂšs sĂ©ance : les liens se tissent, parfois en silence, parfois Ă  travers un regard, une phrase anodine, un lapsus. 

Le transfert  

Ce que le patient ignore, c’est qu’il ne vient pas seulement parler. Il vient revivre. Et parfois, revivre, c’est aussi revivre la douleur. 

Il y a des jours oĂč le cabinet devient une scĂšne primitive : des mots qui claquent comme des coups, des absences, des silences qui hurlent. 

Mais dans cette mise en acte transfĂ©rentielle, quelque chose se joue, quelque chose d’essentiel : la possibilitĂ© d’une transformation. La mise en symbolisation de l’insoutenable. 

C’est lĂ  que les thĂ©ories de Bion et de Winnicott prennent tout leur sens. C’est lĂ  que l’enfant intĂ©rieur trouve enfin un lieu pour pleurer, crier, s’effondrer, sans ĂȘtre rejetĂ©. 

Le processus  

Une fois la confiance installĂ©e, le travail commence vraiment, pas dans les rĂ©ponses mais dans les questions, dans l’élaboration. 

Je ne propose pas une mĂ©thode unique. Je navigue entre les approches psychanalytiques, les outils de la thĂ©rapie cognitive, les techniques corporelles, les protocoles EMDR, je compose, j’écoute, je ressens. 

Chaque patient est une langue vivante, un dialecte affectif. Il faut apprendre Ă  l’écouter dans ses mots, mais aussi dans ses silences, ses fuites, ses rĂ©sistances. 

Et non, ce n’est pas du coaching. Le patient n’est pas un projet Ă  optimiser, un fichier Excel Ă  recalibrer pour la performance. Il ne s’agit pas de fixer des objectifs Smart, mais de laisser Ă©merger ce qui a Ă©tĂ© longtemps tu. 

La psychothĂ©rapie ne promet pas de «rĂ©ussir sa vie»; elle propose de la vivre, dĂ©jĂ , avec ses zones d’ombre, ses incohĂ©rences, ses douleurs
 et ses petits miracles. 

Et ce n’est pas non plus de la psychiatrie. Je ne prescris pas de molĂ©cules, je n’éteins pas les symptĂŽmes Ă  coups de neuroleptiques. Je ne ferme pas les portes de l’inconscient, j’invite Ă  les entrouvrir. 

Le psychiatre coupe l’incendie. 

Le psychothĂ©rapeute, lui, s’assoit avec vous dans les cendres, pour comprendre comment le feu a pris et pour bĂątir, ensemble, une nouvelle structure, plus souple, plus vivante, plus solide. 

Le dĂ©tachement  

Puis vient un moment Ă©trange, subtil, oĂč je sens que le patient commence Ă  me quitter. Il ne le dit pas toujours. Mais je le sens dans le ton, dans l’aisance, dans le regard. 

Je ne suis plus au centre. Il commence Ă  penser par lui-mĂȘme, Ă  Ă©laborer seul. Il s’approprie ce qu’on a construit ensemble. Il internalise l’objet. 

C’est une joie douce-amĂšre pour le thĂ©rapeute. C’est la fin du transfert massif, le dĂ©but d’une autonomie psychique. 

Comme dirait Winnicott, le patient peut enfin ĂȘtre seul, en prĂ©sence de soi.  

Le thĂ©rapeute devient un objet interne, un miroir stable, non plus pour reflĂ©ter, mais pour rappeler ce qui a Ă©tĂ© traversĂ©. 

En guise d’écho  

La psychothĂ©rapie, ce n’est pas un produit. Ce n’est pas un service. C’est un espace-temps sacrĂ©, oĂč deux inconscients se rencontrent, oĂč le sujet peut enfin relier les fragments de lui-mĂȘme. 

Et si je devais traduire cela dans un langage de machine, je dirais : 

1. le patient s’attache Ă  son rythme; 

2. le processus se dĂ©ploie parfois lentement, parfois dans une fulgurance; 

3. le patient se dĂ©tache pour redevenir sujet. 

Mais ce serait trop simple. Car parfois, on revient, on replonge, on se rĂ©-attache, on re-symbolise. 

C’est ça, la vie psychique : un mouvement en spirale, Jamais linĂ©aire, Jamais figĂ©. 

