Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Et si Trump lorgnait sérieusement un troisième mandat?

Donald Trump, 78 ans, vient d’affirmer qu’il y avait « des méthodes » pour briguer un nouveau mandat; alors que la Constitution américaine l’en empêche. Un scénario improbable? Il faut s’attendre à tout de la part du fantasque milliardaire républicain.

Faut-il prendre au sérieux l’imprévisible Donald Trump quand il déclare « ne pas plaisanter » à propos de son souhait de se présenter pour un troisième mandat de président des États-Unis?

Pourtant, le 22ᵉ amendement de la Constitution américaine– inspiré par la tradition instaurée par George Washington, qui aura refusé de briguer un troisième mandat et  introduit après Franklin D. Roosevelt, seul président à avoir été élu quatre fois (1932, 1936, 1940, 1944)- stipule sans ambigüité aucune que : « Nul ne pourra être élu à la charge de président plus de deux fois, et nul qui a exercé la charge de président pendant plus de deux ans d’un mandat pour lequel une autre personne a été élue président ne pourra être élu à la charge de président plus d’une fois ». En résumé, cet amendement interdit à toute personne d’occuper la présidence pendant plus de deux mandats de quatre ans.

Contourner la Constitution?

Le 45e président des Etats-Unis compte-t-il braver l’une des plus anciennes constitutions en vigueur au monde?

Plutôt contourner le texte fondamental d’une manière sournoise : « Il existe des méthodes pour faire ça ». C’est ce qu’il a déclaré dimanche 30 mars lors d’une interview téléphonique avec la chaîne NBC. Tout en assurant que « beaucoup de gens veulent [qu’il le] fasse ». Avant d’ajouter qu’il était actuellement « bien trop tôt pour y penser ».

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le milliardaire américain de 78 ans- qui vient d’entamer son deuxième mandat, après avoir déjà été président entre 2017 et 2021- fait ce genre de commentaires.

Selon le New York Times, il avait déjà dit à des élus républicains : « J’imagine que je ne me présenterai pas à nouveau à moins que vous ne disiez : — Il est si bon que nous devions trouver un moyen ».

De plus, en janvier, il a déclaré à ses partisans que ce serait « le plus grand honneur de ma vie de servir non pas une fois, mais deux, trois ou quatre fois ». Ajoutant qu’il ne « savait pas » s’il lui était interdit de se présenter à nouveau à la présidentielle. Troublant.

Scénario russe

Mais qui l’empêcherait de s’inspirer du cas de Vladimir Poutine, le dirigeant russe qu’il admire tant?

Souvenez-vous, l’homme fort du Kremlin Poutine utilisa dans le passé un passe-passe juridique pour contourner la Constitution russe qui interdit d’effectuer plus de deux mandats consécutifs à la présidence. Ainsi, après avoir accompli deux mandats (2000-2008), il n’avait plus le droit de se représenter en 2008. Alors que faire? Soutenir son Premier ministre Dmitri Medvedev pour devenir président en 2008; puis, une fois élu, Medvedev nommait immédiatement Poutine Premier ministre. Ce qui lui permis de conserver un contrôle total sur le pouvoir.

En 2012, Medvedev n’a pas cherché à se faire réélire et a laissé la place à Poutine, qui est redevenu président. Ensuite, la durée du mandat présidentiel fut allongée de quatre à six ans, permettant à Poutine de rester au pouvoir jusqu’en 2036. Génial comme manœuvre politico-judiciaire!

D’ailleurs, interrogé par NBC sur cet éventuel scénario- dans lequel le vice-président, J. D. Vance se présenterait à l’élection présidentielle et lui céderait ensuite sa place- Trump a répondu que c’était « une » méthode. Tout en ajoutant qu’il « en existait d’autres ».

En effet, selon ce scénario un peu tiré par les cheveux, Donald Trump pourrait lors de l’élection de 2028 être le colistier d’un autre candidat à la vice-présidence; peut-être même de son propre vice-président, JD Vance. En cas de victoire, le candidat pourrait prêter serment à la Maison Blanche, puis démissionner immédiatement, laissant Trump prendre le relais par voie de succession! Diabolique.

