La Kharja de l’Aïd, une tradition retrouvée dans les rues de la Tunisie
Des centaines de Tunisiens ont célébré l’Aïd el-Fitr en perpétuant la tradition de la Kharja, une procession festive et religieuse marquant l’aube du premier jour de l’Aïd. Dès les premières heures du matin, vêtus de leurs habits traditionnels, les participants se sont dirigés vers plusieurs mosquées pour raviver cette coutume ancrée dans le patrimoine national.
Environ une demi-heure avant la prière de l’Aïd, les fidèles réunis ont levé les mains en prière et en louanges (takbir et tahlil), exprimant leur joie et leur ferveur.
À Tunis, des dizaines de citoyens ont convergé vers la mosquée Zitouna dans une ambiance empreinte de spiritualité, répondant à l’appel de l’association Tourathouna (Notre patrimoine), organisatrice de l’événement. D’autres quartiers de la capitale ont également vu se former des cortèges similaires, notamment à Bab el-Khadra et Bab Souika, où les fidèles ont cheminé en direction de la mosquée Saheb Ettabaa à Halfaouine pour la prière de l’Aïd.
La Kharja a également été célébrée dans plusieurs autres villes du pays, dont Teboursouk, Testour et Dar Chaâbane El Fehri, témoignant d’un regain d’intérêt pour ce rituel ancestral.
Tout au long du parcours, hommes, femmes et enfants ont scandé des louanges et des invocations, accompagnés des passants et habitants des quartiers qui se joignaient spontanément à la procession, ponctuant l’événement de youyous et d’échanges de photos souvenirs.
Cette tradition rassemble les habitants de la médina et des quartiers environnants dans un cortège structuré : en tête, les notables et anciens du quartier, tandis que les enfants ferment la marche.
Selon des sources historiques, la Kharja de l’Aïd remonte à l’époque des Hafsides et s’est enracinée dans les célébrations des deux grandes fêtes musulmanes dès la fondation de leur État. Elle était traditionnellement pratiquée avant la prière de l’Aïd.
Suspendue en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, cette coutume a repris depuis, retrouvant sa place parmi les traditions qui rythment les festivités de l’Aïd en Tunisie.