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Sommet textile tuniso-européen à Monastir

Le secteur textile contribue Ă  29% des emplois industriels de la Tunisie, avec plus de 150 000 emplois et 1 400 unitĂ©s industrielles, et reprĂ©sente 16% des exportations industrielles totales. Notre pays se classe au 9e rang dans la liste des fournisseurs de vĂȘtements de l’Union europĂ©enne (UE).

Ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© rappelĂ©es lors du 1er Sommet tuniso-europĂ©en du textile, qui a Ă©tĂ© inaugurĂ© hier, mardi 15 avril 2025, Ă  Monastir, par la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub, en prĂ©sence du gouverneur Issa Moussa, de l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Giuseppe Perrone, de l’ambassadeur d’Italie, Alessandro Prunas, et de l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas, JosĂ©phine Frantzen.

Ont Ă©galement pris part au sommet le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), Haythem Bouajila, le prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration europĂ©enne de l’habillement et du textile (Euratex), Mario Jorge Machado, et le directeur gĂ©nĂ©ral du PĂŽle de compĂ©titivitĂ© Monastir-El Fajja (MFC pĂŽle), Tarek Ferjaoui, ainsi qu’un groupe de hauts responsables du ministĂšre, des responsables rĂ©gionaux et des un nombre important d’industriels, d’acteurs Ă©conomiques et de propriĂ©taires d’entreprises opĂ©rant dans le pĂŽle technologique dans divers secteurs.

La ministre a soulignĂ© dans son discours l’importance de ce sommet, qui contribuera Ă  renforcer davantage le partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en pour assurer une industrie textile durable, en phase avec les derniĂšres Ă©volutions mondiales et basĂ©e sur des pratiques respectueuses de l’environnement, indique un communiquĂ© de son dĂ©partement.

En marge de cet Ă©vĂ©nement, un protocole d’accord a Ă©tĂ© signĂ© entre la FTTH et Euratex visant Ă  amĂ©liorer l’accĂšs des produits textiles au marchĂ© europĂ©en et Ă  renforcer leur intĂ©gration dans les chaĂźnes de valeur europĂ©ennes. Il s’agit en outre de promouvoir l’investissement dans les secteurs Ă  forte valeur ajoutĂ©e, tout en soutenant la formation et en suivant le rythme de l’évolution technologique. La ministre a Ă©galement passĂ© en revue les composantes clĂ©s du programme Gtex/Menatex, mis en Ɠuvre par le Centre du commerce international (ITC) et financĂ© par le SecrĂ©tariat suisse Ă  l’économie (Seco) et l’Agence suĂ©doise de coopĂ©ration internationale au dĂ©veloppement (Sida), pour soutenir le secteur du textile et de l’habillement dans cinq pays, dont la Tunisie, dans le but d’accroĂźtre leur compĂ©titivitĂ© Ă  l’exportation, avec un accent particulier sur la transformation numĂ©rique.

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Aux élÚves martyrs de Mezzouna

Eminent Ă©conomiste, et poĂšte Ă  ses heures, l’auteure ne pouvait rester indiffĂ©rent au drame de Mezzouna (Sidi Bouzid) oĂč trois Ă©lĂšves ont trouvĂ© la mort, avant-hier, dans l’effondrement d’un mur de leur lycĂ©e, Ă  la mĂ©moire desquels il a Ă©crit le poĂšme ci-dessous.

Sadok Zerelli

Dans la clartĂ© douce d’un matin d’école,  
Trois cƓurs battants ont pris leur envol,  
Sous les pierres d’un mur devenu tombeau,  
S’est figĂ© le rĂȘve, s’est tu le mot.
*
Ils venaient pour apprendre, pour grandir,  
Portant l’espoir d’un monde Ă  bĂątir,  
Mais le destin, cruel et sans dĂ©tour,  
A brisé leur jeunesse en plein jour.
*
Ô Mezzouna, village endeuillĂ©,  
Ton sol pleure tes fils fauchĂ©s,  
Et leurs cahiers, restĂ©s ouverts,  
Gardent l’écho d’un souffle amer.
*
Martyrs d’un pays en oubli,  
OĂč les murs tombent, mais pas l’oubli,  
Votre absence crie dans les silences,  
Plus fort que mille doléances.
*
Ce drame n’est pas une fatalitĂ©,  
C’est un crime par oubli, par abandon, par dĂ©sintĂ©rĂȘt.  
Quand on prĂ©fĂšre les discours aux audits,  
Quand on détourne les budgets, quand on ferme les yeux.
*
À vos familles, meurtries, orphelines,  
Va notre peine, pure et divine.  
Et que vos noms dans chacune de nos priĂšres,  
S’élĂšvent plus haut que la pierre.

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Cérémonie de transfert de la société CJO à Sinoma Cement en Tunisie

La cĂ©rĂ©monie de transfert de la sociĂ©tĂ© Ciments Jbel Oust (CJO) Ă  Sinoma Cement en Tunisie s’est tenue avec succĂšs le 15 avril 2025 dans le gouvernorat de Zaghouan. Elle s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence de Wan Li, ambassadeur de Chine en Tunisie, Karim Brenji, gouverneur de Zaghouan, et Jalel Tebib, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Agence de promotion de l’investissement extĂ©rieur (FIPA).

Wei Rushan, vice-directeur gĂ©nĂ©ral du groupe China National Building Material (CNBM), directeur exĂ©cutif et prĂ©sident de China National Building Material Co., Ltd., a Ă©galement assistĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie, aux cĂŽtĂ©s de Zhao Xinjun, PDG de Tianshan Materials, ainsi que de Yin Zhisong, prĂ©sident du conseil d’administration de CNBM International Engineering et prĂ©sident du conseil d’administration de Sinoma Cement.

Au nom du groupe CNBM, M. Rushan a exprimĂ© sa sincĂšre gratitude au gouvernement tunisien et Ă  ses diffĂ©rents dĂ©partements, Ă  l’ambassade de Chine en Tunisie, au groupe Votorantim, Ă  la direction de la sociĂ©tĂ© CJO, ainsi qu’à tous les partenaires, institutions et entreprises chinoises ayant soutenu ce projet de coopĂ©ration. Il a Ă©galement souhaitĂ© la bienvenue Ă  tous les invitĂ©s prĂ©sents Ă  la cĂ©rĂ©monie.

Dans son discours, il a briĂšvement retracĂ© le parcours de dĂ©veloppement de son groupe et ses rĂ©alisations, soulignant que CNBM a toujours adhĂ©rĂ© au principe de «coopĂ©ration gagnant-gagnant» et mis en Ɠuvre activement l’initiative de «La Ceinture et la Route». La rĂ©ussite de la passation de la sociĂ©tĂ© CJO en Tunisie illustre de maniĂšre vivante l’amitiĂ© profonde entre la Chine et la Tunisie dans l’économie rĂ©elle.

Sur la voie d’un dĂ©veloppement vert

M. Rushan a Ă©galement indiquĂ© que la sociĂ©tĂ© CJO est implantĂ©e en Tunisie depuis de nombreuses annĂ©es et a grandement contribuĂ© au dĂ©veloppement Ă©conomique et social local. Sinoma Cement continuera Ă  exploiter pleinement les avantages de l’ancrage local de CJO, Ă  suivre le principe de «faire bon usage des ressources pour servir la construction», Ă  s’engager sur la voie d’un dĂ©veloppement vert, bas carbone et durable, Ă  stimuler l’innovation par la technologie avancĂ©e, Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© et l’efficacitĂ© de l’entreprise grĂące Ă  une gestion localisĂ©e, Ă  rĂ©duire la consommation d’énergie et Ă  viser un dĂ©veloppement de haute qualitĂ© dans le cadre de «La Ceinture et la Route».
L’objectif est de faire de l’usine un modĂšle de digitalisation et de respect de l’environnement, et de contribuer au dĂ©veloppement de l’industrie des matĂ©riaux de construction ainsi qu’à l’économie locale grĂące Ă  la force du groupe CNBM.

M. Tebib a dĂ©clarĂ©, de son cĂŽtĂ©, que «cette coopĂ©ration avec nos partenaires chinois reprĂ©sente une vĂ©ritable avancĂ©e dans l’augmentation des investissements chinois en Tunisie, positionnant notre pays parmi les premiers bĂ©nĂ©ficiaires de ces investissements.»

Il a Ă©galement dĂ©clarĂ© que le soutien du partenaire chinois dans la gestion de l’usine de ciment Ă  Zaghouan, ainsi que la modernisation des mĂ©thodes de production et de marketing, entraĂźnera une transformation significative qui profitera Ă  la rĂ©gion de Zaghouan et Ă  la Tunisie dans son ensemble.

Le responsable a Ă©galement soulignĂ© que les entreprises chinoises CNBM et Simona Cement, cotĂ©es Ă  la Bourse de Chine, ouvriront la voie Ă  l’attraction de nombreux investisseurs chinois et d’autres nationalitĂ©s en Tunisie. 

De son cĂŽtĂ©, M. Brenji a dĂ©clarĂ© que l’évĂ©nement constitue une Ă©tape importante dans le processus de dĂ©veloppement rĂ©gional et national et tĂ©moigne du dynamisme de la coopĂ©ration internationale.

L’usine CJO se distingue par sa position de leader sur le marchĂ© national et ses initiatives pionniĂšres dans les domaines des Ă©nergies alternatives et de la protection de l’environnement, ce qui lui confĂšre un rayonnement croissant Ă  l’échelle africaine.

M. Brenji a ajoutĂ© que ce partenariat avec la Chine, dĂ©passe largement le cadre d’un simple investissement Ă©conomique. Il traduit la confiance croissante dans le climat des affaires en Tunisie et illustre la soliditĂ© des relations historiques entre les deux pays. 

Un partenariat stratégique Chine-Tunisie

M. Wan Li a, pour sa part, dĂ©clarĂ©: «Nous sommes aussi engagĂ©s pour approfondir la coopĂ©ration bilatĂ©rale dans divers domaines tels que le commerce et l’investissement, et pour encourager les entreprises chinoises Ă  investir davantage en Tunisie et contribuer, ainsi, au dĂ©veloppement Ă©conomique et social du pays. Il s’agit de construire, ensemble, un avenir plus radieux pour le partenariat stratĂ©gique entre la Chine et la Tunisie. Et la partie chinoise voudrait conclure l’accord de partenariat Ă©conomique pour le dĂ©veloppement partagĂ© avec la partie tunisienne.» Il a ajoutĂ©: «C’est avec grand plaisir que j’assiste Ă  la cĂ©rĂ©monie de transmission de la SociĂ©tĂ© des Ciments Jbel Oust pour cĂ©lĂ©brer, avec vous, la mise en place de ce nouveau fruit de la coopĂ©ration Ă©conomique et commerciale entre la Chine et la Tunisie. Ce projet marque, Ă©galement, la rĂ©alisation rĂ©ussie du plus grand investissement direct chinois en Tunisie depuis de nombreuses annĂ©es.»

Enfin, Rong Yakun, prĂ©sident de Sinoma Cement, a dĂ©clarĂ© que son entreprise est la plateforme internationale d’investissement, d’exploitation et de gestion du secteur des matĂ©riaux de base du groupe CNBM, engagĂ©e Ă  promouvoir le dĂ©veloppement vert et bas carbone local. L’entreprise a toujours respectĂ© le principe de gestion localisĂ©e, tout en stimulant l’innovation pour la montĂ©e en gamme industrielle et en accordant une grande importance Ă  la formation des talents locaux, selon une philosophie de gestion «centrĂ©e sur l’humain».

À l’avenir, Sinoma Cement continuera Ă  approfondir ses activitĂ©s et son marchĂ© en Tunisie, en se concentrant sur l’innovation technologique, la formation des talents, le dĂ©veloppement vert et durable, en assumant activement sa responsabilitĂ© sociale d’entreprise chinoise et en promouvant le dĂ©veloppement commun de l’entreprise et de la sociĂ©tĂ©.

Au son joyeux de la musique tunisienne, M. Yakun a reçu des mains de Mario Pinto, directeur des fusions-acquisitions du groupe Votorantim, la maquette de l’usine, qu’il a ensuite remise Ă  l’équipe de direction de CJO Tunisie, marquant ainsi le dĂ©but d’une nouvelle Ăšre pour la sociĂ©tĂ©.

AprĂšs la cĂ©rĂ©monie, M. Rushan, accompagnĂ© de M. Wan Li, de M. Brenji et de la dĂ©lĂ©gation officielle, a visitĂ© la ligne de production et la salle de contrĂŽle central de la sociĂ©tĂ© CJO Tunisie, afin de prĂ©senter aux invitĂ©s les opĂ©rations de l’entreprise et ses perspectives de dĂ©veloppement.

Plus de 200 personnes ont assisté à la cérémonie de passation, parmi lesquelles Liu Xiaofeng, vice-directeur général du département de coopération internationale de China National Building Material Co., Ltd., Wang Peng, vice-directeur général du département sécurité et environnement, Tang Yali, assistant du président de CNBM International et directeur général du département stratégie et développement des investissements, Zhang Sicai, directeur général de CNBM Construction, Zhu Linhe, directeur exécutif de CNBM Overseas, ainsi que des représentants du gouvernement tunisien, des institutions et entreprises chinoises en Tunisie, des partenaires et des employés tunisiens et chinois de CJO.

Sinoma Cement, dont le siĂšge est Ă  PĂ©kin, a Ă©tĂ© fondĂ©e le 20 novembre 2003, avec un capital social de 10 milliards de RMB. Elle possĂšde actuellement des filiales en Chine (Tianjin, Hong Kong) et Ă  l’étranger (Zambie, NigĂ©ria, Tunisie, Mongolie, Maurice, Émirats arabes unis, etc.).

Sinoma Cement est une filiale conjointe de Tianshan Materials Co., Ltd., cotĂ©e Ă  la bourse A, et de China National Materials International Engineering Co., Ltd. Elle constitue Ă©galement la plateforme d’investissement, d’exploitation et de gestion internationale du secteur des matĂ©riaux de base du groupe CNBM.

En plus de 20 ans de dĂ©veloppement, Sinoma Cement est passĂ©e d’un fabricant spĂ©cialisĂ© dans le ciment Ă  un groupe diversifiĂ© dans les domaines du bĂ©ton, des granulats manufacturĂ©s, des briques de construction, etc., tout en gardant une vision globale et en adhĂ©rant au principe de coopĂ©ration gagnant-gagnant, s’intĂ©grant profondĂ©ment au marchĂ© international.