Ceci-dit, l’hypothèse que Trump soit élu vice-président sur un ticket dont le président s’effacerait à son profit, se heurterait au 12ᵉ amendement qui impose en effet les mêmes conditions d’éligibilité à la fonction de vice-président qu’à celle de président.

A moins d’amender la Constitution américaine, ce qui  semble peu probable. En effet, l’amendement du texte fondamental suppose de réunir une majorité des deux tiers au Congrès avant une ratification par au moins 38 Etats américains. Or, si le parti républicain de Donald Trump contrôle les deux chambres du Congrès; il ne dispose pas de la majorité nécessaire. En outre, le parti démocrate contrôle 18 des 50 assemblées législatives des États.

Débat

Au final, et nonobstant les calculs alambiqués de M. Trump qui aura 82 ans à la fin de son mandat, il convient de relever que l’amendement du 22ᵉ article de la Constitution américaine soulève en Amérique un débat sur son impact sur la démocratie. Car constitue-t-il  une protection contre les abus de pouvoir ou bien une atteinte à la souveraineté populaire?

D’un point de vue favorable à l’amendement, il s’agit d’un garde-fou démocratique empêchant l’émergence d’une présidence perpétuelle. Evitant ainsi une concentration excessive du pouvoir exécutif.

Cependant, en restreignant le choix des électeurs, il peut être perçu comme une entrave à la souveraineté populaire. Dans une démocratie, le fondement du pouvoir réside dans la volonté des citoyens, qui devraient avoir le droit de réélire indéfiniment un président s’ils le jugent compétent et efficace. Or, empêcher un dirigeant populaire de se représenter peut être perçu comme une contrainte. Laquelle va à l’encontre du principe démocratique selon lequel les électeurs sont les seuls juges du maintien ou non d’un chef d’État en fonction.

Evidemment, la deuxième thèse est âprement défendue par les soutiens traditionnels de l’actuel locataire de la  Maison Blanche, en l’occurrence les chrétiens évangéliques, les populistes et l’Amérique rurale. Cela va de soi.

L’article Et si Trump lorgnait sérieusement un troisième mandat? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Crise politique en Turquie : quand la rue se dresse contre Erdogan

Une semaine après l’arrestation du maire d’Istanbul, les mouvements de contestation continuent en Turquie. Il s’agit d’une crise politique inédite qui menace directement le pouvoir vieillissant du président Recep Tayyip Erdoğan.

 

Qui a dit que la flamme sacrée de la liberté finit toujours par renaître de ses cendres ? Souvenez-vous qu’il y a plus d’une décennie, le mouvement Gezi en Turquie débute le 28 mai 2013 par un simple sit-in d’une cinquantaine d’écologistes et de riverains du parc Taksim Gezi à Istanbul ; lesquels s’opposent à la destruction de ce parc qui est l’un des rares espaces verts du centre de la capitale économique turque. Et ce, pour reconstruire la caserne Taksim et y installer un centre commercial.

Printemps turc ​

Sauf que la violente éviction des manifestants par la police provoqua  une vague de manifestations à travers le pays, exprimant un mécontentement plus large envers le gouvernement du Premier ministre de l’époque Recep Tayyip Erdoğan. Les protestataires dénonçaient notamment des atteintes à la liberté de la presse, d’expression et de réunion, ainsi qu’une érosion de la laïcité en Turquie. S’en est suivie ​une sévère répression des manifestations avec un usage excessif de la force par la police, entraînant des milliers de blessés et plusieurs décès.

Ces événements, que certains ont comparés au Printemps arabe, auront laissé derrière eux une cicatrice indélébile dans l’histoire turque.

Bras de fer

Qui a dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets ?

12 ans plus tard, c’est l’arrestation d’Ekrem Imamoglu – maire d’Istanbul, figure clé de l’opposition et surtout potentiel rival du président Recep Tayyip Erdogan lors de la prochaine élection présidentielle de 2028 – qui ralluma la mèche d’un mécontentement populaire qui couve dans le pays depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir et déclencha des manifestations massives à travers toute la Turquie et galvanisa la foule dans au moins 55 des 81 provinces du pays. Les manifestations ont été interdites dans les trois plus grandes villes du pays, en l’occurrence Istanbul, Ankara et Izmir, et plus de 1 130 personnes ont été interpellées en six jours, tandis que 43 ont été arrêtées le soir du lundi 24 mars, selon le ministre de l’Intérieur.

