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Syrie – Violences confessionnelles : les masques sont tombés!

En Syrie, les affrontements entre des combattants pro-Assad et les forces gouvernementales ont dégénéré en massacre. La transition politique syrienne fait face à un défi majeur.

La paix civile en Syrie aura été de courte durée. Trois mois après la chute de Bachar al-Assad et son exil doré à Moscou, ce pays meurtri par 13 années de guerre civile est secoué par une série de violences confessionnelles dont la dernière en date est le massacre perpétué par le nouveau pouvoir islamiste sur pas moins de 973 civils alaouites. Et ce, dans une zone majoritairement alaouite, une minorité dont étaient issus l’ancien président déchu et les cadres de l’ancien régime.

En effet, la Syrie- ancien Bilad al-Sham, véritable carrefour de civilisations, façonné par des millénaires d’histoire et marqué par une diversité religieuse unique au Moyen-Orient- abrite depuis des siècles une mosaïque de confessions. Y coexistent une majorité de Musulmans sunnites, des Alaouites, bien que minoritaires, qui occupaient une place prépondérante dans le paysage politique depuis l’accession au pouvoir de la famille Assad et grâce au soutien de l’Iran et du Hezbollah. Mais aussi des Druzes, une communauté ésotérique issue du chiisme ismaélien. Et enfin, des Chrétiens constitués de Grecs-orthodoxes et d’Arméniens apostoliques.

Carnage

Alors que s’est-il passé au juste pour que ce modèle de pluralisme au cœur du monde arabe éclate après l’ascension du groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Cham, HTC au pouvoir?

Selon les autorités, l’escalade aurait débuté dans la nuit du jeudi 6 mars après une attaque sanglante de fidèles d’Assad contre des forces de sécurité près de la ville de Lattaquié, berceau de la minorité alaouite, branche de l’islam chiite à laquelle appartient la famille Assad.

Une vraie aubaine pour Ahmed al-Charaa, l’ancien dirigeant du HTC devenu président par intérim de la Syrie. Celui-ci lança donc en représailles une opération de ratissage à l’arme lourde dans les provinces voisines de Lattaquié et Tartous, pour soutenir des opérations des forces de sécurité contre les pro-Assad.

Sa stratégie étant d’unifier les factions islamistes autour du HTC, officiellement dissous en janvier. Alors, rien de tel qu’une guerre contre les Alaouites, l’ancien ennemi!

Bilan : plus de 1 400 morts, dont 973 civils alaouites dont des femmes et des enfants tués par les forces de sécurité et des groupes alliés.

Tollé international

S’en est suivi  une pluie de condamnations internationales. l’ONU a appelé à la fin immédiate des tueries de civils. Les tueries de civils dans les zones côtières du nord-ouest de la Syrie « doivent cesser immédiatement », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, dans un communiqué. Il a évoqué des informations « extrêmement inquiétantes » faisant état de familles entières tuées.

De son côté, Washington a condamné les « terroristes islamistes radicaux » pour ces « massacres. Tout en appelant Damas à en poursuivre les auteurs.

« Choqué », Berlin a demandé « instamment à toutes les parties de mettre fin aux violences ». Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a condamné les tueries « horribles » et appelé les autorités à Damas à « assurer la protection de tous les Syriens et tracer une voie claire vers la justice transitionnelle ». La France pour sa part avait « condamné avec la plus grande fermeté les exactions qui ont frappé des civils sur une base confessionnelle et des prisonniers » en Syrie. Enfin, le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X, a appelé Ahmed al-Charaa à « mettre fin aux massacres » dans l’ouest du pays. « Les zones ciblées étaient principalement habitées par des alaouites et des chrétiens. De nombreux chrétiens innocents ont également été tués. Ceux qui ont été tués n’étaient pas tous des hommes fidèles au régime, la majorité étaient des civils innocents et désarmés dont des femmes et des enfants », a affirmé l’homme d’Église.

Unité nationale?

Face à ce tollé international, le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa qui s’exprimant dans une mosquée de la capitale a annoncé hier dimanche 9 mars la formation d’une « commission indépendante » pour enquêter sur les « exactions » ayant visé des civils. Et ce, afin d’en identifier les responsables et de les traduire en justice.

« Nous devons préserver l’unité nationale, la paix civile autant que possible », a déclaré le nouveau maître de Damas. Tout en promettant de poursuivre « fermement et sans indulgence » tous ceux impliqués « dans l’effusion de sang des civils […] ou qui ont outrepassé les pouvoirs de l’État ».

« Aujourd’hui, nous nous portons garants de tout le peuple syrien et de toutes les confessions, et nous protégeons tout le monde de la même manière ». C’est ce qu’a assuré de son côté le chef de la diplomatie syrienne, Assaad Al-Chaibani, en déplacement à Amman.

Plus facile à dire qu’à faire. Car le rétablissement de la sécurité étant le principal défi pour le nouveau pouvoir syrien après plus de 13 ans de guerre civile, le nouveau maître de Damas s’efforce de rassurer les minorités en appelant  ses troupes à faire preuve de retenue, afin d’éviter toute dérive confessionnelle. Mais cette ligne « modérée »  n’est pas forcement partagée par l’ensemble des factions composées en majorité de djihadistes radicaux qui opèrent sous son commandement. Ces « fous de Dieu » ne considèrent-ils pas les Alaouites comme des « ennemis de Dieu » ?

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