Communiqué.

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L’alerte de Mezzouna ou quand l’école devient un danger !

Mezzouna, Sidi Bouzid, 14 avril 2025 : trois Ă©lĂšves perdent la vie, Ă©crasĂ©s par un mur effondrĂ© dans leur propre lycĂ©e. Ce drame, survenu dans un Ă©tablissement scolaire censĂ© garantir sĂ©curitĂ© et savoir, a bouleversĂ© tout un pays. Mais il ne s’agit pas d’un accident isolĂ©. Il est le reflet brutal d’une rĂ©alitĂ© que l’on tait depuis trop longtemps : l’état catastrophique des infrastructures Ă©ducatives en Tunisie.

Aymen Achouri *

Des murs qui s’effritent, des plafonds qui menacent de tomber, des sanitaires hors service, des fenĂȘtres cassĂ©es, des classes sans chauffage ni ventilation, des toilettes sales et sans eau courante : tel est le quotidien de milliers d’élĂšves tunisiens, notamment dans les rĂ©gions intĂ©rieures du pays. Dans les gouvernorats comme Sidi Bouzid, Kasserine, Siliana ou KĂ©bili, des Ă©coles publiques accueillent chaque jour des enfants dans des conditions indignes, parfois inhumaines. Et cela les autoritĂ©s publiques au plus haut sommet de l’Etat le savent bien, mais ne font rien pour le changer, se contentant souvent de commenter une situation catastrophique qui exige plutĂŽt des interventions urgentes.

Les enseignants, eux aussi, tirent la sonnette d’alarme depuis des annĂ©es. Syndicats, associations, mĂ©dias rĂ©gionaux : tous ont dĂ©noncĂ© la vĂ©tustĂ© croissante des Ă©tablissements, sans rĂ©ponse concrĂšte de la part des autoritĂ©s. Le drame de Mezzouna vient confirmer, avec une violence inouĂŻe, ce que beaucoup savaient dĂ©jĂ  : certaines Ă©coles tunisiennes sont devenues des piĂšges mortels.

Une fracture régionale criante

Ce drame rĂ©vĂšle aussi une profonde inĂ©galitĂ© entre les rĂ©gions. Tandis que certaines Ă©coles en milieu urbain disposent d’un minimum de moyens, celles des zones rurales sont souvent laissĂ©es Ă  l’abandon. Cette fracture n’est pas seulement matĂ©rielle : elle traduit une marginalisation continue des rĂ©gions de l’intĂ©rieur, renforçant le sentiment d’injustice sociale chez les jeunes et les familles.

Alors que la Constitution tunisienne garantit l’égalitĂ© des chances et le droit Ă  l’éducation, la rĂ©alitĂ© du terrain est tout autre. Comment parler d’égalitĂ© quand certains Ă©lĂšves doivent faire cours dans des salles dĂ©labrĂ©es, sans tableau ni bancs, et parfois mĂȘme sans toit?

Face Ă  l’émotion provoquĂ©e par la tragĂ©die, les autoritĂ©s ont promis l’ouverture d’une enquĂȘte et l’identification des responsables. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique lui-mĂȘme a exprimĂ© sa tristesse. Mais les mots ne suffisent plus. Il faut des actes, des plans concrets, des rĂ©formes structurelles. Il faut un audit national urgent des infrastructures Ă©ducatives, un plan de rĂ©novation Ă  grande Ă©chelle, une rĂ©vision des budgets, et surtout un suivi transparent.

L’éducation ne peut plus attendre

L’éducation ne peut plus ĂȘtre sacrifiĂ©e sur l’autel des Ă©quilibres budgĂ©taires ou des calculs politiques. Une sociĂ©tĂ© qui laisse ses enfants Ă©tudier dans des conditions dangereuses est une sociĂ©tĂ© qui abandonne son avenir.

La mort tragique d’Abdelkader, Youssef et Hammouda Ă  Mezzouna ne doit pas rester un fait divers dramatique qui occupe l’opinion un court moment puis est rapidement oubliĂ©. Elle doit ĂȘtre le point de dĂ©part d’une vĂ©ritable prise de conscience collective. Chaque enfant tunisien a le droit d’aller Ă  l’école en toute sĂ©curitĂ©. C’est une exigence humaine, morale, nationale.
Ce drame doit constituer un tournant. Pour que plus jamais un Ă©lĂšve ne perde la vie en allant chercher le savoir. Pour que l’école redevienne un refuge, un lieu de croissance, un socle de justice. Pour que Mezzouna ne soit pas un symbole d’abandon, mais le point de dĂ©part d’un changement profond.

* Expert en management, relations et coaching client.

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Ces murs menaçant de s’effondrer au cƓur de Tunis

AprĂšs la chute, avant-hier, lundi 14 avril 2025, du mur d’enceinte d’un lycĂ©e Ă  Mezzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid), ayant causĂ© la mort de trois Ă©lĂšves, l’auteur attire l’attention des autoritĂ©s sur les vieux immeubles qui menacent de s’effondrer Ă  tout moment au cƓur mĂȘme de Tunis.

Samir Messali   

AprĂšs la disparition de son souk des produits importĂ©s de Naples et d’ailleurs, florissant dans les annĂ©es 80, et la fermeture du seul endroit chaud de la capitale contrĂŽlĂ© par les autoritĂ©s, la rue Zarkoun, qui traverse la moitiĂ© de la MĂ©dina Ă  partir de la rue Mongi Slim, a perdu beaucoup de son attrait.

Hormis quelques commerces de tissu, la rue est presque dĂ©serte mais ce qui attire l’attention de ceux, qui comme moi empruntent cette rue pour aller Ă  la Kasbah en Ă©vitant l’encombrement de la rue Zitouna, ce sont ces  innombrables immeubles Ă  gauche et Ă  droite qui sont presque tous en ruine.

Qu’il s’agisse d’anciennes maisons «arabes» ou des immeubles «europĂ©ens», il n’en reste que les murs extĂ©rieurs. Il ne faut pas ĂȘtre expert pour constater la menace d’un effondrement qui peut arriver Ă  tout moment.

Il est vrai que la rue n’a plus d’attrait immobilier. Ajoutez Ă  cela des situations fonciĂšres complexes de biens d’étrangers ou d’hĂ©ritiers dĂ©sintĂ©ressĂ©s, cela n’empĂȘche que les autoritĂ©s doivent intervenir rapidement afin de dĂ©molir ces immeubles qui constituent un vrai danger public. La plaque jaune mise par la municipalitĂ© de Tunis Ă  l’angle de la rue de l’Ancienne douane sommant les passants Ă  Ă©viter le passage Ă  cĂŽtĂ© de ces immeubles ne suffit vraiment pas Ă  Ă©viter un Ă©ventuelle catastrophe.

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La Grande-Bretagne reconnaütra-t-elle la Palestine en tant qu’État?

À l’heure oĂč le prĂ©sident français Emmanuel Macron tente de crĂ©er une dynamique en Occident pour la reconnaissance d’un État de Palestine, de nombreuses voix s’élĂšvent parmi les travaillistes britanniques au pouvoir pour que leur pays aille dans ce sens, de maniĂšre Ă  marquer une distance par rapport au gĂ©nocide actuellement perpĂ©trĂ© par IsraĂ«l Ă  Gaza et en Cisjordanie, IsraĂ«l qui, rappelons-le, fĂ»t historiquement une Ă©manation de l’occupation britannique de la Palestine. (Ph. Emily Thornberry).

Imed Bahri

La Grande-Bretagne est Ă  l’origine de la sinistrement cĂ©lĂšbre DĂ©claration de Balfour et le mandat dĂ©voyĂ© qui lui a Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© par la SociĂ©tĂ© des Nations au lendemain de la PremiĂšre guerre mondiale pour administrer la Palestine afin de la prĂ©parer Ă  l’indĂ©pendance s’est achevĂ© par la crĂ©ation d’IsraĂ«l et depuis le peuple palestinien subit l’occupation et son corollaire fait de dĂ©placement forcĂ© et de massacres Ă  rĂ©pĂ©tition. Le pays qui a causĂ© la tragĂ©die du peuple palestinien va-t-il lui reconnaĂźtre enfin son État? 

Patrick Wintour, rĂ©dacteur en chef diplomatique du Guardian, a Ă©crit que les dĂ©putĂ©s britanniques issus de la majoritĂ© parlementaire travailliste fait pression sur le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres pour la reconnaissance d’un État palestinien. 

Emily Thornberry, prĂ©sidente de la commission des Affaires Ă©trangĂšres de la Chambre des communes, a appelĂ© la Grande-Bretagne Ă  se joindre au prĂ©sident français Emmanuel Macron qui annoncĂ© la semaine derniĂšre, en marge de la visite officielle qu’il effectuait en Égypte, que la France pourrait reconnaĂźtre la Palestine en tant qu’État lors de la confĂ©rence internationale sur la solution Ă  deux États qui se tiendra Ă  New York en juin. Cette confĂ©rence sera coprĂ©sidĂ©e par la France et l’Arabie saoudite. Le prĂ©sident français a formulĂ© le vƓu que cet Ă©vĂ©nement soit dĂ©cisif. 

Agir avant qu’il ne soit trop tard  

Thornberry a dĂ©clarĂ© que le moment Ă©tait venu pour la Grande-Bretagne de reconnaĂźtre un État palestinien: «Nous devons le faire avec nos amis et avec la France. De nombreux pays attendent. Si l’Occident n’agissait pas rapidement, il n’y aurait plus de Palestine Ă  reconnaĂźtre»

Chris Doyle, prĂ©sident du Conseil pour l’entente arabo-britannique (Caabu), a soutenu cette initiative affirmant qu’elle Ă©tait attendue depuis longtemps et qu’une action de deux membres permanents du Conseil de sĂ©curitĂ© enverrait un message fort Ă  l’ensemble de la communautĂ© internationale. Il a Ă©galement dĂ©clarĂ© que si la Grande-Bretagne n’agissait pas rapidement, son action serait entravĂ©e en raison de l’intention d’IsraĂ«l d’annexer effectivement la Cisjordanie. Cabo bĂ©nĂ©ficie d’un fort soutien parmi les dĂ©putĂ©s travaillistes dont beaucoup sont en colĂšre contre IsraĂ«l et ses actions Ă  Gaza. La colĂšre monte Ă©galement Ă  cause de l’interdiction faite Ă  deux dĂ©putĂ©s travaillistes de se rendre en Cisjordanie.

La position officielle du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres reste qu’il reconnaĂźtra la Palestine au moment opportun et avec le plus grand impact mais lorsque David Cameron Ă©tait ministre des Affaires Ă©trangĂšres, il avait lĂ©gĂšrement ajustĂ© cette position lorsqu’il dĂ©clara que la Grande-Bretagne devrait attendre la fin du processus politique pour reconnaĂźtre un État palestinien. Faisant rĂ©fĂ©rence Ă  IsraĂ«l, il dĂ©clara aussi qu’aucun pays ne pouvait utiliser son droit de veto contre la dĂ©cision de la Grande-Bretagne de reconnaĂźtre la Palestine.

Macron a surpris les observateurs la semaine derniĂšre lorsqu’il a exprimĂ© l’espoir que la confĂ©rence de juin inciterait un groupe de pays Ă  reconnaĂźtre un État palestinien, des dĂ©clarations qui ont clairement accru la pression diplomatique sur la Grande-Bretagne pour qu’elle suive l’initiative française.

«Nous devons aller vers la reconnaissance [d’un État palestinien], et nous le ferons dans les prochains mois», a-t-il dĂ©clarĂ© au micro de France 5. Il a ajoutĂ©, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  certains États du Golfe dont l’Arabie saoudite: «Je souhaite Ă©galement participer Ă  une dynamique collective qui permette Ă  tous les dĂ©fenseurs de la Palestine de reconnaĂźtre Ă  leur tour IsraĂ«l, ce que beaucoup d’entre eux ne font pas».

Le prince hĂ©ritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui a personnellement accusĂ© IsraĂ«l de commettre un gĂ©nocide contre les Palestiniens, a dĂ©clarĂ© que l’Arabie saoudite ne reconnaĂźtrait IsraĂ«l que dans le cadre d’un accord incluant une voie irrĂ©versible vers un État palestinien.

Bien qu’il existe des doutes dans certains cercles britanniques quant Ă  la volontĂ© de Macron de marquer une hostilitĂ© Ă  IsraĂ«l, les liens personnels et politiques entre Keir Starmer et le prĂ©sident français sont forts et il serait difficile pour le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres britannique de rĂ©sister Ă  toute forte pression française pour reconnaĂźtre la Palestine surtout si elle est considĂ©rĂ©e comme faisant partie d’un effort de paix entre l’Europe et le Golfe.

L’Irlande, l’Espagne et la Norvùge montrent la voie

En mai, la France a choisi de ne pas suivre l’Irlande, l’Espagne et la NorvĂšge en reconnaissant un État palestinien. Actuellement, 148 des 193 États membres de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies reconnaissent l’État de Palestine. Aucun pays occidental membre du G20, y compris le Canada, l’Allemagne et l’Italie, n’a encore franchi le pas.

Alors que la Knesset israĂ©lienne a votĂ© contre la solution Ă  deux États le mois dernier, le chef de l’opposition Yair Lapid voit une opportunitĂ© Ă  moyen terme pour cette solution tant que le Hamas ne fait pas partie du gouvernement.

La dĂ©cision française pourrait provoquer la colĂšre d’IsraĂ«l et des États-Unis mais Macron estime qu’une alliance avec les États du Golfe pourrait inciter le prĂ©sident Donald Trump Ă  reconsidĂ©rer son soutien au Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu.

