À compter du 1er juin 2025, de nouvelles procédures seront mises en place pour les Tunisiens résidant à l’étranger, visant à simplifier et numériser les démarches administratives liées à leur retour en Tunisie. Ces mesures, qui comprennent notamment la numérisation des permis de circulation, devraient considérablement réduire les files d’attente et améliorer l’expérience des voyageurs.

Lors de son intervention ce lundi 7 avril 2025 sur les ondes d’Express Fm, Elyes Belkhir, directeur des douanes tunisiennes, a présenté plusieurs applications destinées à faciliter les démarches pour les Tunisiens de l’étranger, accessibles via le site web des douanes tunisiennes. Parmi les principales innovations, l’application “Rokhsati” ou “Mon permis” permet désormais de délivrer des permis de circulation à distance. Cette application génère un document avec un QR code, qui pourra être scanné à bord des navires pour obtenir immédiatement le permis de circulation, évitant ainsi de longues attentes dans les files d’attente.

En parallèle, l’application “Amtiati” ou “Mes bagages” permet aux voyageurs de préparer à l’avance la liste des bagages importés. Dès le 1er juin 2025, les permis de circulation numérisés deviendront obligatoires, et les voyageurs devront préparer ces documents à l’avance pour éviter toute attente supplémentaire à bord des navires.

Pour une gestion plus fluide des flux de passagers

Elyes Belkhir a également mis en avant l’application Smart Gate, qui permet aux voyageurs d’effectuer une pré-enregistrement numérique en saisissant les informations relatives à leur passeport et à l’enregistrement de leur véhicule. Un QR code est ensuite généré, accélérant ainsi les formalités douanières.

Ces mesures visent à réduire les délais de passage à la douane, avec une durée d’attente estimée à moins de 7 minutes par passager. Les contrôles douaniers seront désormais réalisés de manière plus rapide, minimisant les perturbations et optimisant l’expérience des voyageurs.

Le responsable des douanes a également souligné qu’une série de mesures seront mises en place à bord des navires, et que des ajustements seront faits dans les jours à venir pour anticiper d’éventuels problèmes.

En outre, la Direction des statistiques et de l’informatique travaille actuellement au développement de nouvelles plateformes, telles que l’application “Déclaration de devise”, qui est encore en phase de test, mais sera opérationnelle avant la fin de la saison estivale. Cette application vise à alléger les démarches à la douane en matière de déclaration de devises et réduira ainsi la pression sur les guichets.

“Les Tunisiens à l’étranger n’auront d’autre choix que de tirer parti des applications disponibles et de participer à cette transition vers la numérisation, afin d’améliorer la qualité des services et de faciliter leur retour dans les meilleures conditions”, a-t-il encore précisé.

Belkhir a en outre averti que les voyageurs ne possédant pas un permis de circulation numérisé avec leur passeport devront s’attendre à des délais d’attente prolongés, pouvant dépasser 24 heures. Une étude est en cours pour installer des distributeurs de billets à bord des navires afin d’organiser plus efficacement les flux de passagers.

“Nous faisons tout notre possible pour garantir les meilleures conditions possibles pour les Tunisiens à l’étranger cet été, et nous nous engageons pleinement à assurer la réussite de cette nouvelle approche”, a-t-il assuré.

Alors que la Tunisie continue d’accélérer sa transformation numérique, un nouveau projet majeur émerge : l’attribution de la plage de fréquences 3,3-3,4 GHz pour déployer la 5G privée. Cette nouvelle technologie permettra aux entreprises tunisiennes de développer des réseaux dédiés, parfaitement adaptés à des applications spécifiques, et répondra aux besoins croissants des secteurs industriels, agricoles et de la santé.

En effet, contrairement à la 5G commerciale, destinée au grand public, la 5G privée permet aux entreprises de créer des réseaux autonomes et personnalisés. Ces réseaux, indépendants des opérateurs traditionnels, garantissent des performances accrues en matière de latence, sécurité et fiabilité. Ce système est particulièrement adapté aux sites industriels, ports, hôpitaux et exploitations agricoles, où l’intégration de solutions avancées comme l’Internet des objets (IoT), la robotique ou encore la maintenance prédictive peut améliorer l’efficacité et la compétitivité.

Dans ce cadre, l’Agence Nationale des Fréquences (ANF) a récemment lancé une consultation publique, ouverte jusqu’au 18 avril 2025, afin de recueillir les avis des parties prenantes sur les modalités d’attribution de cette plage de fréquences stratégique. L’objectif est d’assurer une gestion optimale de cette ressource, essentielle pour la mise en place de réseaux privés à haute performance.

La bande de fréquences 3,3-3,4 GHz est perçue comme un excellent compromis entre couverture et débit. Elle permet des débits pouvant atteindre plusieurs gigabits par seconde, ce qui la rend particulièrement adaptée aux applications industrielles nécessitant une connectivité rapide et une latence minimale. Cette bande est également idéale pour des solutions telles que l’Internet des objets (IoT), la robotique et la maintenance prédictive, qui sont en forte demande dans de nombreux secteurs.

D’après l’ANF, “le développement des réseaux 5G en Tunisie ne se limite pas simplement à l’amélioration du haut débit, mais reflète également un intérêt grandissant pour la mise en place de réseaux privés dans des secteurs stratégiques. Le marché de la 5G privée offre des opportunités considérables pour les entreprises tunisiennes et devrait connaître une croissance rapide, soutenue par la demande de solutions de connectivité de plus en plus sophistiquées”.

Cependant, l’attribution de cette bande de fréquences ne se fait pas sans certains défis techniques et réglementaires. Dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, y compris la Tunisie, cette plage de fréquences est historiquement utilisée pour les radars maritimes militaires européens, qui sont particulièrement actifs sur les côtes et à bord des navires. Ces systèmes de surveillance jouent un rôle crucial dans la sécurité maritime et les opérations militaires, rendant leur coexistence avec les réseaux de télécommunications 5G complexe. 

Afin de prévenir toute interférence qui pourrait nuire à la performance des radars ou des réseaux 5G, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) a formulé des recommandations spécifiques. Celles-ci incluent l’adoption de techniques d’atténuation sophistiquées et de mesures de gestion de spectre, visant à minimiser le risque de perturbation entre ces deux systèmes. L’UIT plaide également pour une coordination étroite entre les autorités nationales et internationales, afin de garantir une utilisation efficace et sûre de cette plage de fréquences partagée.

Ceci pour dire que ce projet de 5G privée s’inscrit dans une volonté plus large de la Tunisie de moderniser ses infrastructures numériques et de stimuler l’innovation dans des secteurs clés de son économie. Grâce à cette technologie, le pays entend devenir un leader régional dans le domaine des solutions numériques sur mesure, en particulier pour les industries et l’agriculture intelligente.