20 février 2025, au fond de la médina, dans une demeure bourgeoise rénovée, Dar Ben Gacem, en face de la vieille bâtisse du lycée de la rue du Pacha, «Nadwa» a organisé la première conférence-débat sur la commémoration du 150e anniversaire de la fondation du collège Sadiki, œuvre du Grand ministre réformateur Kheireddine Bacha en 1875.
Saoussen Nighaoui *
Une exposition inédite de photos anciennes sauvegardant la mémoire du lieu et de ses occupants depuis la fin du XIXe siècle a garni l’espace du patio pour le bonheur de nostalgiques visiteurs dont la plupart sont d’anciens Sadikiens?
Exposition photographique et documentaire et conférence sur l’histoire de Sadiki.
Ensuite,le professeur Abdelhamid Larguèche a donné une conférence où il a exposé devant un public savant et curieux la longue marche sadikienne du savoir à travers les générations depuis les pionniers de la fin du XIXe siècle jusqu’au milieu du siècle dernier.
Façade du collège sans cesse restaurée faite dans le style néo-mauresque de l’époque (1897).
Un débat centré sur la mémoire du lieu et l’image de l’excellence qu’il dégage.
Sadiki, la fabrique de la nation contemporaine
La thèse défendue et développée par l’historien est que l’école et en premier Sadiki est au cœur de la construction de la nation tunisienne contemporaine bien avant l’indépendance.
En effet, par son ancienneté, ses enseignements dans les deux langues et l’introduction des sciences exactes (mathématiques, physique et géométrie), ainsi que par sa réponse sans cesse renouvelée aux besoins élargis d’une société en mutations sous l’effet de la colonisation, Sadiki a su s’adapter au fil des décennies à cette spirale de la tourmente coloniale.
Plus que cela, Sadiki est devenu le foyer et la matrice des nouvelles élites tunisiennes désireuse du changement politique et de libération nationale.
Une dynamique irréversible sur un siècle a fait naitre, non seulement l’élite du mérite et du savoir depuis Béchir Sfar et Mohamed Salah Mzali, jusqu’à Habib Bourguiba, Slimane Ben Slimane, Mahmoud Messaadi et Ali Belhouane. Bref, Sadiki est devenu le haut lieu d’épanouissement du nationalisme tunisien qui a fini par influencer le mouvement de l’histoire, surtout à partir du 9 avril 1938 et la grande manifestation de Tunis revendiquant un parlement tunisien.
La Tunisie peut aujourd’hui s’enorgueillir des ses élites des Lumières qui ont élevé la Tunisie depuis plus d’un siècle au rang de nation moderne, désireuse de savoir et de progrès.
Un moment fort de la conférence fut consacré au devoir de mémoire, lorsque le conférencier a proposé à la salle de rendre hommage à deux illustres Sadikiens, victimes des injustices de l’Etat indépendant : Mohamed Salah Mzali, Premier ministre en 1954, et Mohamed Attia, directeur et réformateur infatigable de l’enseignement de l’après-guerre et jusqu’à l’indépendance. La Tunisie d’aujourd’hui a besoin de toute sa mémoire et est appelée de se réconcilier avec elle-même et avec tous ses enfants.
Album Photos
Salle de gymnastique au tout début du XXe siècle : la culture du corps fait son irruption.
De 1900 à 1960, Sadiki a radicalement changé : la jeunesse tunisienne (costumes, postures et mentalité).
Habib Bourguiba avec Hassan Hosni Abdelwahab, historien de la Tunisie.
Béchir Denguizli (1869-1934) : Sadikien et premier médecin tunisien musulman moderne.
Militant islamiste qui a très tôt rompu avec le mouvement de Rached Ghannouchi, converti par la suite à la «religion» de la défense des droits de l’Homme, dont il devint l’un des chantres en Tunisie et dans le monde arabe, Slaheddine Jourchi témoigne de son époque, témoignage précieux qui, quoique parfois dénué d’objectivité, ne saurait être négligé.
Dr Mounir Hanablia
On ne peut certes jamais résumer la vie d’un homme en des clichés qui pour être simplificateurs finissent par être simplistes. Et celle-ci mérite incontestablement qu’on s’y arrête, tellement elle est riche d’enseignements permettant de comprendre beaucoup d’événements contemporains. Le surtitre de «Témoignage de l’époque» est déjà similaire à celui d’un célèbre programme télévisé réservé à d’anciens hommes politiques, qui de l’Océan au Golfe, ont présenté aux masses arabes leur version de l’Histoire, orientés par un commentateur politiquement engagé, dans un petit émirat qui pour survivre a créé une chaîne de télévision planétaire et installé sur son sol une base de l’armée la plus puissante du monde.
Ce livre est l’itinéraire d’un «frère musulman» dissident, chassé de son poste de rédacteur de la revue Al Maarifa par Rached Ghannouchi pour ses articles critiques peu conformes à la ligne définie par les dirigeants d’un groupe religieux qui confondait volontairement prédication et politique et qui recherchait constamment des parrainages extérieurs, de l’Ayatollah Khomeiny à Recep Tayyip Erdogan en passant par Hassen Tourabi.
Les pérégrinations de Slaheddine Jourchi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, l’ont conduit, à travers la société civile, la vie associative, le journalisme, les Droits de l’Homme, de l’islamo-gauchisme, une hérésie islamiste, vers les chaînes satellitaires et les médias arabes en passant par le Forum économique mondial de Porto Alegre. C’est dire qu’il est incontestablement d’abord figure représentative de son époque, celle de la mondialisation, à laquelle au nom de la justice, de la liberté et de la vérité, il a fini par s’arrimer paradoxalement en compagnie de certaines anciennes figures emblématiques du marxisme, dont la rédemption, pour ne pas dire l’adaptation, a été assurée bon an mal an par la conversion à la doctrine néolibérale. Mais, ainsi qu’en conclut fort justement l’auteur, aucune vérité ne saurait être absolue, toute vérité doit être relativisée, et pas seulement dans le domaine du religieux.
Par exemple, le Parti Nida Tounes, «sauveur du pays» contre la dictature obscurantiste, compta dans ses rangs un transfuge d’Al Qaïda venu de Belgique, qui avait recruté pour le compte de l’organisation terroriste à Molenbeek notre compatriote, le fameux Abdessatar Dahmane, l’assassin du célèbre chef de la guérilla afghane, Ahmed Shah Massoud, dont la mort allait donner le coup d’envoi au 11-Septembre 2001. Il n’y a pas de quoi en faire un titre de gloire.
Les débuts de l’islamisme politique en Tunisie
De même, ces faits rapportés dans le temps par les jeunes (lycéens) de la tendance islamique au tout début de la naissance de leur mouvement, concernant «l’épreuve» (déjà la martyrologie) que comme des apôtres ils auraient subie à Sousse au cours d’une journée de prédication non autorisée, dans les années 1970, lorsque la police les encercla en leur demandant d’où ils venaient et ce qu’ils faisaient. Si encore il ne s’était agi que d’adultes responsables de leurs actes…
Déjà le même mépris pour la personne humaine, au nom de la cause, dont un homme aussi éminent que Ahmed Mestiri fera les frais des années plus tard après la Révolution, après avoir refusé en 1987 d’être selon ses propres termes le «Mehdi Bazargan» tunisien, lorsque sollicité en 2014 par le parti Ennahdha pour former un gouvernement, il apprendra par la radio le choix à son détriment de Béji Caïd Essebsi. A l’âge du lycée, mes parents avaient ô combien eu raison de me demander de me méfier d’eux.