La complexitĂ© du soin psychique 

Ce que j’apprends chaque jour en sĂ©ance, c’est Ă  penser la complexitĂ©. À me mĂ©fier des modĂšles figĂ©s, des diagnostics totalisants, des recettes rapides. 

Comme l’écrit Edgar Morin, «il faut penser la pensĂ©e» et accueillir l’incertitude comme une condition du vivant. Le psychisme humain n’est pas un programme Ă  corriger. C’est un univers, un chaos habitĂ©, un palimpseste d’expĂ©riences, de souvenirs, de fantasmes, de douleurs. 

Le transfert, justement, en est l’un des tĂ©moins les plus vivants : il vient bousculer, dĂ©stabiliser, mais aussi relier. Il oblige le thĂ©rapeute Ă  une prĂ©sence fine, engagĂ©e, parfois inconfortable. Il fait de chaque rencontre une co-crĂ©ation. 

La psychothĂ©rapie, c’est peut-ĂȘtre ça au fond : un endroit oĂč l’on peut tomber sans se briser, un espace oĂč l’on rĂ©apprend Ă  se penser vivant. Et parfois
 Ă  aimer. 

À aimer autrement. À aimer mieux. 

Psychiatre et psychanalyste.

Sources :

Freud, S. (1912). La technique psychanalytique. Paris : PUF, 2013. 

Laplanche, J. & Pontalis, J.-B. (1967). Vocabulaire de la psychanalyse. PUF, 2007. 

Bowlby, J. (1969). Attachement et perte. Tome 1 : L’attachement. PUF, 2002. 

Fonagy, P. & Bateman, A. (2019). La mentalisation et trouble de la personnalitĂ© limite. DeBoek, 2019. 

Bion, W. R. (1962). Aux sources de l’expĂ©rience. PUF, 2003. 

Winnicott, D. W. (1958). La capacitĂ© d’ĂȘtre seul. Payot, 2015. 

Green, A. (1983). Le discours vivant. PUF, 2015. 

Jung, C. G. (1961). Ma vie : Souvenirs, rĂȘves et pensĂ©es. Folio, 1991. 

Ferenczi, S. (1932). L’enfant dans l’adulte. Payot, 2016. 

Dolto, F. (1985). La cause des enfants. Pocket, 2007. 

Roussillon, R. (2007). Manuel de la pratique clinique en psychologie et psychopathologie. Masson, 2018. 

Morin, E. (2005). Introduction Ă  la pensĂ©e complexe. Points. 

AndrĂ©, C. (2006). Imparfaits, libres et heureux. Odile Jacob. 

Tisseron, S. (2014). Petit traitĂ© de vie intĂ©rieure. Albin Michel. 

Halmos, C. (2001). Pourquoi l’amour ne suffit pas. Fayard. 

Filliozat, I. (1999). Au cƓur des Ă©motions de l’enfant. Marabout. 

Cyrulnik, B. (2001). Les vilains petits canards. Odile Jacob. 

De Hennezel, M. (2008). La chaleur du cƓur empĂȘche nos corps de rouiller : vieillir sans ĂȘtre vieux. Pocket. 

Midal, F. (2017). Foutez-vous la paix ! Flammarion. 

Von Franz, M.-L. (1980). L’ombre et le mal dans les contes de fĂ©es. Dauphin, 2018.  

L’article La traversĂ©e de la psychothĂ©rapie  est apparu en premier sur Kapitalis.

EcoTous, une plateforme dédiée de vulgarisation économique

L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et l’Institut arabe des droits de l’homme (IADH) ont lancĂ©, vendredi 18 avril 2025, une plateforme dĂ©diĂ©e Ă  la valorisation et Ă  la diffusion des savoirs Ă©conomiques en langue française. VidĂ©o.

BaptisĂ©e EcoTous, cette plateforme s’inscrit dans le cadre du projet Savoirs Éco, financĂ© par l’Union europĂ©enne et mis en Ɠuvre par Expertise France pour soutenir les Structures productrices de savoirs Ă  vocation Ă©conomique (SPSE) en Tunisie.

