Le limogeage de Kamel Maddouri et son remplacement par Sarra Zaafrani Zenzeri, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 mars 2025, a été précédé par une réunion du Conseil de sécurité nationale, au Palais de Carthage, au cours duquel le président de la République a parlé de «complots contre l’invulnérabilité de la Tunisie» et de «bandes criminelles qui opèrent dans plusieurs services publics à travers des agents à leur solde».Vidéo.
«Il est grand temps que chacun assume ses actions et soit responsable de tous ses choix, quel que soit son poste», a lancé le chef de l’Etat, en pointant les lobbys de la corruption et leurs agents qui chercheraient aujourd’hui à infiltrer le Palais de la Kasbah pour étendre leur influence, oubliant que la mission du gouvernement, du Premier ministère et du Secrétariat d’Etat à la présidence consiste à aider le chef de l’Etat, seul maître à bord, dans l’exercice de sa fonction exécutive.
Difficile de ne pas lire dans les déclarations du président de la république une accusation adressée au chef du gouvernement, présent dans la réunion, et qui allait être limogé quelques heures plus tard, de s’être détourné de la politique générale de l’Etat définie par le locataire du Palais de Carthage.
Evoquant certains faits divers qui se sont succédé la veille du mois de Ramadan, tels les cas de suicide et d’empoisonnement, de bouclage des routes par des manifestants, et de pénurie de certains produits de base, le chef de l’Etat a estimé qu’ils font partie d’un complot contre l’Etat et contre sa propre personne, d’autant que, selon lui, ils avaient lieu «au moment se tenait une réunion dans une capitale occidentale en présence de plusieurs personnes» et que «débutait à Tunis les audiences dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat», impliquant de nombreux opposants.
Kaïs Saïed reproche-t-il au chef du gouvernement, présent dans la réunion du conseil de sécurité nationale, et qu’il allait limoger quelques heures plus tard, d’avoir mal géré tous ces événements, d’avoir failli dans l’application des instructions présidentielles ou même d’avoir été complice de certains lobbys de corruption ? On pourrait le penser, en attendant des éclaircissements à ce propos de la part de la plus haute autorité de l’Etat.
L’hiver, c’est la saison du cocooning et de la chaleur. Et si vous pouviez en plus cuisiner vos plats préférés tout en chauffant votre maison ? C’est exactement ce que vous offre le poêle à bois avec four ! Ce petit bijou combine à la fois l’efficacité d’un chauffage écologique et la possibilité de préparer des plats savoureux dans un four intégré. En 2025, il devient l’allié parfait pour les foyers modernes qui cherchent à allier confort et praticité, sans se ruiner.
Poêle à bois avec four : un 3-en-1 pour chauffer, cuisiner et gagner de la place
Choisir un poêle à bois avec four, c’est opter pour une solution de chauffage efficace, économique et surtout respectueuse de l’environnement. Le bois est une ressource naturelle renouvelable, et avec un poêle bien conçu, vous pouvez chauffer votre maison de manière économique, tout en réduisant votre empreinte carbone. Mieux encore : le bois est une énergie renouvelable qui ne risque pas de flamber vos factures comme le gaz ou l’électricité !
En plus de chauffer votre intérieur, ce poêle vous permet de cuisiner de bons petits plats. C’est l’occasion de profiter de la chaleur du feu pour nourrir votre famille de manière conviviale. Pour ceux qui vivent dans des espaces un peu réduits, ce dernier vous permet de combiner deux fonctions en un seul appareil, libérant ainsi de l’espace pour d’autres activités ou rangements.
Sur quels critères se baser pour trouver le modèle idéal pour votre maison ?
Pas question de surchauffer votre salon ni de rester dans un froid glacial. La puissance de votre poêle doit être adaptée à la taille de la pièce que vous souhaitez chauffer. Un modèle trop petit ne fera pas l’affaire pour une grande pièce, et un modèle trop grand risque de surchauffer votre espace.
Capacité du four pour les gourmets
Si vous adorez passer du temps à cuisiner, la capacité du four intégré est un critère important. Que vous prépariez un repas de famille ou un dîner plus intime, assurez-vous que le four a assez de place pour cuire vos plats. Un bon conseil : si vous êtes plutôt du genre à cuisiner pour une petite troupe, optez pour un modèle à grande capacité.
Design et matériaux : pour que ça colle à votre intérieur
La fonte ou l’acier ? Un design moderne ou traditionnel ? Il y en a pour tous les goûts ! Le poêle à bois avec four se décline dans de nombreux styles, du plus classique au plus contemporain. Que vous ayez un intérieur rustique ou plutôt moderne, vous trouverez forcément un modèle qui s’intègre parfaitement à votre déco.
Efficacité énergétique : pour un bon retour sur investissement
Une bonne performance énergétique signifie que vous utiliserez moins de bois pour un maximum de chaleur, et cela se ressent directement sur vos économies à long terme. Choisissez un modèle qui respecte les normes d’efficacité énergétique pour profiter pleinement de votre investissement.
Cuisine au poêle à bois : ces recettes à tester absolument
Un rôti bien doré ou une pizza qui cuit lentement, rien de tel que la chaleur douce d’un poêle à bois pour rendre vos plats encore plus savoureux. Le feu naturel permet une cuisson uniforme qui rehausse les saveurs. Voici quelques recettes à tester absolument dans votre poêle à bois :
Rôti de viande : laissez la viande cuire lentement dans la chaleur du poêle pour un rôti tendre, juteux et parfumé.
Pizza maison : une pâte dorée, une garniture fondante : grâce à la chaleur intense et uniforme du poêle, votre pizza sera digne d’une pizzeria.
Pain de campagne : la croûte parfaitement dorée, la mie moelleuse : un pain cuit dans un poêle à bois a ce goût unique qu’on adore.
Gâteau au chocolat fondant : le poêle à bois garde la chaleur constante, idéale pour faire cuire un gâteau au chocolat à la texture fondante et irrésistible.
Le meilleur, c’est que même après avoir éteint le feu, vous pouvez encore cuire quelques plats ou desserts avec la chaleur qui persiste dans le four.
Installation et entretien : comment garder son poêle en forme ?
L’installation d’un poêle à bois avec four nécessite de l’attention, surtout pour les conduits de cheminée et l’espace nécessaire autour du poêle. Pour une installation sans stress, mieux vaut faire appel à un professionnel qui respectera toutes les normes de sécurité. Comme pour tout appareil de chauffage, l’entretien est nécessaire. Un poêle à bois avec four, ça se nettoie régulièrement pour une performance optimale. Pensez à vider les cendres, nettoyer les conduits, et vérifier l’état du four pour qu’il reste toujours prêt à l’emploi.
Poêle à bois classique ou poêle à bois avec four ?
La différence entre les deux ? Un seul mot : polyvalence. Si le poêle à bois classique vous chauffe la maison, il ne vous permet pas de cuisiner. Tandis que le poêle à bois avec four combine les deux, et ça change tout ! Vous aurez la chaleur et le plaisir de cuisiner tout en un, idéal pour les amateurs de bons repas et de confort.
En 2025, le poêle à bois avec four est une option gagnante pour ceux qui veulent une maison chaleureuse et accueillante, tout en profitant de la cuisine au feu de bois. À la fois économique, pratique et écolo, il est un choix malin pour faire des économies d’énergie tout en régalant vos proches.
Depuis 20 ans, on observe une confrontation feutrée entre trois empires : les États-Unis, la Russie et la Chine. La mondialisation est en lambeaux, et les couteaux sont aiguisés. La bataille ne fait que commencer avec une fuite en avant dans la guerre commerciale et le réarmement…
Helal Jelali *
D’abord, une question adressée aux éminents spécialistes de géopolitique et analystes des affaires internationales qui hantent les studios des télévision spour nous expliquer la marche du monde : pourquoi le mot «empire» a-t-il presque disparu de votre lexique? Pourtant, et le constat est limpide, nous assistons actuellement à une bataille entre les empires américain, russe et chinois. Ce concept d’empire ne fait pas partie de l’histoire ancienne, il est bien vivace, en tout cas dans l’esprit des dirigeants de ces trois puissances.
Depuis la Mésopotamie, les hommes ont vécu plus de temps sous des empires que sous l’autorité d’un petit État ou d’un petit royaume, rappelle l’historien Yuval Noah Harari dans son livre ‘‘Sapiens, une brève histoire de l’humanité’’.
La mondialisation est un leurre
Le siècle dernier était celui des guerres européennes, de la reconstruction, et d’une course à l’armement entre les États-Unis et l »URSS dans une atmosphère lourde de guerre froide. Avec la chute de l’URSS, nous avons eu droit à la «fin de l’Histoire» et au projet d’une «bienheureuse» mondialisation. Aujourd’hui, rares sont ceux qui osent dire la vérité –au risque d’être traités de gauchistes ou de woke–, à savoir que la dite mondialisation n’était qu’un leurre pour envahir les marchés des pays du Sud sans grand frais et sans taxes douanières, et surtout pour mettre la main sur les matières premières du globe au moindre coût.
