Une rencontre d’évaluation a eu lieu le jeudi 13 dernier de la 23e édition du Festival de la chanson tunisienne, à la Cité de la Culture. Plusieurs points ont été abordés, notamment la nécessité de soutenir les œuvres des lauréats ainsi que celles des candidats sélectionnés, en favorisant une large diffusion des chansons présentées lors du festival.
En épilogue de la 23e édition du Festival de la chanson tunisienne, qui s’est tenue du 8 au 11 mars 2025, et après une pré-ouverture marquante ayant touché tous les gouvernorats du pays grâce à un « Open-Mic », un événement de grande envergure ayant permis à de nombreux artistes des différentes régions de s’exprimer par cet art si expressif et populaire, dans un esprit de décentralisation de l’acte culturel et musical, le comité d’organisation a prévu une rencontre d’évaluation, jeudi 13 mars 2025, au Théâtre des Jeunes Créateurs, à la Cité de la culture.
Cette rencontre a réuni de nombreux acteurs du secteur musical, tels que musiciens, poètes, compositeurs, chanteurs et journalistes.
Prenant la parole, M. Tahar Guizani, directeur du festival et président du Comité d’organisation, a présenté les grandes lignes directrices de l’événement, en partageant sa vision du festival et de son engagement envers la chanson tunisienne, et ce, depuis sa nomination à ce poste de responsabilité en octobre dernier.
Il a expliqué qu’un programme détaillé a été mis en place pour garantir la transparence et le bon déroulement de cette mission, dans le respect des moindres détails.
M. Guizani a également exprimé sa gratitude envers Mme la ministre des Affaires culturelles, pour la confiance qu’elle lui a accordée, ainsi qu’à Mme Hend Mokrani, directrice générale de l’Etablissement national pour la Promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques (Enpfmca), pour son soutien dans les démarches administratives et logistiques.
En évoquant le déroulement du festival, M. Guizani a souligné le choix du thème du spot de lancement, centré sur la femme (interprétée par Sonia Younsi), mettant en avant son rôle et sa place dans la société. Il a également expliqué le message transmis à travers les éléments visuels, notamment l’aspect vestimentaire traditionnel, l’emplacement symbolique de l’avenue Habib Bourguiba, ainsi que la proximité du Théâtre de la Ville de Tunis, un véritable pilier culturel de notre patrimoine. Le choix d’une heure tardive pour l’événement a également permis une promenade sécurisée, à une heure où les rues de Tunis sont encore animées.
Concernant la composition du jury, M. Guizani a invité Mme Aïda Niati, membre du jury de sélection et d’attribution des prix, à témoigner de la rigueur et de la transparence avec lesquelles les membres du jury ont procédé, tant pour la sélection des participants que pour la désignation des lauréats.
Parlant des différents événements programmés lors de cette 23e édition, M. Guizani a évoqué l’Open-Mic du 28 février, qui a eu lieu dans chaque gouvernorat, une initiative marquée par un déroulement sans incident. Il a également mentionné un débat passionnant, tenu le 6 mars, au Centre des musiques arabes et méditerranéennes En-Nejma Ez-Zahra à Sidi Bou Saïd, sur le thème «La chanson, quels horizons ?», réunissant les acteurs du secteur pour discuter de l’avenir de la chanson tunisienne.
Quant à l’ouverture du festival, le choix du spectacle «Takhaïal» («Imagine») de Karim Thlibi, présenté le 8 mars, à l’occasion de la fête de la femme, a été unanimement salué. L’œuvre, d’un haut niveau esthétique et musical, a été magnifiquement interprétée par un orchestre d’élite dirigé par Mohamed Bouslama.
Les soirées suivantes, consacrées aux compétitions, ont également été marquées par l’excellence, notamment grâce à la performance de l’Orchestre national de musique sous la direction de Youssef Belhani.
Le choix des trois invitées d’honneur — Najet Attia, Nawel Ghachem et Nabiha Karaouli — a illustré le prestige atteint par ces artistes, véritables icônes de la chanson tunisienne, tant par leur passé que par leur actualité.
Lors des échanges qui ont suivi, les participants ont souligné les aspects positifs de cette édition, tout en faisant part de certaines améliorations à apporter pour les prochaines éditions. Parmi les suggestions, Béchir Laqqani a proposé de renforcer l’aura du festival, notamment par un tapis rouge plus visible et un décor plus festif. Karim Trabelsi a également salué la réintroduction de la compétition instrumentale («Maâzoufets») et a suggéré de l’installer de manière encore plus marquante.
M. Maher Hammami a, quant à lui, proposé un retour partiel du festival au Théâtre de la Ville de Tunis, un lieu symbolique de notre patrimoine culturel, pour certaines soirées. Du côté technique, Ahmed Ben Hassana a évoqué des problèmes de sonorisation, où l’orchestre a parfois dominé la voix des chanteurs, nuisant à la qualité des performances.
Enfin, Imed Ktata, tout en saluant la réussite de l’édition, a insisté sur l’importance de poursuivre l’action du directeur et de son comité afin de réaliser les objectifs fixés et d’améliorer à la fois la forme et le contenu du festival.
Mme Hend Mokrani a pris la parole pour répondre à certaines critiques. Elle a précisé que son département ainsi que les autres instances impliquées dans le festival ont mis tout en œuvre pour garantir son succès. Quant au tapis rouge, elle a souligné que l’absence de cet élément solennel ne nuira pas à l’essence même de l’événement. Les décors, les lumières et les écrans géants ont, selon elle, donné une nouvelle dimension à ce festival, offrant ainsi une expérience inédite.
Enfin, plusieurs points ont été abordés, notamment la nécessité de soutenir les œuvres des lauréats ainsi que celles des candidats sélectionnés, en favorisant une large diffusion des chansons présentées lors du festival. Le rôle des médias et des nouveaux outils de communication est crucial pour la promotion de la chanson tunisienne à l’échelle nationale et internationale.
L’article Festival de la Chanson Tunisienne : « Le Festival, et après ? » est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.