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Au-delà du cessez-le-feu à Gaza : le bilan accablant du projet sioniste  

Après plus de quinze mois d’une agression sioniste barbare empreinte de l’intention avérée de commettre un génocide et une résistance palestinienne dont l’héroïsme sera inscrit en lettre d’or dans les livres d’histoire et enseigné dans les académies militaires, si toutefois on y enseigne encore l’honneur, un cessez-le-feu a été finalement décrété à Gaza. Mais si l’euphorie de la victoire est légitime, il ne faut cependant pas perdre de vue l’obligation d’analyser exhaustivement ce cessez-le-feu âprement négocié pour essayer de bien comprendre sa signification en rapport avec le projet sioniste au Moyen-Orient.

Prof. Mohamed-Dahmani Fathallah *

Il est évident que même si ce cessez-le-feu a été réclamé par toute la communauté internationale y compris la société civile en Israël, il ne sous-entend en rien un changement de direction du projet sioniste mondial au Moyen-Orient. Le conflit entre les Palestiniens et l’entité israélienne n’est que la tête de pont de ce projet à l’idéologie démoniaque. Il convient donc de rappeler les contextes de cette énième péripétie.

D’abord le contexte géographique qui dépasse la terre de Palestine et cible tout le Moyen-Orient, lequel couvre un territoire allant par extension de l’actuel Maroc à l’ouest jusqu’au Pakistan/Afghanistan à l’est et dont la Palestine, terre des prophètes, est l’épicentre, avec le contrôle de la ville sainte de Jérusalem/Al-Qods comme le symbole ultime de la mainmise sur ce grand territoire.

Aujourd’hui Jérusalem est la capitale (officielle mais non reconnue internationalement) de l’entité sioniste colonialiste. Alors que le contexte géographique est bien défini, même si le projet sioniste est de nature globale, le contexte historique est trompeur, puisque le sionisme a pu l’accommoder selon ses desideratas grâce à une ingénierie perfide reposant en premier lieu sur une définition farfelue du sémitisme et la légende du peuple élu.

Le statut de victime historique unique

Cette légende qui sert leurs desseins, les sionistes l’ont inculquée à travers un contrôle exclusif des médias de masse aux peuplades juives d’abord puis au reste du monde.

Le projet sioniste a aussi capitalisé sur la création du statut de victime historique unique en amplifiant les exactions dont les Juifs ont pu subir à travers l’histoire.

Enfin, et depuis la création par la force et la fourberie des Anglais et des Européens de l’entité israélienne en Palestine, les sionistes, fort de leur succès dans la manipulation de l’histoire et de leur pouvoir d’imposition au public occidental des légendes servant leur projet, ont en plus créé la légende du seul pays théocratique démocratique et de l’armée la plus éthique malgré des pratiques largement documentées contraires aux conventions internationales et surtout aux croyances judaïques originelles prônées par de grands rabbins juifs depuis des millénaires.    

Les sionistes avaient compris que depuis Alexandre le Grand, le contrôle du monde passait par le contrôle du Moyen-Orient. Ils ont donc bien assimilé la nature particulière de cette région et ils ont adapté la stratégie de leur projet d’hégémonie à ce contexte géographique et ont savamment altéré le contexte historique.

En fait la situation au Moyen-Orient a toujours été complexe et ses racines profondes remontent loin dans l’histoire de l’humanité. Elle fut séquentiellement marquée par la succession et les conflits des empires antiques des Accadiens (Iraq actuel), des Achéménides (Iran actuel), de l’Egypte impériale et des Babyloniens.

Puis l’histoire du Moyen-Orient fut liée de façon intriquée à l’éclosion des religions abrahamiques monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam. La région a été depuis le théâtre de conflits incessants. Même si ces conflits ont toujours été très marqués par l’aspect religieux et culturel, ils ont en fait été surtout influencés par des intérêts géopolitiques, des luttes pour le pouvoir et des enjeux territoriaux pour s’accaparer les richesses. Les croisades en sont la meilleure illustration.  Les guerres modernes, où les Etats jouent un rôle central, obéissent toujours à ce schéma millénaire immuable.

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien qui représente le fond-de-commerce du projet sioniste, les Sionistes ont profité des évènements du 11 septembre 2001 pour fait évoluer ce schéma en y intégrant la notion de lutte contre le terrorisme et le principe d’autodéfense après avoir bien pris soin d’introduire une confusion ente le statut de combattant pour la liberté et celui de terroriste.

Fort de cette énième manipulation des conventions, les Sionistes ont poussé l’ignominie jusqu’à ajouter la déshumanisation au schéma des conflits armés pour faire passer auprès de l’opinion publique le génocide qu’ils ont commis à Gaza.

Les conflits entre Israël et les Palestiniens ont toujours été marqués par des cycles de violence, des négociations de paix infructueuses et des tensions politiques permanentes. Mais depuis que le mouvement Hamas a pris sur lui la lutte armée pour la libération de la Palestine et des Palestiniens du joug sioniste, le conflit s’est durci et a formé une vraie entrave au projet sioniste dans la région surtout que les Sionistes étaient en train de réussir à neutraliser les pays limitrophes par des accords de coopération floues garantissant à l’entité sioniste la reconnaissance d’un Etat souverain et d’une paix durable.

Le dernier conflit en date a cependant constitué un point de rupture avec les précédents. Ainsi, en prenant le devant, le Hamas a transformé une guérilla de résistance à un occupant barbare en une bataille pour l’indépendance qui a dévoilé au monde la vraie nature du projet sioniste dans la région. Les Sionistes ont voulu que ce dernier conflit soit à l’occasion une des étapes finales de leur projet au Moyen-Orient. Mais une première évaluation à la lumière du cessez-le-feu en cours nous fait penser que la notion de «victoire» dans ce conflit peut être interprétée de différentes manières selon le point de vue adopté.

Cependant la bonne évaluation de la victoire ou de la défaite se conçoit au-delà du cessez-le-feu par l’établissement d’un bilan des faits relatifs au projet sioniste.

Des agressions meurtrières récurrentes

Sur le plan militaire, si l’on considère la grande capacité de la machine de guerre du camp sioniste avec sa garde avancée en Israël et ses bases en Europe et aux Etats-Unis, on ne peut plus parler de guerre mais d’agressions meurtrières brutales et récurrentes.

Le génocide perpétré à Gaza s’ajoute aux millions de morts que le projet sioniste a causé rien que ces trois dernières décennies en Iraq, Syrie, Libye, et Afghanistan avec la destruction massive et systématique des infrastructures, des habitations et des ressources naturelles.

Toutefois, si on considère que le Hamas a réussi à résister militairement pendant plus d’une année à l’armada sioniste et à lui infliger des pertes significatives, on peut parler de victoire tactique. D’autant plus que la sacro-sainte sécurité d’Israël au détriment de celle des Palestiniens a été désacralisée à l’occasion et que beaucoup de colons ont été déplacés des terres qu’ils avaient spoliées.

Mieux encore, le monde a réalisé l’ampleur des crimes de l’armada militaire israélienne qui est au service d’une poignée d’exaltés dirigeant le projet sioniste mondial.

Aujourd’hui, après avoir défait le Hezbollah au Liban, Israël a consolidé sa mainmise sur le plateau du Golan. Elle occupe même un nouveau territoire en Syrie où elle a installé dans un chaos méticuleusement orchestré un régime qui lui est favorable.

Sur le plan politique, le projet sioniste prévoit de redessiner la carte géopolitique du Moyen-Orient. Et à ce jour, les Sionistes ont réussi à détruire de grands pays comme l’Iraq et la Syrie ainsi que la Libye en y introduisant sous couvert de démocratisation un chaos indescriptible. Ils ont aussi réussi à vassaliser d’autres comme les pays du Golfe, le Maroc, l’Egypte et la Jordanie. Ils n’ont pas pour autant réussi à remodeler les frontières ni à faire plier les peuples et aucune reconnaissance d’un Etat israélite sioniste n’a pu être obtenue qu’à travers des accords de paix imposés aux pays vassalisés.

Les entraves au projet sioniste global

A l’opposé, le Hamas est perçu comme ayant gagné. En effet, en plus des lourdes pertes infligées à l’armée israélienne, le Hamas a remis la cause palestinienne à l’ordre du jour alors que la communauté internationale commençait à l’oublier. Mieux encore, le bloc occidental a commencé à se fissurer politiquement après la reconnaissance depuis le dernier génocide à Gaza de l’Etat Palestinien par des pays courageux et justes comme l’Irlande, l’Espagne, la Norvège en plus du Mexique, de la Barbade, de la Jamaïque, de Trinité-et-Tobago, des Bahamas, de l’Arménie et de la Slovénie. Ceci porte le nombre de pays ayant reconnu l’Etat Palestinien à 154 sur les 193 que compte l’organisation des Nations unis.

Ailleurs dans le monde, les conflits armés fomentés par les Sionistes et leurs agents se sont multipliés. En Ukraine, la Russie s’est embourbée dans une guerre d’usure que les atlantisto-sionistes s’ingénient à prolonger pour l’affaiblir après avoir réussi à l’isoler de l’Europe qu’ils ont totalement vassalisée. La puissance militaire et la volonté politique de la Russie d’être le chef de file d’un bloc politico-économique qui rivaliserait avec le bloc occidental représentent avec le conflit en Palestine les plus grandes entraves au projet sioniste global.

En Afrique, le projet sioniste s’est révélé à travers la forte offensive diplomatique menée par Israël et qui a réussi à menacer l’unité et l’intégrité du continent. En effet en 2021, Israël s’est vu accorder le statut d’observateur au sein de l’organisation de l’Union africaine (UA) et ce grâce à une surprenante décision unilatérale du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. Ce dernier a fait fi des valeurs inscrites dans l’acte fondateur de l’UA qui condamnent fortement l’apartheid et le colonialisme. Cette décision a été néanmoins annulée à la suite d’une forte pression exercée par les Etats membres que sont l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, la Namibie, le Botswana et la Tunisie.

Cependant, cette affaire a créé une polémique au sein de l’UA qui a scindé l’organisation en deux camps. Le bilan de cette affaire est à mettre au crédit du projet des sionistes qui ont semé les germes de la désunion chez les africains.