En fait, à l’époque, celle de la naissance de l’islamisme, c’est le gouverneur de Sousse nommé par Bourguiba, Ahmed Bellalouna, un homme devenu pieux depuis son implication en tant que procureur dans le procès du groupe de Lazhar Chraïti, qui permit au groupe de jeunes prédicateurs encadrés par Abdelfattah Mourou de rentrer librement chez eux, fait que l’auteur du livre omet de mentionner, sans doute parce qu’il ne sied pas de faire reconsidérer l’opinion entretenue sur un régime dictatorial par définition, dont les serviteurs s’avèrent capables de faire preuve, à défaut de l’équité et de l’humanité qu’on leur dénie, de bon sens, en particulier lorsque ce même régime est «réputé» être hostile à l’islam.
Les années du «féroce» Ben Ali
Quant à Ben Ali, c’est encore trop dire de prétendre qu’il ne fut qu’un dictateur sanguinaire, du moment qu’il permit dans les faits la présence à un forum international des droits de l’homme à Alger, outre l’auteur, celle de l’opposante virulente Sihem Bensedrine, où ils furent les hôtes d’un président algérien qui, et le livre ne le dit pas, se contentait d’être la façade civile des militaires, véritables détenteurs du pouvoir.
Le féroce Ben Ali fut ainsi incapable de faire disparaître la frêle Radhia Nasraoui du paysage, ce qui, indépendamment de tout calcul politique, témoignait chez lui d’une certaine éthique, celle de respecter dans une certaine mesure les femmes, du moins celles qui n’étaient pas impliquées dans le terrorisme.
Ce n’est certes pas de cette façon, en traversant les frontières avec leurs passeports et en participant à des réunions internationales, que les opposants étaient traités sous Pinochet du Chili et Videla de l’Argentine, ni encore sous Kadhafi, Saddam, ou les Assad. Et on peut en dire autant de Bourguiba qui a permis à d’anciens condamnés à mort comme Moncef El Materi de voyager et de prospérer.
Certes Ben Ali créa une nouvelle association pour combattre la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) et il plaça à sa tête son ancien patron, le ministre de l’Intérieur qui s’est trouvé être mon propre père, extrait de sa retraite politique entamée depuis le départ de Hédi Nouira en 1980, probablement avec l’intention concomitante de le neutraliser. Mon père n’en fut nullement l’instigateur, et il n’eût sans doute d’autre choix que d’endosser ce rôle qu’on voulait lui faire jouer, et contre l’avis de sa famille. Il est donc aussi impropre de la nommer 35 ans après «l’association du Dr Hanablia», que l’aurait été l’appellation «organisation du Dr Marzouki ou du Dr Zmerli» pour la LTDH.
Du reste, l’invraisemblance de l’affaire, son ridicule même, issu de l’esprit tourmenté de Ben Ali, torpilla le projet qui finit par s’écrouler de lui-même, et l’association ne servit nullement de tremplin aux islamistes récusés par la LTDH ainsi qu’il a été prétendu, pour investir le domaine des droits de l’Homme.
Evidemment le livre est riche en anecdotes, parfois équivoques, qui parfois font sourire. Ainsi en est-il de Béji Caïd Essebsi expliquant que Mohsen Marzouk était trop pressé d’arriver au pouvoir et que de son temps, celui de Bourguiba, lui-même avait dû apprendre le métier sous l’autorité de personnes plus expérimentées, telles Taieb Mehiri. S’il en est ainsi, au nom de quels principes politiques Youssef Chahed et Hafedh Caïd Essebsi ont-ils assumé les responsabilités qui furent les leurs pour mener leur parti et derrière lui le pays vers l’impasse et le discrédit?
L’auteur reconnaît en avoir voulu à l’ambitieux et équivoque Marzouk lorsque celui-ci l’avait abandonné au milieu du gué de la liberté individuelle et de l’égalité après l’y avoir embarqué, en le laissant seul face à la vindicte islamiste. Mais la trahison en politique n’a pas de limites. Ainsi en est il de Abdelfattah Mourou abandonnant ses amis d’Ennahdha après l’affaire de Bab Souika dont il fut payé en retour en tant que candidat à la présidence par le report des voix nahdhaouis vers Kais Saïed. Il est vrai que l’attaque contre le local du RCD qui fit un mort fut concomitante de l’apogée de la vague islamiste du FIS en Algérie, ce que l’auteur ne dit pas expressément, même si par ailleurs, il rapporte que Ben Ali craignait beaucoup l’évolution politique de ce pays.
Pour autant, quoique notoirement lié au renseignement américain, fait vrai et réel récusé par l’auteur faute de preuves, et entamant un processus de normalisation inachevé avec l’Etat sioniste, Ben Ali n’a pas permis l’installation de bases militaires étrangères en Tunisie, et a même envoyé sur les roses la sémillante Condoleeza Rice, secrétaire d’Etat de Bush fils, qui lui demandait l’ouverture d’un institut de la démocratie, en l’invitant à le faire plutôt à Tel Aviv. Cheikh Sek ou Dardouri furent-ils les artisans de la «Révolution» ? On ne comprend pas ce qu’une telle hypothèse peu vraisemblable vienne faire dans le récit de la chute du régime, dont Rachid Ammar fut une figure centrale. Et la prise en charge psychologique de la population (comités de quartiers) au nom de la lutte contre les fameux snipers, ainsi que la canalisation de l’hostilité de la foule contre les demeures du clan déchu, laissent plutôt deviner une préparation minutieuse de la chute du régime.
Le légalisme des Tunisiens
L’auteur eut la sagesse politique de ne pas s’y engager avec l’autre Ghannouchi, le Premier ministre, et de se tenir à l’écart. Cependant, dans son livre il montre une réticence incontestable à relater certains détails importants de ces journées révolutionnaires. Ainsi passe-t-il sous silence le retrait irresponsable des forces de sécurité dans leurs casernes pendant plusieurs mois, qui au lieu de mettre le pays à feu et à sang dans le cadre d’une stratégie à l’algérienne du retour au tout sécuritaire, prépara le raz-de-marée islamiste de la Constituante. Malgré cela, et en dépit de la «Arouchia» dont il rapporte un événement, les affrontements de Redeyef, pour mettre en exergue le rôle de son ami Abdelfattah Mourou dans le retour au calme, c’est plutôt le légalisme des Tunisiens en l’absence de toute autorité qui a empêché le bain de sang. Et il faut d’autant plus le souligner, que les mosquées étaient tombées sous la coupe des salafistes.
«Arouchia»? Il faudrait peut-être nommer ainsi la protection dont, en tant que cousin de Wassila, un détail que j’ignorais, Hassib Ben Ammar n’a pas cessé de bénéficier, et qui propulsa l’auteur vers les sommets que son propre talent, aussi grand soit il, n’aurait pu atteindre seul.
