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Baisse des revenus des exportations d’huile d’olive en Tunisie

Les recettes tunisiennes d’exportation de l’huile d’olive depuis le dĂ©but de la campagne jusqu’à fin fĂ©vrier 2025 ont atteint 1 691,4 millions de dinars, en baisse de 26,8% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de la campagne prĂ©cĂ©dente, selon les donnĂ©es publiĂ©es par l’Observatoire national tunisien de l’agriculture (Onagri).

Ceci malgrĂ© une augmentation de 40,8% de la quantitĂ© d’huile d’olive exportĂ©e qui a atteint 132 200 tonnes.

L’huile d’olive conditionnĂ©e ne reprĂ©sentait que 10,2% des exportations, tandis que les exportations en vrac reprĂ©sentaient les 89,8% restants.

La baisse des recettes d’exportation est principalement attribuĂ©e Ă  la forte baisse du prix moyen de l’huile d’olive.

Il est Ă  noter que les prix ont diminuĂ© de 54,9% en fĂ©vrier 2025 par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, avec des variations allant de 8,5 dinars/kg Ă  18,7 dinars/kg selon les catĂ©gories.

L’Italie a Ă©tĂ© le principal importateur

L’Onagri a Ă©galement soulignĂ© que la majoritĂ© des exportations tunisiennes d’huile d’olive Ă©taient dirigĂ©es vers le marchĂ© europĂ©en (59,4% du volume total des exportations), suivi de l’AmĂ©rique du Nord (24%) et de l’Afrique (9,5%).

L’Italie a Ă©tĂ© le principal importateur d’huile d’olive tunisienne, reprĂ©sentant 31,4% des quantitĂ©s exportĂ©es au cours des quatre premiers mois de la campagne 2024/2025, suivie par l’Espagne (24%) et les États-Unis (19,4%).

Concernant l’huile d’olive biologique, les volumes exportĂ©s ont atteint 24,800 tonnes, pour une valeur d’environ 343,5 millions de dinars Ă  fin fĂ©vrier 2025.

Cependant, l’huile d’olive biologique conditionnĂ©e ne reprĂ©sente que 4,2% du volume total de l’huile d’olive biologique exportĂ©e au cours de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, avec un prix moyen de 13,85 dinars/kg.

Selon la mĂȘme source, l’Italie Ă©tait Ă©galement le principal importateur d’huile d’olive biologique tunisienne, couvrant 65% des quantitĂ©s exportĂ©es, suivie par l’Espagne (16%) et les Etats-Unis (10%).

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Industrie | Le chef du groupe italien Duferco en Tunisie

Le chef du Plan Mattei pour la Confindustria, l’organisation patronale italienne, et prĂ©sident du groupe Duferco, Antonio Gozzi, accompagnĂ© de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, a rencontrĂ© le ministre de l’Économie et du Plan, Samir Abdelhafidh, et la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet.

Selon un communiquĂ© de l’ambassade d’Italie Ă  Tunis rendant compte de cette rencontre «l’Italie et la Tunisie travaillent au renforcement du partenariat Ă©conomique italo-tunisien dans le sillage du Plan Mattei» [pour l’Afrique].

La rencontre avec la ministre de l’Industrie «a portĂ© sur les moyens d’attirer les investissements italiens en Tunisie, notamment dans le secteur des Ă©nergies renouvelables, d’aider la Tunisie Ă  atteindre sa sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique et de diversifier ses sources d’énergie en crĂ©ant de nouveaux emplois», peut-on lire dans un communiquĂ© du ministĂšre de l’Industrie.

Antonio Gozzi, président de Federacciai, directeur de Federcostruzioni, est responsable du plan Mattei pour la Confindustria Nazionale. Son groupe Duferco est actif dans les secteurs de la sidérurgie, des énergies renouvelables et du transport maritime.

I. B.

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La Tunisie attend un soutien plus efficace de l’Union europĂ©enne

Dans un contexte de critiques de la gestion de la crise migratoire dans le pays, la Tunisie exige un meilleur soutien de l’Union europĂ©enne (UE) dans la mise en Ɠuvre des diffĂ©rentes rĂ©formes entreprises, conformĂ©ment Ă  sa vision et ses prioritĂ©s et dans le cadre du respect mutuel.

«Une occasion d’évaluer ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans le cadre du partenariat stratĂ©gique qui lie la Tunisie et l’Union europĂ©enne depuis des dĂ©cennies et de souligner l’importance du travail conjoint dans le contexte du bĂ©nĂ©fice mutuel et d’un dĂ©veloppement cohĂ©rent dans le cadre du respect mutuel et de la mise en rĂ©seau pour Ă©largir et approfondir les domaines de partenariat pour faire face aux dĂ©fis actuels».

C’est ainsi que la prĂ©sidence du gouvernement a dĂ©crit dans un communiquĂ© la rencontre, lundi 17 mars 2025, entre le Premier ministre Kamel Maddouri et l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Giuseppe Perrone, accompagnĂ© du directeur de la coopĂ©ration Ă  la dĂ©lĂ©gation de l’UE en Tunisie, Tom Achwanden, et du reprĂ©sentant de la Banque europĂ©enne d’investissement (BEI), Jean-Luc Revereault.

Les deux parties ont Ă©galement soulignĂ© l’importance d’assurer toutes les conditions nĂ©cessaires au succĂšs du Conseil de partenariat et des diffĂ©rentes commissions sectorielles spĂ©cialisĂ©es dans la pĂ©riode Ă  venir.

Maddouri a ensuite soulignĂ© l’importance de traduire le contenu du protocole d’accord de partenariat global et stratĂ©gique 2023 en programmes et plans concrets, appelant Ă  «soutenir et assister la Tunisie dans la mise en Ɠuvre des diffĂ©rentes rĂ©formes entreprises, conformĂ©ment Ă  sa vision et ses prioritĂ©s».

Maddouri a exprimĂ© son souhait de voir le partenariat tuniso-europĂ©en se dĂ©velopper davantage, diversifier ses programmes et mĂ©canismes et, notamment, renforcer le soutien financier allouĂ© Ă  la Tunisie dans le cadre de la programmation triennale de l’UE 2025-2027.

De son cĂŽtĂ©, le chef de la dĂ©lĂ©gation de l’UE en Tunisie a rĂ©itĂ©rĂ© l’importance que l’UE accorde Ă  la Tunisie, comme en tĂ©moignent les nombreux programmes et projets conjoints soutenus par l’UE. Il a exprimĂ© sa volontĂ© de «continuer Ă  soutenir et accompagner le pays dans les rĂ©formes qu’il dĂ©finira en fonction de ses prioritĂ©s, en lui apportant un appui financier et technique».

Perrone a ensuite soulignĂ© l’importance de moderniser l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’UE, afin qu’il rĂ©ponde aux aspirations des deux parties et contribue Ă  relever les dĂ©fis auxquels elles sont confrontĂ©es.

Cette rencontre intervient dans un contexte de critiques en Tunisie, notamment en ce qui concerne la gestion de la crise migratoire.

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Appel Ă  l’adhĂ©sion Ă  TuniChĂšque pour des transactions plus sĂ©curisĂ©es

Un mois aprĂšs son entrĂ©e en production dans sa nouvelle formule, marquant ainsi l’achĂšvement de sa phase de lancement, la plateforme TuniChĂšque, dĂ©diĂ©e aux transactions par chĂšque, connaĂźt une adoption croissante de la part des acteurs Ă©conomiques.

Le Conseil Bancaire et Financier (CBF) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) considĂšrent que TuniChĂšque constitue une avancĂ©e majeure pour la modernisation des moyens de paiement et l’inclusion financiĂšre en Tunisie. Cette solution innovante et hautement sĂ©curisĂ©e permet:

– de vĂ©rifier instantanĂ©ment la rĂ©gularitĂ© du chĂšque et la disponibilitĂ© des fonds sur le compte du tireur;

– et de rĂ©server immĂ©diatement le montant du chĂšque au profit du bĂ©nĂ©ficiaire, sans frais supplĂ©mentaires;

Consciente des rĂ©alitĂ©s du terrain et des ajustements nĂ©cessaires Ă  l’intĂ©gration de cette nouvelle plateforme, l’Utica encourage l’ensemble de ses structures ainsi que les opĂ©rateurs Ă©conomiques n’ayant pas encore adhĂ©rĂ© Ă  s’enregistrer sur TuniChĂšque.

Elle appelle ses adhĂ©rents Ă  faire preuve de patience et d’engagement dans cette transition, afin de tirer pleinement parti des avantages qu’offre ce dispositif en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et d’efficacitĂ© des transactions commerciales.

Dans cet objectif, le CBF, en partenariat avec ses membres, met en place un dispositif d’accompagnement comprenant une assistance dĂ©diĂ©e aux clients bancaires, notamment aux adhĂ©rents de l’Utica, et des sessions de formation personnalisĂ©es pour une meilleure prise en main des nouvelles procĂ©dures de traitement des chĂšques.

Pour toute information complĂ©mentaire sur l’utilisation et le traitement des nouvelles formules de chĂšques, les utilisateurs sont invitĂ©s Ă  contacter leur chargĂ© de clientĂšle ou le Centre de relations clients de leur banque, ou le Centre de relations clients TuniChĂšque de la Sibtel, disponible 24h/24 et 7j/7 au 31 380 671.

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216 Capital investit dans la startup tunisienne Juridoc

216 Capital, sociĂ©tĂ© de Venture Capital spĂ©cialisĂ©e dans l’investissement Seed/Early dans les entreprises technologiques, fondĂ©e Ă  Tunis en 2021, investit dans la startup Juridoc pour accĂ©lĂ©rer la digitalisation des services juridiques en Afrique et au Moyen-Orient. Le montant de la levĂ©e de fonds n’a pas Ă©tĂ© communiquĂ©.

FondĂ©e en 2021et dĂ©jĂ  implantĂ©e en Tunisie et au SĂ©nĂ©gal, la startup LegalTech Juridoc enregistre des chiffres impressionnants : plus de 252 000 documents disponibles, 325 000 recherches juridiques abouties et plus de 4 000 utilisateurs payants. Forte de ce succĂšs, la startup ambitionne de dĂ©mocratiser l’accĂšs Ă  l’information juridique sur de nouveaux marchĂ©s.

LegalTech Juridoc a rĂ©cemment bouclĂ© un tour de table menĂ© par 216 Capital et Go Big Partners, pour soutenir son dĂ©veloppement en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient.

La digitalisation des services juridiques en Tunisie est un levier essentiel pour moderniser l’administration, fluidifier les dĂ©marches et renforcer la transparence. En automatisant les processus et en facilitant l’accĂšs aux services juridiques, elle permet aux entreprises, aux investisseurs et aux citoyens de gagner en efficacitĂ© et en confiance.

Une plateforme innovante au service du droit

Juridoc simplifie l’accĂšs aux ressources juridiques grĂące Ă  une base de donnĂ©es complĂšte incluant lĂ©gislation, jurisprudence, doctrine et veille juridique. Son moteur de recherche intelligent, basĂ© sur l’IA gĂ©nĂ©rative, permet aux professionnels du droit, aux entreprises et aux institutions d’optimiser leur travail en accĂ©dant rapidement Ă  des informations fiables et actualisĂ©es.

«Nous sommes convaincus que notre solution rĂ©pond Ă  un besoin crucial des professionnels du droit, non seulement en Tunisie et au SĂ©nĂ©gal, mais Ă©galement Ă  travers toute l’Afrique de l’Ouest et le Moyen-Orient. Nous avons pour ambition d’étendre notre expertise et d’offrir une vĂ©ritable valeur ajoutĂ©e Ă  de nouveaux utilisateurs», a dĂ©clarĂ© Kais Assali, co-fondateur et Ceo de Juridoc.

Accélérer le développement international

En bouclant le rĂ©cent tour de table, Juridoc va utiliser les fonds rĂ©unis pour renforcer son infrastructure technologique, afin d’optimiser les performances de son moteur de recherche basĂ© sur l’IA, enrichir sa base de donnĂ©es avec des contenus juridiques adaptĂ©s aux spĂ©cificitĂ©s locales des nouveaux marchĂ©s et soutenir ses efforts commerciaux et marketing pour accĂ©lĂ©rer l’adoption de la plateforme.

«Cet investissement s’inscrit dans notre vision d’accompagner les startups Ă  fort potentiel qui transforment des secteurs stratĂ©giques grĂące au digital. Nous sommes ravis de soutenir Juridoc dans sa croissance et de contribuer Ă  moderniser l’accĂšs Ă  l’information juridique sur des marchĂ©s Ă  forte demande», a affirmĂ© Dhekra Khelifi, Partner Ă  216 Capital Ventures.

Aujourd’hui, Juridoc couvre le droit tunisien, sĂ©nĂ©galais, ainsi que les rĂ©glementations Ohada, Uemoa, Cedeao, et ambitionne d’élargir encore son champ d’action. Avec cette levĂ©e de fonds, la startup marque une nouvelle Ă©tape dans sa mission : rendre le droit plus accessible, structurĂ© et efficace pour tous.

De gauche Ă  droite et de haut en bas, Aziz Chalghaf (Go Big Partners), Anis Wahabi (Juridoc), Maya Boureghda (Juridoc), Hassen Arfaoui (216 Capital), Aymen Mbarek (Go Big Partners), Kais Assali (Juridoc), Dhekra Khelifi (216 Capital).

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Quel modÚle de développement économique pour la Tunisie de Kais Saïed?

L’auteur de cet article, un Ă©conomiste universitaire ayant enseignĂ© diffĂ©rentes disciplines de l’économie pendant vingt ans et l’ayant pratiquĂ© en tant que consultant international pendant vingt autres annĂ©es, se livre Ă  un exercice inĂ©dit : associer Ă  chacun des prĂ©sidents qui ont gouvernĂ© la Tunisie depuis son indĂ©pendance, le nom d’un grand Ă©conomiste dont lui ou son gouvernement ont appliquĂ© les idĂ©es souvent sans le savoir. Il propose Ă  la fin de son analyse au prĂ©sident Kais SaĂŻed une Ă©cole de pensĂ©e Ă©conomique et les axes d’un modĂšle de dĂ©veloppement qui tiennent compte de sa vision politique et de ses valeurs et lui permettront de transformer ses rĂȘves pour la Tunisie en rĂ©alitĂ©. Un article trĂšs pĂ©dagogique et didactique Ă  lire et Ă  faire lire aux plus hauts responsables du pays.

Dr. Sadok Zerelli

Il est un fait connu de tout le monde qu’il est plus facile de critiquer que de proposer et plus facile de dĂ©truire que de construire.

Conscient de cela, j’ai toujours fais personnellement des efforts dans tous les articles que j’ai publiĂ©s dans Kapitalis depuis quatre ou cinq ans (une bonne trentaine) de ne pas tomber dans ce travers et de proposer toujours une voie de sortie ou une solution, que je pense est la plus adaptĂ©e aux problĂ©matiques Ă©conomiques que j’analyse dans ces articles, qu’il s’agisse de la politique monĂ©taire suivie par la BCT, ou de la dĂ©cision de Kais SaĂŻed de rompre les relations avec le FMI, ou mĂȘme de cette derniĂšre loi catastrophique sur les chĂšques qui s’avĂšre non pas avant-gardiste en engendrant un moindre usage des billets de banques dans l’économie, comme le proclamaient haut et fort sur tous les mĂ©dias ses auteurs et dĂ©fenseurs, mais bien arriĂšre-gardiste qui s’est traduite, au contraire, par l’accroissement des paiements en espĂšces dont le montant a explosĂ© depuis la promulgation de cette loi, comme malheureusement je l’avais prĂ©dit dans quatre ou cinq articles que j’avais consacrĂ©s Ă  ce sujet (Notamment le dernier en date ‘‘Six questions aux auteurs de la nouvelle loi sur les chĂšques’’).

Il est une rĂ©alitĂ© aussi relevĂ©e par l’opinion publique, tous les responsables politiques et tous les observateurs Ă©conomiques, qu’alors que les plus grands dĂ©fis qui se posent pour la Tunisie depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ  sont d’ordre Ă©conomique, la dĂ©mission des Ă©conomistes de ce pays devant leurs responsabilitĂ©s est flagrante et leur silence est assourdissant.

En effet, Ă  part moi-mĂȘme et quelques autres Ă©conomistes qui se comptent sur les doigts d’une seule main, dont le Professeur Hachemi Alaya, l’un des meilleurs Ă©conomistes que ce pays a enfantĂ©s et l’un des rares qui mĂ©ritent de porter le titre de «Professeur des UniversitĂ©s» en sciences Ă©conomiques, contrairement Ă  plus de deux mille autres (dont je n’ai pas l’honneur de faire partie), dont on n’entend ni ne lit jamais les analyses, Ă  part quatre ou cinq bien introduits dans les cercles mĂ©diatiques et qui sont d’ailleurs toujours les mĂȘmes Ă  occuper le devant de la scĂšne audiovisuelle et dont la superficialitĂ© et la  banalitĂ© des analyses font Ă  mon avis honte Ă  la profession.

Un modÚle développement pour quelle Tunisie ?

J’ai tenu Ă  prĂ©ciser dans le titre de cet article que mon objectif final Ă  travers cet essai est de proposer un modĂšle de dĂ©veloppement pour la Tunisie de 2025 gouvernĂ©e par Kais SaĂŻed, qui n’est pas celle de 1956-1987 gouvernĂ©e par Bourguiba, ni celle de 1987-2010 gouvernĂ©e par Ben Ali, ni celle de 2011-2019 gouvernĂ©e par le tandem Ghannouchi/CaĂŻd Essebsi, suite Ă  leur fameuse rencontre Ă  Paris et leur entente pour se partager le pouvoir, l’un au Palais du Bardo et l’autre au Palais de Carthage.

En effet, il est clair que tant sur le plan du contexte politique international, que dĂ©mographique et sociologique propres Ă  la Tunisie ainsi que politique, il y a eu de grands changements d’une pĂ©riode Ă  l’autre, dont on doit compter si on veut ĂȘtre rĂ©aliste et appliquer avec rigueur la maxime de l’homme le plus riche du monde et le gĂ©nie du temps modernes, Elon Musk, Ă  savoir : un problĂšme bien posĂ© est un problĂšme Ă  moitiĂ© rĂ©solu.

Ainsi, sur le plan du contexte international et si je m’en tiens Ă  comparer les deux pĂ©riodes les plus extrĂȘmes dans le temps, celle de Bourguiba et celle de Kais SaĂŻed, il est Ă©vident qu’il y a une grande diffĂ©rence entre le contexte de la guerre froide et de la vive compĂ©tition entre les blocs Est et Ouest des annĂ©es 1960/1970 et celle de la guerre d’Ukraine avec domination des Etats-Unis comme seule superpuissance mondiale qu’on vit actuellement. MĂȘme la personnalitĂ© et le charisme des principaux dirigeants du monde ne sont plus les mĂȘmes : on ne peut pas comparer un Donald Trump Ă  un John Kennedy ou un Emanuel Macron Ă  un Charles De Gaulle


Sur le plan dĂ©mographique et sociologique, on ne peut pas comparer la Tunisie de Bourguiba avec des familles souvent nombreuses et une mĂšre souvent au foyer qui s’occupent bien de ses enfants Ă  la Tunisie Kais SaĂŻed avec des familles de deux ou trois enfants, des mĂšres qui travaillent et des enfants souvent livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes. Les jeunes ne sont plus les mĂȘmes et n’ont plus les mĂȘmes valeurs et visions de la vie : entre jouer Ă  la toupie ou aux billes et lire Taha Hussein, comme ma gĂ©nĂ©ration le faisait du  temps de Bourguiba, et lire Harry Potter et naviguer sur Tik-Tok ou Facebook comme le font les enfants d’aujourd’hui, il y de sacrĂ©es diffĂ©rences qui impactent la personnalitĂ© et les comportements des jeunes et donc des futurs consommateurs et producteurs qu’ils seront.

Sur le plan du rĂ©gime politique aussi, et sans trop m’avancer sur ce terrain minĂ© et courir le risque de dĂ©tourner l’objet de cet article qui est d’ordre Ă©conomique et non politique, je dirais que le type de rĂ©gime prĂ©sidentiel, la rĂ©partition des pouvoirs au sein d’un mĂȘme type, et les dispositions des constitutions de 1958, 2014 et 2021 sont forts diffĂ©rentes, ce qui doit ĂȘtre pris en compte dans le choix du modĂšle de dĂ©veloppement Ă©conomique Ă  proposer Ă  Kais SaĂŻed, car le lien entre l’économique et le politique n’est plus Ă  dĂ©montrer.

Les sciences Ă©conomiques, au pluriel 

Ce n’est pas un hasard qu’on ne parle pas de la science Ă©conomique au singulier mais des sciences Ă©conomiques au pluriel, parce qu’il existe effectivement plusieurs Ă©coles de pensĂ©e qui prĂ©sentent chacune une vision diffĂ©rente du type de sociĂ©tĂ© visĂ©, des objectifs Ă  atteindre en matiĂšre de rĂ©partition de la richesse nationale entre plusieurs classes de la sociĂ©tĂ© et des politiques Ă©conomiques les plus efficaces pour y arriver. 

L’ objet de cet article, qui se veut pĂ©dagogique et didactique, est justement de prĂ©senter et d’expliquer dans le langage le plus simple accessible au grand public, les principales Ă©coles de pensĂ©es Ă©conomiques, d’identifier laquelle se trouve Ă  la base des diffĂ©rentes politiques Ă©conomiques menĂ©es en Tunisie depuis son indĂ©pendance et de «marier» chacun des PrĂ©sidents qui ont gouvernĂ© notre pays au grand Ă©conomiste, considĂ©rĂ© comme le chef de file de l’école de pensĂ©e, dont ce PrĂ©sident ou son gouvernement a Ă©pousĂ© les idĂ©es et les a appliquĂ©es consciemment ou pas. L’objectif final est d’identifier pour le PrĂ©sident SaĂŻed, qu’on peut considĂ©rer comme encore «cĂ©libataire» dans le sens oĂč il est manifestement encore Ă  la recherche de l’école de pensĂ©e Ă©conomique avec laquelle il pourrait Â«se fiancer» et qui lui permettrait de rĂ©aliser le modĂšle de sociĂ©tĂ© dont il rĂȘve pour la Tunisie de l’aprĂšs le 25 juillet 2021.

Le couple Bourguiba/Keynes 

John Maynard Keynes (1883-1946) est un Ă©conomiste anglais qui a probablement le plus marquĂ© l’histoire de la pensĂ©e Ă©conomique, plus mĂȘme que le fondateur de l’économie en tant que discipline, Adam Smith (1723-1790), qui a Ă©tĂ© anoblit par la reine d’Angleterre pour ses travaux de recherche synthĂ©tisĂ©s dans son fameux livre qui s’enseigne encore dans toutes les facultĂ©s de sciences Ă©conomiques dans le monde (‘‘La ThĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l’emploi, de l’intĂ©rĂȘt et de la monnaie’’,1936). Dans ce livre, il remet en question les idĂ©es classiques et nĂ©oclassiques en vigueur Ă  son Ă©poque, selon lesquelles l’économie s’autorĂ©gule et le marchĂ© assure naturellement et Ă  long terme le plein emploi. Keynes montre dans cet ouvrage que l’économie peut rester bloquĂ©e Ă  court terme en situation de sous-emploi (chĂŽmage et rĂ©cession persistants) et que l’intervention de l’État est nĂ©cessaire pour relancer l’activitĂ© Ă©conomique. Un de ses arguments est sous la forme d’une boutade restĂ©e cĂ©lĂšbre qui a consistĂ© Ă  dire que, mĂȘme si les classiques et nĂ©oclassiques avaient raison de considĂ©rer que le libre fonctionnement du marchĂ© permet d’atteindre Ă  long terme le plein emploi, Â«Ă  long terme on est tous morts», et personne ne sera encore lĂ  pour le vĂ©rifier !

