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FTTH-Europe : Haithem Bouajila en mode textile séduction

Haithem Bouajila, prĂ©sident de la FTTH  a prĂ©sentĂ© lundi 24 mars devant les Ă©quipes Ă©conomiques et commerciales des 18 États europĂ©ens reprĂ©sentĂ©es par leur ambassade en Tunisie l’industrie textile tunisienne, la vision de la FĂ©dĂ©ration des Textiles et ses objectifs.

Haithem Bouajila a Ă©galement soulevĂ© la question des nouvelles rĂšgles d’origine suite Ă  la mise Ă  jour de l’accord PAN-Euromed, la grande initiative Tunisian Textiles Green Transition. Il a Ă©galement exposĂ© devant l’équipe europĂ©enne la teneur du mĂ©morandum de l’accord que la FĂ©dĂ©ration Tunisienne du Textile et de l’Habillement FTTH et EURATEX – ConfĂ©dĂ©ration europĂ©enne de l’habillement comptent signer mardi 15 avril Ă  Tunis.

« Je crois que notre positionnement naturel d’affaires, de partenariat et de collaboration se situe dans notre rĂ©gion euro-mĂ©diterranĂ©enne. Je crois au concept de co-dĂ©veloppement dans la rĂ©gion euro-mĂ©diterranĂ©enne. Ensemble, nous pouvons passer Ă  un niveau de partenariat plus prometteur, crĂ©er de la croissance et renforcer les investissements et les Ă©changes commerciaux entre la Tunisie et l’UE Â» a postĂ© M.Bouajila sur sa page Facebook.

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IngĂ©nieurs tunisiens : formĂ©s pour l’étranger faute de vision nationale

IngenierieLa formation des ingĂ©nieurs en Tunisie repose sur une base acadĂ©mique rigoureuse et polyvalente. DĂšs le cycle prĂ©paratoire, les Ă©tudiants acquiĂšrent une solide maĂźtrise des mathĂ©matiques, de l’informatique et des sciences fondamentales, leur permettant d’accĂ©der Ă  des formations d’ingĂ©nierie diversifiĂ©es. Cependant, malgrĂ© leur rĂ©putation et leur attractivitĂ© sur le marchĂ© international, certains points faibles sont rĂ©guliĂšrement soulignĂ©s : un manque de pratique, des lacunes en soft skills, une maĂźtrise insuffisante des logiciels professionnels et une adaptation parfois lente aux Ă©volutions technologiques mondiales.

Ce constat a Ă©tĂ© au centre d’un webinaire organisĂ© par l’Association Reconnectt prĂ©sidĂ© par Sami Ayari ingĂ©nieur lui mĂȘme, rĂ©unissant des ingĂ©nieurs tunisiens de renom, installĂ©s Ă  l’international avec Mohamed Jmaiel, professeur en informatique Ă  l’Ecole nationale de Sfax. Un systĂšme aux fondamentaux solides mais en quĂȘte de repĂšres et d’orientation stratĂ©gique, c’est en quelques mots l’ingĂ©nierie en Tunisie.

Mohamed Jmaiel rappelle que l’offre tunisienne est de 88 filiĂšres d’ingĂ©nierie sur 300 formations universitaires.  Chaque annĂ©e, il y a 7.000 diplĂŽmĂ©s produits par les diffĂ©rentes filiĂšres. La Tunisie s’est dotĂ©e d’un large Ă©ventail de spĂ©cialisations. Mais cette diversitĂ© est-elle un atout ou un frein ? Cette multiplicitĂ© a gĂ©nĂ©rĂ© une perte de repĂšres, estime Mohamed Jmaiel.

