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Saïed au Conseil de sécurité nationale : il est grand temps que chacun assume ses responsabilités

Le président de la République Kaïs Saïed, a déclaré que l’indépendance, la vraie, n’est pas une simple ratification d’un protocole, c’est une souveraineté pleine et entière.

Il s’agit d’être maître de son destin et de sa volonté, libre de ses choix qui doivent refléter la volonté du peuple, a-t-il soutenu. Kaïs Saïed s’exprimait lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale, jeudi 20 mars, au Palais de Carthage.

Dans une vidéo publiée sur la page de la présidence de la République sur les réseaux sociaux, le président chef de l’Etat a félicité le peuple tunisien à l’occasion du 69e anniversaire de la fête de l’Indépendance.

Il a appelé à se remémorer le combat héroïque des Tunisiens pour la liberté, l’honneur et la dignité.

Ce combat se poursuit pour assainir le pays de la corruption en vue de garantir la justice et réaliser les objectifs pour lesquels des centaines de patriotes se sont sacrifiés. Il a souligné la détermination à combattre tous les complots qui se trament et à défendre l’invulnérabilité de la Tunisie.

Le président Kaïs Saïed a évoqué, dans ce sens, l’existence de « bandes criminelles qui opèrent dans plusieurs services publics à travers des agents à leur solde ».

« Il est grand temps que chacun assume ses actions et soit responsable de tous ses choix, quel que soit son poste », a-t-il martelé.

Le président de la République a ajouté que les « lobbys de la corruption et leurs agents » visent aujourd’hui La Kasbah pour étendre leurs activités, oubliant que la mission du gouvernement, ou anciennement le Premier ministère ou le Secrétariat d’Etat à la présidence, est d’aider le chef de l’Etat dans l’exercice de sa fonction exécutive.

Le président Kaïs Saïed s’est interrogé sur les faits qui se sont succédé à la veille du mois de Ramadan, tels les cas de suicide et d’empoisonnement, la fermeture des routes et la pénurie de certains produits de base. Il a aussi fait allusion à la tenue d’une « réunion dans une capitale occidentale en présence de plusieurs personnes ». Tous ces événements ont coïncidé avec le début des audiences dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat, a-t-il fait observer.

Avec TAP

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Tunisie : Une exposition retrace l’indépendance à travers la presse écrite

A l’occasion de la célébration du 69ème anniversaire de l’indépendance, proclamée le 20 mars 1956, une exposition documentaire intitulée « l’Indépendance à travers la presse écrite » est organisée sur quatre jours à la Salle d’information, au Centre-ville de Tunis.

Cette exposition dont le vernissage a eu lieu jeudi, se tient du jeudi 20 au dimanche 23 mars 2025, à l’initiative du Centre de Documentation Nationale (CDN).

Atef Inoubli, Directeur de la documentation, de la numérisation, de la maintenance et des manifestations au CDN, a présenté cette exposition célébrant la fête de l’Indépendance. Il a qualifié une exposition qui incarne la lutte nationale à travers une sélection de 54 œuvres documentaire illustrant les événements nationaux durant la période du colonialisme, en lien avec l’émergence du mouvement d’indépendance nationale et la résistance armée.

L’exposition revient également sur « la période post coloniale, de l’indépendance interne jusqu’à la proclamation de l’indépendance et la construction d’un Etat moderne », a fait savoir Inoubli. Elle incarne « la résistance culturelle à travers la plume, les médias écrits, les partis politiques, les syndicats, les associations et la résistance armée dans leur lutte pour l’indépendance, a-t-il ajouté, citant les journaux de l’époque tels que Attounsi, Ferzazou, Abou Khalaf, Sabra et bien d’autres médias en arabe ou en français, qui ont contribué aux efforts de sensibilisation à la question nationale, à la résistance et à l’indépendance ».

Selon Mouna Souilm, directrice-adjointe de la Communication et du développement au CDN, « le journalisme et l’édition ont posé la première brique de la résistance culturelle et politique contre le colonialisme et qui s’était associée au collège Sadiki et la Médersa al khaldounia. Ces établissements scolaires tunisiens ont vu naitre des générations de diplômés dont les pionniers du mouvement national et de nombreux dirigeants politiques de l’État moderne », a-t-elle expliqué.