Le ministre israĂ©lien des Affaires Ă©trangĂšres Gideon Sa’ar a rĂ©agi sur les rĂ©seaux sociaux en dĂ©clarant: «La reconnaissance unilatĂ©rale d’un État palestinien fictif rĂ©compense le terrorisme et renforce le Hamas»

Face Ă  la rĂ©action nĂ©gative, Macron, a rĂ©pondu sur la plateforme X en hĂ©breu affirmant qu’il Ă©tait victime d’une sĂ©rie d’interprĂ©tations sans fondement. Il a dĂ©clarĂ© que la position de la France est «Oui Ă  la paix, oui Ă  la sĂ©curitĂ© d’IsraĂ«l, oui Ă  un État palestinien sans le Hamas. Cela nĂ©cessite la libĂ©ration de tous les dĂ©tenus, un cessez-le-feu durable, la reprise immĂ©diate de l’aide humanitaire et la promotion d’une solution politique Ă  deux États. Il n’y a pas d’autre voie qu’une solution politique. Je soutiens le droit lĂ©gitime des Palestiniens Ă  un État et Ă  la paix, tout comme je soutiens le droit des IsraĂ©liens Ă  vivre en paix et en sĂ©curitĂ© tant que les deux États sont reconnus par leurs voisins. La confĂ©rence sur la solution Ă  deux États qui se tiendra en juin doit ĂȘtre dĂ©cisive. Je fais tout mon possible avec nos partenaires pour atteindre cet objectif de paix. Nous en avons dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin».

Signe de la volontĂ© apparente des États-Unis d’accepter l’annexion de la Cisjordanie, le SĂ©nat amĂ©ricain a votĂ© la semaine derniĂšre pour nommer le pasteur Ă©vangĂ©lique Mike Huckabee, ancien gouverneur de l’Arkansas, comme ambassadeur des États-Unis en IsraĂ«l. Huckabee fait rĂ©fĂ©rence Ă  la Cisjordanie par ses noms juifs bibliques «JudĂ©e et Samarie» et soutient son rattachement Ă  IsraĂ«l. 

Une injustice historique à réparer

Pendant ce temps, Vincent Fean, l’ancien consul gĂ©nĂ©ral britannique Ă  JĂ©rusalem, a appelĂ© Ă  la reconnaissance de la Palestine. Dans un article publiĂ© samedi dans The Independent. Il a dĂ©clarĂ© que reconnaĂźtre la Palestine ne signifie pas prendre parti, rĂ©compenser le terrorisme ou dĂ©lĂ©gitimer IsraĂ«l mais plutĂŽt l’égalitĂ© et l’application du droit international.

Il a dĂ©clarĂ© que la Grande-Bretagne doit ĂȘtre un leader sur cette question et non un suiveur. Il a Ă©crit: «Notre pays porte une responsabilitĂ© historique dĂ©coulant des promesses non tenues de la DĂ©claration Balfour et de notre mauvaise application du Mandat sur la Palestine jusqu’en 1948. Il y a un besoin urgent: sous Benjamin Netanyahu, IsraĂ«l s’efforce systĂ©matiquement de saper tout espoir de coexistence pacifique de deux États, une politique partisane poursuivie par les gouvernements britanniques successifs. Notre gouvernement a Ă©tĂ© Ă©lu sur la base de son engagement Ă  reconnaĂźtre la Palestine et Ă  respecter le droit international, sans crainte ni favoritisme. Nous devons diriger l’Europe et le Commonwealth d’une maniĂšre qui soit conforme Ă  nos valeurs et serve nos intĂ©rĂȘts nationaux. L’État de droit est dans notre intĂ©rĂȘt».

Pour la Grande-Bretagne, il ne s’agit pas seulement d’une question de diplomatie mais aussi de justice et de responsabilitĂ© historique. Il y a plus d’un siĂšcle, la Grande-Bretagne et la France ont nĂ©gociĂ© en secret l’accord Sykes-Picot divisant les provinces arabes de l’Empire ottoman en sphĂšres d’influence. La Grande-Bretagne contrĂŽlait la Palestine en vertu d’un mandat de la SociĂ©tĂ© des Nations avec le devoir dĂ©clarĂ© d’aider son peuple Ă  accĂ©der Ă  l’indĂ©pendance. En lieu et place de cette indĂ©pendance palestinienne, il y a eu la crĂ©ation d’IsraĂ«l.

Vincent Fean a dĂ©clarĂ© que l’Empire britannique a contribuĂ© Ă  façonner les frontiĂšres du Moyen-Orient moderne pour le meilleur ou pour le pire. Il estime qu’aujourd’hui le gouvernement britannique a dĂ©sormais l’occasion d’aider les peuples du Moyen-Orient Ă  remodeler leur avenir en menant des efforts pour la crĂ©ation d’un État palestinien.

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Sortie en salles d’‘‘Agora’’, le dernier film d’Alaeddine Slim

 â€˜â€˜Agora’’, le dernier long mĂ©trage de fiction de Alaeddine Slim sortira en salles en Tunisie Ă  partir de ce mercredi 16 avril 2025. Des projections-dĂ©bats sont programmĂ©es jusqu’au 26 avril dans plusieurs villes du pays en prĂ©sence du rĂ©alisateur, des membres de son Ă©quipe et de critiques. VidĂ©o.

Ce drame, production tuniso-française d’une durĂ©e de 1h40min, rĂ©unit dans les principaux rĂŽles Neji Kanawati, Bilel Slatnia, Majd Mastoura, Sonia Zarg Ayouna et Fathi Akkari.  

Synopsis : dans une ville lointaine, des personnes disparues reviennent dans des circonstances inexplicables. Une enquĂȘte est ouverte, menĂ©e par l’inspecteur de la police locale Fathi, assistĂ© de son ami mĂ©decin Amine. Les choses se compliquent et des renforts sont envoyĂ©s de la capitale pour rĂ©soudre l’affaire.

Ala Eddine Slim est le cofondateur d’Exit Productions, l’une des premiĂšres sociĂ©tĂ©s de production indĂ©pendantes en Tunisie. Il a rĂ©alisĂ© et produit plusieurs films de toutes catĂ©gories et genres, qui ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s et primĂ©s dans plusieurs festivals de par le monde Ă  l’instar du documentaire ‘‘Babylon’’ (co-rĂ©alisĂ© avec Youssef Chebbi et IsmaĂ«l en 2012, Grand Prix FID Marseille 2012), ‘‘The last of us’’ (Lion du futur Ă  la Mostra de Venise en 2016), ‘‘Tlamess’’ (prĂ©sentĂ© Ă  la Quinzaine des RĂ©alisateurs, Ă  Cannes en 2019). Son dernier film, ‘‘Agora’’ a Ă©tĂ© primĂ© au prestigieux festival de Locarno en 2024.

Hormis son activitĂ© cinĂ©matographique, Ala est aussi artiste visuel. Sa sĂ©rie vidĂ©o ‘‘Journal d’un homme important’’ a Ă©tĂ© programmĂ©e au Centre Pompidou Ă  Paris en 2012 et son installation ‘‘3an’’ (co-crĂ©ee avec Malek Gnaoui) a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  Dream City 2022 (Tunisie) et Sharjah Biennial 2023 (Emirat arabes unis).

Programme des projections spéciales

Mercredi 16 avril Ă  18h : projection prĂ©sentĂ©e par Alaeddine Slim – Le Rio – Tunis centre-ville.

Jeudi 17 avril 18h : projection-dĂ©bat animĂ© par Tahar Chikhaoui, critique de cinĂ©ma, en prĂ©sence de Alaeddine Slim – Théùtre El Hamra Ă  Bab Dzira – Tunis centre-ville.

Vendredi 18 avril Ă  10h30 : conversation avec Tahar Chikhaoui et Alaeddine Slim – CinĂ©Madart Carthage – Espace Lez’art.

Samedi 19 avril Ă  18h30 : projection-dĂ©bat en prĂ©sence de l’équipe du film – Le Majestic – Bizerte.

Dimanche 20 avril Ă  16h : projection suivie d’une rencontre avec le cast du film, animĂ©e par Ghazi Zaghbani, acteur et metteur en scĂšne – Espace Lartisto – Lafayette, Tunis centre-ville.

Mercredi 23 avril Ă  16h : projection-dĂ©bat en prĂ©sence de l’équipe du film – CinĂ© 350 – CitĂ© de la Culture, Tunis.

Mercredi 23 avril Ă  18h : projection-dĂ©bat en prĂ©sence de l’équipe du film – Le Rio – Tunis centre-ville.

Jeudi 24 avril Ă  13h : projection-dĂ©bat en prĂ©sence de l’équipe du film – Esac – Gammarth, banlieue nord de Tunis.

Samedi 26 avril Ă  16h : projection-dĂ©bat en prĂ©sence de l’équipe du film – Espace Fausse Note – Hammamet.

Samedi 26 avril Ă  18h30 : projection-dĂ©bat en prĂ©sence de l’équipe du film – Espace Jeelen – Nabeul.

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Rencontre Ă  Paris | Le retour de Gilbert Naccache   

Gilbert Naccache nous a quittĂ©s en dĂ©cembre 2020, mais plus de quatre ans aprĂšs, il est Ă  nouveau prĂ©sent Ă  travers deux ouvrages puissants qui prolongent son engagement et sa mĂ©moire : â€˜â€˜Le seigneur des rats’’ et â€˜â€˜RĂ©flexions d’un promeneur solitaire’’, publiĂ©s Ă  titre posthume.

‘NĂ© le 15 janvier 1939 Ă  Tunis au sein d’une famille juive tunisienne et mort le 26 dĂ©cembre 2020 Ă  Paris, Gilbert Naccache est un Ă©crivain et militant de gauche tunisien. IngĂ©nieur agronome de formation, il travaille au ministĂšre de l’Agriculture entre 1962 et 1967. ExpulsĂ© du Parti communiste tunisien en 1959 pour ses tendances trotskystes, au milieu des annĂ©es 1960, il rejoint le mouvement d’extrĂȘme-gauche clandestin Perspectives tunisiennes et devient l’un de ses principaux dirigeants.

Opposant au rĂ©gime du prĂ©sident Habib Bourguiba, il est arrĂȘtĂ© en 1968, torturĂ© puis jugĂ© par la Cour de sĂ»retĂ© de l’État et condamnĂ© Ă  16 ans de prison. IncarcĂ©rations, grĂšves de la faim, grĂące prĂ©sidentielle, assignations Ă  rĂ©sidence, puis nouvelles dĂ©tentions et nouvelles condamnations Ă  la prison, il bĂ©nĂ©ficiera d’une libĂ©ration conditionnelle en 1979 et ne retrouve la totalitĂ© de ses droits qu’aprĂšs la rĂ©volution de 2011. Il restera longtemps un symbole du combat pour les libertĂ©s et les droits en Tunisie et au Maghreb.

‘Le seigneur des rats’’ est une BD signĂ©e Z, adaptĂ©e de la nouvelle Ă©crite par le militant de gauche en prison en 1976. Tout commence avec un carnet mystĂ©rieux trouvĂ© sur une plage, un professeur d’histoire intriguĂ©, un chat nommĂ© NĂ©nuphar
 et une inquiĂ©tante armĂ©e de rats. Avant son dĂ©part, Gilbert Naccache avait confiĂ© Ă  Z le soin d’adapter cette fable sombre et lucide, une histoire qui rĂ©sonne aujourd’hui encore avec force face aux dĂ©rives autoritaires contemporaines.

L’ouvrage est Ă©ditĂ© en France chez Alifbata et en Tunisie chez Nirvana.

‘‘RĂ©flexions d’un promeneur solitaire’’ est un recueil de textes choisis par Gilbert lui-mĂȘme parmi ses publications sur les rĂ©seaux sociaux entre 2011 et 2016.

InachevĂ© par Gilbert, cet ouvrage prĂ©cieux tĂ©moigne de la profondeur et de l’engagement toujours vivant de sa pensĂ©e. Thameur Mekki souligne dans la prĂ©face : «Jamais sur un ton testamentaire, rarement sur une note martiale, mais toujours fin observateur
 Vraiment, tout y passe !»

L’ouvrage est Ă©ditĂ© en Tunisie par Nirvana.

Une rencontre autour de ces deux livres aura lieu jeudi 17 avril Ă  19h au CICP au 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, avec la participation de Sarra Grira, Hatem Nafti et Z. Slim Naccache lira des extraits de l’ouvrage.  

La BD ‘‘Le seigneur des rats’’ sera disponible Ă  la vente sur place, avec une sĂ©ance de dĂ©dicace spĂ©ciale de Z.

L’évĂ©nement est organisĂ© par l’Association Gilbert Naccache, avec le soutien du Centre pour le respect des mibertĂ©s et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT). 

I. B.

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Les larmes de Mezzouna ne lavent pas notre honte

Dans ce billet, l’auteure rĂ©agit, en tant que citoyenne, mĂšre, enseignante, au dĂ©cĂšs accidentel, hier, lundi 14 avril 2025, de trois Ă©lĂšves de 18 et 19 ans dans l’effondrement d’un mur d’enceinte de leur lycĂ©e Ă  Mezzouna dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, drame qui a bouleversĂ© tous tout un pays.

Hanen Ghanmi *

La vie s’est arrĂȘtĂ©e ce matin. Trois rires, trois destins, trois Ă©toiles Ă©teintes sous les dĂ©combres d’un passĂ© qui n’aurait jamais dĂ» ressurgir. Je suis citoyenne, mĂšre, enseignante
 et aujourd’hui, je ne suis plus que douleur, mĂȘlĂ©e Ă  la poussiĂšre des pierres qui ont volĂ© vos rĂȘves.

Citoyenne, je regarde cette ville qui vacille. Les murs fissurĂ©s par l’indiffĂ©rence, les cris Ă©touffĂ©s par l’oubli. Comment avons-nous pu laisser mourir l’avenir dans l’indolence ? Les rapports alertaient, les parents suppliaient, les enfants passaient chaque jour sous l’épĂ©e de DamoclĂšs d’un mur oubliĂ©. Et nous, nous, avons dĂ©tournĂ© les yeux.

MÚre, je cherche vos visages dans la foule silencieuse. Trois garçons qui auraient dû courir vers leurs examens, leurs premiers amours, leurs espoirs. Je pense à vos mÚres, dont les bras tremblent maintenant de vide. Leur souffle est un cri rauque, un «Pourquoi eux ?» qui déchire le ciel gris.

Enseignante, je ferme les manuels. À quoi bon les Ă©quations, les poĂšmes, les leçons de vie, quand la vie elle-mĂȘme est ensevelie? Hier encore, je leur parlais d’architecture, de soliditĂ©, de construire l’avenir. Aujourd’hui, l’ironie me mord l’ñme : c’est un mur d’hier qui a tuĂ© leur avenir.

