Anne Brasseur : « Les solutions gagnant-gagnant, clé d’une coopération réussie »
Anne Brasseur, membre du conseil d’administration de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, ancienne ministre libérale du gouvernement luxembourgeois et ancienne présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a prononcé un discours marquant lors de la célébration du 60e anniversaire du bureau de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté en Tunisie. L’événement a souligné six décennies d’engagement en faveur de la démocratie, de l’État de droit et du développement économique dans le pays.
Anne Brasseur a exprimé sa joie d’être présente, soulignant que cet anniversaire représente « bien plus qu’une chronologie. C’est une histoire, une relation de confiance, un engagement constant en faveur de la liberté et du dialogue. » Elle a rappelé que la « Tunisie a été le point de départ de l’action internationale de la Fondation, avec son premier projet à l’étranger lancé à Tunis ». Tout en déclarant : « Car, grâce à vous – nos amis et partenaires – nous avons 60 ans en Tunisie sans en avoir l’âge. »
La Fondation, présente aujourd’hui dans plus de 50 pays, reste fidèle à ses objectifs initiaux : « Faciliter le dialogue libéral, renforcer la démocratie et l’État de droit, soutenir une économie de marché équitable et défendre les droits humains. » Anne Brasseur a insisté sur le rôle crucial des équipes sur le terrain, les qualifiant « d’expertes, partenaires engagés, sources d’inspiration et, surtout, ambassadrices de la liberté. »
En outre, elle rappelle également que « notre monde traverse une période de bouleversements profonds. Disruptions et incertitudes marquent la politique mondiale, les progrès technologiques, les relations internationales. Tensions, conflits, affrontements et guerres dans de nombreuses régions marquent notre époque. Les évolutions sociétales ne suivent pas une trajectoire linéaire. Cela, le grand penseur tunisien Ibn Khaldoun l’avait déjà compris au XIVe siècle, dans son œuvre Al-Muqaddima, qui jeta les bases de la sociologie moderne. Et pourtant, nous sommes ébranlés par l’érosion de la résilience démocratique, par les effets de profonds basculements de pouvoir et par la montée d’une rivalité systémique toujours plus marquée. Nous assistons à une lutte contre la démocratie libérale, le multilatéralisme fondé sur des règles et le droit international. Ce sont des souffrances indescriptibles qui jettent une ombre douloureuse sur notre monde ».
Par ailleurs, elle a partagé ses souvenirs émus des élections de 2011 et de son expérience en tant que rapporteure du Conseil de l’Europe pour la Tunisie. Elle a témoigné de « combien d’espoir, d’attentes et de courage animaient la société tunisienne à un moment de bouleversements profonds. » Elle a ajouté que « ce courage, cette résilience, cette aspiration à la liberté, ils nous inspirent encore aujourd’hui. Et ils nous rappellent, à nous tous ici réunis, que la liberté n’est jamais acquise une fois pour toutes. Elle se vit, elle se construit, elle se défend – chaque jour. »
L’ancienne ministre a exprimé sa gratitude envers les partenaires et collaborateurs de la Fondation, soulignant l’importance de leur engagement commun. Elle a réaffirmé l’engagement de la Fondation à œuvrer pour « que les individus et les sociétés puissent s’épanouir dans la liberté, la dignité et la responsabilité. »
Et de conclure : « Les solutions gagnant-gagnant, ce sont elles qui permettent une coopération réussie. Alors que nous nous engageons ensemble dans la prochaine étape de ce parcours, je tiens à renouveler notre engagement solennel. Dans la mesure de nos moyens- qui hélas sont malheureusement de plus en plus limités – nous continuerons à œuvrer pour que les individus et les sociétés puissent s’épanouir dans la liberté, la dignité et la responsabilité. »
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