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La dialectique de l’intelligence artificielle et de l’intelligence humaine

L’intelligence artificielle (IA) représente indéniablement une extension substantielle à l’intelligence humaine. Complémentaire, utile et bientôt nécessaire, mais pas seulement.   

Raouf Laroussi

On a tous connu l’évolution de la puissance de calcul des ordinateurs qui a boosté le développement de la modélisation mathématique et lui a fourni un outil pour résoudre les équations auxquelles elle aboutit. L’IA générative vient aujourd’hui appuyer les aptitudes humaines à élaborer des raisonnements permettant de résoudre des problèmes dans tous les domaines. L’IA s’appuie en cela, outre les modèles de machine learning ou de deep learning, sur une énorme quantité de données. Ceci est réalisé, dans l’une des étapes cruciales de la démarche qu’elle adopte à travers la «comparaison» des raisonnements et la sélection de ceux qui sont les plus adaptés au problème qu’on lui pose et qui aide à le résoudre.

Cette démarche me rappelle une citation du mathématicien polonais Stefan Banach (1892- 1945), qui décrit la démarche intellectuelle du mathématicien pour résoudre un problème. Je cite : «Un mathématicien est une personne qui peut trouver une analogie entre les théorèmes, un meilleur mathématicien est celui qui trouve des analogies entre les démonstrations, les très bons mathématiciens sont ceux qui peuvent déceler des analogies entre les théories. Mais on peut supposer que le meilleur des mathématiciens est celui qui peut voir des analogies entre les analogies.»

L’intelligente humaine est encore en avance

Ainsi, Banach établit un classement des niveaux d’appréhension des problèmes mathématiques; en d’autres termes, un classement des niveaux des intelligences humaines. Cette vision pourrait être élargie à toute activité cognitive de l’être humain face à un problème qu’il cherche à résoudre. L’IA est certainement maintenant au niveau de l’analogie entre les démonstrations. Si ce constat est correct, l’intelligente humaine la plus poussée serait encore en avance par rapport à l’IA.

Par ailleurs, il faut rappeler que dans le cheminement que décrit Banach, chaque étape nécessite une bonne connexion neuronale (l’équivalent des modèles d’IA), une certaine érudition et des connaissances bien assimilées (l’équivalent, en termes informatiques, d’un ensemble de données analysées, épurées et classées).

Mais, même à son niveau actuel de développement, l’IA constitue un apport considérable à l’intelligence humaine. Primo, en raison de sa capacité à assimiler beaucoup plus de données que ne le peut un être humain. Secundo, pour la rapidité d’exécution des tâches à réaliser que lui confère la puissance de calcul des processeurs.

Montée en puissance de la collaboration entre les deux intelligences

Ce soutien à l’intelligence humaine ne manquera pas de se transformer en un mouvement bidirectionnel. En effet, le traitement humain de la production de l’IA pour valider et affiner cette production sera à son tour injecté dans les données utilisées par l’IA.

S’il est encore trop tôt pour prévoir les conséquences de la montée en puissance d’une collaboration entre les deux intelligences, une certitude se dégage : les activités intellectuelles, y compris les plus spécialisées, ne peuvent plus se passer de ce qu’on appelle désormais le copilote IA. La seule chance pour une société qui ne veut pas subir les effets pervers voire nocifs de l’IA qui existent bel et bien et qui feraient probablement l’objet d’une suite de cette réflexion, est de la maîtriser. Et nous sommes tous concernés !

* Mathématicien.

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