Sur le plan humanitaire, à travers tous les pays du Moyen-Orient, exception faite des pays du Golfe, le projet sioniste a occasionné des souffrances humaines considérables aux populations particulièrement aux Palestiniens. En Palestine, les conditions de vie déjà précaires sont en effet devenues insupportables. Les pertes humaines et les infrastructures détruites donnent un goût amer à la «victoire» proclamée, car elles exacerbent la souffrance des populations civiles, qui ont culminé avec le génocide perpétré à Gaza. Un génocide que les gouvernants du monde pseudo-civilisé ont activement soutenu alors que beaucoup d’autres ont observé une indifférence choquante malgré les appels pressants et les initiatives de quelques pays et d’un bon nombre d’organisation non gouvernementale auprès de la Cour pénale internationale. Mais cette organisation a fini malgré toutes les pressions par inculper Benjamin Netanyahu, le chef file public du sionisme, et son ministre de la guerre, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et émettre des mandats d’arrêts internationaux contre eux.

Le projet sioniste se nourrit du chaos

Paradoxalement ces accusations et ces mandats d’arrêt ont aussi été portés contre Mohamed Deif, l’un des chefs de la résistance palestinienne, même si cela n’a pas été suivi de conséquence exécutive à ce jour. Ces faits donnent à réfléchir sur la signification du droit international et surtout sur les conditions de son application. Les revers que connaît l’organisation des Nations-Unies se multiplient comme en témoignent les vetos consécutifs du bloc sioniste aux appels au cessez-le-feu. Le dernier revers en date est venu sous la forme de l’expulsion de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) de Jérusalem-Est. Cet ordre d’expulsion interdit les activités de l’UNRWA en Israël, à Jérusalem-Est, et dans tous les territoires occupés depuis 1967.

Tous ces bilans sont à l’évidence temporaires tant la situation engendrée par le projet sioniste est aussi troublante que complexe. Cette complexité est devenue d’autant plus grande après l’élection de Donald Trump à la tête de l’exécutif américain. Bien que ce personnage ait déjà occupé ce poste auparavant, ces nouvelles décisions et déclarations irresponsables sont en train créer un chaos global et sans précèdent dans les dynamiques et les équilibres des pouvoirs, des religions et des cultures. Ceci ressemble beaucoup à la marque de fabrique du projet sioniste qui se nourrit essentiellement de chaos pour exister et qui a choisi Donald Trump pour ses dons innés de perturbateur et l’a mis totalement à son service.

La recherche d’une solution globale juste, pacifique et durable, qui demeure essentielle pour éviter davantage de souffrances et de pertes humaines, ne semble plus à l’ordre du jour. L’avenir du monde, qui était déjà un sujet complexe, est en train de devenir plus incertain que jamais. Dans cet indescriptible chaos, les facteurs politiques, sociaux et économiques sont de plus en plus imprédictibles. Les perspectives varient considérablement et plusieurs scénarios peuvent être envisagés selon les bilans du projet sioniste.

* Millenium 3 Advisory.

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La guerre démographique fait rage à Jérusalem/Al-Qods

Alors qu’Israël et son cher ami Donald Trump veulent contraindre les Gazaouis au déplacement forcé pour mettre la main sur leur terre, que l’armée israélienne et les colons déchaînés s’adonnent à tous les crimes en Cisjordanie pour rendre la vie impossible aux Palestiniens dans l’espoir de les voir partir et de s’approprier également ce territoire, une guerre démographique a eu lieu à Jérusalem/Al-Qods. Cet enjeu est d’une telle importance que des experts s’y sont penchés et gare aux préjugés et aux conclusions hâtives et superficielles!

Imed Bahri

Le journal israélien Israel Hayom a mené une enquête sur ce sujet très important que l’auteur Lidor Sultan a commencée par des interrogations: «À quoi ressemblera Jérusalem dans cinq ans? Y aura-t-il plus de Juifs orthodoxes? Combien d’Arabes y vivront? La migration négative va-t-elle se poursuivre (solde migratoire négatif, Ndlr)? Des interrogations évidemment curieuses. Toutefois si nous voulons comprendre les tendances démographiques vers lesquelles se dirige la capitale d’Israël dans l’avenir, nous devons d’abord nous tourner vers les données actuelles: selon les chiffres de 2024, plus d’un million de personnes vivent à Jérusalem dont 60% sont des Juifs, 39% des Arabes et le reste étant des minorités en nombre marginal. Par conséquent, cette situation crée trois groupes centraux dans la ville.»

«Nous parlons d’une combinaison très unique en Israël», explique Yair Assaf-Shapira, chercheur senior et chef de l’équipe d’information et de données à l’Institut de recherche politique de Jérusalem/Al-Qods. Il poursuit son explication: «À ce jour, il n’existe pas de majorité claire pour un groupe de population particulier à Jérusalem. Ni les Juifs orthodoxes, ni les Arabes, ni les Juifs non orthodoxes ne constituent une nette majorité ce qui n’est le cas d’aucune autre grande ville du pays. À Haïfa et à Tel-Aviv, par exemple, la majorité est constituée de Juifs non orthodoxes. À Jérusalem, on a assisté à une situation de trois groupes fondamentaux d’égale importance avec d’innombrables autres courants».

Un clivage central entre Juifs et Arabes

Le professeur Sergio Della Pergola, démographe à l’Université hébraïque de Jérusalem, explique: «C’est une ville qui présente une rare mosaïque de différents groupes de population vivant ensemble dans une relative harmonie, chaque groupe de population étant concentré dans son propre quartier. Les différences entre les quartiers créent des tensions et constituent une part importante du clivage central entre Juifs et Arabes dans la ville notamment en ce qui concerne le nombre.»

Israel Hayom explique qu’en pratique, depuis la guerre des Six Jours en 1967, la question se pose de l’avenir démographique de la ville et de ce qui peut être fait pour augmenter le nombre de Juifs et établir le statut de la capitale unifiée en tant que ville juive. Dès lors, de nombreuses personnes se sont penchées sur cette question qui a pris une importance particulière à la fin des années 1990 pendant le mandat de maire d’Ehud Olmert. À l’époque, Olmert avait réuni les meilleurs experts pour un projet ambitieux visant à comprendre les transformations que Jérusalem/Al-Qods devrait subir d’ici 2020 y compris les transformations démographiques dans une tentative de changer la réalité par rapport aux tendances naturelles que les experts prévoient pour la ville.

«J’ai été invité à être le chef de l’équipe démographique du projet», se souvient le professeur Della Pergola. «Olmert, en tant que maire, a demandé comment garantir qu’il y ait une majorité juive de 75% en 2020 à Jérusalem. Il a pris grand soin de nos recherches entrant dans les détails de chaque tableau et de chaque ligne. Dès lors, j’ai compris que les tendances dans la ville vont en réalité dans d’autres directions. J’ai expliqué que le taux juif en particulier diminuerait tandis que le taux arabe augmenterait plus rapidement. J’ai expliqué qu’atteindre l’objectif est une chose, et atteindre ce qui est attendu sur la base de la recherche en est une autre», explique-t-il.

Selon les données du Centre de recherche et d’information de la Knesset, la part des Juifs à Jérusalem/Al-Qods à la fin des années 1990 était d’environ 69,5%. Ces données, comme la méthode de mesure actuelle incluent également d’autres groupes minoritaires. La municipalité de Jérusalem/Al-Qods s’est saisie de cette question.

Le professeur Della Pergola ajoute: «En supposant que nous ne modifions pas les frontières de Jérusalem comme l’a demandé Olmert, nous avons conclu à l’époque que le taux de Juifs n’augmentera pas mais baissera en 2020 à 60-65%. Environ 20 ans plus tard, j’ai été surpris de constater que notre prédiction n’était erronée que de 0,6% et que le taux de Juifs dans la ville était d’environ 61,5%»

Les Juifs augmentent beaucoup moins vite que les Arabes

Les résultats statistiques publiés en 2020 ont montré que la population juive a augmenté de 40% tandis que la population arabe a augmenté de 110% soit plus du double. Les experts ont dégagé des tendances intéressantes et qui peuvent paraître contradictoires notamment dans le domaine de la reproduction naturelle. Assaf-Shapira explique: «Ces dernières années, nous constatons que la population arabe de Jérusalem fait moins d’enfants que par le passé. Il est vrai que le taux de croissance de la communauté arabe de la ville est plus élevé que celui de la population juive comme les experts l’avaient prédit auparavant mais il s’avère que les taux de natalité sont bien inférieurs aux taux de la population juive de la ville dans son ensemble»

Les données du Bureau central des statistiques au début de 2024 renforcent ce diagnostic: le taux de fécondité parmi les femmes juives et non juives de la capitale était de 4,3%, tandis que parmi les femmes arabes, il était de 2,81%.

Assaf-Shapira déclare: «Pour diverses raisons, le taux de fécondité général dans la société arabe, en particulier dans le nord du pays, dans le centre et à Jérusalem, a diminué ces dernières années. En revanche, le taux de fécondité dans la communauté juive orthodoxe de Jérusalem est resté élevé»

Alors, comment se fait-il alors que le taux de croissance de la communauté arabe de la ville reste supérieur à celui de la population juive? Il y a quelque chose qui affecte bien plus que le taux de fécondité, c’est l’immigration. Considérez la ville comme un vaisseau plus petit que ce qu’il peut contenir de sorte que les excédents débordent sous forme de migration négative. C’est une marche qui caractérise toutes les grandes villes même Tel-Aviv.

Provio Della Pergola: «Traditionnellement, Jérusalem est perdante dans la balance de l’immigration, le nombre de personnes qui la quittent chaque année est de plusieurs milliers supérieur au nombre de ceux qui s’y installent et c’est un fait qui nous accompagnera dans un avenir proche. La migration interne négative caractérise le secteur juif et non le secteur arabe où cette perte est presque inexistante. En conséquence, le secteur arabe est en croissance continue même si sa reproduction naturelle reste relativement lente par rapport à la communauté juive.»

Malgré tout cela, la population de Jérusalem/Al-Qods continue de croître. Della Pergola indique qu’en théorie, la migration négative est censée réduire la population de la ville. Dans la pratique, Jérusalem/Al-Qods a un taux de natalité très élevé et un taux de mortalité faible en raison du jeune âge de la population la ville continue donc de croître. Cette tendance se poursuivra également dans les années à venir.