Je les imaginais ingĂ©nieurs, artistes, mĂ©decins. Ils sont devenus fantĂŽmes, et moi, gardienne d’une mĂ©moire trop lourde. Leurs noms rĂ©sonnent dans les couloirs vides : Mehdi, Youssef, Rayan. Des syllabes qui sonnent comme un glas.

La ville de Mezzouna pleure, mais ses larmes ne lavent pas la honte. Les bulldozers ronronnent enfin, mais ils ne rendront pas les battements de cƓur qui manquent Ă  l’appel. Je m’accroche Ă  ce qui reste : des stylos sans mains, des rires en Ă©cho, une colĂšre sourde qui dit «Plus jamais ça».

Plus jamais ça.

Mais les murs ont la mémoire longue, et les plaies des mÚres, éternelles.

Enfin, au nom de toute la communautĂ© scolaire, j’adresse mes pensĂ©es les plus sincĂšres et mes vƓux de prompt rĂ©tablissement aux deux lycĂ©ens blessĂ©s lors de ce tragique accident. Que le courage et le soutien de leurs proches, de leurs camarades et de leurs enseignants les accompagnent dans cette Ă©preuve difficile. Nous espĂ©rons de tout cƓur les revoir bientĂŽt parmi nous, en pleine santĂ©, pour poursuivre leurs rĂȘves et retrouver la chaleur de la vie scolaire.

* Professeur Ă  l’Ecole nationale d’ingĂ©nieurs de Gafsa. 

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Transport | Don de bus français à la Tunisie

La SociĂ©tĂ© des transports de Tunis (Transtu) a reçu, lundi 14 avril 2025, 80 bus urbains, premier lot d’un ensemble de 165 bus rĂ©guliers modifiĂ©s en marge des rĂ©cents Jeux Paralympiques de Paris.

Il s’agit d’une partie de la convention de don signĂ©e entre la Transtu, la Fondation Île-de-France MobilitĂ©s et la RĂ©gie autonome des transports parisiens (RATP) en date du 27 janvier 2025, lit-on dans un communiquĂ© officiel.

Ce lot sera mis en service dans les prochaines semaines, en attendant la réception ultérieure du deuxiÚme lot de 85 bus.

Ce lot de bus va permettre d’amĂ©liorer le systĂšme de transport public urbain dans le pays.

La cĂ©rĂ©monie de remise des bus, au port de La Goulette, s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence du directeur de cabinet du ministĂšre des Transports, du PDG de la Transtu et de nombre de responsables du ministĂšre et de reprĂ©sentants de l’entreprise.

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Djerba lance un modĂšle communautaire de valorisation des dĂ©chets

L’üle de Djerba a accueilli, lundi le 14 avril 2025, le lancement officiel du projet pilote visant Ă  transformer les dĂ©chets organiques mĂ©nagers en Ă©nergie propre et renouvelable. Un projet qui pourrait ĂȘtre dupliquĂ© dans d’autres rĂ©gions tunisiennes.

Ce projet intitulĂ© «Vers un modĂšle circulaire de traitement et de valorisation des dĂ©chets et des matiĂšres» est une initiative innovante portĂ©e par le Programme des Nations Unies pour le dĂ©veloppement (Pnud), en partenariat avec l’Agence nationale pour la maĂźtrise de l’énergie (ANME) et l’Agence nationale de gestion des dĂ©chets (Anged). Il s’inscrit dans les engagements climatiques ambitieux de la Tunisie, notamment dans le cadre de sa Contribution dĂ©terminĂ©e au niveau national (CDN), et vise Ă  transformer la gestion des dĂ©chets Ă  Djerba Ă  travers des solutions circulaires, durables et intĂ©grĂ©es.

Il ne s’agit pas seulement d’une solution technique, mais d’une rĂ©ponse centrĂ©e sur les populations face Ă  une urgence environnementale et sociale. Il bĂ©nĂ©ficiera d’un financement gĂ©nĂ©reux du gouvernement du Japon, ainsi que d’un appui complĂ©mentaire de l’Italie via le mĂ©canisme Pista.

Lors de l’évĂ©nement de lancement, l’ambassadeur du Japon en Tunisie, Takeshi Osuga, a rĂ©affirmĂ© l’engagement de son pays en faveur de la transition Ă©cologique et du dĂ©veloppement durable ainsi que de la consolidation de la sĂ©curitĂ© humaine en Tunisie, tout en soulignant l’importance de renforcer les synergies sectorielles entre l’environnement, l’énergie et l’agriculture, notamment Ă  travers les efforts de sensibilisation et la collaboration internationale Ă©largie, pour construire des modĂšles de gestion des dĂ©chets rĂ©silients, crĂ©ateurs d’emplois et respectueux de l’environnement.

CĂ©line Moyroud, reprĂ©sentante rĂ©sidente du Pnud en Tunisie, a pour sa part saluĂ© la mobilisation des partenaires nationaux et locaux, et rappelĂ© que ce projet incarne la vision d’un dĂ©veloppement inclusif et durable. Â«Ce projet pilote est une dĂ©monstration d’un modĂšle Ă©conomique circulaire qui peut amĂ©liorer la vie des citoyens tout en rĂ©pondant Ă  l’urgence climatique», a-t-elle dĂ©clarĂ©, en insistant sur l’importance d’initiatives concrĂštes, ancrĂ©es dans les territoires, pour atteindre les objectifs de neutralitĂ© carbone.

Badreddine Lasmar, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Anged, a saluĂ© l’engagement des partenaires internationaux aux cĂŽtĂ©s de la Tunisie dans sa transition vers un avenir meilleur. Il a soulignĂ© l’importance de l’exemple de Djerba, qui permettra d’apporter une rĂ©ponse intĂ©grĂ©e Ă  la problĂ©matique des dĂ©chets, en combinant plusieurs techniques pour une revalorisation efficiente et durable.

De son cĂŽtĂ©, Imed Landolsi, directeur de la biomasse de l’ANME, a rĂ©affirmĂ© l’engagement de son agence Ă  soutenir toutes les initiatives visant Ă  diversifier les sources d’énergie proposĂ©es en Tunisie. Il a rappelĂ© l’importance stratĂ©gique de la valorisation des biodĂ©chets comme gisement Ă©nergĂ©tique, essentiel pour renforcer l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique du pays. Â«Djerba devient une rĂ©fĂ©rence. Nous y construisons un systĂšme qui intĂšgre recyclage et valorisation Ă©nergĂ©tique de maniĂšre intelligente», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Avec le soutien des communautĂ©s locales et des partenaires internationaux, ce projet suscite dĂ©jĂ  de l’intĂ©rĂȘt pour une rĂ©plication Ă  Sfax, Tunis et ailleurs. Il montre qu’une solution environnementale peut aussi amĂ©liorer la santĂ© publique, crĂ©er de l’emploi et renforcer la cohĂ©sion sociale.

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Tunisie | Restauration du Ksar Ouled Soltane Ă  Tataouine

Ksar Ouled Soltane, l’ancien grenier fortifiĂ© d’origine berbĂšre, Ă  Tataouine, dans le sud de la Tunisie, vient d’ĂȘtre restaurĂ©, grĂące Ă  l’Agence italienne de coopĂ©ration au dĂ©veloppement (AICS).

Pour cĂ©lĂ©brer l’évĂ©nement, une cĂ©rĂ©monie a Ă©tĂ© organisĂ©e lundi 14 avril 2025, en prĂ©sence de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, de la directrice de l’AICS) Ă  Tunis, Isabella Lucaferri, du directeur de l’Institut national du patrimoine (INP), Tarek Baccouche, et de reprĂ©sentants des autoritĂ©s locales.

Selon l’AICS, qui l’a annoncĂ© sur ses rĂ©seaux sociaux, le point de vente de produits locaux du Groupement de dĂ©veloppement agricole fĂ©minin de Tataouine a Ă©galement Ă©tĂ© inaugurĂ© Ă  cette occasion.

Cette action fait partie du projet Rinova – Assainissement environnemental, crĂ©ation d’emplois et dĂ©veloppement territorial Ă  Tataouine, mis en Ɠuvre par la municipalitĂ© de Nuoro (Italie), en collaboration avec l’association Arcs Tunisie, un projet pilote qui vise Ă  promouvoir un dĂ©veloppement territorial durable et rĂ©silient Ă  travers la gestion des dĂ©chets, le soutien Ă  l’économie locale et la valorisation du patrimoine culturel matĂ©riel et immatĂ©riel.

A cette occasion, Prunas a exprimĂ© son admiration pour l’implication active des femmes rurales, soulignant leur contribution essentielle Ă  la dynamique locale et Ă  l’innovation sociale. Un bel exemple de coopĂ©ration tuniso-italienne au service des territoires et des collectivitĂ©s locales, conclut l’Aics dans une note.

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Le Tunisia Digital Summit les 29 et 30 avril

La 9e Ă©dition du Tunisia Digital Summit (TDS) se tiendra Ă  l’HĂŽtel Laico Ă  Tunis les 29 et 30 avril 2025, sur le thĂšme : «Digitalisation et rĂŽle social de l’État : construire des services publics inclusifs».

Environ 1 500 visiteurs sont attendus Ă  cet Ă©vĂ©nement sur la transformation numĂ©rique, qui rĂ©unira dĂ©cideurs publics, dirigeants du secteur privĂ©, experts en technologie et innovateurs pour repenser l’avenir des services publics Ă  l’ùre numĂ©rique.

Selon les organisateurs, 80 exposants ont confirmĂ© leur prĂ©sence au salon, qui explorera comment le numĂ©rique peut amĂ©liorer l’accĂšs aux services, renforcer l’inclusion et rĂ©duire la fracture numĂ©rique.

Des solutions innovantes pour des services publics plus accessibles et centrés sur le citoyen seront présentées à travers 7 panels, conférences et ateliers.

Un espace dĂ©diĂ© Ă  l’innovation accueillera les derniĂšres technologies, produits et services numĂ©riques prĂ©sentĂ©s par des entreprises, des startups et des institutions.

Des prix seront Ă©galement dĂ©cernĂ©s aux projets, entreprises et initiatives qui font preuve d’excellence numĂ©rique.

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La Tunisie dans l’Ɠil du cyclone Trump

La dĂ©cision surprise de Donald Trump d’augmenter considĂ©rablement les droits de douane sur tous les produits importĂ©s de tous les pays, qu’ils soient amis ou pas, marque la fin d’une Ăšre et l’entrĂ©e du monde dans une zone de fortes turbulences dont personne ne peut prĂ©voir l’issue. L’auteur, Ă©conomiste de formation, navigue dans cet article entre l’économie, la gĂ©opolitique et mĂȘme la psychologie des principaux acteurs, en particulier Donald Trump pour les Etats-Unis et Kais SaĂŻed pour la Tunisie, pour estimer les risques et les enjeux pour notre Ă©conomie dĂ©jĂ  si fragile et proposer une stratĂ©gie de riposte Ă  la guerre Ă©conomique mondiale dĂ©clenchĂ©e au nom du slogan «America First».

Dr. Sadok Zerelli

Je ne suis pas particuliĂšrement superstitieux et je ne crois pas tellement aux symboliques tels que porte-bonheur ou porte-malheur, mais je ne peux pas m’empĂȘcher de relever la coĂŻncidence entre la premiĂšre Ă©lection de Kais SaĂŻed en 2019 et l’arrivĂ©e du Covid 19 en 2019/2020 qui a constituĂ© le premier choc extĂ©rieur qui a frappĂ© de plein fouet l’économie tunisienne, suivi en 2022 par un deuxiĂšme choc extĂ©rieur constituĂ© par la flambĂ©e des prix du pĂ©trole et des matiĂšres premiĂšres suite au dĂ©clenchement de la guerre en Ukraine et maintenant un troisiĂšme choc extĂ©rieur auquel personne ne s’attendait non plus constituĂ© par la guerre Ă©conomique que Trump a dĂ©clenchĂ© contre le reste du monde, y compris la Tunisie.

Je n’irais pas jusqu’à dire que l’élection de Kais SaĂŻed comme PrĂ©sident de la RĂ©publique a portĂ© malheur Ă  la Tunisie, mais je dirais que les vents ne lui sont pas favorables et que le conjoncture n’a pas votĂ© pour lui.

Contrairement aux deux premiers chocs extĂ©rieurs qui ont fait beaucoup de mal Ă  l’économie tunisienne, mais qui ont Ă©tĂ© relativement rapidement circonscrits, ce troisiĂšme choc me semble ĂȘtre plus dĂ©vastateur, plus durable et plus difficile Ă  maĂźtriser non seulement pour notre pays mais aussi pour l’ensemble de la communautĂ© internationale.

L’Histoire retiendra que le 2 avril 2025, le jour de l’annonce par Trump de la guerre des droits de douane, le monde a basculĂ© du systĂšme Ă©conomique et politique mis en place en 1945 Ă  Yalta et Ă  Bretton Woods aprĂšs la fin de la deuxiĂšme guerre mondiale, il y a 70 ans, vers un nouveau systĂšme dont personne, y compris Trump lui-mĂȘme, ne peut prĂ©voir les consĂ©quences et l’issue finale, avec le risque accru de dĂ©clanchement d’une troisiĂšme guerre mondiale qui signifiera la fin de l’humanitĂ©.et de la vie sur terre.

Dans le prĂ©sent article, je vais essayer de me limiter Ă  analyser les retombĂ©es directes et indirectes possibles de la dĂ©cision de Trump sur l’économie de la Tunisie et esquisser les grandes lignes d’une riposte possible de Kais SaĂŻed pour limiter les dĂ©gĂąts sur notre Ă©conomie qui est si fragile et malade de ses propres dĂ©sĂ©quilibres structurels (faible croissance Ă©conomique, chĂŽmage Ă©levĂ©, budget et balance commerciale largement dĂ©ficitaires, endettement extĂ©rieur de moins en moins tenable, inflation encore Ă©levĂ©e malgrĂ© les modestes progrĂšs enregistrĂ©s
)

Un cyclone nommĂ© Trump 

Pour le titre de cet article, j’avais l’embarras du choix entre plusieurs termes tous aussi apocalyptiques les uns que les autres : cyclone, tornade, tremblement de terre, tsunami


Ce qui est certain, de mon point de vue d’économiste, est que la date du mercredi 2 avril 2025, Ă  laquelle Trump a annoncĂ© ses dĂ©cisions (le moratoire de 90 jours qu’il a accordĂ© n’est qu’un sursis et une manƓuvre tactique destinĂ©e Ă  arracher Ă  tous les pays pris un Ă  un le maximum de concessions en faveur des Etats-Unis) restera dans les annales de l’Histoire et sera enseignĂ©e Ă  nos petits enfants au mĂȘme titre que la date du jeudi 24 octobre 1929, le jour oĂč, suite Ă  une dĂ©cision similaire d’augmenter les droits de douane de 40% sur les produits agricoles Ă©largie par la suite par le CongrĂšs Ă  tous les produits (Loi Hawley-Smoot),la panique a Ă©clatĂ© Ă  la Bourse de New York (Wall Street), provoquant un effondrement des cours boursiers, la faillite de centaines de milliers d’entreprises et une  hyperinflation. Le chĂŽmage massif qu’elle a engendrĂ© notamment en Allemagne a permis Ă  Hitler d’accĂ©der au pouvoir ce qui s’est traduit par le dĂ©clenchement de la deuxiĂšme guerre mondiale qui a fait 50 millions de morts des deux cĂŽtĂ©s.