A cet égard, elle a souligné le rôle des médias dans la lutte pour l’indépendance dont le premier journal tunisien « le Tunisien » paraissant en français puis en version arabe « Attounsi ». Cet hebdomadaire spécialisé dans les affaires « politiques et culturelles s’était largement associé au mouvement de la jeunesse tunisienne », a-t-elle encore dit.

La chargée de communication au CDN a indiqué une époque où « la presse satirique en dialecte tunisien, malgré étant la cible de plusieurs restrictions et pressions, avait réussi à contribuer au renforcement de la conscience nationale ».

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Tebboune félicite Saïed à l’occasion du 69e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie

Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, jeudi 20 mars 2025, un appel téléphonique de son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui l’a félicité à l’occasion du soixante-neuvième anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, en son nom et au nom du peuple algérien.

Selon un communiqué de la présidence de la République, les deux présidents ont réaffirmé, lors de cet échange, leur engagement constant à raffermir les liens historiques et fraternels entre les deux pays.

Avec TAP

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69ème anniversaire de l’indépendance : trois hommes qui ont compté dans la lutte contre l’occupant

Ali Ben Khélifa Nefati, Chedly Kallala et Mokhtar Ben Attia. Trois profils de militants pour l’indépendance dont il faut se rappeler.

« Dès à présent, l’obéissance au Bey devient un péché ». Les écoliers tunisiens ont eu connaissance, en apprenant l’histoire de leur pays, de cette phrase qui marque un des premiers pas de la lutte contre la colonisation française qui s’est installée en 1881. Une phrase que l’on doit à Ali Ben Khélifa Nefati, un des pères de la lutte anticoloniale de la première heure.

Prononcée à Gabès, elle marque le déclenchement de la lutte armée contre les troupes françaises et Sadok Bey qui a accepté de signer le Traité du Bardo instituant le protectorat de la France sur la Tunisie du 12 mai 1881.

La bataille d’« El Mehadhba »

Né en 1807, dans l’oasis de Chenneni, à Gabès, l’homme issu de la tribu des « Neffet », une tribu arabe, issue des Banu Sulaym, et que les historiens disent se trouver « dans les régions de Menzel Bourguiba, de Tunis et autour de Sfax » et est « venue lors de la migration des « Banu Hilal», était un officier de l’armée beylicale et gouverneur de contrées du sud tunisien.

C’est du reste à Sfax qu’il se distingua du reste dans la lutte contre l’armée coloniale française. Et les historiens évoquent, à ce sujet, son courage et celui des cavaliers sous ses ordres, en juin 1881, dans la bataille d’« El Mehadhba ».

L’historien militaire français André Martel soutient que son acharnement au combat a acculé les soldats coloniaux à rester dans leurs navires pendant quinze jours avant de réussir à prendre la capitale du sud, le 17 juillet 1881. Il se distingua au combat également à Gabès à la fin du mois de juillet de la même année.

Et c’est à la suite de la prise de Gabès qu’il s’installe en Libye où il meurt en juillet 1885 à la Zaouiya occidentale (40 Km de la capitale, Tripoli). Il espérait pouvoir s’y installer un temps avant de poursuivre la guerre entamée contre l’occupant. Sa mort étant survenue alors qu’il se trouvait sur son cheval de combattant pour la liberté.

Compagnon d’Habib Bourguiba

Compagnon de la première heure d’Habib Bourguiba, le premier président de la République, Chedly Kallala, né en 1898, a créé et présidé la première cellule destourienne à Monastir, dont il est originaire, en 1933, et qu’il dirigea jusqu’à sa mort en 1962.

Habib Belaïd parle dans son livre d’un homme au courage inouï. Rappelant, à ce juste propos, comment il s’est interposé, en septembre 1934, à Monastir, lors d’une tentative d’arrestation de Bourguiba. Il s’est allongé sur le sol en annonçant ceci : « On prendra Habib Bourguiba après qu’on eût marché sur mon cadavre ».

« Se débarrasser de la colonisation française »

Habib Belaïd qui lui consacra un ouvrage, en 2022, déclare que les deux hommes se sont rencontrés, en 1924, à Paris, après s’être fréquentés un temps dans leur ville natale, où Chedly Kallala travaillait dans l’industrie automobile et Habib Bourguiba poursuivait ses études supérieures. Et c’est là que « les deux hommes se sont promis de se débarrasser de la colonisation française », assure Habib Belaïd.