Mais les plus graves omissions du livre furent d’une part le rôle du gouvernement d’Ennahdha dans l’envoi des djihadistes en Syrie mis à tort au débit des salafistes jihadistes qui s’en sont toujours défendus (Abou Yadh) en évoquant un complot pour se débarrasser de leur présence, et d’autre part la mystérieuse tentative de placer Mourou à la tête du pays après la première mort (fausse) du président de la République, et la disparition du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Il est vrai que l’auteur avait publiquement défendu à la télévision le droit au retour des membres de Daech dans leur pays, sans autre mesure à leur encontre qu’une surveillance administrative. Quant à l’appui apporté au président Kais Saïed, il faut aussi le nuancer : il demeure en effet difficile de faire la différence entre coup d’Etat civil et militaire. L’exemple édifiant est naturellement et une fois encore le pouvoir militaire en Algérie qui a une apparence civile. Mis à part cela, évoquer le «massacre des juges», appelle certaines précisions, aussi outrancière cette expression puisse-t-elle être; si les juges se sont soumis, il ne faut pas leur en jeter la pierre, c’est simplement parce que les avocats, pour des raisons purement corporatistes, leur ont claqué la porte du Barreau au nez.
Le livre est riche en rencontres avec des personnalités éminentes, le plus souvent du Maghreb ou du Moyen Orient, avec une nette prédilection pour tous les critiques de l’islamisme, ceux recherchant une nouvelle voie vers la compréhension de la religion, hors des sentiers battus de la tradition, et même des membres de sectes considérées comme hérétiques. C’est à son honneur. Ceux qui y laissèrent leurs vies ou s’égarèrent furent pour la plupart des opposants aux régimes politiques de leurs pays, tels Jarallah Omar, le Gandhi du Yémen, Mansour Al-Kikhia, le pacifiste Libyen, ou Massoud Rajavi, l’Iranien, chef des Mujahedeen-e-Khalq, le mouvement qui constitua un moment une source d’inspiration pour les islamo-gauchistes de la revue 15/21. Rajavi, partisan de la violence, finit par se fourvoyer avec Saddam et la CIA contre son propre pays.
On ne reviendra pas sur l’opinion exprimée sur Hassan Nasrallah, considéré par quelques uns comme un agent iranien, et qui fut beaucoup plus que cela, ni sur le rôle passé sous silence d’Ahmed Ben Bella dans la provocation qui poussa le FIS algérien vers la voie de la grève générale et de la violence.
Il reste évidemment la dernière question qui se pose, celle de l’allégeance, due à la nation ou aux droits de l’Homme. Le problème des droits de l’Homme est évidemment leur instrumentalisation par les puissances impérialistes en tant que moyens de pression contre les gouvernements qui refusent leur diktat, comme par exemple dans la question épineuse du genre. Et leurs représentants risquent d’apparaître, tout comme le sont devenus les cardiologues, comme une caste privilégiée supranationale ambassadrice du libéralisme économique de l’école de Chicago, jalouse avant tout de ses privilèges. Ils prêtent ainsi souvent le flanc aux coups des dictatures qu’ils prétendent combattre.
Le temple des droits de l’Homme
Il y a donc les droits de l’Homme, ceux de tout individu de jouir de l’habeas corpus, de l’assurance d’un procès équitable, qui est une chose relevant du droit, de la culture, de l’évolution des mentalités, et il y a la religion du Temple des droits de l’Homme, liée à des organisations financées par le département d’Etat, la CIA, des fondations et des forums américains privés, qui dénoncent mais sélectivement en fonction des intérêts en jeu. C’est là toute l’ambiguïté de la question.
En dépit de tout, il faut reconnaître à l’auteur tout au long de sa vie, même face à la maladie, un courage et une résilience qui forcent le respect, et son livre constitue un témoignage précieux qui, quoique parfois dénué d’objectivité, ne saurait être négligé.
Né en 1960 à Dimyât/Damiette, Ahmad Al-Shahawi est poète, romancier et journaliste.
Des études supérieures de mathématique et de presse à Assiout, en Egypte.
Depuis 1987, il a effectué de nombreux voyages qui ont marqué sa poésie, traduite dans diverses langues, couronnée de nombreuses distinctions et faisant l’objet de travaux universitaires. Son œuvre, importante, est publiée depuis 1988.
Quelques titres de recueils (en arabe) : Deux prosternations pour l’amour; Les hadiths, livre premier; Le livre de l’amour, Les états de l’amant; Des eaux dans les doigts, Je conduis les nuages.
Tahar Bekri
Que veux-tu ?
Je voudrais pour tes deux rives plus d’eau
et frapper
Car comment un fleuve a-t-il soif alors qu’il inonde ?
Je voudrais du temps un temps
pour conduire les nuages vers tes paumes
Je voudrais un verre de vin avec lequel je brille
comme un diamant qui dort et se réveille
sur la taille de ton feu
Je voudrais plus de nuit
afin de fondre mon âme et que je sois irrigué
que je boive un verre de fleurs
à moi prélude et fin.
Je voudrais une porte
et un avion vers ton âme
de l’or qui te conduise dans la direction
de l’éclair sur tes lèvres
un miroir pour voir le chemin des oiseaux vers ta fleur
unique en amour.
Je voudrais une affection digne d’un enfant orphelin
qui a cédé son héritage dans le ciel
au mûrier sur le chemin
au sycomore dans les champs loin
des yeux des chats domestiques
Je voudrais une sûreté aussi grande que ma fidélité
à la cime de ton ciel qui m’a fait de l’ombre.
Je voudrais éviter la cohue
pour isoler des voiles en noir
afin qu’apparaisse la blancheur de ton cœur de nuit
que ton Nil emporte une poignée d’eau et vienne à toi
Je voudrais que le chemin soit seul avec mon aimée
pour qu’il voie un paradis
qui m’écrit une ordonnance d’eau
au bracelet de cheville en or
aux yeux remplis de secrets
qui n’a répandu sur moi qu’un peu de feu ardent
Amman, 22 novembre 2008
Traduit de l’arabe par Tahar Bekri
Ahmed Al-Shahawy, Asouqou al ghamam (Je conduis les nuages),Kitab al-Yom, n° 538, Janvier 2010, Le Caire.
La Tunisie se félicite d’avoir accueilli 10,25 millions de touristes étrangers en 2024, un nombre qui dépasse celui d’avant la pandémie de Covid-19, mais les flux et les recettes restent en-deçà de ce qu’ils étaient en 2010, la véritable année de référence.
La Tunisie devrait accueillir plus de 11 millions de touristes en 2025, a déclaré le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Soufiane Tekaya, devant les députés au Palais du Bardo, le mardi 18 février 2025, précisant que les recettes du secteur touristique ont atteint environ 7,494 milliards de dinars (environ 2,34 milliards de dollars).
Le ministre a ensuite passé en revue la situation des zones touristiques concernées, la stratégie du ministère en matière de tourisme intérieur et de formation dans le secteur touristique, ainsi que le plan du ministère dans le domaine du tourisme culturel, écologique et alternatif.
Dans les années qui ont suivi la révolution de janvier 2011, le secteur touristique tunisien a subi un revers en raison des attentats terroristes de 2015. L’année 2019 a enregistré un record historique de 9,4 millions de touristes, selon les données officielles. Puis la pandémie et la reprise de ces dernières années.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie a organisé les 18 et 19 février 2025 à Tunis le deuxième atelier sur «Surveillance transfrontalière des maladies et coordination des frontières», auquel ont participé une cinquantaine de responsables sanitaires des ports et des frontières de Tunisie, d’Algérie et de Libye.
L’atelier a permis de discuter de la manière d’intensifier la collaboration régionale en matière de sécurité sanitaire et de gestion des migrations.
