Par Mokhtar ZOUARI
Les migrations illégales et les déplacements de flux d’êtres humains constituent un enjeu géopolitique régional et mondial.
Cependant, l’enjeu le plus grave est à voir d’une manière plus claire lorsqu’il s’agit de déplacements en masse d’Africains subsahariens vers les pays du Maghreb arabe et plus particulièrement vers la Tunisie. Des mouvements dont les raisons sont multiples et étroitement liées au plan annonciateur du désastre : «Africa is black» proclamé par Marcus Garvey.
Pour comprendre le phénomène des migrations d’Africains vers les pays du Maghreb, il faut opérer des combinaisons en superposant des informations d’une crise multiforme. La crise migratoire dont souffrent les pays du Maghreb arabe et plus particulièrement la Tunisie ne doit rien au hasard. Ses origines remontent à :
• Marcus Garvey : né le 17 août 1887 à Saint Am’s Bay, Jamaïque, et mort le 10 août 1940 à Hammersmith, Londres, ce militant noir du XXe siècle est considéré comme un prophète par les adaptes du mouvement rastafari, d’où son surnom «Moses» (Moïse en français) ou «The Black Moses» (le Moïse noir).
Le rêve immense dont il s’est nourri durant toute sa vie : «le Back to Africa», c’est-à-dire le retour en Afrique de tous les Noirs qui lui ont été arrachés par la barbarie de l’homme blanc et éparpillés aux quatre coins du monde.
Il se fait le chantre de l’union des Noirs du monde entier à travers son journal The Negro World.
Dans ses discours, Garvey faisait souvent allusion à l’Ethiopie, un terme qui, dans la Bible en grec signifie «le pays des Noirs». Selon lui, toute l’Afrique, du Nord au sud, d’Est en Ouest, est «la terre ancestrale» des Africains noirs.
Il crée une franc-maçonnerie noire et fait naître chez les Africains une conscience raciale et un sentiment de mépris et de haine envers les Blancs. Un sentiment qu’ont affiché clairement des syndicalistes subsahariens envers leurs homologues nord-africains lors d’un Forum organisé par l’OIT.
Le même sentiment est révélé dans les paroles et les actes des migrants subsahariens à El Amra et Jebeniana, à trente kilomètres de la ville de Sfax.
• Le mouvement rastafari :
Un mouvement religieux et politique né en Jamaïque dans les années 1930 sous la houlette de Léonard Percival Howell et adopté par de nombreux groupes dans le monde entier.
Prenant appui sur les textes de l’Apocalypse (Nouveau Testament), les Rastafariens attendent le retour vers Sion, nom symbolique de l’Afrique dans la tradition biblique.
Un évènement va en particulier contribuer à son expansion : le couronnement de Haïlé Sélassié 1er, en 1930 à Addis-Abeba, en Ethiopie. Un roi noir qui devient empereur à l’époque où le continent africain est dominé par les puissances coloniales.
D’où la décision de prêcheurs noirs de l’élever au rang de divinité, pour mettre un terme à la domination de l’homme blanc sur l’homme noir.
Ce mouvement, obsédé par des considérations racistes : supériorité de la race noire par rapport aux autres races, se nourrit de la pensée de Marcus Garvey, figure emblématique du nationalisme noir.
Garveystes et Rastafariens, ensemble, défendent l’affirmation d’une fierté noire, d’une Afrique totalement nègre où il n’y aura de place que pour les Noirs.
La pensée rastafarie s’impose à partir des années 1970, période de l’explosion de la musique reggae, notamment grâce à des artistes comme Bob Marley, qui véhiculent dans leurs chansons les messages virulents du mouvement.
• Moncef Marzouki, qui a accédé après la Révolution, accidentellement, à la présidence, s’est adressé aux Africains pour leur dire explicitement : «La Tunisie est votre pays. Venez, c’est votre terre et votre territoire !».
Ce message montre sa complicité dans ce crime organisé qu’est la modification de la composition humaine de la Tunisie. Il prouve également qu’il était nul en patriotisme.
• Avec l’ascension au pouvoir de l’extrême droite dans la plupart des pays de l’Union européenne, on a commencé à parler dans la sphère politique de cette région, dans les médias… de la «crise d’immigration». En effet, dans les banlieues se concentrent les problèmes les plus difficiles de l’immigration, notamment ceux qui concernent des jeunes d’origine africaine. Bon nombre d’entre eux sont au chômage et sont impliqués ou auteurs de crimes et sources d’insécurité.
La question des migrants occupe désormais une place importante dans les débats politiques nationaux. Les organisations criminelles y trouvaient une source de revenus en forte croissance : d’après Europol, le Trafic d’êtres humains leur a rapporté un montant compris entre 3 et 6 milliards d’euros en 2015, un chiffre comparable au trafic de drogue.
