Reconstruction de Gaza: vers une solution égyptienne !
Gaza panse ses plaies, et l’Égypte, forte du Sommet du Caire et de l’approbation de la Ligue arabe, tend la main. Un plan ambitieux de reconstruction se déploie, porté par l’espoir de raviver une terre meurtrie. Mais au-delà des bruits et vacarmes des bulldozers et des promesses souvent déçues par le passé, un défi immense se dresse: transformer la bande de Gaza en un territoire viable, où dignité rime avec développement.
Nadia Mesghouni, Senior analyst Tunisia-Algeria, décrypte les rouages de cette initiative, entre espoirs affichés et obstacles tenaces.
Senior analyst Tunisia-Algeria, Nadia Mesghoumi souligne, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que le plan égyptien se distingue des autres propositions internationales par son insistance sur le maintien de la population palestinienne sur ses terres ancestrales, contrairement à certaines suggestions de déplacement permanent.
Elle souligne également l’importance de la création d’un fonds supervisé au niveau international pour garantir la transparence et l’efficacité du financement.
L’analyste note que le plan égyptien bénéficie d’un large soutien international, notamment de la part des pays arabes, de l’Union européenne et des Nations unies, ce qui renforce sa crédibilité. Elle met en avant l’intérêt stratégique des pays du Golfe dans la stabilisation de Gaza et le rôle central de l’Égypte en tant que médiateur régional.
L’analyste souligne que le coût de reconstruction de Gaza est estimé à 53 milliards de dollars, nécessitant un effort de financement coordonné. Elle évoque les sources de financement envisagées, telles que les aides des pays du Golfe, les fonds internationaux et les partenariats publics-privés. Cependant, elle met en garde contre l’absence d’un mécanisme clair de gestion des fonds, l’instabilité chronique de Gaza et l’impact géopolitique des relations israélo-palestiniennes, qui pourraient freiner l’engagement des donateurs.
Nadia Mesghouni souligne que la gestion politique de Gaza pendant et après la reconstruction est l’un des aspects les plus sensibles du plan. Elle évoque la proposition égyptienne de création d’un comité technocratique temporaire et l’inclusion de membres de l’Autorité palestinienne (AP). Cependant, elle prévoit des problèmes et des tensions, tels que le rejet du Hamas, l’opposition d’Israël et la gestion des équilibres internes palestiniens.
Stabilisation sécuritaire et défis sécuritaires
De ce fait, l’analyste insiste sur la nécessité d’une stratégie claire de stabilisation sécuritaire, avec un possible déploiement de forces internationales, la mise en place de mécanismes de contrôle et une coopération régionale. Elle souligne les problèmes et défis sécuritaires, tels que l’exigence d’Israël concernant le désarmement du Hamas et le risque de nouvelles tensions avec les acteurs locaux.
Nadia Mesghouni compare le plan égyptien avec les initiatives américaines, onusiennes et israéliennes. Et souligne que le plan égyptien cherche à maintenir Gaza comme un territoire palestinien viable, en mettant l’accent sur le développement économique et la gouvernance stabilisée, contrairement aux approches axées sur la relocalisation ou la sécurité.
“Le plan égyptien de reconstruction de Gaza repose sur une approche globale et pragmatique, mais est confronté à des défis majeurs tels que la gouvernance en transition, la mobilisation des financements et la stabilisation sécuritaire“, précise-t-elle
En conclusion, elle assure que le succès dudit plan dépendra de sa capacité à concilier intérêts régionaux, stabilité sécuritaire et développement économique, et à obtenir un soutien international durable.
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