La pensée keynésienne repose sur quatre idées fondamentales trÚs novatrices à cette époque qui était dominée par la pensée néoclassique :

  • la demande globale (consommation publique et privĂ©e + investissement + exportation) est le moteur de la croissance Ă©conomique;
  • une politique budgĂ©taire expansionniste, qui consiste Ă  augmenter les dĂ©penses publiques mĂȘme en recourant s’il le faut Ă  un budget volontairement dĂ©ficitaire, permet de relancer la croissance et rĂ©sorber le chĂŽmage;
  • il faut baisser les impĂŽts directs et indirects pour stimuler la consommation et l’investissement, donc la croissance Ă©conomique;
  • il faut appliquer une politique monĂ©taire accommodante basĂ©e sur la rĂ©duction du taux directeur de la banque centrale et de faibles taux d’intĂ©rĂȘt bancaire pour inciter les entreprises et les mĂ©nages Ă  emprunter et Ă  investir.  

La pensĂ©e keynĂ©sienne a Ă©tĂ© appliquĂ©e avec succĂšs par tous les pays occidentaux Ă  la sortie de la deuxiĂšme guerre mondiale (notamment par le ‘New Deal’ du PrĂ©sident Roosevelt aux Etats-Unis), et a gĂ©nĂ©rĂ© ce qu’on appelle encore aujourd’hui avec nostalgie «les trente glorieuses» en rĂ©fĂ©rence aux trente annĂ©es durant lesquelles les principaux pays occidentaux ont connu une forte croissance Ă©conomique sans chĂŽmage et une nette Ă©lĂ©vation des niveaux de vie (1950-1980).

Bourguiba, un grand visionnaire comme l’était Keynes, a su Ă©pouser les idĂ©es de ce dernier et a lancĂ© dĂšs le dĂ©but de l’indĂ©pendance un vaste programme d’emploi massif de dizaines de milliers de chĂŽmeurs sur des chantiers qu’il savait pratiquement improductifs mais qui permettaient de leur distribuer des salaires pour augmenter leur consommation et donc la demande globale.

Dans le domaine de l’investissement, autre composante de la demande finale, sa politique Ă©conomique d’inspiration keynĂ©sienne s’est traduite par la crĂ©ation de grands pĂŽles de dĂ©veloppent rĂ©gionaux (raffinerie Ă  Bizerte, usine de cellulose Ă  Kasserine, de sucre Ă  BĂ©ja, chimique Ă  GabĂšs, El-Fouledh Ă  Menzel Bourguiba, etc.), souvent financĂ©s par le recours Ă  l’endettement extĂ©rieur, et une politique monĂ©taire accommandante de la part de la BCT qui se traduisait par de faibles taux d’intĂ©rĂȘt, comme le prĂ©conisait Keynes.

Soixante ans aprĂšs, on peut dire avec le recul que le couple Bourguiba/Keynes a plutĂŽt bien rĂ©ussi Ă  relever les dĂ©fis qui se posaient Ă  l’époque et que leurs progĂ©nitures, en l’occurrence toute ma gĂ©nĂ©ration, en ont largement profitĂ© sous forme d’enseignement gratuit, de bourses d’études, de soins mĂ©dicaux gratuits, etc.

Le couple Nouira/ Marshall

AprĂšs l’échec cuisant en 1969 de la politique collectiviste des coopĂ©ratives agricoles prĂŽnĂ©e par Ahmed Ben Salah, Bourguiba en vĂ©ritable «animal» politique qu’il Ă©tait, a effectuĂ© un virage de 180° et a confiĂ© les rĂȘnes de la politique Ă©conomique Ă  Hedi Nouira, Gouverneur de la Banque Centrale, qui ne cachait pas ses idĂ©es libĂ©rales. Celles-ci sont basĂ©es sur les enseignements de l’école nĂ©oclassique, menĂ©e par Alfred Marshall (1842-1924) qui, par son ouvrage ‘‘Principles of Economics’’ (1890), a jouĂ© un rĂŽle central dans la formalisation de cette Ă©cole de pensĂ©e, notamment en dĂ©veloppant les concepts d’élasticitĂ©et de coĂ»t marginal et en structurant l’économie comme une discipline mathĂ©matisĂ©e et analytique.

L’idĂ©e Ă  la base de cette thĂ©orie est que les marchĂ©s sont efficaces et que l’offre et la demande dĂ©terminent naturellement le niveau des prix et le volume de la production. Son hypothĂšse de base est qu’il existe un «Homo Ɠconomicus», un ĂȘtre imaginaire parfaitement rationnel et bien informĂ©, qui cherche toujours Ă  maximiser sa fonction d’utilitĂ© tandis que les entreprises cherchent toujours Ă  maximiser leurs bĂ©nĂ©fices.

Contrairement Ă  l’école keynĂ©sienne, l’école nĂ©oclassique prĂ©conise que l’Etat ne doit pas intervenir dans la vie Ă©conomique d’un pays et qu’il doit juste assumer ses fonctions rĂ©galiennes de puissance publique (justice, police, diplomatie, armĂ©e, etc.).

Un des enseignements de cette thĂ©orie est que tous les facteurs de production (travail et capital) doivent ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ©s selon leur productivitĂ© marginale (supplĂ©ment de production) en particulier les travailleurs, justifiant ainsi l’inĂ©galitĂ© des salaires entre les cadres et les ouvriers et la distribution inĂ©gale du revenu national entre les travailleurs et les capitalistes et entre les classes sociales.

Avec l’élection de Margaret Thatcher au Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux États-Unis au dĂ©but des annĂ©es 1980, deux dirigeants mondiaux conservateurs, cette Ă©cole de pensĂ©e nĂ©oclassique, qui date du XIXe et du dĂ©but du XXe siĂšcle, est redevenue Ă  la mode.

Ce sont les idĂ©es de cette Ă©cole de pensĂ©e, qu’on appelle aussi l’école marginaliste, qui ont inspirĂ© Hedi Nouira pour promulguer la fameuse loi de 1972 qui ouvre largement les portes de la Tunisie aux investissements directs Ă©trangers (IDE), en tablant sur les bas salaires des ouvriers qui doivent ĂȘtre payĂ©s, conformĂ©ment Ă  la thĂ©orie nĂ©oclassique, selon leur productivitĂ© marginale qui est faible en raison de leurs faibles qualifications.

Le couple Ben Ali / Lucas

L’économiste American Robert Lucas (1937-2023) a expliquĂ© dans son cĂ©lĂšbre livre ‘‘Les anticipations rationnelles’’ (1970), que les individus anticipent les dĂ©cisions Ă©conomiques du gouvernement, ce qui rend inefficaces les politiques de relance keynĂ©siennes.

L’idĂ©ologie nĂ©olibĂ©rale, dont il est considĂ©rĂ© comme le chef de file, est une idĂ©ologie Ă  la fois politique et Ă©conomique, qui applique certaines idĂ©es nĂ©o-classiques mais va plus loin en prĂŽnant des rĂ©formes structurelles pour libĂ©raliser l’économie, supprimer les rĂ©gulations qui entravent le marchĂ©, rĂ©duire les barriĂšres douaniĂšres pour ouvrir davantage l’économie au marchĂ© international, privatiser les entreprises publiques etc. 

Cette idĂ©ologie, qui est Ă  l’origine de l’apparition dans les annĂ©es 1990 du phĂ©nomĂšne de la mondialisation, se retrouve encore aujourd’hui dans le type de rĂ©formes structurelles que le FMI et la Banque Mondiale exigent des pays qui leur demandent des prĂȘts, comme conditions prĂ©alables pour leur en accorder (c’est ce qui a justifiĂ© la derniĂšre dĂ©cision de Kais SaĂŻed de rompre les relations avec le FMI).

C’était le cas pour Plan d’Ajustement Structurel (PAS), appliquĂ© par la Tunisie dans les annĂ©es 1990 qui avait pour but de stabiliser l’économie et de rĂ©former les finances publiques aprĂšs la crise Ă©conomique et la forte dette accumulĂ©e durant les annĂ©es 1980.

Les objectifs et mesures du PAS Ă©taient : 

  • stabilisation macroĂ©conomique : rĂ©duction des dĂ©ficits budgĂ©taires et maĂźtrise de l’inflation; 
  • libĂ©ralisation de l’économie : suppression de certaines subventions, privatisations, ouverture aux investissements Ă©trangers;  
  • rĂ©duction du rĂŽle de l’État : privatisation d’entreprises publiques et baisse des dĂ©penses publiques;  
  • rĂ©forme monĂ©taire et fiscale : dĂ©valuation du dinar, encouragement des exportations et modernisation du systĂšme fiscal;  
  • dĂ©rĂ©glementation du marchĂ© du travail : rĂ©forme des codes du travail pour favoriser la flexibilitĂ©.  

Force est de reconnaitre qu’avec le PAS,  le couple Ben Ali/Lucas a obtenu un succĂšs relatif dans le sens oĂč :

– une certaine stabilisation macroĂ©conomique a Ă©tĂ© obtenue (rĂ©duction de l’inflation et des dĂ©ficits budgĂ©taires);

– la Tunisie a connu une croissance Ă©conomique soutenue dans les annĂ©es 1990 Ă  2010 grĂące Ă  l’investissement aussi bien public que privĂ©, l’industrialisation et au dĂ©veloppement des exportations;  

– le pays est devenu plus attractif pour les investissements Ă©trangers.  

Mais comme dans tout couple, le bonheur apparent cache quelque fois de profondes fissures qui finissent avec les annĂ©es par apparaitre :

– la dĂ©valuation du dinar a entraĂźnĂ© une perte du pouvoir d’achat pour la population;  

– les privatisations ont profitĂ© Ă  une minoritĂ© liĂ©e au pouvoir, favorisant la corruption;

– la rĂ©duction des dĂ©penses publiques a affectĂ© l’éducation, la santĂ© et les services sociaux;  

– le chĂŽmage est restĂ© Ă©levĂ©, notamment chez les jeunes et les diplĂŽmĂ©s;

– l’augmentation des inĂ©galitĂ©s sociales et rĂ©gionales a nourri un mĂ©contentement qui a culminĂ© avec la RĂ©volution de 2011.  

En conclusion, je dirais que le couple Ben Ali/Lucas a rĂ©ussi Ă  obtenir une bonne stabilisation macroĂ©conomique, mais a creusĂ© davantage les inĂ©galitĂ©s sociales et rĂ©gionales et a ainsi semĂ© les graines de la rĂ©volte de 2011, dont les rĂ©percussions bouleversent encore aujourd’hui la vie Ă©conomique et politique du pays

Le couple Ghannouchi/Friedman

Il s’agit de la pĂ©riode entre 2011 et jusqu’à la premiĂšre Ă©lection de Kais SaĂŻed comme PrĂ©sident en 2019, durant laquelle on peut considĂ©rer pour ne pas tomber dans un dĂ©bat de politique politicienne, que Rached Ghannouchi a effectivement gouvernĂ© le pays, soit seul Ă  travers les gouvernements dirigĂ©s par ses disciples Hamadi Jebali et Ali Larayedh soit conjointement avec BĂ©ji Caid Essabsi au Palais de Carthage et lui-mĂȘme au perchoir de l’ARP.

Les gouvernements qui se sont succĂ©dĂ© durant cette pĂ©riode ont tous appliquĂ©, probablement sans mĂȘme le savoir, une politique Ă©conomique monĂ©tariste, surtout aprĂšs la promulgation de la loi de 2016 qui a accordĂ© Ă  la BCT l’indĂ©pendance de dĂ©cision.

Cette Ă©cole de pensĂ©e, dont le chef de fille est Milton Friedman (1912-2006), cherche Ă  dĂ©terminer comment la monnaie influence l’économie et comment les politiques strictement monĂ©taires peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour relancer la croissance, rĂ©sorber le chĂŽmage et stabiliser l’économie.

Elle repose sur la fameuse Ă©quation quantitative de la monnaie, connue sous le nom de «Equation de Cambridge» (que j’avais exposĂ©e et expliquĂ©e dans plusieurs de mes articles trĂšs critiques Ă  l’égard de la politique monĂ©taire suivie par la BCT, notamment le dernier ‘‘Plaidoyer en faveur de l’amendement de la loi de la BCT’’), qui affirme qu’une augmentation de la masse monĂ©taire entraĂźne mĂ©caniquement une hausse proportionnelle des prix si la vitesse de circulation et la production restent constantes Ă  court terme. Elle attribut la premiĂšre responsabilitĂ© pour lutter contre l’inflation aux banques centrales qui disposent de trois instruments pour le faire :

 â€“ les taux directeurs qui, Ă  travers le taux du marchĂ© monĂ©taire (TMM)  influencent le coĂ»t du crĂ©dit;

 â€“ les opĂ©rations d’«open market» qui se traduisent par l’achat/vente d’obligations et autres actifs financiers pour rĂ©guler le volume de monnaie en circulation;

 â€“ le contrĂŽle des rĂ©serves obligatoires des banques commerciales qui dĂ©terminent leur capacitĂ© Ă  accorder des crĂ©dits Ă  leurs clients et Ă  crĂ©er ainsi de la monnaie scripturale et gonfler la masse monĂ©taire en circulation.

Il faut dire que les enseignements de cette thĂ©orie ont Ă©tĂ© appliquĂ©s souvent avec succĂšs dans les pays dĂ©veloppĂ©s pour maĂźtriser l’inflation Ă  travers la manipulation du taux directeurs fixĂ©s par les banques centrales (BCE, FED
).

Par exemple, c’est grĂące Ă  une telle politique monĂ©taire que des pays comme la France ou les Etats-Unis, qui ont connu des taux d’inflation Ă  deux chiffres (supĂ©rieurs Ă  10%) juste aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre en Ukraine et la flambĂ©e des cours du pĂ©trole et des matiĂšres premiĂšres qui s’en est suivie, ont rĂ©ussi Ă  les ramener pratiquement Ă  2% aujourd’hui en moins de deux ans.

Mais, en Tunisie, la mĂȘme politique monĂ©taire du taux directeur appliquĂ©e depuis que la BCT est devenue indĂ©pendante en 2016 s’est avĂ©rĂ©e un Ă©chec cuisant, puisque l’inflation a atteint Ă  un moment donnĂ© 11,3% et qu’elle reste encore Ă©levĂ©e jusqu’à aujourd’hui (6,7%). La raison est que les deux conditions de base que Friedman lui-mĂȘme a bien indiquĂ©es pour le succĂšs d’une politique du taux directeur pour la maĂźtrise de l’inflation, Ă  savoir une vitesse de circulation de la monnaie stable Ă  court terme et l’existence d’un bon mĂ©canisme de transmission entre l’économie rĂ©elle et l’économie monĂ©taire, sont loin d’ĂȘtre remplies en Tunisie en raison de l’importance du secteur informel (qui reprĂ©sente jusqu’à 54% du PIB, selon certains experts) et de la faible inclusion financiĂšre (seuls 35% des mĂ©nages disposent d’un compte courant bancaire ou postal).

J’ai personnellement publiĂ© depuis trois ou quatre ans une bonne dizaine d’articles Ă  ce sujet, expliquant de long et en large les causes structurelles de cet Ă©chec, formule mathĂ©matique de l’équation quantitative Ă  l’appui et citant mĂȘme Friedman
 mais cela n’a pas empĂȘchĂ© l’ex-gouverneur de la BCT d’augmenter Ă  huit reprises successives le taux directeur jusqu’à atteindre 8% et le nouveau gouverneur (qui n’est mĂȘme spĂ©cialiste en Ă©conomie monĂ©taire mais en Ă©conomie de l’énergie) de le garder Ă  ce niveau jusqu’à aujourd’hui, asphyxiant ainsi les mĂ©nages, les entreprises et prenant en otage les investissements et la croissance Ă©conomique, sans rĂ©ussir pour autant Ă  maĂźtriser l’inflation.

Quant Ă  l’excuse derriĂšre laquelle l’ex comme le nouveau gouverneur ont l’habitude de se cacher pour Ă©chapper Ă  leur responsabilitĂ©, Ă  savoir que c’est le conseil d’administration de la BCT qui dĂ©cide en la matiĂšre, elle est Ă  rejeter d’un revers de la main, parce les membres de ce conseil sont des directeurs gĂ©nĂ©raux dans diffĂ©rents dĂ©partements ministĂ©riels (agriculture, commerce, industrie, transport, etc.) qui, mĂȘme s’ils sont compĂ©tents dans leur domaine, n’ont aucune formation Ă©conomique pour savoir quelle est la politique monĂ©taire la plus adaptĂ©e aux spĂ©cificitĂ©s de l’économie tunisienne et Ă  quelles conditions l’équation quantitative de la monnaie de Friedman, dont ils n’ont probablement jamais entendu parler, pourrait s’appliquer avec succĂšs. Quant aux trois Ă©conomistes universitaires qu’il revient au gouverneur de nommer dans son conseil d’administration, ils le sont souvent sur la base d’affinitĂ© sinon d’amitiĂ© personnelles, compte tenu des Ă©normes jetons de prĂ©sence qu’ils touchent Ă  ce titre.

Pourtant, il existe une autre politique monĂ©taire beaucoup plus efficace et facile Ă  mettre en Ɠuvre pour lutter contre l’inflation, que tous les Ă©conomistes disciples de Friedman mentionnent et que j’ai rappelĂ©e dans tous mes articles, celle des rĂ©serves obligatoires (voir plus haut). En effet, il suffit d’augmenter de quelques points le taux de rĂ©serves obligatoires que les banques commerciales sont tenues de dĂ©tenir pour rĂ©duire drastiquement et mĂ©caniquement leur capacitĂ© Ă  crĂ©er de la monnaie scripturale (on dĂ©montre mathĂ©matiquement que le processus de crĂ©ation monnaie scripturale par les banques commerciales est une suite algĂ©brique qui converge vers l’inverse du taux de rĂ©serves obligatoires).

Il ne fait pas de doute pour moi que si j’habitais le Palais de Carthage, je convoquerais, dĂšs demain, le Gouverneur de la BCT et lui ferais signer dans mon bureau mĂȘme deux circulaires Ă  adresser aux banques commerciales de trois mots chacune : l’une stipule que le taux directeur est de la BCT est diminuĂ© de 8% Ă  4% (c’est son niveau dans des pays Ă  Ă©conomie similaire Ă  la nĂŽtre, tels que le Maroc ou la Jordanie) et l’autre stipulant que le taux de rĂ©serves obligatoires est augmentĂ© de 4%. Si la consommation des mĂ©nages, les investissements des entreprises et la croissance Ă©conomique ne reprendront pas en moins de trois mois sans produire pour autant plus d’inflation, alors je ne suis pas un Ă©conomiste mais un charlatan!

Il reste une question que tous les lecteurs et lectrices se posent certainement et Ă  laquelle je me dois de leur apporter une rĂ©ponse mĂȘme subjective : pourquoi les responsables de la BCT s’entĂȘtent-ils Ă  appliquer une politique du taux directeur pour essayer de maĂźtriser l’inflation plutĂŽt qu’une politique du taux de rĂ©serves obligatoires qu’ils doivent certainement connaĂźtre (c’est du niveau d’un maĂźtrisard en sciences Ă©conomiques)?

La seule rĂ©ponse que je trouve est que la premiĂšre permet aux banques d’accroĂźtre considĂ©rablement leurs bĂ©nĂ©fices puisque le taux de rĂ©munĂ©ration des bons du TrĂ©sor que l’Etat est obligĂ© d’émettre pour financer son dĂ©ficit budgĂ©taire (selon un article pernicieux de la loi de 2016) sont indexĂ©s au taux directeur de la BCT, alors que la seconde rĂ©duit considĂ©rablement leur capacitĂ© Ă  accorder des crĂ©dits, leurs chiffres d’affaires et donc leurs bĂ©nĂ©fices. De lĂ  Ă  dĂ©duire que la BCT est au service du lobby bancaire, je laisse Ă  chacun(e) la libertĂ© de franchir ou non ce pas.

Toujours est-il qu’avec l’échec pour la maitrise de l’inflation, un taux de chĂŽmage dĂ©passant 16% de la population active et mĂȘme 40% parmi les diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur et un taux officiel de croissance Ă©conomique nĂ©gatif de -1,8% en moyenne par an durant la pĂ©riode 2012 et 2021, on ne peut pas dire que le couple Ghannouchi/Friedman a laissĂ© de bons souvenirs aux Tunisiens !

Les possibles «fiançailles» de Kais Saïed avec Arthur Pigou

On peut considĂ©rer notre PrĂ©sident qui, d’aprĂšs ses discours, sait quel type de sociĂ©tĂ© il veut construire pour la Tunisie et quelles valeurs il veut dĂ©fendre, comme un «cĂ©libataire» qui n’a pas encore «trouvĂ© chaussure Ă  son pied», dans le sens oĂč il est encore Ă  la recherche de l’école de pensĂ©e Ă©conomique et du modĂšle de dĂ©veloppement qui lui permettront de rĂ©aliser la Tunisie dont il rĂȘve.
Compte tenu des idĂ©es qu’il dĂ©veloppe dans  ses discours que je ne rate jamais, je lui propose de «se fiancer, en vue d’un futur mariage si entente mutuelle», comme il est d’usage de le dire dans ces circonstances, avec la thĂ©orie Ă©conomique du bien-ĂȘtre (Welfare Theory)  qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par plusieurs Ă©conomistes dont le chef de file est Arthur Pigou (1877-1959) dans son cĂ©lĂšbre ouvrage ‘‘The Economics of Welfare’’ (1920).

Pigou a dĂ©veloppĂ© l’idĂ©e que l’État peut amĂ©liorer le bien-ĂȘtre Ă©conomique en corrigeant les dĂ©faillances du marchĂ© et a introduit ce que les Ă©conomistes appellent les «taxes pigouviennes» pour rĂ©duire les effets nĂ©gatifs des externalitĂ©s (exemple : taxe carbone pour lutter contre la pollution, taxe sur le capital oisif que j’avais proposĂ©e dans mon dernier article ‘‘Le prĂ©sident SaĂŻed a-t-il raison de rompre les relations avec le FMI’’).  

L’objectif recherchĂ© par cette Ă©cole de pensĂ©e est la rĂ©alisation de l’optimum de Pareto, qui dĂ©signe une situation d’allocation des ressources matĂ©rielles et humaines disponibles optimale dans le sens oĂč aucune amĂ©lioration du bien-ĂȘtre d’un individu ne peut se faire sans dĂ©tĂ©riorer celui d’un autre.