C’est l’OIM qui l’a fait savoir sur ses réseaux sociaux, soulignant que l’augmentation des maladies transmissibles le long des routes migratoires nécessite une approche coordonnée de la gouvernance des frontières qui intègre la santé dans les protocoles d’immigration.
L’atelier a eu lieu dans le cadre de l’initiative régionale clé de l’OIM sur la surveillance transfrontalière des maladies, lancée en 2024 et visant à renforcer la coordination entre les autorités sanitaires et frontalières. «La collaboration transfrontalière est essentielle pour améliorer la surveillance et la réponse aux maladies, tout en garantissant des itinéraires migratoires réguliers et la protection des droits des migrants et des voyages en toute sécurité», a déclaré Michela Martini, spécialiste principale de la santé migratoire de l’OIM pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
«Utilisé pour récolter des fonds dans les rues des villes tunisiennes, des migrants et des mineurs seraient employés par des organisations criminelles en Tunisie pour obtenir de l’argent en mendiant.»(Photo: migrants subsahariens à El-Amra, Sfax).
C’est l’Association internationale de défense des droits de l’homme et des médias en Tunisie qui tire la sonnette d’alarme sur ce phénomène d’exploitation des êtres humains, dont les enfants, par des réseaux criminels dans les rues de différentes villes tunisiennes.
Ces groupes organisés sont capables de générer des bénéfices allant jusqu’à 150 dinars par jour (50 euros) pour chaque personne exploitée grâce à la collecte d’aumônes, indique un responsable de cette association dans une déclaration à la radio nationale le 21 février 2025. Alors que le nombre de mendiants tunisiens est en baisse, on observe une augmentation significative des mendiants parmi les migrants d’Afrique subsaharienne, ajoute-t-on.
L’association s’est également dite particulièrement préoccupée par l’exploitation des mineurs impliqués dans ces activités illicites. Face à cette urgence, elle exhorte les citoyens à ne pas donner d’argent directement aux mendiants, mais à orienter leurs dons vers des organismes légalement reconnus qui viennent en aide aux nécessiteux.
L’homme d’affaires Samir Jaieb, président du groupe Alliance, a été condamné à cinq ans et un mois de prison ferme pour possession illégale de devises étrangères et ouverture d’un compte bancaire à l’étranger sans autorisation de la Banque centrale de Tunisie, comme le stipule le Code de change encore en vigueur.
C’est ce qu’a rapporté hier soir, vendredi 21 février 2025, Mosaïque.
Opérant dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier, Samir Jaieb avait fait l’objet, courant 2024, d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par le parquet général près le pôle judiciaire économique et financier et avait été déféré devant la sixième chambre criminelle, spécialisée dans les affaires de corruption financière, près le tribunal de première instance de Tunis qui a décidé de le condamner à cinq ans et un mois de prison ferme.
L’acteur et producteur de cinéma Habib Chaâri, père du regretté acteur et comédien Sofiane Chaâri, est décédé, vendredi 21 février 2025. Il était venu au cinéma dans les années 1960 grâce au défunt cinéaste Omar Khlifi, décédé en 2017.
Le défunt, qui avait été accablé par la mort de son fils Sofiane Chaâri, en 2011, à 59 ans, était un acteur principal dans un grand nombre de films tunisiens, notamment le premier long métrage de fiction tunisien réalisé après l’indépendance par Omar Khlifi, ‘‘Al Fajr’’ (1966), suivi de ‘‘Al-Moutamarred’’ (1968) et ‘‘Al-Fallaga’’ (1970), la trilogie du même réalisateur consacrée à la lutte nationale, ou encore ‘‘Le Cri’’ (1972) et ‘‘Le Défi’’ (1986).
Habib Chaâri a également joué dans de nombreux autres films et séries tunisiennes, dont ‘‘Les Magiciens’’ de Claude Chabrol (1975) et ‘‘Le Nombril du Monde’’ de Ariel Zitoun (1992), contribué à la production d’œuvres cinématographiques et supervisé le tournage de nombreuses séries télévisées.
Avec sa mort, c’est une page de la mémoire cinématographique nationale qui est tournée, celle des pionniers.
Un bulldozer nommé Donald Trump est passé par là : onze étudiants tunisiens bénéficiant du programme de bourses «Thomas Jefferson» (TJSP) aux États-Unis, ont reçu, vendredi 21 février 2025, une notification de suspension immédiate de leurs études dans les universités américaines et une demande de quitter le territoire américain dans un délai d’une semaine.(Photo : Avec Trump et Musk aux commandes, les Etats-Unis mettent le monde sens dessus-dessous).
Le programme TJSP, qui est mis en œuvre par l’organisation Irex, en collaboration avec le Département d’État américain, offre aux étudiants inscrits dans les universités et instituts étrangers l’opportunité de suivre une année d’études non diplômante dans des universités et collèges américains, le but étant de favoriser l’intégration des étudiants dans leur communauté d’accueil, tout en leur permettant d’acquérir compétences et expériences.
Depuis son lancement en 2013, ce programme a permis à plus de 630 étudiants tunisiens de poursuivre leurs études dans plus de 100 établissements aux États-Unis.
Cette suspension n’intéresse pas seulement les étudiants tunisiens puisqu’elle intervient dans le contexte de la fermeture de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), décidée par l’administration Trump et mise en œuvre par le milliardaire Elon Musk, qui a gelé la majeure partie de son financement.
Dès son premier jour en fonction, Trump a ordonné le gel des aides étrangères pour une durée de 90 jours, entraînant la fermeture de milliers de programmes à travers le monde et le licenciement d’un grand nombre d’employés, certains programmes financent des programmes critiques liés à la santé (sida, cancer, malaria, etc.), et ce sont surtout les pays du tiers-monde qui vont être affectés par ces décisions aussi brutales qu’irresponsables.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a certes annoncé le maintien de certains programmes jugés «vitaux», mais le flou entourant les exemptions et la crainte d’une suppression définitive des aides américaines paralysent toujours les efforts humanitaires et de développement à l’échelle mondiale.
En parallèle, des dizaines de hauts responsables ont été mis en congé forcé, des milliers de contractuels ont été licenciés et l’accès au siège de l’USAID à Washington a été interdit aux employés. Le site web et le compte officiel de l’agence sur la plateforme «X» ont, également, été désactivés, par décision de son patron, l’inénarrable Elon Musk qui ne craint pas les mélanges de genres et les conflits d’intérêt.
Ces mesures s’inscrivent dans une politique de restrictions plus large menée par l’administration Trump à travers les agences fédérales et leurs programmes, avec l’USAID et l’aide internationale parmi les secteurs les plus touchés.
Ooredoo Tunisie réaffirme son leadership dans la connectivité et l’innovation numérique en organisant un événement exceptionnel pour vivre une expérience unique de la 5G, rassemblant des décideurs clés, des leaders dans divers secteurs économiques, pour explorer l’impact transformateur de la technologie 5G.
L’événement, qui s’est tenu le 19 février 2025 à Tunis, a accueilli le ministre des Technologies de la Communication, Sofien Hemissi, le Ceo Régional Ooredoo Nord-Afrique et l’Asie de l’Est, Ahmed Al-Naema, l’ambassadeur du Qatar Zayed bin Saeed Al-Khayarin, le vice-président et des membres de l’Assemblée des Représentants, plusieurs ambassadeurs, ainsi que des dirigeants de divers secteurs économiques qui, par leur présence, ont souligné le rôle stratégique de la 5G pour stimuler la croissance économique, permettre les industries intelligentes et accélérer la transformation numérique de la Tunisie.
