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Et si le phosphogypse devenait une richesse nationale plutôt qu’un déchet toxique ?

PhosphateLe débat sur la valorisation du phosphogypse, matière polluante rejetée, annuellement, en mer, à hauteur de 8 millions de tonnes, par les industries chimiques de transformation du minerai de phosphate en acide phosphorique refait surface. C’est le Président de la république Kaïes Saïed qui a relancé le débat sur ce dossier en recevant la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub.

Le Chef de l’Etat a appelé à trouver une solution définitive au problème du “phosphogypse” à Gabès, évoquant la possibilité de son exploitation, sans effets néfastes sur l’environnement. Il a rappelé, à cet égard, les études réalisées, il y a plus de dix ans, par des ingénieurs et des spécialistes à Gabès, qui ont scientifiquement démontré la viabilité et la sécurité de cette solution.

Retrait du phosphogypse de la liste des déchets dangereux

Le gouvernement a très vite réagi à l’appel du président de la république et pris des mesures adéquates, du moins de notre point de vue.

Le 5 mars 2025, un conseil ministériel restreint a décidé  de reclasser le phosphogypse. Jusque là perçu comme un déchet nocif, voire dangereux, il est désormais reconnu comme une ressource exploitable sous certaines conditions.

Le 12 mars 2025, interpellée à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP),  la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie a apporté trois importantes précisions sur le dossier.

La première consiste en la confirmation par des études scientifiques de l’absence de matières radioactives dans le phosphogypse.

« Et si ce que nous rejetions hier comme un poison devenait demain une richesse pour tout un pays ? Le phosphogypse n’est plus un déchet, c’est un défi à relever. »

 

La seconde porte sur la levée d’interdiction du phophopgypse en tant que déchet dangereux. Mieux cette levée d’interdiction a été, d’après la ministre, validée par le ministère de la Santé publique, prouvant ainsi que cette substance industrielle ne représente aucun danger pour la santé.

La troisième a trait à la feuille de route arrêtée pour valoriser dorénavant le phosphogypse. Il s’agit essentiellement de charger le Groupe chimique tunisien de mener des études et des projets sur une période maximale de cinq ans, avec pour objectif de développer des solutions respectueuses de l’environnement et bénéfiques pour les différentes régions du pays.

Des chercheurs tunisiens ont travaillé sur la valorisation du phophogypse

Quant aux études scientifiques auxquelles font référence le Président de la république et la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie, pour justifier la nécessaire valorisation du phosphogypse, les plus pertinentes et les plus pragmatiques sont, à notre connaissance, au nombre de trois. Nous en avons parlé longuement antérieurement.

La plus intéressante, à notre avis, est celle qui a été développée par l’expert Tahar Khouaja, ancien PDG du Groupe chimique tunisien (GCT), propriétaire public des industries chimiques de transformation de phosphate à Gabès. Il propose un usage utile et renouvelable du phosphogypse, une sorte de recyclage de cette matière qui pourrait rapporter, annuellement, un milliard de dinars pour les caisses de l’Etat. Cette matière pourrait, selon lui, être réutilisée comme engrais enrichissant pour le sol.

Mieux dans ses recherches, l’expert va plus loin et estime que le phosphogypse, contrairement à ce qu’on dit, ne contiendrait pas de polluants dangereux.

« On a trop longtemps laissé le phosphogypse empoisonner nos mers. Il est temps de faire de cette cicatrice écologique une source d’espoir économique. »

 

La deuxième étude est à l’actif de la chercheuse Hayet Omri, docteure en chimie. Cette dernière est parvenue à mettre au point une technique pouvant éradiquer la pollution générée par les rejets du phosphogypse. Cette technique consiste, selon elle, en l’utilisation du phosphogypse dans le bâtiment, en le mélangeant à des résidus de plantes et de produits chimiques. Elle a déclaré avoir expérimenté cette technique avec l’assistance d’experts belges. Elle dit avoir présenté son invention au ministère tunisien de l’Environnement qui a promis d’étudier sa proposition.