En pratique, il s’agit de maximiser une fonction d’utilitĂ© collective que Paul Samuelson (1915-2009) appelle «fonction de bien-ĂȘtre social», qui permet d’agrĂ©ger les prĂ©fĂ©rences individuelles pour Ă©valuer le bien-ĂȘtre collectif, et que Kenneth Arrow (1921-2017) a dĂ©montrĂ© par son «thĂ©orĂšme d’impossibilité» qu’elle ne peut pas ĂȘtre construite par simple agrĂ©gation des utilitĂ©s individuelles. Par exemple, si chaque individu dĂ©cide pour maximiser son utilitĂ© individuelle de se rendre dans sa voiture Ă  son travail, il en rĂ©sultera un tel embouteillage sur les routes que personne n’arrivera Ă  temps Ă  son bureau.

Il se trouve que je suis moi-mĂȘme «marié» Ă  cette Ă©cole de pensĂ©e depuis que j’avais soutenu en 1979 Ă  la Sorbonne une thĂšse Doctorat d’Etat portant sur ‘‘L’investissement en infrastructures des transports selon la thĂ©orie d’allocation optimale des ressources’’, devant un jury prĂ©sidĂ© par Maurice Allais qui a reçu en 1988 le prix Nobel d’économie pour ses recherches dans ce domaine. J’en applique les enseignements depuis plus de 30 ans pour l’évaluation de la rentabilitĂ© Ă©conomique d’un grand nombre de programmes projets d’infrastructures rĂ©alisĂ©s en Tunisie et dans une trentaine de pays africains pour le compte des bailleurs de fonds multinationaux tels que la BAD, la BEI, la Banque Mondiale, etc.

Sans trop entrer dans des dĂ©tails techniques et thĂ©oriques, je dirais Ă  l’intention de notre PrĂ©sident que la thĂ©orie du bien-ĂȘtre cherche un Ă©quilibre entre l’objectif d’efficacitĂ© et de croissance Ă©conomique et celui d’une plus grande justice sociale, une prĂ©occupation majeure qu’on retrouve dans tous ses discours. Elle est utilisĂ©e pour justifier et analyser les interventions Ă©conomiques de l’État, notamment :  

– les politiques de redistribution (impĂŽts progressifs, allocations sociales) pour corriger les inĂ©galitĂ©s; 

– les politiques de rĂ©gulation pour corriger les dĂ©faillances de marchĂ© (monopoles, externalitĂ©s nĂ©gatives comme la pollution);

– la justification des investissements publics dans l’éducation, la santĂ© et les infrastructures de transport, qui augmentent le bien-ĂȘtre global.  

Quel ModÚle de développement économique pour la Tunisie de Kais Saïed

La Tunisie a adoptĂ© plusieurs modĂšles de dĂ©veloppement Ă©conomique au fil des dĂ©cennies, mais aucun n’a rĂ©ellement permis d’atteindre un Ă©quilibre durable entre croissance, inclusion sociale et stabilitĂ© financiĂšre. Aujourd’hui, la question du modĂšle de dĂ©veloppement est au cƓur des dĂ©bats, car le pays peine Ă  sortir de la crise Ă©conomique persistante.  

En se basant sur les enseignements de la thĂ©orie du bien-ĂȘtre comme cadre thĂ©orique, et face aux dĂ©fis actuels (croissance faible, dette Ă©levĂ©e, chĂŽmage, inflation, corruption
), les axes du modĂšle de dĂ©veloppement que je propose Ă  notre PrĂ©sident sont :  

  • un modĂšle basĂ© sur l’économie de la connaissance et l’innovation : la Tunisie possĂšde une jeunesse instruite et un fort potentiel en matiĂšre de numĂ©rique. Miser sur l’économie du savoir (technologies, intelligence artificielle, industrie 4.0, biotechnologies
) permettrait d’attirer des investissements et de crĂ©er des emplois qualifiĂ©s;  
  • une transformation vers une Ă©conomie productive et diversifiĂ©e : la Tunisie doit rĂ©duire sa dĂ©pendance aux services et au tourisme en dĂ©veloppant des industries Ă  plus forte valeur ajoutĂ©e, comme l’aĂ©ronautique, les Ă©nergies renouvelables et l’agro-industrie. Cela implique des rĂ©formes pour amĂ©liorer l’environnement des affaires et soutenir les entreprises locales;
  • un modĂšle axĂ© sur le dĂ©veloppement durable : avec la crise climatique et la raretĂ© des ressources naturelles, une transition vers une Ă©conomie verte est nĂ©cessaire. L’investissement dans les Ă©nergies renouvelables, l’agriculture biologique et l’économie circulaire pourrait permettre Ă  la Tunisie de se positionner comme un leader rĂ©gional en matiĂšre de dĂ©veloppement durable.  
  • Une Ă©conomie plus inclusive et Ă©quilibrĂ©e : la croissance ne peut ĂȘtre durable que si elle bĂ©nĂ©ficie Ă  toutes les rĂ©gions du pays. Un dĂ©veloppement rĂ©gional Ă©quilibrĂ©, avec une meilleure rĂ©partition des infrastructures et des opportunitĂ©s Ă©conomiques, est crucial pour rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales.  

Ce modĂšle nĂ©cessitera des rĂ©formes profondes pour amĂ©liorer la gouvernance, renforcer l’éducation, moderniser l’administration et attirer les investissements. Sans ces transformations, la Tunisie risque de rester dans un cercle vicieux de crises Ă©conomiques et sociales, avec le risque de dĂ©faut de paiement et le Club de Paris Ă  l’horizon

Post Scriptum 1 : Je doute fort qu’un tel article acadĂ©mique et didactique soit lu par notre PrĂ©sident, qui paraĂźt-il, prĂ©fĂšre la lecture des poĂšmes de Bayram Ettounsi
 que ce genre d’articles Ă©conomiques rĂ©barbatifs.   Cependant, s’il m’aurait permis d’enrichir la culture Ă©conomique du public et partager avec lui un tant soit peu mes connaissances acquises au prix d’une vie d’études universitaires et de pratique de l’économie un peu partout dans le monde, je ne regretterais pas de l’avoir rĂ©digĂ©.

Post Scriptum 2 : Le seul bĂ©nĂ©fice que je peux espĂ©rer retirer de la rĂ©daction de ce genre d’article que je fais gratuitement et qui me demande beaucoup d’efforts, est quelques visiteurs de plus de mon blog «PoĂšmes de la vie», pour y lire mes poĂšmes sur ce que les poĂštes grecs appellent la «finitude» et que j’appelle «l’insignifiance des ĂȘtres et des choses». Ils y trouveront un dernier poĂšme que j’ai appelĂ© «Donne-moi la main pour traverser ensemble» (il ne s’agit pas de traverser la MĂ©diterranĂ©e sur un bateau de fortune pour immigrer clandestinement
 !).

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Faisons de l’immigration une opportunitĂ© !

Nous publions ci-dessous la tribune d’un conseiller municipal français originaire de Tunisie (ville d’Echirolles) consacrĂ©e Ă  la question de l’immigration. Ses rĂ©flexions de Français issu de l’immigration Ă©clairent le dĂ©bat actuel en Tunisie sur l’immigration des Subsahariens, assimilĂ©e par certains Ă  une invasion (sic !).

Mohamed Makni *

Avec l’ambiance qui court en ce moment en France et de l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e. Une immigration incontrĂŽlĂ©e des deux cĂŽtĂ©s, une Europe frileuse et une Tunisie exsangue, presque Ă©touffĂ©e par des vagues de Subsahariens.

En ces temps oĂč l’immigration fait dĂ©bat, je voulais rappeler que c’est un sujet complexe et aux multiples facettes, qu’il est essentiel d’aborder avec nuance et en s’appuyant sur des faits vĂ©rifiĂ©s.

Selon l’INSEE, en 2023, 7,3 millions d’immigrĂ©s vivent en France, soit 10,7% de la population totale. La population Ă©trangĂšre vivant en France s’élĂšve Ă  5,6 millions de personnes, soit 8,2% de la population totale.

Il y a des motivations Ă©conomiques, comme la recherche d’un travail ou la poursuite d’études; il y a des motivations politiques, pour trouver une sĂ©curitĂ© qui n’existe plus dans son pays de naissance et des raisons personnelles, comme le regroupement familial.

Si la France est une opportunitĂ© pour les personnes qui y migrent, l’immigration reprĂ©sente aussi une opportunitĂ© pour la France. Notre population est vieillissante et les personnes qui rejoignent notre pays contribuent Ă  son dynamisme dĂ©mographique. Elles participent Ă  l’économie du pays, Ă  travers leur consommation quotidienne et leur activitĂ© professionnelle, souvent dans des secteurs enregistrant des pĂ©nuries de main d’Ɠuvre. Cela enrichit aussi la diversitĂ© culturelle de la France, Ă  travers le brassage de musique, de cuisine


Pour tirer parti de cela, il faut s’atteler Ă  relever des dĂ©fis, dont celui de l’intĂ©gration : accueillir de façon digne des personnes qui ont besoin de se loger, de trouver un travail, et parfois d’apprendre notre langue.

L’immigration a souvent Ă©tĂ© associĂ©e Ă  l’insĂ©curitĂ©, et les nouveaux arrivants se heurtent Ă  des discriminations, second dĂ©fi Ă  relever.

Cela freine leur intégration et initie un cercle vicieux de rejet.

Ce cercle peut devenir vertueux dĂšs lors que nous apprenons Ă  rĂ©flĂ©chir avec des faits et des donnĂ©es vĂ©rifiĂ©es, Ă  comprendre l’autre et que nous encourageons les Ă©changes interculturels et la coopĂ©ration.

Cela nécessite de mettre en place des politiques publiques adaptées et de former les nouveaux arrivants tout autant que les personnes accueillantes.

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Rencontre littĂ©raire | Hichem Ben Ammar, la poĂ©sie et l’IA

CinĂ©aste et poĂšte, Hichem Ben Ammar vient de publier deux ouvrages d’un coup, un recueil de poĂšmes ‘‘En veux-tu ? En voilĂ  !’’ (Contraste Éditions) et un essai au thĂšme inattendu ‘‘La poĂ©sie en question. Entretien avec l’intelligence artificielle’’ (Sud Éditions). Il s’agit  d’une rĂ©flexion insolite sur l’acte d’écrire et ses dĂ©fis actuels Ă  l’heure de l’IA.  

L’auteur prĂ©sentera ses deux ouvrages Ă  l’occasion de la JournĂ©e mondiale de la poĂ©sie, vendredi 21 mars 2025, Ă  21 heures lors d’une rencontre au palais de l’AcadĂ©mie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (BeĂŻt el-Hikma), Ă  Carthage.

Cet Ă©vĂ©nement rĂ©unira des scientifiques, des artistes et des universitaires pour dĂ©battre de l’avenir de la poĂ©sie et de la crĂ©ativitĂ© artistique, Ă  l’ùre de l’IA.

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Débat à Carthage | Dépendance numérique et nomophobie

Le DĂ©partement des Sciences de l’AcadĂ©mie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (BeĂŻt al-Hikma) a organisĂ©, le mercredi 12 mars 2025, Ă  son siĂšge Ă  carthage, un intermĂšde scientifique sur le thĂšme «DĂ©pendance numĂ©rique et nomophobie. Enjeux de l’humain dans les environnements qualifiĂ©s d’intelligents».

L’évĂ©nement a Ă©tĂ© portĂ© par les membres de l’AcadĂ©mie Pre Amel Benaamar Elgaaied, qui a assurĂ© la modĂ©ration, Pre Souad Kamoun-Chouk et Pr Hafedh Abdelmalek, qui ont prĂ©sentĂ© deux communications intitulĂ©es, respectivement, «La dĂ©pendance numĂ©rique, consĂ©quences et enjeux» et «Nomophobie et effets biologiques dans les espaces qualifiĂ©s d’intelligents».

Partant d’un constat de la vie quotidienne touchant la sociĂ©tĂ©, Ă  savoir la dĂ©pendance numĂ©rique et ses implications sur les plans psychologique et social, les intervenants se sont interrogĂ©s sur l’éventuel impact pathologique de ce phĂ©nomĂšne.

Pre Kamoun-Chouk a mis l’accent, pour sa part, sur l’usage excessif des technologies numĂ©riques, en particulier chez les jeunes, et les perturbations qui s’en suivent : perte de contrĂŽle et de temps, troubles du sommeil, isolement.

Quant Ă  l’intervention du Pr Abdelmalek, elle a portĂ© sur le concept de la nomophobie, un nĂ©ologisme qui trouve son Ă©tymologie dans l’abrĂ©viation de l’anglais «no-mobile-phone phobia», c’est-Ă -dire la peur excessive d’ĂȘtre sĂ©parĂ© de son tĂ©lĂ©phone. Cette phobie se manifeste par l’anxiĂ©tĂ© excessive d’oublier son tĂ©lĂ©phone ou de ne plus avoir de batterie, la dĂ©pendance aux applications et rĂ©seaux sociaux et l’incapacitĂ© Ă  passer du temps sans Ă©cran.

Les confĂ©renciers n’ont pas manquĂ© de rappeler qu’une surconsommation numĂ©rique est de nature Ă  amplifier des fragilitĂ©s attentionnelles prĂ©existantes (TDAH, dyslexie), mais des stratĂ©gies ciblĂ©es permettent d’attĂ©nuer ces effets.

Aussi, des recommandations ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es pour lutter contre ces phĂ©nomĂšnes, notamment l’utilisation d’outils et de pratiques de gestion et de limitation du temps d’écran, la programmation de pauses numĂ©riques (pendant les repas, au cours des week-ends ou des vacances), l’engagement dans des activitĂ©s hors-ligne (sport, lecture, interactions sociales rĂ©elles).

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YĂ©men | Pourquoi Donald Trump cible-t-il les Houthis maintenant?

L’administration Trump a lancĂ©, depuis le samedi 16 mars 2025, une campagne contre les Houthis au YĂ©men. Des responsables militaires amĂ©ricains ont affirmĂ© qu’il s’agissait de la premiĂšre salve d’une campagne visant l’arsenal militaire du groupe armĂ© pro-iranien. Cette campagne pourrait durer plusieurs semaines d’autant plus que l’arsenal en question est enfoui sous terre. Les responsables amĂ©ricains estiment que cette campagne militaire pourrait entraĂźner la perte de contrĂŽle par les Houthis de vastes parties du territoire qu’ils contrĂŽlent. Reste Ă  savoir, pourquoi ce timing? Le tour des Houthis est-il venu aprĂšs le Hezbollah et Bachar Al-Assad ou bien est-ce un signal envoyĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran qui refuse de nĂ©gocier avec Washington avec le couteau de Trump sous la gorge? 

Imed Bahri

Le New York Times indique dans une enquĂȘte prĂ©parĂ©e par Eric Schmidt et Jonathan Swan que la sĂ©rie de raids a commencĂ© contre une sĂ©rie de dizaines de cibles. Cela marque le dĂ©but d’une nouvelle offensive contre les Houthis et envoie un message fort Ă  la RĂ©publique islamique d’Iran alors que le prĂ©sident Trump tente de la forcer Ă  conclure un accord concernant son programme nuclĂ©aire.

Samedi, le YĂ©men a Ă©tĂ© la cible d’attaques aĂ©riennes et navales aprĂšs que le prĂ©sident Trump a ordonnĂ© des frappes contre les dĂ©fenses aĂ©riennes, les systĂšmes de missiles et les drones du mouvement chiite yĂ©mĂ©nite afin de rouvrir les voies de navigation en mer Rouge perturbĂ©es par les attaques des Houthis. Un chef du groupe a Ă©galement Ă©tĂ© pris pour cible.

L’administration Biden avait lancĂ© un certain nombre de frappes aĂ©riennes contre les Houthis mais n’avait pas rĂ©ussi Ă  rĂ©tablir la stabilitĂ© dans la rĂ©gion. Selon des responsables amĂ©ricains, les derniĂšres frappes constituent l’action militaire la plus importante annoncĂ©e par la nouvelle administration et se veulent un avertissement clair Ă  TĂ©hĂ©ran. 

«L’AmĂ©rique vous demandera des comptes»

Trump a Ă©tĂ© clair dans ses dĂ©clarations sur sa plateforme Truth Social dans lesquelles il a annoncĂ© ces frappes: «En Iran, le soutien aux Houthis doit cesser immĂ©diatement. Ne menacez ni le peuple amĂ©ricain ni son prĂ©sident, qui a reçu le mandat prĂ©sidentiel le plus important de l’histoire ni les voies maritimes mondiales. Si vous le faites, soyez prudents, car l’AmĂ©rique vous demandera des comptes»

Les responsables amĂ©ricains ont dĂ©clarĂ© que les frappes aĂ©riennes contre l’arsenal des Houthis dont une grande partie est enfouie profondĂ©ment sous terre pourraient se poursuivre pendant plusieurs semaines et que les frappes augmenteront en fonction de la rĂ©ponse des Houthis.

Les agences de renseignement amĂ©ricaines ont jusqu’à prĂ©sent eu du mal Ă  localiser les systĂšmes d’armes des Houthis que le mouvement produit dans des usines clandestines.

Des responsables amĂ©ricains ont dĂ©clarĂ© que certains conseillers Ă  la sĂ©curitĂ© nationale souhaitaient lancer une campagne plus agressive qui pourrait conduire les Houthis Ă  perdre le contrĂŽle de vastes zones du nord du pays. Cependant, Trump n’a pas encore annoncĂ© cette stratĂ©gie craignant qu’elle n’entraĂźne les États-Unis dans un conflit gĂ©nĂ©ralisĂ© au Moyen-Orient qu’il s’était engagĂ© Ă  Ă©viter pendant sa campagne.

Le journal amĂ©ricain ajoute que le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu avait fait pression sur Trump pour qu’il autorise une opĂ©ration conjointe amĂ©ricano-israĂ©lienne visant Ă  dĂ©truire les installations nuclĂ©aires iraniennes profitant de la vulnĂ©rabilitĂ© des dĂ©fenses aĂ©riennes iraniennes aprĂšs une campagne de bombardements israĂ©lienne en octobre qui avait dĂ©mantelĂ© des infrastructures militaires vitales.

Cependant, Trump, qui hĂ©site Ă  s’engager dans une guerre majeure, a jusqu’à prĂ©sent rĂ©sistĂ© Ă  la pression des faucons israĂ©liens et amĂ©ricains pour saisir l’opportunitĂ© de frapper les sites nuclĂ©aires iraniens.

En solidaritĂ© avec Gaza, suite Ă  l’opĂ©ration DĂ©luge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023 et Ă  la guerre d’IsraĂ«l contre Gaza, les Houthis ont ciblĂ© des navires commerciaux liĂ©s Ă  IsraĂ«l et passant par la mer Rouge, ciblant ainsi plus de 100 navires.

Les Houthis ont cessĂ© leurs attaques suite Ă  un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et IsraĂ«l en janvier. Cependant, le mouvement a annoncĂ© la reprise de ses attaques contre les navires commerciaux aprĂšs qu’IsraĂ«l a rĂ©tabli un blocus total sur Gaza ce mois-ci, empĂȘchant l’aide humanitaire d’atteindre plus de deux millions de personnes.

«Vos attaques doivent cesser dĂšs aujourd’hui»

Le NYT affirme que les rĂ©centes attaques du mouvement ont provoquĂ© la colĂšre de Trump notamment aprĂšs qu’elles aient ciblĂ© un F-16 survolant la mer Rouge mĂȘme si elles l’ont manquĂ©. Un drone MQ-9 amĂ©ricain a disparu le jour oĂč les Houthis ont annoncĂ© qu’ils en avaient abattu un.

Trump a Ă©crit sur sa plateforme Truth Social: «À tous les terroristes houthis, votre heure est venue et vos attaques doivent cesser dĂšs aujourd’hui».

Les premiĂšres frappes aĂ©riennes ont touchĂ© un quartier de la capitale Sanaa oĂč rĂ©sideraient des dirigeants houthis. Selon la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Al Masirah, chaĂźne des Houthis qui diffuse depuis Beyrouth, et le ministĂšre de la SantĂ© yĂ©mĂ©nite, les frappes ont fait neuf morts et neuf blessĂ©s.

Des responsables amĂ©ricains ont dĂ©clarĂ© que les frappes de samedi Ă©taient le rĂ©sultat d’une sĂ©rie de rĂ©unions de haut niveau Ă  la Maison-Blanche cette semaine entre Trump et ses principaux collaborateurs Ă  savoir le vice-prĂ©sident J. D. Vance, le secrĂ©taire d’État Marco Rubio, le conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale Michael Waltz, le secrĂ©taire Ă  la DĂ©fense Pete Hegseth et le gĂ©nĂ©ral Michael E. Corella, commandant du commandement central de l’armĂ©e. Trump a approuvĂ© le plan vendredi.

Les attaques ont Ă©tĂ© lancĂ©es depuis l’USS Harry S. Truman, un cuirassĂ© naviguant dans le nord de la mer Rouge, ainsi que depuis des avions de chasse et des drones lancĂ©s depuis des bases amĂ©ricaines dans la rĂ©gion.

L’administration Biden avait ripostĂ© aux attaques contre des navires commerciaux par plusieurs contre-attaques des forces militaires amĂ©ricaines et britanniques entre janvier et mai 2024. Les armĂ©es des deux pays avaient menĂ© au moins cinq frappes conjointes majeures contre les Houthis en rĂ©ponse aux attaques visant des navires. Cependant, cette fois-ci, le Commandement central au Moyen-Orient a annoncĂ© samedi avoir menĂ© ces frappes sans l’aide d’aucun autre pays.

Le journal note que les prĂ©cĂ©dentes frappes menĂ©es par les États-Unis n’ont pas rĂ©ussi Ă  les dissuader d’attaquer les voies de navigation reliĂ©es au canal de Suez qui sont vitales pour le commerce mondial. Des centaines de navires ont Ă©tĂ© contraints d’emprunter une longue route alternative autour de l’Afrique du Sud ce qui a fait grimper les coĂ»ts du transport maritime. MalgrĂ© le cessez-le-feu Ă  Gaza, les compagnies maritimes Ă©vitent toujours d’envoyer leurs conteneurs via la mer Rouge et continuent de contourner le cap de Bonne-EspĂ©rance.

L’administration Biden avait cherchĂ© Ă  rĂ©duire la capacitĂ© des Houthis Ă  menacer les navires commerciaux et militaires tout en Ă©vitant de tuer un grand nombre de combattants et de dirigeants houthis ce qui aurait pu conduire Ă  un chaos supplĂ©mentaire dans une guerre rĂ©gionale en expansion qui, selon les responsables, pourrait entraĂźner l’Iran.

Une plus grande latitude pour agir sur le terrain

Les craintes d’un conflit rĂ©gional plus large se sont considĂ©rablement attĂ©nuĂ©es au cours des mois ayant suivi la guerre d’IsraĂ«l contre le Hezbollah et le Hamas qui a affaibli les deux plus importants mandataires armĂ©s de l’Iran dans la rĂ©gion, mais Ă©galement suite Ă  la destruction d’une grande partie des dĂ©fenses aĂ©riennes de l’Iran lors d’une sĂ©rie de frappes aĂ©riennes punitives l’automne dernier laissant le pays vulnĂ©rable Ă  une contre-attaque israĂ©lienne plus importante s’il ripostait.