Sur le plan Ă©conomique, elle s’est traduite par la fin du systĂšme monĂ©taire international de l’étalon-or (toutes les monnaies sont dĂ©finies par rapport Ă  la quantitĂ© d’or monĂ©taire dĂ©tenue par leurs banques centrales) et Ă  la mise en place d’instances internationales telles que le Fonds monĂ©taire internationale, la Banque Mondiale, les Nations unies, l’Organisation mondiale du commerce, l’Organisation mondiale de la santé 

Mon pressentiment est que l’ensemble de ce systĂšme international, caractĂ©risĂ© par la domination tant politique qu’économique des Etats-Unis, notamment par le biais du dollar en tant que seule monnaie convertible en or (selon un taux de change fixe de 1 once d’or vaut 36 dollars) et seul moyen de paiement des transactions internationales, va disparaĂźtre Ă  plus ou moins brĂšve Ă©chĂ©ance.

Par quoi serait-il remplacĂ©? Dieu seul le sait et aucun expert aussi chevronnĂ© soit-il, y compris Trump lui-mĂȘme, ne peut le prĂ©voir et on devrait s’estimer heureux s’il ne se terminera pas par une troisiĂšme guerre mondiale qui, Ă  l’heure des missiles hypersoniques et d’autres armes de destruction massive, effacera toute trace de l’humanitĂ© sur terre.

Le personnage de Trump 

Compte tenu du systÚme américain hyper-présidentiel et de la concentration du pouvoir exécutif entre les mains de Trump sans réelle opposition, son parcours, sa personnalité et sa psychologie influeront ses décisions et donc le sort du monde.

A ce sujet, il ne faut pas oublier que Trump est avant tout un homme d’affaires qui, parti d’un modeste capital immobilier hĂ©ritĂ© de son pĂšre (il a commencĂ© sa vie professionnelle en tant qu’agent de recouvrement des loyers des appartements louĂ©s par son pĂšre) a pu construire un empire immobilier et devenir multimillionnaire grĂące Ă  son intelligence, sa ruse et sa capacitĂ© de nĂ©gociation (deal).

Son annonce de droits de douane massifs pour tous les pays du monde et le moratoire tactique de 90 jours qu’il vient de leurs accorder afin de les diviser et de nĂ©gocier sĂ©parĂ©ment avec chacun d’eux pour leur arracher le maximum d’avantages pour les Etats-Unis prouve que c’est un redoutable joueur au poker menteur. 

Il ne faut pas oublier aussi qu’il a su s’allier tous les patrons de la high tech de la Silicon Valley qui ont rĂ©ussi comme lui Ă  devenir des billionnaires grĂące Ă  leur gĂ©nie et leur succĂšs dans les affaires, en particulier Elon Musk Ă  qui il voue une admiration sans borgne et qui est parti de l’Afrique du Sud avec 2000 dinars en poche, a Ă©migrĂ© au Canada puis aux Etats-Unis pour fonder Space X, Neurolink, Tesla, XAI, etc., et devenir ainsi l’homme le plus visionnaire et le plus riche du monde.

Enfin, il ne faut pas oublier non plus que Trump est conscient de la puissance militaire de son pays (750 bases militaires rĂ©parties sur plus de 80 pays dans le monde) et Ă©conomique (24% du PIB mondial), les deux piliers sur lesquels repose son slogan Maga (Make America Great Again) qu’il compte bien tenir, car il faut bien lui reconnaĂźtre la qualitĂ© de dire ce qu’il pense et de faire ce qu’il dit.

La nouvelle stratégie économique américaine

La stratĂ©gie Ă©conomique de Trump repose sur trois axes qui sont, du moins sur le plan de la thĂ©orie Ă©conomique, complĂ©mentaires et dont il n’a dĂ©voilĂ© pour le moment qu’un seul :

– une augmentation massive des droits de douane sur toutes les importations aux Etats-Unis;

– une baisse massive des impĂŽts; 

– l’utilisation de l’arme du dollar.

La premiĂšre arme vise Ă  rĂ©duire le dĂ©ficit commercial record des Etats-Unis (1 212 milliards de dollars en 2024) en imposant des droits de douane massifs sur toutes les importations, y compris des pays amis et alliĂ©s (Canada, Union europĂ©enne, Royaume-Uni, Japon, etc.). Elle permettra non seulement de protĂ©ger les producteurs amĂ©ricains de la concurrence extĂ©rieure, mais aussi de renflouer le budget amĂ©ricain par des recettes supplĂ©mentaires considĂ©rables et estimĂ©es Ă  plus de 6000 milliards de dollars pour les seules trois prochaines annĂ©es.  

La deuxiĂšme arme vise Ă  compenser la baisse du pouvoir d’achat des AmĂ©ricains qui ne manquera pas de se produire suite aux mesures de rĂ©torsions que les autres pays ont commencĂ© Ă  prendre. Cette mesure sera rendue possible grĂące aux recettes gĂ©nĂ©rĂ©es par l’augmentation des droits de douane.

La troisiĂšme arme est la baisse de la valeur du dollar pour encourager les exportations amĂ©ricaines malgrĂ© les nouveaux droits de douane imposĂ©s par les autres pays. Il a dĂ©jĂ  lancĂ© plusieurs appels Ă  la Fed (banque centrale amĂ©ricaine) pour qu’elle baisse son taux directeur d’encore 25 points alors qu’elle l’a dĂ©jĂ  fait Ă  deux reprises. Un des effets de cette politique monĂ©taire accommodante est la baisse des taux d’intĂ©rĂȘt,  l’augmentation de l’inflation et donc l’érosion de l’énorme dette publique amĂ©ricaine vis-Ă -vis du reste du monde (130% du PIB), qu’il propose de rembourser par des obligations Ă  100 ans ou mĂȘme perpĂ©tuelles. Autant dire qu’il ne compte pas la rembourser, tout comme Nixon a refusĂ© en 1971 la conversion en or des dollars dĂ©tenus par la Banque de France Ă  la demande de Charles De Gaulle, mettant ainsi fin unilatĂ©ralement au systĂšme monĂ©taire international mis en place en 1944 Ă  Bretton Woods.

Trump peut il gagner ?

Sur le papier oui mais en pratique rien n’est moins sĂ»r.

En effet, les mesures protectionnistes qu’il a dĂ©cidĂ© de mettre en place et celles que prendrons immanquablement les autres pays en reprĂ©sailles vont se traduire par une baisse des Ă©changes internationaux, un accroissement des prix Ă  la consommation et donc de l’inflation avec Ă  l’horizon un crash boursier et un chĂŽmage massif, y compris aux Etats-Unis mĂȘmes, comme en 1929, et ceci tant pour des raisons thĂ©oriques que gĂ©opolitiques.

Sur le plan de la thĂ©orie Ă©conomique, un cĂ©lĂšbre Ă©conomiste nĂ©oclassique du dĂ©but du XIXe siĂšcle, David Ricardo, a dĂ©veloppĂ© une loi qui porte son nom et qui s’appelle «la loi des avantages comparatifs», qui explique clairement pourquoi deux pays, mĂȘme si l’un d’eux est plus productif dans tous les domaines, ont intĂ©rĂȘt Ă  se spĂ©cialiser dans la production des biens pour lesquels ils disposent d’un avantage non pas absolu mais comparatif et les Ă©changer. Le contraire, s’enfermer et vouloir produire tous les biens dont la population locale a besoin, mĂȘme ceux que d’autres pays peuvent produire Ă  un moindre coĂ»t, se traduit par une baisse du niveau de vie de la population de tous les pays. 

Sur le plan de la gĂ©opolitique, il est clair que la Chine, avec ses 1,4, milliards d’habitants et son Ă©conomie qui est la deuxiĂšme du monde (17% du PIB mondial), constitue une force Ă©conomique capable de dĂ©jouer les plans de Trump. Cela est d’autant plus vrai si on tient compte qu’elle est membre fondateur des Brics qui incluent quatre autres pays (Russie, Inde, BrĂ©sil, et Afrique du Sud) qui ont Ă©tĂ© rejoints en janvier 2024 par  cinq autres (Egypte. Ethiopie, Iran, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis) pour constituer les Brics+, qui ensemble constituent 40,4% du PIB mondial et 51% de la population de la planĂšte, plus mĂȘme que celle des pays du G7 rĂ©unis 

Avec leur sagesse et leurs civilisations millĂ©naires, ils seront Ă  mon avis bien capables de vaincre celles des cow-boys amĂ©ricains qui ne datent que de quelques siĂšcles. D’ailleurs, alors que selon Trump, les dirigeants de 75 pays l’ont dĂ©jĂ  appelĂ© pour le supplier de baisser les taux de droits de douane qu’il leur a imposĂ©s et seraient mĂȘme disposĂ©s Ă  «lui lĂ©cher le cul» selon son expression vulgaire, seule la Chine ne l’a pas fait et continue Ă  rĂ©torquer au coup par coup en portant mĂȘme jusqu’à 125% les droits de douane sur les produits amĂ©ricains contre les 145% imposĂ©s jusqu’à maintenant par Trump.

En plus, les Chinois ont eu l’intelligence d’exonĂ©rer par la mĂȘme occasion 34 pays africains de tous droits de douane afin de pouvoir exporter davantage et contourner ainsi les barriĂšres de douane imposĂ©s par Trump, parallĂšlement Ă  une dĂ©valuation du renminbi, leur monnaie nationale, pour booster leurs exportations. 

Le match Donald Trump/Kais SaĂŻed 

Dans cette guerre Ă©conomique mondiale que Trump a dĂ©clenchĂ©e, au nom du slogan Maga, dont les retombĂ©es en termes de risque de rĂ©cession Ă©conomique et d’inflation toucheront tous les pays, que peut faire la petite Tunisie et son PrĂ©sident Kais SaĂŻed?

Pour rĂ©pondre Ă  cette question, il faut Ă  mon avis prendre en compte le profil et personnalitĂ© de chacun des combattants (car il s’agit bien d’un combat), avant mĂȘme une analyse Ă©conomique objective et quantitative des enjeux et des rapports de force.

Face Ă  un Trump, qui a non seulement fait ses preuves et rĂ©ussit dans le monde impitoyable des affaires new yorkais, mais qui est aussi diplĂŽmĂ© de la Warthon School, une des universitĂ©s les plus prestigieuses en management et finance, et Bachelor of Sciences (BS) en Ă©conomie et en finance internationale (1968), notre PrĂ©sident est juriste de formation, mĂȘme pas en droit des affaires oĂč on apprend un peu d’économie et de finance, mais en droit constitutionnel, une discipline qu’on peut apprendre de A Ă  Z et enseigner durant toute sa vie sans avoir Ă  faire une seule opĂ©ration arithmĂ©tique d’addition ou de soustraction (il lui est arrivĂ© mĂȘme dans ses discours de confondre entre les millions et les milliards!)

Autant dire qu’il n’y a pas photo, comme disent les jeunes.

MalgrĂ© ces diffĂ©rences notaires, je distingue personnellement quelques similitudes entre les deux prĂ©sidents car, quelquefois, les extrĂȘmes se rejoignent.

Comme tous les discours de Trump sont axĂ©s sur le slogan «America First», je dĂ©cĂšle un slogan «Tunisia First» dans tous les discours de notre PrĂ©sident qu’il exprime Ă  sa maniĂšre par le slogan «Le peuple veut». 

Les deux sont des super-prĂ©sidents et disposent d’un pouvoir exĂ©cutif presque sans opposition qu’ils exercent par dĂ©cret (Trump en a pris 117 en moins de trois mois).

Enfin, les deux prĂ©sidents pensent qu’ils ont reçu une mission divine pour sauver leurs pays respectifs. 

Mais la comparaison s’arrĂȘte lĂ  car les cartes entre les mains de chacun d’eux sont trĂšs inĂ©gales au point qu’on peut parler, pour reprendre la mĂ©taphore de notre PrĂ©sident devant le « Sommet pour un nouveau pacte financier mondial Â» organisĂ© en juin 2023 en France, que c’est un combat entre Hardy (le plus gros) et Laurel (le plus petit), dont l’issue ne peut pas faire de doute. Ce pronostic se confirme par l’analyse quantitative des Ă©changes entre la Tunisie et les Etats-Unis.

Le commerce extérieur de la Tunisie avec les Etats-Unis

Heureusement que les Etats-Unis ne sont que le 10e partenaire commercial de la Tunisie et que le total de nos Ă©changes avec ce pays ne reprĂ©sente que 3% du total de notre commerce extĂ©rieur. 

En 2024, les exportations de la Tunisie ont représenté 2,013 milliards de dinars, les importations 1,797, soit un excédent commercial au faveur de la Tunisie de 215,8 millions de dinars.

Les principaux produits exportĂ©s par la Tunisie vers les Etats-Unis sont l’huile d’olive, les dattes et les articles d’artisanat, tandis que les principaux produits importĂ©s par la Tunisie sont les hydrocarbures en particulier le pĂ©trole raffinĂ©, des vĂ©hicules et engins de transport y compris des piĂšces dĂ©tachĂ©es ainsi que divers machines et Ă©quipements industriels.