Pour sa part, Mokhtar Hamdi, universitaire, chercheur et directeur général du Centre national des sciences et technologies nucléaires (CNSTN), a  fait des recherches sur l’extraction de méthane à partir du phosphogypse, le méthane étant un composant principal du gaz naturel. Il est largement utilisé comme combustible pour le chauffage de bâtiments résidentiels et commerciaux. Il entre également dans la production de gaz de synthèse, un mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone.

Pour un contrôle rigoureux de la radioactivité du phosphogypse

Abstraction faite de cette prise de conscience salutaire de la nécessité de valoriser le phosphogypse. L’essentiel est de faire en sorte que le recyclage de ce sous-produit soit effectué selon les normes internationales de sécurité sanitaire et de respect de l’environnement.

Est il besoin de rappeler au plan écologique, que cette matière polluante, rejetée dans la mer (golfe de Gabès et au large de Sfax), des décennies durant, à raison de plus de 8 millions de tonnes par an, a généré la désertification marine (disparition de plusieurs espèces de poisson…) et affecté énormément le golfe de Gabès, plan d’eau réputé pour être une des frayères de la mer Méditerranée et pour abriter la seule oasis maritime de Mare Nostrum.

« Derrière les chiffres effrayants de la pollution marine, se cache un potentiel inexploré. La science, soutenue par la volonté politique, peut changer le cours de notre avenir. »

 

Est-il besoin de rappeler, également, au plan sanitaire, que le phosphogypse, tout comme le minerai dont il est extrait, le phosphate, est, en théorie, légèrement radioactif. Contenant du radium qui se désintègre en formant du radon, un gaz radioactif qui pénètre facilement les poumons, et qui pour cette raison est source de cancers du poumon.

Morale de l’histoire : l’enjeu est de taille. Afin d’éviter tout dérapage, il est recommandé d’encadrer de manière rigoureuse le recyclage industriel du phosphogypse et de s’inspirer, à cette fin, des “best practices” en vigueur dans d’autres pays.

La députée Fatma Mseddi a eu beaucoup de mérite d’avoir attiré l’attention sur cet aspect lors du débat du 12 mars 2025 au parlement avec la ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie.

Abou SARRA

EN BREF

Phosphogypse : Déchet ou richesse pour la Tunisie ?

  • 8 millions de tonnes de phosphogypse rejetées chaque année en mer à Gabès.
  • Le président Kaïs Saïed relance le débat sur sa valorisation.
  • Reclassé comme ressource non dangereuse depuis le 5 mars 2025.
  • Études scientifiques : absence de radioactivité confirmée.
  • Objectif : valorisation sur 5 ans par le Groupe chimique tunisien.
  • Propositions : engrais, matériaux de construction, production de méthane.
  • Enjeu : concilier protection environnementale et développement économique.

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Tunisie : Signature d’accords pour 500 MW d’énergie solaire dans trois gouvernorats

Des accords visant la réalisation de 4 projets pour la production de l’électricité à partir de l’énergie solaire photovoltaïque, d’une capacité globale de 500 mégawatts, ont été signés lundi, à Tunis.

Il s’agit de projets qui seront réalisés dans les gouvernorats de Sidi Bouzid ( 300 mégawatts), Gafsa ( 100 mégawatts) et Gabès ( 100 mégawatts).

La signature de ces accords s’inscrit dans le cadre de la première étape de l’appel d’offres pour la réalisation des projets d’une capacité de 1700 mégawatts, à partir des énergies renouvelables dans le cadre des concessions.

S’agissant des projets ayant une capacité de 100 mégawatts, ils seront réalisés par les sociétés «Qair» dans la région d’El Ksar, au gouvernorat de Gafsa et la société “Scatec» , en partenariat avec les sociétés «Aeolus» à Mezzouna, au gouvernorat de Sidi Bouzid et celle “Voltalia», à Menzel Habib au gouvernorat de Gabès.