La plateforme en question vise Ă  rendre l’économie claire, accessible et utile Ă  tous, quel que soit le niveau de connaissance. Il s’agit, Ă©galement, de vulgariser et de diffuser la production Ă©conomique nationale, en offrant aux contributeurs une meilleure visibilitĂ©, une accessibilitĂ© renforcĂ©e et un impact Ă©largi, selon les porteurs de l’initiative.

EcoTous propose une grande variĂ©tĂ© de contenus ; working papers, articles scientifiques, notes d’analyse, travaux de recherche et Ă©tudes de cas ou rapports produits par des chercheurs issus du monde universitaire, de l’administration publique, de la sociĂ©tĂ© civile (think tank) ou des mĂ©dias.

Les jeunes rĂ©cemment diplĂŽmĂ©s ou en formation peuvent contribuer Ă©galement Ă  l’alimentation de la plateforme.

Six grandes thĂ©matiques qui permettront d’explorer les enjeux Ă©conomiques majeurs, tout en restant accessibles grĂące Ă  un langage scientifique clair et rigoureux, ont Ă©tĂ© identifiĂ©es.

Il s’agit de la macroĂ©conomie, de l’économie sociale, la mondialisation, la gouvernance, l’économie environnementale et le dĂ©veloppement durable, ainsi que l’économie numĂ©rique.

Ces thĂ©matiques permettront d’explorer en profondeur les enjeux Ă©conomiques majeurs, tout en restant accessibles grĂące Ă  un langage scientifique clair et rigoureux.

Pour le directeur exĂ©cutif de l’IACE, Majdi Hassen, la plateforme se veut un outil pour la vulgarisation de la production Ă©conomique et un catalyseur de dĂ©bats, et ce, via le sujet du mois auquel peut participer le grand public.

Il a fait savoir qu’EcoTous est pilotĂ©e par un comitĂ© scientifique composĂ© de huit experts de renom qui veilleront Ă  s’assurer de la qualitĂ© scientifique et de la pertinence de chaque contribution.

Le comitĂ© validera les publications et choisira Ă©galement le sujet du mois ; Ă  savoir une thĂ©matique Ă©conomique d’actualitĂ© qui devrait ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©e pour sa pertinence et son lien direct avec les enjeux du moment.

Il a souligné que la plateforme mise en ligne en langue française, sera bientÎt disponible en arabe et en anglais.

Les initiateurs du projet ont dans ce cadre rappelĂ© que la plateforme ne manquera pas de rĂ©pondre Ă  un besoin urgent de dĂ©mocratisation de l’information Ă©conomique, en particulier pour les jeunes, les femmes et les citoyens des rĂ©gions intĂ©rieures, souvent Ă©loignĂ©s des grands centres d’information.

Alexis Ghosn, chef du projet Savoirs Eco à Expertise France, a souligné que des études de préfaisabilité ont fait ressortir une demande croissante pour des contenus économiques accessibles et de qualité sur des sujets qui touchent le quotidien des Tunisiens.

Il a mis l’accent sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper la plateforme de maniĂšre pĂ©renne en alimentant le dĂ©bat public sur les questions Ă©conomiques de maniĂšre simple et rigoureuse concernant des notions trĂšs souvent dĂ©battues entre experts.

Pour sa part, Abdelbasset Ben Hassen, prĂ©sident du conseil d’administration de l’IADH, a fait remarquer que les enjeux Ă©conomiques dĂ©terminent les destins des peuples, notamment, en matiĂšre d’endettement, de chĂŽmage, outre les crises climatiques ou l’impact de la transition numĂ©rique.

La comprĂ©hension de l’économie est un impĂ©ratif dĂ©mocratique, mais l’accĂšs Ă  l’information demeure profondĂ©ment inĂ©gal vu que les rapports, les analyses et les donnĂ©es sont souvent inaccessibles au plus grand nombre, soit parce qu’ils sont rĂ©digĂ©s dans un langage technique ou vu qu’ils restent dans des espaces fermĂ©s rĂ©servĂ©s aux experts ou aux dĂ©cideurs, a-t-il indiquĂ©. Et d’ajouter que la plateforme vient justement basculer cet ordre Ă©tablit en permettant un partage du savoir Ă©conomique dans une langue simple respectueuse de l’intelligence de chacun.

EcoTous est une plateforme vivante, Ă©volutive et ouverte qui ne se contente pas de diffuser l’information mais permet aux citoyens, aux jeunes aux associations, aux entreprises et aux dĂ©cideurs de comprendre, de questionner et de contribuer.