Un autre fait intéressant révélé par les données publiées en 2020 concerne la répartition des résidents quittant la ville.

«Dans les migrations interurbaines, les secteurs juifs de Jérusalem semblent être plus  concernés que la communauté arabe de la capitale», souligne Della Pergola et poursuit: «En termes de catégories, les données montrent que les laïcs quittent davantage le territoire vers le centre tandis que les Juifs orthodoxes se déplacent principalement vers Beitar Illit, Beit Shemesh et Modiin Illit et la plupart des religieux nationalistes partent pour la Cisjordanie à Ma’ale Adumim et dans les zones de colonies de peuplement autour de Jérusalem. L’opinion publique croit que tous les laïcs quittent la ville et que Jérusalem devient une ville des Juifs orthodoxes mais ce n’est pas tout à fait exact. Cette tendance urbaine existe mais elle est lente car le taux de départ des Juifs orthodoxes de Jérusalem est très élevé».

Pour sa part, Yair Assaf-Shapira ne semble pas dubitatif dans ce qu’il voit comme avenir démographique de la ville: «Il faut se méfier de la prophétie d’une Jérusalem ville des Juifs orthodoxes.  À Jérusalem, il y a toutes les couleurs et différents groupes de population en grand nombre. Tel ou tel groupe de population ne disparaîtra ni demain ni dans une décennie.»

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Chine-Taïwan : une confrontation militaire serait un désastre planétaire

Les relations entre la Chine et Taiwan sont constamment tendues depuis leur séparation de fait en 1949 et provoquent des tensions dans les relations entre Pékin et Washington. Le spectre de la guerre fait craindre une catastrophe planétaire.

Isidoros Karderinis

Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame à Pékin la fondation de la République populaire de Chine. Les forces nationalistes du Kuomintang, parti chinois dirigé par Chiang Kai-shek, abandonnent la Chine et s’enfuient à Taïwan (anciennement Formose), puis forment un gouvernement le 7 décembre et interdisent toute relation entre l’île (officiellement la République de Chine) et la Chine communiste.

En 1950, Taïwan devient l’allié de Washington, qui est en guerre avec la Chine en Corée. La même année, le président des États-Unis, Harry Truman, ordonne à la 7e flotte américaine de repousser toute attaque éventuelle des communistes chinois sur Taïwan. Dans le même temps, Chiang Kai-shek est chargé de construire des fortifications sur la côte de Taïwan pour empêcher une éventuelle attaque chinoise.

Une identité taïwanaise distincte ?

Le Parti démocrate progressiste (DPP) de Lai Ching-te, qui est au pouvoir pour la troisième fois, considère Taïwan comme une nation souveraine de facto avec une identité taïwanaise distincte et le mandarin comme langue officielle. Il convient de noter que Taïwan dispose de sa propre armée, de sa propre monnaie, de sa propre constitution et d’un gouvernement démocratiquement élu – de 1949 à 1987, il était sous un régime autoritaire de loi martiale – mais il n’est pas reconnu comme un pays indépendant par la plupart des gouvernements du monde.

À ce jour, il n’a été reconnu comme État indépendant que par 12 pays et n’a pas été accepté comme membre des organisations internationales, car la Chine insiste sur le fait que c’est sa province, faisant partie de son territoire, et empêche son intégration et sa reconnaissance.

Au fil des décennies, Taïwan est devenu de plus en plus isolé. Dans le même temps, les liens entre Taïwan et les États-Unis se sont renforcés, avec une augmentation des ventes d’armes et d’équipements militaires et une coopération politique de haut niveau sous la présidence de Tsai Ing-wen, la prédécesseure de Lai, ce qui a suscité la colère de Pékin.

L’«ambiguïté stratégique» des Etats-Unis

Cependant, historiquement, la position des États-Unis à l’égard de Taïwan est restée délibérément vague, notamment sur la question de savoir s’ils défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, la fameuse «ambiguïté stratégique».

Les États-Unis ont toujours marché sur une ligne rouge. Ainsi, dans le cadre de la politique dite d’«une seule Chine», Washington reconnaît la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légitime de la Chine. Il reconnaît également la position de Pékin selon laquelle Taïwan fait partie de la Chine, mais n’a jamais accepté la revendication de souveraineté du Parti communiste chinois sur l’île.

Taiwan a une superficie de 36 197 km² et une population d’environ 23,4 millions habitants. Sa capitale est Taipei, située à l’extrémité nord du pays. C’est une ville ultramoderne, dotée d’un développement industriel de haute technologie intense, officiellement désignée comme une «ville mondiale alpha», c’est-à-dire une ville qui a un impact direct sur les événements mondiaux de dimension sociale, économique et politique.

Outre l’île du même nom, le pays possède également 168 îles plus petites. Il est séparé de la Chine par le détroit de Taïwan et bordé au nord par la mer de Chine orientale, à l’est par l’océan Pacifique et au sud par la mer de Chine méridionale.

Depuis 1960, le pays est entré dans une période de croissance économique et d’industrialisation rapide, de nombreux économistes parlant du «miracle taïwanais». Son économie est tournée vers l’exportation. Elle excelle dans le domaine technologique et est actuellement la 21e économie mondiale, tout en se classant au 34e rang mondial en termes de PIB par habitant.

La position de Taïwan sur la carte du monde en fait un pays particulièrement important pour les grandes puissances mondiales. L’île revêt une importance stratégique majeure pour les États-Unis, compte tenu de sa proximité avec les alliés proches de Washington dans la région, tels que le Japon, la Corée du Sud et les Philippines. En outre, le détroit de Taïwan est considéré comme crucial pour le mouvement du commerce mondial, tandis que l’on estime que l’île produit 60% de la production mondiale de puces électroniques, des composants technologiques essentiels à la fabrication de téléphones portables et de batteries au lithium.

TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), dont le siège social se trouve dans l’immense parc scientifique de Hsinchu, est le plus grand producteur de semi-conducteurs (ou micropuces) au monde avec une capitalisation de 426 milliards de dollars.

Une affaire intérieure de la Chine ?

Quant à l’équilibre militaire dans le détroit de Taiwan, il penche résolument en faveur de la Chine et il serait peu probable que l’État insulaire soit en mesure de se défendre en cas d’attaque chinoise sans aide extérieure.

Sous la présidence de Xi Jinping, la Chine a intensifié sa démonstration de puissance militaire, en envoyant un nombre record d’avions de chasse, de drones et de navires de guerre chinois autour de l’île et en organisant des exercices militaires en réponse aux échanges politiques entre les États-Unis et Taiwan.

Le message que Pékin a adressé à Taipei et à Washington à travers cette opération militaire est clair comme de l’eau de roche: «L’indépendance de Taiwan est incompatible avec la paix. Il s’agit d’une affaire intérieure qui ne permet aucune ingérence étrangère». Dans son discours du Nouvel An, le président Xi Jinping a d’ailleurs déclaré: «Personne ne peut empêcher la réunification de la Chine avec Taiwan», lançant ainsi un avertissement clair à toutes les forces qui soutiennent ouvertement l’indépendance à l’intérieur et à l’extérieur de l’île.

Taïwan, pour sa part, exige que la Chine mette définitivement fin à ses activités militaires dans les eaux voisines, qui, selon lui, compromettent clairement la paix et la stabilité et perturbent le transport maritime et le commerce international.

Le coût d’un conflit entre les Etats-Unis-Taiwan et la Chine

Mais quelles seraient les conséquences d’une guerre entre les Etats-Unis-Taiwan et la Chine sur la planète? Un article de Bloomberg affirmait déjà qu’un conflit militaire à Taiwan pourrait coûter à l’économie mondiale la somme astronomique de 10 trilliards de dollars, soit 10% du PIB mondial, dépassant de loin les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus, de la guerre en Ukraine et de la crise financière mondiale. Et bien sûr, le sang versé serait incommensurable.

En conclusion, je voudrais exprimer l’espoir que les choses n’empirent pas et que l’on évite ainsi une confrontation militaire entre les États-Unis-Taïwan et la Chine, qui serait désastreuse, comme cela a été souligné, non seulement pour la région mais aussi pour la planète entière.

* Journaliste grec.

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Montée en puissance de la franchise en Tunisie

La 9e édition du baromètre de la franchise en Tunisie, réalisé par WeFranchiz, et dont es résultats ont été révélés à Tunis, le 10 février 2025, confirme une évolution majeure : les Tunisiens accordent une confiance croissante aux enseignes locales, au détriment des marques internationales. 

Le premier constat est symbolique : la connaissance du concept de la franchise a triplé en 9 ans, avec une croissance moyenne annuelle de 15% entre 2016 et 2025.

Les entrepreneurs et investisseurs tunisiens ne considèrent plus la franchise étrangère comme une garantie absolue de succès. Ils sont moins de 1% à la citer comme un obstacle concurrentiel. Et sont de plus en plus nombreux à valoriser les marques locales, qui ont un savoir-faire adapté aux spécificités du marché tunisien.

Le Baromètre 2025 montre que cette tendance se confirme d’année en année. Près de 8 investisseurs sur 10 reconnaissent désormais leur potentiel à se développer sur le marché tunisien et à l’international. 

Une confiance en hausse constante

Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs : l’adaptation au marché tunisien (les enseignes locales connaissent mieux les attentes des consommateurs et offrent des produits/services en phase avec les habitudes de consommation); des coûts d’entrée plus accessibles (les franchises tunisiennes nécessitent souvent un investissement initial plus abordable que leurs équivalents internationaux); un supply chain qui s’articule plus facilement au niveau local.

Les franchisés tunisiens plébiscitent trois principaux atouts de la franchise. L’image de marque et le marketing (37 %) restent l’avantage le plus recherché, garantissant une notoriété immédiate et une clientèle préétablie.

Ils apprécient également la transmission d’un modèle opérationnel éprouvé, qui limite les risques et optimise la rentabilité grâce à l’effet réseau et au soutien du franchiseur.

Enfin, l’innovation et le dynamisme commercial connaissent une forte progression, passant de 10,9% en 2023 à 18,7% en 2025, illustrant l’intérêt croissant des franchisés pour des concepts novateurs et un accompagnement stratégique.

Les secteurs en plein essor sont les vêtements & chaussures, pâtisserie, glaciers, qui connaissent un développement rapide, auxquels s’ajoutent de nouveaux métiers tels que les agents immobiliers, les réseaux de réparation auto et les entreprises de service.