Habib Belaïd parle dans son livre d’un homme au courage inouï. Rappelant, à ce juste propos, comment il s’est interposé, en septembre 1934, à Monastir, lors d’une tentative d’arrestation de Bourguiba. Il s’est allongé sur le sol en annonçant ceci : « On prendra Habib Bourguiba après qu’on eût marché sur mon cadavre ».

Coups de génie

Rien d’étonnant dans ces conditions qu’il fasse de longs séjours en prison à partir de 1938. Et qu’il fût exilé en France, en 1940, avec des militants notoires comme Hédi Chaker, Youssef Rouissi, Habib Bougatfa et Ali Dargouth.

Le militant Kallala a, par ailleurs, largement contribué à être un pont entre la direction du parti destourien et les fellagas. Usant souvent de coups de génie pour ne pas attirer les soupçons des autorités françaises. Il se déplaçait ainsi, en transportant des armes et des munitions, sur des montures en rase campagne et changeait de tenues vestimentaires.

Alors qu’il n’était pas sur le sol national

Il va sans dire que Chedly Kallala et sa famille ont longuement souffert de l’absence de ce militant. Habib Belaïd affirme que Chedly Kallala a appris, par exemple, le décès de son fils, Habib, mort à l’hôpital de Sousse, et né après l’une de ses arrestations, alors qu’il n’était pas sur le sol national.

Vingt ans de travaux forcés

La prison et la souffrance ce fut aussi le lot d’autres militants comme Mokhtar Ben Attia. Né à Houmet souk, dans l’ile de Djerba, en 1917, il a poursuivi des études à la Mosquée de La Zitouna. Avant de choisir de s’engager dans le commerce.

Il ne tardera pas à emprunter la voie du militantisme : il s’engage dans le mouvement destourien en 1937. Il connaît la prison et est condamné, en 1938, à vingt ans de travaux forcés, quinze ans de privation de séjour comme il se fait déposséder de tous ses biens.

Il connut la prison autant en Tunisie qu’en Algérie. Avant qu’il ne soit libéré au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Il revient au plus vite à la lutte tout en assurant une activité commerciale dans les tissus.

Membre de la mouvance « youssefiste »

Et c’est dans son magasin du quartier de Bab Al Jazira, à Tunis, qu’il fut assassiné un certain 23 décembre 1955. Un assassinat qui survient lors de la crise qui frappe le pays née des dissensions et du divorce entre les deux leaders destouriens, Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef.

Membre de la mouvance « youssefiste » du parti destourien, son assassinat n’est pas étranger aux divisions qui ont marqué cette période de l’histoire du mouvement national.

Et c’est dans son magasin du quartier de Bab Al Jazira, à Tunis, qu’il fut assassiné un certain 23 décembre 1955. Un assassinat qui survient lors de la crise qui frappe le pays née des dissensions et du divorce entre les deux leaders destouriens, Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef.

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Qu’est-ce que l’indépendance à l’ère moderne?

Nous fêtons aujourd’hui le 69ème anniversaire de l’indépendance. C’est la date la plus importante dans l’histoire contemporaine de la Tunisie, et c’est une occasion pour évaluer le chemin parcouru depuis. Sommes-nous réellement indépendants? Une question compliquée et multidimensionnelle dans un monde qui change radicalement.

Le concept d’indépendance d’un pays a évolué au fil du temps. Dans un contexte de mondialisation, de progrès technologiques fou et d’évolution de la dynamique géopolitique, être indépendant au sens classique n’a plus de sens. Il y a une interdépendance entre les pays qui fait que nous sommes tous pris dans un labyrinthe d’interconnexions sans fin.

Aspect de la nouvelle indépendance

Si l’idée centrale de l’indépendance, basée sur la souveraineté et l’autonomie, demeure; ses implications pratiques ont changé de manière significative par rapport à ce qu’elles étaient il y a 30 ans.

La vision traditionnelle de l’indépendance d’un pays consiste principalement à contrôler son territoire, ses lois et sa gouvernance sans ingérence extérieure. Aujourd’hui, la souveraineté reste toujours centrale, mais nous participons à des organisations internationales (ONU, OMC, Union africaine, UMA, etc.) et à des traités qui exigent des compromis sur certains aspects de l’autonomie en échange d’avantages collectifs.

Sur la dernière quinzaine d’années, il y a eu beaucoup de travail sur la notion du contrôle du territoire; surtout avec les attaques terroristes qui ont secoué la Tunisie. Les autorités ont pu stabiliser la situation sécuritaire grâce à des efforts colossaux et sans faire de bruit. La confiance en l’armée nationale n’a jamais été aussi élevée.