De son cÎté, Maher Gassab, professeur en sciences économiques et membre du comité scientifique Eco tous a rappelé que le nombre des publications des économistes tunisiens demeure faible. Sur 1347 économistes tunisiens, seulement 331 documents traitant des problÚmes économiques tunisiens ont été publiés, a-t-il affirmé.

Ces publications portent sur la croissance Ă©conomique (184), l’environnement (107), la politique monĂ©taire (67), l’évaluation des options (51), la gouvernance d’entreprise (50), le commerce international (42), la microfinance (31), les salaires (22), la mondialisation (15) et la responsabilitĂ© sociale des entreprises (15), a-t-il indiquĂ©, dĂ©plorant, dans ce cadre, l’inadĂ©quation entre ce qui ce fait au niveau des laboratoires de recherches et les attentes des dĂ©cideurs.

LancĂ© en octobre 2023, le projet «Savoirs Eco en Tunisie» est financĂ© par l’UE Ă  hauteur de 4,5 millions d’euros sur une durĂ©e de 36 mois. Il a pour objectif d’appuyer le dĂ©bat public sur les enjeux Ă©conomiques en Tunisie Ă  travers le renforcement des structures productrices de savoirs Ă  vocation Ă©conomique (SPSE).

Le projet qui s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui Ă  la gouvernance Ă©conomique (Page) en Tunisie et mis en Ɠuvre par Expertise France.

Tap.

L’article EcoTous, une plateforme dĂ©diĂ©e de vulgarisation Ă©conomique est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Kaïs Saïed dénonce la «conspiration» de Mezzouna

KaĂŻs SaĂŻed corrige ce qu’il considĂšre comme une fake new rapportĂ©e par les mĂ©dias et les rĂ©seaux sociaux : il n’y a pas eu d’affrontements nocturnes Ă  Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, entre les citoyens et les forces de l’ordre, mais une «solidaritĂ© exemplaire» entre eux.  VidĂ©o.

Ces affrontements rapportĂ©s par plusieurs vidĂ©os tournĂ©es par des citoyens et diffusĂ©es sur Facebook ont suivi les mouvements de protestation dĂ©clenchĂ©s par le dĂ©cĂšs de trois Ă©lĂšves de 18 et 19 ans aprĂšs l’effondrement d’un mur d’enceinte de leur lycĂ©e, lundi 14 avril, et cela malgrĂ© les nombreux avertissements au sujet de ce mur adressĂ©s par la population aux autoritĂ©s locales, rĂ©gionales et nationales.     

Lors de la cĂ©rĂ©monie commĂ©morant le 69e anniversaire des forces de sĂ©curitĂ© nationale, vendredi 18 avril, au palais de Carthage, le prĂ©sident de la RĂ©publique, a cru devoir saluer ce qu’il a appelĂ© «la solidaritĂ© exemplaire entre les habitants de Mezzouna et les forces de sĂ©curité», qualifiant celle-ci de «moment historique» face aux tentatives de dĂ©stabilisation du pays. Cette cohĂ©sion sera «gravĂ©e dans l’histoire en lettres d’or», a-t-il affirmĂ©, faisant allusion au fait que, dans la nuit ayant prĂ©cĂ©dĂ© sa visite Ă  Mezzouna, le jour mĂȘme, vers 4h30 du matin, les forces de l’ordre et certains habitants ont joints leurs forces pour effacer les traces des troubles survenus les nuits prĂ©cĂ©dentes.

Le prĂ©sident a aussi dĂ©noncĂ© ce qu’il a appelĂ© une «conspiration» financĂ©e depuis l’étranger visant Ă  porter atteinte Ă  l’unitĂ© nationale, accusant certains mĂ©dias de diffuser des images trompeuses de confrontations. «Des enfants, certains ĂągĂ©s de seulement 8 ans, ont Ă©tĂ© manipulĂ©s et payĂ©s», a-t-il affirmĂ©, promettant de rĂ©vĂ©ler la vĂ©ritĂ© sur ces manƓuvres.