Dans son discours, Mansoor Rashid Al-Khater, CEO Ooredoo Tunisie, a mis en avant l’engagement de l’entreprise pendant des années en matière d’innovation, d’investissement dans les infrastructures et de services numériques de nouvelle génération, qui ont conduit au lancement réussi de la 5G. Il a déclaré : «Avec la 5G désormais disponible dans les 24 gouvernorats, nous entrons dans une nouvelle ère de possibilités numériques. Cette technologie ne concerne pas seulement la vitesse, elle révolutionne les industries, améliore la connectivité des entreprises et permet le développement de solutions de pointe. Ooredoo s’engage à façonner l’avenir numérique de la Tunisie, en veillant à ce que nos clients bénéficient d’une connectivité et d’une innovation de classe mondiale.»
M. Hemissi a salué le rôle de la collaboration public-privé dans l’avancement du paysage numérique de la Tunisie, affirmant : «Le déploiement réussi de la 5G à travers la Tunisie est une étape importante pour notre économie numérique. Nous félicitons Ooredoo Tunisie pour son engagement à étendre la connectivité et à favoriser l’innovation. La 5G servira de catalyseur pour la croissance dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation et l’industrie, positionnant ainsi la Tunisie comme un leader de la transformation numérique.»
Dans le cadre de sa vision de bâtir un écosystème numérique de pointe, Ooredoo a mis en place des partenariats stratégiques avec des leaders mondiaux de la technologie.
L’entreprise collabore, désormais, avec NVIDIA pour établir un centre régional pour l’IA, soutenant l’innovation dans divers secteurs et permettant la prochaine vague de services numériques.
De plus, Ooredoo Groupe a noué un partenariat avec Iron Mountain, un leader mondial du stockage de données et de la sécurité, afin d’améliorer les solutions cloud et l’infrastructure de données, garantissant ainsi aux entreprises l’accès à des services numériques sécurisés, évolutifs et performants.
L’événement a présenté des démonstrations en direct des applications 5G, mettant en lumière son impact sur les industries intelligentes, l’IoT, les services cloud et les solutions de connectivité avancée.
Les participants ont pu découvrir de première main comment l’infrastructure robuste d’Ooredoo Tunisie et son leadership technologique ouvrent la voie à un avenir plus connecté et innovant.
Parmi les applications présentées figurait Samsung, qui a montré ses objets connectés, illustrant comment la 5G améliore la performance de ses appareils pour la maison intelligente, ses wearables et ses smartphones, repoussant ainsi les limites de la connectivité personnelle. La voiture connectée BMW a également été présentée, démontrant la puissance de l’innovation automobile activée par la 5G.
Avec la 5G ouvrant de nouvelles opportunités dans les solutions B2B, les applications alimentées par l’IA et les services cloud de nouvelle génération, Ooredoo Tunisie continue de repousser les limites de l’innovation, façonnant ainsi l’avenir de la connectivité dans le pays.
La Biat a signé une convention de partenariat avec IYU Europe, établissement de paiement au service des banques mettant à la disposition des diasporas établies en Europe une plateforme technique pour des transactions vers leurs pays d’origine.
Ce partenariat a été complété par un accord de collaboration entre IYU Europe et Biat France permettant à Biat France de faire bénéficier ses clients des services IYU Europe. L’objectif est d’optimiser le traitement des opérations de transfert de fonds de l’étranger vers la Tunisie, d’une manière fluide, rapide et sécurisée à des tarifs compétitifs.
Une cérémonie a été organisée le 21 février 2025, au siège de la Biat à Tunis, à l’occasion de la signature des partenariats avec IYU Europe pour le développement des transferts de fonds des Tunisiens résidant en Europe à travers Biat France, filiale de la Biat basée à Paris.
Une approche hybride
IYU Europe est un acteur innovant de services de paiements internationaux agréé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) adossé à la Banque de France.
Il met à la disposition de ses partenaires une technologie robuste assurant une connexion entre les pays de l’Union Européenne et les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine en toute sécurité.
Il se distingue par son approche hybride combinant services digitaux et présence physique à travers un réseau d’agents de paiement dont Biat France fait partie.
Grâce à son modèle inédit, IYU Europe répond aux attentes des clients en matière de flexibilité numérique tout en garantissant un accompagnement personnalisé en agence.
A travers ce partenariat, la Biat ambitionne d’améliorer l’expérience de sa clientèle de Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) en apportant plus de simplicité, rapidité et sécurité dans la gestion des transferts et paiements internationaux.
Dans la pratique, les clients de Biat France bénéficieront d’un accès digital amélioré via une plateforme intuitive et performante, leur permettant d’effectuer leurs transactions à tout moment.
Biat France, filiale de la Biat fondée en 2015 et implantée à Paris, propose aux TRE des services de transfert d’argent vers la Tunisie à des tarifs compétitifs, ainsi que diverses opérations annexes.
Par ailleurs, dans le cadre de sa politique de proximité et d’accompagnement, la Biat a développé l’offre Tounessna, un dispositif dédié aux TRE qui les accompagne dans la réalisation de leurs projets en Tunisie.
La Biat réaffirme son engagement envers sa clientèle TRE en renforçant son réseau de partenaires et en facilitant davantage les opérations de transfert de fonds dans un cadre sécurisé et optimisé.
Le consul honoraire d’Arménie en Tunisie, Anis Sehili, accompagné d’une délégation du ministère tunisien de l’Économie, a été reçu, le 19 février 2025 à Erevan, par le président du Comité arménien du tourisme, Lusine Gevorgyan.
Au cours de la réunion, les moyens d’augmenter les flux touristiques entre les deux pays ont été discutés, une référence particulière a été faite à l’attraction de touristes tunisiens en Arménie pour le tourisme médical, culturel, d’aventure et autres.
L’importance d’organiser une réunion en ligne entre les représentants des voyagistes des deux pays a également été soulignée.
Les parties ont conclu plusieurs accords visant à renforcer les liens touristiques entre l’Arménie et la Tunisie.
Le déficit budgétaire de 2024 s’est élevé à 10 milliards de dinars tunisiens (3 milliards de dollars), contre 11 milliards de dinars (4 milliards de dollars) en 2023, a indiqué le ministère des Finances dans un rapport publié le weekend dernier, attribuant la baisse du déficit à la hausse des recettes à des niveaux plus élevées que prévu.
Ce déficit, qui représentait 6% du PIB, malgré une hausse de 5% des dépenses réelles, a été financé par des emprunts, explique le ministère.
Les recettes totales ont augmenté de 9% à 47 milliards de dinars en 2024, suite à une croissance de 10% des recettes fiscales à 42 milliards de dinars.
Les dépenses ont augmenté de 5% à 56 milliards de dinars, principalement en raison d’une augmentation du financement par emprunt due à la hausse des taux d’intérêt, indique le rapport, soulignant une augmentation du financement par emprunt l’année dernière après que les intérêts sur la dette ont augmenté de 8% à 6 milliards de dinars.
Le document montre que le service de la dette extérieure a bondi d’un cinquième pour atteindre 25 milliards de dinars à fin 2024, tandis que la dette intérieure et extérieure globale a atteint 135 milliards de dinars, soit 81% du PIB.
