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La ligne d’or : Le « traitement Ă  coĂ»t zĂ©ro Â», une stratĂ©gie gagnante mais gare aux abus

La semaine derniĂšre, 15 constructeurs automobiles, parmi lesquels Volkswagen, Renault-Nissan, Stellantis, Ford, BMW ou encore Toyota ont Ă©tĂ© Ă©pinglĂ©s par l’Union europĂ©enne et condamnĂ©s Ă  une amende de 458 millions d’euros, pour « entente sur le recyclage des automobiles Â».

Selon les enquĂȘteurs europĂ©ens, pendant 15 ans (entre 2002 et 2017), ces entreprises se sont mises d’accord pour ne pas payer les centres de dĂ©montage pour le traitement des vĂ©hicules hors d’usage (VHU). Plus prĂ©cisĂ©ment, elles ont estimĂ© que le recyclage des VHU Ă©tait une activitĂ© suffisamment rentable et ont donc dĂ©cidĂ© de ne pas rĂ©munĂ©rer les centres de dĂ©montage pour leurs services, une approche appelĂ©e «stratĂ©gie du coĂ»t de traitement zĂ©ro ». 

Mais qu’est-ce que cette stratĂ©gie du « coĂ»t zĂ©ro Â», utilisĂ©e souvent par les multinationales pour une meilleure gestion financiĂšre ? L’idĂ©e, selon ses concepteurs, est d’amĂ©liorer la performance d’un actif Ă  travers une dĂ©cision commerciale ou non commerciale qui ne coĂ»te absolument rien Ă  l’exĂ©cution. Comment ça marche ? MĂȘme si l’application est complexe, le principe est extrĂȘmement simple, car il s’agit d’une forme d’optimisation des coĂ»ts.

Dans un contexte commercial, la stratĂ©gie « Zero-Treatment-Cost Â» est un modĂšle dans lequel l’entreprise cherche Ă  minimiser ou carrĂ©ment Ă©liminer les coĂ»ts opĂ©rationnels (tendre vers zero), particluiĂšrement les coĂ»ts liĂ©s au service clients, Ă  la livraison de produits et Ă  la gestion des traitements ou retours produits (service aprĂšs-vente notamment). Les spĂ©cialistes appellent cela « une rationalisation des processus Â», ou la rĂ©vision de certaines procĂ©dures et pratiques commerciales. 

Par exemple, une entreprise pourrait automatiser certains aspects de la gestion des stocks, du service clients pour rĂ©duire ainsi les besoins en personnel et minimisant les erreurs humaines et, par consĂ©quent, rĂ©duire drastiquement les coĂ»ts de fonctionnement.Une autre maniĂšre de rĂ©duire la facture est de mettre en place des solutions de self-service pour les clients, leur permettant de rĂ©soudre des problĂšmes courants sans l’intervention humaine et, par consĂ©quent, aucun salaire et charges connexes, mais Ă©galement, pour le client un sentiment d’amĂ©lioration du service Ă  travers un service plus rapide et plus autonome. 

Dans ce domaine, Amazon est une entreprise prĂ©curseure et ingĂ©nieuse en termes d’optimisation des coĂ»ts et des processus grĂące Ă  la technologie. Le gĂ©ant du commerce en ligne a mis en place des systĂšmes automatisĂ©s de gestion des stocks et de traitement des commandes, ce qui rĂ©duit considĂ©rablement le recours Ă  une main-d’Ɠuvre humaine dans ses entrepĂŽts. , les robots dans les centres de distribution permettent de dĂ©placer des articles plus rapidement et de maniĂšre plus efficace que les employĂ©s humains, ce qui, tout calcul fait, rĂ©duit les coĂ»ts de traitement des commandes.

L’autre versant de cette stratĂ©gie (et c’est d’ailleurs ce qui est Ă©voquĂ© par l’UE dans son enquĂȘte sur l’industrie automobile) est d’éviter des actions correctives coĂ»teuses. Dans ce cas prĂ©cis, la stratĂ©gie «Zero-Treatment-Cost» a Ă©tĂ© mise en Ɠuvre de maniĂšre Ă  Ă©liminer les coĂ»ts associĂ©s au traitement des vĂ©hicules en fin de vie (ELVs) par les dĂ©manteleurs de voitures.