Initialement prĂ©vu pour aborder les efforts des forces de sĂ©curitĂ© dans la lutte contre la criminalitĂ©, l’allocution du chef de l’Etat a Ă©tĂ© recentrĂ©e sur le drame de Mezzouna qui a provoquĂ© une vive Ă©motion dans le pays et une vague de colĂšre parmi la population sur les manquements de l’Etat.«À l’issue de son intervention, le prĂ©sident a remis des mĂ©dailles et des galons Ă  plusieurs officiers et agents des forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. La cĂ©rĂ©monie a Ă©tĂ© ponctuĂ©e par un hommage solennel au drapeau national et aux dĂ©tachements reprĂ©sentant toutes les unitĂ©s des forces de sĂ©curitĂ© tunisiennes, notamment la garde nationale, la sĂ©curitĂ© nationale, la protection civile, et la garde prĂ©sidentielle», a indiquĂ© l’agence Tap.

I. B. (avec Tap).

L’article Tunisie | KaĂŻs SaĂŻed dĂ©nonce la «conspiration» de Mezzouna est apparu en premier sur Kapitalis.

Entretien avec Tahar Bekri | Évocations poĂ©tiques et espaces numĂ©riques

Entretien avec le poĂšte Tahar Bekri rĂ©alisĂ© en marge du colloque international «La littĂ©rature et les arts Ă  l’ùre du numĂ©rique» organisĂ© par le DĂ©partement de français de la FacultĂ© des lettres et sciences humaines de Kairouan, les 10, 11 et 12 avril 2025.** Bekri joint poĂ©sie et prose, carnets de voyage, rĂ©flexions, livres d’art, traductions, continue Ă  multiplier les mĂ©diums et utiliser des voi(x)es diverses pour dĂ©passer les frontiĂšres et Ă©largir le champ gĂ©opoĂ©tique de l’Ɠuvre.

Entretien rĂ©alisĂ© par Mohamed Amine Kacem * 

ConsidĂ©rez-vous le rĂ©seau social Facebook comme «baromĂštre» permettant de mesurer l’ampleur de ce que vous Ă©crivez sur cet espace virtuel ou encore de votre Ɠuvre poĂ©tique par les lecteurs ?

Non, plutĂŽt comme Ă©criture de l’urgence, ĂȘtre dans l’actualitĂ©, avoir une emprise sur les Ă©vĂ©nements comme auteur, citoyen du monde, cela ne m’empĂȘche pas d’écrire l’Ɠuvre ailleurs, réécrite, qui sera publiĂ©e, imprimĂ©e sur papier, mais un recueil c’est tous les deux ou trois ans, mon mur sur Facebook, me permet un contact direct avec certains lecteurs, rĂ©duit l’isolement du poĂšte, sa solitude. J’ajoute que je publie Ă©galement et presque rĂ©guliĂšrement des textes et des poĂšmes dans des mĂ©dias numĂ©riques, magazines d’actualitĂ© ou revues littĂ©raires.

Choisir un format bref, abrĂ©gĂ©, parfois intime ou amical est-il un moyen de joindre le poĂ©tique au numĂ©rique, Ă  l’instantanĂ© qui est le propre de la poĂ©sie, mais aussi de se contenter du «Comment» puisqu’elle (la poĂ©sie) ne cherche pas le «Pourquoi» ?

J’écris sans me soucier du format, c’est le genre qui l’exige, je joins aussi bien la poĂ©sie que la prose, toutes sortes d’écritures littĂ©raires, Ă©vocations, souvenirs, rĂ©flexions thĂ©oriques, carnets, commentaires sur l’actualitĂ©, liens Ă  d’autres Ă©vĂ©nements littĂ©raires, Ă  des articles, il en est ainsi de mon activitĂ© quotidienne d’écrivain, Ă©crire est une charge, parfois lourde, en partager une partie, allĂšge. Rien n’est instantanĂ©. Chaque mot est rĂ©flĂ©chi, chaque mĂ©taphore, chaque allusion, je ne m’oublie pas sur Facebook, qui exerce sa censure. Je m’arrange pour que mes textes gardent leur Ă©thique et dĂ©ontologie, avec la responsabilitĂ© morale et surtout ne pas accepter les commentaires excessifs ou qui versent dans le discours haineux. Ce qui semble intime est mon visage humain, dans un monde brutal et chaotique que je refuse.  