Les empires n’affichent pas toujours leur identité, même si chacun d’entre eux possède la sienne : par les conquêtes, ils peuvent montrer leur force militaire, comme la Rome antique et l’empire ottoman, leurs motivations d’expansion religieuse, comme les empires omeyade et abbasside, leurs appétits économiques comme la Chine, ou au XXe siècle, leur messianisme soi-disant démocratique comme chez les Américains et les Russes, avec deux idéologies aux antipodes l’une de l’autre.
La principale motivation des empires et qui dicte leurs actions, c’est la stabilisation des territoires périphériques pour un accès plus facile aux ressources dont ils ont besoin pour renforcer leur puissance. On le constate aujourd’hui avec la Chine et la bataille non avouée qu’elle livre dans les mers du sud avec la récupération du Tibet et de Hong Kong et la poursuite du harcèlement de Taïwan.
Pour la Russie, l’obsession est de récupérer tout le Caucase et d’affaiblir un voisin qui risque avec ses alliances, européenne et américaine, de devenir une puissance régionale : l’Ukraine.
Aux Etats-Unis, le président Donald Trump, nouvellement élu, voudrait mettre la main sur le Canada et le Groenland pour profiter des richesses minières du pôle nord, avec, au sud, des prétentions sur le Golfe du Mexique, qui devrait dorénavant s’appeler le Golfe américain ou, pourquoi pas, le Golfe Trump…
Une logique expansionniste
Pourquoi les Etats depuis la Mésopotamie tiennent-t-ils à construire des empires? Pour instaurer la paix et la prospérité à l’intérieur de leurs frontières et dans leur environnement immédiat. Mais pas seulement, car les progrès techniques, scientifiques et culturels ne peuvent être réalisés dans le cadre étriqué des petits États ou royaumes.
Quels traits communs décelons-nous aujourd’hui entre les empires américain, russe et chinois ? Un néo-libéralisme décomplexé et l’apparition d’une oligarchie financière rapace qui réduit les aspirations de la classe moyenne à la satisfaction de ses besoins les plus élémentaires : avoir juste où se loger, de quoi manger et regarder la télé avant de dormir… Pour survivre, ces empires ont besoin d’autocratie et de populisme.
Quand est-ce qu’un empire entame sa décadence, car les empires naissent et meurent nécessairement ? Le jour où il commence à coûter plus cher qu’il ne rapporte, répondent les économistes. Autre facteur : le déclin démographique. Dans la Rome antique, la péninsule italienne comptait sept millions d’habitants dont la moitié étaient des esclaves. Quant les esclaves étaient devenus rares et chers, l’empire a commencé à décliner. Emmanuel Todd prévoit le même scénario pour l’empire américain.
Et l’Europe dans tout cela? Elle reste actuellement un enjeu pour les Russes et les Américains qui cherchent à y étendre leurs influences respectives. Pour se libérer, les Européens doivent bâtir une fédération et se doter d’une force militaire autonome et puissante. Ils doivent sortir du «Printemps des Peuples» de 1848 pour préparer un avenir unitaire avec une identité fédérative qui mettrait en veilleuse les nationalismes d’antan.
Alors que la Tunisie affiche des progrès notables dans sa transformation numérique, plusieurs faiblesses structurelles continuent de freiner le plein développement de son secteur IT, notamment des inégalités régionales préoccupantes.
Aymen Achouri *
Si les grandes agglomérations comme Tunis, Sfax et Sousse bénéficient d’infrastructures modernes et d’un accès Internet de qualité, avec notamment le récent développement de la 5G, de vastes zones rurales restent encore largement sous-équipées. Ce déséquilibre dans l’accès aux technologies numériques limite non seulement le potentiel économique des régions éloignées, mais creuse également un fossé d’inclusion numérique qui menace la cohésion sociale.
L’accélération de la digitalisation expose les entreprises et les institutions tunisiennes à une multiplication des cyberattaques. Malgré quelques initiatives pour renforcer la sécurité, le rythme effréné des évolutions technologiques en matière de menaces crée une inquiétude grandissante quant à la résilience des systèmes d’information. Les experts soulignent la nécessité de déployer des mesures de cybersécurité robustes et actualisées pour protéger les données sensibles.
Déficit de compétences et fuite des talents
Le secteur IT fait face à un décalage majeur entre les compétences enseignées par le système éducatif et celles attendues par le marché. Ce manque d’adéquation engendre une pénurie de professionnels qualifiés et encourage nombre de talents à chercher de meilleures opportunités à l’étranger. Cette fuite des cerveaux, ou «brain drain», fragilise encore davantage la capacité de la Tunisie à innover dans un environnement technologique compétitif.
Par ailleurs, les lourdeurs administratives et un cadre réglementaire parfois inadapté compliquent la mise en œuvre de projets innovants. Et le financement – qu’il soit public ou privé – demeure insuffisant pour moderniser les infrastructures et soutenir l’émergence de nouvelles startups.
Ce manque de ressources, matérielles et humaines, freine l’élan entrepreneurial et limite les perspectives de croissance dans un secteur pourtant stratégique pour l’économie nationale.
Vers une transformation nécessaire
Face à ces défis, les acteurs économiques et institutionnels tunisiens doivent impérativement repenser leurs stratégies. Une réforme en profondeur de la formation, un renforcement des dispositifs de cybersécurité et une simplification des procédures administratives pourraient transformer ces obstacles en véritables opportunités pour dynamiser l’ensemble du secteur IT. Si la Tunisie possède un potentiel indéniable pour devenir un leader régional dans le domaine numérique, il est essentiel de s’attaquer à ces problématiques afin de bâtir une infrastructure IT solide et résiliente, capable de soutenir la croissance économique et d’assurer une transition numérique inclusive pour tous.
* Expert en management, relation et coaching client.
L’intelligence artificielle (IA) représente indéniablement une extension substantielle à l’intelligence humaine. Complémentaire, utile et bientôt nécessaire, mais pas seulement.
Raouf Laroussi
On a tous connu l’évolution de la puissance de calcul des ordinateurs qui a boosté le développement de la modélisation mathématique et lui a fourni un outil pour résoudre les équations auxquelles elle aboutit. L’IA générative vient aujourd’hui appuyer les aptitudes humaines à élaborer des raisonnements permettant de résoudre des problèmes dans tous les domaines. L’IA s’appuie en cela, outre les modèles de machine learning ou de deep learning, sur une énorme quantité de données. Ceci est réalisé, dans l’une des étapes cruciales de la démarche qu’elle adopte à travers la «comparaison» des raisonnements et la sélection de ceux qui sont les plus adaptés au problème qu’on lui pose et qui aide à le résoudre.
Cette démarche me rappelle une citation du mathématicien polonais Stefan Banach (1892- 1945), qui décrit la démarche intellectuelle du mathématicien pour résoudre un problème. Je cite : «Un mathématicien est une personne qui peut trouver une analogie entre les théorèmes, un meilleur mathématicien est celui qui trouve des analogies entre les démonstrations, les très bons mathématiciens sont ceux qui peuvent déceler des analogies entre les théories. Mais on peut supposer que le meilleur des mathématiciens est celui qui peut voir des analogies entre les analogies.»
L’intelligente humaine est encore en avance
Ainsi, Banach établit un classement des niveaux d’appréhension des problèmes mathématiques; en d’autres termes, un classement des niveaux des intelligences humaines. Cette vision pourrait être élargie à toute activité cognitive de l’être humain face à un problème qu’il cherche à résoudre. L’IA est certainement maintenant au niveau de l’analogie entre les démonstrations. Si ce constat est correct, l’intelligente humaine la plus poussée serait encore en avance par rapport à l’IA.
Par ailleurs, il faut rappeler que dans le cheminement que décrit Banach, chaque étape nécessite une bonne connexion neuronale (l’équivalent des modèles d’IA), une certaine érudition et des connaissances bien assimilées (l’équivalent, en termes informatiques, d’un ensemble de données analysées, épurées et classées).
Mais, même à son niveau actuel de développement, l’IA constitue un apport considérable à l’intelligence humaine. Primo, en raison de sa capacité à assimiler beaucoup plus de données que ne le peut un être humain. Secundo, pour la rapidité d’exécution des tâches à réaliser que lui confère la puissance de calcul des processeurs.
Montée en puissance de la collaboration entre les deux intelligences
Ce soutien à l’intelligence humaine ne manquera pas de se transformer en un mouvement bidirectionnel. En effet, le traitement humain de la production de l’IA pour valider et affiner cette production sera à son tour injecté dans les données utilisées par l’IA.
