Magnifiquement scénographiée, toute en légèreté, en superpositions, en correspondances, cette exposition est difficile à décrire, à expliquer. Elle est davantage à ressentir, à émouvoir, à appréhender sans filtre.
La Presse — Il n’y avait pas d’oiseaux, pas de plumes et pas de gazouillis dans l’exposition de Hamid Zenati. Mais il y avait de la légèreté, de l’élévation, des murmures, des bruissements. Il y avait le souffle du vent dans des arbres imaginaires, des tires-d’aile d’oiseaux inexistants. Il y avait de la magie, de la couleur, de la lumière, des reflets. Il y avait aussi de la joie, de la mémoire, des alliages, des alliances, des influences et des échos.
Magnifiquement scénographiée, toute en légèreté, en superpositions, en correspondances, cette exposition est difficile à décrire, à expliquer. Elle est davantage à ressentir, à émouvoir, à appréhender sans filtre.

Je ne pensais pas pouvoir dire cela un jour. Mais pour découvrir cette exposition, pour s’imprégner de sa poésie, de sa puissance, évitez de lire les cartels. Certes, ils sont très érudits, analysés, documentés, pertinents, mais ils nous distraient de l’impact direct, de l’adhésion que l’on peut avoir des œuvres. Ou alors, visitez l’exposition en deux temps, avec un regard vierge une première fois, et un deuxième analytique et didactique.
Hamid Zenati se déploie en majesté dans le vaste espace du B7L9. On y offre du souffle à son écriture, à ses symboles, de la lumière à ses palettes, de la profondeur et de la perspective à sa mémoire, du rythme à son récit. Ses bannières, ses étendards balisent l’espace. Et si on peut ne pas totalement adhérer aux correspondances que la curatrice a cru trouver avec les artistes tunisiens de même époque, il faut reconnaître que le panneau de « sakhans » de Abderrazek Sahli qui tapisse le fond de l’exposition est bienvenu.
Une exposition à ne manquer sous aucun prétexte.