Face à un M. Sundowns moins incisif et créatif que lors de la saison dernière, Maher Kanzari et ses joueurs ont trop attendu l’adversaire. Une courte défaite, rien n’est encore perdu, mais le représentant tunisien pouvait mieux faire.
Peut-être bien que c’est le match où l’EST a le moins possédé la balle dans ses participations en Ligue des champions. Hier, l’EST a cédé le ballon à Mamelodi Sundowns dont le taux de possession a avoisiné les 82% ! Un match à sens unique ? Pas à ce point néanmoins, car cette version de M.Sundowns est beaucoup moins intense et charmante que celle de la dernière édition.
Pratiquement les mêmes joueurs, mais un entraîneur qui s’appelle Cardoso qui, en quelques mois, a métamorphosé l’équipe sud-africaine d’une équipe qui fait le jeu à outrance et qui éblouit par sa touche offensive à une autre équipe qui calcule ses coups, qui se crée moins d’occasions mais qui gagne. L’EST est tombée sur un adversaire qui a soigné son point faible, la défense, et qui n’offre plus beaucoup d’espaces quitte à monopoliser la balle en largeur et avec une certaine lenteur. L’EST a perdu après un but de Shalulile à la 54’ après une bourde de l’axe défensif tunisien. Une tête ajustée en pleine défense et Shalulile qui surgit et trompe Ben Said. C’était pratiquement la seule vraie occasion dangereuse de l’équipe de Cardoso qui l’a monnayée. L’EST dans tout cela a choisi de céder la balle et d’attendre pour trouver une transition ou un contre. Blaili dans le rôle du faux avant-centre, et Mokwena décalé à gauche, tel était le choix de départ.
Le trio du milieu Guennichi-Ogbelu-Konaté a été soudé pendant toute une mi-temps avec un bloc médian et aussi bas pour empêcher les Sud- Africains de passer par leurs relais et par la technique de l’intenable Allende. A part un tir sur coup franc repoussé par Ben Said au début du match, et un autre tir de Riberio en fin de mi-temps à côté du poteau gauche, pas grand-chose à signaler. Sundowns qui tient le ballon, qui passe de droite à gauche, qui relance tranquillement et sans vitesse, et une EST qui ferme les issues quitte à sacrifier ses attaquants. On n’a rien vu de sérieux devant, bien que quelques situations aient été propices. Le but sud-africain n’a pas chambardé la physionomie du match.
Ribeiro et Allende auraient pu faire mieux pendant les 10, 15’ après le but. L’EST était un peu perturbée, bousculée et hésitante à jouer devant ou à garder la prudence. Un tir Du Nigérian Ogbelu après un coup franc mal renvoyé, aurait pu amener un but, mais c’était compter sans la solidité défensive des équipiers de Mokwena. La touche Cardoso était là, contrairement à celle de Kanzari durant ce match. La rentrée de Jbali, Tka puis de Rodrigo n’a pas changé grand-chose : l’EST a avancé, oui, a grappillé plusieurs secondes balles à partir de la 80’, mais pas de réel danger créé. Ils sont tombés dans le faux rythme des Sud-Africains, bons gestionnaires de leur but d’avance.
Un autre match à Radès
Une défaite dure à accepter compte tenu de la petite production de jeu de l’EST à Pretoria. Globalement, le bloc défensif de l’EST n’était pas si mauvais, car il a réduit les espaces et empêché Sundowns de trouver les issues. Reste alors le côté création du jeu, raté hier. L’EST jouait, a priori, pour ramener un 0- 0 ou gagner sur un contre ; cela n’a pas marché.
Le match de Radès sera différent. M. Sundowns n’est pas impressionnante, mais elle a de bons joueurs qui savent tenir le ballon, qui savent s’imposer en milieu. Il faudra une EST différente et plus audacieuse ( ça va de soi !) pour rattraper son retard. Ce n’est que l’acte 1 d’un duel qui s’étale sur deux matches. Attention à ce Cardoso qui a métamorphosé Sundowns en quelques mois.
C’est quelqu’un qui connaît très bien son adversaire. A Kanzari alors de mieux gérer son match et surtout de garder l’envie de gagner et la tradition d’aller en demi-finale de la Ligue des champions. Les atouts offensifs ne manquent point, à lui de trouver la bonne recette.