S’il est encore trop tôt pour prévoir les conséquences de la montée en puissance d’une collaboration entre les deux intelligences, une certitude se dégage : les activités intellectuelles, y compris les plus spécialisées, ne peuvent plus se passer de ce qu’on appelle désormais le copilote IA. La seule chance pour une société qui ne veut pas subir les effets pervers voire nocifs de l’IA qui existent bel et bien et qui feraient probablement l’objet d’une suite de cette réflexion, est de la maîtriser. Et nous sommes tous concernés !
Surprise du chef ce vendredi matin, 21 mars 2025 : la présidence de la république a publié un communiqué laconique annonçant le limogeage du chef du gouvernement Kamel Maddouri et son remplacement par l’ex-ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani Zenzeri.
Recevant la nouvelle cheffe du gouvernement, le président Saïed a insisté sur la nécessité d’optimiser la cohésion de l’action gouvernementale et d’aplanir tous les obstacles en vue de réaliser les attentes des Tunisiens, indique un communiqué de la Présidence de la République.
Par la même occasion, le président de la république a nommé Slah Zouari au poste de ministre de l’Equipement et de l’Habitat qui a prêté serment ce matin.
Slah Zouari, occupait le poste de directeur général des ponts et chaussées au ministère de l’Equipement.
La présidence de la république n’a pas cru devoir expliquer cette décision pour le moins inattendue, d’autant que M. Maddouri, nommé le 7 août 2024, n’a passé que 6 mois à son poste.
Mme Zenzeri Zaafrani est le 6e chef de gouvernement à siéger au Palais de la Kasbah depuis l’accession de Saïed à la présidence de la république fin 2019, après Elyes Fakhfakh, Hichem Mechichi, Najla Bouden, Ahmed Hachani et Kamel Maddouri. Excusez du peu…
Plusieurs associations du gouvernorat de Gabès ont publié, mercredi 19 mars 2025 (voir ci-dessous), un communiqué de soutien au mouvement «Stop à la pollution à Gabès», appuyant les protestations contre la gestion de la crise environnementale dans cette région industrielle du sud-est tunisien.
Le communiqué commun condamne la récente décision gouvernementale de retirer le phosphogypse de la liste des matières dangereuses et l’approbation d’un projet d’implantation d’une unité de production d’ammoniac dans la zone industrielle de Gabès, déjà fortement polluée par les rejets des usines chimiques.
Les ONG décrivent ces actions comme «un abandon sérieux des engagements environnementaux et une approbation de pratiques de développement qui nuisent à l’environnement et ont un impact négatif sur la santé des citoyens».
Les signataires de la déclaration soutiennent que le retrait du phosphogypse radioactif de la liste des matières dangereuses et son inscription sur celle des matières productibles traduit «un mépris des droits des habitants de Gabès et de leur environnement, et un retour sur la décision ministérielle prise le 29 juin 2017 de démanteler les unités polluantes».
Les associations signataires de la déclaration appellent le gouvernement et les autorités compétentes à adopter de véritables solutions qui donnent la priorité à l’environnement, s’engagent en faveur du développement durable et de la justice environnementale et respectent les droits des générations futures à un environnement sain et sûr.
Ils appellent également à revenir sur ces décisions nuisibles sur le plan environnemental et social et à évoluer vers de véritables solutions environnementales qui améliorent la vie des résidents.
La déclaration est signée par 29 ONG et associations, dont la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Avocats sans frontières (ASF) et I Watch.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie a annoncé, jeudi 20 mars 2025, le début du processus d’emploi en Italie de jeunes Tunisiens, notamment dans les secteurs de la construction et de la logistique. Vidéo.
L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme Thamm Plus, cofinancé par l’Union européenne et le ministère italien de l’Intérieur, qui vise à faciliter la mobilité de la main d’œuvre qualifiée et formée entre le Maroc, la Tunisie et l’Italie.
Les candidats intéressés sont invités à présenter leur dossier à l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (Aneti) le plus proche et à s’inscrire via la plateforme en ligne dédiée.
Les candidats, précise l’OIM, doivent être âgés de 18 à 35 ans à la date de dépôt du dossier, être en possession d’un certificat de compétence ou d’un diplôme professionnel équivalent, ou avoir réussi un test professionnel validant leurs compétences dans les secteurs concernés.
L’initiative fait partie du projet «Vers une gouvernance mondiale de la migration et de la mobilité des travailleurs en Afrique du Nord» mis en œuvre par l’OIM. Thamm Plus. Il vise à améliorer l’employabilité des jeunes Tunisiens et à établir des parcours réguliers durables, notamment pour le secteur italien de la construction.
Jusqu’à présent, 100 participants ont déjà terminé leur formation, tandis que 200 autres suivent actuellement une formation technique après avoir terminé leurs cours d’éducation civique et linguistique, tout en renforçant les capacités d’enseignement professionnel en Tunisie.
Les candidats sélectionnés reçoivent une préparation complète, comprenant une formation à la langue et à la culture italiennes, une éducation à la sécurité au travail et une formation technique spécialisée avant de commencer leur emploi en Italie.
Commentant le retrait de la Tunisie de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a, dans un communiqué publié jeudi 20 mars 2025, déclaré que «la Tunisie renie ses engagements et anéantit une autre garantie pour le peuple tunisien en matière de droits humains».
«Cette décision prive désormais les citoyen-ne-s tunisien-ne-s et les ONG de défense du droit de saisir directement la Cour africaine pour alléguer les violations des droits fondamentaux commises par l’État tunisien et demander les remèdes et les indemnisations auxquels ils ont droit», affirme le CRLDHT, qui y voit «un manquement grave à la Constitution de 2022, notamment tout son chapitre II», relatif aux droits et libertés.
Tout en rappelant le parcours de la Tunisie au sein de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et son engagement en faveur de la justice internationale, me CRLDHT voit dans cette décision une «marche arrière» de la part des autorités tunisiennes rejetant ainsi «une justice indépendante qui aurait pu constituer une protection subsidiaire pour les citoyens contre les abus du pouvoir».
Enfin, le CRLDHT rappelle que «ce retrait ne prendra effet qu’en mars 2026, selon la jurisprudence de la Cour africaine» et appelle «toutes les victimes de violations des droits humains à déposer des plaintes auprès de la Cour avant cette échéance».
Rappelons que la Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) a dénoncé ce qu’elle a appelé une décision autoritaire qui isole la Tunisie de son environnement continental et qui s’inscrit dans une logique de rejet de la justice indépendante, aussi bien à l’échelle nationale que régionale. Dans un communiqué publié jeudi, l’organisation a rappelé que la Cour africaine constitue un acquis majeur de la lutte des peuples africains contre les régimes dictatoriaux et les pratiques répressives.
La CTCPM a également souligné que cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de remise en cause de l’indépendance de la justice en Tunisie, marqué notamment par le blocage de la mise en place de la Cour constitutionnelle, la remise en question de la juridiction administrative et la révocation de nombreux magistrats.
La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), pour sa part, considère ce retrait comme un grave recul des engagements régionaux et internationaux de la Tunisie. Elle y voit une tentative de se soustraire à un mécanisme judiciaire indépendant visant à garantir des voies de recours aux victimes et à limiter l’impunité.
De son côté, le Centre des droits de l’Homme de l’Université de Pretoria a exprimé sa profonde préoccupation face à cette décision, exhortant le gouvernement tunisien à revenir sur cette mesure.
Le parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida a requis, mardi 20 mars 2025, une peine de 10 ans de prison ferme contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. L’auteur de ‘‘2084 : La fin du monde’’ est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont atteinte à l’intégrité territoriale, outrage à corps constitué et possession de documents menaçant la sécurité nationale.
Arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, Boualem Sansal, 75 ans, avait été placé en détention provisoire après une série de déclarations publiques jugées controversées par les autorités algériennes. En octobre dernier, il aurait tenu des propos remettant en question les frontières de l’Algérie héritées de la colonisation française, une position perçue comme un soutien implicite à la thèse marocaine sur le Sahara occidental.
Selon son avocat, François Zimeray, le procès s’est déroulé «dans une opacité totale, sans respect des droits de la défense». L’écrivain, connu pour son engagement critique envers le pouvoir algérien, a entamé une grève de la faim pour dénoncer son incarcération.
Indignation en France et appel à sa libération
L’affaire suscite une vive émotion en France. Le président Emmanuel Macron a exprimé son inquiétude face à ce qu’il qualifie de «détention arbitraire», appelant Alger à garantir un procès équitable. Plusieurs intellectuels et écrivains, dont Kamel Daoud et Leïla Slimani, ont également dénoncé une atteinte à la liberté d’expression et demandé la libération de Sansal.
Du côté des autorités algériennes, aucune réaction officielle n’a été enregistrée. Le verdict est attendu pour le 27 mars. D’ici là, l’écrivain reste incarcéré à la prison d’El Harrach, dans des conditions jugées préoccupantes par ses proches.
Lors du procès, Sansal a nié toutes les accusations portées contre lui, déclarant qu’il «a simplement exercé son droit à la liberté d’expression». Selon Echorouk, Sansal, qui semblait en bonne santé, a déclaré qu’il «n’avait jamais eu l’intention de nuire à l’Etat» et n’avait «pas conscience que certaines de ses déclarations pouvaient être offensantes pour les institutions nationales».