Cela a donnĂ© Ă  Trump plus de latitude pour lancer une campagne de bombardements massive contre les Houthis et l’utiliser comme un avertissement aux dirigeants iraniens s’ils rejetaient les pourparlers axĂ©s sur leur programme nuclĂ©aire. Il n’est pas clair comment une nouvelle campagne de bombardements contre les Houthis rĂ©ussira lĂ  oĂč les efforts militaires prĂ©cĂ©dents menĂ©s par les États-Unis ont largement Ă©chouĂ©.

Les responsables militaires ont dĂ©clarĂ© que ces attaques toucheraient un plus large Ă©ventail de cibles houthies et seraient menĂ©es sur une pĂ©riode de plusieurs semaines. Trump n’a pas donnĂ© plus de dĂ©tails sur les Ă©vĂ©nements dans sa publication sur les rĂ©seaux sociaux. Bien qu’il ait dĂ©clarĂ©: «La rĂ©ponse de Joe Biden a Ă©tĂ© terriblement faible alors les Houthis ont continuĂ© leur attaque. L’attaque des Houthis contre les navires amĂ©ricains ne sera pas tolĂ©rĂ©e. Nous utiliserons une force meurtriĂšre Ă©crasante jusqu’à ce que nous atteignions notre objectif».

Le NYT note que les Houthis qui ont dĂ©veloppĂ© leur expĂ©rience de combat au cours d’une guerre de huit ans avec une coalition dirigĂ©e par l’Arabie saoudite ont accueilli favorablement la perspective d’une guerre avec l’AmĂ©rique. Maintenant, les responsables amĂ©ricains et ceux du Moyen-Orient attendent une rĂ©ponse des Houthis.

Le magazine Politico a notĂ©, de son cĂŽtĂ©, que les nouvelles frappes aĂ©riennes sur le YĂ©men, les plus importantes depuis le retour de Trump Ă  la Maison Blanche, sont survenues aprĂšs que le prĂ©sident amĂ©ricain a assoupli les rĂšgles pour mener des frappes et donnĂ© aux commandants sur le terrain une grande latitude pour agir. 

Le magazine a citĂ© un responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat, affirmant que la rĂ©cente augmentation des attaques contre les bastions d’Al-Shabaab en Somalie et contre l’EI en Syrie est le rĂ©sultat de cette politique ajoutant que davantage de raids ont lieu dans la rĂ©gion lorsque les commandants militaires voient une opportunitĂ© de frapper les dirigeants de ces organisations.

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Le Rio | Rencontre d’hommage Ă  l’écrivain Gilbert Naccache

Le 20 mars Ă  21h30, Nirvana Éditions et l’Association Gilbert Naccache organisent une rencontre Ă  la salle Le Rio, Ă  Tunis, pour prĂ©senter deux ouvrages cĂ©lĂ©brant l’hĂ©ritage littĂ©raire et militant de l’écrivain disparu.

Deux ouvrages de l’écrivain rĂ©cemment publiĂ©s Ă  Tunis par Nirvana Éditions seront prĂ©sentĂ©s Ă  cette occasion : ‘‘RĂ©flexions d’un promeneur solitaire’’, un recueil de pensĂ©es et d’écrits inĂ©dits, et ‘‘Le Seigneur des rats’’, bande dessinĂ©e de Z Flamant Rose, adaptĂ©e d’une nouvelle Ă©crite en 1975 par l’écrivain.

Ce dernier ouvrage paraßt à Tunis chez Nirvana et en France chez Alifbata. Sa sortie en librairie est prévue le 18 mars en Tunisie et le 28 mars en France, Belgique et Suisse.

NĂ© Joseph Gilbert Naccache le 15 janvier 1939 Ă  Tunis et mort le 26 dĂ©cembre 2020 Ă  Paris, l’écrivain est connu aussi comme militant de gauche tunisien.

IngĂ©nieur agronome de formation, il Ă©tait membre du mouvement d’extrĂȘme gauche clandestin Perspectives tunisiennes et l’un de ses principaux dirigeants. ArrĂȘtĂ© le 22 mars 1968, il est torturĂ© puis jugĂ© par la Cour de sĂ»retĂ© de l’État et condamnĂ© le 22 septembre Ă  seize ans de prison. LibĂ©rĂ© le 20 mars 1970 au bĂ©nĂ©fice d’une grĂące prĂ©sidentielle,

Durant sa peine de prison, il rĂ©dige son autobiographie sur des emballages de cigarettes de la marque Cristal ; l’ouvrage baptisĂ© â€˜â€˜Cristal’’ est publiĂ© en 1982. Il publiera de son vivant ‘‘Le ciel est par-dessus le toit : nouvelles, contes et poĂšmes de prison et d’ailleurs’’ (2005), ‘‘Qu’as-tu fait de ta jeunesse ? ItinĂ©raire d’un opposant au rĂ©gime de Bourguiba (1954-1979).Suivi de RĂ©cits de prison’’ (2009), ‘‘Vers la dĂ©mocratie ?’’ (2011), ‘‘Le Manchot et autres nouvelles’’ (2013), ‘‘Comprendre m’a toujours paru essentiel : entretiens avec Mohamed Chagraoui’’ (2015), ‘‘Il pleut des avions’’ (2016) et ‘‘Patchwork : textes politiques et thĂ©oriques Ă©crits entre 1978 et 2018’’ (2019). 

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JournĂ©e mondiale de l’eau | La justice hydrique en Tunisie

A l’occasion de la JournĂ©e mondiale de l’eau, Nomad 08-Observatoire tunisien de l’eau organise un panel intitulĂ© Â«La justice hydrique en Tunisie, entre rĂ©alitĂ© et dĂ©fis Â», pour dĂ©battre d’une gouvernance plus Ă©quitable et durable de l’eau dans un contexte de changement climatique et de stress hydrique.

Ce panel, qui se tiendra le vendredi 21 mars 2025 Ă  partir de 21h Ă  la salle Le Rio (rue Radhia Haddad, 92 rue de la Yougoslavie, Tunis), discutera des questions urgentes liĂ©es Ă  la gestion des ressources en eau en Tunisie en rĂ©unissant des experts de divers domaines, afin d’analyser la situation actuelle, d’identifier les dĂ©fis et de proposer des recommandations pour une gouvernance plus Ă©quitable et durable de l’eau en Tunisie 

Les panĂ©listes sont Awatef Mabrouk (sociologue spĂ©cialisĂ©e dans la gouvernance de l’eau et l’approche genre) qui parlera de l’accĂšs des femmes Ă  l’eau, Kais Bouazi (chercheur en sciences politiques et sociales spĂ©cialisĂ© dans la politique de l’eau et de l’environnement) qui parlera de la justice hydrique, Houcine Rehili (expert spĂ©cialisĂ© dans le dĂ©veloppement et la gestion des ressources) qui analysera les politiques de la Banque mondiale dans les domaines de l’eau et de l’assainissement en Tunisie. Sa confĂ©rence portera le titre : «PrioritĂ© Ă  la privatisation au dĂ©triment des droits fondamentaux.» 

Un reprĂ©sentant du ministĂšre de l’Agriculture apportera de Ă©clairages sur les politiques publiques dans le domaine de l’eau et le dĂ©bat sera modĂ©rĂ© par la  journaliste Rihab Elhawet d’Alqatiba

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L’Ethereum peut-il atteindre 5 000 dollars en 2025 ? Voici ce qu’il faut faire

L’Ethereum (ETH) est restĂ© bloquĂ© dans une pĂ©riode de sous-performance par rapport aux autres principales crypto-monnaies, oscillant autour de 2 100 dollars. Les investisseurs qui s’attendaient Ă  une forte reprise se posent maintenant des questions : Qu’est-ce qu’il faudrait pour que l’Ethereum dĂ©passe les 5 000 dollars ?

Comprendre les cycles du marchĂ© et les mises Ă  jour de la blockchain grĂące Ă  un cours sur les crypto-monnaies peut vous aider Ă  anticiper le prochain grand mouvement de l’Ethereum. Bien qu’une telle hausse ne soit pas impossible, l’Ethereum a besoin Ă  la fois d’amĂ©liorations fondamentales et de conditions de marchĂ© favorables pour prendre de l’ampleur.

L’Ethereum peut-il s’imposer dans la rĂ©volution de l’IA ?

L’une des plus grandes opportunitĂ©s d’Ethereum provient d’une tendance Ă©mergente – l’IA sur la blockchain. Ce secteur se divise en deux catĂ©gories principales :

1. Projets d’infrastructure d’IA : Ils fournissent la puissance de calcul et la technologie blockchain pour les applications d’IA.

2. Agents alimentĂ©s par l’IA : Ces entitĂ©s numĂ©riques gĂšrent les transactions, optimisent les ressources et interagissent par le biais de contrats intelligents.

    Si Ethereum devient la plateforme dominante pour les applications blockchain alimentĂ©es par l’IA, il pourrait attirer des milliards de dollars de nouveaux investissements, ce qui entraĂźnerait une hausse de la demande et du prix de l’ETH.

    Ethereum est-il déjà un leader de la blockchain IA ?

    Ethereum est bien positionnĂ© dans cet espace. Certains jetons liĂ©s Ă  l’IA sur Ethereum affichent dĂ©jĂ  des capitalisations boursiĂšres supĂ©rieures Ă  1 milliard de dollars, et de nombreux autres se situent dans les centaines de millions. L’infrastructure de contrats intelligents d’Ethereum en fait une plateforme idĂ©ale pour les projets d’IA, mais il y a un problĂšme majeur :

    Solana (SOL) est en train d’émerger comme un concurrent de taille.

    Ethereum peut-il rivaliser avec les faibles frais et les transactions rapides de Solana ?

    Les frais de transaction Ă©levĂ©s et les lenteurs de traitement d’Ethereum sont des problĂšmes de longue date.

    Les dĂ©fis actuels d’Ethereum :

    • CoĂ»t moyen d’une transaction : 1,65 $ (au 26 fĂ©vrier)
    • Vitesse de transaction: ~53 secondes

    L’avantage de Solana :

    • Frais rĂ©duits : Souvent moins de 0,01 $ par transaction
    • Traitement plus rapide : Les transactions ne prennent que quelques secondes

    Pourquoi cela est-il important ? Les applications blockchain pilotĂ©es par l’IA requiĂšrent des transactions frĂ©quentes et peu coĂ»teuses. La vitesse supĂ©rieure et le prix abordable de Solana le rendent plus attrayant pour les projets d’IA, ce qui pourrait menacer la position d’Ethereum.

    Pour qu’Ethereum atteigne les 5 000 $, il doit baisser considĂ©rablement les frais et amĂ©liorer la vitesse des transactions. Bien que les dĂ©veloppeurs d’Ethereum aient promis des amĂ©liorations, les progrĂšs ont Ă©tĂ© lents, ce qui a suscitĂ© le scepticisme des investisseurs.

    Que faudra-t-il pour que l’Ethereum atteigne 5 000 dollars ?

    Le chemin de l’Ethereum vers 5 000 $ dĂ©pend de trois facteurs principaux :

    – rĂ©soudre les frais Ă©levĂ©s et les transactions lentes : Ethereum doit rĂ©ussir Ă  mettre en Ɠuvre des solutions d’évolutivitĂ©, telles que les rĂ©seaux de couche 2 et le sharding, afin de rĂ©duire les coĂ»ts et d’amĂ©liorer la vitesse des transactions;

    – dominer l’IA et l’intĂ©gration Web3: Le secteur de l’IA sur la blockchain connaĂźt une croissance rapide. Ethereum doit consolider sa position en tant que premiĂšre plateforme pour les projets d’IA, battant des concurrents comme Solana;

    – rĂ©tablir la confiance des investisseurs dans le leadership et le dĂ©veloppement : Les changements de leadership Ă  la Ethereum Foundation pourraient aider, mais seulement si de rĂ©elles amĂ©liorations techniques suivent. Les investisseurs attendent de voir si Ethereum tient ses promesses.

      RĂ©flexions finales

      Le voyage d’Ethereum vers 5 000 $ n’est pas impossible, mais il est loin d’ĂȘtre garanti. Les frais Ă©levĂ©s et la lenteur des transactions de la blockchain restent un obstacle majeur, d’autant plus que des concurrents comme Solana offrent des alternatives plus rapides et moins chĂšres.

      Cependant, Ethereum conserve une forte position avec son Ă©cosystĂšme de dĂ©veloppeurs dominant, son infrastructure de contrats intelligents et l’intĂ©gration croissante de l’IA.

      Si Ethereum parvient Ă  relever ces dĂ©fis, il pourrait rĂ©cupĂ©rer sa position de blockchain leader pour l’avenir de l’IA, de la finance et des applications dĂ©centralisĂ©es. D’ici lĂ , les investisseurs devraient ĂȘtre prĂ©parĂ©s Ă  la volatilitĂ© et l’aborder avec un Ă©tat d’esprit Ă  long terme plutĂŽt que s’attendre Ă  une montĂ©e en flĂšche rapide.

      Ethereum surmontera-t-il ses obstacles et atteindra-t-il de nouveaux sommets, ou des concurrents plus rapides prendront-ils l’avantage ? Les prochains mois seront dĂ©terminants.

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      IsraĂ«l | L’ancien chef du Shin Bet appelle Ă  la dĂ©sobĂ©issance civile

      L’ancien ministre et ancien chef du Shin Bet, le service de renseignement intĂ©rieur israĂ©lien Ă©galement appelĂ© le Shabak, Amihai Ayalon, a commentĂ© la dĂ©cision du Premier ministre israĂ©lien de limoger le directeur de ce service Ronen Bar (avec Netanyahu dans la photo) en lançant un appel Ă  la dĂ©sobĂ©issance civile.

      «Un chef du Shin Bet qui n’a jamais dit ‘Monsieur le Premier ministre, ça suffit’ pendant son mandat n’a probablement pas rempli son rĂŽle correctement», a-t-il dĂ©clarĂ© dans une interview accordĂ©e Ă  Ynet. Et d’ajouter : «Il n’y a pas un chef du Shin Bet qui n’ait entendu des secrets Ă  huis clos. Il en sait plus sur la famille du Premier ministre que lui-mĂȘme.»

      «J’ai dĂ©cidĂ© de proposer au gouvernement la fin du mandat du chef du Shin Bet», a indiquĂ© Benjamin Netanyahu dans une dĂ©claration en vidĂ©o diffusĂ©e dimanche 16 mars 2025 par ses services.

      Sa proposition devrait ĂȘtre acceptĂ©e par le gouvernement, mais l’opposition de gauche a dĂ©jĂ  annoncĂ© qu’elle contesterait la dĂ©cision devant la Cour suprĂȘme.

      Dans un communiqué, Ronen Bar a estimé que le «manque de confiance» de Netanyahu venait de son refus de se plier à ses demandes de «loyauté personnelle».

      La procureure gĂ©nĂ©rale d’IsraĂ«l, Gali Baharav-Miara, a notifiĂ© ses rĂ©serves Ă  Netanyahu. «Il n’est pas possible de dĂ©buter ce processus avant que les fondements factuels et juridiques de votre dĂ©cision soient pleinement clarifiĂ©s», a-t-elle expliquĂ© dans un courrier, soulignant l’illĂ©galitĂ© d’une telle dĂ©cision si elle venait Ă  ĂȘtre annoncĂ©e.

      I. B.

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      La LTDH dénonce les violences contre les migrants subsahariens en Tunisie

      La Ligue tunisienne de dĂ©fense des droits de l’homme (LTDH) exprime sa profonde prĂ©occupation face Ă  la grave dĂ©tĂ©rioration de la situation des migrants subsahariens en Tunisie.

      «Victimes d’agressions et de violations de leurs droits, ils se retrouvent dans une situation de plus en plus prĂ©caire, exposĂ©s Ă  des violences qui menacent leur dignitĂ© et leur sĂ©curité», Ă©crit la LTDH dans un communiquĂ© note, dĂ©nonçant «une gestion chaotique de la crise migratoire qui ne cesse d’exacerber les tensions Ă©conomiques et sociales, touchant aussi bien les migrants que les Tunisiens, notamment les populations vulnĂ©rables».

      La Ligue met en avant la situation Ă  El-Amra, dans le gouvernorat de Sfax, «oĂč les habitants sont privĂ©s du droit de cultiver leurs terres, consĂ©quence directe d’une gestion inefficace de la question migratoire».

      Tout en reconnaissant les dĂ©fis posĂ©s par l’afflux massif de migrants, la LRDH «rejette fermement toute rĂ©ponse sĂ©curitaire rĂ©pressive ou discours raciste qui agit comme une soupape de sĂ©curitĂ© Ă  une crise mal gĂ©rĂ©e», soulignant la nĂ©cessitĂ© d’adopter des politiques inclusives, respectueuses des engagements internationaux de la Tunisie, pour prĂ©server la cohĂ©sion sociale et garantir la protection des droits fondamentaux pour tous.

      Enfin, la Ligue formule des appels Ă  «la fin immĂ©diate de toutes les formes de violences, d’abus et de pratiques discriminatoires Ă  l’égard des migrants, Ă  la pleine prise en charge par les autoritĂ©s tunisiennes des mauvais choix dans la gestion de la question migratoire, qui ont contribuĂ© Ă  l’aggravation de la crise et Ă  la mise en Ɠuvre de politiques migratoires humaines et Ă©quitables, qui concilient le respect des droits des migrants avec les impĂ©ratifs Ă©conomiques et sociaux du pays, et Ă  renforcer la coordination entre l’Etat et la sociĂ©tĂ© civile pour aborder la question migratoire sans recourir Ă  aux discours haineux et discriminatoires, qui ne font qu’alimenter les tensions.»

      La LTDH exprime Ă©galement «une ferme condamnation du racisme institutionnel et des discours stigmatisants Ă©manant de certains dirigeants politiques, notamment des parlementaires, jugĂ©s contraires aux principes dĂ©mocratiques et aux droits de l’homme».

      Dans son communiquĂ©, la Ligue rĂ©itĂšre l’importance du respect des droits fondamentaux sans aucune distinction, exhortant les autoritĂ©s Ă  adopter des politiques migratoires responsables, conjuguant la protection des droits de l’homme avec la nĂ©cessitĂ© de maintenir la stabilitĂ© Ă©conomique et sociale, et met en garde contre toute exploitation populiste ou rhĂ©torique incitant Ă  la haine raciale.

      Le communiquĂ© intervient dans un contexte de tensions croissantes liĂ©es Ă  la gestion des flux migratoires dans le pays, avec des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne transitant ou s’installant en Tunisie, notamment dans le gouvernorat de Sfax, souvent dans des conditions prĂ©caires.

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      Italie | Un étranger dangereux rapatrié en Tunisie

      C’est le 13e depuis le dĂ©but de 2025, des policiers d’AncĂŽne (Italie) ont procĂ©dĂ© Ă  une expulsion judiciaire contre un citoyen tunisien de 29 ans. Il Ă©tait incarcĂ©rĂ© Ă  la prison d’Ancona di Montacuto.

      Le rapatriĂ©, dont le nom n’a pas Ă©tĂ© divulguĂ©, a un casier judiciaire fourni pour vol, cambriolage, blessures et trafic de drogue, indique l’agence Ansa qui a rapportĂ© l’information.

      Samedi 15 mars 2025, dans la matinĂ©e, la police italienne l’a fait sortir de prison et l’a emmenĂ© Ă  la frontiĂšre aĂ©rienne de l’aĂ©roport de Fiumicino Ă  Rome oĂč il a Ă©tĂ© pris en charge par les opĂ©rateurs du Bureau d’Immigration de la prĂ©fecture de police de Doric, spĂ©cialisĂ©s dans les escortes internationales, pour l’emmener en Tunisie, car il Ă©tait un citoyen Ă©tranger en situation irrĂ©guliĂšre sur le territoire italien et considĂ©rĂ© comme dangereux pour l’ordre et la sĂ©curitĂ© publics.

      Les autoritĂ©s tunisiennes l’ont pris en charge Ă  son dĂ©barquement Ă  l’aĂ©roport de Tunis-Carthage.

      «Expulser publiquement du territoire les Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre qui sont dangereux pour l’ordre et la sĂ©curitĂ© permet d’éviter qu’ils ne sĂ©journent de maniĂšre irrĂ©guliĂšre et ne commettent des dĂ©lits de toutes sortes», a dĂ©clarĂ© le commissaire de police Cesare Capocasa. Et d’ajouter : «Être sur place signifie Ă©galement travailler sur le front de la prĂ©vention, pour que soit augmentĂ©e la sĂ©curitĂ© perçue par les citoyens de la capitale et de la province».

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      MusĂ©e du Bardo | Les dĂ©esses antiques entre mythologie, art et mĂ©moire

      PrĂ©parĂ©e Ă  l’occasion de la cĂ©lĂ©bration de la JournĂ©e internationale des droits des femmes, l’exposition artistique consacrĂ©e aux figures fĂ©minines mythologiques, «Isis, Aphrodite, CybĂšle et les autres », a Ă©tĂ© inaugurĂ©e samedi 15 mars 2025, au MusĂ©e du Bardo.

      Le musĂ©e s’est ainsi transformĂ© en un vĂ©ritable thĂ©Ăątre de mĂ©moire et de crĂ©ation, offrant aux visiteurs une plongĂ©e fascinante dans l’hĂ©ritage des grandes figures fĂ©minines de l’AntiquitĂ©.
      Sur les traces des Aphrodite, Isis, CybĂšle et autres dĂ©esses de la fĂ©conditĂ©, de la puissance et de la sagesse, le Bardo a cĂ©lĂ©brĂ© la femme Ă  travers les Ăąges dans un voyage immersif et sensoriel oĂč les sculptures en marbre et les rĂ©cits mythologiques ont pris une rĂ©sonance contemporaine.
      A l’image des grands musĂ©es dans le monde, qui accueillent rĂ©guliĂšrement des performances artistiques et des dĂ©filĂ©s de mode, le MusĂ©e du Bardo a offert Ă  l’assistance un moment oĂč les arts, l’histoire et la mode ont dialoguĂ© dans un Ă©crin unique.

      Dans l’espace d’exposition du musĂ©e, les sculptures en marbre qui se dressaient comme autant de tĂ©moins du passĂ©, lançaient l’invitation Ă  redĂ©couvrir des figures fĂ©minines mythiques ayant marquĂ© les civilisations antiques. PhĂ©niciennes, Grecques, Romaines, Phrygiennes, Carthaginoises, Libyques
 Isis, Aphrodite, CybĂšle, Fortuna, DĂ©mĂ©ter
 autant de noms qui Ă©voquent la force, la beautĂ© et le pouvoir des femmes Ă  travers les Ăąges. Parmi elles, Aphrodite-VĂ©nus, muse de l’amour et de la beautĂ©, TychĂ© chez les Grecs, Fortuna chez les Romains, CybĂšle Ă  Carthage, dĂ©esse de la prospĂ©ritĂ© et du destin, souvent reprĂ©sentĂ©e avec les ailes de la Victoire, la couronne crĂ©nelĂ©e d’une citĂ©, la corne d’abondance et le bouclier de MĂ©duse.