Y a-t-il un projet ou une proposition de publication qui regroupe une partie ou la totalitĂ© de ce que vous produisez sur les rĂ©seaux sociaux ? Si oui, ce sera quel format ; numĂ©rique ou version papier, chez le mĂȘme Ă©diteur et en gardant cet art de l’illustration qui traverse vos recueils de poĂ©sie, peut-ĂȘtre ?

Il ne s’agit pas de proposition, mais comme je l’ai dit au dĂ©but, un manuscrit sera soumis Ă  un Ă©diteur deux ou trois ans aprĂšs, en vue d’une publication papier. Certains textes sur Facebook, seront choisis, retravaillĂ©s, en fonction de la thĂ©matique du projet. Malheureusement pour les illustrations, cela rendrait la publication impossible, tant cela deviendrait onĂ©reux pour l’éditeur, mais cela n’est pas impossible pour les livres d’art


Avez-vous pensĂ© Ă  une mauvaise parodie, au plagiat ou encore au dĂ©tournement de votre pensĂ©e au moment oĂč vous crĂ©ez votre contenu digital. Un contenu faisant le cƓur d’une pensĂ©e qui puise non seulement dans l’histoire littĂ©raire mais aussi dans l’hĂ©ritage tunisien, maghrĂ©bin, mĂ©diterranĂ©en, dans un croisement de cultures, de traditions, de rives ?

Oui, cela n’est pas sans risque, mais cela arrive aussi dans la version papier, il y a mĂȘme un site pour les plagieurs, grĂące aux logiciels et l’IA, il est facile de dĂ©celer le vrai du faux mais ceci revient aux chercheurs, aux critiques, je ne peux pas m’appliquer Ă  crĂ©er un contenu et perdre mon temps Ă  contrĂŽler les faussaires. C’est dĂ©jĂ  laborieux de pouvoir Ă©crire dans des conditions de santĂ© bien fragiles ! Pour les dimensions gĂ©ographiques dont vous parlez, j’y adhĂšre de toutes mes forces et m’y emploie. 

 Â«Que peut la littĂ©rature» Ă  l’ùre des rĂ©seaux sociaux, surtout pour un poĂšte et ancien professeur de lettres, contraint de quitter sa terre natale, s’éloigner de sa famille, de son «rĂ©seau» d’amis et de son cercle de militants et activistes ?

Il ne me revient pas Ă  moi de rĂ©pondre Ă  cette question, me concernant d’un livre Ă  l’autre, je tente de dire mon ĂȘtre, ma libertĂ©, mon exil, mon amour pour ma terre natale, Ă  laquelle j’ai consacrĂ©e au moins trois recueils, Je te nomme Tunisie (Al Manar, 2011), Chants pour la Tunisie (Al Manar, 2023), Mon pays, la braise et la brĂ»lure (2025). Mais elle traverse presque toute l’Ɠuvre. C’est aux lecteurs de trouver, ou le contraire, dans l’Ɠuvre, ce qui leur parle, ce qui fait que la littĂ©rature reste digne, parole haute et crĂ©dible, Ă©motionnellement et intellectuellement. La question que vous posez est importante mais on ne peut s’atteler Ă  une Ɠuvre littĂ©raire et s’arrĂȘter Ă  la question «qu’est-ce que la littĂ©rature» ou «que peut la littĂ©rature» car il faut la faire la littĂ©rature, rĂ©seaux sociaux ou pas. L’écriture est en elle-mĂȘme une rĂ©ponse. 

Enfin, peut-on parler d’un prolongement poĂ©tique, d’idĂ©es et de traces nostalgiques de ce que vous avez nommĂ© «Tunisie» Ă  travers vos publications rĂ©centes sur Facebook, notamment les «Digressions littĂ©raires» ?

Les digressions me permettent une libertĂ© thĂ©matique et formelle, sans entraves, sans frontiĂšres, elles portent mes prĂ©occupations, mes soucis, mes vƓux, mes sentiments, mes Ă©motions, mes idĂ©es, certaines, en effet, sont marquĂ©es par la nostalgie mais aussi le regard critique, il y a un va-et-vient permanent, entre le pays de rĂ©sidence et le pays natal. Les temps et les espaces se mĂ©langent et s’enchevĂȘtrent, parce que l’ĂȘtre est ainsi, objet de conflits intĂ©rieurs, d’intensitĂ© ontologique. 