Dans un rapport publié fin 2024, la Banque mondiale (BM) a déclaré que la Tunisie avait réussi à contenir son déficit de compte courant. Cependant, elle se tourne de plus en plus vers des sources de financement, la dette intérieure passant de 30% de la dette publique totale en 2019 à 52% en août 2024, a ajouté la Banque.
«Cette évolution détourne une part croissante du financement des banques vers les besoins du gouvernement, au détriment du reste de l’économie. Cela présente également des risques pour la stabilité de la monnaie et des prix», a précisé la BM dans son rapport de novembre.
Le rapport souligne l’importance de «parvenir à un meilleur équilibre entre la fiscalité du travail et celle du capital afin de favoriser une approche plus équitable».
«La lourde charge fiscale actuelle sur le travail – y compris d’importantes cotisations de sécurité sociale, même pour les salariés à faible revenu – pourrait encourager l’informalité, décourager l’embauche et réduire les salaires», a averti la Banque.
Un projet d’écotourisme est en train de prendre forme en plein cœur de la forêt de Béni M’tir, à quelques kilomètres d’Aïn Draham, au gouvernorat de Jendouba. Il s’agit d’une station thermale moderne et d’une résidence écologique unissant faisant rimer préservation de la nature et architecture durable.
Bâti sur une superficie de 1,5 hectare au bord du lac forestier du barrage de Béni M’tir, ce complexe dispose d’un centre SPA relié à la source d’eaux thermales de Salhine et de dix chalets en bois à la structure rustique et élégante, rapporte l’agence Tap.
Le taux d’avancement des travaux est de 95%, indique Faiez Rouissi, le propriétaire, architecte de carrière, qui affirme avoir obtenu, le 31 décembre dernier, l’autorisation pour l’exploitation partielle de cette station.
D’un coût de 18 millions de dinars, avec une capacité d’accueil de 120 curistes par jour, la station thermale se compose de plusieurs chalets indépendants en bois pouvant accueillir chacun de 2 à 6 personnes.
Une fois opérationnel, le centre offrira aussi des cures de bains et de soins de remise en forme naturels à travers deux piscines, des cabines thermales et des salles de relaxation. L’eau thermale chaude sera à la fois source de soins thérapeutiques et source unique d’alimentation en énergie pour l’électricité, le chauffage et la climatisation, précise le promoteur.
«L’idée du projet remonte à l’an 2003», assure Rouissi qui explique le retard enregistré dans sa réalisation par des difficultés administratives et de financement.
D’après lui, ce complexe écotouristique n’a pas réellement vu le jour à cause de plusieurs difficultés sur les plans financier et administratif.
Des ajustements successifs ont ainsi été apportés pour garantir la conformité du projet avec les normes environnementales, qualifiées de trop strictes. Et le coût élevé des matériaux écologiques utilisés, choisis pour leur empreinte écologique quasi nulle et leur capacité à s’adapter parfaitement et durablement au paysage naturel, a été une véritable entrave.
Les arbres millénaires, aux troncs épais et aux feuillages denses, créent une séparation naturelle entre chaque chalet, offrant à chaque habitation une sensation d’intimité et de tranquillité. Cette zone boisée offre une biodiversité impressionnante qui crée un climat frais et dessine des paysages magnifiques pour les visiteurs.
«Aucun arbre n’a été arraché, afin de maintenir l’intégrité de la forêt environnante et de garantir que chaque chalet soit harmonieusement intégré entre les arbres existants», souligne Rouissi.
L’Espérance sportive de Tunis a hérité de Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) après le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des Champions africaine de football effectué, jeudi 19 2025, à Doha.Le club tunisois part avec un avantage… historique.
Rappelons que l’Espérance avait battu, l’année dernière, l’équipe sud-africaine en demi-finale de la même compétition et sur le même score à l’aller et au retour (1-0, 0-1).
L’historique des duels entre les deux équipes est largement à l’avantage des Tunisois qui ont remporté 3 matches sur 4, le 4e s’étant terminé par un match nul. Et n’en ont donc perdu aucun.
Les deux prochaines rencontres auront ainsi un goût de confirmation pour les Sang et Or et de revanche pour Mamelodi.
Les deux formations sont actuellement en tête du classement de leurs championnats respectifs, ce qui laisse présager des joutes de très haut niveau.
Les autres quarts de finale opposeront Al Ahly (Egypte) à Al Hilal SC (Soudan), Pyramids FC (Egypte) à l’AS FAR (Maroc) et le MC Alger (Algérie) à Orlando Pirates (Afrique du Sud).
Les matches aller et retour seront disputés le 1er avril le 8 avril.
Le directeur de l’Agence italienne de coopération au développement (Aics), Marco Riccardo Rusconi, a effectué, 19 février, une «visite approfondie, intense et fructueuse» pour définir l’agenda du siège régional de Tunis, responsable de la Tunisie, de la Libye, de l’Algérie et du Maroc.
On peut le lire sur la page officielle du siège régional de l’AICS à Tunis retraçant la visite de Rusconi à Tripoli, que le responsable italien, qui était accompagné de la directrice de l’Aics de Tunis, Isabella Lucaferri, a rencontré le personnel local et l’équipe de pays des Nations Unies en vue de la reprise complète des activités après la signature du mémorandum de coopération en octobre 2024.
En Tunisie, Rusconi s’est rendu à l’hôpital régional de Bizerte pour vérifier l’avancement des travaux d’agrandissement et de rénovation du service des urgences.
«L’hôpital, l’un des principaux du gouvernorat de Bizerte, accueille plus de 100 000 patients par an et grâce aux fonds de la Coopération italienne, il pourra améliorer l’offre de services médicaux dispensés», écrit l’Aics.
55 millions d’euros pour les PME tunisiennes
«Depuis 1988, la Coopération italienne a financé 10 lignes de crédit en faveur des PME tunisiennes pour un montant total d’environ 400 millions d’euros», a écrit, de son côté, l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Alessandro Prunas, sur X, soulignant que «la nouvelle ligne de 55 millions, opérationnelle à partir de fin 2024, confirme, dans l’esprit du plan Mattei [pour l’Afrique], l’engagement italien en faveur du renforcement de l’entrepreneuriat tunisien».
L’ambassadeur Prunas fait allusion à la présentation à Sousse de la nouvelle ligne de crédit de l’Aics aux partenaires tunisiens, à laquelle a aussi pros part Isabella Lucaferri.
Les responsables italiens participaient, le 20 février, à une session d’information organisée à Sousse par la Chambre de commerce et d’industrie du centre (CCIC), à destination de ses adhérents.
La session a également été l’occasion de présenter le programme Adapt, qui soutient la transition écologique des systèmes de production agricoles et halieutiques, en accordant des contributions sous forme de dons allant jusqu’à 14% du montant d’un crédit.
Le Marché Mobile de l’Artisanat se tient du 20 au 28 février 2025, au Parc Essaada à La Marsa: une immersion unique dans le savoir-faire tunisien.
Organisé par l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) à travers le projet Creative Tunisia et la municipalité de la Marsa, cet événement s’inscrit dans une dynamique de promotion et de valorisation du savoir-faire artisanal tunisien.
Durant neuf jours, juste avant le début du mois saint de Ramadan, 26 artisans talentueux venus de différentes régions de la Tunisie présentent leurs créations, alliant esthétique contemporaine et techniques ancestrales.
Les visiteurs ont l’opportunité d’explorer un large panel de produits uniques et authentiques, allant de l’art de la table aux produits du terroir en passant par des bijoux originaux.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche éco-responsable, favorisant la consommation locale et le développement durable. Elle offre ainsi une expérience immersive et enrichissante pour les visiteurs tout en soutenant des artisans passionnés et engagés.