Pourtant, à l’appel de l’opposition et bravant les interdictions de rassemblement, des dizaines de milliers de manifestants, souvent des jeunes étudiants, se retrouvent chaque soir à l’emblématique place Taksim, au cœur d’Istanbul, pour défier cette décision et crier leur colère contre le régime d’Ankara.

Or, au lieu de calmer les esprits, le pouvoir boucle la place Taksim par un impressionnant dispositif policier avec à l’appui gaz lacrymogènes, barrages et interpellations massives. Pourtant, chaque soir, les rues d’Istanbul deviennent le théâtre d’un bras de fer entre le pouvoir et une population qui refuse de plier. Pis, la foule revient, plus nombreuse, plus déterminée, défiant un pouvoir vacillant qui mise sur la violence débridée pour se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir.

Rappelons à cet égard que le 23 mars 2025, un tribunal turc a ordonné l’incarcération de cette figure politique turque de premier plan et membre du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition en Turquie. Et ce, en attendant son procès pour des accusations de corruption, de soutien présumé à une organisation terroriste armée en raison de sa coopération avec une coalition politique de gauche lors des élections locales de l’année 2024. Cependant, le tribunal a décidé que sa détention pour les accusations financières était suffisante à ce stade, sans inclure les charges liées au terrorisme.

Ainsi, dans le contexte d’une profonde inquiétude concernant la démocratie, l’État de droit, ainsi que l’indépendance du système judiciaire en Turquie, l’opposition perçoit l’arrestation du populaire maire d’Istanbul comme une tentative judiciaire destinée à entraver les ambitions politiques de l’homme qui était pressenti pour être le candidat de son parti aux élections de 2028. ​

D’ailleurs, Amnesty International a appelé les autorités turques « à mettre fin à l’usage inutile et aveugle de la force par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques et enquêter sur les actes de violence illégaux commis par la police ».

Pour sa part, l’ONU a exprimé mardi son inquiétude sur des arrestations massives en Turquie : « Nous sommes très préoccupés par l’arrestation d’au moins 92 personnes par les autorités turques au cours de la semaine écoulée, dont Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, démocratiquement élu », lit-on dans un communiqué publié mardi 25 mars.

Turbulences

Rappelons enfin que déjà aux prises avec une grave crise inflationniste, l’économie turque est mise sous pression par les récents événements, entraînant une chute de la livre turque, tombée à son plus bas historique face au dollar et obligeant la Banque centrale à intervenir en puisant dans ses réserves à hauteur de 27 milliards de dollars pour stabiliser la monnaie. Et ce n’est qu’un début.

L’article Crise politique en Turquie : quand la rue se dresse contre Erdogan est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Olfa Hamdi ou l’art de savoir « vendre » son image

Comment se positionner sur l’échiquier politique en vue d’un éventuel portefeuille au gouvernement de Sarra Zaafrani Zenzri? Olfa Hamdi, la présidente du parti « La Troisième République » nous livre des éléments de réponse.

Encore une annonce éphémère qui ne fera pas date? Souvenez-vous que Olfa Hamdi – qui  n’avait pas à l’époque l’âge légal pour participer à la course à Carthage, étant née en 1988, aura bravé la Constitution de 2022 qui dispose dans son article 89 que « le candidat ou la candidate doit être, au jour du dépôt de sa candidature, âgé(e) de quarante ans au moins et jouir de ses droits civils et politiques » – s’est présentée contre vent et marée en novembre 2023 comme étant « une alternative face aux échecs essuyés par la politique du président actuel, Kaïs Saïed ». Tout en « assurant qu’elle était capable de répondre aux attentes des Tunisiens et de leur offrir un avenir meilleur », pour annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle de 2024.