En adoptant cette approche, les entreprises ont pris la dĂ©cision (en cartel) de ne pas rĂ©munĂ©rer les dĂ©manteleurs pour leurs services de traitement des vĂ©hicules. Elles ont estimĂ© que le recyclage des vĂ©hicules en fin de vie (ELVs) Ă©tait suffisamment rentable pour que ces dĂ©manteleurs ne soient pas de rĂ©munĂ©rĂ©s, en raison des profits gĂ©nĂ©rĂ©s par le recyclage des matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s. ConcrĂštement, cela signifie qu’elles ont rĂ©duit ou supprimĂ© les paiements traditionnels qui Ă©taient effectuĂ©s pour le traitement des ELVs (alors que la loi europĂ©enne l’exigeait), considĂ©rant que les bĂ©nĂ©fices du recyclage des matĂ©riaux (comme les mĂ©taux, plastiques, etc.) Ă©taient suffisants pour couvrir les coĂ»ts d’exploitation des dĂ©manteleurs. 

Éco Radar

Finance   
La politique tarifaire de Trump menace les paradis fiscaux

À travers sa politique tarifaire, le locataire de la Maison Blanche veut clairement faire revenir au bercail les entreprises amĂ©ricaines et attirer l’ensemble des entreprises qui veulent le marchĂ© amĂ©ricain Ă  s’installer aux Etats-Unis.

Depuis plusieurs dĂ©cennies, l’Irlande, par exemple, attire des entreprises et particuliĂšrement les big Pharma (industrie pharmaceutique) grĂące Ă  une taxation faible (12,5 %, contre 21 % aux Etats-Unis). La nouvelle politique protectionniste de Donald Trump pourrait bien changer la donne et obliger ces entreprises Ă  revoir leurs feuilles de calculs.

En gros, la stratĂ©gie de Trump est d’opĂ©rer des baisses d’impĂŽts aux États-Unis et augmenter en mĂȘme temps les taxes sur les importations. D’un cĂŽtĂ©, il rĂ©duit l’impĂŽt sur les entreprises Ă©tablies sur le territoire amĂ©ricain et rend du coup son pays plus attractif et, de l’autre, en taxant Ă  tour de bras, il rend plus coĂ»teux toute production Ă  l’étranger des entreprises qui veulent vendre aux pays de l’oncle Sam.

Industrie automobile 
Un secteur qui va mal 

Une quinzaine de constructeurs automobiles, parmi lesquels Volkswagen, Renault-Nissan, Stellantis, Ford, BMW ou encore Toyota, Ă©copent d’une amende importante de 458 millions d’euros. Un couperet que fait subir l’UE, pour « entente sur le recyclage des automobiles Â».

Pendant 15 ans (de 2002  jusqu’en 2017), Ă  travers l’Association des constructeurs europĂ©ens d’automobiles (ACEA, un lobby en rĂ©alitĂ©), ces entreprises se sont entendues « pour Ă©viter de payer des services de recyclage Â» pour les vĂ©hicules en fin de vie.

Ces entreprises se sont concertĂ©es pour ne pas rĂ©munĂ©rer les centres de dĂ©montage et pour limiter la communication sur l’utilisation de matĂ©riaux recyclĂ©s dans les nouveaux vĂ©hicules, empĂȘchant ainsi les consommateurs de considĂ©rer ces informations environnementales lors de l’achat.

Ils se sont mis d’accord pour ne pas payer les centres de dĂ©montage pour le traitement des vĂ©hicules hors d’usage (VHU). Plus prĂ©cisĂ©ment, ils ont estimĂ© que le recyclage des VHU Ă©tait une activitĂ© suffisamment rentable et ont donc dĂ©cidĂ© de ne pas rĂ©munĂ©rer les centres de dĂ©montage pour leurs services, une approche appelĂ©e « stratĂ©gie du coĂ»t de traitement zĂ©ro Â». De plus, ces entreprises ont Ă©changĂ© des informations commerciales sensibles sur leurs accords individuels avec les centres de dĂ©montage et ont coordonnĂ© leur comportement Ă  leur Ă©gard.