Progressivement, le curseur est passé à la lutte contre l’ingérence extérieure. Et pour que l’on soit intellectuellement honnête, il y en avait suffisamment. Que l’on le veuille ou pas, la révolution de 2011 était spontanée; mais elle a été utilisée par les puissances mondiales pour déclencher des événements similaires dans la région.

 

… Les autorités ont pu stabiliser la situation sécuritaire grâce à des efforts colossaux et sans faire de bruit. La confiance en l’armée nationale n’a jamais été aussi élevée.

 

L’expérience démocratique a ouvert les portes devant une longue liste de tentatives d’ingérence. Pour les refermer, c’est une longue histoire et démarche qui ne sont pas faciles. Et c’est clairement le cheval de bataille des responsables actuels. Préciser où se situe la limite entre ingérence et intérêt collectif est au cœur de la mission des affaires étrangères.

Interdépendance économique

Auparavant, l’indépendance économique signifiait l’autosuffisance et une dépendance minimale à l’égard des autres nations pour les ressources ou le commerce. Avec ce qui se passe aujourd’hui, cela n’a plus quasiment de sens. La mondialisation a rendu les économies profondément interconnectées. La plupart des pays dépendent des chaînes d’approvisionnement mondiales, des investissements étrangers et du commerce international. Ce qui rend l’indépendance économique totale rare et souvent indésirable.

Ce qui nous manque est une plus grande présence des entreprises tunisiennes à l’étranger. C’est crucial et touche directement l’indépendance au sens politique. C’est dans l’intérêt de la nation d’avoir des investissements importants à l’étranger, même s’ils appartiennent à des privés.

 

Les frontières sont ouvertes devant les échanges et nous faisons partie de plusieurs alliances. Nous sommes partenaires de l’Union européenne et le pays le plus avancé dans la mise en place de la ZLECAf. Des milliers de sociétés étrangères sont installées sur notre territoire qui nous injectent des investissements mais qui rapatrient des milliards de dinars de dividendes chaque année.

Ce qui nous manque est une plus grande présence des entreprises tunisiennes à l’étranger. C’est crucial et touche directement l’indépendance au sens politique. C’est dans l’intérêt de la nation d’avoir des investissements importants à l’étranger, même s’ils appartiennent à des privés. Le choix des destinations peut être indirectement inspiré par les autorités, en signant des accords ou en trouvant des opportunités surtout dans les pays qui ont une présence similaire chez-nous. C’est du soft power qui pèse lourdement dans les équilibres de force.

Souveraineté technologique et numérique

Traditionnellement, l’indépendance était largement liée aux frontières physiques et aux ressources. La conception moderne évoque un contrôle de l’infrastructure numérique, des données et de la cybersécurité. Préserver les données personnelles de ses citoyens et de ses administrations sensibles est la vraie indépendance de nos jours.

 

Comment relever tous ces défis? La réponse est simple : par le travail indépendamment de ses orientations politiques. On aime tous la Tunisie, chacun exprimant ses sentiments à sa façon. Ne laissons pas le doute s’installer.

 

Mais est-ce possible de le faire pour la Tunisie à l’égard des géants mondiaux de la technologie et se protéger? C’est quasiment impossible et cette réponse est valable pour tous les pays du monde, y compris ceux qui ont conçu ces technologies. Une attaque cybernétique est capable de bloquer l’économie et de semer le trouble dans la sphère politique d’une nation. Il y a quelques mois, l’Etat hébreux a donné un coup fatal à la résistance libanaise à travers des bipeurs, une technologie qui n’utilise même pas internet. Que dire donc de ce que nos smartphones envoient à leurs fabricants.

Comment relever tous ces défis? La réponse est simple : par le travail indépendamment de ses orientations politiques. On aime tous la Tunisie, chacun exprimant ses sentiments à sa façon. Ne laissons pas le doute s’installer.

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Tunisie | L’indépendance est un combat inachevé  

L’indépendance… Un mot chargé d’histoire, de fierté. Mais aussi d’ambiguïté. Qu’est-ce que l’indépendance, au fond ? Un territoire libéré ? Une souveraineté politique? Ou une quête plus profonde, plus intime, celle d’une identité qui cherche encore sa forme? 