Le besoin d’information et la transparence des conditions se profilent dans les réponses des futurs franchisés dont 85% peinent à estimer l’investissement nécessaire.

Par ailleurs, le besoin croissant d’accompagnement financier est un des points de ralentissement de l’industrie 

Un levier socio-économique puissant  

La franchise est bien plus qu’un simple modèle commercial; elle constitue un levier socio-économique puissant, favorisant la création d’entreprises et l’essor de l’entrepreneuriat en Tunisie et particulièrement dans les régions. En offrant aux porteurs de projets une enseigne établie, un cadre structuré et un accompagnement, elle réduit les risques liés au lancement d’une activité.  

La franchise est aussi un véritable catalyseur d’opportunités, car elle permet aux entrepreneurs d’accéder à un savoir-faire éprouvé et à des outils performants tout en contribuant à la dynamisation du tissu économique local. En ce sens, la franchise joue un rôle clé dans la démocratisation de la culture entrepreneuriale, rendant l’initiative privée plus accessible et favorisant l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché.

Les microfranchises (appelées communément les petits projets) émergent comme une solution accessible et flexible pour les entrepreneurs disposant de ressources limitées. Ce format démocratise davantage l’accès à la franchise et encourage le développement de petites structures dynamiques, adaptées aux réalités économiques locales.

WeFranchiz, acteur clé du marché

Avec plus de 50 000 utilisateurs, une centaine d’enseignes référencées et 12 millions de vues sur les réseaux sociaux, WeFranchiz confirme son leadership en Tunisie. Son engagement en faveur de l’innovation a été récompensé par le prix «Innovation in Franchise» lors de l’Arab Franchise Expo 2024 à Dubaï. 

WeFranchiz est la première plateforme de mise en relation entre franchiseurs et franchisés en Tunisie et en Afrique francophone. Plus de 100 enseignes y sont référencées, et le programme Smart Booster a déjà permis d’accompagner 56 enseignes tunisiennes dans leur structuration et leur digitalisation.

WeFranchiz accompagne également les enseignes tunisiennes et internationales dans leur expansion vers la Libye, la Mauritanie, le Sénégal et d’autres marchés émergents.

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Quarante ans à la SCET

L’auteur est économiste et consultant international. Il est aussi poète à ses heures. Il rend ici hommage, en vers, à la SCET, le bureau d’étude en génie civil reconnu à l’échelle africaine, auquel il a longtemps collaboré. Et qu’il quitte aujourd’hui plein de gratitude.

Sadok Zerelli

Quarante ans déjà, et l’heure est venue,  

De fermer un livre aux pages remplies,  

De chiffres, de calculs, d’études pointues,  

D’un métier d’économiste, d’une vie bâtie.  

À la SCET, mon second foyer,  

J’ai développé des mythologies, élaboré des plans,  

Pesé les chances, mesuré les idées,  

Bercé par le temps et le souffle du vent.  

Que d’études réalisées, que d’horizons ouverts,  

Que de nuits à peaufiner chaque détail,  

Avec vous, compagnons sincères et fiers,  

Chaque défi fut un pas, jamais une bataille.  

Aujourd’hui, je pars, non sans émotion,  

Le cœur empreint de gratitude et d’échos,  

Vos voix résonneront comme une douce chanson,  

Gravées en moi comme un précieux cadeau.  

Et à toi, Saïd Drira, ami de toujours,

Confident des jours de doute et de rire,  

Nos souvenirs tisseront encore leur velours,  

Même si le temps nous pousse à partir.  

Je te laisse ces murs, ce passé commun,  

Cette flamme d’effort et de passion,  

Que ton chemin soit beau et serein,  

Que la SCET garde ton dévouement.  

À vous tous, collègues, je laisse un peu de moi,  

Un souvenir, une pensée, un dernier regard,  

Merci pour ce chemin, pour cette belle voie,  

Que vos rêves avancent, forts et pleins d’espoir. 

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Gaza et la Cisjordanie sont la «patrie éternelle» des Palestiniens

La proposition de Donald Trump à propos du transfert des Palestiniens de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie a été largement condamnée, non seulement par les Palestiniens et les pays arabes, mais aussi par de nombreuses nations, dont le Canada, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite, ont condamné, dimanche, les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu suggérant la création d’un Etat palestinien sur le sol saoudien.

Pour le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, les propos de Netanyahu sont «inacceptables et déconnectés de la réalité», ajoutant qu’ils relevaient «de simples fantasmes ou illusions».

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a pour sa part exprimé sa satisfaction «quant à la condamnation» et «le rejet total annoncés par ses pays frères concernant les propos de Benjamin Netanyahu vis-à-vis du déplacement du peuple palestinien».

«Le royaume rejette catégoriquement ces déclarations, qui visent à détourner l’attention des crimes successifs commis par l’occupation israélienne contre nos frères palestiniens à Gaza, y compris le nettoyage ethnique auquel ils sont soumis», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Lors d’une interview télévisée avec Benjamin Netanyahu, jeudi, le journaliste israélien de droite Yaakov Bardugo évoquait la perspective d’une normalisation diplomatique avec l’Arabie saoudite lorsqu’il a semblé faire un lapsus, attribuant à Ryad la position selon laquelle «il n’y aurait pas de progrès sans un Etat saoudien». «Un Etat palestinien?», l’a interrompu Netanyahu. «A moins que vous ne vouliez que l’Etat palestinien soit en Arabie saoudite, les Saoudiens ont beaucoup de territoire», a-t-il ajouté avant d’évoquer les négociations ayant conduit aux accords d’Abraham, qui ont permis la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes en 2020, concluant: «Je pense que nous devrions laisser ce processus suivre son cours».

La création d’un Etat palestinien en dehors de Gaza et de la Cisjordanie occupée a suscité une vague de condamnations régionales.

L’Egypte a notamment «condamné dans les termes les plus fermes» les déclarations «irresponsables et totalement inacceptables» de son voisin israélien «qui portent atteinte à la sécurité et à la souveraineté» de Ryad, soulignant qu’il s’agissait d’une «ligne rouge».

Les Emirats arabes unis ont dénoncé, elles aussi, «des déclarations provocatrices».

«Cette approche extrémiste et coloniale méconnaît la signification de la terre palestinienne» pour les Palestiniens, a encore déclaré l’Arabie saoudite.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a pour sa part condamné des déclarations «incendiaires et en violation flagrante du droit international», soulignant que les Palestiniens ont le droit à «un Etat indépendant et souverain» aux côtés d’Israël.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié, ce dimanche 9 février 2025, de «scandaleuse» la proposition du président des Etats-Unis prévoyant notamment un contrôle américain de la bande de Gaza.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rejeté, lui, aussi, le plan de son homologue américain. «Personne n’a le pouvoir de déplacer les habitants de Gaza hors de leur patrie éternelle, qui existe depuis des milliers d’années», a déclaré Erdogan, lors d’une conférence de presse tenue dimanche soir. «Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est appartiennent aux Palestiniens», a-t-il martelé.

Trump a affirmé, dans un message posté le 6 février 2025 sur Truth Social, qu’Israël transmettrait le contrôle de l’enclave assiégée aux Etats-Unis à la fin de sa guerre contre le Hamas et qu’aucun soldat américain n’aurait besoin d’être déployé dans le territoire palestinien.

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«Et si Trump transférait les Israéliens en Alaska», suggère un responsable saoudien

Un membre du Conseil de la Choura saoudien a vivement critiqué la proposition du président américain Donald Trump de déplacer les Palestiniens de la Bande de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie. Il a ironiquement suggéré que, pour assurer la stabilité du Moyen-Orient, une meilleure solution serait de transférer les Israéliens en Alaska, puis au Groenland – après son annexion [par les Etats-Unis].

Donald Trump ne cesse de promouvoir des idées controversées sur le conflit israélo-palestinien. Il a récemment affirmé vouloir mettre en œuvre un «plan de réaménagement extraordinaire» pour transformer Gaza en une «Riviera du Moyen-Orient», une proposition largement rejetée par la communauté internationale.

Dans la foulée, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a relancé le débat en déclarant, jeudi, que les Palestiniens devraient établir leur État en Arabie saoudite plutôt que sur leur propre terre, niant ainsi toute souveraineté palestinienne. «Les Saoudiens peuvent créer un État palestinien en Arabie saoudite, ils ont beaucoup de terres là-bas», a-t-il suggéré.

En réponse, Yousef bin Trad Al-Saadoun, membre du Conseil de la Choura, a vivement dénoncé ces déclarations dans un article publié vendredi dans le journal saoudien Okaz. «Si Trump veut réellement être un héros de la paix et garantir la stabilité au Moyen-Orient, il devrait transférer ses Israéliens bien-aimés en Alaska, puis au Groenland – après son annexion», a-t-il écrit.

Al-Saadoun a également appelé les Palestiniens à l’unité, avertissant que «le pire reste à venir».

Anadolu.

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‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’ ou l’esclavage des jeunes dans les centres d’appel  

Les Tunisiens qui travaillent dans des centres d’appel s’apercevront, en regardant ‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’, que le film sud-coréen sur l’enfer des centre d’appel n’est ni une parabole, ni une métaphore ; ce n’est rien d’autre que la réalité. Il existe de nombreuses Kim Sohee en Tunisie.

Mohamed Sadok Lejri

Hier soir, j’ai regardé un film sud-coréen qui m’a bouleversé : ‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’. Il date de 2023 et retrace un fait divers retentissant qui s’est déroulé en Corée du Sud en 2016.

‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’ commence comme un film pour adolescents. Jeune lycéenne pleine d’entrain et d’insouciance, débordante de vie et de fraîcheur, Kim Sohee, magnifiquement interprétée par Kim Si-eun, est passionnée de danse et s’amuse avec sa copine qui est devenue influenceuse sur les réseaux sociaux. Au lycée, son professeur principal lui annonce une bonne nouvelle : il lui a trouvé un stage de fin d’études dans un centre d’appel. Le travail consiste à prendre les appels des clients pour le compte d’une société qui fait de la sous-traitance pour l’opérateur téléphonique Korea Telecom.