Un projet d’une capacité de 200 mégawatts sera réalisé par la société «Qair», dans la région de la région d’El Khobna, relevant de la délégation de Mezzouna dans le gouvernorat de Sidi Bouzid

Ces projets qui entreront en exploitation à partir de 2027, permettront de produire 1100 Gigawatt-heure (GWh), par an, soit l’équivalent de 5% de la production nationale d’électricité et d’économiser près de 250 mille tonnes en gaz naturel, d’une valeur de près de 125 millions de dollars annuellement.

Ils permettront également de réduire de 200 millions de dinars/an les coûts de production d’électricité.

Le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie recevra demain, mardi 25 mars, des offres dans le cadre du premier tour du deuxième appel d’offres pour des projets éoliens d’une capacité d’environ 75 mégawatts chacun.

A rappeler, le ministère de l’Industrie a publié trois appels d’offres internationaux pour l’installation, sur la période 2024-2026, de 1700 mégawatts dont 800 mégawatts d’énergie solaire et 600 mégawatts d’énergie éolienne sur des sites proposés par des investisseurs et 300 mégawatts d’énergie solaire sur deux sites proposés par l’Etat, à Sidi Bouzid et Gabès.

La ministre de l’industrie, des mines et de l’énergie Fatma Thabet Chiboub a souligné dans son discours l’importance de ces projets qui contribueront à promouvoir l’investissement dans les énergies renouvelables dans différentes régions du pays, en plus d’améliorer l’infrastructure énergétique.

Une telle démarche renforcerait la stabilité sociale et économique et réaliserait une intégration effective de ces régions dans le processus de développement durable, a-t-elle noté. Elle a considéré que la réalisation de ces projets en partenariat actif entre toutes les parties intervenantes constitue un exemple réussi pour garantir la concrétisation des objectifs énergétiques nationaux, afin d’améliorer l’efficacité, de maîtriser la demande et de développer l’utilisation des énergies renouvelables, le raccordement électrique avec les pays voisins et le continent européen, ainsi que l’intégration des technologies modernes telles que le développement des réseaux intelligents, la mobilité électrique et le stockage d’énergie.

L’évènement s’est déroulé sous la supervision de Mohamed Ali Nafti, ministre des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger, de Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, de Walid Hadhili, ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, et de Wael Chouchane, secrétaire d’État chargé de la transition énergétique

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Stratégie hydrogène vert : La Tunisie ambitionne de devenir un exportateur clé d’ici 2050

Les autorités tunisiennes entament les premières démarches pour la concrétisation des axes de la Stratégie nationale de développement de l’hydrogène vert, qui prévoit, entre autres projets, la réalisation, à court terme, d’une unité commerciale de production d’ammoniac vert pour le secteur des engrais destiné au marché local.

Même si aucune annonce officielle n’a été faite dans ce sens, la décision du CMR de 8 mars, de retirer le phosphogypse de la liste des déchets dangereux pour le reclasser comme un produit à valeur ajoutée et d’exonérer le Groupe chimique tunisien (GCT), principal partenaire dans la réalisation de la stratégie d’hydrogène vert, de la TVA sur les intrants des engrais destinés au marché local, fait partie de ces démarches.

La Tunisie entame ainsi la mise en œuvre d’une vision stratégique à l’horizon 2050//, qui projette de faire du pays “un exportateur net de l’H 2V et faire partie, ainsi, de la dorsale hydrogène “Hydrogen Backbone” de l’UE”.

Selon cette vision, le pays serait capable d’exporter environ 6,3 Mt H2 par an d’ici 2050 vers l’UE par pipeline et d’alimenter le marché local par environ 2 Mt, sous forme d’H2V ou dérivés, tels que l’ammoniac vert, le méthanol vert et les carburants synthétiques verts.