Manel Albouchi *

La Tunisie d’aujourd’hui ressemble à une sculpture inachevée. Une œuvre qui se modèle sous l’effet des vents contraires : l’héritage et l’avenir, la tradition et l’innovation, la mémoire et la réinvention. Comme un individu en quête de soi, elle oscille entre ce qui lui a été transmis et ce qu’elle aspire à devenir. Mais cette quête est-elle un cheminement naturel, ou sommes-nous enfermés dans un entre-deux stérile ? 

Le passé, le présent : un entre-deux incertain 

Chaque année, le 20 mars, nous commémorons. Nous saluons la mémoire d’une époque où l’ennemi était visible, où l’oppression avait un visage clair. Habib Bourguiba a donné à la Tunisie son indépendance matérielle, un cadre étatique, une structure. Il nous a appris à marcher debout. Mais avons-nous appris à marcher seuls ? 

Le pays semble figé dans une tension permanente. Entre nostalgie et sidération. Entre admiration pour le passé et paralysie face à l’avenir. Nous nous racontons notre indépendance, mais nous la vivons comme une perte. 

Nous avons coupé les chaînes visibles, mais avons-nous brisé les chaînes invisibles? 

Nous avons récupéré notre terre, mais avons-nous récupéré notre souveraineté intérieure? 

Nous avons obtenu le droit de gouverner, mais savons-nous réellement choisir notre destin? 

La Tunisie vit un conflit identitaire. Un clivage, dans le sens psychanalytique du terme : une coexistence de réalités contradictoires, où l’on oscille entre fierté et désillusion, sans parvenir à réconcilier les deux. 

L’indépendance piégée dans le regard des autres 

L’indépendance, ce n’est pas seulement se libérer d’un oppresseur. C’est aussi se libérer du besoin d’être validé. Or, nous vivons dans le regard des autres. 

Nous négocions notre souveraineté économique avec des bailleurs de fonds étrangers. 

Notre scène politique oscille entre ruptures superficielles et conformisme de façade. 

Nos jeunes rêvent d’ailleurs, convaincus que l’avenir ne se conjugue pas ici. 

Nous sommes comme un individu pris dans un locus de contrôle externe, cette sensation d’être déterminé par des forces extérieures, plutôt que d’agir sur le monde. Nous subissons, plus que nous n’habitons notre propre histoire. 

Alors, où est notre souveraineté ? 

Sortir de l’ignorance pour retrouver notre liberté intérieure 

L’ignorance n’est pas qu’un manque d’information. C’est une prison cognitive. Un peuple qui ne comprend pas son époque ne peut que la subir. 

Aujourd’hui, notre inconscience nous maintient en servitude : esclaves d’un modèle économique où nous produisons sans créer; esclaves d’un climat politique où l’instantané écrase la réflexion;  esclaves d’un fatalisme qui nous fait croire que le changement est impossible.  Mais alors, comment sortir de cette inertie ? 

Vers une indépendance réelle : déconstruire pour reconstruire 

1. Penser autrement : notre vision du monde est façonnée par des schémas anciens. Si nous continuons à penser comme hier, nous revivrons hier. Aussi devons-nous : 

– développer un esprit critique, une capacité à analyser les structures invisibles; 

– revaloriser la culture du débat, non pas pour opposer, mais pour construire;

– réhabiliter la complexité en cessant de chercher des solutions simplistes à des problèmes profonds. 

2. Soigner notre rapport à notre pays : un peuple qui doute de sa propre terre est un peuple en exil intérieur. Aussi devons-nous :

– redonner du sens à l’engagement, au lieu d’alimenter l’évasion; 

– restaurer la notion de responsabilité collective, au lieu de toujours blâmer l’Autre; 

– sortir du déni en reconnaissant nos failles pour mieux les dépasser. 

3. Bâtir une gouvernance incarnée : l’indépendance ne se décrète pas, elle se construit par : 

– un leadership qui ne se contente pas de «gérer», mais qui impulse une vision ; 

– un peuple qui comprend que la souveraineté implique des devoirs, pas seulement des droits;

– un modèle économique qui cesse de mendier et qui commence à innover.  

Vers une souveraineté intégrale : de la mémoire à l’action 

Aujourd’hui, notre ambition ne doit pas se limiter à préserver ce qui a été acquis, mais à créer une nouvelle souveraineté, celle de l’esprit et de la vision. 

L’Histoire nous a donné un territoire libre. Il est temps maintenant d’y inscrire une vision libre. 