Pour concrétiser ce projet, l’Onat s’est associé à la municipalité de la Marsa et au projet Creative Tunisia, un acteur incontournable du développement de l’artisanat et du design en Tunisie.
Composante du programme européen Tounes Wijhetouna, ce projet est financé par l’Union européenne (UE), avec la contribution de l’Agence italienne pour la Coopération internationale (AICS) et mis en œuvre par l’Onudi en partenariat avec l’Onat. Son objectif principal est d’accompagner les artisans tunisiens dans leur développement, en les aidant à accéder à de nouveaux marchés et à moderniser leurs créations.
Le Marché Mobile de l’Artisanat est une occasion unique de découvrir la richesse et la diversité de l’artisanat tunisien dans un cadre enchanteur. Que vous soyez amateurs d’objets d’art, passionnés de traditions ou que vous ayez envie de re-décorer votre table, cet événement est une invitation au voyage au cœur du patrimoine tunisien.
Avis de tempête : l’ouragan Trump souffle sur Kiev et un homme risque d’être emporté par cet ouragan qui emporte tout sur son chemin, il s’appelle Volodymyr Zelensky et n’est autre que le président ukrainien. Celui qui était jusqu’à il y a quelques mois la coqueluche de l’Occident est devenu plus fragile que jamais avec un Donald Trump qui ne cache plus son aversion pour lui. Il l’accuse d’avoir saigné à blanc les États-Unis pour financer «sa» guerre contre la Russie – l’Occident, Etats-Unis compris, n’y était bien sûr pour rien ! –, feignant d’oublier que la guerre en Ukraine a permis au complexe militaro-industriel américain de tourner à plein régime.(Photo : Entretien entre Zelensky et Trump en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 25 septembre 2019 à New York).
Imed Bahri
Donald Trump Junior avait ironiquement écrit sur les réseaux sociaux au lendemain de la victoire de son père à l’intention de Zelensky: «Tu vas perdre ton argent de poche». Aujourd’hui, les Américains et les Russes négocient l’avenir de l’Ukraine sans que le pays concerné n’ait de voix au chapitre et M. Trump semble prendre fait et cause pour Moscou, il faut dire que son tropisme russe ne date pas d’hier et que les Russes l’ont sauvé de la faillite dans les années 1990, comme l’a expliqué dans les détails le journaliste Régis Genté qui a enquêté sur les liens très étroits entre Trump et la Russie dans son livre ‘‘Notre homme à Washington’’.
L’équipe du président américain veut changer le régime à Kiev ou du moins se débarrasser du président ukrainien qualifié, mercredi 19 février 2025, de «dictateur», estime le magazine britannique The Economist.
L’Ukraine subit l’impensable depuis trois années: une guerre aérienne et terrestre, un assaut sur la capitale, une guerre d’usure sanglante, des missiles, des drones et des bombes planantes et des exécutions sommaires. Cependant, un nouveau front s’est ouvert, de manière inattendue, du côté de l’Occident, c’est le rapprochement audacieux de Trump avec la Russie qui a surpris le président ukrainien qui a commencé à montrer sa colère, écrit le journal.
Le président ukrainien n’a pas caché son désarroi des pourparlers qui se tiennent cette semaine à Ryad entre les États-Unis et la Russie. «Nous n’avons pas été invités et cela a été une surprise pour nous, et je pense pour beaucoup de gens aussi», a-t-il déclaré. Trump a réagi à sa manière le qualifiant de dictateur.
«Nous nous y attendions», dit un proche de Zelensky
The Economist estime que la décision de Trump d’engager un dialogue avec Poutine et sa volonté de réhabiliter le Kremlin ont choqué la classe politique de Kiev mais n’ont pas constitué pour autant une surprise. «Nous étions de mauvaise humeur le jour où nous avons appris la nouvelle mais nous nous y attendions», a déclaré un éminent parlementaire du parti de Zelensky.
Ce n’était un secret pour personne que les représentants ukrainiens trouvaient les portes fermées à Washington: «Nous avons compris le niveau atteint par la vision russe en Amérique».
Un député de l’opposition décrit un sentiment de pessimisme au Parlement alors que les députés se préparent à la possibilité d’être contraints d’accepter un accord de cessez-le-feu humiliant. Même si l’Ukraine sort de la guerre, le pays devra encore lutter pour sa survie. Les citoyens, les hommes politiques et les soldats sont épuisés, des centaines de milliers de personnes ont été tuées ou blessées et des millions de personnes ont fui. Près d’un tiers des 4,3 millions d’Ukrainiens qui ont fui vers l’Europe ont moins de 18 ans. Beaucoup d’entre eux ne reviendront jamais.
Une pax americana qui détruit
Un accord qui n’assurerait pas une sécurité à long terme pousserait davantage de parents à envoyer leurs enfants à l’étranger ce qui aggraverait le problème démographique déjà préoccupant de l’Ukraine.
«La paix est nécessaire, nous avons besoin de la paix sauf que la question n’est pas d’avoir une paix qui nous détruirait en même temps», affirme un haut responsable ukrainien.
Les familles avec des enfants adolescents sont confrontées à des choix particulièrement difficiles: les envoyer en Europe lorsque la loi le permet ou les garder et tout risquer.
Les Ukrainiens craignent le pire scénario. L’ancien soldat Serhiy Vasilyuk est confronté à ce dilemme. Au début, lui et sa femme ont accepté de laisser partir leur fils de 17 ans, Andrey mais ce dernier a insisté sur le fait que son avenir n’était nulle part ailleurs et qu’il rejoindrait l’armée dès que possible. La mère est toujours fermement opposée à ce que son fils reste et le père regarde la situation avec les yeux ouverts et dit: «S’il n’y avait pas d’enfants comme lui, il n’y aurait plus personne». Malgré tout le bruit et l’agitation provoqués par le président américain, rien ne ressemble à un accord. C’est plutôt une capitulation humiliante qui semble se dessiner.
Certains membres de l’élite ukrainienne craignent que le langage utilisé par l’équipe Trump ne soit un piège russe qui consiste à appeler à un cessez-le-feu sans garanties de sécurité et organiser des élections immédiates qui briseraient l’unité ukrainienne.
Un ancien diplomate a déclaré: «Trump semble vouloir se débarrasser de Zelensky qu’il n’a jamais aimé et qu’il considère comme difficile. Il ne s’agit pas d’élections, il s’agit de se débarrasser de Zelensky».
Cependant, la rapidité avec laquelle Trump agit ne devrait pas conduire à une paix rapide, tout comme elle pourrait conduire à une offre inacceptable faite à l’Ukraine. Il appartient alors à Zelensky de prolonger le processus, de combler le fossé et de négocier.
Contrairement à Trump, le président ukrainien n’a pas révélé ses lignes rouges, même s’il a déclaré la semaine dernière qu’être prêt à s’asseoir avec un «tueur» (en référence à Poutine) était en soi une concession. Toutefois, Zelensky a déjà indiqué qu’il n’accepterait pas de cessez-le-feu sans garanties de sécurité et qu’il ne soutiendrait aucun accord conclu dans son dos.
Un haut responsable ukrainien estime qu’il est peu probable que l’Ukraine accepte formellement de renoncer à des territoires perdus dans le cadre d’un accord même s’il reconnaît que l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan est une possibilité lointaine.