      Outre l’exposition conçue par l’archĂ©ologue Hajer Krimi et scĂ©nographiĂ©e par Leila Daami, l’un des moments forts de la soirĂ©e a Ă©tĂ© un dĂ©filĂ© de mode d’exception, oĂč l’hĂ©ritage vestimentaire des impĂ©ratrices romaines et des figures fĂ©minines carthaginoises a pris vie. OrchestrĂ© par la crĂ©atrice tunisienne Fatma Ben Abdallah, ce spectacle a puisĂ© dans les trĂ©sors du passĂ© pour offrir une collection oĂč les coupes fluides et majestueuses se mĂȘlaient Ă  des broderies dorĂ©es, Ă©voquant l’opulence des civilisations phĂ©nicienne, romaine et carthaginoise.

      Les modĂšles, parĂ©es de diadĂšmes scintillants, drapĂ©es dans des Ă©toffes aux reflets chatoyants, ont traversĂ© la salle de Carthage avec une grĂące souveraine, celle des reines, dĂ©esses, prĂȘtresses ou tout simplement femmes du monde. Entre colonnes antiques et fresques mosaĂŻques millĂ©naires, elles ont offert aux spectateurs une immersion fascinante, Ă  mi-chemin entre la rĂ©alitĂ© et la lĂ©gende.

      «Depuis des annĂ©es, je rĂȘvais de voir un dĂ©filĂ© de mode au sein d’un musĂ©e tunisien, Ă  l’image de ce qui se fait dans les plus grandes capitales du monde. Ce soir, nous avons prouvĂ© que notre patrimoine est un Ă©crin idĂ©al pour raconter des histoires Ă  travers l’art et la mode», a confiĂ© Fatma Ben Abdallah Ă  l’agence Tap.

      A travers cette soirĂ©e enchantĂ©e par les notes envoĂ»tantes du violon de Yasmine Azaiez, le Bardo s’est mĂ©tamorphosĂ© en un lieu oĂč les statues des dĂ©esses antiques semblaient s’éveiller, frĂ©missant sous les lumiĂšres douces et mystĂ©rieuses du musĂ©e.

      Avec Tap.

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      La Tunisie, 1er fournisseur de l’UE en vĂȘtements professionnels

      La Tunisie a Ă©tĂ© classĂ©e premier fournisseur de l’Union europĂ©enne (UE) en vĂȘtements professionnels en 2024, avec une part de marchĂ© de 17,44% et 4e fournisseur de l’UE en jeans avec une part de marchĂ© de 8,21%.

      Selon des donnĂ©es rĂ©cemment publiĂ©es par le Centre technique du textile (Cettex), la Tunisie a exportĂ©, en 2024, environ 9,7 millions de vĂȘtements professionnels sur le marchĂ© europĂ©en pour une valeur de 317,7 millions d’euros, soit un prix moyen de 32,66 euros. La Tunisie dĂ©tient ainsi le prix moyen unitaire le plus Ă©levĂ© sur l’UE en vĂȘtements professionnels.

      Toutefois, bien que la Tunisie demeure le fournisseur privilĂ©giĂ© de l’Europe pour les vĂȘtements de travail haut de gamme, les exportations tunisiennes vers l’UE affichent une baisse de 7% en nombre de piĂšces en 2024, par rapport Ă  2023.

      Environ 76% des exportations tunisiennes en vĂȘtements professionnels sont destinĂ©es Ă  3 principaux marchĂ©s : la France (35,6%), l’Allemagne (30,7%) et l’Italie (9,7%). D’aprĂšs le Cettex, des marges de progression sont possibles notamment sur les marchĂ©s allemand et italien.

      En ce qui concerne les jeans, la Tunisie a exportĂ© vers l’UE 16,84 millions de piĂšces en 2024 avec une valeur de 357,6 millions d’euros, affichant ainsi une croissance de 4,26% et de 3,53% respectivement en valeur et en nombre de piĂšces par rapport Ă  2023.

      La Tunisie a aussi connu une lĂ©gĂšre croissance de 0,7% du prix moyen par piĂšce en 2024 par rapport Ă  2023, passant de 21,09 euros Ă  21,23 euros, dĂ©tenant ainsi le prix moyen unitaire le plus Ă©levĂ© sur l’UE.

      Selon le Cettex considĂšre, la Tunisie dispose d’une grande opportunitĂ© pour dĂ©velopper les exportations en jeans et vĂȘtements de travail, notamment vers l’Allemagne et les marchĂ©s classiques. Cette opportunitĂ© pourrait rapporter un gain de l’ordre de 160 millions d’euros en termes d’exportations et gĂ©nĂ©rer plus de 25 000 postes d’emplois.

      Le Cettex estime, Ă  ce propos, que le dĂ©veloppement des exportations tunisiennes en habilement nĂ©cessite un accompagnement technique et financier renforcĂ© pour soutenir les PME dans leur transition durable et numĂ©rique en vue de se conformer aux rĂ©glementations europĂ©ennes et le passage rapide Ă  l’application de quotas de simple transformation bĂ©nĂ©ficiant de rĂšgles d’origine.

      Cela nĂ©cessite par ailleurs, un accompagnement personnalisĂ© pour les nouveaux investisseurs dĂ©sirant s’implanter en Tunisie, un appui diplomatique et Ă©conomique de la part de l’Ambassade de la Tunisie en Allemagne pour promouvoir le site tunisien et la mise en Ɠuvre d’un plan de promotion spĂ©cifique par marchĂ© avec des actions d’accompagnement des opĂ©rateurs du secteur.

      D’aprùs Tap.

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      Invasion, exode et crise en Tunisie | La prophĂ©tie d’une Nouvelle Ere 

      J’ai lu, presque distraitement, un article signalant une invasion de criquets dans le sud de la Tunisie. Un fait banal, en apparence. Mais un mot, un seul, a accrochĂ© mon regard : nuĂ©e. Et soudain, une image. Un souvenir ancien, hĂ©ritĂ© de rĂ©cits qui traversent les Ăąges. Une rĂ©miniscence biblique, celle des Dix Plaies d’Égypte. La huitiĂšme plaie : une armĂ©e d’insectes, sombre et vorace, qui recouvre le sol, dĂ©vore les cultures et ne laisse derriĂšre elle qu’un dĂ©sert. 

      Manel Albouchi *

      L’image s’est imposĂ©e Ă  moi, avec cette impression Ă©trange que certaines choses ne se rĂ©pĂštent pas par hasard. 

      Par curiositĂ©, j’ai voulu comprendre. J’ai fouillĂ©, cherchĂ© des prĂ©cĂ©dents. Une date a surgi : 1987. Cette annĂ©e-lĂ , une invasion de sauterelles avait ravagĂ© la Tunisie, coĂŻncidant avec un autre Ă©vĂ©nement majeur : le coup d’État de Ben Ali. 

      Et si ce n’était pas une simple coĂŻncidence? 

      Si ces flĂ©aux naturels Ă©taient des signaux? Des symptĂŽmes visibles d’un dĂ©sordre plus profond? 

      Si, Ă  certains moments de l’Histoire, la nature devenait le reflet de nos propres crises? 

      J’ai poursuivi mon enquĂȘte. Et ce que j’ai dĂ©couvert m’a troublĂ©e. 

      Les sauterelles, messagĂšres d’une transition  

      Les invasions de sauterelles ne sont pas rares en Tunisie. Mais elles semblent surgir Ă  des pĂ©riodes oĂč le pays vacille. Comme si elles reflĂ©taient un malaise sous-jacent, un dĂ©sĂ©quilibre invisible mais bien rĂ©el. 

      Dans certaines traditions, on dit que lorsque les hommes ne savent plus lire les signes, la nature prend le relais. 

      Regardons de plus prĂšs : 

      1955 : Une invasion massive frappe la Tunisie et l’AlgĂ©rie. À ce moment-lĂ , la Tunisie est en pleine lutte pour son indĂ©pendance. Quelques mois plus tard, les accords d’autonomie interne sont signĂ©s. Un cycle colonial s’achĂšve. 

      1958-1959 : Une nouvelle invasion survient alors que la jeune RĂ©publique tunisienne peine Ă  se stabiliser. 

      1977 : Les criquets reviennent, au moment mĂȘme oĂč les tensions sociales montent dangereusement. L’annĂ©e suivante, la Tunisie connaĂźt sa premiĂšre grĂšve gĂ©nĂ©rale et une rĂ©pression sanglante. 

      1987 : Nouvelle invasion, et cette fois, c’est un rĂ©gime qui bascule. Bourguiba tombe, Ben Ali prend le pouvoir. 

      2003 : En pleine pĂ©riode de crispation politique, un nouvel essaim ravage le pays. Une fissure dans un systĂšme qui se veut immuable. 

      2011 : Alors que la RĂ©volution du Jasmin bouleverse la Tunisie, les criquets reviennent. Encore une fois, ils prĂ©cĂšdent une transition majeure. 

      2020-2021 : En pleine pandĂ©mie, la Tunisie s’enfonce dans la crise, et les criquets refont surface. Quelques mois plus tard, le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed a renforcĂ© ses pouvoirs. 

      2025 : Nous y sommes. Une nouvelle invasion. Un pays exsangue. Un État en crise. Un peuple Ă  bout de souffle. 

      Est-ce un hasard ? 

      Les fléaux ne sont pas des causes. Mais ils sont des révélateurs.

      Un pays en train de se vider 

      Les sauterelles sont une mĂ©taphore. Elles viennent dĂ©vorer ce qui reste, laissant derriĂšre elles un sol stĂ©rile, une terre appauvrie. 

      Et si cette invasion n’était que l’écho d’un autre phĂ©nomĂšne, bien plus grave encore? 

      La Tunisie se vide de ses ressources, de ses talents, de son avenir. 

      L’eau se rarĂ©fie. Le stress hydrique atteint des niveaux critiques, les barrages sont Ă  sec, et l’agriculture s’effondre. Comme si la terre elle-mĂȘme nous signifiait son Ă©puisement. 

      Les compĂ©tences fuient. MĂ©decins, ingĂ©nieurs, chercheurs, Ă©tudiants
 Tous partent. Un exode massif, une saignĂ©e intellectuelle qui affaiblit un peu plus la nation. 

      L’aviditĂ© rĂšgne. Une Ă©lite corrompue capte les richesses, dĂ©tourne les fonds, exploite jusqu’au dernier filon. Comme ces criquets qui prennent tout, sans rien laisser derriĂšre eux. 

      L’État tergiverse. Institutions paralysĂ©es, services publics Ă  l’agonie, inflation galopante. L’avenir devient un dĂ©sert. 

      La crise migratoire explose. 

      Les criquets ne sont peut-ĂȘtre qu’un symptĂŽme. 

      Un dernier avertissement. 

      Un pays devenu un carrefour du chaos 

      En parallĂšle de l’exode de ses propres Ă©lites, la Tunisie devient un point de transit (et de rejet) pour des milliers de migrants subsahariens en quĂȘte d’un avenir en Europe. 

      Le paradoxe est saisissant : les Tunisiens fuient leur pays, pendant que d’autres viennent y chercher refuge
 pour se retrouver piĂ©gĂ©s dans une impasse. 

      Les cĂŽtes de Sfax sont devenues des cimetiĂšres flottants. Des corps rejetĂ©s par la mer. Des vies broyĂ©es entre les violences policiĂšres, l’exploitation et le rejet. 

      Les discours xĂ©nophobes montent. Les tensions explosent. 

      Et pourtant, n’est-ce pas lĂ  une autre manifestation du mĂȘme effondrement ? 

      Un pays qui ne sait plus accueillir, qui rejette l’Autre, est un pays qui se rejette lui-mĂȘme. 

      Les sauterelles ne dĂ©truisent pas seulement les cultures. Elles rĂ©vĂšlent les fractures invisibles. 

      Un cycle qui se referme ?  

      Dans L’Exode, aprĂšs les plaies vient le dĂ©part. Un exode vers la libertĂ©. Mais avant la Terre promise, il y a quarante ans d’errance dans le dĂ©sert. 

      La Tunisie est-elle prĂȘte Ă  partir ? À briser le cycle ? 

      Ou prĂ©fĂšre-t-elle rester sous l’emprise de ses propres Pharaons, ces figures de pouvoir qui exploitent les vulnĂ©rabilitĂ©s et maintiennent le pays dans une aliĂ©nation moderne ? 

      Osera-t-elle traverser son dĂ©sert ? Ce passage Ă©prouvant mais nĂ©cessaire, oĂč il faut renoncer aux illusions du passĂ© pour bĂątir autre chose. 

      Le problĂšme, c’est que la transition n’est jamais confortable. 

      En psychologie, nous parlons de rĂ©sistance au changement. MĂȘme lorsque tout s’effondre sous nos yeux, une partie de nous s’accroche encore. Par peur du vide. Par crainte de ce qui pourrait advenir. 

      Mais il arrive un moment oĂč ne pas choisir devient le pire des choix. 

      Un test pour la conscience collective  

      L’invasion des sauterelles n’est pas seulement un phĂ©nomĂšne naturel. C’est un Ă©vĂ©nement symbolique, un test. 

      Si nous devions poser la question en termes psychanalytiques, nous dirions : qu’est-ce que cet Ă©vĂ©nement met en lumiĂšre? 

      Que reste-t-il Ă  dĂ©vorer en Tunisie? 

      Quelles structures doivent ĂȘtre abandonnĂ©es avant qu’elles ne nous entraĂźnent dans leur chute? 

      Sommes-nous prĂȘts Ă  revoir notre rapport au monde, Ă  nos ressources, Ă  nos valeurs? 

      Les flĂ©aux sont des manifestations du refoulĂ©. Ils surgissent lorsque les mots ne suffisent plus. 

      Tant que nous refusons de voir, ils se rĂ©pĂštent. 

      Oui, les sauterelles finiront par partir. 

      Mais la vraie question est : aurons-nous compris la leçon, ou attendrons-nous la prochaine plaie

      * Psychologue, psychanalyste.  

      Podcast de l’auteure : FeMENA Network

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      Tunisie | BMI prévoit une aggravation des pénuries en 2025

      Dans son bulletin de veille Ă©conomique d’avril 2025, BMI, filiale de Fitch Solutions Company, prĂ©voit pour la Tunisie une aggravation des pĂ©nuries de biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ© risquant d’intensifier le mĂ©contentement populaire.

      La société de recherche multinationale britannique qui fournit des analyses macroéconomiques, industrielles et financiÚres couvrant 22 secteurs et 200 marchés mondiaux estime que «les difficultés des autorités à résoudre les problÚmes économiques structurels rendront le marché vulnérable aux chocs externes, ce qui pourrait aggraver les pénuries de biens de premiÚre nécessité».

      «La rĂ©cente crise du gaz exacerbera le mĂ©contentement social existant en raison de la dĂ©tĂ©rioration des conditions socio-Ă©conomiques, ce qui maintiendra le risque de manifestations de grande ampleur Ă©levĂ© en 2025», ajoute l’agence, qui estime que «le risque Ă©levĂ© de futures pĂ©nuries d’eau mettront Ă  l’épreuve les relations entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie, mĂȘme si la convergence d’intĂ©rĂȘts des deux prĂ©sidents maintiendra la coopĂ©ration bilatĂ©rale solide.»

      Nous reproduisons ci-dessous la traduction de l’analyse de BMI concernant la Tunisie avec les rĂ©serves d’usage. Car il s’agit de simples prĂ©visions et qui nous semblent excessivement alarmistes, Ă©tant donnĂ© que, jusque-lĂ , et au cƓur d’une crise qui perdure depuis 2011, la Tunisie a souvent trouvĂ© des ressources pour dĂ©tromper les plus sombres prĂ©sages.

      Ce sont lĂ , Ă©galement, des conjectures d’experts qui valent pour les avertissements qu’elles lancent aux responsables afin qu’ils prennent les mesures nĂ©cessaires susceptibles de nous Ă©viter le pire.

      I. B.

      * * *

      Nous pensons que la rĂ©cente pĂ©nurie de gaz domestique va alimenter la frustration de la population face Ă  la dĂ©tĂ©rioration socio-Ă©conomique en Tunisie. Depuis dĂ©but 2025, les mĂ©nages et les entreprises tunisiens sont confrontĂ©s Ă  des pĂ©nuries de gaz pour le chauffage et la cuisson, en particulier dans les zones rurales touchĂ©es par un froid intense. Cela a entraĂźnĂ© de longues files d’attente devant les centres de distribution de gaz et une montĂ©e des tensions entre citoyens, qui se sont disputĂ©s des bouteilles de gaz, ce qui a entraĂźnĂ© l’intervention de la police.

      Ces pénuries ont également perturbé le fonctionnement de nombreuses entreprises, pesant sur leurs sources de revenus.

      Les citoyens ont exprimĂ© leur frustration face Ă  l’incapacitĂ© du gouvernement Ă  rĂ©pondre Ă  la demande croissante de gaz pendant l’hiver, aggravant ainsi le mĂ©contentement dĂ©jĂ  Ă©levĂ© causĂ© par les pĂ©nuries d’autres biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ© qui durent depuis plus de deux ans.

      Le gouvernement continue de faire face Ă  de fortes pressions budgĂ©taires et externes, qui limitent sa capacitĂ© Ă  financer l’importation de biens, notamment ceux subventionnĂ©s, ce qui est Ă  l’origine de ces pĂ©nuries.

      Cette crise renforce notre conviction que les problĂšmes socio-Ă©conomiques constitueront un dĂ©fi majeur pour le prĂ©sident Kais SaĂŻed durant son second mandat. Dans notre analyse prĂ©cĂ©dente, nous avions avancĂ© que le rejet persistant par SaĂŻed des rĂ©formes structurelles recommandĂ©es par le FMI, son recours accru aux banques nationales et les hausses d’impĂŽts pour financer les dĂ©ficits budgĂ©taires et extĂ©rieurs aggraveraient les difficultĂ©s socio-Ă©conomiques, car ils entraĂźneraient probablement un ralentissement de la croissance Ă©conomique et une hausse du chĂŽmage.

      Nous avions Ă©galement soulignĂ© que l’absence de rĂ©solution des problĂšmes Ă©conomiques structurels rendrait l’économie extrĂȘmement vulnĂ©rable aux chocs, tels que les intempĂ©ries.

      La Tunisie a Ă©tĂ© confrontĂ©e Ă  une grave sĂ©cheresse au cours des cinq derniĂšres annĂ©es, qui a provoquĂ© une forte contraction du secteur agricole ainsi que de graves pĂ©nuries d’eau. Cette situation a non seulement eu un impact sur les moyens de subsistance de nombreux Tunisiens travaillant dans le secteur agricole (environ 15% de la population active), mais a Ă©galement contraint le gouvernement Ă  augmenter le prix de l’eau potable de 16% en 2024.

      Par consĂ©quent, l’aggravation continue des pĂ©nuries de biens maintiendra les pressions inflationnistes Ă  un niveau Ă©levĂ©, compensant largement les nouvelles mesures gouvernementales visant Ă  renforcer le pouvoir d’achat des mĂ©nages Ă  faibles revenus et vulnĂ©rables.

      Ces facteurs, conjuguĂ©s au renforcement des restrictions imposĂ©es Ă  l’opposition et aux militants, maintiendront le risque de manifestations de grande ampleur Ă  un niveau Ă©levĂ© au cours des 12 prochains mois.

      Le score de la Tunisie sur la composante «Risque sociĂ©tal» de notre indice de risque politique continue d’ĂȘtre supĂ©rieur Ă  ses niveaux d’avant la Covid-19.

      Dans ce contexte, nous pensons que les questions environnementales, telles que la sĂ©curitĂ© hydrique, mettront Ă  rude Ă©preuve les relations entre la Tunisie et l’AlgĂ©rie, mais que leurs intĂ©rĂȘts respectifs aideront les deux pays Ă  gĂ©rer leurs divergences.

      En janvier 2025, le ministre tunisien des Affaires Ă©trangĂšres, Mohamed Ali Nafti, s’est rendu en AlgĂ©rie pour discuter de questions de sĂ©curitĂ© hydrique, telles que l’exploitation par l’AlgĂ©rie des eaux souterraines communes et la construction de barrages sur la riviĂšre Medjerda, commune avec la Tunisie, qui a affectĂ© le dĂ©bit du fleuve alors que la Tunisie est confrontĂ©e Ă  une grave sĂ©cheresse. Cette visite faisait suite Ă  l’accord tripartite de gestion de l’eau conclu entre la Tunisie, l’AlgĂ©rie et la Libye, visant Ă  prĂ©venir les tensions liĂ©es Ă  l’eau entre les trois pays et Ă  promouvoir des projets hydrauliques conjoints.

      Les trois pays partagent les eaux souterraines du systĂšme aquifĂšre du Sahara septentrional, l’un des plus grands aquifĂšres du monde avec plus d’un million de kmÂČ. Notre Ă©quipe ESG Pays estime que si cet accord rassure les investisseurs sur le fait que les pĂ©nuries ne sont pas susceptibles de provoquer des tensions politiques entre ces pays, il ne suffira pas Ă  rĂ©soudre les pĂ©nuries d’eau Ă  court terme, en raison des investissements limitĂ©s dans les projets d’infrastructures hydrauliques. Cependant, les pĂ©nuries d’eau ayant dĂ©jĂ  dĂ©clenchĂ© des manifestations en Tunisie, nous pensons que la multiplication des problĂšmes d’eau alimentera la colĂšre de l’opinion publique envers le gouvernement et SaĂŻed. Cela pourrait contraindre ce dernier Ă  adopter une approche plus affirmĂ©e dans les nĂ©gociations avec l’AlgĂ©rie sur la sĂ©curitĂ© hydrique, voire Ă  menacer de se retirer de l’accord.

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      Impact limitĂ©  des droits de douane amĂ©ricains sur les pays de la rĂ©gion Mena  

      Dans son bulletin de veille Ă©conomique d’avril 2025, BMI, filiale de Fitch Solutions Company, estime que l’imposition des droits de douane amĂ©ricains sur les biens stratĂ©giques aura un impact limitĂ© sur la rĂ©gion Mena (Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord).

      «Il est peu probable que les marchĂ©s de la rĂ©gion Mena soient directement soumis Ă  des droits de douane amĂ©ricains en raison des excĂ©dents/dĂ©ficits commerciaux faibles des États-Unis avec la plupart d’entre eux, des alliances stratĂ©giques et des considĂ©rations gĂ©opolitiques», note  Fitch.

      «Les droits de douane sur des biens comme l’aluminium auront des effets limitĂ©s sur la rĂ©gion Mena. Les exportations d’aluminium vers les États-Unis ne reprĂ©sentent qu’une petite partie des exportations de BahreĂŻn et des Émirats arabes unis. Une forte demande mondiale et la possibilitĂ© de rĂ©orienter les exportations attĂ©nuent davantage les risques», ajoutent les analystes de l’agence.  

      Cependant, ces prĂ©visions sont aussitĂŽt relativisĂ©es et nuancĂ©es : «La rĂ©gion Mena subirait toujours les effets indirects des droits de douane amĂ©ricains, notamment un dollar amĂ©ricain plus fort, des taux d’intĂ©rĂȘt Ă©levĂ©s, une baisse des prix du pĂ©trole et un ralentissement de la croissance dans la zone euro, ce qui impacterait les exportations et la croissance Ă©conomique», notamment pour les pays comme la Tunisie dont l’essentiel des Ă©changes se fait avec l’Union europĂ©enne.