Revirement

Retournement spectaculaire de veste. Dans une lettre ouverte publiquement diffusée sur Facebook le 25 mars 2025, la présidente du parti « La Troisième République » interpelle le président Kaïs Saïed contre lequel elle avait l’intention de se présenter en novembre dernier. Et ce, en indiquant sans détours que son parti « ne se considère pas comme un opposant politique au président de la République, mais aspire à travailler avec lui en tant que garant des institutions de l’État pour sauver le pays ».

Ainsi, pour faire face à la crise économique, Olfa Hamdi appelle à la formation d’un gouvernement de sauvetage au sein duquel son parti « jouera un rôle actif ». Et ce, sur la base de trois priorités stratégiques : la mise en place immédiate de la Cour constitutionnelle; l’élaboration d’un plan d’urgence économique; et l’activation du dialogue social.

« Face aux défis économiques sans précédent traversés par la Tunisie, notamment la baisse des réserves souveraines et l’aggravation de la dette, une coopération nationale permettrait d’éviter une crise majeure », a-t-elle écrit.

Le dialogue « une obligation légale »

Et de poursuivre : « La période exceptionnelle justifiant la reconstruction institutionnelle est désormais révolue, avec l’achèvement du projet constitutionnel et l’élection du président du Conseil des régions et des districts. Dès lors, le rôle du président de la République devait être celui d’un garant des institutions et non d’un acteur isolé dans la prise de décisions stratégiques. »

D’où la nécessité, estime-t-elle « d’une lecture constitutionnelle qui exige, en période de crise, une coopération entre les différentes forces nationales pour assurer la continuité et la stabilité de la République ». Par quel biais? En activant le Conseil national du dialogue social, prévu par la loi n° 2017-54, à ses yeux « une obligation légale et non un simple choix politique », a-t-elle encore argué.

Une manière de mettre le chef de l’Etat au pied du mur : choisir la voie du dialogue avec les partis d’opposition, les organisations nationales et les composantes de la société civiles; ou opter pour les décisions unilatérales, quitte à tomber dans un isolement stérile.

Expertise douteuse

Enfin, le parti La Troisième République s’est déclaré prêt à contribuer activement à sauver la Tunisie. Et ce, en apportant des solutions techniques aux défis économiques et financiers. De quelle manière? C’est là que le bât blesse.

C’est que cette jeune femme dont la modestie est loin d’être une vertu cardinale – ne s’est-elle pas comparée dans une publication FB du 15 mars 2024, au légendaire général carthaginois, Hannibal Barca? Tout en écrivant sans rire : « J’ai sûrement les mêmes gènes que Hannibal […] Nous nous frayons un chemin lorsqu’on nous bloque la route […] Nous sommes attachés à la réussite de la Tunisie-Carthage […] Nous sommes aussi patients qu’un éléphant […] Le travail continue quel que soit le climat politique. »

Or, nous savons tous que Mme Hamdi, la présidente d’un parti unipersonnel, avec des adhérents qui ne rempliraient pas un bus, sans implantation nationale, a décroché en 2007 son bac avec une moyenne exceptionnelle de 19 sur 20. Elle est titulaire en 2012 d’un master en sciences mécaniques et ingénierie de l’Ecole centrale de Lille, d’un master de management de grands projets industriels de l’université du Texas à Austin en 2014, ainsi que d’un diplôme supérieur en règlement extrajudiciaire des différends, obtenu entre le secteur privé et public à la Texas School of Law. Un cursus universitaire certes impressionnant, mais pas plus.

Alors, quand la trentenaire qui présida, par accident, aux destinées de Tunisair en janvier 2021 avant d’être  limogée sept semaines plus tard par sa hiérarchie pour avoir « commis beaucoup d’erreurs », avance sans preuve avoir à cet âge précoce géré aux Etats-Unis de grandes entreprises et travaillé pour de mégas projets, on veut bien la croire. Par courtoisie.

De là à proposer son expertise pour apporter des solutions techniques aux défis économiques et financiers auxquels notre pays est confronté, c’est une autre paire de manche.

L’article Olfa Hamdi ou l’art de savoir « vendre » son image est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