Le taux de droits de douane appliquĂ© par la Tunisie sur les produits importĂ©s des Etats-Unis est de 55%, tandis que Trump vient de porter par sa derniĂšre dĂ©cision le taux de droits de douane sur les produits importĂ©s de la Tunisie Ă  28%, soit la moitiĂ© du taux appliquĂ© par la Tunisie aux produits amĂ©ricains. 

Dans ce sens, il faut bien reconnaĂźtre que la dĂ©cision de Trump n’est pas si arbitraire que cela mĂȘme si elle est Ă  regretter.

LĂ  oĂč elle fera beaucoup de mal Ă  l’économie tunisienne est le fait de n’imposer que 10% de droits de douane sur les produits concurrents et souvent similaires aux nĂŽtres tels que ceux exportĂ©s par le Maroc et qui vont bĂ©nĂ©ficier ainsi d’un avantage comparatif auprĂšs des consommateurs amĂ©ricains. Le risque de perdre le marchĂ© amĂ©ricain, qu’il nous a fallu beaucoup d’efforts pour conquĂ©rir, est trĂšs grand.

Les axes d’une stratĂ©gie de riposte de Kais SaĂŻed 

A mon avis, mĂȘme si on entame des nĂ©gociations directes avec lui, il ne faut pas espĂ©rer beaucoup de souplesse de la part de Trump, qui ne porte pas spĂ©cialement la Tunisie dans son cƓur, suite aux pressions exercĂ©es sur lui par des sĂ©nateurs et des membres influents du CongrĂšs pour punir Kais SaĂŻed Ă  qui ils reprochent ce qu’ils qualifient de «discours haineux anti-amĂ©ricains» et d’entorses Ă  l’exercice de la dĂ©mocratie en Tunisie (voir mon dernier article intitulĂ© «Faut il se rĂ©jouir de l’arrivĂ©e des investisseurs chinois en Tunisie?»)

Dans ce contexte, la riposte de Kais SaĂŻed doit ĂȘtre articulĂ©e Ă  mon sens autour de trois axes:

Axe1: constituer, comme les AmĂ©ricains eux-mĂȘmes font quand ils ont une dĂ©cision complexe Ă  prendre, une «Task Force», regroupant les meilleurs Ă©conomistes et experts des secteurs Ă©conomiques qui seront affectĂ©s par la dĂ©cision de Trump. Leurs tĂąches sera d’arriver Ă  un consensus sur la meilleure riposte Ă  apporter sur la base d’études d’impact et du modĂšle de dĂ©cision du minimum du risque maximum ou Minimax (voir Ă  ce sujet mon article intitulĂ© «La dĂ©cision de rompre avec le FMI analysĂ©e par le modĂšle du Minimax»).

Axe 2 : ne pas envisager de proposer la surpression totale des droits de douane et la crĂ©ation d’une zone de libre-Ă©change entre les deux pays, comme certains pays tels que le Zimbabwe l’ont fait, car cela se traduira par un Ă©change inĂ©gal dans lequel la Tunisie sera perdante.  

Axe 3 : compte tenu du faible volume des Ă©changes avec les Etats-Unis, ce qui compte le plus n’est pas tellement le montant du manque Ă  gagner pour le budget de la Tunisie en termes de recettes de droits de douane, mais la prĂ©servation du marchĂ© amĂ©ricain qu’il sera trĂšs difficile de reconquĂ©rir s’il sera perdu. Selon cette stratĂ©gie, la Tunisie doit proposer d’aligner les droits amĂ©ricains de douane avec ceux appliquĂ©s Ă  des pays concurrents tels que le Maroc. Dans cette optique il faut proposer de baisser nos droits de douane sur les produits amĂ©ricains de 55% actuellement Ă  20%, de sorte que les AmĂ©ricains appliquent Ă  nos produits le mĂȘme taux de 10% que pour le Maroc et d’autres pays concurrents. La perte de recettes douaniĂšres pour notre budget sera marginale par rapport aux enjeux en de stratĂ©gie de diversification de notre commerce extĂ©rieur trop dĂ©pendant de l’Europe. 

Conclusion

Dans ce combat de titans entre grandes puissances Ă©conomiques, des petits pays comme le nĂŽtre ne peuvent qu’ĂȘtre spectateurs, compter les coups et encaisser les «balles perdues» qui ne nous sont pas directement destinĂ©es mais qui nous affectent indirectement. La rĂ©cession Ă©conomique, l’inflation et le chĂŽmage que tous les experts prĂ©disent dans le monde y compris aux Etats-Unis aggraveront encore les nĂŽtres qui sont dĂ©jĂ  trĂšs alarmants.

Ce que pourrait gagner la Tunisie, notamment de la baisse du dollar, une des armes de Trump qui n’a pas encore dĂ©gainer mais qui ne manquera pas de le faire dans un avenir proche, ne compensera pas la baisse de croissance Ă©conomique et l’aggravation du chĂŽmage que nous allons subir Ă  cause de la rĂ©cession Ă©conomique et l’inflation que nos principaux pays partenaires en Europe vont subir.

Enfin, ces turbulences qui vont durer certainement pendant plusieurs annĂ©es, du moins tant que Trump est encore au pouvoir, nous font oublier d’autres menaces pour l’humanitĂ©, telles que le changement climatique, l’IA ou la mise en alerte par Poutine de ses missiles nuclĂ©aires hypersoniques au niveau 3 (les pays et villes cibles y ont Ă©tĂ© programmĂ©s) pour rĂ©gler son conflit avec l’Occident Ă  propos de l’Ukraine.

Encore, je ne parle pas du drame de Gaza et de ses 51 000 morts que tout le monde a oubliĂ©s pour se focaliser sur l’indice Dow Jones et le S&P 500 de la bourse de New York, que le moindre twit entre deux parties de golf de Trump fait trembler et l’économie mondiale avec.

Quel monde !

PS : Justement pour Ă©chapper Ă  ce monde, je viens d’écrire un court poĂšme intitulĂ© «Si j’étais un oiseau», que j’invite les lecteurs et lectrices Ă  lire sur mon blog «PoĂšmes de la vie». Dans ce poĂšme, je vole trĂšs haut au-dessus de Trump, Musk, SaĂŻed, etc comme dans le film ‘‘Vol au dessus d’un nid de coucous’’ avec l’admirable acteur Jack Nicholson


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Drame de Mezzouna | Les autorités aux abonnés absents

Kais SaĂŻed a enfin rĂ©agi au drame survenu hier, lundi 14 avril 2025, Ă  Mezzouna (Sidi Bouzid) oĂč trois Ă©lĂšves de 18 et 19 ont trouvĂ© la mort dans l’effondrement d’un mur devant leur lycĂ©e
 Pour botter en touche et se dĂ©fausser sur quelques responsables rĂ©gionaux.

Imed Bahri  

«Le destin a voulu que ce mur ne s’effondre pas lors du sĂ©isme d’une magnitude de 4 degrĂ©s sur l’échelle de Richter, survenu le 17 fĂ©vrier de cette annĂ©e, mais qu’il le fasse plus tard», a-t-il dĂ©clarĂ© dans ce qui ressemble Ă  une vaine (et bien tardive) explication qui ne justifie rien et ne console personne, en tout cas pas les parents des Ă©lĂšves dĂ©cĂ©dĂ©s ou blessĂ©s, leurs camarades et les habitants de Mezzouna qui savaient que ce mur menaçait ruine depuis des annĂ©es et avaient dĂ©jĂ  signalĂ© la menace aux autoritĂ©s rĂ©gionales et nationales Ă  plusieurs reprises.

Ils auraient sans doute mieux apprĂ©ciĂ© de voir le prĂ©sident de la RĂ©publique, la cheffe du gouvernement ou, tout au moins, le ministre de l’Education ou son collĂšgue de la SantĂ© se rendre sur place pour partager la douleur des familles des victimes, mais ces chers responsables n’ont pas cru devoir le faire, par peur peut-ĂȘtre de faire face Ă  la douleur et à
 la colĂšre.

La démission des autorités publiques

Pis encore, mĂȘme les responsables locaux et rĂ©gionaux ont brillĂ© par leur absence et leur silence, et les journalistes qui les ont sollicitĂ©s sur place, notamment ceux des mĂ©dias publics (Radio et TĂ©lĂ©vision nationales, agence Tap, etc.), n’ont pas rĂ©ussi Ă  avoir la moindre dĂ©claration. C’est dire que le drame a Ă©tĂ© trĂšs mal gĂ©rĂ© par les autoritĂ©s publiques qui ont perdu une nouvelle occasion pour se rendre utiles.

Dans un communiquĂ© publiĂ© tĂŽt ce matin, longtemps aprĂšs le drame, le prĂ©sident de la rĂ©publique a «exprimĂ© sa profonde douleur Ă  la suite du dĂ©cĂšs des Ă©lĂšves dans la ville de Mezzouna (
) aprĂšs l’effondrement d’un mur menaçant ruine depuis longtemps».

«Ce mur, comme d’autres, n’avait pas besoin ni d’experts ni de commissions, mais simplement d’ĂȘtre reconstruit», s’est indignĂ© le prĂ©sident lors de sa rencontre, lundi soir, au Palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarra ZaĂąfrani Zenzeri, ajoutant que la question ne relĂšve pas uniquement des lĂ©gislations, mais de leur application par ceux qui en ont la charge. «Une rĂ©volution lĂ©gislative ne peut rĂ©ussir que si elle est accompagnĂ©e d’une rĂ©volution dans les esprits», a-t-il affirmĂ©.

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence, le chef de l’État a donnĂ© ses instructions pour que la responsabilitĂ© soit assumĂ©e par toute personne ayant failli Ă  son devoir. Des sanctions vont donc suivre


SaĂŻed a Ă©galement insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’anticiper afin d’éviter la rĂ©pĂ©tition de tels drames et d’accĂ©lĂ©rer les travaux de maintenance indispensables dans tous les Ă©tablissements scolaires qui en ont besoin.

Il a Ă©galement abordĂ©, lors de cette rencontre, le fonctionnement de plusieurs services publics, en soulignant que la rĂ©volution lĂ©gislative, dans le cadre du combat de libĂ©ration nationale, ne pourra atteindre ses objectifs que si elle est portĂ©e par des responsables animĂ©s par l’esprit de lutte, de sacrifice et de dĂ©vouement.

Pour le reste, rien ne permet de penser que les milliers d’établissements Ă©ducatifs qui menacent ruine dans toutes les rĂ©gions du pays vont bientĂŽt ĂȘtre restaurĂ©s pour la simple raison que le budget de l’Etat pour l’annĂ©e 2025 n’a pas prĂ©vu des sommes nĂ©cessaires pour de tels travaux. Et au-delĂ  de cette logorrhĂ©e officielle qui ne fait pas manger son homme, les Tunisiens savent Ă  quoi s’en tenir rĂ©ellement : les Ă©quipements publics dĂ©labrĂ©s vont continuer Ă  l’ĂȘtre encore longtemps, puisque l’essentiel du budget de l’Etat continue d’ĂȘtre dĂ©pensĂ© dans le paiement des salaires et que le budget d’investissement continue de fondre comme neige au soleil. Alors des lycĂ©es dĂ©cents pour nos enfants, ce n’est sans doute pas pour demain la veille !

Une transe morbide

Ce sentiment de dĂ©senchantement est partagĂ© par beaucoup de Tunisiens. Et c’est tout naturellement que l’ancien ambassadeur Elyes Kasri l’a exprimĂ© dans un poste Facebook ce matin, car le drame de Mezzouna ne devrait pas occulter, par l’ampleur de l’émotion qu’il a provoquĂ©e dans l’opinion, tous autres que nous vivons quotidiennement dans un pays qui gĂšre trĂšs mal ses affaires. Nous reproduisons ci-dessous ce texte poignant de vĂ©ritĂ© :

«AprĂšs le drame effroyable de Mezzouna, viendra l’avalanche de larmes, certaines sincĂšres et d’autres de crocodiles, ainsi que la sempiternelle chasse aux boucs Ă©missaires.

HĂ©las, il ne serait pas excessif de penser que nous sommes tous coupables. Certains par commission. Mais, l’écrasante majoritĂ© par omission et acquiescement plus ou moins complice, chacun selon ses contraintes et raisons propres, d’un concours de circonstances et de choix aux consĂ©quences tragiques.

Au point oĂč en est arrivĂ©e la Tunisie, l’effroyable drame de Mezzouna n’est malheureusement ni le premier ni le dernier accident dont sont victimes des jeunes ravis Ă  la fleur de l’ñge.

Si les parents des jeunes de Mezzouna, face Ă  leur tragĂ©die poignante, pourront quand mĂȘme enterrer leurs enfants morts prĂ©maturĂ©ment et insensĂ©ment, d’autres parents tunisiens n’auront pas eu ce rĂ©confort, car la mer aura Ă©touffĂ© l’énergie du dĂ©sespoir et englouti le sursaut d’une derniĂšre chance qui ont poussĂ© leurs enfants Ă  l’exil et au naufrage.

Dans une transe morbide, la Tunisie ne cesse de compromettre son avenir et de malmener ses jeunes.»

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Sous le mur de Mezzouna, l’enfance assassinĂ©e

Alors que le pouvoir politique Ă  tous les niveaux a observĂ© un silence assourdissant sur le drame de Mezzouna survenu hier, lundi 14 avril 2025, oĂč trois Ă©lĂšves de 18 et 19 ans ont trouvĂ© la mort aprĂšs l’effondrement d’un mur devant leur lycĂ©e, l’opinion publique a laissĂ© Ă©clater sa colĂšre face Ă  l’incurie gĂ©nĂ©rale qui dĂ©sormais tue dans l’indiffĂ©rence et le silence.    

Manel Albouchi *

Je n’avais pas prĂ©vu d’écrire ce texte. 

Mais il y a des Ă©vĂ©nements qui vous forcent Ă  penser. 

À parler. À nommer ce qui vous secoue le ventre avant mĂȘme que le cerveau ne comprenne. 

Aujourd’hui, trois enfants sont morts. Ou peut-ĂȘtre hier. Je ne sais plus. Le silence a brouillĂ© la date.  

La Tunisie vient de vivre une forme de traumatisme collectif, une blessure dont les strates dĂ©passent le visible. 

Un mur s’est effondrĂ©. Et trois adolescents sont morts. 

Mais ce n’est pas un simple accident. 

Ce mur-lĂ  est le symptĂŽme. Il parle Ă  notre place. Il rĂ©vĂšle ce qu’on refuse de voir. 

