En hommage à Abdellatif Ben Ammar (1942-2023): La Cinémathèque Tunisienne présente son film « Sejnane »
A l’occasion de la commémoration du 2ème anniversaire du décès du cinéaste Abdellatif Ben Ammar, la Cinémathèque Tunisienne a annoncé la projection de son film « Sejnane », ce jeudi 6 février, coïncidant avec la date de sa mort en 2023. Sejnane (1973, 110’) est le deuxième long-métrage d’Abdellatif Ben Ammar (25 avril 1945 – 06 février 2023 Tunis) qui est un des pionniers du 7ème art national.
Ce film culte du cinéma tunisien est lauréat, en 1974, du Tanit de Bronze des Journées cinématographiques Carthage (JCC). En 1976, le film a remporté le prix spécial du jury au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
La projection aura lieu à 18h30 à la salle Taher Cheria, au siège de la Cinémathèque à la Cité de la Culture.
Synopsis de « Sejnane » : Kemal est interne au collège Sadiki. Depuis la mort de son père, assassiné par une organisation secrète coloniale, Kemal se pose des questions sur la situation politique de la Tunisie. Il trouve du travail dans une vieille imprimerie. Si Taïeb, le propriétaire, doit marier sa fille Anissa, contre son gré, à un homme qu’elle ne connaît pas. Dès lors, la vie de Kemal se scinde en deux : une vie sentimentale cachée, secrète, avec la fille de son patron, et une vie socio-professionnelle qui débouche sur des prises de positions politiques. Alors qu’Anissa assiste, soumise, à la préparation de son propre mariage, Kemal rejette de plus en plus l’ordre établi au point de se solidariser avec des mineurs en grève…
Abdellatif Ben Ammar a fait ses études secondaire au Lycée Alaoui pour ensuite s’installer en France où il a poursuivi ses études à l’Institut des Hautes études cinématographiques (IDHEC) de Paris. Il a débuté son parcours dans des productions nationales et étrangères avant de fonder sa propre société de production.
Après avoir été assistant-réalisateur, il s’était lancé dans la réalisation de ses films dans le cadre de « Latif Productions », une société fondée avec son ami Abdellatif Layouni. Le duo avait produit des documentaires, des fictions et des spots publicitaires. A son retour en Tunisie, il avait occupé le poste de chef opérateur des « Actualités tunisiennes » (1965-1968) produites par la Société anonyme tunisienne de production et d’expansion cinématographique (SATPEC). Créée en 1957, la Satpec avait le monopole des productions et des importations de films de 1967 à 1981, avant de cesser ses activités en 1992. Ben Ammar était opérateur dans des films comme « Octobre 65 » de Hassen Daldoul (1965) et Confession d’un cannibale de Moncef Ben Mrad (1973). Entre 1966 et 1973, il était également assistant opérateur dans des films comme Les Aventuriers de Robert Enrico et Indomptable Angélique de Bernard Borderie. Entre 1968 et 1975, il était assistant réalisateur dans « Follow me » de Roberto Cavalloni et Justine de Joseph Strick, Biribi de Daniel Moosman, Rebel Jesus de Larry Buchanan, Le Messie de Roberto Rossellini et Les Magiciens de Claude Chabrol. Dans « Jésus de Nazareth » de Franco Zefirrelli (1976), il occupait le poste de directeur de production. Parmi ses premiers films, les courts-métrages, savoir « 2 + 2 = 5 », coréalisé avec Hassen Daldoul et Mustapha Fersi (1966), Le Cerveau et Opération yeux (1967) et L’Espérance (1968). Sa filmographie comporte plusieurs longs et courts métrages dont il est le producteur. Il est auteur d’un premier long-métrage « Une si simple histoire » (1969, 97′), pour ensuite reprendre la réalisation de courts dont « Sur les traces de Baal (1970) et Mosquées de Kairouan (1973) et Métamorphoses (1977).
« Sejnane » est son deuxième long-métrage (1973) suivi de Sadikia (1975) et Aziza (1980), Le Chant de la Noria (2002), Khoutaf faouka assahab (2003) et Les Palmiers blessés (2010). Abdellatif ben Ammar est trois fois primé aux Journées cinématographiques Carthage (JCC) dont deux Tanits de Bronze pour « Une si simple histoire » 1970) et Sejnane (1974) et un Tanit d’Or pour Aziza (1980). Ce dernier est sélectionné, au cours de la même année, à la Quinzaine des Réalisateurs, section parallèle du festival de Cannes.
« Sejnane » est également lauréat du prix spécial du jury au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) en 1976.
Avec TAP
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