Cette Tunisie plurielle, mĂ©diterranĂ©enne, africaine, nourriciĂšre d’avant, de l’instant prĂ©sent est-elle omniprĂ©sente dans votre espace virtuel ou vous essayez parfois d’y Ă©chapper, de prendre du recul par rapport Ă  tout ce qui se passe actuellement dans ce pays et partout dans les rĂ©gions qui l’entourent ?

Non, pas de recul, du tout, au contraire, l’espace virtuel, pour moi, est rĂ©el, je ne le prends pas Ă  la lĂ©gĂšre. Les mĂȘmes prĂ©occupations que je dĂ©veloppe dans l’Ɠuvre se retrouvent sur mon mur. Mes lecteurs ne sont pas que des Tunisiens, ou arabes, ils sont d’autres pays et j’essaie de leur porter une parole de paix, de fraternitĂ©, oĂč qu’ils soient, dĂ©jouant le discours guerrier, la brutalitĂ© des agresseurs, l’arrogance des puissants, dĂ©noncer l’injustice, oĂč qu’elle soit.  Je suis habitĂ© par la Tunisie, mais je suis aussi citoyen du monde et le poĂšme ne se limite pas Ă  un espace, fĂ»t-il le sien, mon dĂ©sir de dĂ©passer les frontiĂšres, de me mĂȘler Ă  la condition humaine est une volontĂ© d’ĂȘtre du cĂŽtĂ© de respect de la vie humaine, contre la volontĂ© de mort et ceux qui la donnent.

* Titulaire d’un doctorat en littĂ©rature française moderne et contemporaine et actuellement mĂ©diathĂ©caire Ă  l’Institut français de Sfax, s’est

** Cette manifestation scientifique se voulait une rĂ©flexion sur les enjeux et les nouvelles perspectives de l’introduction des formes littĂ©raires et artistiques sur les rĂ©seaux sociaux. Elle a suscitĂ© diffĂ©rentes interrogations sur les changements apportĂ©s par ces rĂ©seaux en ligne, le digital, ou encore l’IA dans les domaines de la littĂ©rature et des arts.

L’article Entretien avec Tahar Bekri | Évocations poĂ©tiques et espaces numĂ©riques est apparu en premier sur Kapitalis.

Anava investit de 3,5 millions d’euros dans New Era Fund I

Anava, le fonds de fonds soutenu par la Banque mondiale, la Caisse des DĂ©pĂŽts et Consignations (CDC) et la banque de dĂ©veloppement allemande KfW, annonce son engagement Ă  hauteur de 3,5 millions d’euros dans New Era Fund I, un fonds d’investissement Early Stage gĂ©rĂ© par UGFS-VC.

New Era Fund I est un fonds pionnier sur la scĂšne tunisienne, avec une taille cible de 15 millions d’euros et un premier closing Ă  7 millions d’euros. Il est spĂ©cialement conçu pour soutenir les startups technologiques en phase SĂ©rie A, en se concentrant sur trois secteurs stratĂ©giques Ă  fort impact : l’intelligence artificielle (IA), la biotechnologie (biotech) et les technologies vertes (green tech).

Ces domaines sont considĂ©rĂ©s comme essentiels pour catalyser l’innovation, rĂ©pondre aux enjeux de demain et positionner la Tunisie sur la carte mondiale des technologies Ă©mergentes.

Anava poursuit, ainsi, sa mission de structuration de l’écosystĂšme du capital-risque en Tunisie.

Anava est le premier fonds de fonds libellĂ© en euros en Tunisie. Il constitue l’un des piliers de l’initiative nationale Startup Tunisia, qui ambitionne de faire de la Tunisie un hub rĂ©gional de l’innovation, Ă  la croisĂ©e de l’Europe, du monde arabe et de l’Afrique.

DotĂ© d’un objectif initial de 100 millions d’euros, il a rĂ©alisĂ© un premier closing de 40 millions d’euros grĂące Ă  un prĂȘt de la BM souscrit par la CDC, ainsi qu’un apport complĂ©mentaire de 20 millions d’euros souscrit par la KfW.