Bonne fête de l’Indépendance, et que cette journée soit le point de départ d’un renouveau, visible et invisible. 

* Psychologue et psychanalyste.  

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L’histoire de l’indépendance tunisienne : résistance, combats et victoire

L’histoire de l’indépendance tunisienne : résistance, combats et victoire

La Tunisie célèbre ce jeudi le fête de l’Indépendance, obtenue, le 20 mars 1956 après 75 ans de colonisation française. Pour le professeur d’histoire politique contemporaine à l’université de la Manouba Khaled Abid, le pays a recouvert toute sa souveraineté des années après avoir signé le protocole de l’indépendance. Il a ajouté que l’indépendance n’a […]

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20 Mars – Prêter – Coloniser : le revers de la médaille

La colonisation, telle qu’elle était pratiquée par le passé, a pris un visage nouveau au XXIe siècle. Aujourd’hui, plutôt que d’utiliser des méthodes militaires pour asseoir leur domination, les puissances économiques recourent à l’endettement comme moyen de contrôle. En Tunisie, ce phénomène est particulièrement palpable.

Alors que le pays tente de se redresser économiquement après une période de bouleversements politiques et sociaux, il se retrouve contraint de s’endetter pour financer ses besoins essentiels. Cependant, cette stratégie, loin d’assurer une véritable autonomie, pourrait bien mener à une nouvelle forme de dépendance de la Tunisie.

L’illusion de l’indépendance économique

Depuis son indépendance en 1956, la Tunisie a cherché à établir son identité et sa souveraineté. Cependant, cette indépendance est régulièrement mise à mal par la réalité des relations financières internationales.

Aujourd’hui, le pays est confronté à un endettement croissant, tant vis-à-vis d’institutions financières internationales que de créanciers privés, souvent étrangers. Ce phénomène est exacerbé par les conditions économiques difficiles, où le financement des déficits publics devient une nécessité pour maintenir les services essentiels et stabiliser l’économie.

Le rôle grandissant de la Chine

Dans ce contexte, la Chine est devenue un acteur incontournable sur la scène économique tunisienne. Par le biais de son initiative de la « ceinture économique de la Route de la soie », elle accorde d’importants prêts à des pays en développement, dont la Tunisie fait partie. Ces investissements, qui sont souvent présentés comme des coups de pouce pour le développement, sont en réalité des mécanismes d’influence.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un nombre croissant de pays, notamment en Afrique, se retrouvent liés à la Chine par des dettes qui dépassent parfois 10 % de leur PIB.

Cette stratégie de prêt, bien que séduisante à première vue, peut rapidement se transformer en piège. Les emprunts, contractés par des entreprises locales ou des projets d’infrastructure, échappent souvent à la transparence et à la régulation.

Les dirigeants tunisiens se retrouvent alors dans une situation délicate, où la gestion de la dette publique se complique avec l’augmentation des engagements privés. La réalité est que les sommes considérables qui transitent entre la Chine et les entreprises tunisiennes ne sont que très peu déclarées.

Cela soulève des interrogations sur la capacité des autorités tunisiennes à gérer une situation où la frontière entre la dette publique et la dette privée devient floue.

Du contrôle à la transparence

L’absence de transparence dans les contrats de prêt et les modalités d’emprunt rend difficile toute analyse véritable de l’impact de ces dettes sur l’économie tunisienne. Dans de nombreux cas, les emprunts à des entreprises privées ne sont pas soumis aux mêmes règles de déclaration que ceux contractés par l’État. Ce qui signifie que la véritable ampleur de la dette est souvent sous-estimée.

Cela complique la tâche des économistes et des décideurs qui tentent de tracer une ligne claire entre des engagements financiers sains et ceux qui pourraient mener à une crise.

Face à ce constat, les dirigeants tunisiens sont confrontés à un dilemme : comment protéger les intérêts de leurs citoyens, tout en naviguant dans un environnement où une proportion significative de la dette échappe à tout contrôle?

La réponse n’est pas simple. Il est essentiel que la Tunisie mette en place des mécanismes de transparence et de régulation permettant de suivre les flux financiers et de garantir que les investissements réalisés soient véritablement bénéfiques à la population.

Un nouvel asservissement économique…

Le véritable danger réside dans le fait que cette forme d’endettement ne mène pas seulement à une dépendance économique, mais peut également s’accompagner d’une perte de souveraineté. Les créanciers, en exerçant un contrôle sur les finances des pays endettés, peuvent dicter des politiques économiques, sociales et même politiques.