Parmi les projets prévus par la stratégie de développement de l’hydrogène vert, l’implantation d’une première usine de fabrication d’ammoniac vert dans la zone sud autour de Gabès.

Cette région, victime d’une pollution rampante due à l’industrie de phosphate, qui date de 1970, serait, selon la même stratégie une Vallée hydrogène “Vallée H2”, où un écosystème de production et de demande d’H2V et dérivés, sera mis en place avec “un multiplicateur d’opportunités de business et de projets”.

La Tunisie serait soutenue, d’après le document de la stratégie, par la Banque Européenne d’Investissement (BEl), l’European Fund for Sustainable Development Plus (EFSD+) et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), pour la réalisation de projets structurants dans le secteur des énergies renouvelables et d’hydrogène vert.

Dans une première phase, il s’agit de créer un parc photovoltaïque raccordé au réseau électrique national d’une puissance de 8 MW, d’une unité de dessalement de l’eau de mer, d’un électrolyseur et d’une unité de synthèse de l’ammoniac, Haber-Bosch, un procédé chimique qui permet de fixer l’azote en grande quantité et à faibles coûts.

Les composants de ces projets seront installés sur le site de l’usine du Groupe Chimique Tunisien (GCT) à Gabes (ZI Ghannouch). “Le parc PV sera implanté sur un site déporté, situé à l’Ouest de la ville de Oudhref et à une distance d’environ 18 km de l’usine du GCT, à proximité du réseau électrique de la STEG pour faciliter le transport de sa production électrique jusqu’à l’usine GCT”.

Il y’a lieu de rappeler que la stratégie tunisienne de développement de l’hydrogène vert est soutenue par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et l’Agence de Coopération Internationale Allemande (GIZ). Elle sera mise en œuvre en collaboration avec le Groupe Chimique Tunisien (GCT).

Les premières démarches sur la voie de concrétisation de cette stratégie, sont, toutefois, loin de faire l’objet de consensus. Les activistes de l’environnement et une grande partie des habitants de Gabès et plusieurs ONGs critiquent ces choix, estimant qu’ils auront des impacts sur l’environnement et ne seront pas une aubaine, ni pour les régions du sud, ni pour la Tunisie, mais plutôt pour les pays européens qui cherchent à se positionner au niveau du marché émergent de l’hydrogène vert dans le monde.

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Phosphogypse : vers une transformation durable ou un risque écologique ?

Une valorisation saine du phospohgypse nécessite une forte connexion entre la recherche scientifique et l’industrie, estime Ahmed Hichem Hamzaoui, Professeur et Directeur du Laboratoire de valorisation des matériaux utiles, relevant du Centre National de Recherches en Sciences des Matériaux (CNRSM).

Dans une déclaration à l’agence TAP, Hamzaoui a indiqué qu’il faut instaurer une bonne confiance entre les industriels et le monde de la recherche pour que cette valorisation soit conforme aux normes techniques, scientifiques et environnementales requises.

En effet, la décision du Conseil ministériel restreint (CMR) tenu le 5 mars 2025, de retirer le phosphogypse de la liste des déchets dangereux pour l’inscrire en tant que produit à valeur ajoutée à utiliser dans divers domaines “selon des conditions préfixées” a suscité une polémique en Tunisie.

Car, ce sous-produit provenant du traitement chimique de la roche et actuellement stocké à Sfax et Gabès, a toujours été perçu comme une source de pollution de l’environnement, notamment, pour les habitants de ces deux gouvernorats. Car, il est composé, entre autres, de sels de métaux lourds et d’éléments radioactifs. Il contient aussi des contaminants, dont les effets sont connus sur l’équilibre des écosystèmes continentaux et marins ainsi que sur la santé humaine sont largement connus, tels que le cadmium et le mercure.