Il s’agit d’une question d’une rare complexité avec notamment la difficulté à distinguer entre les réfugiés qui sont protégés par les Conventions de Genève sur le droit d’asile, et les migrants économiques qui fuient leurs pays dans l’espoir d’un avenir meilleur mais ne bénéficient pas d’une protection internationale.
En Europe, plus de 85% des migrants sont des réfugiés fuyant les zones de guerre.
L’Europe en distingue deux catégories :
• Les bienvenus comme les réfugiés syriens qui s’intègrent facilement dans la société allemande et sa machine de production. Ils sont disciplinés et capables de se former.
• Les indésirables comme les Africains subsahariens, source d’insécurité et de désastres sanitaires… Selon les statistiques de l’OMS, l’Afrique subsaharienne abrite plus de 70% des personnes vivant avec le sida.
• Quant aux Maghrébins (Tunisiens, Algériens, Marocains), ils sont recherchés tant qu’il s’agit de jeunes diplômés (ingénieurs, médecins, chercheurs…) ou jeunes formés dans les différents métiers.
Le vieillissement démographique crée un déficit de main-d’œuvre et de spécialistes dans maints pays de l’Union européenne.
L’Europe vieillissante aurait besoin d’environ 1,6 million d’immigrés par an au cours des prochaines décennies pour que sa population active demeure à son niveau actuel. Compte tenu du taux de fertilité très bas enregistré dans la plupart des pays européens, le nombre d’immigrés légalement et selon des procédures bien établies, nécessaires pour que le rapport potentiel actifs/ inactifs (c’est-à-dire le rapport entre les 15-64 ans et les plus de 65 ans) reste inchangé, devrait être largement supérieur.
L’Europe est, dans le même cadre, décidée à ne plus accepter les migrations forcées (provoquées par des catastrophes naturelles, des conflits armés, etc.), ce type de migration provenant de pays de l’Afrique subsaharienne plus particulièrement, souvent brutal et non encadré, est susceptible, aux yeux des dirigeants et médias européens, d’avoir des conséquences dévastatrices dans les régions qu’il touche.
Une situation alarmante qu’elle exporte vers les pays du Maghreb, à commencer par la Tunisie qui réagit face à ce problème avec beaucoup de patience, de permissivité, de tolérance durant plus de trois ans.
L’explosion démographique des pays africains fait peur: de 1,1 milliard d’habitants, l’Afrique subsaharienne passera à 2,5 milliards de personnes en 2050, engendrant encore plus de problèmes sanitaires : le sida, le paludisme et la dengue. Celle-ci est actuellement la maladie à vecteur qui se propage le plus rapidement.
La recrudescence de souches virales résistantes aux traitements existants, telles que le bacille de Koch (tuberculose), constitue un autre danger sanitaire.
Des maladies qui entravent l’essor économique de régions entières.
Le déplacement criminel d’Africains subsahariens vers les pays du Maghreb provoque la migration d’espèces vectrices d’agents infectieux qui sont susceptibles d’élargir les zones touchées par des pathologies comme le paludisme, la fièvre jaune, le sida, jusqu’alors circonscrites à certaines régions.
• Des organisations comme celle qui a choisi comme dénomination «La Tunisie terre d’asile» ou celle qui se dit Ligue tunisienne des droits de l’homme. Celle-ci n’a cessé de défendre les migrants subsahariens qui ont envahi le pays bien que leur présence soit illégale.
Cette organisation n’est-elle pas capable de savoir que tout migrant d’une manière clandestine donc illégale n’est pas digne d’être protégé par les conventions de Genève sur le droit d’asile ?
Elle a appelé dans l’un de ses communiqués «à la mise en place de politiques migratoires humaines et équitables, conciliant le respect des droits des migrants avec les impératifs économiques et sociaux du pays» , c’est-à-dire à les intégrer dans le tissu économique, social et humain du pays !
Cette organisation a-t-elle une idée, avant de noter cette suggestion, sur le profil de ces migrants ? S’est-elle déplacée à El Amra et Jebeniana pour voir les armes blanches dont ils sont munis ?
«Ils sont dangereux ! C’est la racaille de l’Afrique !», affirment deux étudiants (une jeune fille et un jeune homme) camerounais qui poursuivent leurs études dans une université libre à Sfax. «Nous aussi sommes leurs victimes», ajoutent-ils .
Des Tunisiens l’ont constaté et ont condamné la déformation des faits qui met en question la crédibilité de la Ltdh. Quand il s’agit de crimes commis par ces migrants (meurtres, violences, viols…) contre des Tunisiens, la Ligue fait la politique de l’autruche ; elle cache la tête dans le sable pour ne rien voir !
La Ltdh ne s’est pas abstenue de travestir les faits ni de renoncer au subterfuge consistant à faire endosser aux institutions de l’Etat, aux habitants d’El Amra et Jebeniana et à des députés, la responsabilité de ce qui s’est passé. Elle a oublié que les flux immenses et rapides d’Africains ont abusé de la tolérance, de la clémence, de la bienveillance et de la patience des Tunisiens.