Dès son premier jour, la jeune fille va vite déchanter en se retrouvant confrontée à la dureté du monde des 𝑐𝑎𝑙𝑙 𝑐𝑒𝑛𝑡𝑒𝑟. On la place dans un espace compartimenté, avec un écran face à elle et un casque sur les oreilles «qui est désormais son arme». Sur le plateau, au milieu du tintamarre et solitaire dans la cohue, Kim Sohee passe ses journées à répondre à des gens en détresse qui veulent résilier leur abonnement internet.

À l’aide d’une batterie de phrases toutes faites, d’une rhétorique fallacieuse et insidieusement dilatoire, la stagiaire doit à tout prix les empêcher de résilier leur contrat et, pour bien piétiner les cadavres, leur glisser des offres qui paraissent alléchantes de prime abord, mais qui ne sont en fait que des cadeaux empoisonnés. En même temps, Sohee est coachée de façon pernicieuse et jugée en permanence sur ses résultats, à telle enseigne que le stage vire au cauchemar.

Les forçats du service client

La réalisatrice July Jung retrace, en réalité, et comme nous l’avons indiqué au tout début, un fait divers qui a défrayé la chronique en Corée du Sud et, à travers l’histoire tragique d’une élève-stagiaire sous pression, nous plonge dans l’insoutenable quotidien des forçats du 𝑆𝑒𝑟𝑣𝑖𝑐𝑒 𝐶𝑙𝑖𝑒𝑛𝑡, soit au cœur de l’exploitation des jeunes générations dans les centres d’appel.

Nous assistons à la mort lente d’une jeune fille initialement pleine de vie, mais dont le moral s’effondre sous le poids de conditions de travail dégradantes et d’objectifs de plus en plus difficiles à atteindre. ‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’ nous plonge au cœur des pratiques de l’esclavage moderne et d’un système économique qui exploite à tire-larigot les jeunes désœuvrés jusqu’à la rupture.

July Jung pointe dans ce film un système économique destructeur, mortifère, une sorte de grand monstre froid à trois têtes : l’employeur, l’école et les autorités. L’employeur, en l’espèce un centre d’appel sous-traitant qui fait preuve d’un cynisme et d’une cupidité sans limite en exploitant sans vergogne la main-d’œuvre bon marché et corvéable à souhait que constituent les élèves-stagiaires. L’école qui est évaluée et financée par les pouvoirs publics selon le «taux d’emploi», c’est-à-dire selon sa capacité à trouver des stages pour ses élèves. A cet effet, elle envoie ses élèves dans des centres d’appel et des manufactures comme si c’était de la chair à canon. Les autorités, quant à elles, valident ce système déshumanisé et basé uniquement sur le profit et la performance. Elles laissent les sociétés avoir le dernier mot et écraser les rêves des plus pauvres. Toutes les institutions semblent liées par un fil invisible et forment un dispositif bien rôdé qui peut conduire à des tragédies dissimulées.

Un système déshumanisant

En somme, ce monstre est un véritable broyeur de jeunesse. Dans les centres d’appel, il broie non seulement les simples agents, mais aussi les managers et la basse hiérarchie. C’est une organisation au sein de laquelle l’humain n’a pas de place, seule la performance est admise et valorisée ; une performance profondément malsaine et abrutissante basée sur des objectifs inatteignables. ‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’ brosse un passionnant et terrible portrait d’une fille pleine de vie et de rêves, mais prise au piège d’un système aux effets dévastateurs et pervers. July Jung y dresse le portrait d’une jeunesse sud-coréenne exploitée par les employeurs, l’école et les autorités. Elle fustige cette structure coercitive dont les jeunes personnages tentent vainement de s’affranchir.

Bref, ce petit chef-d’œuvre cinématographique est un constat glaçant sur les rouages d’un système économique fondé sur l’exploitation des jeunes. L’on y dénonce cette chaîne de responsabilité propre aux centres d’appel, guidée par les impératifs de la rentabilité et qui n’hésite pas à recourir à l’humiliation et à se défausser en cas de tragédie.

Loin d’employer un ton didactique, le film utilise dans la deuxième partie la forme de l’enquête policière, laquelle est menée par l’excellente actrice Bae Doo-na, pour appuyer cette démonstration irréfutable et nous éclairer sur ce modèle économique cynique, inhumain, qui profite de jeunes qui entament leur carrière professionnelle et vivent encore au temps de l’innocence pour les réduire à l’esclavage et les payer au lance-pierre.

Le culte de la performance

On reste tétanisé sur son siège, impuissant, bouleversé et mal à l’aise après s’être laissé emporter par cette critique sans concession du culte de la performance, du harcèlement au travail et de la surexploitation des jeunes dans les centres d’appel ; des jeunes dans le besoin et virés sans ménagement dès qu’ils émettent le moindre grognement. D’ailleurs, je vous conseille de vous attarder sur la scène où Kim Sohee est torturée par les vives remontrances de son professeur à la suite d’une altercation au travail. Cette scène est un véritable crève-cœur. En effet, il est rare de voir une jeune actrice exprimer autant de détresse, d’aliénation, de souffrance et de mal-être dans une scène de cinéma. La question qu’elle pose à son professeur après les vives remontrances qu’il venait de lui faire pourrait à elle seule résumer tout le film : «Avez-vous une idée sur le travail qu’on nous demande de faire dans ce centre?», lui dit-elle. Kim Si-eun a interprété cette scène avec une maestria qui concentre tout le génie du cinéma sud-coréen.

Le cas personnel de Kim Sohee nous conduit à une problématique universelle : l’appât du gain qui porte l’estocade aux rêves, aux espoirs et à l’innocence des jeunes.

Les Tunisiens qui travaillent dans des centres d’appel s’apercevront, en regardant ce film, qu’ ‘‘𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐾𝑖𝑚 𝑆𝑜ℎ𝑒𝑒’’ n’est ni une parabole, ni une métaphore ; ce n’est rien d’autre que la réalité. Ayant une idée précise des conditions de travail dans nos centres d’appel téléphoniques, je puis vous assurer qu’il existe de nombreuses Kim Sohee en Tunisie. Mais ceci est un autre sujet qui mérite qu’on lui consacre une véritable attention et une étude particulière. Ce qui se passe dans la plupart des centres d’appel en Tunisie est tout bonnement scandaleux ! On y reviendra peut-être un jour…

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Tunisie-Iran : Que font-ils ensemble ?  

La Tunisie et l’Iran envisagent la création d’une commission économique mixte dans les plus brefs délais, a annoncé, dimanche 9 février 2025, l’ambassadeur d’Iran à Tunis, Mir Massoud Hosseinian.

«Le but est de renforcer la coopération économique entre les deux pays, qui demeure en deçà des attentes malgré des relations politiques et culturelles solides», a précisé le diplomate dans une déclaration à l’agence Tap, en marge d’un séminaire sur «La place de la femme dans la société moderne : l’expérience iranienne et l’expérience tunisienne».

Raccourcir les distances

Cette initiative fait suite à une conversation téléphonique ayant eu lieu, samedi, entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, respectivement Mohamed Ali Nafti et Abbas Araghchi.

Lors de cet entretien, Nafti et Araghchi ont discuté des moyens de dynamiser les échanges économiques bilatéraux, de la situation régionale, notamment à Gaza, et autres questions d’intérêt commun.

Hosseinian a souligné que la distance géographique et l’absence de liaisons maritimes ou aériennes directes entre les deux pays constituent des obstacles majeurs au développement des échanges commerciaux.

Parallèlement, le diplomate a salué l’élargissement des relations tuniso-iraniennes dans divers domaines, notamment depuis l’annulation réciproque des visas. Il a également mis en avant la semaine culturelle tuniso-iranienne, organisée du 7 au 12 février, qui fait la lumière sur les liens culturels et historiques entre les deux pays.

Cet événement propose un programme riche, comprenant des ateliers de calligraphie, des séminaires sur la civilisation islamique et des discussions sur le rôle des femmes dans les sociétés tunisienne et iranienne.

Si peu de choses en commun

Ce fut également une occasion pour la république islamique d’Iran de faire du prosélytisme religieux en défendant le modèle de société imposé par le régime iranien actuel et qui est vivement contesté par beaucoup d’Iraniens et, surtout, d’Iraniennes. Cette propagande, que les Tunisiens ont toujours rejetée et combattue lorsqu’elle était diffusée dans le pays par le parti islamiste Ennahdha, a fait grincer les dents ces derniers jours dans les réseaux sociaux en Tunisie. Le modèle iranien, à vrai dire, ne fait pas rêver les Tunisiens, et encore moins les Tunisiennes, qui ne sont pas prêtes à revenir au Moyen-âge.

Les deux pays ont si peu de choses en commun, des points de vue historique et culturel, et même en termes de religion, l’un étant majoritairement sunnite et l’autre chiite, que leur rapprochement espéré risque d’achopper à de nombreux obstacles.

I. B.

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“La Mer au loin” : chronique poignante de l’exil et des rêves perdus

Depuis septembre 2024, l’attente d’un film maghrébin en France s’est intensifiée, et ‘‘La Mer au loin’’, sorti le 5 février 2025, a répondu à cette attente. On a eu l’opportunité de le découvrir, le 8 février 2025, à Marseille, grâce au cinéma Pathé, une expérience marquante avant le Festival Aflam, qui mettra à l’honneur la richesse du cinéma arabe contemporain et d’hier. Ce film d’une grande puissance émotionnelle, à la fois social et poétique, explore les thèmes de l’exil, de l’identité et des liens humains. Vidéo.

Guettala Djamal 

‘‘La mer au loin’’ est le deuxième long-métrage du réalisateur Saïd Hamich Benlarbi, scénariste et producteur franco-marocain diplômé de La Femis. Après son premier film ‘‘Retour à Bollène’’, il confirme son talent avec cette œuvre émouvante et audacieuse.

Cette chronique romanesque nous immerge dans un univers où l’exil et les relations humaines s’entrelacent, tout en évitant les clichés habituels du cinéma social. Le film se distingue par une approche poétique de l’histoire de Nour, un migrant clandestin, et de ses rencontres qui bouleverseront sa vie.