« Nous avons ouvert trop de filiĂšres sans une vision claire. Nous ne savons plus exactement Ă  quel marchĂ© nous destinons nos ingĂ©nieurs. Formons-nous pour l’économie nationale et si c’est le cas, est-ce que notre Ă©conomie, notre industrie sont capables d’absorber autant d’ingĂ©nieurs venant de filiĂšres aussi diverses ? »

Si l’excellence acadĂ©mique des formations publiques est reconnue, la question centrale reste leur adĂ©quation aux exigences du monde du travail. Les ingĂ©nieurs tunisiens sont rĂ©putĂ©s pour leur capacitĂ© d’adaptation, mais sont-ils suffisamment prĂ©parĂ©s aux dĂ©fis scientifiques et technologiques actuels ? En fait, il y a un dĂ©calage manifeste entre les besoins du marchĂ© du travail et les cursus et le nombre d’ingĂ©nieurs diplĂŽmĂ©s.

Nous avons ouvert trop de filiĂšres d’ingĂ©nierie sans une vision claire ni une stratĂ©gie de dĂ©veloppement Ă©conomique en lien avec le marchĂ© national – Pr Mohamed Jmaiel

 

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) est l’un des seuls Ă  absorber efficacement ses diplĂŽmĂ©s. En revanche, des disciplines comme l’agronomie souffrent d’un manque d’opportunitĂ©s, poussant de nombreux ingĂ©nieurs Ă  chercher un avenir ailleurs.

Ce phĂ©nomĂšne s’explique en partie par le manque d’interaction entre les universitĂ©s et le tissu industriel tunisien. Contrairement aux modĂšles europĂ©ens ou nord-amĂ©ricains, la recherche appliquĂ©e et l’innovation en entreprise restent marginales en Tunisie.

Mohamed Jmaiel partage son expĂ©rience Ă  l’école d’ingĂ©nieurs de Sfax, oĂč une tentative de formation en alternance a Ă©chouĂ© :

« Nous avons voulu instaurer un modĂšle d’alternance, mais les entreprises n’ont pas jouĂ© le jeu. Sur une promotion de 120 Ă©tudiants, Ă  peine une dizaine ont trouvĂ© des opportunitĂ©s. Cela montre que le problĂšme ne vient pas seulement du nombre de filiĂšres, mais aussi d’un tissu Ă©conomique qui peine Ă  absorber ces compĂ©tences. »

Une nécessaire refonte du modÚle éducatif

Pr Fatma Mili, enseignante en data et en Informatique dans l’une des plus grandes facultĂ©s d’informatique aux États-Unis, l’UNC Charlotte, insiste sur la nĂ©cessitĂ© de former des ingĂ©nieurs entrepreneurs, capables d’innover et d’anticiper les Ă©volutions industrielles.

« L’universitĂ© ne doit pas se contenter de dĂ©livrer des diplĂŽmes, elle doit crĂ©er un Ă©cosystĂšme oĂč les Ă©tudiants dĂ©veloppent leur crĂ©ativitĂ© et leur esprit d’entreprise. Nous devons orienter nos formations vers les industries de demain. »

Cette vision est appliquĂ©e en Allemagne oĂč Pr Fahmi Bellallouna, enseignant et chercheur en ingĂ©nierie, spĂ©cialisĂ© dans la rĂ©alitĂ© virtuelle (VR) et en rĂ©alitĂ© augmentĂ©e (AR) affirme que le lien entre les universitĂ©s et les industries est renforcĂ©. “Les Ă©tablissements suivent de prĂšs l’évolution des marchĂ©s et ajustent leurs programmes en consĂ©quence”.

Former des ingĂ©nieurs, ce n’est pas uniquement dĂ©livrer des diplĂŽmes. C’est crĂ©er un environnement qui stimule la crĂ©ativitĂ©, l’innovation et l’esprit d’entreprise – Pr Fatma Mili

 

À l’inverse, en Tunisie, l’industrie investit peu dans la recherche et le dĂ©veloppement (R&D), ce qui limite les opportunitĂ©s d’innovation et d’apprentissage pratique. Il cite l’exemple de la Chine, oĂč l’État a imposĂ© aux entreprises des transformations structurelles pour encourager l’innovation : « En Chine, j’ai vu le secteur automobile Ă©voluer Ă  une vitesse impressionnante sous l’impulsion du gouvernement. Si la Tunisie veut progresser, il faut que l’État prenne des mesures stratĂ©giques et soutienne financiĂšrement l’innovation. »

La Tunisie peut-elle devenir un hub technologique ?