L’écrivain a décidé de se défendre sans l’assistance d’un avocat, répondant directement aux questions du juge. Les accusations sont basées sur des éléments trouvés dans les appareils électroniques de l’accusé, notamment des téléphones portables, des ordinateurs et des supports de stockage, considérés comme nuisibles à l’ordre public et à la stabilité nationale.
Outre la prison, le procureur de la République a également requis une amende d’un million de dinars algériens (environ 25 000 dinars tunisiens).
C’est l’histoire du citoyen libyen Wassim Chakma, arrêté et condamné il y a quelques jours par un tribunal tunisien à 5 ans de prison pour avoir tenté d’introduire en Tunisie 150 kilos de couscous, une quantité que les autorités tunisiennes ont qualifiée de contrebande. Cette décision avait provoqué une vague d’indignation en Libye, alimentant les tensions dans les zones frontalières entre les deux pays.(Ph. Poste frontalier de Ras Jedir).
Chakma avait été arrêté avec une charge de couscous, un aliment traditionnel symbole de la cuisine nord-africaine, qui, selon le prévenu, était destiné exclusivement à la consommation personnelle et familiale. Cependant, la justice tunisienne a jugé la quantité excessive, optant pour une peine sévère qui a relancé le débat sur l’application des lois anti-contrebande dans le pays.
Cette décision a eu des répercussions immédiates : des témoins locaux ont fait état d’incidents de mauvais traitements infligés à des citoyens tunisiens aux postes frontières de l’ouest de la Libye, dans ce qui semblait être des actes de représailles.
La situation s’est encore compliquée avec le sort de dizaines de Tunisiens détenus en Libye, récemment déférés à la justice locale. Leurs familles craignaient que le climat d’hostilité puisse influencer les procès, conduisant à des peines plus sévères en réponse à l’affaire Chakma.
Des appels à la modération ont été lancés des deux côtés : en Tunisie, certains ont demandé une révision de la peine en appel pour apaiser les tensions, tandis qu’en Libye, des brutalités judiciaires ont été dénoncées.
L’incident en apparence anodin a mis en lumière la fragilité des relations bilatérales, déjà marquées par des années d’instabilité politique et une porosité des frontières favorisant les trafics illicites.
«150 kilos de couscous qui risquent de détériorer les relations entre deux pays frères sont un signe inquiétant», a commenté un observateur local, tandis que d’autres ont émis des doutes sur la véracité des détails de l’épisode, suggérant qu’il pourrait cacher des dynamiques plus complexes.
La diplomatie a fait son travail et l’affaire a finalement été réglée de la meilleure des manières, avec la libération de Chakma annoncée par le président de l’Observatoire tunisien des droits de l’homme, Mustapha Abdelkebir.
Renforcer la coordination sécuritaire et intensifier la coopération bilatérale contre la criminalité transfrontalière, telle que l’immigration clandestine et le trafic illicite : tels sont les principaux objectifs d’une réunion de haut niveau entre l’Algérie et la Tunisie, qui s’est tenue hier, mercredi 19 mars 2025, à Alger.
Comme le rapporte la télévision d’État algérienne, la réunion vise également à promouvoir le développement des zones frontalières, conformément aux recommandations de la Commission mixte de surveillance des frontières.
Présidée par le ministre algérien de l’Intérieur Brahim Merad et son homologue tunisien Khaled Nouri, la réunion a vu la participation des représentants des forces de sécurité des deux pays, dont la police, les douanes, les gardes-frontières et un délégué du ministère de la Défense.
Le représentant du gouvernement tunisien était arrivé la veille en Algérie pour une visite de travail de deux jours, au cours de laquelle il s’est entretenu avec son homologue algérien, avant d’être reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Cette réunion s’est tenue au moment où, en Tunisie, un débat brulant opposait les défenseurs des droits humains aux tenants de la répression contre les immigrés illégaux, dont le nombre ne cesse d’augmenter suite aux efforts consentis par la Tunisie pour empêcher leur départ de ses côtes pour rejoindre l’eldorado européen, et ce dans le cadre d’un accord signé en 2023 avec l’Union européenne (UE), à l’initiative de l’Italie de Giorgia Meloni.
C’est à croire que la dictature décomplexée est en train de triompher partout dans le monde et que les dictateurs reprennent partout du poil de la bête, et ce n’est pas le président turc Recep Tayyip Erdogan qui va rater ce train là.
En arrêtant hier, mercredi 19 mars 2025, Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant, pour des accusations «corruption» et de «soutien à une organisation terroriste» auxquelles lui-même aurait du mal à croire, l’homme fort de Turquie, au pouvoir depuis 22 ans et qui, à 71 ans, n’est pas prêt à lâcher le morceau, prouve ce qu’il a toujours été : un despote oriental qui impute souvent à ses adversaires ses propres tares, car en matière de corruption et même de terrorisme, l’Ottoman n’a rien à envier à personne.
Pour couper définitivement l’herbe sous les pieds de son principal concurrent pour mes prochaines présidentielles prévues en 2028, Erdogan a fait émettre plus d’une centaine de mandats d’arrêt contre les collaborateurs d’Imamoglu, des élus et des membres de son parti, qui dénoncent, à juste titre, un «coup d’État» contre l’opposition.
Le domicile d’Imamoglu, leader du Parti républicain du peuple (CHP), a également été perquisitionné, l’agence officielle Anadolu faisant état d’un soutien présumé au PKK, le groupe kurde considéré comme terroriste par la Turquie et l’Union européenne.
Le maire d’Istanbul avait, également, appris que son diplôme de 1995, obtenu à l’Université de Chypre du Nord, venait d’être annulé par l’Université d’Istanbul, ce qui pourrait l’empêcher de se présenter à la présidence, la loi turque exigeant un diplôme d’études supérieures pour être élu.
Imamoglu a dénoncé, à plusieurs reprises, un harcèlement judiciaire visant à le disqualifier. «Nous subissons un harcèlement judiciaire au plus haut niveau», a-t-il déclaré, depuis janvier. Ce qui s’est passé hier se veut un coup de grâce asséné à un adversaire politique qui ne se laissait pas intimider.
La communauté internationale a réagi vivement. Le ministère allemand des Affaires étrangères a qualifié l’arrestation d’Imamoglu de «grave revers pour la démocratie» en Turquie. De nombreux maires européens, dont ceux d’Amsterdam, Paris, Milan, Barcelone et Bruxelles, ont dénoncé son incarcération arbitraire.
Malgré l’interdiction des rassemblements, des manifestations ont eu lieu à Istanbul. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour soutenir Imamoglu, scandant «Imamoglu, tu n’es pas seul». Le président du CHP, Özgür Özel, a dénoncé un «coup d’État contre l’opposition», tandis que la famille d’Imamoglu a exprimé sa conviction que justice serait rendue. Son fils, Mehmet, a critiqué les méthodes utilisées par les autorités : «Arrêter un homme que vous savez susceptible de diriger le pays à l’avenir est un signe de crainte.»
Cette vague d’arrestations a aussi eu des répercussions économiques : la livre turque a chuté à un niveau historiquement bas et les indices boursiers d’Istanbul ont plongé.
L’indépendance… Un mot chargé d’histoire, de fierté. Mais aussi d’ambiguïté. Qu’est-ce que l’indépendance, au fond ? Un territoire libéré ? Une souveraineté politique? Ou une quête plus profonde, plus intime, celle d’une identité qui cherche encore sa forme?
Manel Albouchi *
La Tunisie d’aujourd’hui ressemble à une sculpture inachevée. Une œuvre qui se modèle sous l’effet des vents contraires : l’héritage et l’avenir, la tradition et l’innovation, la mémoire et la réinvention. Comme un individu en quête de soi, elle oscille entre ce qui lui a été transmis et ce qu’elle aspire à devenir. Mais cette quête est-elle un cheminement naturel, ou sommes-nous enfermés dans un entre-deux stérile ?
Le passé, le présent : un entre-deux incertain
Chaque année, le 20 mars, nous commémorons. Nous saluons la mémoire d’une époque où l’ennemi était visible, où l’oppression avait un visage clair. Habib Bourguiba a donné à la Tunisie son indépendance matérielle, un cadre étatique, une structure. Il nous a appris à marcher debout. Mais avons-nous appris à marcher seuls ?
Le pays semble figé dans une tension permanente. Entre nostalgie et sidération. Entre admiration pour le passé et paralysie face à l’avenir. Nous nous racontons notre indépendance, mais nous la vivons comme une perte.
Nous avons coupé les chaînes visibles, mais avons-nous brisé les chaînes invisibles?
Nous avons récupéré notre terre, mais avons-nous récupéré notre souveraineté intérieure?
Nous avons obtenu le droit de gouverner, mais savons-nous réellement choisir notre destin?