Une histoire d’amour et d’identité

Nour, incarné par Ayoub Gretaa (Maroc), vit une existence marginale à Marseille, faite de petits trafics et de fêtes avec ses amis. Mais sa rencontre avec Serge, joué par Grégoire Colin, un policier complexe et imprévisible, ainsi que sa femme Noémie, interprétée par Anna Mouglalis, va transformer sa trajectoire. Ce film est bien plus qu’une simple histoire de migration. Il explore avec subtilité les dilemmes d’identité, l’espoir d’une vie meilleure et les sacrifices liés à l’exil.

Ayoub Gretaa livre une performance magistrale dans le rôle de Nour, un personnage tiraillé entre ses rêves et ses réalités. Son jeu nuancé et intense nous fait entrer dans l’univers de ce migrant aux espoirs brisés, mais en quête de sens. Anna Mouglalis, quant à elle, offre une Noémie d’une rare subtilité, oscillant constamment entre bienveillance et une dureté intérieure qu’elle parvient à transmettre avec aisance, évitant le pathos.

Le film est également enrichi par les performances de Rym Foglia (Algérie) et Omar Boulakirba (Algérie), qui apportent chacun une touche particulière au récit. Rym Foglia, dans le rôle de Fadhila, incarne un personnage complexe, à la fois doux et fort, qui accompagne Nour dans ses dilemmes intérieurs. Omar Boulakirba, quant à lui, interprète Houcine avec une présence émouvante, jouant un personnage aux multiples facettes, tiraillé entre son propre destin et celui des autres.

Poésie émouvante et propos exigeant

Ce film se distingue non seulement par sa richesse émotionnelle, mais aussi par son approche poétique de l’exil. Le réalisateur parvient à capturer la complexité des relations humaines avec une grande finesse. En évitant le misérabilisme, il nous livre une réflexion profonde et nuancée sur le sentiment de perte et de déracinement.

‘‘La Mer au loin’’ n’est pas simplement un film sur l’immigration, mais une œuvre sur l’identité, la nostalgie et les liens invisibles qui nous unissent.

La musique, notamment le raï, joue également un rôle central dans l’œuvre, apportant une respiration salvatrice et une forme de joie éclatante au milieu des difficultés. Elle incarne l’amour et le mal du pays, et participe à la puissance émotionnelle du film.

‘‘La Mer au loin’’ est sans conteste l’un des plus beaux mélodrames des dernières années. Il parvient à toucher profondément sans jamais tomber dans l’excès. Il propose une vision de l’immigration à la fois complexe et vivante, loin des clichés habituels. Ce film offre une exploration touchante de l’humain dans sa quête d’identité et de lien. Loin des stéréotypes, il donne une voix à des personnages réels, avec leurs rêves, leurs luttes et leurs contradictions.

Le film brille par la profondeur de ses personnages et la qualité de ses performances. Ayoub Gretaa, Omar Boulakirba, Rym Foglia, Grégoire Colin et Anna Mouglalis contribuent tous à cette œuvre captivante, qui nous rappelle que, même dans les moments de chaos, l’humanité peut émerger.

En attendant le Festival Aflam 2025, ‘‘La Mer au loin’’ reste un film à ne pas manquer, tant pour sa beauté que pour son message poignant sur l’exil et l’identité.

Interview du réalisateur.

https://www.youtube.com/watch?v=t2lpk3-I-jY

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Football : Nasreddine Nabi refuse le poste d’entraîneur de l’équipe de Tunisie

L’entraîneur des Kaizer Chiefs, le Tunisien Nasreddine Nabi, a déclaré avoir refusé une offre d’entraîneur de l’équipe nationale de Tunisie après consultation avec la direction du club sud-africain au cours des dernières semaines.

«Je voudrais remercier le Dr Kaizer Motaung, Kaizer Junior et Bobby Motaung, et toute la direction de l’équipe. On m’a offert l’opportunité d’aller entraîner mon pays, et nous nous sommes assis ensemble et nous avons décidé que j’allais laisser passer cette grande opportunité d’entraîner mon pays d’origine, parce que je sens aussi que c’est un honneur d’être ici, et je dis merci à tout le monde, à la direction», a déclaré Nabi aux journalistes après la victoire 1-0 des Chiefs sur Stellenbosch en Premiership Betway vendredi, rapporte le journal en ligne sud-africain SuperSport.

Rappelons que la Tunisie, qui reprend sa campagne de qualification pour la Coupe du monde en mars en tête de son groupe, est sans entraîneur depuis le licenciement du vétéran Faouzi Benzarti après sa défaite contre les Comores lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. On s’attend cependant à l’officialisation de la nomination de Sami Trabelsi, qui avait déjà entraîné le Onze tunisien entre mars 2011 et février 2013.

Lors de leurs deux derniers matches de groupe en novembre, où la Tunisie a assuré sa qualification pour la phase finale au Maroc, ils étaient dirigés par l’entraîneur intérimaire Kaïs Yaâkoubi.

I. B.

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L’Arabie saoudite restreint les visas à entrées multiples pour 14 pays, dont la Tunisie  

L’Arabie saoudite a annoncé un changement majeur dans sa politique des visas, limitant les voyageurs en provenance de 14 pays aux visas à entrée unique. À compter du 1er février 2025, la décision vise à empêcher les pèlerins non autorisés du hajj d’entrer dans le pays avec des visas de visite de longue durée.

La nouvelle réglementation concerne les voyageurs en provenance d’Algérie, du Bangladesh, d’Égypte, d’Éthiopie, d’Inde, d’Indonésie, d’Irak, de Jordanie, du Maroc, du Nigeria, du Pakistan, du Soudan, de Tunisie et du Yémen.

Le gouvernement saoudien a révoqué pour une durée indéterminée le visa d’un an à entrées multiples pour les visites touristiques, d’affaires et familiales pour les ressortissants de ces pays.

Les voyageurs doivent respecter les nouvelles réglementations pour éviter les pénalités.

I. B.

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Améliorer l’attractivité de la Tunisie pour juguler la tentation migratoire

Pour sortir de la crise et relancer son économie en berne, la Tunisie serait bien inspirée de créer des locomotives de développement sous forme de zones de développement économique spéciales avec un statut de zones franches de production et de services gérées par des entités étrangères ou mixtes dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Elyes Kasri *

L’Europe et la Tunisie font face à un paradoxe qui hypothèque leur développement économique et même leur avenir.

La Tunisie est riche en compétences humaines dont la majorité est soit sous-exploitée et au chômage ou a été forcée à un exil plus ou moins précaire et se trouve en même temps accablée par une bureaucratie lourde, étouffante avec des manifestations sporadiques d’abus de pouvoir, de favoritisme et même de corruption, bloquant ainsi toute velléité de réforme et de relance. En plus du ralentissement de l’investissement, des indices commencent à révéler un mouvement d’exode des investissements locaux et étrangers.

Un double paradoxe

L’Europe, de son côté, souffre du double handicap de sa lourdeur bureaucratique et fiscale en plus d’une décroissance démographique qui perturbe le marché de l’emploi et force au recours à une main d’œuvre  étrangère, accentuant ainsi les griefs et la popularité d’une extrême droite qui fait désormais de l’immigration et du spectre du grand remplacement son cheval de bataille avec un succès pour le moment incontestable.

Pour sortir de ce double paradoxe qui compromet nos relations économiques, politiques et sécuritaires avec l’Europe, notre principal partenaire historique, culturel et économique, et pour éviter que l’exode des compétences ne vide notre pays de son principal ressort de développement, il urge d’engager des actions rapides visant à juguler la tentation migratoire et améliorer l’attractivité de la Tunisie en tant que site d’investissement et plateforme de services et de production pour l’Europe.

Dans l’attente des réformes qui prendront leur temps et pour faire face à la crise économique et à la grogne qui monte chez les diplômés au chômage ainsi que le spectre croissant de la faillite des entreprises, réduisant ainsi les recettes fiscales et des caisses de sécurité sociale, il urge de créer des locomotives de développement sous forme de zones de développement économique spéciales avec un statut de zones franches de production et de services gérées par des entités étrangères ou mixtes dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Compte tenu de sa position géographique et de la qualité de ses compétences, la Tunisie pourrait cibler avec succès de nombreux secteurs notamment:

– l’informatique, l’intelligence artificielle, les services informatiques et la technologie financière ou fintech;

– la médecine, la recherche et la production pharmaceutiques;

– l’industrie automobile avec ses composantes électronique et électrique;

– l’industrie aéronautique ainsi que la construction et la maintenance navales;

– l’électronique et la mécatronique de pointe;

– les studios de production télévisuelle et cinématographique;

– les salons, séminaires et expositions internationaux.

Créer une dynamique

En gardant la souveraineté sur ces zones franches réparties à proximité des ports et aéroports pour faciliter la fluidité et les mouvements, la Tunisie en concèderait la gestion sur une période de 40 à 60 ans à des entités étrangères ou mixtes pour assurer une plus grande marge de manœuvre et d’adaptation à une conjoncture qui s’annonce fluide et même volatile.

En bénéficiant d’une certaine extraterritorialité, ces zones franches pourraient être soumises à certaines conditions entrant dans le cadre de la souveraineté nationale et se verraient soumises à une imposition fiscale forfaitaire à concurrence de 15% en devises étrangères.

Si la Tunisie réussit à réaliser, dans ce cadre et objectif, cinq zones franches internationales, chacune pourrait créer 10 000 emplois directs qui en produiraient chacune 50 000 emplois indirects. Au bout du compte, nous parviendrons ainsi à créer pas moins de 300 000 emplois rémunérés en devises étrangères et rapportant des recettes fiscales en devises étrangères, alimentant ainsi les réserves nationales en précieuses devises.

Il suffit de le vouloir pour créer cette dynamique en moins de deux ans.

* Médecin de libre pratique.

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Alessandro Prunas : « La Tunisie peut être un pont entre l’Italie et l’Afrique»

La Tunisie est une destination privilégiée de l’investissement en raison, notamment, de son  capital humain très qualifié et incitatif à l’investissement pour les entrepreneurs italiens, affirme l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Alessandro Prunas dans un entretien avec l’agence Tap.

Evoquant la récente visite, qualifiée de très importante, des responsables du groupe italien Calzedonia spécialisé dans le textile/habillement et qui souhaite augmenter ses investissements en Tunisie, le diplomate italien a expliqué que le choix de la Tunisie pour y investir n’est pas arbitraire, mais est le résultat du climat de confiance.