      I. B.

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      Emna Belhaj Yahia | â€˜â€˜80 mots de Tunisie’’, un voyage linguistique et intime

      C’est une Ɠuvre vibrante et intime oĂč la langue devient un miroir d’une sociĂ©tĂ© complexe et en perpĂ©tuelle Ă©volution. Par le biais de 80 mots choisis avec une dĂ©licatesse presque palpable, Emna Belhaj Yahia nous invite Ă  plonger dans l’univers profond de sa terre natale, la Tunisie. Chaque mot est un fragment d’histoire, une bribe de mĂ©moire, mais aussi un tĂ©moin vivant des fractures et des mĂ©tamorphoses de ce pays Ă  la croisĂ©e des chemins.

      Djamal Guettala

      ‘‘80 mots de Tunisie’’  est bien plus qu’un dictionnaire : il est un carnet de voyage Ă  travers la langue et l’ñme tunisiennes, un entrelacs de souvenirs personnels et de rĂ©flexions sociales. Comme le souligne FrĂ©dĂ©ric Bobin dans la prĂ©face, il s’agit d’un Â«dictionnaire de ses humeurs», oĂč chaque mot devient une exploration, un Ă©cho des joies et des tourments d’une femme qui a vu son pays changer.

      RĂ©flexion sur la langue et l’identitĂ©

      Ce qui frappe d’emblĂ©e dans â€˜â€˜80 mots de Tunisie’’, c’est la finesse et la profondeur de l’analyse linguistique. Emna Belhaj Yahia, forte de ses annĂ©es d’enseignement et de son Ă©rudition, explore la richesse du vocabulaire tunisien Ă  travers le prisme de l’arabe dialectal, souvent perçu comme un reflet des tensions et des contrastes internes du pays. Elle scrute les mots avec une prĂ©cision presque clinique, et chaque terme devient le porteur d’une histoire, d’une lutte ou d’une mĂ©lancolie.

      Ce lexique est, pour l’autrice, un miroir de la sociĂ©tĂ© tunisienne : un terrain oĂč l’intime et le politique s’entrelacent. Les mots de l’amour, du dĂ©sir, du rejet et de l’espoir se mĂȘlent pour former un tableau poignant et nuancĂ© d’un pays tiraillĂ© entre hĂ©ritage et modernitĂ©. Le mot hob (amour) en est un parfait exemple. Ce terme, souvent perçu comme osĂ© et impudique, contraste avec m’habba, un synonyme plus respectĂ©, exprimant un amour de l’autre, de la communautĂ©, du prochain. Cette diffĂ©rence n’est pas simplement linguistique; elle rĂ©vĂšle les tabous sociaux et les rĂ©sistances culturelles qui façonnent les mentalitĂ©s tunisiennes.

      Voyage entre tendresse et lucidité

      À travers ce lexique, Emna Belhaj Yahia nous livre ses propres souvenirs d’enfance, avec la mĂ©lancolie d’un passĂ© rĂ©volu. Elle nous raconte la vie au sein d’une famille traditionnelle, un monde oĂč les mots, empreints de douceur, reflĂ©taient des valeurs de solidaritĂ© et de proximitĂ©. Cependant, elle ne se contente pas de cĂ©lĂ©brer cette Ă©poque : elle expose aussi les contradictions et les difficultĂ©s de la Tunisie contemporaine avec une luciditĂ© implacable.

      Son regard sur la sociĂ©tĂ© tunisienne est celui d’une observatrice avertie, qui ne cache ni les souffrances ni les rĂ©sistances. Elle dĂ©peint les fractures sociales, les inĂ©galitĂ©s persistantes, l’obscurantisme qui menace encore une sociĂ©tĂ© en quĂȘte de rĂ©conciliation avec son histoire. Mais au-delĂ  du constat amer, son ouvrage est aussi un cri d’espoir et un hommage Ă  ceux qui, dans le silence ou la rĂ©volte, luttent pour un avenir meilleur.

      Voix féminine forte et déterminée

      Femme de culture, philosophe et intellectuelle engagĂ©e, Emna Belhaj Yahia incarne Ă  travers son Ɠuvre une voix fĂ©minine incontournable dans la littĂ©rature tunisienne contemporaine. NĂ©e en 1945 Ă  Tunis, elle a consacrĂ© sa vie Ă  l’enseignement et Ă  la rĂ©flexion sur les questions sociales et politiques. L’un des axes principaux de son Ɠuvre a toujours Ă©tĂ© la question des femmes et de leur place dans une sociĂ©tĂ© marquĂ©e par des rĂ©sistances patriarcales.

      Son engagement pour la cause des femmes et sa rĂ©flexion sur les fractures sociales et politiques qui traversent son pays rĂ©sonnent dans chaque mot de â€˜â€˜80 mots de Tunisie’’. En scrutant la langue tunisienne, elle nous invite Ă  regarder au-delĂ  des apparences et Ă  interroger les normes, les traditions et les tabous qui façonnent la sociĂ©tĂ©.

      Dans â€˜â€˜80 mots de Tunisie’’, Emna Belhaj Yahia nous offre un vĂ©ritable voyage sensoriel Ă  travers les mots, les images et les souvenirs. Ce livre n’est pas seulement une invitation Ă  explorer la langue d’un peuple; il nous invite Ă  nous pencher sur la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme, ses tensions, ses blessures et ses espoirs. À travers les mots qu’elle choisit d’explorer, elle nous rĂ©vĂšle les forces invisibles qui structurent son pays, des forces souvent invisibles, mais pourtant profondĂ©ment ancrĂ©es dans l’ñme tunisienne.‘‘80 mots de Tunisie’’ est un ouvrage Ă  la fois intime et universel, oĂč chaque mot, chaque fragment de mĂ©moire, rĂ©sonne comme un appel Ă  l’humanitĂ© partagĂ©e. Un livre qui, par sa richesse et son souffle, s’inscrit pleinement dans la grande tradition de la littĂ©rature tunisienne, tout en offrant une rĂ©flexion profonde sur les enjeux de demain.

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      Renforcement de la coopĂ©ration universitaire entre la Tunisie et l’Italie

      Le ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid a eu, le 14 mars 2025 Ă  Tunis, une rencontre fructueuse avec l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, qui a portĂ© sur le renforcement de la coopĂ©ration universitaire et les programmes conjoints de recherche et d’innovation : autant de secteurs clĂ©s du partenariat italo-tunisien dans le cadre du plan Mattei pour l’Afrique mis en Ɠuvre par l’Italie et dont la Tunisie est un partenaire central.

      Prunas et Belaid ont saluĂ© l’excellent niveau de partenariat entre la Tunisie et l’Italie, soulignant l’efficacitĂ© du protocole de coopĂ©ration signĂ© en avril 2024.

      En application de cet accord, un appel Ă  propositions conjoint pour le financement de projets de recherche et d’innovation tuniso-italiens sera publiĂ© dans les prochaines semaines, indique le ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur dans un communiquĂ© de presse.

      Au cours de la rencontre, plusieurs sujets d’intĂ©rĂȘt commun ont Ă©tĂ© abordĂ©s, notamment la recherche scientifique et l’innovation dans le domaine des Ă©nergies renouvelables et du dĂ©veloppement durable, le renforcement de la coopĂ©ration dans les technologies spatiales, l’augmentation de la mobilitĂ© des jeunes chercheurs et la double encadrement des thĂšses de doctorat, poursuit la mĂȘme source.

      Reconnaissance mutuelle des qualifications académiques

      Les deux parties ont discutĂ© de l’importance de promouvoir le partage d’expertise et ont examinĂ© les progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la dĂ©finition d’un cadre pour la reconnaissance mutuelle des qualifications acadĂ©miques entre les deux pays. Une initiative qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© examinĂ©e lors d’une visioconfĂ©rence bilatĂ©rale entre la ministre de l’UniversitĂ© et de la Recherche, Anna Maria Bernini, et Belaid, en fĂ©vrier dernier. Les deux ministres ont ensuite signĂ© un protocole d’accord, en avril dernier, visant Ă  renforcer la coopĂ©ration acadĂ©mique et scientifique entre l’Italie et la Tunisie, Ă  encourager l’échange d’informations entre les Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur et les organismes de recherche, Ă  promouvoir l’enseignement des langues, des littĂ©ratures, des cultures et des histoires des deux pays, ainsi qu’à faciliter l’accĂšs bidirectionnel aux infrastructures de recherche.

      Le mĂ©morandum met particuliĂšrement l’accent sur la mobilitĂ© estudiantine, mais pas seulement. D’autres points sont consacrĂ©s Ă  l’échange de personnel technico-administratif afin de renforcer les compĂ©tences en gestion des ressources humaines dans les universitĂ©s tunisiennes. Un autre point fort de la coopĂ©ration entre Tunis et Rome est la promotion d’une collaboration conjointe au sein de programmes multilatĂ©raux tels que Prima et Horizon Europe, afin de renforcer la capacitĂ© du pays d’Afrique du Nord Ă  accĂ©der aux financements dĂ©diĂ©s Ă  la recherche.

      La Tunisie figure parmi les premiers pays au monde en termes de nombre de bourses offertes par le ministĂšre italien des Affaires Ă©trangĂšres.

      L’enseignement supĂ©rieur est d’ailleurs un pilier du Plan Mattei, qui vise Ă  fournir aux jeunes Africains les outils nĂ©cessaires pour participer activement au progrĂšs de leur pays et au dĂ©veloppement de leurs relations avec le reste du monde.

      Opportunités pour étudiants, enseignants et chercheurs

      Dans ce contexte, l’UniversitĂ© de Carthage et l’UniversitĂ© de Bologne ont rĂ©cemment signĂ© trois accords de partenariat stratĂ©gique, ouvrant de nouvelles opportunitĂ©s pour les Ă©tudiants, les enseignants et les chercheurs.

      SignĂ©s le 6 fĂ©vrier 2025 Ă  l’UniversitĂ© de Carthage, Ă  Tunis, ces accords s’articulent autour de trois axes principaux.

      PremiĂšrement, la mobilitĂ© estudiantine a Ă©tĂ© instaurĂ©e, permettant aux Ă©tudiants des deux universitĂ©s de participer Ă  des programmes d’échange acadĂ©mique. Cette opportunitĂ© leur permettra de vivre une expĂ©rience internationale, d’enrichir leurs Ă©tudes et d’élargir leurs horizons culturels.

      DeuxiĂšmement, un accord d’échange d’enseignants et de chercheurs a Ă©tĂ© signĂ©. Cette mesure favorisera la collaboration scientifique entre les deux universitĂ©s, renforçant le partage d’expertise et la mise en Ɠuvre de projets de recherche communs.

      Enfin, un accord-cadre a Ă©tĂ© signĂ© impliquant l’ensemble des institutions de l’UniversitĂ© de Carthage. Cet accord plus large vise Ă  renforcer les synergies entre les deux universitĂ©s et Ă  promouvoir des initiatives conjointes Ă  grande Ă©chelle.
      Traduit de l’italien.

      Source : Agenzia Nova.

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      Tunisie | EntraĂźnement collaboratif de militaires amĂ©ricains, tunisiens et sĂ©nĂ©galais

      Des techniciens militaires amĂ©ricains en neutralisation des explosifs et munitions ont participĂ© Ă  une formation dans ce domaine organisĂ©e en Tunisie Ă  l’intention de leurs homologues tunisiens et sĂ©nĂ©galais.

      Maj. Joe Legros

      Une dĂ©tonation contrĂŽlĂ©e fait trembler le sol tandis qu’un nuage de fumĂ©e s’élĂšve au-dessus du champ de tir. Pour les techniciens en neutralisation des explosifs et munitions (NEM), de tels moments sont monnaie courante, mais leur impact s’étend bien au-delĂ  du champ de tir. Ces petites explosions calculĂ©es contribuent Ă  la sĂ©curitĂ© des communautĂ©s et au renforcement des partenariats en Afrique.

      La Force opĂ©rationnelle sud-europĂ©enne de l’armĂ©e amĂ©ricaine, Afrique (Setaf-Af), a rĂ©cemment poursuivi sa collaboration de longue date avec les Ă©quipes EOD des forces armĂ©es tunisiennes (TuAF), en invitant cette fois les techniciens EOD des Forces armĂ©es du SĂ©nĂ©gal (FAS) en Tunisie pour un Ă©change trilatĂ©ral. L’entraĂźnement a mis l’accent sur l’interopĂ©rabilitĂ©, le partage des connaissances et la prĂ©paration de futures missions conjointes, notamment l’exercice African Lion 2025 (AL25) qui se dĂ©roulera en avril.

      «Cet Ă©change ne se limitait pas Ă  perfectionner les compĂ©tences techniques», a dĂ©clarĂ© le major Ian Bloomsburg de l’armĂ©e amĂ©ricaine, directeur adjoint de la cellule de fusion C-IED Setaf-Af pour la lutte anti-engins explosifs improvisĂ©s (C-IED). «Il s’agissait de renforcer la confiance et les liens entre trois Ă©quipes EOD compĂ©tentes et engagĂ©es», a-t-il ajoutĂ©.

      Le partenariat entre la Setaf-Af et les forces EOD tunisiennes repose sur des annĂ©es d’engagement.

      Une formation mutuellement bénéfique

      Les techniciens tunisiens ont participĂ© Ă  de nombreux Ă©vĂ©nements d’entraĂźnement aux États-Unis, notamment le Raven’s Challenge Ă  Camp Williams, dans l’Utah, et le concours «Équipe EOD de l’annĂ©e» du 52e Groupe d’artillerie Ă  Fort Campbell, dans le Kentucky. Ces expĂ©riences offrent un aperçu prĂ©cieux des tactiques EOD avancĂ©es et permettent aux Ă©quipes tunisiennes de se mesurer aux meilleures Ă©quipes mondiales.

      L’intĂ©gration de techniciens EOD sĂ©nĂ©galais au sein de la Setaf-Af marque une avancĂ©e significative. L’intĂ©gration d’une troisiĂšme force partenaire favorise la coopĂ©ration rĂ©gionale et garantit que les solutions africaines aux menaces explosives restent Ă  l’avant-garde.

      Le SĂ©nĂ©gal et la Tunisie accueilleront l’AL25, dĂ©montrant ainsi l’engagement de chaque pays Ă  promouvoir la paix par la force militaire.

      «Nous sommes toujours Ă  la recherche de champions de la neutralisation des explosifs et munitions (NEM) au sein des forces partenaires, capables de mettre Ă  profit leurs connaissances et de continuer Ă  renforcer leurs capacitĂ©s», a dĂ©clarĂ© le sergent Beau Martindale de l’armĂ©e amĂ©ricaine, responsable du programme de lutte antimines humaines (HMA) de la Setaf-Af.

      Lors de cet Ă©change, les participants se sont entraĂźnĂ©s aux tĂąches essentielles de la NEM, de l’identification et de la neutralisation des munitions non explosĂ©es (UXO) Ă  la neutralisation en toute sĂ©curitĂ© des engins explosifs improvisĂ©s (EEI). Chaque pays a apportĂ© son expertise et son point de vue, rendant la formation mutuellement bĂ©nĂ©fique.

      «Il ne s’agit pas seulement d’une intervention des forces amĂ©ricaines pour enseigner», a dĂ©clarĂ© Martindale. Et d’ajouter : «Il s’agit d’un vĂ©ritable Ă©change : nos partenaires apportent une expĂ©rience concrĂšte qui enrichit notre approche commune de la mission NEM.»

      Donner un exemple non américain à suivre

      La collaboration en Tunisie n’est qu’un exemple de l’engagement de la Setaf-Af Ă  collaborer avec ses partenaires africains pour rĂ©duire la menace des explosifs. Le prochain exercice AL25 offrira Ă  ces Ă©quipes une nouvelle occasion d’opĂ©rer ensemble dans un environnement multinational plus vaste, affinant ainsi leur capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux menaces rĂ©elles.

      «Cet Ă©change a permis de montrer Ă  la Direction du gĂ©nie sĂ©nĂ©galaise comment d’autres pays africains ont dĂ©veloppĂ© leurs capacitĂ©s de formation Nedex; c’est-Ă -dire de leur donner un exemple non amĂ©ricain Ă  suivre», a ajoutĂ© Bloomsburg.

      Alors que la Setaf-Af, la Tunisie et le SĂ©nĂ©gal continuent de renforcer ensemble leurs capacitĂ©s Nedex, l’impact s’étend au-delĂ  du champ de bataille : elle garantit des communautĂ©s plus sĂ»res et une sĂ©curitĂ© rĂ©gionale renforcĂ©e pour les annĂ©es Ă  venir.

      La Setaf-Af prĂ©pare les forces de l’armĂ©e de terre, met en Ɠuvre des interventions de crise, favorise la concurrence stratĂ©gique et renforce les partenariats pour atteindre les objectifs de campagne de l’armĂ©e amĂ©ricaine en Europe et en Afrique et du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom).

      Traduit de l’anglais

      Source : US Army.

      
      

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      LibertĂ© Ă©conomique | La Tunisie avance Ă  reculons !  

      Avec un score de 49,1 en 2025 (+0,3 point par rapport à 2024), la Tunisie se classe au 149e rang sur 176 pays (+1 place), avec un score inférieur à la moyenne (59,7), dans le classement mondial de liberté économique publié le 4 mars 2025 par le think tank américain Heritage Foundation.

      Le classement de Heritage Foundation repose sur 12 indicateurs regroupĂ©s en quatre catĂ©gories : (i) Etat de droit; (ii) la taille du gouvernement; (iii) l’efficacitĂ© rĂ©glementaire; et (iv) l’ouverture des marchĂ©s.

      Sur le continent africain, la Tunisie occupe le 38e rang d’un classement dominĂ© par l’Île Maurice (score de 75; 15e rang mondial), le Botswana (69,9; 31e) et le Cap Vert (68,7; 40e).

      Selon le think thank, le degrĂ© de libertĂ© Ă©conomique en Tunisie est entravĂ© par plusieurs faiblesses structurelles et notamment : (i) l’inefficacitĂ© et l’opacitĂ© du cadre rĂ©glementaire ; (ii) la rigiditĂ© du marchĂ© du travail ou encore; (iii) la faiblesse des finances publiques.

      Quand on connait la situation actuelle de l’économie tunisienne, ses faiblesses structurelles, la lenteur des rĂ©formes engagĂ©es, le renforcement des restrictions sur le marchĂ© du travail et l’accroissement continu de l’interventionnisme de l’Etat, on ne peut espĂ©rer une amĂ©lioration de ce classement au cours des prochaines annĂ©es. Et dire que, dans les annĂ©es 1990-2000, la Tunisie Ă©tait classĂ©e parmi les 5 premiers pays africains en matiĂšre de libertĂ© Ă©conomique. Cela s’appelle avancer Ă  reculons


      I. B.

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      Maroc | Le Tunisien Chaabani offre son premier championnat Ă  Berkane

      A cinq journées de la fin de la Botola Pro D1 «Inwi» de football 2024/25, la Renaissance de Berkane a décroché, hier soir, samedi 15 mars 2025, son premier Championnat du Maroc, sous la férule de son coach tunisien Mouine Chaabani.

      NĂ© le 18 juin 1981 Ă  BĂ©ja, Mouine Chaabani est un ancien dĂ©fenseur central de l’EspĂ©rance de Tunis et de l’équipe de Tunisie. En tant qu’entraĂźneur, il a entraĂźnĂ© le Club d’Hammam-Lif et l’EspĂ©rance de Tunis (en Tunisie) et Al-Masry Sporting Club et Ceramica Cleopatra Football Club (en Égypte), avant de prendre les rĂȘnes de la Renaissance de Berkane au Maroc en 2024.

      Il est le jeune entraĂźneur le plus titrĂ© en Tunisie et mĂȘme en Afrique. Il a remportĂ© le Championnat de Tunisie en 2019, 2020 et 2021 avec l’EspĂ©rance de Tunis, la Supercoupe de Tunisie en 2018 et 2019 et la Ligue des champions de la CAF en 2018 et 2019 avec la mĂȘme Ă©quipe. Et il vient d’offrir Ă  Berkane son premier championnat du Maroc aprĂšs avoir Ă©tĂ© finaliste Ă  la Coupe de la CAF en 2024.

      «On croyait à ce sacre dÚs le début de la saison. On a beaucoup travaillé pour le décrocher», a déclaré Chaabani.

      En effet, leaders indĂ©boulonnables et rĂ©guliers au cours d’une saison qu’ils ont contrĂŽlĂ©e de bout en bout, les Berkanis n’ont jamais laissĂ© filer leur chance.

      N’ayant besoin que d’un petit point, les Oranges ont optĂ© pour la prudence en se contenant du nul face Ă  l’Union Touarga (1-1).

      La Renaissance de Berkane a jouĂ© 25 matchs jusqu’à prĂ©sent. Elle en a gagnĂ© 18, fait 6 nuls et n’a perdu qu’un seul contre le FUS de Rabat (0-1) pour le compte de la 5e journĂ©e, le 6 octobre 2024.

      Elle a battu le Raja de Casablanca en match aller comme en retour (1-0), (2-0). Elle a fait match nul contre l’AS FAR en manche aller avant de prendre le dessus en retour (1-1), (2-0). Contre le Wydad de Casablanca, les Oranges ont gagnĂ© Ă  l’aller (1-0) et fait match nul blanc au retour.

      La Renaissance de Berkane, qui avait remportĂ© la Coupe de la ConfĂ©dĂ©ration Ă  deux reprises, la Coupe du TrĂŽne 3 fois et une Supercoupe de la CAF, tenait coĂ»te que coĂ»te, Ă  figurer parmi les vainqueurs du Championnat marocain. Maintenant c’est fait : elle est entrĂ©e de plein pied dans le club des grands.

      I. B.

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      L’huile d’olive tunisienne exonĂ©rĂ©e de droit de douane au BrĂ©sil  

      Le gouvernement brĂ©silien vient de supprimer totalement les droits de douane sur les importations d’huile d’olive vierge tunisienne, qui Ă©taient de 9%. Cette exonĂ©ration est entrĂ©e en vigueur Ă  partir du 14 mars 2025.

      Cette mesure exceptionnelle constitue une opportunitĂ© majeure pour renforcer la prĂ©sence de l’huile d’olive tunisienne sur ce marchĂ© en pleine expansion, indique un communiquĂ© publiĂ© le mĂȘme jour par l’ambassade de Tunisie au BrĂ©sil, Elle vient appuyer la stratĂ©gie tunisienne pour soutenir le secteur olĂ©icole, optimiser la saison en cours et prĂ©parer efficacement la campagne 2025-2026.

      L’ambassade a rĂ©affirmĂ©, aussi, son engagement Ă  accompagner les entreprises nationales exportatrices d’huile d’olive en leur fournissant toutes les informations nĂ©cessaires et en les soutenant, notamment pour l’enregistrement de leurs laboratoires dans la base de donnĂ©es du ministĂšre brĂ©silien de l’Agriculture, une dĂ©marche indispensable pour accĂ©der Ă  ce marchĂ©.

      Elle a, Ă©galement, soulignĂ© la disponibilitĂ© permanente de ses services, ainsi que de son bureau commercial et consulaire Ă  SĂŁo Paulo, pour fournir toutes les prĂ©cisions requises aux opĂ©rateurs Ă©conomiques. A noter qu’en 2024, le BrĂ©sil avait importĂ© environ 250 000 tonnes d’huile d’olive, pour une valeur totale estimĂ©e Ă  695 millions de dollars. 