Le marché international reconnaßt le potentiel des ingénieurs tunisiens, mais pourquoi les grandes entreprises technologiques privilégient-elles Bangalore plutÎt que Tunis ?

Dr Imed Zitouni, expert mondialement reconnu en intelligence artificielle (IA) et en traitement du langage naturel (TLN), occupant actuellement le poste de directeur de l’ingĂ©nierie chez Google aux États-Unis, apporte une rĂ©ponse claire :

“Les multinationales cherchent un climat d’affaires stable, sans lourdeurs administratives. En Inde, elles savent qu’elles peuvent recruter rapidement et en toute confiance. La Tunisie doit rassurer les investisseurs et allĂ©ger ses procĂ©dures. Aujourd’hui, dans un monde en constante Ă©volution, maĂźtriser les soft skills est devenu aussi essentiel que les compĂ©tences techniques”.

En Allemagne, les universitĂ©s d’ingĂ©nierie adaptent constamment leurs cursus aux besoins rĂ©els du marchĂ© – Pr Fahmi Bellallouna

 

“Avec l’essor de l’intelligence artificielle et des technologies disruptives, la vĂ©ritable valeur d’un ingĂ©nieur rĂ©side dans sa capacitĂ© Ă  apprendre et Ă  s’adapter. Ceux qui rĂ©ussissent ne sont pas forcĂ©ment ceux qui connaissent tout, mais ceux qui savent Ă©voluer et se rĂ©inventer en permanence”.

“Prenons l’exemple de Bangalore, en Inde, la ville s’est imposĂ©e comme la capitale indienne de l’informatique. Comment ? GrĂące Ă  une politique Ă©ducative et Ă©conomique cohĂ©rente, qui a su rĂ©pondre aux besoins du marchĂ© international. Des gĂ©ants US ont implantĂ© des unitĂ©s stratĂ©giques, attirant et formant des milliers d’ingĂ©nieurs. Pourquoi la Tunisie, pourtant dotĂ©e de talents reconnus, peine-t-elle Ă  reproduire ce modĂšle ?”

Le Canada est un autre exemple parlant. Mohamed Habibi Professeur agrĂ©gĂ© en gĂ©nie mĂ©canique, Directeur de l’Équipe de Recherche en IngĂ©nierie MĂ©canique AvancĂ©e (ÉRIMA), UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  Trois-RiviĂšres (UQTR) dĂ©plore une baisse du niveau des jeunes ingĂ©nieurs tunisiens. « Nous recrutons chaque annĂ©e des ingĂ©nieurs de l’ENIT, de l’ENIM et de l’ENSIT. Mais nous avons de plus en plus de mal Ă  trouver le niveau que nous recherchons. Les formations thĂ©oriques restent solides, mais elles ne sont plus en phase avec les attentes du marchĂ© et les avancĂ©es technologiques »

Les multinationales ne cherchent pas seulement des compĂ©tences techniques, elles veulent aussi de la stabilitĂ©, de la rĂ©activitĂ© et un environnement propice Ă  l’investissement – Dr Imed Zitouni

 

Il souligne des manques importants en matiĂšre de maĂźtrise des logiciels techniques, d’expĂ©rimentation en laboratoire et de compĂ©tences en gestion de projet d’oĂč l’urgence d’un changement du cursus. Si la Tunisie veut que son systĂšme d’ingĂ©nierie soit un moteur de croissance Ă©conomique, il est impĂ©ratif d’agir sur plusieurs axes :

  • Repenser les programmes acadĂ©miques en fonction des besoins du marchĂ© local et international ;
  • CrĂ©er des passerelles solides entre universitĂ©s et entreprises pour favoriser l’apprentissage pratique ;
  • Encourager la recherche appliquĂ©e et l’innovation industrielle Ă  travers des incitations financiĂšres ;
  • Attirer les investissements Ă©trangers en simplifiant les dĂ©marches administratives et en garantissant un environnement d’affaires attractif ;
  • Mettre en avant les soft skills et l’adaptabilitĂ© pour prĂ©parer les ingĂ©nieurs aux Ă©volutions technologiques rapides.