Un gigantesque potentiel d’énergie renouvelable

Prunas a également évoqué le secteur de l’énergie, rappelant la récente inauguration de la Terna Innovation Zone et la présence depuis une soixantaine d’années du groupe Eni, ainsi que d’autres  importants opérateurs, comme Ansaldo, par exemple, qui est un partenaire très important pour la Steg en matière de développement des capacités de production électrique. «Nous nous orientons à présent vers le futur, à savoir les énergies renouvelables. La Tunisie dispose d’un gigantesque potentiel en cours de réalisation à savoir projet Elmed, qui va la relier à la Sicile, en Italie,  créant un corridor énergétique entre les deux pays», a-t-il rappelé.

D’autres projets stratégiques sont en cours de négociation, a fait savoir le diplomate italien, avec l’idée de favoriser la production et l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe dans le but d’assurer l’autonomie énergétique tunisienne et de renforcer ses capacités d’exporter l’énergie excédentaire produite, et dont les industries européennes ont besoin.

Abordant la question de la collaboration en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique, qui est un autre domaine offrant des bénéfices partagés aux deux pays, l’ambassadeur italien a évoqué la rencontre entre les deux ministres en charge de ce secteur, le 17 avril 2024, et la signature, par la même occasion, d’un accord visant à intensifier les recherches conjointes entre les institutions universitaires avec le lancement bientôt d’un appel d’offre pour les financer.

Les deux parties ont également convenu d’entamer les négociations d’un accord portant sur la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires qui est un volet très important puisqu’il aide à intensifier les échanges universitaires.

L’Italie, qui a l’ambition d’être un pont entre la Tunisie et l’Europe, reconnait le rôle que la Tunisie peut jouer en tant que pont entre l’Italie et l’Afrique, a encore déclaré Prunas, en évoquant, à ce propos, les dernières visites effectuées par les hauts responsables des deux pays, axées sur plusieurs centres d’intérêt commun.

L’ambassadeur italien a rappelé, dans ce cadre la participation du président de la république Kais Saïed au sommet Italie-Afrique, qui s’était tenu à Rome en janvier 2024. Lors de ce sommet, a-t-il dit, la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, avait lancé le plan Mattei pour l’Afrique, qui est un plan de mobilisation publique et privé envers le continent africain, pour établir des partenariats, entre pays amis.

1000 entreprises italiennes opèrent en Tunisie

La valeur des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Italie a atteint, en 2024, 21 milliards de dinars, a révélé le diplomate. L’Italie représente ainsi le deuxième partenaire économique de la Tunisie et la deuxième destination de ses exportations, a-t-il précisé, en rappelant que près de 1000 entreprises italiennes opèrent en Tunisie, non seulement dans les secteurs traditionnels du textile et de l’énergie, mais aussi dans l’agriculture et la mécanique.

Les entreprises italiennes assurent, également, près de 80 000 emplois directs grâce aux différentes activités lancées en Tunisie, en plus du nombre d’emplois indirects créés, a encore rappelé Punas. 

S’agissant de l’impact social des actions menées par l’Italie en Tunisie,  le diplomate a évoqué, la signature par les ministres des Affaires étrangères des deux pays d’une déclaration politique concernant une reconnaissance par l’Italie d’un engagement prioritaire envers la Tunisie,  en doublant l’effort financier destiné aux projets de développement réalisés en étroite collaboration.

La présence de la coopération italienne en Tunisie est historique, a-t-il rappelé, citant à ce propos le projet de Rejim Maatoug dans le sud-ouest tunisien, qui a permis la plantation de 2500 ha d’oasis, redonnant espoir à près de 13 000 personnes qui ont pu accéder aux ressources économiques ainsi générées, en plus d’une contribution dans la lutte contre la désertification.

Avec Tap.

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Célébrer le collège Sadiki, c’est célébrer la Tunisie

Le collège Sadiki, institution emblématique de la Tunisie moderne, fête cette année ses 150 ans d’existence. Un siècle et demi d’histoire, de savoir, de formation et de contribution à l’édification de la Tunisie contemporaine. Pourtant, cet anniversaire, qui aurait dû être un événement national, est presque passé inaperçu. Une occasion manquée de rendre hommage à un établissement qui a façonné des générations de Tunisiens et de Tunisiennes qui incarne, à lui seul, une partie de l’âme et de l’histoire de notre pays.

Leith Lakhoua *

Je me souviens encore du centenaire du Collège Sadiki en 1975. J’étais alors un jeune élève à la Sadikiya Esghira, l’école primaire rattachée au collège. Cette journée restera gravée dans ma mémoire. Le président Habib Bourguiba était présent, entouré de figures emblématiques de l’éducation et de la culture tunisiennes. La cour des sports vibrait au rythme des compétitions où instituteurs et professeurs rivalisaient d’ardeur. Des chants et des activités artistiques résonnaient dans chaque coin du collège, transformant l’établissement en un lieu de fête et de fierté. Cet événement avait même été retransmis au journal télévisé de 20 heures, soulignant son importance nationale.

Cinquante ans plus tard, le constat est amer. Le 150e anniversaire de ce monument de l’éducation tunisienne est célébré dans la discrétion, presque en marge de l’actualité. Une simple conférence organisée à la Cité de la culture de Tunis, en dehors des murs du collège, semble être la seule initiative marquant cet événement.

Une cérémonie protocolaire sans grande envergure

Pourtant, quelques autres activités ont été prévues, mais elles risquent de passer tout aussi inaperçues. Une exposition modeste de photographies anciennes, une table-ronde réunissant quelques anciens élèves, et une cérémonie protocolaire sans grande envergure sont au programme.

Ces initiatives, bien que louables, ne reflètent pas l’importance historique et culturelle du collège Sadiki. Elles ne parviennent pas à capturer l’essence de ce lieu mythique, ni à mobiliser l’attention du grand public.

Comment en sommes-nous arrivés là? Comment une institution aussi prestigieuse, qui a formé des générations de dirigeants, d’intellectuels et de figures marquantes de la Tunisie, peut-elle être ainsi reléguée au second plan?

Le collège Sadiki n’est pas un simple lycée. C’est une école de vie, un symbole de l’excellence éducative et culturelle tunisienne. Ses murs racontent l’histoire de notre pays, depuis les réformes de Khaireddine Pacha jusqu’à l’indépendance et au-delà. Chaque pierre, chaque salle de classe, chaque couloir respire l’histoire et les émotions de ceux qui y ont étudié, enseigné et rêvé d’un avenir meilleur pour la Tunisie. C’est un lieu qui mérite d’être célébré avec éclat, avec la dignité qui sied à son héritage.

La responsabilité de cette célébration incombe au ministère de l’Éducation nationale, en partenariat avec le ministère des Affaires culturelles.

Ignorer une partie de nous-mêmes

Le collège Sadiki est bien plus qu’un établissement scolaire : c’est un patrimoine culturel et historique. Il est inconcevable que son 150e anniversaire ne soit pas l’occasion d’une grande manifestation nationale, mettant en lumière son rôle dans la formation des élites tunisiennes et son impact sur l’évolution de notre société.

Un pays qui ne valorise pas ses institutions éducatives, qui ne célèbre pas son passé culturel, se prive d’une partie essentielle de son identité. Le collège Sadiki est un pilier de cette identité. Il a contribué à forger l’esprit critique, l’ouverture sur le monde et l’engagement civique de milliers de Tunisiens. Ignorer son anniversaire, c’est ignorer une partie de nous-mêmes.

Il est encore temps de rectifier le tir. Pourquoi ne pas organiser une série d’événements culturels, éducatifs et historiques au sein du collège pour lui redonner la place qu’il mérite? Pourquoi ne pas impliquer les anciens élèves, les enseignants, les historiens et les artistes pour célébrer cet héritage? Pourquoi ne pas faire du collège Sadiki un lieu de mémoire et d’inspiration pour les générations futures?

Le collège Sadiki est bien plus qu’un établissement scolaire. C’est un symbole de résilience, d’excellence et d’espoir. À l’heure où la Tunisie traverse des défis multiples, il est essentiel de se rappeler les institutions qui ont contribué à bâtir notre nation.

Le 150e anniversaire du collège Sadiki pourrait être une occasion de réaffirmer notre attachement à l’éducation, à la culture et à l’histoire. Espérons que cette occasion manquée servira de leçon pour l’avenir, et que nous saurons, collectivement, rendre à cette institution la reconnaissance qu’elle mérite.

En hommage à ces 150 années, rendons au collège Sadiki sa place dans notre mémoire collective. Car célébrer Sadiki, c’est célébrer la Tunisie.

* Ancien du collège Sadiki (1972-1986).

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La Tunisie aspire à devenir un hub régional d’exportation de médicaments

Le 24e Forum international des pharmaciens, qui aspire à devenir un «hub régional» pour les exportations de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, se tiendra à Tunis du 30 avril au 2 mai 2025.

«Plus de 30 pays participeront à ce forum, qui réunira plus de 500 experts et spécialistes du secteur», annonce Mustapha Laaroussi, président du Conseil national de l’Ordre tunisien des pharmaciens. «Le patrimoine prestigieux de l’industrie pharmaceutique en Tunisie, tant pour les laboratoires tunisiens qu’internationaux opérant en Tunisie, et l’excellent niveau de formation dans ce secteur permettront à la Tunisie de devenir une plateforme d’exportation de médicaments et de vaccins», déclare-t-il, ajoutant que «la situation actuelle est très favorable pour explorer les possibilités d’exportation de produits pharmaceutiques vers les pays africains, d’autant plus que les laboratoires pharmaceutiques étrangers opérant en Tunisie sont désireux d’exporter leurs produits vers tous les pays du continent».

Selon Abderrazak Bouzouita, directeur général du médicament au ministère de la Santé, la formation en pharmacie, qui attire un grand nombre d’étudiants d’Afrique subsaharienne en Tunisie, contribuera à l’accès aux marchés africains où existe une forte demande de médicaments et de vaccins.

«Le ministère de la Santé a commencé à mettre en place une série d’applications et de plateformes numériques visant à assurer une meilleure gestion des médicaments», indique Bouzouita. Qui ajoute : «La plateforme numérique lancée par l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANMPS), vise à simplifier et à garantir les procédures de gestion des médicaments. Ce qui permettra de gagner du temps et de réduire les délais de délivrance des licences de mise sur le marché et des autorisations pour exercer des activités pharmaceutiques.»