Ce phénomène rappelle les pratiques coloniales, où les puissances occupantes imposaient leurs propres lois et régulations sur les territoires colonisés.

La Tunisie, qui aspire à un avenir prospère et autonome, doit être vigilante face à cette dynamique. Les leçons de l’histoire nous montrent que la dépendance économique peut rapidement se transformer en un nouveau type de colonisation, où la souveraineté nationale est compromise au profit d’intérêts étrangers.

Il est temps que le pays prenne des mesures pour protéger sa souveraineté économique et veiller à ce qu’elle ne devienne pas une victime des jeux de pouvoir des créanciers internationaux.

La situation actuelle de la Tunisie illustre les défis contemporains liés à l’endettement et à la souveraineté économique. En choisissant de s’endetter, le pays court le risque de se retrouver piégé dans un cycle d’asservissement économique, où l’indépendance est simplement une illusion.

Pour éviter cela, il est temps d’adopter une approche plus socio-responsable transparente en matière de gestion de la dette, en veillant à ce que les intérêts des citoyens soient au cœur des décisions économiques.

La Tunisie doit se réapproprier son destin économique pour assurer son avenir et qu’il ne soit pas dicté par des créanciers, mais construit par et pour son peuple.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Tunisie: Amnistie spéciale accordée à 1573 condamnés à l’occasion de la Fête de l’Indépendance

Tunisie: Amnistie spéciale accordée à 1573 condamnés à l’occasion de la Fête de l’Indépendance

À l’occasion de la commémoration de la Fête de l’Indépendance (20 mars), le président de la République, Kaïs Saïed, a annoncé, mercredi 19 mars 2025, une amnistie spéciale au profit de 1573 personnes condamnées. Cette décision se traduira par la libération de 597 détenus, tandis que les autres bénéficieront d’une réduction de peine, précise un […]

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Fête de l’indépendance : Accès gratuit aux musées, sites et monuments ce jeudi 20 mars

L’accès aux musées, sites et monuments tunisiens sera gratuit ce jeudi 20 mars, à l’occasion de la célébration du 69ème anniversaire de l’indépendance proclamée le 20 mars 1956.

La gratuité d’entrée concerne les musées, sites et monuments ouverts, relevant de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC), relevant du ministère des Affaires Culturelles.

Le principe de gratuité s’applique durant les jours fériés, le premier dimanche de chaque mois, la Journée internationale des sites et monuments (18 avril), la Journée internationale des musées (18 mai). Les citoyens tunisiens et les étrangers qui résident en Tunisie peuvent en bénéficier sur présentation de la carte d’identité nationale ou de la carte de séjour.

De plus amples informations sur la liste des musées, des sites archéologiques et des monuments historiques ouverts est consultable sur le lien suivant : httpss://drive.google.com/…/1_-w74WU…/view… ou bien sur le site de l’AMVPPC : httpss://tunisiepatrimoine.tn/accueil/…

L’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle exploite les différents sites, monuments et musées sur tout le territoire de la République Tunisienne. L’Agence supervise une soixantaine de sites archéologiques, monuments historiques et musées.

Avec TAP

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Fête de l’indépendance : Accès gratuit aux musées, sites et monuments

L’accès aux musées, sites et monuments tunisiens sera gratuit, ce jeudi, à l’occasion de la célébration du 69ème anniversaire de l’indépendance proclamée le 20 mars 1956.

La gratuité d’entrée concerne les musées, sites et monuments ouverts, relevant de l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC), relevant du ministère des Affaires Culturelles.

Le principe de gratuité s’applique durant les jours fériés, le premier dimanche de chaque mois, la Journée internationale des sites et monuments (18 avril), la Journée internationale des musées (18 mai). Les citoyens tunisiens et les étrangers qui résident en Tunisie peuvent en bénéficier sur présentation de la carte d’identité nationale ou de la carte de séjour.

De plus amples informations sur la liste des musées, des sites archéologiques et des monuments historiques ouverts est consultable sur le lien suivant : httpss://drive.google.com/…/1_-w74WU…/view… ou bien sur le site de l’AMVPPC : httpss://tunisiepatrimoine.tn/accueil/…

L’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle exploite les différents sites, monuments et musées sur tout le territoire de la République Tunisienne. L’Agence supervise une soixantaine de sites archéologiques, monuments historiques et musées.