Le fonds vise Ă  renforcer les capacitĂ©s des fonds sous-jacents Ă  investir dans les startups tunisiennes, tant localement qu’à l’international, en leur fournissant les ressources nĂ©cessaires Ă  leur croissance et leur expansion mondiale.

Anava est gĂ©rĂ© par Smart Capital, sociĂ©tĂ© agréée par le Conseil du marchĂ© financier (CMF) et mandatĂ©e par le gouvernement tunisien pour mettre en Ɠuvre le programme Startup Tunisia, en conformitĂ© avec les meilleures pratiques internationales.

UGFS-VC, filiale de UGFS-NA fondĂ©e en 2008, bĂ©nĂ©ficie de plus de 15 ans d’expĂ©rience dans la gestion d’actifs et le capital-risque. Acteur historique de l’écosystĂšme tunisien, elle gĂšre aujourd’hui 20 fonds, reprĂ©sentant un portefeuille de 240 millions de dinars tunisiens. Elle a dĂ©jĂ  investi dans plus de 100 startups, jouant un rĂŽle actif dans leur dĂ©veloppement. Elle s’est distinguĂ©e comme l’une des premiĂšres sociĂ©tĂ©s de gestion Ă  intĂ©grer une approche Ă©cosystĂ©mique dans la structuration de ses fonds, renforçant ainsi un environnement favorable Ă  l’innovation et Ă  l’entrepreneuriat.

Communiqué.

L’article Anava investit de 3,5 millions d’euros dans New Era Fund I est apparu en premier sur Kapitalis.

Affaire du complot | Des peines allant de 13 Ă  66 ans

Le verdict dans l’affaire dite de complot contre la sĂ»retĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’Etat a Ă©tĂ© annoncĂ© par une dĂ©pĂȘche publiĂ©e par l’agence officielle Tunis Afrique Presse ce samedi 19 avril 2025 Ă  04h55, aprĂšs un procĂšs menĂ© Ă  pas de charge et en l’absence des principaux accusĂ©s.

Citant le premier substitut du procureur de la rĂ©publique auprĂšs PĂŽle judiciaire antiterroriste, l’agence Tap a annoncĂ© que la chambre pĂ©nale spĂ©cialisĂ©e dans les affaires terroristes a prononcĂ© des peines allant de 13 Ă  66 ans, sans entrer dans les dĂ©tails, ajoutant que le verdict concernant les accusĂ©s en fuite a Ă©tĂ© assorti de l’application immĂ©diate.

Rappelons que la troisiĂšme audience du procĂšs s’était ouverte vendredi matin en l’absence de l’écrasante majoritĂ© de la quarantaine d’accusĂ©s, activistes politiques, hommes d’affaires et militants de la sociĂ©tĂ© civile, qui ont refusĂ© de comparaĂźtre Ă  distance, comme l’a imposĂ© l’autoritĂ© judiciaire.

Les avocats ont, pour leur part, exigĂ© la prĂ©sence de leurs clients dans la salle d’audience, garantie Ă©lĂ©mentaire, selon eux, d’un procĂšs transparent et Ă©quitable. La cour a passĂ© outre cette exigence.

Rappelons que cette affaire a impliquĂ© une quarantaine d’accusĂ©s. Notamment Ridha Belhadj, ancien directeur de cabinet de l’ancien prĂ©sident Beji CaĂŻd Essebsi, Ghazi Chaouachi, ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti Attayar et ancien ministre, Issam Chebbi, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti rĂ©publicain, Abdelhamid Jelassi, ancien dirigeant (dĂ©missionnaire) du mouvement Ennahdha, Sayed Ferjani, dirigeant du mĂȘme parti, Jawher Ben Mbarek, professeur universitaire et activiste politique, ainsi que les hommes d’affaires et activistes politiques Kamel Eltaief, Khayam Turki et Ridha Charfeddine. Tous ces prĂ©venus sont en prison. D’autres sont en libertĂ©, notamment l’ancienne dĂ©putĂ©e Bochra Belhaj Hmida, l’activiste Chayma Issa, l’ancien ministre Lazhar Akremi et le philosophe français Bernard-Henri LĂ©vy, lui aussi citĂ© dans le dossier.

I. B.

L’article Affaire du complot | Des peines allant de 13 à 66 ans est apparu en premier sur Kapitalis.

❌