Pourquoi la Tunisie reçoit-elle si peu de financements climatiques internationaux ?

Alors que les financements climatiques internationaux ont atteint plusieurs dizaines de milliards de dollars entre 2003 et 2024, la rĂ©partition rĂ©gionale de ces fonds rĂ©vĂšle dâimportants dĂ©sĂ©quilibres. En tĂȘte du classement : lâAfrique subsaharienne, qui a reçu prĂšs de 9,7 milliards USD, suivie de lâAmĂ©rique latine et des CaraĂŻbes (7,3 milliards USD), et de la rĂ©gion Asie-Pacifique (5,7 milliards USD). Ă lâautre extrĂ©mitĂ© du spectre, la rĂ©gion Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ne totalise que 1,7 milliard USD, une part relativement faible en regard de ses vulnĂ©rabilitĂ©s climatiques croissantes.
Dans cet ensemble, le Maroc tire son Ă©pingle du jeu avec 772,7 millions USD reçus, loin devant lâĂgypte (450,6 M USD), et la Jordanie (105,9 M USD). La Tunisie, quant Ă elle, ne capte que 66 millions USD sur plus de vingt ans, un niveau modeste pour un pays engagĂ© dans un processus de transition Ă©nergĂ©tique.
Et pourtant, les besoins sont colossaux. Selon les projections officielles, la Tunisie devra mobiliser prĂšs de 31 milliards USD dâici 2030 pour respecter ses engagements climatiques (NDC). Le secteur de lâĂ©nergie concentre Ă lui seul plus de 11,7 milliards USD, tandis que des investissements majeurs sont Ă©galement requis dans lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique (5,7 Mds), les Ă©nergies renouvelables (4,4 Mds) et lâadaptation au changement climatique (4,3 Mds). Dâautres volets essentiels, tels que la modernisation du systĂšme Ă©lectrique ou le renforcement des capacitĂ©s, complĂštent ce tableau ambitieux.
Ce contraste entre les ressources mobilisĂ©es et les objectifs affichĂ©s illustre un enjeu majeur pour la Tunisie : comment passer de la volontĂ© politique Ă une stratĂ©gie dâaccĂšs effective aux financements internationaux ? La question est dâautant plus pressante que le pays affiche une dĂ©pendance Ă©nergĂ©tique persistante et une exposition croissante aux risques climatiques.
Pour combler cet Ă©cart, la Tunisie devra renforcer ses capacitĂ©s techniques et institutionnelles, amĂ©liorer la bancabilitĂ© de ses projets et diversifier ses sources de financement. Une mobilisation urgente, Ă lâheure oĂč le temps joue contre les pays les plus vulnĂ©rables.
Lâarticle Pourquoi la Tunisie reçoit-elle si peu de financements climatiques internationaux ? est apparu en premier sur WMC.