Elles ont Ă©galement convenu de ne pas mettre en avant la part d’un VHU pouvant ĂȘtre recyclĂ©e, valorisĂ©e et rĂ©utilisĂ©e, ni la quantitĂ© de matĂ©riaux recyclĂ©s intĂ©grĂ©s dans les voitures neuves. Leur objectif Ă©tait d’empĂȘcher les consommateurs de prendre en compte ces informations dans leur choix de vĂ©hicule, afin de limiter la pression sur les constructeurs pour aller au-delĂ  des exigences lĂ©gales.

Commerce international 
La Chine, le Japon et la Corée préparent une riposte

MĂȘme si, pour le moment, aucune dĂ©cision n’a Ă©tĂ© prise dans ce sens, la Chine veut discuter avec ses voisins, le Japon et la CorĂ©e du Sud, des mesures de rĂ©torsion possibles face aux politiques tarifaires de Donald Trump, mais aussi d’une meilleure intĂ©gration rĂ©gionale pour limiter l’effet Trump. 

Les voisins, dont les rapports n’ont pas toujours Ă©tĂ© au beau fixe, ont discutĂ© en fin de semaine derniĂšre lors de leur premiĂšre rencontre du genre depuis 5 ans. 

ConcrÚtement, la Chine voudrait bien importer plus de de produits liés aux puces électroniques en provenance du Japon et de la Corée du Sud, et ces derniers aimeraient bien accéder à ce que la Chine fait le mieux en ce moment, à savoir les matiÚres premiÚres pour la production de semi-conducteurs.

Les trois pays restent des partenaires commerciaux majeurs des États-Unis, avec des excĂ©dents qui battent des records, annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Le Japon et la CorĂ©e du Sud figurent parmi les plus grands exportateurs de voitures et d’acier vers le marchĂ© amĂ©ricain, ce qui creuse le dĂ©ficit commercial avec Washington.

Depuis sa reconquĂȘte du pouvoir, le prĂ©sident amĂ©ricain a mis partout des tarifs douaniers trĂšs forts, et semble vouloir continuer sur cette voie malgrĂ© les critiques des Ă©conomistes. 20 % sur toutes les importations chinoises qui s’ajoutent aux 25 % sur les voitures et les piĂšces dĂ©tachĂ©es importĂ©es, voilĂ  ce qui met un coup de pression sur le commerce mondial et redĂ©finit complĂštement les rĂšgles. Certains Ă©conomistes pensent que cette politique de Trump favorisera les intĂ©grations rĂ©gionales. 

Taxes massives et ripostes internationales

En grande pompe, en prĂ©sence de l’ensemble de son administration, des reprĂ©sentants de plusieurs industries et un gros drapeau amĂ©ricain, le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump a prononcĂ© le 2 avril un discours trĂšs attendu qui bouscule le commerce mondial. Certains parlent mĂȘme de «dĂ©mantĂšlement du commerce mondial » alors que pour le prĂ©sident amĂ©ricain c’est le « liberation day », le jour de la libĂ©ration pour retrouver « l’ñge d’or de l’AmĂ©rique ». Une AmĂ©rique qui, selon lui, « se fait avoir depuis 50 ans ». 

Outre les barriĂšres douaniĂšres que reproche l’administration amĂ©ricaine aux pays avec lesquels elle commerce, Donald Trump critique les barriĂšres non tarifaires Ă  coup de subventions, dĂ©valuation de monnaie et autre paradis fiscaux (comme l’Irlande, pays qui attire les big pharma pour leurs faibles taux d’imposition).

Le prĂ©sident Donald Trump a ainsi annoncĂ© une sĂ©rie de mesures commerciales protectionnistes contre presque l’ensemble des partenaires Ă©conomiques des Etats-Unis. D’abord, il a annoncĂ© une taxe universelle de 10 % sur toutes les importations quelle qu’en soit la provenance, qui rentrera en vigueur demain 5 avril.). Par ailleurs, le prĂ©sident Trump a dĂ©cidĂ© d’imposer des taxes spĂ©cifiques par pays, selon ce qu’il estime ĂȘtre un principe de « rĂ©ciprocitĂ© Â». Les plus touchĂ©s sont la Chine (34 %, qui totalise, avec 20 % dĂ©jĂ  en vigueur, une taxation cumulĂ©e de 54 %), l’Union europĂ©enne (20 %) et le Japon (24 %).]

Trump se justifie !