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      Immigrés irréguliers en Tunisie | Pour une réponse internationale concertée à la crise

      La crise de l’immigration irrĂ©guliĂšre des Africains subsahariens en Tunisie est une problĂ©matique complexe et qui prend de l’ampleur au fil des jours nĂ©cessitant une rĂ©ponse humanitaire coordonnĂ©e sur les plans rĂ©gional et international.

      Leith Lakhoua *

      La Tunisie, pays traditionnellement connu pour sa stabilitĂ© relative et son rĂŽle de pont entre l’Afrique et l’Europe, fait face Ă  une crise migratoire sans prĂ©cĂ©dent. La situation des immigrĂ©s irrĂ©guliers originaires d’Afrique subsaharienne prend des proportions dramatiques, exacerbĂ©e par l’absence d’une assistance significative de la part des organisations internationales telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ou le Haut-Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR). Cette crise, loin de se rĂ©sorber, s’aggrave de jour en jour, posant des dĂ©fis humanitaires, sociaux et sĂ©curitaires majeurs pour le pays.
      Selon les chiffres officiels du ministĂšre de l’IntĂ©rieur tunisien, environ 23 000 immigrĂ©s en situation irrĂ©guliĂšre seraient prĂ©sents sur le territoire. Cependant, des estimations non officielles suggĂšrent que ce nombre pourrait dĂ©passer les 100 000 personnes. Les rĂ©gions de Sfax, El-Amra et Jebeniana sont particuliĂšrement touchĂ©es, avec des campements anarchiques abritant plus de 60 000 immigrĂ©s. Ces zones agricoles, autrefois paisibles, sont aujourd’hui le thĂ©Ăątre de tensions croissantes entre les populations locales et les migrants.

      Les consĂ©quences de cette prĂ©sence massive sont multiples et prĂ©occupantes. Les infrastructures publiques sont vandalisĂ©es, les oliviers centenaires, symbole de l’agriculture tunisienne, sont dĂ©truits, et les biens des citoyens sont frĂ©quemment attaquĂ©s. Ces actes ont transformĂ© la coexistence en un vĂ©ritable calvaire pour les habitants, alimentant des conflits qui frĂŽlent parfois la guerre civile. Les autoritĂ©s locales, dĂ©jĂ  confrontĂ©es Ă  des dĂ©fis Ă©conomiques et sociaux, peinent Ă  contenir cette situation explosive.

      Afflux continu et défis démographiques

      MalgrĂ© les efforts des autoritĂ©s tunisiennes pour dĂ©manteler les rĂ©seaux de trafic d’ĂȘtres humains, l’afflux quotidien de migrants ne faiblit pas. Des centaines, voire des milliers de personnes, continuent d’arriver chaque jour, souvent avec l’espoir de rejoindre l’Europe. Cependant, une rĂ©alitĂ© nouvelle Ă©merge : de plus en plus de migrants s’installent durablement en Tunisie. Cette tendance est renforcĂ©e par le taux de natalitĂ© Ă©levĂ© parmi les femmes migrantes. Cette dynamique dĂ©mographique complexifie davantage la situation, transformant ce qui Ă©tait perçu comme un transit en une installation permanente.

      Les autorités tunisiennes ont tenté de répondre à cette crise par des mesures sécuritaires, notamment en démantelant les réseaux de passeurs et en renforçant les contrÎles aux frontiÚres terrestres et maritimes. Cependant, ces efforts, bien que louables, ne suffisent pas à résoudre le problÚme de fond. La Tunisie, déjà confrontée à des difficultés économiques et sociales, ne peut assumer seule le fardeau de cette crise humanitaire.

      Une solution durable nĂ©cessite une coordination internationale. Les organisations onusiennes, telles que l’OIM et le HCR, doivent jouer un rĂŽle plus actif en apportant un meilleur soutien financier, logistique et technique Ă  la Tunisie.

      Par ailleurs, un dialogue avec les pays d’origine des migrants est essentiel pour faciliter leur rapatriement volontaire et sĂ©curisĂ©.

      En parallĂšle, des fonds internationaux devraient ĂȘtre mobilisĂ©s pour aider la Tunisie Ă  gĂ©rer cette crise, notamment en Ă©tablissant des camps sous contrĂŽle de l’armĂ©e. Ces camps permettraient d’identifier les migrants, de les enregistrer et de les prendre en charge tout en prĂ©parant leur rĂ©partition entre les pays volontaires pour les accueillir.

      Sommet international pour une solution globale

      Face Ă  l’ampleur de cette crise, un sommet international dĂ©diĂ© Ă  la question migratoire en Tunisie s’impose. Ce sommet rĂ©unirait les pays concernĂ©s, les organisations internationales et les acteurs rĂ©gionaux pour Ă©laborer une stratĂ©gie commune. Les objectifs seraient multiples : renforcer les contrĂŽles aux frontiĂšres, lutter contre les rĂ©seaux de trafic, organiser le rapatriement des migrants dans leurs pays d’origine et rĂ©partir Ă©quitablement la responsabilitĂ© de l’accueil des rĂ©fugiĂ©s entre les nations.

      En conclusion, la crise de l’immigration irrĂ©guliĂšre des Africains subsahariens en Tunisie est une problĂ©matique complexe qui nĂ©cessite une rĂ©ponse humanitaire coordonnĂ©e. Sans une action internationale concertĂ©e, cette situation risque de dĂ©gĂ©nĂ©rer, menaçant non seulement la stabilitĂ© de la Tunisie, mais aussi la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale.

      Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités et apporte son soutien à un pays qui, malgré ses limites, continue de faire face à cette crise avec dignité et détermination.

      * Consultant en organisation industrielle et logistique.  

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      Le Soudan rejette la proposition amĂ©ricano-israĂ©lienne d’accueillir les Palestiniens de Gaza

      Les mĂ©dias israĂ©liens ont rapportĂ©, citant un rapport de l’Associated Press ayant obtenu l’information de sources amĂ©ricaines et israĂ©liennes, que les États-Unis et IsraĂ«l ont contactĂ© des responsables de trois pays d’Afrique de l’Est pour discuter de la rĂ©installation des Palestiniens de Gaza.

      Les sources contactĂ©es ont affirmĂ© que le Soudan avait rejetĂ© la proposition, tandis que la Somalie et le Somaliland ont dĂ©clarĂ© qu’ils n’étaient pas au courant de la proposition, a rapportĂ© Kan TV.

      Selon le plan de Donald Trump, les 2 millions d’habitants de Gaza devraient ĂȘtre dĂ©placĂ©s et relocalisĂ©s dĂ©finitivement.

      Le prĂ©sident amĂ©ricain a proposĂ© que les États-Unis prennent possession du territoire et y dĂ©veloppent un projet immobilier pour le transformer en une riviera sur la cĂŽte est de la MĂ©diterranĂ©e.

      I. B.

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      ‘‘Un homme’’ | Qui voulait donc la peau de Panagoulis, ce hĂ©ros ambigu ?

      Les personnes qui accordent leur pardon Ă  leurs tortionnaires aprĂšs avoir Ă©tĂ© soumises Ă  de graves sĂ©vices physiques et psychologiques et qui refusent de les accabler appartiennent certainement Ă  une catĂ©gorie rare de l’humanitĂ©. Le Grec Aleko Panagoulis en fait certainement partie


      Dr Mounir Hanablia *

      EmprisonnĂ© aprĂšs l’échec d’une tentative d’assassinat contre le Premier ministre du rĂ©gime des colonels. Il avait cachĂ© sous un pont les explosifs qui auraient dĂ» faire sauter la voiture de sa cible alors qu’elle circulait sur la route qu’elle emprunte normalement et l’explosion ne s’était pas produite au moment opportun.

      CapturĂ© rapidement, Panagoulis avait Ă©tĂ© torturĂ© mais n’avait avouĂ© ni son identitĂ© ni les noms de ses complices. Ses vieux parents furent dĂ©tenus pendant plus de trois mois et son frĂšre, officier de l’armĂ©e qui avait quittĂ© le pays, fut livrĂ© par les IsraĂ©liens avant de mourir en dĂ©tention, probablement sous la torture. 

      Finalement condamnĂ© Ă  mort, sa peine avait Ă©tĂ© commuĂ©e en emprisonnement Ă  vie aprĂšs la campagne internationale en sa faveur qui avait fait de lui une icĂŽne de la libertĂ© contre la dictature. Mais Alekos s’était rĂ©vĂ©lĂ© durant sa dĂ©tention particuliĂšrement combatif. Il n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  agresser ses tortionnaires quand il en avait l’occasion et Ă  les humilier. Il s’était montrĂ© insolent et irrespectueux de la Cour lors de son procĂšs. Naturellement il en avait payĂ© le prix. Ses cĂŽtes avaient Ă©tĂ© toutes brisĂ©es lors des passages Ă  tabac que ses gardiens n’hĂ©sitaient pas Ă  lui infliger pour se venger, ce qui l’avait poussĂ© Ă  entreprendre d’innombrables grĂšves de la faim pour obtenir le droit de lire, Ă©crire, ĂȘtre visitĂ© par sa famille. Il avait Ă©tĂ© piĂ©gĂ© lorsqu’on l’avait photographiĂ© Ă  son insu tenant un ballon de football dans une cour dĂ©serte de la prison afin de prouver au monde qu’il Ă©tait en bonne santĂ©.

      Panagoulis s’était enfui une premiĂšre fois avec l’aide d’un de ses gardiens, un jeune soldat, mais il avait Ă©tĂ© trahi par ceux chez qui il s’était rĂ©fugiĂ© en pensant qu’il pouvait leur faire confiance. La seconde, le directeur de la prison prĂ©venu de ses projets avait attendu de le prendre en flagrant dĂ©lit. La troisiĂšme, il avait Ă©tĂ© repris Ă  la pĂ©riphĂ©rie du camp de dĂ©tention. Il fut mĂȘme victime d’une tentative de meurtre lorsqu’on mit le feu Ă  son cachot. Tout ceci ne l’empĂȘcha pas de composer des poĂšmes. 

      Au bout de cinq annĂ©es de cachot, Panagoulis fut graciĂ© avec tous les prisonniers politiques mais il refusa sa grĂące, et se montra, comme il en a l’habitude, peu respectueux lors de la cĂ©rĂ©monie tenue pour marquer sa libĂ©ration de prison. Soumis Ă  une surveillance constante de la police, il fut victime de nouvelles tentatives  de meurtre lorsqu’une voiture banalisĂ©e s’efforça sans succĂšs de pousser la sienne dans un ravin en CrĂšte, puis en Italie lorsque son taxi fut pris en chasse par une autre automobile qui tenta de le percuter.

      Les généraux tenaient le haut du pavé

      AprĂšs de multiples tracasseries administratives, Panagoulis s’exila en Italie avec sa compagne, la journaliste Oriana Fallaci, dont il fit la connaissance Ă  sa sortie de prison, l’auteur du livre, et s’efforça d’organiser un rĂ©seau de rĂ©sistance clandestin, dans son pays, dont l’une des bombes tua trois artificiers. Cet Ă©vĂ©nement fut le signal de son engagement politique contre la dictature et le convainquit d’abandonner la lutte violente.

      Cependant, en 1974, Ă  l’instigation de la GrĂšce, un coup d’Etat militaire mit fin au rĂ©gime civil Ă  Chypre, ce qui entraĂźna en rĂ©action une invasion du nord de l’üle par l’armĂ©e turque. Les militaires grecs, responsables de cette situation, dĂ©cidĂšrent d’abandonner le pouvoir et de le confier aux civils. C’est ainsi que la dĂ©mocratie fut rĂ©tablie et Alekos Panagoulis, rentrĂ© dans son pays quelques semaines plus tard, fut Ă©lu dĂ©putĂ© sur une liste d’un parti centriste qu’il ne connaissait pas mais qu’il avait choisi parce qu’il ne croyait pas aux leaders des grands partis de droite ou de gauche, Constantin Caramanlis et Georges PapandrĂ©ou.

      NĂ©anmoins, pour Panagoulis, le rĂ©tablissement de la dĂ©mocratie n’avait Ă©tĂ© qu’un processus purement formel alors que les vĂ©ritables dĂ©tenteurs du pouvoir continuaient d’ĂȘtre les gĂ©nĂ©raux qui avaient tenu le haut du pavĂ© pendant la dictature, entre 1967 et 1974.

      DĂšs lors le nouveau dĂ©putĂ© n’eut de cesse de dĂ©couvrir les preuves de la collusion du nouvel homme fort, le ministre de la DĂ©fense Evangelos AvĂ©roff, avec le fascisme italien pendant la guerre, puis avec le rĂ©gime militaire, celui des colonels supplantĂ©s par des gĂ©nĂ©raux. Les documents qu’il rĂ©unit grĂące Ă  la complicitĂ© de l’épouse de l’un des membres des services secrets, Fani Hazizikis, qu’il rĂ©ussit Ă  sĂ©duire, furent interdits de publication.

      Finalement, Panagoulis fut tuĂ© une nuit du premier mai 1976 lorsque sa voiture fut prise en chasse par deux autres avant d’ĂȘtre percutĂ©e pour s’écraser contre un mur.

      Quelques jours plus tard, un ancien coureur automobile Ă©tabli au Canada, Michel Stefas, un adhĂ©rent du parti socialiste grec de PapandrĂ©ou, se livra Ă  la police et prĂ©tendit ĂȘtre le responsable de ce qui n’était qu’un accident malheureux. Il dĂ©mentit la prĂ©sence d’une seconde voiture malgrĂ© les tĂ©moignages de personnes prĂ©sentes sur les lieux, et naturellement rares furent ceux qui le crurent. La Justice cependant  en fit sa thĂšse en refusant de tenir compte des conclusions de l’enquĂȘte scientifique en faveur des deux poursuivants et le condamna Ă  5 annĂ©es de prison avec sursis.

      Héros, démagogue ou charlatan ?

      L’enterrement de Panagoulis fut grandiose tant la foule qui accompagna son cercueil vers le cimetiĂšre fut nombreuse, des centaines de milliers de personnes se pressĂšrent devant le cortĂšge funĂšbre qui ne rĂ©ussit Ă  joindre le cimetiĂšre normalement situĂ© Ă  dix minutes, qu’aprĂšs plus de quatre heures. Les reprĂ©sentants de tous les partis politiques ne manquĂšrent pas d’ĂȘtre prĂ©sents, particuliĂšrement le futur premier ministre, le socialiste PapandrĂ©ou qui prononça l’éloge politique du dĂ©funt alors que Panagoulis le considĂ©rait comme un dĂ©magogue et un charlatan.

      Mort, Panagoulis connut enfin la reconnaissance et la popularitĂ© alors que toute sa vie il demeura un marginal et un solitaire qui affrontait le systĂšme en ne comptant que sur ses seules forces. Il est vrai que quelques-uns de ses poĂšmes avaient Ă©tĂ© chantĂ©s, en particulier par le grand musicien Mikis Theodorakis, depuis l’époque de sa dĂ©tention.

      Naturellement ce livre Ă©crit par sa compagne italienne dĂ©voile les vĂ©ritables ressorts de sa personnalitĂ©. Homme sensible et passionnĂ©, Panagoulis se rĂ©vĂ©lait capable de graves actes de violence, et se rĂ©fugiait parfois dans de monumentales beuveries pour dissiper son dĂ©sespoir. Disciple de Dionysos, le dieu de la jouissance, et de Mars celui de la guerre, il devint obsĂ©dĂ© par HadĂšs, le maĂźtre de la Mort, qui finit par avoir raison de lui. Si on s’en rĂ©fĂšre Ă  ses traits de caractĂšre pathologiques, ceux d’un maniacodĂ©pressif, on peut se demander comment, en Ă©tant un odieux manipulateur, il parvint Ă  entretenir l’amour que lui portait sa compagne, malgrĂ© tous les prĂ©judices subis par elle dont il fut bel et bien le responsable (avortement), ou dont elle l’accusa peut ĂȘtre abusivement aprĂšs sa mort de l’ĂȘtre (cancer).

      Face Ă  une dictature militaire rabaissĂ©e par ses excĂšs, Panagoulis le hĂ©ros formidable et solitaire qui se dressait face Ă  elle, apparut ne le lui cĂ©der en rien, en sacrifiant tous ceux qui l’admiraient ou toutes celles qu’il sĂ©duisait, au nom d’une chimĂšre, la libertĂ©, afin d’abattre la tĂȘte du systĂšme, le rocher sur la montagne qui sitĂŽt prĂ©cipitĂ© des hauteurs reprenait sa place.

      Parti pour terrasser le dragon AvĂ©roff, ministre de la DĂ©fense et selon lui vĂ©ritable maĂźtre du pays, le HĂ©ros formidable se retrouva face une hydre Ă  trois tĂȘtes, associant au prĂ©cĂ©dent, Caramanlis, et de PapandrĂ©ou, qui lui fut fatale.

      Il reste Ă  savoir si cet acharnement contre le ministre de la DĂ©fense ne constituait pas le prolongement de son caractĂšre portĂ© Ă  tous les excĂšs, Ă  la recherche d’un adversaire qu’il estimait digne de lui. En effet, dans la GrĂšce des annĂ©es 70, les collaborateurs des occupants fascistes et nazis ne manquaient certainement pas, et ce sont ceux-lĂ  mĂȘme que les Anglais ont utilisĂ©s Ă  la fin de la guerre pour lutter contre le parti communiste grec, et l’empĂȘcher de prendre le pouvoir. Et Panagoulis confirma son mĂ©pris pour le menu fretin en s’abstenant de charger ses tortionnaires lorsqu’ils passĂšrent en justice, tout comme lors du procĂšs des grandes tĂȘtes de la dictature rendu nĂ©cessaire pour crĂ©dibiliser le retour Ă  la dĂ©mocratie il jugea leur condamnation aussi superflue et inutile qu’une comĂ©die, y compris celle de Papadopoulos qu’il avait tentĂ© d’assassiner et qui l’avait graciĂ©, parce qu’ils n’étaient plus les dĂ©tenteurs du pouvoir. Mais Ă  cĂŽtĂ© de cela, il accordait beaucoup d’importance aux signes et aux rĂȘves prĂ©monitoires qui devenaient prophĂ©tiques une fois accomplis.

      une tragédie grecque

      Les commentaires sur la fatalitĂ©, le caractĂšre fatal des couleurs (vertes) et des voitures annonçant le drame qui se prĂ©parait servait de justificatif Ă  l’angoisse de la mort qui avait pris le hĂ©ros aux tripes avant que ne s’accomplisse son destin. Mais peut ĂȘtre n’est-ce lĂ  que la touche latine de l’auteur, de culture chrĂ©tienne catholique, encensant le sacrifice et le don de soi, qui s’était sans aucun doute culpabilisĂ©e d’avoir Ă©tĂ© absente au moment de sa mort alors qu’elle venait d’embarquer Ă  l’aĂ©roport de New York pour venir le rejoindre Ă  AthĂšnes, et qui s’efforçait de transformer ce fait divers politique comme il y en a tant dans le monde, dont plusieurs avaient Ă©tĂ© les sujets de ces propres articles au Vietnam, au BrĂ©sil, ou ailleurs, en un drame unique, en une tragĂ©die grecque, en une nouvelle crucifixion l’absolvant de ses pĂ©chĂ©s.

      Il n’en demeure pas moins que si la mort du hĂ©ros fut limpide, et que les coupables ne souffrent aucune discussion, sa vie apparaĂźt l’avoir Ă©tĂ© beaucoup moins. Ce retour prĂ©cipitĂ© d’Union SoviĂ©tique au cours d’un voyage oĂč il Ă©tait l’invitĂ© d’une organisation de jeunesse prĂ©sidĂ©e par des vieillards, parce qu’il avait reconnu sa propre souffrance dans le passage Ă  tabac par la police d’un indĂ©sirable dans l’hĂŽtel oĂč il rĂ©sidait,  suscite la perplexitĂ©. Tout comme la suscitent  les voyages clandestins en GrĂšce Ă  l’époque de la dictature et la pose de bombes dans de multiples endroits d’AthĂšnes.

      Enfin on ne comprendra pas comment le ministre de la dĂ©fense de l’üle de Chypre, membre d’un gouvernement dĂ©mocratiquement Ă©lu dans un Etat indĂ©pendant dont la majoritĂ© de la population est hellĂ©nophone, de langue grecque, oĂč les Britanniques disposent d’une importante base militaire, aura fait confiance Ă  un obscur jeune idĂ©aliste mathĂ©maticien et poĂšte venu de GrĂšce opposĂ© au rĂ©gime des colonels, au point de bĂ©nĂ©ficier d’un stage de sabotage, et de disposer des explosifs nĂ©cessaires Ă  un futur attentat contre le chef d’un gouvernement grec installĂ© par la CIA.

      Quand de la folie commence Ă  Ă©merger une mĂ©thode, il convient de se poser beaucoup de questions, particuliĂšrement sur le cheminement politique qui mĂšne la GrĂšce, membre de l’Otan, de la monarchie constitutionnelle, appelĂ©e Ă  voir l’alliance socialiste-communiste remporter les Ă©lections lĂ©gislatives et la majoritĂ© parlementaire, Ă  la dictature dite des colonels mettant fin au processus Ă©lectoral, puis Ă  celle des gĂ©nĂ©raux aprĂšs le soulĂšvement de la marine et ce qu’on a cru ĂȘtre le soulĂšvement populaire  suivi du massacre de l’école polytechnique d’AthĂšnes, enfin Ă  la dĂ©crispation avec la libĂ©ration des prisonniers politiques, la politique des ponts envers l’opposition avant le retour de la dĂ©mocratie imposĂ© par la dĂ©bĂącle de Chypre, et l’instauration d’un rĂ©gime militaire soft avec une façade civile institutionnelle qui fera de l’amnistie son leitmotiv, plus pour Ă©pargner les bourreaux que rĂ©habiliter les condamnĂ©s.

      Etonnants remakes en Algérie et en Tunisie

      Les gĂ©nĂ©raux algĂ©riens des annĂ©es 80-90 dans un Ă©tonnant remake n’agiront pas diffĂ©remment en Ă©crasant le mouvement populaire escamotant les luttes pour le pouvoir au plus haut sommet de l’Etat, en interrompant le processus Ă©lectoral, et en confĂ©rant une apparence de lĂ©galitĂ© Ă  leur autoritĂ© derriĂšre des personnalitĂ©s civiles reconnues dĂ©tenant l’apparence du pouvoir, et non sa rĂ©alitĂ©, et qui se compromettront avec l’amnistie en faveur des auteurs des massacres. Le gĂ©nĂ©ral tunisien Rachid Ammar, en obtenant le dĂ©part de Ben Ali, en 2011, et en installant une autoritĂ© civile rĂ©vocable (!!!), apportera la preuve que, s’agissant de partager le pouvoir, ou son apparence, les diffĂ©rends opposant tortionnaires et prisonniers d’hier s’estompent aisĂ©ment dans la grande RĂ©conciliation. Un homme comme BĂ©ji CaĂŻd Essebsi, directement impliquĂ© dans la dĂ©tention des prisonniers politiques en 1963, n’aura mĂȘme pas besoin, de dissimuler son passĂ© de tortionnaire, pour devenir, en 2014, le premier prĂ©sident de la rĂ©publique issu du rĂ©gime dĂ©mocratique. Pas plus que les accointances sionistes rĂ©vĂ©lĂ©es au grand jour de Nabil Karoui n’auront empĂȘchĂ© son parti de devenir, en 2019, un membre de la nouvelle troĂŻka au pouvoir et de permettre l’accession catastrophique de Rached Ghannouchi Ă  la prĂ©sidence du parlement.