Dans ce contexte européen, le responsable ukrainien admet que le minimum que l’Ukraine peut accepter est la poursuite des relations avec les armées occidentales, l’absence de désarmement pratique, la poursuite du flux d’armes et d’argent et la présence d’une force étrangère de maintien de la paix. La taille de cette force n’est pas aussi importante que sa présence. «Une fois qu’elle sera là, nous pensons qu’il lui sera difficile de se retirer», indique le même haut responsable ukrainien.
The Economist affirme que l’Ukraine, en théorie, peut continuer à se battre au mépris de Trump et de son accord mais qu’en pratique, sa situation va se détériorer avec le temps.
La guerre fut brutale des deux côtés, mais elle fut encore plus brutale pour les Ukrainiens qui étaient moins nombreux et plus pauvres. L’armée ukrainienne a démontré ses prouesses et ses compétences au niveau des unités mais a mis en évidence des problèmes au niveau opérationnel, le plus important étant le manque de planification opérationnelle.
Scénario cauchemardesque pour l’Ukraine
En même temps, Trump dispose de nombreux atouts qu’il pourrait utiliser pour imposer une solution. Il réduira ou arrêtera probablement l’aide militaire. Il pourrait lever unilatéralement les sanctions contre la Russie. D’autres soutiens vitaux tels que le ciblage en temps réel et le système Starlink (fournisseur d’accès à Internet par satellite de la société SpaceX propriété d’Elon Musk, membre de l’administration Trump) pourraient couper l’épine dorsale des communications sur le champ de bataille en Ukraine.
Il existe de nouvelles solutions mais désactiver ces systèmes serait néfaste. Comme l’a déclaré un haut responsable américain: «Si Zelensky peut mobiliser les jeunes de 18 à 20 ans, cela pourrait valoir la peine de se battre. S’il n’est pas en mesure de le faire, il devrait accepter le meilleur accord possible».
Alors que l’Europe bloque l’accord de Trump, la pression est désormais sur Zelensky et sa volonté de se battre.
Même si la perspective est dangereuse pour le président ukrainien, elle n’est rien comparée au véritable cauchemar de voir Trump imposer à Kiev l’intégralité du plan du Kremlin en l’occurrence un cessez-le-feu sans garanties de sécurité efficaces, des élections conduisant à une paralysie politique, une présidence faible, un parlement divisé puis un arrêt de la mobilisation militaire, des migrations massives et un début de désintégration interne.
«Ce scénario est loin d’être impossible», admet un responsable qui ajoute: «N’oubliez pas qu’il y a des millions d’armes dans le pays. On peut même acheter un char de première ligne russe pour 100 000 hryvnias(environ 2 400 dollars)». Un avertissement pour dire que cela peut conduire à la constitution de groupes armés dans le pays qui voudraient faire sécession ce qui in fine conduira à la désintégration du pays. Un scénario cauchemardesque pour l’Ukraine mais qui pourrait ravir Trump lui qui n’a de l’estime ni pour Zelensky ni pour l’Ukraine et qui a dit récemment: «Un jour, l’Ukraine pourra faire partie de nouveau de la Russie». La messe est dite.
La demande en jeunes professionnels qualifiés dans le domaine du déploiement des réseaux en fibre optique est très importante, tant au niveau national qu’international. En Tunisie, malgré les efforts consentis, les besoins en formation certifiante dans ce domaine restent élevés et la coopération suisse y contribue depuis deux ans.
Taoufik Halila
Le 21 février 2024, nous avons publié sur le journal Kapitalis un article intitulé : Tunisie – Suisse : une coopération réussie dans le domaine de la fibre optique, où nous avons évalué les premiers résultats de l’exécution de la convention de partenariat signée le 21 février 2023 entre la Chambre nationale des intégrateurs des réseaux des télécommunications (Cnirt-Utica) et le fonds Swisscontact et dont l’objectif est la mise en place d’une formation sur le déploiement et la maintenance des réseaux en fibre optique, co-certifiée public-privé, entre la Cnirt-Utica et l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP).
Cette initiative s’inscrit dans le programme Takween , mis en œuvre par Swisscontact et financé par la coopération suisse, sous l’égide du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MEFP) et du Centre national de formation de formateurs et d’ingénierie de formation (Cenaffif).
Bilan de deux années de coopération
Deux ans jour pour jour après la signature de cette convention, nous avons souhaité en évaluer les résultats. Cette évaluation s’est notamment inscrite dans le cadre de la visite en Tunisie de Monika Schmutz Kirgöz, directrice générale de la division Mena au département fédéral suisse des Affaires étrangères. Cette visite, effectuée le 13 février 2025 et organisée par l’ambassade suisse, comprenait notamment une rencontre à l’Utica et une visite du Centre sectoriel de formation en télécommunication de la cité El-Khadra à Tunis (CSFT), afin d’évaluer les résultats et les perspectives de cette coopération en général et dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC) en particulier.
Lors de cette visite, la Cnirt a annoncé que plus de 100 jeunes tunisiens avaient déjà été formés et certifiés pour le déploiement et la maintenance de la fibre optique, et qu’une grande partie d’entre eux avaient été recrutés.
Par ailleurs, profitant de cette occasion, la Cnirt a proposé à la délégation présidée par Mme Schmutz Kirgöz et en présence de son excellence l’ambassadeur de la Suisse en Tunisie, des hauts cadres de l’ambassade chargés du développement économique ainsi que des représentants des autorités tunisiennes, d’étudier la possibilité d’étendre cette coopération pour couvrir d’autres activités du secteur des TIC, notamment le soutien aux jeunes startups tunisiennes dans leur développement à l’échelle nationale et internationale.
Aujourd’hui, la Tunisie compte environ 1 400 startups labellisées, dont certaines se sont imposées sur le marché mondial, faisant de notre pays un hub technologique propice à la création d’innovations en général et dans le domaine de l’intelligence artificielle en particulier
La délégation suisse a accueilli favorablement cette proposition et a présenté son accord primaire pour revenir vers l’Utica et la Cnirt pour approfondir les discussions en vue de sa mise en œuvre.
Besoins en formations et débouchés internationaux
Concernant la formation certifiante au déploiement des réseaux en fibre optique, il est à noter que la demande en jeunes professionnels qualifiés dans ce domaine est très importante, tant au niveau national qu’international.
En Tunisie, à la fin septembre 2024, le parc des abonnés à la data fixe en fibre optique comptait 99 352 abonnés sur un total de 1 235 275 abonnés, soit seulement 8% du total. Le rythme de progression, d’environ 40 000 nouveaux abonnés par an, demeure insuffisant. À ce rythme, il faudrait environ 30 ans pour assurer la transition complète du réseau cuivre vers le réseau total en fibre optique.
Sur le marché mondial, de nombreuses opportunités de recrutement existent pour les jeunes certifiés, notamment en Europe en général et en Suisse en particulier, où le marché de la fibre optique est en plein essor. Le taux d’abonnement à la data fixe en fibre optique y est d’environ 30%, et devrait connaître une croissance exponentielle dans les années à venir.
En conclusion, la coopération entre la Tunisie et la Suisse dans le domaine des TIC pourrait prendre un nouvel essor, notamment grâce à l’élargissement des axes de partenariat, les relations historiques entre les deux pays basées sur le respect mutuel, la paix et la coopération productive et bénéfique pour toutes les parties