En outre, dĂšs hier, un tarif douanier de 25 % est appliquĂ© sur les importations de voitures et de piĂšces automobiles (les produits en provenance du Canada et du Mexique, conformes Ă  l’Accord Etats-Unis-Mexique-Canada [Aeumc], seront initialement exemptĂ©s).

« Moi, Donald J. Trump, PrĂ©sident des Etats-Unis d’AmĂ©rique, estime que les conditions sous-jacentes, y compris un manque de rĂ©ciprocitĂ© dans nos relations commerciales bilatĂ©rales, des taux de droits de douane disparates et des barriĂšres non tarifaires, ainsi que les politiques Ă©conomiques de nos partenaires commerciaux qui rĂ©priment les salaires et la consommation domestique, comme en tĂ©moignent les dĂ©ficits commerciaux annuels persistants des États-Unis, constituent une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sĂ©curitĂ© nationale et l’économie des États-Unis. Cette menace trouve sa source, en tout ou en grande partie, en dehors des États-Unis, dans les politiques Ă©conomiques intĂ©rieures des principaux partenaires commerciaux et les dĂ©sĂ©quilibres structurels dans le systĂšme commercial mondial. Par la prĂ©sente, je dĂ©clare une urgence nationale concernant cette menace Â», peut-on lire dans un ordre signĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain et publiĂ© sur le site de la maison blanche

Dans une mise en scĂšne bien rĂŽdĂ©e, le prĂ©sident amĂ©ricain prĂȘte le pupitre Ă  un ouvrier retraitĂ© de l’industrie automobile, Brian Pannebecker, un homme du peuple. « Il comprend ce domaine bien mieux que les Ă©conomistes, bien mieux que n’importe qui. Brian, dis quelques mots, s’il te plaĂźt », lui lance Trump avant de lui donner la parole.

« Toute ma vie, j’ai vu usine aprĂšs usine fermer Ă  DĂ©troit et dans la rĂ©gion de DĂ©troit. Il y a maintenant des usines sous-utilisĂ©es, et les politiques de Donald Trump vont ramener des produits dans ces usines sous-utilisĂ©es », dit Brian en ajoutant soutenir « Ă  100 % Â» les politiques du prĂ©sident. Et comme si on le lui avait dictĂ©, l’ancien ouvrier, Ă©pinglĂ© par Politico, pour son admiration d’un livre du fondateur du KKK (le ku klux klan), affirme que dans 6 Ă  12 mois les Etats-Unis pourront commencer Ă  voir les fruits de cette politique du prĂ©sident Trump.

Comme une déclaration de guerre commerciale

Les mesures de Donald Trump sonnent comme une dĂ©claration de guerre commerciale et les premiĂšres rĂ©actions semblent aller dans ce sens. « Nous sommes dĂ©jĂ  en train de finaliser un premier paquet de contre-mesures en rĂ©ponse aux droits de douane sur l’acier. Et nous nous prĂ©parons maintenant Ă  d’autres contre-mesures, afin de protĂ©ger nos intĂ©rĂȘts et nos entreprises si les nĂ©gociations Ă©chouent Â», a affirmĂ© Ursula von der Leyen, la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne.

De son cÎté, la Chine a également réagi en rejetant ces mesures et en prenant, selon Bloomberg, des mesures de rétorsion.

La Chine va prochainement limiter la possibilitĂ© pour les entreprises chinoises d’investir aux Etats-Unis. Une rĂ©ponse Ă  l’ambition trumpiste d’attirer les investissements. En effet, dans son discours, le prĂ©sident amĂ©ricain a indiquĂ© que pour Ă©chapper aux droits de douane, il fallait tout simplement que les entreprises qui visent le marchĂ© amĂ©ricain viennent s’installer sur le sol amĂ©ricain.

Mesures protectionnistes de Trump : La Tunisie face au sĂ©isme du commerce mondial

« Les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis (huile d’olive, agroalimentaire, textile) risquent d’ĂȘtre affectĂ©es par les nouvelles politiques protectionnistes. De plus, la hausse du coĂ»t des importations (Ă©nergie, agroalimentaire) pourrait aggraver le dĂ©ficit commercial », prĂ©cise Mohsen Hassan.

 Comme il l’avait promis, Donald Trump, le prĂ©sident amĂ©ricain, a mis ses menaces Ă  exĂ©cution et a dĂ©cidĂ© de frapper fort le 2 avril, lors de ce qu’il a appelĂ© le «libĂ©ration day». Il a annoncĂ© la mise en place de taxes de rĂ©ciprocitĂ© pour les pays dont l’administration amĂ©ricaine estime qu’ils surtaxent les produits amĂ©ricains. 