La Tunisie vit un conflit identitaire. Un clivage, dans le sens psychanalytique du terme : une coexistence de réalités contradictoires, où l’on oscille entre fierté et désillusion, sans parvenir à réconcilier les deux.
L’indépendance piégée dans le regard des autres
L’indépendance, ce n’est pas seulement se libérer d’un oppresseur. C’est aussi se libérer du besoin d’être validé. Or, nous vivons dans le regard des autres.
Nous négocions notre souveraineté économique avec des bailleurs de fonds étrangers.
Notre scène politique oscille entre ruptures superficielles et conformisme de façade.
Nos jeunes rêvent d’ailleurs, convaincus que l’avenir ne se conjugue pas ici.
Nous sommes comme un individu pris dans un locus de contrôle externe, cette sensation d’être déterminé par des forces extérieures, plutôt que d’agir sur le monde. Nous subissons, plus que nous n’habitons notre propre histoire.
Alors, où est notre souveraineté ?
Sortir de l’ignorance pour retrouver notre liberté intérieure
L’ignorance n’est pas qu’un manque d’information. C’est une prison cognitive. Un peuple qui ne comprend pas son époque ne peut que la subir.
Aujourd’hui, notre inconscience nous maintient en servitude : esclaves d’un modèle économique où nous produisons sans créer; esclaves d’un climat politique où l’instantané écrase la réflexion; esclaves d’un fatalisme qui nous fait croire que le changement est impossible. Mais alors, comment sortir de cette inertie ?
Vers une indépendance réelle : déconstruire pour reconstruire
1. Penser autrement : notre vision du monde est façonnée par des schémas anciens. Si nous continuons à penser comme hier, nous revivrons hier. Aussi devons-nous :
– développer un esprit critique, une capacité à analyser les structures invisibles;
– revaloriser la culture du débat, non pas pour opposer, mais pour construire;
– réhabiliter la complexité en cessant de chercher des solutions simplistes à des problèmes profonds.
2. Soigner notre rapport à notre pays : un peuple qui doute de sa propre terre est un peuple en exil intérieur. Aussi devons-nous :
– redonner du sens à l’engagement, au lieu d’alimenter l’évasion;
– restaurer la notion de responsabilité collective, au lieu de toujours blâmer l’Autre;
– sortir du déni en reconnaissant nos failles pour mieux les dépasser.
3. Bâtir une gouvernance incarnée : l’indépendance ne se décrète pas, elle se construit par :
– un leadership qui ne se contente pas de «gérer», mais qui impulse une vision ;
– un peuple qui comprend que la souveraineté implique des devoirs, pas seulement des droits;
– un modèle économique qui cesse de mendier et qui commence à innover.
Vers une souveraineté intégrale : de la mémoire à l’action
Aujourd’hui, notre ambition ne doit pas se limiter à préserver ce qui a été acquis, mais à créer une nouvelle souveraineté, celle de l’esprit et de la vision.
L’Histoire nous a donné un territoire libre. Il est temps maintenant d’y inscrire une vision libre.
Bonne fête de l’Indépendance, et que cette journée soit le point de départ d’un renouveau, visible et invisible.
A l’occasion de la célébration du 69e anniversaire de son indépendance, il n’est pas excessif de penser que la Tunisie peut mieux faire et mérite très certainement mieux en matières de relations diplomatiques et de coopération internationale.
Elyes Kasri *
Alors que les Etats-Unis d’Amérique ont pris conscience du fardeau stratégique et moral que représente pour eux une Europe de plus en plus vieille et décadente moralement et économiquement avec un délire belliciste suicidaire, du moment que les véritables enjeux se dessinent désormais dans la zone Asie-Pacifique, et qu’un nouveau Yalta avec une reconfiguration géostratégique et des zones d’influence se profile à l’horizon, la Tunisie se trouve confrontée à de nombreux défis depuis les errements de sa révolution de la liberté et de la dignité, auxquels s’ajoutent les prémices de naufrage géostratégique et économique de son principal partenaire européen avec lequel elle a conclu de nombreux accords dont le dernier qualifié de mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global le 16 juillet 2023.
Outre le rétrécissement de l’espace géostratégique de la Tunisie dans la région maghrébine, tant en raison de l’abandon de la politique traditionnelle d’impartialité positive sur l’affaire du Sahara Occidental que du naufrage du voisin libyen, l’espace africain de notre pays a été chahuté par des positions et déclarations tunisiennes sur la vague migratoire subsaharienne et un désintérêt pour les réunions et les questions continentales.
L’atmosphère d’incompréhension s’alourdit jour après jour
En même temps, le maximalisme prôné au sujet de la cause palestinienne a fait sortir la Tunisie de la zone de confort relatif que lui procurait le consensus arabe et la positionne paradoxalement dans la région Moyen Orient-Afrique du Nord (Mena) dans un front du refus qui se marginalise de jour en jour et fond comme de la neige sous le soleil ardent du Sahara.
Quant à l’Europe, en dépit du mémoire d’entente de juillet 2023, l’atmosphère d’incompréhension s’alourdit de jour en jour et les quelques visites à un niveau gouvernemental se limitent à la question migratoire et au rôle de la Tunisie dans la protection des frontières européennes.
Le dialogue politique tant à Bruxelles qu’à Strasbourg et dans les principales capitales européennes, semble au point mort avec la paralysie du conseil d’association depuis 2019 en dépit de sa fréquence annuelle convenue entre la Tunisie et l’Union Européenne.
Quant aux relations avec le partenaire classique américain, après une période de négligence et des relents d’animosité au sein de la Chambre des représentants et du Sénat, la nomination pour la première fois d’un ambassadeur politique (Bill “Bilel” Bazzi), proche du président Trump, d’origine libanaise et de confession chiite, peut se prêter à toute sorte d’interprétations.
Toutefois, dans l’attente de son audition de confirmation par le sénat et l’ordre de mission qui lui sera donné par le législatif américain, il suffit de relever ce qui semble être une méthode chère au président Trump qui est de nommer un émissaire proche du pays sur lequel il compte exercer une attention personnelle et des pressions qui selon le tempérament du président américain peuvent être cassantes et brutales.
La Russie et la Chine, conscientes des nouvelles réalités géostratégiques, recentrent, quant à elles, leurs priorités sur l’Europe pour la Russie et la région Asie-Pacifique pour la Chine qui se prépare à une exacerbation de l’adversité américaine en commençant par une guerre tarifaire avec un potentiel non négligeable de dérapage militaire.
Le lâchage sans états d’âme par la Russie du régime syrien et des bases stratégiques à Tartous et Hmeimim donne des sueurs froides à ses clients dans le monde arabe et notre voisinage immédiat. Il devrait être pris comme un avant-goût du nouveau Yalta qui se profile à l’horizon.
Des opportunités de coopération insuffisamment explorées
Avec l’Inde, l’autre géant asiatique et pays fondateur du groupe des Brics, en plus d’être un partenaire et client traditionnel de la Tunisie en engrais chimiques, la coopération bilatérale semble au ralenti avec un projet de jumelage entre le gouvernorat de l’Ariana et l’Etat de Karnataka en hibernation.
L’Etat de Karnataka (69 millions d’habitants) a pour capitale Bangalore, le vivier technologique de l’Inde avec son plus grand pôle technologique, des filiales opérationnelles des plus grandes entreprises mondiales, en plus du siège de l’Isro, l’agence spatiale indienne qui a envoyé une navette spatiale sur la lune en août 2023. Je me rappelle que lors d’une visite à Isro en 2004, son directeur m’avait confié que son agence prévoyait d’envoyer une navette sur la lune à l’horizon 2024.
Autant d’opportunités de dialogue et coopération gagnant-gagnant insuffisamment explorées et concrétisées avec l’Inde et d’autres pays asiatiques comme la Corée du Sud et la Malaisie, dénués de passé et d’arrière-pensées coloniaux et qui étaient il y a quelques décennies au même niveau de développement que la Tunisie.
Il n’est pas exagéré de penser qu’il est temps de donner à la coopération internationale stratégiquement étudiée et suivie sa part dans la solution des problèmes tunisiens et de la nécessité vitale d’ adopter une politique de relance en dehors des sentiers battus des slogans idéologiques éculés, de l’endettement et de la solidarité/charité internationale qui, même entre frères, ne vient pas son lot d’arrière-pensées et de compromissions.
A l’occasion de la célébration du soixante neuvième anniversaire de son indépendance, il n’est pas excessif de penser que la Tunisie peut mieux faire et mérite très certainement mieux.
Les habitudes des amateurs de sport ont considérablement changé avec l’arrivée des paris en direct. Les plateformes comme afropari.com/fr/mobile ont révolutionné la façon dont nous regardons et interagissons avec les événements sportifs. Cette transformation a créé une nouvelle dimension dans l’expérience du spectateur, fusionnant le divertissement sportif et l’analyse statistique en temps réel.