RĂ©inventer l’ingĂ©nierie tunisienne pour un avenir prometteur et ouvrir la voie aux partenariats internationaux que veulent initier les Ă©lites tunisiennes sises Ă  l’étranger.

“Nous voulons contribuer au dĂ©veloppement de notre pays, relĂšve Mohamed Habibi, mais encore faut-il lever les obstacles administratifs qui freinent l’innovation et la recherche. Comment avancer lorsque la signature d’une simple convention avec un doyen prend deux mois ?”

“Comment ĂȘtre compĂ©titif lorsque, sur un financement de 12 mois, l’administration met six mois Ă  dĂ©signer un Ă©tudiant pour collaborer Ă  un projet de recherche ? Ce manque de rĂ©activitĂ© pĂ©nalise aussi bien les chercheurs que l’économie nationale”.

“Il est urgent de repenser le rĂŽle des universitĂ©s : forment-elles des diplĂŽmĂ©s pour enrichir le marchĂ© du travail ou simplement pour remplir des statistiques ? Au-delĂ  des diplĂŽmes, il est temps de valoriser les travaux et les compĂ©tences des Ă©tudiants, afin de les intĂ©grer efficacement dans l’écosystĂšme professionnel.”

Nous avons en Tunisie des jeunes ingĂ©nieurs brillants, mais le systĂšme administratif les freine au lieu de les propulser. Il faut parfois six mois pour dĂ©bloquer un financement ou signer une convention de recherche – Pr Mohamed Habibi

 

Mohamed Habibi n’est pas le seul déçu de l’administration tunisienne, Fahmi Bellallouna aussi engagĂ© que lui dĂ©plore cet Ă©tat des choses : “Nous avons envoyĂ© des Ă©quipements Ă  des Ă©tudiants tunisiens dans la rĂ©alitĂ© virtuelle, (lunettes virtuelles) ils sont restĂ©s bloquĂ©s 6 mois dans les services de douane, c’est beaucoup”.

Le talent et la capacitĂ© d’adaptation des ingĂ©nieurs tunisiens ne sont plus Ă  prouver.

Cependant, le modĂšle Ă©ducatif actuel doit Ă©voluer pour rĂ©pondre aux attentes du marchĂ© globalisĂ©. La Tunisie a toutes les cartes en main pour devenir un pĂŽle technologique attractif, mais cela nĂ©cessite une vision claire, un soutien stratĂ©gique de l’État et un engagement accru du secteur privĂ©. Le dĂ©fi est de taille, mais l’opportunitĂ© est immense.

L’ingĂ©nierie tunisienne ne doit pas seulement viser l’exportation de talents, mais aussi la crĂ©ation d’une Ă©conomie innovante et compĂ©titive sur la scĂšne mondiale.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

L’essentiel sur la formation des ingĂ©nieurs en Tunisie

  • 7 000 diplĂŽmĂ©s par an, issus de 88 filiĂšres d’ingĂ©nierie.
  • Formation acadĂ©mique solide mais dĂ©calĂ©e des besoins du marchĂ©.
  • Manques identifiĂ©s : soft skills, pratique, logiciels mĂ©tiers.
  • Faible lien universitĂ©-entreprise ; alternance quasi inexistante.
  • « Nous avons ouvert trop de filiĂšres sans vision claire. » – Pr Jmaiel
  • Les talents tunisiens s’exportent faute d’opportunitĂ©s locales.
  • Urgence : repenser les cursus, encourager l’innovation et simplifier l’administration.

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