      Les Grecs seraient-ils donc plus vertueux que les Tunisiens? Pourquoi donc dans le contexte politique grec, le ministre AvĂ©roff aura-t-il eu besoin de tenter de dissimuler un passĂ© de traĂźtre que nul n’ignore, pour se rĂ©fugier derriĂšre les visages rassurants de Caramanlis et  PapandrĂ©ou, les opposants rĂ©fugiĂ©s Ă  l’étranger durant la dictature et de retour dans le pays pour prendre les rĂȘnes du gouvernement? Et plus que tout, pourquoi aura-t-il eu besoin de prendre au sĂ©rieux ce qu’il convient bien de nommer la nĂ©vrose obsessionnelle d’un dĂ©putĂ© paumĂ© en rupture de ban nommĂ© Panagoulis, au point de le faire assassiner, pour d’obscurs documents dĂ©robĂ©s aux services secrets dont rien ne dit qu’ils n’eussent pas Ă©tĂ© des faux fabriquĂ©s pour la circonstance? Est-ce lĂ  l’Ɠuvre de l’AraignĂ©e (ArachnoĂŻdes), cette organisation paneuropĂ©enne parafasciste semblable au Gladio italien et noyautĂ©e par les services secrets de l’Otan durant la guerre froide? Beaucoup de choses le suggĂšrent en tout cas.

      Panagoulis n’était pas tenu en odeur de saintetĂ© par les AmĂ©ricains qui lui avaient refusĂ© le visa d’entrĂ©e dans des conditions assez conflictuelles, au point de voir la dĂ©cision du consul amĂ©ricain Ă  AthĂšnes paraphĂ©e par Henry Kissinger lui-mĂȘme. LĂ©onardo  Sciascia le Sicilien aurait pu comparer cette signature du secrĂ©taire amĂ©ricain Ă  une sentence de mort. Mais si on considĂšre qu’il pouvait reprĂ©senter une menace pour les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains, elle n’aurait pu provenir que des preuves recueillies auprĂšs des services secrets sur la collusion de la CIA avec le putsch de Chypre qui avait entraĂźnĂ© l’occupation turque du nord de l’üle. Et l’enquĂȘte sur AvĂ©roff et les documents en sa possession prouvaient effectivement les contacts entretenus par Panagoulis avec les services secrets grecs. Quelques officiers traduits en justice avaient  d’ailleurs Ă©voquĂ© la thĂšse de la provocation amĂ©ricaine dans l’affaire de Chypre. Or de telles rĂ©vĂ©lations Ă©taient susceptibles d’entraĂźner un revirement politique de la GrĂšce limitrophe des Dardanelles, de la Bulgarie, de la Yougoslavie, et de l’Albanie, que l’Otan n’était nullement prĂȘte Ă  accepter.

      Pour conclure,  par quel mĂ©canisme, en dehors d’une foi chrĂ©tienne, un homme politique ostracisĂ© durant sa vie devient-il du fait de sa seule mort, le hĂ©ros de tout un peuple, si les mĂ©dias eux mĂȘmes tributaires de leurs propriĂ©taires ne le suggĂšrent pas? On comprend que la journaliste Oriana Fallaci, impliquĂ©e par la force des choses au-delĂ  de toute mesure dans le rĂ©cit, ait tentĂ© de se mettre en rĂšgle avec sa conscience grĂące Ă  son tĂ©moignage. Son livre soulĂšve malheureusement plus de questions qu’il n’apporte de rĂ©ponses. 

      ‘‘Un homme’’ de Oriana Fallaci, Ă©ditions Grasset, Paris, 17 mars 2004.  658 pages.

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      Quand le G7 enterre la cause palestinienne !

      Dans la DĂ©claration commune de la rĂ©union des ministres des Affaires Ă©trangĂšres du G7 tenue Ă  Charlevoix (QuĂ©bec, Canada), le 14 mars 2025, il n’y a aucune rĂ©fĂ©rence Ă  la solution Ă  deux Etats IsraĂ«l-Palestine. On parle dĂ©sormais d’«horizon politique palestinien», aussi vague qu’ambigu.  Une maniĂšre d’enterrer la cause d’un peuple occupĂ©, humiliĂ© et martyrisĂ© depuis prĂšs de 80 ans.

      Dans leur dĂ©claration, les membres du G7 «ont soulignĂ© l’impĂ©ratif d’un horizon politique pour le peuple palestinien, obtenu grĂące Ă  une solution nĂ©gociĂ©e au conflit israĂ©lo-palestinien qui rĂ©ponde aux besoins et aspirations lĂ©gitimes des deux peuples et favorise une paix, une stabilitĂ© et une prospĂ©ritĂ© globales au Moyen-Orient».

      La rĂ©fĂ©rence Ă  une solution Ă  deux États, Ă©voquĂ©e dans un prĂ©cĂ©dent projet Ă©galement relancĂ© par les mĂ©dias internationaux, a donc disparu.

      La dĂ©claration finale indique Ă©galement que les membres du G7 «ont affirmĂ© leur volontĂ© de travailler avec leurs partenaires arabes sur leurs propositions visant Ă  tracer la voie Ă  suivre pour la reconstruction de Gaza et la construction d’une paix durable entre IsraĂ©liens et Palestiniens».

      Ces chers ministres des Affaires Ă©trangĂšres des puissances occidentales, soutenant toutes l’Etat gĂ©nocidaire d’IsraĂ«l, ne nous expliquent pas comment ils conçoivent «une paix durable entre IsraĂ©liens et Palestiniens»  sans Etat Palestinien. Ils ne nous disent pas non plus ce qu’ils entendent par «horizon politique palestinien», si ce n’est l’enterrement purement et simplement de la cause palestinienne aprĂšs son abandon par ceux-lĂ  mĂȘme qui sont censĂ©s la faire vivre : les Arabes, plus soumis que jamais Ă   la Pax Americana.

      I. B.  

       

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      Le poĂšme du dimanche | ‘‘Tintin au cimetiĂšre’’ de Niels Hav

      Né en 1949 à Gudum, au Danemark, Niels Hav est poÚte et nouvelliste vivant à Copenhague. Il publie poésie et fiction dans de nombreux magazines.

      Auteur de sept recueils de poĂ©sie et trois livres de nouvelles. Des extraits de sa poĂ©sie dont traduits traduite dans diffĂ©rentes langues, dont le portugais, l’arabe, l’anglais, le turc et le chinois. Son Ă©criture, ironique et sarcastique, est dans le prolongement de la tradition littĂ©raire danoise, oĂč humour et regard critique s’entremĂȘlent, crĂ©ant des effets inattendus, non sans constat dĂ©sabusĂ©.

      Tahar Bekri

      La derniĂšre fois que j’ai rencontrĂ© Tintin

      il Ă©tait assis au cimetiĂšre Assistens.

      J’étais sur mon vĂ©lo, on s’est saluĂ©,

      mais je ne me suis pas arrĂȘtĂ© –

      J’ignorais que je le voyais pour la derniùre fois.

      De temps en temps, on faisait un peu de conversation

      quand on se rencontrait auprĂšs des lacs

      ou Ă  Ravnsborggade. Lui toujours en compagnie

      de femmes qu’il distrayait

      de façon charmante, en maniant sa canne comme une épée

      et en commentant la circulation.

      Cette fois, il Ă©tait assis seul, sans femme ni rien.

      Lorsque vous arrivez sur vos quatre-vingt-dix

      la plupart de ceux que vous connaissiez 

      se sont glissés dans leurs cercueils.

      la plupart de tes amis se sont glissés dans leurs cercueils.

      Il avait l’air un peu perdu. Peut-ĂȘtre qu’il Ă©tait ici

      pour prĂ©parer l’itinĂ©raire de son dernier voyage.

      C’était fin septembre, les oiseaux voletaient en silence.

      «Salut, Palle» *, ai-je appelé depuis mon vélo.

      Il leva les yeux, des yeux pétillants,

      puis il souleva sa canne, vif, comme toujours.

      «Salut, salut», a-t-il crié avec un signe de la main.

      C’était la derniĂšre fois que je voyais Tintin.

      Traduit du danois par Marilyne Bertoncini

      * À l’ñge de 15 ans, Palle Huld (1912-2010) remporta un concours pour voyager autour du monde Ă  l’occasion du centenaire de la naissance de Jules Verne. La presse internationale suivit son parcours, l’accueil Ă  son retour fut enthousiaste et il Ă©crivit plus tard le livre ‘‘Le tour du monde avec Palle en 44 jours’’. Il a Ă©tĂ© traduit dans de nombreuses langues et a inspirĂ© HergĂ© pour crĂ©er le personnage de Tintin.

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      Tunisie | Le SNJT dénonce des lacunes dans la couverture médiatique de la crise migratoire

      Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) appelle les mĂ©dias publics et privĂ©s Ă  assurer une couverture journalistique apportant l’information nĂ©cessaire sur la question des migrants irrĂ©guliers en Tunisie.

      Dans une note d’orientation publiĂ©e le 13 mars 2025 et intitulĂ© «Les devoirs des journalistes, leurs droits et leurs rĂŽles envers l’opinion publique dans le cadre de la crise de la migration irrĂ©guliĂšre», le syndicat souligne que la migration irrĂ©guliĂšre est dĂ©sormais devenue «une question d’opinion publique par excellence, oĂč se croisent les dimensions sociales, humanitaires et sĂ©curitaires aux niveaux national, rĂ©gional et international».

      Le SNJT affirme avoir constatĂ© plusieurs lacunes dans la couverture mĂ©diatique de la crise de la migration irrĂ©guliĂšre, dĂ©nonçant des «fautes journalistiques» et notant que la «crise» des migrants irrĂ©guliers en Tunisie a crĂ©Ă© un climat de panique parmi les citoyens, alimentĂ© principalement par une campagne massive de dĂ©sinformation visant Ă  susciter les Ă©motions des Tunisiens. À cet Ă©gard, le syndicat des journalistes a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’une approche Ă©quilibrĂ©e dans la couverture mĂ©diatique de la migration, garantissant que toutes les parties prenantes, y compris les organisations de la sociĂ©tĂ© civile spĂ©cialisĂ©es dans les questions de migration, aient une voix.

      Pour le Syndicat, la migration irrĂ©guliĂšre est un problĂšme ayant des implications Ă©conomiques, gĂ©opolitiques, sociales et sĂ©curitaires. C’est pourquoi elle requiert un contenu journalistique sĂ©rieux qui permette aux citoyens de comprendre les responsabilitĂ©s de l’État envers les migrants irrĂ©guliers.

      Le SNJT a soulignĂ© que la maniĂšre dont certains mĂ©dias publics couvrent la situation des migrants irrĂ©guliers en Tunisie reste lacunaire et ne rĂ©pond pas aux exigences du contexte actuel, qui nĂ©cessite une pleine mobilisation des ressources pour fournir une information approfondie Ă  travers des enquĂȘtes de terrain, des rapports et des explications analytiques.

      Le syndicat souligne Ă©galement l’importance du fact-checking pour lutter contre la dĂ©sinformation et permettre aux mĂ©dias publics de remplir leur mission d’information du public.

      Le SNJT exhorte les autoritĂ©s concernĂ©es par la migration Ă  veiller Ă  ce que les journalistes aient accĂšs aux informations qu’ils dĂ©tiennent, leur permettant d’exercer leur travail. Il appelle Ă©galement les journalistes Ă  faire preuve de vigilance, Ă  vĂ©rifier rigoureusement les informations avant de les publier et Ă  faire la distinction entre migrants irrĂ©guliers et rĂ©fugiĂ©s.

      Enfin, le syndicat tire la sonnette d’alarme sur «la politique de communication du gouvernement sur ce sujet», dĂ©nonçant un silence inquiĂ©tant.

      I. B.

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      La France établit une liste de 60 Algériens à expulser

      Depuis la reconnaissance, en juillet dernier, par Emmanuel Macron, de la souverainetĂ© marocaine sur le Sahara occidental, les relations entre Paris et Alger n’ont cessĂ© de se dĂ©tĂ©riorer pour atteindre leur niveau critique actuel oĂč la France s’apprĂȘte Ă  transmettre Ă  l’AlgĂ©rie une premiĂšre liste d’une soixantaine de ressortissants algĂ©riens Ă  expulser.

      Dans le collimateur des autoritĂ©s françaises figurent des individus considĂ©rĂ©s comme des «troubles Ă  l’ordre public», des personnes rĂ©cemment sorties de prison ou prĂ©sentant des profils jugĂ©s dangereux.

      «Sur cette liste ne figurent que des ressortissants algĂ©riens dont nous avons la preuve de la nationalité», a prĂ©cisĂ© Bruno Retailleau, ministre de l’IntĂ©rieur, citĂ© par l’agence AFP.

      Toutefois, le document n’a pas encore Ă©tĂ© officiellement transmis Ă  Alger et le ministre, par ailleurs candidat Ă  la prĂ©sidence des RĂ©publicains (LR), a rĂ©cemment multipliĂ© les critiques Ă  l’encontre de l’AlgĂ©rie, notamment sur les questions migratoires.

      Le refus d’Alger d’accueillir ses ressortissants sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) – dont l’auteur de l’attentat ayant fait un mort Ă  Mulhouse le 22 fĂ©vrier – a exacerbĂ© des relations dĂ©jĂ  fragilisĂ©es. La reconnaissance avait dĂ©jĂ  marquĂ© un tournant dans la dĂ©gradation des liens entre les deux pays.

      «Nous avons des accords internationaux et bilatĂ©raux avec l’AlgĂ©rie. Cette liste sera un test dĂ©cisif : soit l’AlgĂ©rie respecte ses engagements et les accords signĂ©s librement, soit nous mettrons en Ɠuvre une riposte graduĂ©e, pouvant aller jusqu’à la remise en cause de l’ensemble de nos accords», a averti Retailleau.

      Si cette premiĂšre liste est bien en deçà des ambitions initiales du ministre, qui Ă©voquait plusieurs centaines d’expulsions, d’autres pourraient suivre dans les semaines Ă  venir, ajoute l’AFP.

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      Des professionnels français du voyage en conclave Ă  Djerba  

      L’üle de Djerba, dans le sud-est de la Tunisie, accueille du 12 au 16 mars 2025, le 4e congrĂšs des voyagistes français du rĂ©seau Selectour, rĂ©unissant 250 agents de voyages, venus de diffĂ©rentes rĂ©gions de France. Une occasion pour ces professionnels du tourisme de redĂ©couvrir le riche patrimoine culturel et naturel de Djerba, une destination trĂšs prisĂ©e par les Français.

      Cet Ă©vĂ©nement constitue une opportunitĂ© majeure pour renforcer la promotion de la destination tunisienne sur le marchĂ© français, a dĂ©clarĂ© Lotfi Mani, reprĂ©sentant de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) Ă  Paris.

      Mani a soulignĂ© que le choix de Djerba par Selectour repose sur plusieurs facteurs, notamment la proximitĂ© gĂ©ographique et l’attrait de l’üle auprĂšs des touristes français. Il a, Ă©galement, mis en avant l’impact positif de ce congrĂšs sur la visibilitĂ© de Djerba et de la Tunisie, en plus gĂ©nĂ©ral, dans un marchĂ© stratĂ©gique pour le tourisme national.

      De son cĂŽtĂ©, Hichem Mahouachi, dĂ©lĂ©guĂ© rĂ©gional au tourisme, a insistĂ© sur l’importance de la prĂ©sence de 250 agents de voyages français, reprĂ©sentant l’un des plus grands rĂ©seaux de tour-opĂ©rateurs en France. Il a expliquĂ© que le programme du congrĂšs inclut plusieurs ateliers destinĂ©s Ă  renforcer les compĂ©tences marketing des agents et Ă  optimiser la commercialisation de la destination tunisienne.

      En complément, des visites de terrain sont organisées pour permettre aux professionnels du voyage de découvrir le riche patrimoine culturel et naturel de Djerba.

      Enfin, Mahouachi a soulignĂ© que cette initiative promotionnelle, qui coĂŻncide avec les prĂ©paratifs de la saison estivale, vise Ă  dynamiser le marchĂ© français, l’un des principaux bassins Ă©metteurs de touristes vers la Tunisie. L’évĂ©nement est organisĂ© en partenariat avec l’ONTT et Tunisair.

      Rappelons qu’en 2024, la Tunisie a enregistrĂ© quelque 1 078 221 entrĂ©es de Français, en hausse de 6,2% par rapport Ă  2023.

      I. B.

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      L’Alzheimer touche 12% des Tunisiens de plus de 65 ans

      Selon les donnĂ©es de l’Association mondiale de la maladie d’Alzheimer, les cliniques de la mĂ©moire permettent de rĂ©duire de 40% l’apparition de la dĂ©mence liĂ©e Ă  cette maladie, dont sont atteints 12% des Tunisiens de plus de 65 ans.  

      C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© Dr Afef Hammami, spĂ©cialiste en gĂ©riatrie, ce samedi 15 mars 2025, Ă  l’agence Tap, ajoutant que ces cliniques sont des structures mĂ©dicales spĂ©cialisĂ©es dans le diagnostic des troubles de la mĂ©moire et des pathologies associĂ©es chez les personnes ĂągĂ©es. Elles permettent Ă©galement de dĂ©pister certaines maladies neurologiques et chroniques ainsi que les carences en vitamines, qui peuvent affecter les capacitĂ©s cognitives.

      Dr Hammami a prĂ©cisĂ© que des Ă©tudes scientifiques internationales ont rĂ©vĂ©lĂ© que 50% des cas sont liĂ©s Ă  des affections traitables, ce qui renforce l’importance d’un dĂ©pistage prĂ©coce.

      PrĂ©sentes en Tunisie depuis une dizaine d’annĂ©es dans les secteurs public et privĂ©, les cliniques de la mĂ©moire ont connu un essor significatif.

      Ces structures, principalement gĂ©rĂ©es par des spĂ©cialistes en gĂ©riatrie, proposent une gamme variĂ©e d’examens, allant des tests cognitifs pour Ă©valuer la concentration et la mĂ©moire Ă  des bilans mĂ©dicaux complets visant Ă  identifier d’éventuelles pathologies sous-jacentes.

      Dr Hammami a appelĂ© les personnes ĂągĂ©es de 60 ans et plus Ă  consulter un mĂ©decin dĂšs l’apparition de troubles de la mĂ©moire, de changements d’humeur, de difficultĂ©s de concentration ou encore d’une fatigue persistante.

      Elle a aussi insistĂ© sur l’importance du diagnostic prĂ©coce, qui joue un rĂŽle dĂ©terminant dans l’identification des causes de certaines formes de dĂ©mence, notamment les carences en vitamines. Et rappelĂ© que, selon l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), une personne dĂ©veloppe une dĂ©mence toutes les trois secondes dans le monde.

      D’aprùs Tap.

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      Football | L’EspĂ©rance sur le point de se sĂ©parer de son coach  

      Le bureau directeur de l’EspĂ©rance sportive de Tunis (EST) a entamĂ© les procĂ©dures de rĂ©siliation du contrat de l’entraĂźneur Laurentiu Reghecampf, en raison des mauvais rĂ©sultats de l’équipe premiĂšre de football.

      Selon MosaĂŻque FM, l’EST serait en nĂ©gociations avancĂ©es avec Mohamed Sahli, l’ex-entraĂźneur de l’Union sportive monastirienne (USM), en attendant de trouver un accord dĂ©finitif avec le Roumain.

      D’autre part, l’ancien joueur espĂ©rantiste Sameh Derbali commence, dĂšs lundi, sa mission en tant qu’accompagnateur de l’équipe. 

      L’EspĂ©rance est aujourd’hui en tĂȘte du championnat de la Ligue 1 tunisienne et en lice pour les quarts de finales de la Champions League africaine, mais ses derniers rĂ©sultats laissent beaucoup Ă  dĂ©sirer puisque l’équipe, malgrĂ© une bonne ligne d’attaque, continue d’encaisser beaucoup de buts et de perdre des points prĂ©cieux dans la course au titre. Sa dĂ©fense, qui Ă©tait son point fort au cours de la saison derniĂšre sous la fĂ©rule du Portugais Miguel Cardoso, est devenue trĂšs permĂ©able depuis quelque temps. Elle est loin d’ĂȘtre une garantie pour ses prochains matches aussi bien sur les plans national que continental et mondial, les Sang et Or Ă©tant en lice pour la Coupe du monde des clubs de la Fifa 2025.

      Les hĂ©sitations du coach roumain dans le choix des joueurs et sa mauvaise lecture des stratĂ©gies des Ă©quipes adverses au cours des matches ne plaident pas en faveur de son maintien Ă  la tĂȘte de l’équipe.

      Le public espĂ©rantiste s’impatiente lui aussi de voir son Ă©quipe imposer enfin sa personnalitĂ© sur les terrains, alors qu’elle continue d’encaisser des buts facile face Ă  des Ă©quipes beaucoup plus faibles sur le papier.

      L’EST doit jouer ses deux prochains matches contre l’équipe sud-africaine de Sundowns qu’elle avait battue l’annĂ©e derniĂšre en demi-finale de la Ligue des champions. Le match aller aura lieu le 1er avril en dĂ©placement et le match retour le 8 avril Ă  domicile.

      Les Sud-africains sont entraĂźnĂ©s par l’ancien coach de l’EspĂ©rance Miguel Cardoso : ce qui est loin d’ĂȘtre un atout pour les EspĂ©rantistes.   

      I. B.  

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      Météo | Un mois de février plus chaud et plus pluvieux que la normale

      L’Institut national de la mĂ©tĂ©orologie a indiquĂ©, vendredi 14 mars 2025, que le mois de fĂ©vrier 2025 en Tunisie a Ă©tĂ© marquĂ© par des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  la normale et des prĂ©cipitations abondantes.

      La température moyenne nationale a atteint 13 degrés, soit une hausse de +1,1°C par rapport à la normale. La température maximale la plus élevée a été relevée à Médenine avec 25,1°C le 28 février.

      Concernant les prĂ©cipitations, le cumul mensuel total a Ă©tĂ© de 1165,1 mm, reprĂ©sentant 127,4% de la normale, avec des records enregistrĂ©s notamment Ă  Tozeur, oĂč un cumul quotidien de 52,4 mm a Ă©tĂ© observĂ©.

      Ce qui a permis d’amĂ©liorer le taux de remplissage des barrages dans le pays, qui a atteint 35,7% au 7 mars 2025, contre 22% le 8 novembre 2023, le taux historiquement le plus bas enregistrĂ©.

      Par ailleurs, la station de GabÚs a enregistré la plus forte vitesse de vent du mois, atteignant 79,2 km/h.

      Ainsi, fĂ©vrier 2025 s’est distinguĂ© par un climat plus chaud et plus humide que la moyenne, avec des prĂ©cipitations exceptionnelles et des vents forts.

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