Les études récentes montrent que 78% des spectateurs de moins de 35 ans consultent les cotes pendant qu’ils regardent un match, créant une expérience à double écran qui approfondit leur connection au jeu. Cette nouvelle façon de consommer le sport génère un niveau d’attention et d’implication sans précédent.
L’impact des paris en direct sur l’engagement des fans
La technologie des paris en direct a transformé le visionnage passif en expérience interactive. Les données montrent que 60% des parieurs sportifs préfèrent désormais les paris en direct aux paris pré-match. L’engagement des spectateurs sportifs révèle que le temps moyen de visionnage a augmenté de 35% depuis l’introduction des paris en temps réel.
L’analyse des données de visionnage indique que les moments critiques d’un match, comme un but imminent ou un moment décisif, génèrent des pics d’activité de paris significatifs. Ce phénomène, connu sous le nom de «momentum betting», reflète comment les paris en direct amplifient les moments émotionnels du sport.
Les paris en direct offrent plusieurs avantages:
analyse statistique améliorée pendant les matchs ;
possibilité de réagir aux changements de dynamique du jeu ;
options de paris spécifiques sur des moments précis ;
intégration de données en temps réel ;
visualisation graphique de l’évolution des cotes ;
possibilité de limiter les pertes ou sécuriser des gains ;
expérience plus immersive du spectacle sportif.
La révolution mobile des paris sportifs
La mobilité a amplifié l’impact des paris en direct. Les plateformes comme afropari.com/fr/mobile permettent aux utilisateurs de parier n’importe où, transformant chaque lieu en espace potentiel pour suivre et parier sur les événements sportifs. Les statistiques indiquent que 75% des paris en direct sont désormais effectués via des appareils mobiles.
Cette transition vers le mobile représente un changement fondamental dans les comportements des parieurs. Les applications modernes offrent une expérience optimisée avec des temps de chargement réduits et des interfaces intuitives qui permettent de placer un pari en moins de 5 secondes, un facteur crucial dans l’univers des paris en temps réel où chaque instant compte.
Cette accessibilité a changé les habitudes des parieurs. L’utilisateur moyen ouvre son application de paris 7 fois pendant un match de football, interagissant constamment avec les cotes qui évoluent en fonction des actions sur le terrain. Les recherches montrent que cette interaction continue augmente l’intérêt pour les sports auparavant moins populaires.
L’évolution technologique et l’avenir des paris sportifs
La technologie continue de transformer l’industrie des paris. Les plateformes comme afropari.com intègrent désormais l’intelligence artificielle pour offrir des analyses prédictives plus précises et une expérience utilisateur personnalisée. Les données montrent que les sites utilisant ces technologies avancées connaissent une croissance d’utilisateurs 40% plus rapide. Les algorithmes sophistiqués analysent des milliers de variables en temps réel, de la possession de balle aux conditions météorologiques, pour ajuster les cotes avec une précision milliseconde. Cette course à l’innovation technologique stimule un secteur qui investit maintenant plus de 5 milliards d’euros annuellement dans le développement de nouvelles fonctionnalités.
Les innovations récentes incluent les paris sur micro-événements, permettant aux utilisateurs de parier sur des actions très spécifiques comme le prochain corner ou carton jaune. Cette granularité crée une connexion plus forte avec chaque moment du jeu. Les statistiques révèlent que ces micro-paris représentent maintenant 30% du volume total des paris en direct.
L’interaction sociale représente une autre dimension importante. Les plateformes modernes permettent aux utilisateurs de partager leurs analyses et pronostics, créant des communautés virtuelles autour des événements sportifs. Cette dimension sociale renforce l’engagement et prolonge l’expérience au-delà du match lui-même.
Avez-vous remarqué que le rythme de vie s’est rapidement accru ces dernières années ? Sans doute ! Il faut consacrer de plus en plus de temps au travail, aux études et aux diverses tâches ménagères, et il en reste de moins en moins pour nouer des relations et faire de nouvelles connaissances. Pour beaucoup, les rencontres en ligne sont devenues la solution à ce problème. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Les sites et applications de rencontre traditionnels prennent parfois trop de temps et ne donnent finalement pas le résultat escompté. C’est pourquoi, en guise d’alternative aux rencontres classiques sur le web, il convient d’envisager les vidéochats.
Il s’agit de plateformes en ligne qui remplissent une fonction simple : vous mettre en contact avec des personnes choisies au hasard. Cette méthode s’avère étonnamment efficace. Grâce à leur simplicité et à leur commodité, les chat roulettes ont déjà conquis le monde, permettant à des millions de personnes de trouver de nouveaux amis, l’amour, ou simplement des rencontres intéressantes avec lesquelles ils peuvent passer un bon moment.
Les avantages des chatroulettes que vous devriez connaître
L’un des principaux avantages des services est que la communication se fait en direct et en temps réel. Oubliez les interminables conversations par chat textuel. Ici, vous voyez et entendez votre interlocuteur ou interlocutrice presque comme s’il ou elle était hors ligne. Tout en restant dans un environnement confortable et pratique pour vous.
Bien entendu, ce format présente d’autres avantages importants :
Une évaluation objective de votre correspondant(e). Non seulement vous voyez une personne, mais vous lisez aussi les signaux non verbaux, l’humeur et le timbre de sa voix. Tout cela ne peut pas être exprimé dans un texte. Seul le webcam chat vous donne la possibilité de comprendre instantanément si la personne en face de vous est d’humeur à discuter, si elle est proche de vous, si elle est intéressée par le sujet abordé, etc.
La possibilité de passer rapidement d’un sujet à l’autre. Imaginez que vous soyez allé à un premier rendez-vous, par exemple au restaurant, mais que vous ayez immédiatement réalisé que ça ne marcherait pas avec cette personne. Vous ne pourrez probablement pas faire demi-tour et partir aussi vite. Le cam chat ne pose aucun problème à cet égard : il vous suffit de passer à l’interlocuteur suivant. Vous ne perdez pas de temps à planifier, à voyager, etc. Et pas de dépenses supplémentaires.
Moins de risque de rejet. Si on les compare aux sites et applications de rencontre plus traditionnels, dans ces derniers, toutes les personnes ne sont pas intéressées par des rencontres sérieuses. De nombreuses personnes s’y inscrivent par simple curiosité, puis ne se connectent pas à la plateforme pendant des mois. Ici lorsqu’une personne est en ligne, cela signifie qu’elle est déjà d’humeur à discuter. Et c’est un avantage très important !
La variété de choix. Ici, vous pouvez trouver des personnes ayant des intérêts, des objectifs de vie et des histoires très variés. Et aussi de différentes parties du monde, où vous n’êtes jamais allé. Vous ne rencontreriez jamais ces personnes hors ligne, alors qu’ici, vous pouvez le faire en quelques clics.
Après tout, le chatroulette n’est qu’un format de communication pratique. Tout en restant dans un environnement confortable, vous pouvez sans cesse élargir vos horizons, communiquer avec des personnes différentes et apprendre quelque chose de nouveau. Y a-t-il une raison de refuser cela ?
Quelques points importants
Bien sûr, il n’existe pas de format idéal pour les rencontres en ligne. Et si vous optez pour le chat vidéo, vous devez vous souvenir de certaines de ses caractéristiques :
L’illusion de proximité. Malgré le fait que la communication vidéo soit la plus proche possible de la réalité, vous êtes toujours loin de votre interlocuteur. Affirmer que ce format de communication peut remplacer à 100 % la communication hors ligne serait une erreur.
La nécessité de prêter attention aux détails. Il est parfois important de remarquer les signaux émis par l’autre. Une mauvaise interprétation des gestes ou des mots, en particulier lorsque vous communiquez avec des étrangers, peut parfois conduire à des malentendus.
L’importance de l’éthique et du respect. Ici, il est important de respecter au moins l’étiquette de base. Malheureusement, sur les plateformes dont la modération laisse à désirer, tous les utilisateurs ne respectent pas cette règle. Par conséquent, il y a parfois un risque d’être confronté à un comportement inapproprié.
Pour minimiser les risques et tirer le meilleur parti des rencontres par webcam chat, nous vous recommandons d’aborder la question du choix avec sérieux. Et pour vous faciliter la tâche, nous avons préparé une petite sélection d’outils de qualité.
Plateformes populaires à prendre en compte
Ces plateformes ont fait leurs preuves et bénéficient de la grande confiance des utilisateurs :
Dirtyroulette — un outil assez populaire auprès des adultes. Comme vous pouvez facilement le deviner d’après le nom, la plateforme n’interdit pas les conversations franches, le flirt et autres. Si vous souhaitez obtenir plus de liberté et communiquer sur des sujets adultes, alors Dirtyroulette est certainement un bon choix pour vous. Pour plus de commodité, vous pouvez filtrer les partenaires par sexe, pays et liste d’intérêts. La plateforme dispose également d’un chat séparé avec les filles.
