Le mois de Ramadan est souvent associé à une ambiance de convivialité, de tolérance et d’esprit de partage en famille. Cependant, ces dernières années, cette atmosphère familiale chaleureuse semblait s’estomper. Ainsi, des initiatives comme celles du Mövenpick Hôtel du Lac Tunis contribuent à raviver ce charme d’antan.
L’hôtel valorise l’art et la culture tunisiens en organisant une exposition d’art intitulée « Lumières Familiales : Récits du Ramadan ». Cette exposition, qui se tient sous la supervision artistique de Michela Margherita Sarti, met en lumière les traditions et les valeurs profondes de la communauté à travers des œuvres d’artistes locaux comme Selima Tria, Bessma Haddaoui, Hamza Moussa, et d’autres. L’exposition se déroule sous la tente de Diwan, créant un cadre unique où l’art et la convivialité se rencontrent pour célébrer le mois sacré.
Ramadan: consommer ou contempler?
Rencontrée lors de cette exposition, Selima Tria évoque son œuvre en mettant l’accent sur la place de la consommation pendant le mois sacré. À travers une télévision détournée, support d’images et de messages, elle questionne notre rapport à l’abondance et à l’accumulation. Elle estime que la télévision, symbole du divertissement et de l’influence médiatique, diffuse une réalité où l’acte de consommer devient presque un rituel parallèle au jeûne. De l’autre côté, le collage au dos de l’écran dévoile une mosaïque d’éléments emblématiques de la consommation ramadanesque : malsouka, dattes, maaoun, frigidaire débordant, étalage de pâtes de lait de thon, cadi makrouna… Autant d’images qui résonnent avec la frénésie des marchés et la surenchère des tables garnies.
Ce contraste met en lumière un paradoxe : Ramadan, mois de spiritualité, de retenue et de partage, devient aussi une période d’excès et d’opulence. À travers cette œuvre, elle invite à réfléchir : jeûnons-nous aussi de nos habitudes de surconsommation ou les renforçons-nous sous une autre forme?
Elle nous rappelle qu’elle a découvert l’atelier de Mohamed Chalbi alors qu’elle voulait acheter un tableau pour sa sœur, qui venait de rentrer de l’étranger et avait loué un petit appartement. En entrant dans l’atelier, elle a rencontré des élèves qui lui ont offert de la peinture. C’est là qu’elle a ressenti une forte attirance pour l’art.
À l’âge de 40 ans, elle a développé une passion intense pour la peinture. Elle a produit de nombreuses œuvres. Et ce, à travers sa rencontre avec Mahmoud Chalbi et a organisé une exposition pour les enfants d’Urbaine. Elle est très fière de cette expérience.
Actuellement, elle prépare un documentaire sur son atelier, où elle a passé cinq ou six ans à enseigner la peinture. Elle travaille principalement par bouche à oreille et n’a pas recours à la publicité. Elle a créé un groupe privé sur Facebook pour partager ses photos et vidéos, mais surtout pour capturer la concentration et la passion des enfants lorsqu’ils peignent.
Elle collabore avec une étudiante en cinéma pour réaliser ce film, qui devrait durer environ 20 minutes. Elle a beaucoup de matériel d’archive et, avec l’accord des parents, elle pourrait projeter le documentaire dans son atelier.
Elle a été invitée à participer à une exposition où le thème était le Ramadan, et elle a réfléchi à la façon dont cette période est devenue très commerciale, avec la télévision comme principale attraction. Elle a écrit un texte sur ce sujet, qui explore le paradoxe de la consommation. C’est une expérience autodidacte qui lui a permis de grandir artistiquement.
Tradition et nostalgie dans les feuilletons tunisiens
Les feuilletons tunisiens pendant le Ramadan sont souvent imprégnés de tradition et de nostalgie, comme le cas de Khottab al bab. Ils mettent en scène des histoires qui renforcent les liens familiaux et évoquent les valeurs spirituelles et culturelles du mois. Ces programmes télévisés contribuent à raviver l’esprit de partage et de tolérance qui caractérise le Ramadan, en rappelant aux téléspectateurs l’importance des rassemblements familiaux et des traditions culturelles.
Le Ramadan est une période où les familles se réunissent pour renforcer leurs liens et raviver leur spiritualité. Les réunions familiales, souvent centrées autour de l’iftar et du sohour, sont des moments clés pour partager des histoires, résoudre des différends et renforcer les relations familiales. Ces rassemblements sont essentiels pour maintenir l’esprit de solidarité et de partage qui caractérise le mois sacré.
En résumé, le Ramadan est un moment où tradition et modernité se côtoient, où l’art et la culture sont célébrés, et où les liens familiaux sont renforcés.
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