Le FMI appelle le Maroc à réduire l’inflation et la dette
Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté le 11 février 2025 Bank Al-Maghrib (la banque centrale du Maroc) à adopter un cadre de ciblage de l’inflation. De même qu’il a appelé le gouvernement à élargir davantage l’assiette fiscale pour poursuivre ses réformes fiscales et réduire la dette du pays.
Bank Al-Maghrib a indiqué que l’inflation est tombée à 0,9 % en 2024 contre 6,1% en 2023. Et ce, grâce à la baisse des prix des biens importés et à une plus grande stabilité sur les marchés alimentaires. Tandis que l’inflation devrait atteindre 2,4 % cette année. « Avec un retour de l’inflation autour de 2 %, Bank Al-Maghrib devrait poursuivre ses préparatifs pour adopter un cadre ciblant l’inflation ». C’est ce qu’ a indiqué le FMI au terme d’une mission au Maroc.
Réduction de la dette
Le Fonds a également exhorté le gouvernement marocain à élargir l’assiette fiscale et à réduire les transferts aux entreprises publiques.
Le FMI a ajouté que les réformes fiscales au Maroc ont permis au gouvernement de réaliser des recettes plus élevées que prévu. Ce qui a contribué à réduire le déficit budgétaire à 4,1 % du PIB cette année.
Le fonds a ajouté que, conformément au budget 2025, « des rendements plus élevés que prévu devraient être utilisés pour accélérer le rythme de réduction de la dette à des niveaux plus proches des niveaux d’avant la pandémie ».
Prévisions de croissance
Le FMI s’attend à ce que l’économie marocaine croît de 3,9 % cette année contre 3,2 % en 2024. « Alors que la production agricole se redresse après les récentes sécheresses et que le secteur non agricole continue de se développer à un rythme soutenu dans un contexte de forte demande intérieure », poursuit-il.
Pour sa part, en janvier, le ministère marocain de l’Économie et des Finances a annoncé que le déficit budgétaire atteindrait 3,9 % du PIB en 2024, contre 4,4 % l’année précédente. Tout en attribuant cela à l’augmentation des recettes fiscales.
Le ministère a indiqué dans un communiqué que le déficit s’est réduit à 64,4 milliards de dirhams (6,46 milliards de dollars) en 2024; contre 75 milliards de dirhams l’année précédente. Alors que les recettes publiques ont augmenté de 15,2 %.
De son côté, le Haut-Commissariat au Plan au Maroc (institution gouvernementale) s’attend à ce que le PIB du pays augmente de 3,8 % au cours de l’année en cours 2025. Tandis que le projet de budget général du Maroc pour 2025 prévoit une croissance de l’économie du pays de 4,6 %, avec une inflation d’environ 2 %.
Chômage
Le FMI a également recommandé au gouvernement de prendre des mesures pour résoudre le problème du chômage en « se concentrant sur les travailleurs déplacés du secteur agricole en raison d’une série de sécheresses ».
Les données officielles ont montré que le taux de chômage au Maroc est passé à 13,3 % l’année dernière, contre 13 % en 2023. Cependant que le secteur agricole continuait de perdre des emplois.
En décembre dernier, la Commission de planification a annoncé que le taux de chômage dans le pays était passé à 21,3 % au cours des dix dernières années, sur la base des résultats du recensement général de 2024.
« Au cours de la période entre 2014 et 2024, le taux de chômage est passé de 16,2% à 21,3% », a indiqué Chakib Benmoussa, président du Haut-Commissariat au Plan (gouvernemental). Il s’exprimait ainsi lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats détaillés du recensement général de la population 2024.
Il a ajouté : « Le taux est passé de 19,3 % à 21,2 % dans les zones urbaines et de 10,5 % à 21,4 % dans les zones rurales. »
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