Si l’Union europĂ©enne et la Chine sont sans conteste les plus touchĂ©es directement par ces mesures amĂ©ricaines, l’ensemble du commerce international est Ă©branlĂ©. Jusqu’à prĂ©sent, nous pensions que notre pays ne serait touchĂ© que par ricochet par la politique protectionniste de Donald Trump, mais voici qu’hier, dans le tableau, figure la Tunisie qui sera frappĂ©e d’une taxe de 28 % sur l’ensemble des produits que nous exportons vers les Etats-Unis. Tout calcul fait, l’administration amĂ©ricaine a Ă©valuĂ© Ă  55 % la taxation que nous imposons sur les produits amĂ©ricains. 

Des droits de douane revus Ă  la hausse

«Les marchandises importĂ©es de Tunisie peuvent ĂȘtre soumises Ă  des droits de douane allant jusqu’à 200 %. Les produits agricoles sont taxĂ©s entre 0 % et 50 %, la plupart Ă©tant dans la fourchette de 36 % Ă  50 %. Tous les produits soumis aux droits de douane sont Ă©galement assujettis Ă  une taxe administrative de 3% sur le total des droits acquittĂ©s», peut-on lire dans le rapport Ă©laborĂ© par l’Administration du commerce international (ITA), qui fait le bilan des rapports commerciaux des Etats-Unis avec le reste du monde. Le rapport volumineux, qui consacre trois pages Ă  la Tunisie, Ă©voque Ă©galement des barriĂšres non tarifaires, des barriĂšres Ă  l’investissement ainsi que des lacunes dans la protection de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. 

« Les investisseurs amĂ©ricains soulignent des retards administratifs, un manque de transparence, une concurrence dĂ©loyale des entreprises publiques et des difficultĂ©s bureaucratiques pour l’enregistrement des entreprises», peut-on lire dans le rapport amĂ©ricain. 

ContactĂ© par La Presse, l’expert en Ă©conomie et ancien ministre du Commerce, Mohsen Hassan, note Ă©videmment que les consĂ©quences ne seront pas nĂ©gligeables pour la Tunisie, alors que notre Ă©conomie doit encore confirmer sa rĂ©silience.

«Les exportations tunisiennes vers les États-Unis (huile d’olive, agroalimentaire, textile) risquent d’ĂȘtre affectĂ©es par de nouvelles politiques protectionnistes. De plus, la hausse du coĂ»t des importations (Ă©nergie, agroalimentaire) pourrait aggraver le dĂ©ficit commercial Â», prĂ©cise Mohsen Hassan. Sur le plan macroĂ©conomique, l’expert considĂšre que la nouvelle orientation de la politique amĂ©ricaine pourrait entraĂźner une apprĂ©ciation du dollar, ce qui augmentera les pressions inflationnistes via l’inflation importĂ©e, et risque fort de rĂ©duire encore le pouvoir d’achat des Tunisiens. Par consĂ©quent, la Banque centrale, dans une optique de maĂźtrise de l’inflation, ne sera pas en mesure de baisser le taux directeur au rythme souhaitĂ© par les opĂ©rateurs.

Baisse des transferts des TRE

Par ailleurs, comme partout dans le monde, le chamboulement du commerce mondial, l’incertitude Ă©conomique et la hausse des coĂ»ts entraĂźneront probablement le ralentissement voire le freinage, des investissements, et particuliĂšrement les investissements directs Ă©trangers (IDE). 

Ensuite, c’est une rĂ©action en chaĂźne qui pourrait se produire, explique Mohsen Hassan. Si la Tunisie a toujours Ă©tĂ© un pays solvable, elle devra, en 2025, payer un service de la dette de 18,2 milliards de dinars, dont 60 % en dollars. Or, avec l’apprĂ©ciation de la monnaie amĂ©ricaine, le coĂ»t du service de la dette augmentera significativement au cours des neuf prochains mois. 