Il symbolise une chute bien plus large : celle d’un systĂšme, d’une sociĂ©tĂ©, d’un lien de confiance entre l’État et sa jeunesse. 

J’ai pensĂ© immĂ©diatement Ă  la dixiĂšme plaie d’Égypte. La plus douloureuse. La plus irrĂ©versible. Celle de la perte des premiers-nĂ©s. 

Et si cet Ă©vĂ©nement Ă©tait pour nous ce moment ? 

Le point de bascule ? 

La frontiĂšre entre ce qui peut encore ĂȘtre rĂ©paré  et ce qui, une fois franchi, ne revient plus en arriĂšre ? 

On pourrait l’analyser de maniĂšre clinique. 

Parler de dĂ©ni institutionnel, de clivage du Moi, de dissociation collective, de dĂ©sinvestissement narcissique de l’espace public. 

On pourrait dire que ces enfants sont tombĂ©s victimes de ce qu’en psychologie on nomme une carence de contenance. 

L’école, censĂ©e ĂȘtre un contenant sĂ©curisant, devient un lieu de chute. LĂ  oĂč le savoir devait structurer, c’est le bĂ©ton qui s’effondre. 

Mais ce serait trop facile de rester dans le registre du thĂ©orique. 

Parce que ce que je ressens, moi, en tant que femme, que mĂšre, que thĂ©rapeute
 

C’est une nausĂ©e. 

Oui
 Une nausĂ©e Ă©thique ! 

Car au fond, ce n’est pas de ce mur dont il s’agit. 

Ce mur n’est qu’un Ă©cran. 

Ce qui est tombĂ©, c’est notre dernier refuge symbolique. 

Ce qui s’est effondrĂ©, c’est notre capacitĂ© Ă  protĂ©ger, Ă  prĂ©venir, Ă  prendre soin. 

Et ce n’est pas la faute d’un ministĂšre. Ni d’un proviseur. Ni mĂȘme d’un maçon. 

C’est l’échec d’une culture politique et sociale de la rĂ©paration. 

Un Ă©chec profond. SystĂ©mique. Organique.  

Il y a en psychologie une notion que j’utilise souvent : le processus de deuil compliquĂ©. 

Quand la perte est inacceptable, parce qu’absurde, parce qu’évitĂ©e, parce qu’annoncĂ©e mais jamais entendue. 

C’est exactement ce que nous vivons. 

Et il faudra un travail psychique Ă©norme pour le traverser. 

Un travail de mĂ©moire. Un travail de honte. Un travail de luciditĂ©. 

Je pense Ă  ces Ă©lĂšves encore en vie, aux enseignants, aux familles. 

Comment se reconstruire aprĂšs ça ? 

Comment faire confiance Ă  nouveau Ă  l’école, au mur, Ă  l’État ? 

C’est peut-ĂȘtre ça, la vraie question.  

Et moi, psychologue dans un pays qui s’effrite, 

Je me demande parfois si je ne suis pas lĂ , juste pour mettre des mots sur l’effondrement. 

Pas pour le rĂ©parer. Mais au moins pour le nommer. Le faire exister. 

Pour que demain
 on ne dise pas qu’on ne savait pas. 

Parce qu’on savait. 

Et parce qu’on sait. 

Et que le vrai crime, aujourd’hui, ce ne sont plus les erreurs
 

Mais l’insupportable banalisation du non-sens. 

* Psychiatre et psychanalyste.

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La désindustrialisation en Tunisie | Causes, implications et perspectives de ré-industrialisation

L’analyse de la dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e en Tunisie met en Ă©vidence des dĂ©fis structurels importants, notamment la perte de compĂ©titivitĂ© des secteurs industriels, le faible niveau d’investissement et l’impact des politiques Ă©conomiques. D’oĂč l’importance d’une stratĂ©gie de rĂ©-industrialisation bien conçue pour relancer l’économie nationale, qui traverse une crise structurelle dont on ne voit pas encore le bout.

Othmen Smeti

La dĂ©sindustrialisation est un processus gĂ©nĂ©ralement observĂ© dans les Ă©conomies avancĂ©es, oĂč le dĂ©clin de la part du secteur industriel dans le produit intĂ©rieur brut (PIB) et l’emploi est considĂ©rĂ© comme une Ă©tape naturelle vers une Ă©conomie de services. Cependant, un phĂ©nomĂšne distinct, appelĂ© dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e, a Ă©mergĂ© dans de nombreux pays en dĂ©veloppement, y compris la Tunisie. Contrairement Ă  la dĂ©sindustrialisation observĂ©e dans les pays industrialisĂ©s, celle-ci survient Ă  des niveaux de revenu par habitant beaucoup plus bas, souvent avant que ces Ă©conomies aient atteint un stade de dĂ©veloppement industriel avancĂ©.

En Tunisie, la dĂ©sindustrialisation a Ă©tĂ© documentĂ©e comme un dĂ©clin de la contribution de l’industrie manufacturiĂšre au PIB, combinĂ© Ă  une diminution de l’emploi industriel. Ce phĂ©nomĂšne soulĂšve des questions sur ses causes profondes, ses implications Ă©conomiques et sociales, ainsi que sur les stratĂ©gies possibles pour relancer l’industrialisation.

Cet article explore les dĂ©terminants de la dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e en Tunisie Ă  partir d’une analyse des donnĂ©es Ă©conomiques et des Ă©tudes empiriques. Il discute ensuite des implications de ce phĂ©nomĂšne pour l’économie tunisienne et propose des pistes pour une rĂ©-industrialisation durable et compĂ©titive.

Qu’est-ce qu’une dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e ?

La dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e est dĂ©finie comme un dĂ©clin du secteur industriel survenant Ă  un niveau de dĂ©veloppement Ă©conomique oĂč l’industrie aurait dĂ» continuer Ă  croĂźtre. Selon Rodrik (2016), ce phĂ©nomĂšne est le rĂ©sultat de politiques de libĂ©ralisation Ă©conomique, de la globalisation, et de changements structurels dĂ©favorables.

Contrairement Ă  la dĂ©sindustrialisation «naturelle», qui dĂ©coule d’une croissance rapide de la productivitĂ© industrielle accompagnĂ©e d’un transfert d’emplois vers les services, la dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e limite la capacitĂ© des pays Ă  gĂ©nĂ©rer des emplois de qualitĂ© et Ă  diversifier leur Ă©conomie.

En Tunisie, le concept s’illustre par une transition accĂ©lĂ©rĂ©e vers une Ă©conomie de services sans consolidation prĂ©alable du secteur industriel. La courbe en U inversĂ©, un modĂšle thĂ©orique qui relie la part de l’industrie dans le PIB au revenu par habitant, montre que la Tunisie a connu un pic industriel Ă  un niveau de revenu bien infĂ©rieur Ă  celui des Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es.

L’analyse repose sur des donnĂ©es issues du mĂ©moire, incluant les indicateurs de la valeur ajoutĂ©e industrielle, les flux d’investissements Ă©trangers directs (IDE), et les donnĂ©es sur l’emploi industriel en Tunisie. Une approche Ă©conomĂ©trique a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour identifier les principaux dĂ©terminants de la dĂ©sindustrialisation, notamment les modĂšles ARDL et les tests de co-intĂ©gration pour Ă©valuer les relations Ă  long terme entre les variables.

Les sous-secteurs industriels, tels que le textile et les industries mĂ©caniques, ont Ă©tĂ© analysĂ©s pour comprendre les dynamiques sectorielles. Les donnĂ©es statistiques ont Ă©galement Ă©tĂ© comparĂ©es avec celles d’autres pays en dĂ©veloppement pour Ă©valuer la spĂ©cificitĂ© tunisienne dans le contexte de la dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e.

État des lieux de la dĂ©sindustrialisation en Tunisie

Depuis les annĂ©es 1990, la part de l’industrie manufacturiĂšre dans le PIB tunisien a chutĂ© de 15 points, passant de 35% Ă  environ 20% en 2021. Cette tendance s’accompagne d’une diminution progressive des emplois industriels, qui reprĂ©sentaient autrefois prĂšs d’un tiers de l’emploi total et qui sont dĂ©sormais infĂ©rieurs Ă  20%.

La structure des investissements rĂ©vĂšle un dĂ©placement des capitaux vers des secteurs non productifs tels que l’immobilier et les services, au dĂ©triment des industries manufacturiĂšres. De plus, les flux d’IDE, concentrĂ©s auparavant dans les industries exportatrices, se sont progressivement rĂ©orientĂ©s vers des activitĂ©s moins productives.

L’analyse empirique met en lumiùre plusieurs facteurs, notamment :

– les politiques de libĂ©ralisation commerciale : l’ouverture rapide des marchĂ©s tunisiens a exposĂ© les industries locales Ă  une concurrence Ă©trangĂšre accrue, notamment dans les secteurs Ă  faible valeur ajoutĂ©e comme le textile;

– le ralentissement des investissements : une baisse des investissements publics et privĂ©s dans le secteur manufacturier a limitĂ© la capacitĂ© de l’industrie Ă  se moderniser;

– le manque d’innovation et d’adoption technologique : la faible adoption des technologies modernes a rĂ©duit la compĂ©titivitĂ© des industries tunisiennes sur les marchĂ©s mondiaux.

À titre de comparaison, la dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e de la Tunisie est similaire Ă  celle observĂ©e dans d’autres Ă©conomies en dĂ©veloppement comme le BrĂ©sil et l’Afrique subsaharienne, oĂč la rĂ©orientation vers des exportations de produits primaires a freinĂ© l’industrialisation.

Perspectives de ré-industrialisation en Tunisie

La rĂ©-industrialisation est essentielle pour revitaliser l’économie tunisienne et amĂ©liorer la rĂ©silience face aux chocs Ă©conomiques. Pour y parvenir, plusieurs stratĂ©gies peuvent ĂȘtre envisagĂ©es. Il s’agit notamment de :

– renforcer les investissements dans les secteurs industriels Ă  forte valeur ajoutĂ©e : la Tunisie doit rĂ©orienter ses politiques d’investissement pour privilĂ©gier les secteurs industriels stratĂ©giques, tels que les technologies de l’information, les Ă©nergies renouvelables et les industries pharmaceutiques. Cela nĂ©cessite a- des incitations fiscales ciblĂ©es en offrant des rĂ©ductions fiscales pour les investissements dans les secteurs innovants; b- une amĂ©lioration du climat des affaires en rĂ©duisant les barriĂšres administratives et juridiques pour les investisseurs locaux et Ă©trangers; c- une modernisation des infrastructures industrielles en dĂ©veloppant des zones industrielles intĂ©grĂ©es avec des rĂ©seaux logistiques performants;

– accĂ©lĂ©rer l’adoption des technologies 4.0 : l’intĂ©gration des technologies avancĂ©es (robotique, intelligence artificielle, IoT) dans les processus industriels pourrait augmenter la compĂ©titivitĂ© des entreprises tunisiennes. Pour cela, le gouvernement devrait financer des programmes de transformation numĂ©rique dans les PME; et les partenariats public-privĂ© pourraient faciliter l’accĂšs Ă  ces technologies Ă  moindre coĂ»t;

– diversifier les chaĂźnes de valeur industrielles : pour rĂ©duire sa dĂ©pendance Ă  certains secteurs comme le textile, la Tunisie doit explorer de nouvelles chaĂźnes de valeur mondiales en dĂ©veloppant des industries spĂ©cialisĂ©es pour rĂ©pondre aux besoins spĂ©cifiques de l’Europe, comme les technologies mĂ©dicales ou les produits Ă©cologiques; et en renforçant les capacitĂ©s d’exportation des PME grĂące Ă  des accords commerciaux avantageux;

– prioriser l’éducation et la formation professionnelle : la main-d’Ɠuvre tunisienne doit acquĂ©rir les compĂ©tences nĂ©cessaires pour rĂ©pondre aux besoins des industries modernes. Cela implique la crĂ©ation de centres de formation spĂ©cialisĂ©s dans les technologies Ă©mergentes; et des partenariats entre les universitĂ©s et les entreprises pour adapter les programmes Ă©ducatifs aux exigences du marchĂ©;

– adopter une approche Ă©cologique et durable : la rĂ©-industrialisation doit ĂȘtre compatible avec les objectifs de dĂ©veloppement durable en encourageant l’utilisation des Ă©nergies renouvelables dans les processus industriels et en mettant en place des normes strictes pour la gestion des dĂ©chets industriels et la dĂ©carbonisation;

Se repositionner dans les chaĂźnes de valeur mondiales

L’analyse de la dĂ©sindustrialisation prĂ©maturĂ©e en Tunisie met en Ă©vidence des dĂ©fis structurels importants, notamment la perte de compĂ©titivitĂ© des secteurs industriels, le faible niveau d’investissement et l’impact des politiques Ă©conomiques. Ce phĂ©nomĂšne n’est pas seulement une consĂ©quence inĂ©vitable de la mondialisation, mais aussi le rĂ©sultat de choix politiques et Ă©conomiques spĂ©cifiques.

Les rĂ©sultats soulignent l’importance d’une stratĂ©gie de rĂ©-industrialisation bien conçue pour relancer l’économie tunisienne. Cela nĂ©cessite une coordination efficace entre les dĂ©cideurs publics, les investisseurs privĂ©s et les institutions internationales. Les prioritĂ©s doivent inclure le dĂ©veloppement de secteurs industriels stratĂ©giques, la modernisation des infrastructures et des processus de production, l’investissement dans l’éducation et la formation professionnelle et la transition vers une industrie durable et numĂ©risĂ©e.

Ces efforts, bien que coĂ»teux Ă  court terme, pourraient gĂ©nĂ©rer des avantages Ă©conomiques significatifs Ă  long terme, notamment en termes de crĂ©ation d’emplois, d’amĂ©lioration de la compĂ©titivitĂ© et de rĂ©duction des dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques rĂ©gionaux. En conclusion, la rĂ©-industrialisation de la Tunisie est non seulement un impĂ©ratif Ă©conomique, mais aussi une opportunitĂ© de repositionner le pays comme un acteur clĂ© dans les chaĂźnes de valeur mondiales. Les leçons tirĂ©es de cet article peuvent Ă©galement ĂȘtre appliquĂ©es Ă  d’autres Ă©conomies en dĂ©veloppement confrontĂ©es Ă  des dĂ©fis similaires.