CooMeet — une excellente alternative à Dirtyroulette avec des filles et des femmes, dont le principal avantage est son filtre de genre sans erreur. En outre, CooMeet dispose d’applications mobiles pratiques, d’un traducteur intégré, d’une fonction Stories et d’une excellente modération. C’est une véritable trouvaille pour les hommes célibataires qui veulent communiquer en tout confort et rencontrer de vraies filles.
Chatspin — une plateforme assez minimaliste avec des fonctionnalités basiques qui plaira certainement aux amateurs de minimalisme et de simplicité. Des paramètres simples pour trouver des partenaires sont également présents ici, et Chatspin a intégré des masques d’IA qui cachent le visage. Ils permettent d’ajouter de la variété à votre communication ou de la rendre plus anonyme.
Fruzo — une autre bonne alternative à Dirtyroulette, assez minimaliste mais facile à utiliser. Ici, vous pouvez consulter les profils des autres participants et les ajouter à votre liste de contacts pour ne pas les perdre à l’avenir. C’est très pratique si vous ne cherchez pas seulement une communication ponctuelle, mais que souhaitez également vous faire de nouveaux amis ou trouver l’amour.
Gaper — un site plutôt original destiné aux personnes qui cherchent à faire de nouvelles rencontres avec une grande différence d’âge. Par conséquent, si vous souhaitez rencontrer des personnes nettement plus âgées ou plus jeunes que vous, Gaper est certainement le bon choix.
Comme vous pouvez le constater, malgré la similitude du principe général de fonctionnement, à certains égards, ces plateformes sont très différents les uns des autres. Et leurs publics sont très différents. C’est pourquoi nous vous recommandons d’essayer au moins plusieurs options et de choisir celle qui vous convient le mieux.
Conclusion
Les chats vidéo sont un outil vraiment unique pour les rencontres en ligne, combinant la commodité du format de rencontre en ligne et l’ouverture de la communication en direct. Certes, ils ne sont pas parfaits dans tous les domaines. Cependant, compte tenu de tous leurs avantages et de l’activité du public, certains inconvénients mineurs peuvent être pardonnés. Et peut-être ne serez-vous même pas confronté à ces inconvénients.
En faisant bon usage de ces services, vous gagnerez non seulement du temps, mais vous trouverez aussi des personnes qui partagent vos centres d’intérêt, des partenaires de discussion intéressants, de vrais amis et même l’amour. Il vous suffit de faire le premier pas, l’outil de votre choix fera le reste pour vous.
Après l’USAID qui a mis les clés sous la porte ce qui a mis en péril plusieurs projets de développement et des soins vitaux notamment des programmes de lutte contre le VIH en Afrique, c’est le tour d’un autre instrument du soft power américain de rendre l’âme, en l’occurrence le réseau radio Voice of America, créé après les attaques de Pearl Harbor pendant la Seconde guerre mondiale. En même temps, les régimes autoritaires ne lésinent pas sur les moyens pour étendre l’audience et l’influence de leurs médias internationaux.
Imed Bahri
L’éditorialiste Dana Milbank a critiqué cette décision dans les colonnes du Washington Post estimant qu’elle pénalise les peuples et sert les régimes autoritaires. Il estime que Voice of America était une des voix de la liberté dans le monde et un rempart contre le totalitarisme pendant la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide et les décennies qui ont suivi.
La Voix de l’Amérique fut diffusée huit semaines après Pearl Harbor. «Nous vous apportons des voix d’Amérique», avait déclaré le journaliste William Harlan Hale en allemand le 1er février 1942 lors de sa première diffusion; et d’ajouter: «Aujourd’hui et chaque jour à partir de maintenant, nous vous parlerons de l’Amérique et de la guerre. Les nouvelles peuvent être bonnes pour nous, les nouvelles peuvent être mauvaises mais nous vous dirons la vérité».
Milbank affirme que les dirigeants totalitaires de par le monde n’ont pas réussi à faire taire La Voix de l’Amérique à plusieurs reprises notamment Adolf Hitler de l’Allemagne nazie, Joseph Staline de l’Union soviétique, le fondateur de la République de Chine moderne, Mao Zedong, le Guide suprême de la révolution iranienne l’ayatollah Khomeini et leurs successeurs, le président russe Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping et Ali Khamenei.
On ne peut qu’être surpris que Trump, prétendument leader du monde libre, soit celui qui ait réussi à faire taire la station de radio. Il a non seulement licencié les quelque 1 300 employés de la station mais a également fermé deux stations sous l’égide de l’Agence américaine pour les médias mondiaux, Radio Free Europe et Radio Free Asia.
Milbank souligne que les despotes sont aux anges avec à cette nouvelle. Le Global Times, journal chinois anglophone qui suit la ligne éditoriale du Quotidien du Peuple, le journal officiel du Parti communiste chinois, a écrit dans ses colonnes: «Le soi-disant phare de la liberté, la Voix de l’Amérique, a été jeté par son propre gouvernement comme un chiffon sale».
Hu Xijin, ancien rédacteur en chef du Global Times, a qualifié la fermeture de Voice of America de «grande nouvelle», expliquant que presque tout le monde en Chine connaît Voice of America parce que c’est un symbole bien connu de la pénétration idéologique américaine en Chine.
La Russie ne devrait pas tarder de célébrer également la disparition de la radio qu’elle considère comme une menace pour sa sécurité nationale.
L’éditorialiste du WP estime que la réduction au silence de Voice of America, qui compte une audience hebdomadaire d’environ 360 millions de personnes et diffuse dans environ 50 langues, indique l’abandon complet du soft power américain par l’administration Trump et l’affaiblissement de l’influence mondiale des États-Unis en particulier après que le président a fermé l’Agence américaine pour le développement international USAID.
Milbank considère que la décision de Trump ouvre la voie à l’expansion des médias de propagande russes et chinois en Afrique et en Amérique latine où Voice of America jouissait auparavant d’une grande popularité. Il rappelle que la station de radio en Iran a doublé son audience en ligne et que le nombre de téléspectateurs de ses vidéos a été multiplié par huit. Par conséquent, à l’heure où Trump prétend vouloir en découdre avec la République islamique et faire pression sur son régime, il se prive d’un outil de taille efficace.
La Chine dépense des milliards pour ses médias en Afrique tandis que l’Iran dépenserait des centaines de millions à cette fin. La Russie s’efforce également d’implanter Russia Today(RT) et Sputnik comme alternatives à Voice of America dans des pays comme le Venezuela et le Soudan du Sud alors que ces médias sont déjà bien implantés dans le monde arabe depuis plus d’une décennie.
La Voix de l’Amérique coûte 270 millions de dollars par an aux contribuables américains et sa diffusion touche 48 pays africains. L’éditorialiste du WP estime que ce n’est qu’un faible prix à payer comparé aux bénéfices de la lutte contre l’extrémisme dans les pays répressifs d’Amérique latine et d’Afrique. De ce fait sous prétexte de réaliser des économies souvent aléatoires, l’administration Trump sert les régimes autoritaires de par le monde.
Milbank conclut que tout comme les Chinois, les Russes et les Iraniens bénéficieront du silence imposé aux voix de la vérité et de la liberté, l’administration Trump en fera de même, indiquant ainsi son approche et sa position concernant la démocratie américaine. En définitive, il y a une convergence entre la politique interne de Trump et sa politique étrangère avec un mépris affiché des règles démocratiques, de la liberté d’expression et de l’État de droit.
Loin d’un simple ajustement conjoncturel, l’économie mondiale traverse une mutation structurelle d’ampleur inédite. Le paradigme cyclique, longtemps considéré comme une loi immuable du capitalisme, s’efface au profit d’une transformation permanente où l’innovation, la démographie et le climat redessinent les dynamiques de croissance.
Yahya Ould Amar *
Faut-il encore parler de «crise économique» quand le monde ne connaît plus de reprise? Depuis longtemps on s’est habitué à voir l’économie comme une alternance de hauts et de bas, de prospérité et de récession. Mais aujourd’hui, ce modèle semble obsolète.
L’intelligence artificielle (IA) redéfinit le travail, le vieillissement des populations dans les économies dominantes transforme profondément les modèles de consommation et de production, et les dérèglements climatiques ne sont plus des chocs isolés, mais un nouveau facteur permanent de déstabilisation perturbant durablement les chaînes de production.
Désormais, l’économie ne fonctionne plus en cycles, mais en perpétuelle adaptation à des mutations systémiques : c’est un changement de paradigme.
Sommes-nous entrés dans un monde où la croissance n’est plus qu’un mirage, où l’innovation profite davantage aux rentes qu’à la prospérité collective?
Face à ces bouleversements systémiques, l’État redevient le grand architecte de l’économie, redessinant de nouvelles règles du jeu puisque celles existantes sont devenues inopérantes pour de bon. Une seule certitude demeure : les vieux repères économiques ne tiennent plus.
Le grand dérèglement économique est-il une mutation permanente ?