Autre consĂ©quence de la politique de Donald Trump et du ralentissement de l’économie mondiale qui en dĂ©coule, la probable baisse des transferts des Tunisiens rĂ©sidant Ă  l’étranger (TRE). Des transferts qui reprĂ©sentaient jusqu’à prĂ©sent une bouffĂ©e d’oxygĂšne pour l’économie tunisienne. Face Ă  cette menace imminente, notre interlocuteur appelle Ă  repenser les choix stratĂ©giques de la Tunisie, notamment Ă  travers une politique volontariste de rĂ©duction des dĂ©ficits jumeaux (budgĂ©taires et courant). Selon lui, les entreprises publiques doivent devenir plus productives et « jouer un rĂŽle plus actif dans la gĂ©nĂ©ration de revenus Â». L’Etat doit Ă©galement cesser de vivre au-dessus de ses moyens et resserrer de maniĂšre consĂ©quente la ceinture des dĂ©penses publiques. D’un autre cĂŽtĂ©, et pour trouver des alternatives Ă  nos exportations, Mohsen Hassan prĂ©conise une diversification des marchĂ©s d’exportation. « Il est crucial, affirme-t-il, d’orienter les exportations tunisiennes vers de nouveaux marchĂ©s, notamment en Afrique et en AmĂ©rique latine, tout en consolidant le partenariat avec l’Union europĂ©enne, et ce, par le truchement de mesures d’encouragement Ă  l’exportation qui doivent ĂȘtre adoptĂ©es en toute urgence».

Mais ces mesures d’urgence ne doivent sans doute pas occulter les rĂ©formes structurelles auxquelles doivent s’atteler nos gouvernants, pour restaurer la confiance des investisseurs et amĂ©liorer l’environnement des affaires.

Mohsen Hassan souligne enfin que cette nouvelle politique amĂ©ricaine et la relance d’une politique keynĂ©sienne en Europe, avec des investissements massifs, pourraient bĂ©nĂ©ficier Ă  la Tunisie Ă  travers une interconnexion Ă©conomique renforcĂ©e avec l’Union europĂ©enne.

Mesures protectionnistes de « Trump » : La Tunisie face au séisme du commerce mondial

« Les exportations tunisiennes vers les États-Unis (huile d’olive, agroalimentaire, textile) risquent d’ĂȘtre affectĂ©es par les nouvelles politiques protectionnistes. De plus, la hausse du coĂ»t des importations (Ă©nergie, agroalimentaire) pourrait aggraver le dĂ©ficit commercial », prĂ©cise Mohsen Hassan.

Comme il l’avait promis, Donald Trump, le prĂ©sident amĂ©ricain a mis ses menaces Ă  exĂ©cution et a dĂ©cidĂ© de frapper fort le 2 avril, lors de ce qu’il a appelĂ© le « libĂ©ration day ». Il a annoncĂ© la mise en place de taxes de rĂ©ciprocitĂ© pour les pays dont l’administration amĂ©ricaine estime qu’elle surtaxe les produits amĂ©ricains.

Si l’Union EuropĂ©enne et la Chine sont sans conteste les plus touchĂ©s directement par ces mesures amĂ©ricaines, l’ensemble du commerce international est Ă©branlĂ©. Jusqu’à prĂ©sent, nous pensions que notre pays ne serait touchĂ© que par ricochet par la politique protectionniste de Donald Trump, mais voici qu’hier, dans le tableau, figure la Tunisie qui sera frappĂ©e d’une taxe de 28 % sur l’ensemble des produits que nous exportons vers les Etats-Unis. Tout calcul fait, l’administration amĂ©ricaine a Ă©valuĂ© Ă  55 %, la taxation que nous imposons sur les produits amĂ©ricains.

Des droits de douanes revus Ă  la hausse

« Les marchandises importĂ©es en Tunisie peuvent ĂȘtre soumises Ă  des droits de douane allant jusqu’à 200 %. Les produits agricoles sont taxĂ©s entre 0 % et 50 %, la plupart Ă©tant dans la fourchette de 36 % Ă  50 %. Tous les produits soumis aux droits de douane sont Ă©galement assujettis Ă  une taxe administrative de 3 % sur le total des droits acquittĂ©s », peut-on lire dans le rapport Ă©laborĂ© par l’Administration du commerce international (ITA), qui fait le bilan des rapports commerciaux des Etats-Unis avec le reste du monde.

 

Lire l’intĂ©gralitĂ© de l’article dans notre version papier du 04-04-2025

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