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Crise écologique : Aristote ? Vous avez dit Aristote ?

Qui est à l’origine de la crise écologique ? Faites travailler vos méninges. Allez, un petit effort. Tenez, si vous trouvez la réponse avant de lire la suite, vous avez un abonnement gratuit à L’Économiste maghrébin. Non, vous n’y arrivez pas ? Alors un indice : elle est intervenue entre 384 et 322 avant J.-C. Toujours pas ?  

Pas grave, je vais vous aider. C’est Aristote qui serait à l’origine de la crise écologique actuelle. Sans doute, êtes-vous étonné, comme je l’ai été en découvrant cette affirmation d’un scientifique de la trempe de Francis Hallé.

Sous le titre « Aristote est à l’origine de la crise écologique selon le botaniste Francis Hallé : « J’en veux à ceux qui ont valorisé ses idées » », la radio RTBF, où il était l’invité de l’émission “Matin Première“, écrit : « Botaniste et biologiste, Francis Hallé est spécialiste des arbres des forêts tropicales, auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, comme “La vie des arbres ou La beauté du vivant, ou Le génie de la forêt… ».

« Le génie de la forêt (Albin Michel)… est une bande dessinée de vulgarisation scientifique qui permet, avec beaucoup d’humour, de visualiser de nombreux concepts, écrit RTBF. Elle s’ouvre par une discussion animée entre l’auteur et Aristote ». Pourquoi ? Parce que pour Francis Hallé, « le classement des organismes par Aristote, qui place l’être humain au sommet de tout et les plantes tout en bas, est à l’origine de la crise écologique actuelle ».

En fait, Hallé n’est pas révolté contre Aristote (philosophe et polymathe grec de l’Antiquité, né en 384 et mort en 322 avant J.-C.), mais particulièrement contre les hommes de l’Église. Il déclare : « Je n’en veux pas vraiment à Aristote, parce que ça fait 25 siècles en arrière, donc il avait le droit de ne pas savoir un certain nombre de choses. Ceux à qui j’en veux, c’est ceux qui ont valorisé les idées d’Aristote et notamment l’Église, au point que c’est parvenu jusqu’à nous alors qu’on a fait des progrès scientifiques depuis lui. C’est ça qui m’ennuie. Aristote lui-même, moi, je l’aime bien », semble tempérer le botaniste et biologiste.

Cela étant, en l’écoutant, on sent une certaine accusation du botaniste à l’égard du philosophe grec. Il considère qu’il y a encore beaucoup de découvertes à faire sur les arbres, dont il existe environ 70 000 espèces aujourd’hui. « Cela fait peu de temps qu’on les étudie pour eux-mêmes (les arbres, ndlr). Avant, on les exploitait. Et ça, c’est un petit peu la faute du concept d’Aristote. Les plantes étaient censées nous rendre service, c’est tout ».

Vous avez saisi le fond de sa pensée ? Francis Hallé pense que «… notre rapport à la forêt est un rapport d’exploitation, de domestication. D’une certaine façon, on maltraite nos arbres. C’est le cas dans les travaux de reconstruction de Notre-Dame à Paris. Ça m’a scandalisé qu’on ait détruit des quantités de grands chênes pour faire une charpente qui n’est même pas visible par le public. Ça aurait été tellement mieux de prendre des matériaux modernes, beaucoup plus légers et, surtout, qui ne brûlent pas. […] On a utilisé des êtres vivants », accuse-t-il.

Un écolo dans l’âme

Si vous écoutez sa BD, voici ce que vous allez entendre, parlant d’un cas d’incendie de cyprès qui, selon lui, “dégazent et communiquent“ : « À partir de 60 degrés – ce qui n’est pas vraiment très chaud –, ils envoient dans l’atmosphère tout ce qui pourrait brûler en eux, c’est-à-dire les alcools, les terpènes, les toluènes, les hydrocarbures, etc. Tout ça part dans l’atmosphère. Donc, quand le feu arrive sur ce cyprès, c’est comme s’il arrivait sur un sac plein d’eau, ça ne peut pas brûler. Mais le plus intéressant, c’est que toutes ces molécules volatiles, elles descendent le vent et elles atteignent des cyprès qui sont encore très loin du feu. Eh bien, ils dégazent à leur tour ».

Toujours selon le botaniste, « d’autres espèces, équipées de certaines électrodes, sont capables de prédire l’arrivée d’un tremblement de terre, selon des découvertes japonaises. Certaines plantes sont sensibles aux sons, d’autres ont des capacités de mémorisation, d’anticipation ».

Francis Hallé fait également état d’un contraste entre le peu dont les arbres ont besoin et l’énormité de ce qu’ils réalisent ou donnent. « C’est très frappant. Ce n’est pas seulement les arbres, ce sont les plantes. Elles vivent avec des éléments extrêmement communs et qui ne risquent pas de disparaître. La lumière du soleil, du gaz carbonique dans l’atmosphère, ça, on n’en manque pas. Et de l’eau dans le sol. Très astucieux de vivre avec des choses qui sont inépuisables. Ce n’est pas notre cas ».

Autrement dit, un vrai défenseur des arbres, de la nature, en un mot de l’environnement et qui accuse par ricochet le premier homme sur Terre d’avoir provoqué la crise écologique de notre ère.

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