Son retrait de la liste des déchets dangereux a été contestée par 28 organisations de la société civile, qui se sont associées au cri d’alarme lancé par le mouvement “Stop Pollution à Gabès”, qualifiant cette décision de “grave recul par rapport aux engagements environnementaux” et de “perpétuation de pratiques de développement qui nuisent à l’environnement et affectent négativement la santé des citoyens de Gabès”.

Epinglant un manque de travaux de recherche scientifique sur les procédés de transformation de ce sous-produit en Tunisie comme à l’étranger, le responsable a affirmé qu’il pourrait être en d’autres produits à valeur ajoutée sur le plan industriel (ciment, plâtre …).

“Une expérience de transformation du phosphogypse en des produits industriellement utiles a été menée au sein du Laboratoire de Valorisation des Matériaux Utiles (Brevet déposé depuis 2018)”, a-t-il dit.

“Nous aspirons à ce que cette solution soit réalisée à une échelle pilote pour valider davantage ce procédé. Nous avons aussi travaillé depuis 2016, avec le Groupe chimique tunisien sur ce sujet et nous avons développé un protocole qui valorise le phosphogypse en utilisant le fluore rejeté. Ce projet a été transféré à l’administration centrale du GCT qui n’a toujours pas donné de suite. En 2022, nous avons déposé un nouveau projet de valorisation du phosphogypse qui a été refusé par le ministère de tutelle malgré notre possession d’un brevet et nous allons recommencer l’initiative cette année”.

“Tout ça pour dire, que la Tunisie ne pourrait mener ce genre d’initiative d’une manière tout à fait saine sur le plan environnemental et sanitaire que si les travaux de recherche sont appliqués à l’échelle pilote puis industrielle et que si une bonne confiance est instaurée entre les industriels et la recherche scientifique”.

L’universitaire recommande, ainsi, des analyses périodiques concernant la radioactivité du phosphogypse et la présence de métaux lourds au niveau du produit et du sol, pour s’assurer du respect des normes requises. Il va falloir aussi insister sur la valorisation des rejets après la transformation du phosphogypse pour avoir zéro déchet à la fin de l’opération.

Nécessité de procéder à une étude économique de la valorisation du phosphogypse

En effet, plusieurs études ont exploré les voies envisageables de recyclage de ce dérivé du phosphate. “La gestion du phosphogypse tunisien est un problème environnemental difficile à résoudre vu les quantités produites et la composition chimique du produit”, constate, une étude menée en 2000.

“Il apparaît que la gestion du phosphogypse tunisien passe d’abord par une amélioration des conditions de stockage actuelles, respectant au mieux l’environnement et par une augmentation des capacités de stockage”.

Néanmoins, “une valorisation en matière de technique routière paraît être possible pour la réalisation d’assises de chaussée ou de piste dans le Sud tunisien, dans une région peu pluvieuse et relativement proche des centres de production”.

Le phosphogype pourrait aussi être valorisé et utilisé dans l’industrie du plâtre, “mais en Tunisie cette voie a ses limites. La Tunisie dispose de ressources en gypse suffisantes pour alimenter tous les fours à plâtre, par ailleurs, le coût des traitements de purification des phosphogypses qui conditionnerait leur emploi comme substituant au gypse naturel enlève tout intérêt économique à cette solution”.

Pour la fabrication du ciment Portland, l’étude évoque des procédés de traitements de purification très coûteux. “L’utilisation du phosphogypse dans la production combinée d’acide sulfurique et de ciment, bien que séduisante dans son principe, n’est pas économiquement compétitive avec les procédés classiques”.

Il en ressort ainsi la nécessité de procéder à “une analyse économique pour positionner cette valorisation face aux solutions primaires possibles telles que le retour à la mine ou le stockage contrôlé”.

De plus, “cette valorisation doit prendre en compte les données technico-économico-environnementales et doit privilégier les applications dans le Sud tunisien, pour limiter les transports et les risques liés à une lixiviation par les eaux de pluie”.

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