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La fête de l’Indépendance, une leçon de sacrifice pour la patrie (Bouderbala)

La célébration de la fête de l’indépendance est l’occasion renouvelée de tirer les enseignements de cette étape majeure de l’histoire du pays qui nous inculquent les significations profondes du sens du sacrifice et de la loyauté envers la patrie en défendant sa souveraineté et son invulnérabilité, a déclaré, mercredi 19 mars, le président de l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP) Brahim Bouderbala.

La fête de l’indépendance est un message d’espoir en cette conjoncture nationale et ces mêmes valeurs sont aujourd’hui notre boussole dans la bataille de la libération nationale et pour la construction et l’édification, a-t-il poursuivi.

S’exprimait à l’ouverture d’une plénière, Bouderbala a relevé que la bataille de l’édification nécessite de redoubler d’effort et de faire preuve d’un haut sens de don de soi pour défendre l’intérêt suprême de la patrie, son unité et le renforcement des attributs de son développement.

La Tunisie, célèbre ce jeudi 20 mars, la fête de l’Indépendance, une occasion pour se remémorer avec fierté tous les sacrifices consentis par nos martyrs au service de la patrie.

La Tunisie célèbre demain jeudi 20 mars 2025 la commémoration du soixante neuvième anniversaire de son indépendance (20 mars 1956-20 mars 2025) après 75 ans de colonisation française.

Avec TAP

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Une première à l’international : Le Carthage Symphony Orchestra en tournée historique en Serbie

Dans une première historique, le Carthage Symphony Orchestra (CSO), avec 90 musiciens et choristes, se produira au Théâtre National de Belgrade (Serbie) le 20 mars 2025, à l’invitation de l’Ambassade de Tunisie à Belgrade, pour célébrer la Fête de l’Indépendance de la Tunisie.

Cet événement qui s’inscrit dans le cadre de la promotion de la diplomatie culturelle, est organisé avec la collaboration notamment du ministère des affaires culturelles, l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE), l’association “Musique sans frontières” (MSF) ainsi que de plusieurs sponsors et partenaires.

Dirigé par le maestro Hafedh Makni, avec Mourad Gâaloul en chef de chœur, le concert “Orchestral Odyssey: Carthage meets Belgrade”, informe le CSO sur sa page officielle, constitue le plus grand déplacement à l’étranger d’un orchestre tunisien. Il mettra à l’honneur une fusion musicale exceptionnelle, tissant des ponts entre les traditions occidentales, tunisiennes, serbes et orientales.

Point d’orgue de cette soirée, une création inédite du violoncelliste et musicien Wassim Makni, intitulée “Carthage Meets Belgrade”, viendra célébrer la richesse des mélodies serbes et tunisiennes dans un hommage vibrant à la rencontre et au dialogue des cultures, où les sonorités des deux pays résonneront à l’unisson, illustrant ainsi le rôle de la musique comme passerelle entre les peuples.

Fondé en 2018, le Carthage Symphony Orchestra (CSO), dirigé par Hafedh Makni, a depuis sa création, enrichi la scène musicale tunisienne en proposant régulièrement des concerts variés. Fusionnant les symphonies classiques occidentales avec les rythmes orientaux, il propose à chaque spectacle une expérience musicale qui transcende les frontières et les traditions, pour le plus grand bonheur des mélomanes.

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Carthage Meets Belgrade | Performance inédite du Carthage Symphony Orchestra

Le Carthage Symphony Orchestra se produira au Théâtre National de Belgrade le 20 mars, à l’invitation de l’Ambassade de Tunisie à Belgrade, pour célébrer la Fête de l’Indépendance de la Tunisie.

À l’invitation de l’Ambassade de Tunisie à Belgrade, cet événement exceptionnel marquera la célébration de la Fête de l’Indépendance de la Tunisie.

Dirigé par Hafedh Makni, avec Mourad Gâaloul en chef de chœur, cet événement marque une première historique : 90 musiciens et choristes réunis pour le plus grand déplacement à l’étranger d’un orchestre tunisien !

Au programme, une fusion musicale exceptionnelle mêlant œuvres occidentales, tunisiennes, serbes et orientales, avec en point d’orgue une création inédite de Wassim Makni : Carthage Meets Belgrade, un hommage aux mélodies serbes et tunisiennes.

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