Par ailleurs, les opportunités d’investissement et d’exportation dans l’industrie pharmaceutique doivent être basées sur les principes de qualité et de validité des médicaments, ainsi que sur la lutte contre le phénomène des médicaments contrefaits grâce à l’intelligence artificielle (IA), et la numérisation des activités du secteur pourrait beaucoup y aider.

Considéré comme l’un des événements pharmaceutiques les plus importants du continent africain, le Forum international des pharmaciens sera accompagné d’une exposition regroupant plus de 70 exposants et attirera plus de 3 000 visiteurs. Des ateliers sur l’utilisation de l’IA dans la recherche et la fabrication pharmaceutique seront également organisés, ainsi que des séminaires et tables rondes sur les enjeux de l’intégration de cette technologie dans les systèmes de santé.

I. B.

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Harissa, la pâte de piment rouge qui réchauffe les plats et les cœurs

Depuis des années, les Tunisiens cueillent des piments rouges vifs, les mélangent avec de l’ail, du vinaigre et des épices et les transforment en une tartine onctueuse appelée harissa. Ce condiment est un aliment de base, que l’on retrouve dans les maisons, les restaurants et les étalages de produits alimentaires de tout le pays.

Rouge brique, épicée et acidulée, l’harissa peut être tartinée sur du pain arrosé d’huile d’olive ou servie dans des plats d’œufs, de poisson, de ragoûts ou dans des sandwichs. Elle peut accompagner des saucisses merguez et agrémenter des briks ou des fricassées.

À Nabeul, la plus grande ville productrice de harissa de la région du Cap Bon, la cheffe locale et spécialiste de cette sauce épicée Chahida Boufayed déclare que l’harissa est «essentielle à la cuisine tunisienne». «C’est une vraie histoire d’amour», déclare a-t-elle, et d’ajouter : «Je ne la prépare pas pour l’argent.»

Lors du Festival de l’harissa, organisé du 3 au 5 janvier dernier à Nabeul, des amateurs de l’harissa, Tunisiens et étrangers, se sont réunis au stand de cette mère de famille de 43 ans pour essayer sa recette à base de pâte de piment. Elle leur explique comment elle fait pousser ses piments rouges et comment elle les fait sécher au soleil, broyer et mélanger avec des épices pour en faire de la harissa.

Le festival annuel de la harissa a pris de l’ampleur depuis que l’’Unesco a inscrit cette sauce épicée, en 2022, sur la liste du patrimoine culturel immatériel mondial, a déclaré Zouheir Belamine, le président de l’association à l’origine de l’événement. La notoriété croissante de ce produit dans le monde entier attire des curieux en Tunisie, en particulier à Nabeul.

Déjà populaire en Afrique du Nord ainsi qu’en France, le condiment gagne en popularité  aux États-Unis et même en Chine.

La harissa est généralement préparée par des femmes qui font sécher au soleil les poivrons rouges récoltés, puis les épépinent, les lavent et les broient. Son nom vient de «haras» – le verbe arabe qui signifie «écraser» – par allusion à l’étape suivante du processus.

Les piments broyés sont mélangés à des gousses d’ail, du vinaigre, du sel, de l’huile d’olive et des épices dans un mortier et un pilon pour obtenir un mélange parfumé. Les variantes exposées au Festival de Nabeul utilisaient du cumin, de la coriandre et différents mélanges d’épices ou types de piments, y compris des piments fumés, pour créer des pâtes allant du bordeaux au cramoisi.

«La fabrication de la harissa est un art. Si vous le maîtrisez, vous pouvez créer des merveilles», souligne Boufayed, un brin lyrique.

I. B.      

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La problématique des semences sélectionnées en Tunisie

La Tunisie prévoit de produire 550 000 quintaux de semences sélectionnées au cours des dix prochaines années dans le cadre d’une initiative visant à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience au changement climatique.

Ce projet exploite des variétés de semences innovantes et des mécanismes de mise à l’échelle au sein du système de production SeedSyst.

«Malgré les efforts en cours pour soutenir la production locale de semences, la dépendance aux importations reste un défi important», a déclaré le ministre tunisien de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, lors d’un récent atelier portant sur les progrès du projet de recherche et développement intitulé «Améliorer la sécurité alimentaire et la résilience climatique en Tunisie à travers systèmes innovants de semences de blé et mécanismes de mise à l’échelle (SeedSyst)».

Le secteur agricole tunisien est confronté à des difficultés complexes en raison de la variabilité climatique et des changements géopolitiques mondiaux, qui ont perturbé les chaînes d’approvisionnement et augmenté les prix des produits alimentaires et des intrants agricoles. C’est dans ce contexte que cet atelier a été organisé par l’Institut national de recherche agronomique de Tunis (Inrat), sur «la filière semencière de blé en Tunisie : diagnostic et pistes d’amélioration», l’occasion d’évaluer l’état de la filière semencière céréalière sélectionnée et d’explorer des stratégies pour son développement, basées sur les résultats du projet, dont l’objectif ultime est de garantir aux agriculteurs l’accès à des semences de haute qualité susceptibles d’améliorer la productivité céréalière et de renforcer la sécurité alimentaire nationale.

Le projet SeedSyst vise à fournir des variétés de semences de classe mondiale, à favoriser la collaboration entre les secteurs public et privé et à établir des plateformes d’innovation pilotes pour faire progresser le secteur.

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Les voix aux oubliées des enfants algériens immigrés en France  

L’histoire de l’immigration algérienne en France a souvent été racontée à travers le prisme du travail, des bidonvilles ou des luttes politiques. Pourtant, un aspect reste largement occulté : celui des enfants et adolescents venus seuls en Métropole entre 1945 et 1963. Dans ‘‘Nous sommes venus en France’’, l’historien Mathias Gardet dévoile un corpus inédit, issu des archives de la justice des mineurs, qui met en lumière les trajectoires de ces jeunes et leur confrontation avec une institution imprégnée des logiques coloniales.

Djamal Guettala

Les dossiers retrouvés à la Ferme de Champagne (Savigny-sur-Orge) pour les garçons et à Chevilly-Larue pour les filles témoignent d’une jeunesse en quête d’un avenir meilleur. Certains rejoignent un proche, d’autres cherchent du travail ou fuient des conditions de vie difficiles en Algérie. Pourtant, leur arrivée en France les place rapidement sous la surveillance de l’État. Arrêtés pour vagabondage ou de petits délits, ils sont placés dans des centres d’observation où leurs aspirations se heurtent à un cadre institutionnel paternaliste et répressif.

Des adolescents face à l’ordre colonial

Ce qui frappe dans ces archives, c’est le contraste entre la parole spontanée des jeunes – qui parlent de cinéma, de bals, d’amitiés et d’amours – et celle des institutions judiciaires, policières et psychiatriques, marquée par des jugements biaisés et une lecture racialisée de leurs comportements. La comparaison avec le film ‘‘Les 400 coups’’ de François Truffaut prend alors tout son sens : ces adolescents ne sont pas seulement perçus comme déviants, mais comme des sujets coloniaux à surveiller et à redresser.

En choisissant une écriture polyphonique, Mathias Gardet donne corps à ces itinéraires singuliers, tout en les inscrivant dans une histoire collective. À travers les récits de traversées maritimes, les espoirs et les désillusions de la vie en Métropole, il restitue avec sensibilité un pan méconnu de l’histoire coloniale française. Plus qu’une simple étude historique, Nous sommes venus en France est un hommage à ces voix longtemps réduites au silence.

Nouvel apport à l’histoire de l’immigration

‘‘Nous sommes venus en France’’ apporte une contribution précieuse à l’histoire et à la littérature de l’immigration en plusieurs points.

D’abord, il donne une perspective inédite sur la jeunesse immigrée, souvent négligée dans les récits traditionnels. Alors que l’accent est fréquemment mis sur les travailleurs adultes, Gardet explore les parcours des jeunes algériens, souvent isolés et confrontés à des institutions répressives.

Ensuite, le livre critique ouvertement le racisme institutionnel qui imprègne les structures judiciaires et sociales de l’époque. Il dévoile comment les comportements des jeunes algériens sont interprétés à travers un prisme colonial, marquant une continuité entre l’Algérie coloniale et la France métropolitaine.

Enfin, en restituant les voix de ces jeunes à travers un récit choral, Gardet réinscrit leurs expériences dans l’histoire collective de l’immigration, tout en enrichissant la littérature migrante contemporaine d’une dimension émotive et universelle. L’ouvrage met en lumière des thèmes de l’émancipation, de la construction de soi et de la résilience face à des oppressions structurelles, résonnant avec d’autres récits de jeunesse dans des contextes similaires.

Pourquoi se concentrer sur les jeunes Algériens ?

Le choix de se concentrer sur les jeunes Algériens et d’exclure les jeunes Tunisiens et Marocains dans ‘‘Nous sommes venus en France’’ s’explique par plusieurs facteurs historiques et contextuels.

Tout d’abord, l’Algérie étant une colonie française à part entière, elle a connu des dynamiques spécifiques avec la métropole, en particulier à la fin de la Seconde Guerre mondiale et pendant la guerre d’indépendance. Les jeunes Algériens qui arrivaient en France se retrouvaient souvent dans des situations particulièrement marquées par la guerre coloniale et la répression, ce qui explique pourquoi leurs parcours ont été plus systématiquement documentés dans les archives de la justice des mineurs.

En revanche, les jeunes Tunisiens et Marocains étaient sous des régimes de protectorat moins directs, et leurs trajectoires migratoires étaient souvent moins associées à des situations de rupture brutale ou de délinquance, bien qu’elles aient aussi existé. Leur prise en charge par les institutions françaises était donc différente, ce qui explique pourquoi les archives de la justice des mineurs ne les couvrent pas de la même manière.

Enfin, ce choix méthodologique permet à Gardet de se concentrer sur un aspect particulier de l’immigration algérienne, bien que les situations des jeunes Tunisiens et Marocains méritent également d’être explorées dans d’autres études.

Mathias Gardet est historien, chercheur à l’Institut d’histoire du temps présent et spécialiste de l’histoire de la justice des mineurs et de l’éducation spécialisée. Il est également responsable du centre d’exposition historique et du portail de ressources numériques Enfants en Justice XIXe-XXe siècles.

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