Des immigrés ou des conquérants ?
Partout dans le monde, le comportement des immigrés, qu’ils soient légaux ou illégaux, et des réfugiés reflète beaucoup de docilité et d’obéissance. Tous les Tunisiens ont constaté que les Africains subsahariens qui ont atteint le territoire tunisien d’une manière illégale n’avaient rien de cela. Ils avaient plutôt l’air d’être des conquérants. D’où la preuve qu’ils étaient influencés par les Garveistes et les adeptes du mouvement Rastafari. «La Tunisie, c’est notre pays ! », ont-ils répliqué avec arrogance et d’un air hautain.
Des exploitations agricoles à El Amra et à Jebeniana ont été envahies et saccagées par les immigrés africains. De trois cents individus occupant l’exploitation agricole de la famille Ben Farhat, l’une des plus importantes à El Amra, ils sont passés à des milliers au bout de deux ans. Ils ont interdit à ses propriétaires et aux travailleurs d’y entrer pour la cueillette des olives.
Ils ont formé par leurs choix un ghetto ou plutôt une colonie noire et ont manifesté un comportement violent, hostile, très agressif et des atrocités envers les habitants des deux délégations. Ils sont devenus une source d’insécurité et de criminalité non seulement dans les deux délégations mais là où ils se trouvent
Imaginez ce qui se passerait si des immigrés se rapprochaient ou touchaient à une exploitation agricole en Bologne au nord de l’Italie ou à la Nouvelle-Aquitaine ou à en Bretagne en France !
Le mot d’ordre : «Donnez naissance au maximum d’enfants. Ils seront nés en Tunisie. Ce seront des Tunisiens !» Les registres des services de maternité à l’hôpital de Sfax et à l’hôpital de Jebeniana prouvent qu’il s’agit d’une «pièce» parmi d’autres dans le cadre de l’implantation humaine des Africains en Tunisie.
Selon des témoins sincères, des Africains ordonnent à leurs enfants de 6 ou 7 ans à apprendre l’utilisation des armes blanches (épée, couteau de boucherie, poignard…). Ils leur disent avec fierté : «Vous êtes nés en Tunisie. Dans vingt ou vingt-cinq ans, vous serez des millions. Vous allez gouverner le pays ! .
Ils profitent de l’Aïd du sacrifice de chaque année pour acheter le maximum de couteaux de boucherie. Les vendeurs de ce type de produits à la Médina de Sfax n’y voyaient que le profit, au détriment du sens patriotique : ils n’ont pas alerté les services de sécurité.
C’était lors du démantèlement des camps anarchiques à El Amra et à Jebeniana que les forces de sécurité les ont découverts.
Procéder «étape par étape»
Le plan du peuplement de la Tunisie procède par étapes : la première consiste à accentuer les flux au fil des ans. De 1.1 milliard de personnes en Afrique subsaharienne, déplacer dix, quinze ou vingt millions en Tunisie, serait pour les Garveistes et les adeptes du mouvement Rastafari, une mince affaire. Il suffit d’avoir un accès facile par les frontières algériennes et libyennes essentiellement. La deuxième étape révélée dans leurs vidéos : Appel aux hommes d’affaires africains à acheter des entreprises tunisiennes, des biens immobiliers et de mettre la main sur l’économie du pays et par voie de conséquence de prendre le pouvoir après une ou deux générations.
Sur un fond phénicien et après avoir assimilé à travers son histoire les Romains, les Vandales, les Berbères, les Turcs et les Européens, ce sont les Arabes qui vont marquer le plus l’identité tunisienne, une identité qui s’est imposée au fil des siècles. L’épopée de Ben Guerdane montre que pour les Tunisiens, la première des vertus est le dévouement à la patrie. Une patrie qui se compose de morts qui l’ont fondée aussi bien que de vivants qui la continuent. Une patrie qui n’est pas une pilule à avaler.
Tunisiens, Algériens, Libyens, Marocains et Mauritaniens doivent se demander ce qu’il faut faire dans ce monde affecté par une mondialisation meurtrière et un néo-libéralisme ravageur pour que les cauchemars ne deviennent pas réalité.
Dans le chaos mondial que nous vivons, la scène politique mondiale glisse sur les logiques géopolitiques comme l’eau sur les plumes des canards.
Il est certain que les pays du Maghreb sont menacés. Il est également évident que les crises qui ne sont pas traitées à temps, lucidement, finissent par devenir des tsunamis si puissants que rien ne peut plus les arrêter.
M.Z.
N.B. : L’opinion émise dans cette tribune n’engage que son auteur.
Elle est l’expression d’un point de vue personnel.
L’article Tribune – Le plan «Africa is black» : Une sérieuse menace pour le Maghreb arabe est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.