Les cycles économiques traditionnels, fondés sur l’alternance de phases d’expansion, de surchauffe, de récession et de reprise, apparaissent de plus en plus obsolètes face à des transformations structurelles profondes. L’IA et l’automatisation bouleversent le facteur travail, entraînant une dé-corrélation entre croissance et emploi, un phénomène inédit dans l’histoire économique.
Par ailleurs, le vieillissement démographique, notamment en Europe, aux USA, en Chine, au Japon et dans le reste de l’Asie, modifie la structure de la demande en réduisant la consommation de biens durables et en réorientant l’économie vers les services aux seniors.
Simultanément, les dérèglements climatiques introduisent des chocs asymétriques permanents, perturbant les chaînes de production et imposant une restructuration continue des infrastructures énergétiques et industrielles. Contrairement aux crises cycliques classiques, ces bouleversements ne sont pas temporaires mais s’inscrivent dans un horizon de long terme, modifiant en profondeur les dynamiques macroéconomiques.
L’ampleur des transformations en cours s’observe déjà à travers plusieurs tendances concrètes. Aux États-Unis, en Chine ou au Japon, la montée en puissance des robots et de l’IA dans de nombreux domaines et pour ne citer que l’industrie automobile (Tesla, Toyota…) réduit l’élasticité emploi-croissance, rendant obsolètes les politiques traditionnelles de stimulation par l’emploi.
En parallèle, le vieillissement de la population a provoqué un basculement vers une économie de services à la personne. A titre d’exemple, ceci est illustré au Japon par la forte expansion des entreprises de soins aux seniors comme Nichii Gakkan.
De même, la fréquence croissante des catastrophes climatiques – ouragans aux États-Unis, sécheresses en Afrique et inondations en Asie et en Europe – entraîne une reconfiguration constante des chaînes logistiques. L’exemple du canal de Panama, où la baisse du niveau de l’eau force à limiter le trafic maritime, illustre bien la nécessité d’une adaptation structurelle continue face aux chocs climatiques.
Ces mutations confirment que l’économie mondiale ne suit plus des cycles de crise et de reprise, mais des transformations systémiques permanentes.
Les transformations susmentionnées orientent l’économie vers un régime de croissance plus linéaire et stagnante, marqué par une tendance structurelle à la faible productivité et aux taux d’intérêt bas.
L’hypothèse de stagnation séculaire, théorisée par Lawrence Summers, devient une réalité observable, où les politiques monétaires perdent de leur efficacité et où la relance de la demande par l’investissement productif se heurte aux rigidités structurelles du marché du travail et du capital.
De plus, l’émergence d’un capitalisme de plateformes et de la finance algorithmique génère une concentration extrême des richesses, favorisant des logiques de rente plutôt que d’innovation et limitant les effets redistributifs de la croissance. Dans ce contexte, les cycles économiques traditionnels sont remplacés par des dynamiques de long terme, où les marchés ne répondent plus aux mêmes impulsions cycliques qu’auparavant.
L’économie japonaise illustre parfaitement ce nouveau régime de faible croissance et de taux bas structurels : depuis les années 1990, malgré des politiques monétaires ultra-accommodantes – comme également observé depuis plus de dix ans en Europe – l’investissement privé peine à se traduire en productivité accrue.
Par ailleurs, l’essor du capitalisme de plateforme renforce les positions dominantes de quelques grandes entreprises. En Chine, Alibaba et Tencent concentrent des pans entiers de l’économie numérique, captant la majorité des flux de paiements, de commerce en ligne et de données, ce qui freine l’émergence de nouveaux acteurs innovants. Dans la finance, l’essor du trading algorithmique amplifie les tendances spéculatives plutôt que l’investissement productif, comme en témoignent les mouvements erratiques sur les marchés boursiers déclenchés par les algorithmes à haute fréquence. De grands investisseurs préfèrent aujourd’hui la spéculation à l’investissement dans l’économie réelle.
L’accumulation de ces facteurs déforme la logique classique des cycles économiques et installe un capitalisme plus centré sur la captation de valeur que sur la création de richesse.
Dès lors, l’économie mondiale semble évoluer vers un nouveau paradigme économique, où l’interventionnisme public devient une variable permanente pour gérer les transitions écologiques et technologiques. La nécessité d’une planification à long terme, notamment dans le cadre d’un Green New Deal permanent, impose un cadre où l’État joue un rôle central dans l’orientation des investissements et la stabilisation des déséquilibres. Les politiques économiques ne cherchent plus seulement à moduler les cycles, mais à réorganiser en profondeur les structures productives pour répondre aux défis de la transformation numérique, du vieillissement et du climat. Ce basculement remet en cause les fondements même de l’analyse économique classique et ouvre la voie à de nouvelles théories, davantage axées sur la soutenabilité et la régulation proactive des mutations en cours.
L’importance croissante de l’État se manifeste dans de nombreux pays à travers des plans d’investissement massifs. Aux États-Unis, l’Inflation Reduction Act (IRA) vise à réindustrialiser le pays en orientant les capitaux vers l’énergie et la relocalisation des semi-conducteurs. En Europe, le Green Deal impose une régulation forte pour transformer les infrastructures énergétiques et les transports, forçant les entreprises à intégrer la transition écologique dans leurs stratégies. La Chine, quant à elle, adopte une approche dirigiste avec son plan Made in China 2025, qui vise à renforcer sa souveraineté technologique en réduisant sa dépendance aux technologies occidentales.
Ces politiques marquent un tournant : plutôt que de simplement corriger les cycles, elles redessinent les structures économiques elles-mêmes. Dès lors, la macroéconomie classique, centrée sur l’ajustement conjoncturel, cède la place à une économie de transition permanente, nécessitant de nouveaux cadres théoriques pour penser la soutenabilité et la résilience face aux mutations en cours.
Une première voie consiste à accélérer l’industrialisation de préférence verte et la montée en gamme des chaînes de valeur. Au cœur de cette voie, l’industrialisation des biens intermédiaires, qui sont naturellement exemptés de contraintes de certification ou de normes imposées habituellement sur les marchés étrangers, constitue un levier clé de montée en gamme et de compétitivité.
Plutôt que de rester cantonnés à l’exportation de matières premières, les économies du sud doivent favoriser la transformation locale des ressources. Ce qui permet de créer des emplois qualifiés, d’augmenter la valeur ajoutée locale et de réduire la vulnérabilité aux fluctuations des prix des matières premières.
Une seconde priorité stratégique pour le Sud global est de renforcer sa souveraineté technologique et son intégration dans l’économie numérique mondiale. À l’image de l’Inde, qui s’est imposée comme un acteur clé dans le développement de logiciels et de services informatiques, d’autres économies émergentes peuvent tirer parti de la révolution numérique, ce qui leur permettrait d’accélérer leur diversification économique, d’améliorer leur productivité et d’attirer des investissements étrangers.
L’interventionnisme d’État est-il une arme à double tranchant ?
Alors que les grandes économies mondiales réhabilitent le rôle de l’État dans l’orientation économique, les pays du Sud global doivent trouver un équilibre entre interventionnisme stratégique et efficacité du marché. Un État stratège peut jouer un rôle déterminant en stimulant l’investissement dans les infrastructures, l’éducation et la recherche, autant de secteurs essentiels pour garantir une croissance soutenable à long terme.
De même, une intervention ciblée permettrait de réduire les inégalités économiques et sociales grâce à des politiques publiques renforçant les mécanismes de protection sociale.
Le retour de l’interventionnisme présente aussi des risques majeurs. Une implication excessive de l’État peut conduire à une bureaucratie inefficace, une allocation sous-optimale des ressources et une corruption accrue, transformant les bonnes initiatives économiques en rentes pour des groupes restreints.
Loin d’un simple ajustement conjoncturel, l’économie mondiale traverse une mutation structurelle d’ampleur inédite. Le paradigme cyclique, longtemps considéré comme une loi immuable du capitalisme, s’efface au profit d’une transformation permanente où l’innovation, la démographie et le climat redessinent les dynamiques de croissance.
Face à ces bouleversements, l’intervention de l’État s’impose non plus comme un instrument de stabilisation, mais comme un architecte de long terme, réorientant les investissements, encadrant les nouvelles formes de création de valeur et arbitrant les tensions entre souveraineté et ouverture économique. Mais ce retour du dirigisme n’est pas sans risque : un interventionnisme mal calibré pourrait étouffer l’initiative individuelle et rigidifier des économies déjà fragilisées par la concentration des richesses et l’érosion de la productivité.
Dès lors, le véritable défi pour les économies du Sud comme du Nord n’est pas de choisir entre marché et État, mais d’inventer un modèle hybride, capable d’accompagner les transitions sans compromettre la dynamique entrepreneuriale.
Si les anciennes certitudes s’effondrent, une chose demeure : seuls les pays qui sauront anticiper et adapter leurs structures aux nouvelles réalités du XXIᵉ siècle émergeront comme les gagnants de cette ère de recomposition économique.