* Conseiller économique.

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Que reste-t-il de la dissuasion iranienne?

Au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, la capacitĂ© de dissuasion de l’Iran s’est Ă©rodĂ©e alors qu’IsraĂ«l n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  dĂ©ployer ses capacitĂ©s militaires contre TĂ©hĂ©ran. Le rĂ©gime iranien se retrouve aujourd’hui face Ă  deux choix: soit risquer le tout pour le tout pour acquĂ©rir l’arme nuclĂ©aire soit se soumettre Ă  la volontĂ© de Tel-Aviv et de Washington. La RĂ©publique islamique traverse la phase la plus difficile depuis sa crĂ©ation en 1979.

Imed Bahri

Dans un article publiĂ©e par le magazine amĂ©ricain The National Interest, John Allen Jay, analyste politique et directeur exĂ©cutif de la John Quincy Adams Society for Foreign Policy Scholars aux États-Unis, estime que la puissance de dissuasion de l’Iran semblait suffisante avant avril de l’annĂ©e derniĂšre car la RĂ©publique islamique possĂ©dait une plateforme quadrilatĂ©rale capable de rĂ©pondre aux menaces israĂ©liennes et amĂ©ricaines. 

Le premier cĂŽtĂ© de cette plateforme quadrilatĂ©rale est l’arsenal de missiles balistiques, de missiles de croisiĂšre et de drones de l’armĂ©e de l’air du Corps des gardiens de la rĂ©volution iranienne (CGRI) qui Ă©tait prĂȘt Ă  frapper n’importe oĂč dans la rĂ©gion. Cet arsenal a Ă©tĂ© utilisĂ© pour rĂ©pondre Ă  l’assassinat par les États-Unis du commandant de la Force Al-Qods du CGRI, le gĂ©nĂ©ral Qassem Soleimani, en 2020, pour frapper des Ă©lĂ©ments de l’Etat islamique (EI) en Syrie et pour mener des attaques moins connues contre des emplacements de sĂ©paratistes kurdes, qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des refuges des services de renseignement israĂ©liens dans la rĂ©gion du Kurdistan irakien.

Le deuxiĂšme cĂŽtĂ© est son rĂ©seau de groupes armĂ©s au Moyen-Orient notamment les Houthis au YĂ©men, le Hezbollah au Liban, les groupes de volontaires chiites d’Afghanistan et du Pakistan et les groupes armĂ©s chiites en Irak et en Syrie.

Le troisiĂšme cĂŽtĂ© est reprĂ©sentĂ© par les opĂ©rations secrĂštes, qualifiĂ©es de terroristes. GrĂące Ă  ses services de renseignement et parfois en coopĂ©ration avec le Hezbollah, l’Iran Ă©tait en mesure de bombarder des bĂątiments et d’assassiner des personnalitĂ©s hostiles dans le monde entier. Par exemple, le Hezbollah a rĂ©pondu Ă  l’assassinat par IsraĂ«l de son dĂ©funt dirigeant Abbas Musawi en 1992 en bombardant son ambassade Ă  Buenos Aires.

Enfin, le quatriĂšme cĂŽtĂ© est sa capacitĂ© Ă  stopper le flux des approvisionnements en pĂ©trole brut de la rĂ©gion du Golfe arabique vers les marchĂ©s mondiaux via le dĂ©troit d’Ormuz, par lequel transitent environ un cinquiĂšme des approvisionnements mondiaux en pĂ©trole et un cinquiĂšme de ses approvisionnements en gaz naturel liquĂ©fiĂ©. L’Iran menace donc constamment de fermer le dĂ©troit en rĂ©ponse Ă  toute attaque visant son territoire. Et il dispose dĂ©jĂ  d’une force navale et de missiles capables d’atteindre cet objectif.

Affaiblissement des les mandataires iraniens dans la région

Tout cela fournissait Ă  l’Iran un moyen de dissuasion raisonnable Et les États-Unis, plus prĂ©occupĂ©s par la Chine et l’Ukraine que par le Moyen-Orient, n’ont pas directement frappĂ© l’Iran (Ă  l’exception de l’assassinat de Qassem Soleimani et mĂȘme cela s’est produit en Irak, pas en Iran). Washington a Ă©galement eu recours occasionnellement Ă  une force limitĂ©e contre les mandataires iraniens en Irak et en Syrie. Il ne voulait pas mener une bataille majeure contre les mandataires de l’Iran et certainement pas contre l’Iran lui-mĂȘme.

En mĂȘme temps, la dissuasion iranienne Ă©tait partielle. IsraĂ«l a transformĂ© la Syrie en champ de bataille en frappant les lignes d’approvisionnement iraniennes du Hezbollah Ă  des centaines de reprises. Toujours en Syrie, l’aviation israĂ©lienne a pilonnĂ© durant l’étĂ© 2024 les sites des Gardiens de la rĂ©volution et du Hezbollah. A travers ses services de sĂ©curitĂ©, l’Etat hĂ©breu a Ă©galement dĂ©jouĂ© Ă  plusieurs reprises des opĂ©rations secrĂštes iraniennes. Il a menĂ© avec succĂšs de nombreuses opĂ©rations en Iran qui ont contribuĂ© Ă  entraver son programme nuclĂ©aire mais n’ont pas rĂ©ussi Ă  arrĂȘter complĂštement ce programme. Il lui a Ă©galement Ă©tĂ© impossible de frapper ouvertement l’Iran ou de bombarder son programme nuclĂ©aire en raison d’une combinaison de facteurs tels que la force des fortifications nuclĂ©aires iraniennes, la crainte d’une rĂ©ponse de TĂ©hĂ©ran et de provoquer la colĂšre des États-Unis.

Cependant, 2024 a vu la destruction d’une grande partie du systĂšme de dissuasion iranien, les frappes israĂ©liennes ayant brisĂ© de nombreux piliers de la dissuasion iranienne. Tout aussi important, la volontĂ© d’IsraĂ«l de prendre des risques a considĂ©rablement augmentĂ©. Il a bombardĂ© un consulat iranien Ă  Damas, assassinĂ© le chef du Hamas IsmaĂŻl Haniyeh Ă  TĂ©hĂ©ran dans une rĂ©sidence des Gardiens de la rĂ©volution et lancĂ© une sĂ©rie d’attaques contre les dirigeants du Hezbollah y compris l’assassinat de son chef Hassan Nasrallah puis de son successeur potentiel Hachem Safieddine ainsi que de trois gĂ©nĂ©raux des Gardiens de la rĂ©volution ce qui laisse dĂ©sormais l’Iran extrĂȘmement vulnĂ©rable.

L’Iran peut-il continuer Ă  ignorer les menaces amĂ©ricaines ?

John Allen Jay estime que la capacitĂ© de dissuasion du CGRI ne semble plus ĂȘtre ce qu’elle Ă©tait. L’attaque contre IsraĂ«l avec des missiles balistiques, des missiles de croisiĂšre et des drones sous le nom de code True Promise en avril 2024 n’a entraĂźnĂ© que des dĂ©gĂąts mineurs car IsraĂ«l et ses alliĂ©s ont interceptĂ© avec succĂšs la plupart des missiles et des drones. Cela a incitĂ© TĂ©hĂ©ran Ă  lancer une deuxiĂšme attaque utilisant des missiles balistiques, qui a entraĂźnĂ© la mort accidentelle d’un Palestinien en Cisjordanie. 

Dans le mĂȘme temps, les opĂ©rations True Promise I et II n’ont pas rĂ©ussi Ă  empĂȘcher IsraĂ«l de cibler le Hezbollah libanais et des cibles iraniennes en Syrie au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e.

Le pouvoir dissuasif des mandataires de l’Iran dans la rĂ©gion s’est Ă©galement Ă©rodĂ©. Bien que les Houthis aient affrontĂ© avec succĂšs les États-Unis pendant des mois, leur contribution Ă  la guerre contre IsraĂ«l a Ă©tĂ© limitĂ©e mĂȘme leur campagne pour entraver les exportations vers IsraĂ«l n’a conduit qu’à une lĂ©gĂšre augmentation des prix en IsraĂ«l.

L’Iran a perdu la puissance de dissuasion que le Hezbollah libanais lui avait apportĂ©e au fil des ans, ce dernier ayant perdu l’essentiel de sa force dans sa rĂ©cente guerre contre IsraĂ«l. Alors que Hassan Nasrallah est sorti victorieux de sa guerre contre IsraĂ«l Ă  l’étĂ© 2006, il est sorti de la guerre la plus rĂ©cente tuĂ© par un bombardement israĂ©lien de son quartier gĂ©nĂ©ral dans la capitale libanaise Beyrouth. IsraĂ«l affirme avoir dĂ©truit 30% des capacitĂ©s de missiles du Hezbollah. L’effondrement du rĂ©gime du prĂ©sident syrien Bachar Al-Assad a Ă©galement rendu extrĂȘmement difficiles les tentatives de l’Iran de fournir des armes au Hezbollah.

Enfin, les anciens outils dont dispose l’Iran pour faire face aux menaces amĂ©ricaines et israĂ©liennes ne sont plus efficaces et sont incapables de dissuader Washington et IsraĂ«l de l’attaquer comme ce fut le cas il y a plus d’un an.

Le rĂ©gime iranien n’a donc d’autre choix que de risquer d’ignorer les menaces du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump et d’IsraĂ«l et de poursuivre son programme nuclĂ©aire dans l’espoir d’obtenir une bombe nuclĂ©aire avant que son territoire ne soit attaquĂ© ou d’accepter une solution diplomatique qui implique de renoncer Ă  son rĂȘve nuclĂ©aire.

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SĂ©curitĂ©, immersion, innovation | Pourquoi l’avenir du jeu en ligne s’écrit avec la technologie ?

Les casinos en ligne ne cessent de redĂ©finir les rĂšgles du jeu, transformant l’industrie avec une accessibilitĂ© et une commoditĂ© sans pareil. Mais au-delĂ  de cette rĂ©volution numĂ©rique, ce sont des technologies de pointe qui façonnent l’expĂ©rience de jeu de demain. SĂ©curisation des transactions, immersion totale et Ă©quitĂ© sont dĂ©sormais au programme.

PremiÚre ligne de défense : le cryptage avancé pour la sécurité des données

Quand on veut tenter sa chance au casino en ligne, la fiabilité est primordiale, surtout lorsque des transactions financiÚres sont en jeu. Pour protéger les informations personnelles et financiÚres des utilisateurs, ces plateformes utilisent des protocoles de cryptage robustes comme SSL (Secure Socket Layer). Cette technologie chiffre les données sensibles, transformant ainsi chaque transmission en un code indéchiffrable sans la clé appropriée.

Le recours au cryptage SSL n’est pas seulement utile, il est indispensable ! En effet, il assure aux joueurs que leurs informations restent confidentielles et Ă  l’abri des cybermenaces. Similaire aux standards appliquĂ©s dans les grandes banques, cette protection fortifie la confiance entre les utilisateurs et les opĂ©rateurs de jeux. C’est notamment le cas de Playoro Casino, une plateforme rĂ©putĂ©e pour sa sĂ©curitĂ©, qui met un point d’honneur Ă  offrir un environnement de jeu aussi fiable qu’un casino physique.

Aléatoire et équité : les générateurs de nombres aléatoires

Les gĂ©nĂ©rateurs de nombres alĂ©atoires (RNG) constituent la pierre angulaire des jeux de casino en ligne. Ces algorithmes sophistiquĂ©s assurent que chaque jeu, des machines Ă  sous aux tables de roulette, produit des rĂ©sultats rĂ©ellement alĂ©atoires. L’objectif est d’assurer l’équitĂ©, une valeur fondamentale pour maintenir la crĂ©dibilitĂ© des plateformes de jeu en ligne.

Les RNG sont nécessaires pour :

– assurer des rĂ©sultats imprĂ©visibles : chaque tirage est indĂ©pendant, et les joueurs peuvent ainsi profiter d’une expĂ©rience honnĂȘte;

– garder la confiance des joueurs : aucune prĂ©diction n’est possible, ce qui garantit l’intĂ©gritĂ© des jeux;

– renforcer l’image de transparence des casinos : l’équitĂ© est primordiale pour la rĂ©putation des opĂ©rateurs.

    Immersion totale : réalité virtuelle et augmentée

    L’innovation technologique trouve sa meilleure expression dans l’utilisation croissante de la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e (AR) et virtuelle (VR) dans les espaces de jeu en ligne. Ces technologies avant-gardistes transforment littĂ©ralement l’expĂ©rience utilisateur, leur permettant de vivre des simulations de casino en 3D richement interactives. Les joueurs peuvent non seulement voir mais interagir avec ces mondes virtuels, s’asseyant Ă  des tables de jeu et conversant avec des avatars de croupiers humains.

    Bien qu’encore en phase de dĂ©veloppement, l’AR et la VR ouvrent la voie vers de nouvelles frontiĂšres immersives. Non seulement elles rapprochent l’expĂ©rience numĂ©rique de celle d’un vĂ©ritable casino, mais elles effacent Ă©galement les barriĂšres physiques, permettant aux joueurs d’avoir tout ça confortablement depuis leur maison.

    Intelligence artificielle et personnalisation de l’expĂ©rience

    Les casinos en ligne vont plus loin que jamais dans l’optimisation de l’expĂ©rience utilisateur, en mettant l’intelligence artificielle au service de la personnalisation. En scrutant une quantitĂ© impressionnante de donnĂ©es, l’IA parvient Ă  recommander des jeux parfaitement adaptĂ©s aux prĂ©fĂ©rences des joueurs et Ă  ajuster les programmes de fidĂ©litĂ© en fonction des comportements.

    L’IA sert aussi de bouclier contre les risques de fraude en :

    – analysant les comportements suspects en temps rĂ©el : elle permet de dĂ©tecter et de bloquer immĂ©diatement les activitĂ©s frauduleuses;

    – optimisant les campagnes marketing : grĂące Ă  l’analyse des donnĂ©es utilisateurs, elle ajuste les offres pour mieux cibler les joueurs;

    – garantissant une expĂ©rience sĂ©curisĂ©e et personnalisĂ©e : chaque joueur se voit offrir une expĂ©rience unique, tout en Ă©tant protĂ©gĂ© contre les risques.

      Résultat ? Une expérience sur-mesure, sécurisée et parfaitement adaptée aux attentes des joueurs.

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