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Le groupe italien Calzedonia va développer son activité en Tunisie  

Sandro Veronesi, président fondateur du groupe italien Calzedonia, a exprimé la confiance de son groupe dans la Tunisie et salué les ressources du pays, notamment son capital humain, et les efforts qu’il déploie pour accroître les investissements et assurer l’avenir à long terme des entreprises étrangères qui y sont installées.

Veronesi a fait cette déclaration après sa réunion avec le Premier ministre Kamel Maddouri, le 31 janvier 2024, au palais du gouvernement.

Veronesi, qui était était accompagné d’une délégation de son groupe, a ensuite souligné la nécessité d’accompagner les entreprises en veillant au bon déroulement des procédures relatives à la création de projets, soulignant les perspectives de développement de son groupe en Tunisie.

Calzedonia est une entreprise italienne de la mode vestimentaire qui produit et commercialise dans son réseau mondial de près de 3 860 magasins de la lingerie, des maillots de bain, des chaussettes et des collants sous plusieurs marques, notamment Calzedonia, Tezenis et Intimissimi. Fondée en 1986, elle a son siège à Villafranca di Verona, dans la province de Vérone. Et emploie environ 30 000 personnes dans le monde, dont 2 285 hors d’Italie.

Maddouri a, de son côté, souligné les fortes relations tuniso-italiennes dans les domaines politique, économique, financier et social, affirmant la volonté du gouvernement tunisien d’accroître les investissements italiens en Tunisie et d’intensifier les préparatifs du Forum économique des entrepreneurs italiens en Tunisie, lit-on dans un communiqué de le gouvernement tunisien.

Le forum, prévu au premier semestre 2025, vise à attirer davantage d’investissements italiens en Tunisie et à accroître la coopération bilatérale dans les secteurs économiques en croissance.

L’État s’engage à créer un climat des affaires «transparent» et «favorable aux investissements», capable de dynamiser l’économie nationale, notamment en introduisant une législation adaptée, en simplifiant et en digitalisant les démarches administratives, en accompagnant les investisseurs et en supprimant les autorisations qui font obstacle à la création de projets en Tunisie, dans le respect des lois qui garantissent un travail décent, a ajouté Maddouri.

L’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas a souligné l’importance des investissements italiens en Tunisie, exprimant l’espoir que le nombre d’entreprises italiennes cherchant à investir ou à étendre leurs activités en Tunisie puisse doubler. Prunas a également exprimé la volonté de l’Italie de s’engager pour assurer le succès du Forum économique des entrepreneurs italiens en Tunisie, saluant les efforts déployés par les autorités tunisiennes pour apporter le soutien nécessaire aux investisseurs italiens.

La réunion s’est déroulée en présence du directeur général du groupe Calzedonia, Marco Carletto, du représentant de la société Taurus, Massimo Ambrosi et du président de la Chambre tuniso-italienne de commerce et d’industrie (Ctici) Mourad Fradi.

«Avec environ 1 000 entreprises présentes en Tunisie, l’Italie réaffirme chaque jour sa confiance dans le dynamisme du tissu économique du pays et dans l’excellence de son capital humain», indique l’ambassade d’Italie sur son site web, ajoutant que «le Forum des affaires annoncé par le vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani sera l’occasion de renforcer davantage les liens entre nos économies».

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Tunisie : les barrages atteindront 40% de leur capacité à la fin février

Le taux de remplissage des barrages en Tunisie devrait atteindre 40 % de la capacité totale d’ici fin février 2025, a déclaré à l’agence Tap l’expert en climatologie et professeur agrégé de géographie Amer Bahba. (Illustration : barrage Sidi El-Barrak).

Les données de la Direction générale des barrages, relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, montrent que la quantité d’eau dans les barrages a atteint, le 2 février, 781 millions de mètres cubes, contre 756 millions de mètres cubes à la fin de 2024.

La moyenne actuelle est estimée à près de 800 millions de mètres cubes, a précisé l’expert, ajoutant que les barrages devraient connaître une augmentation des apports dans les prochains jours.

Dans l’ensemble, les approvisionnements devraient également s’améliorer au cours de la seconde moitié de la semaine prochaine, notamment entre le 7 et le 9 février, période qui verra l’arrivée d’une basse pression atmosphérique entraînant de fortes pluies. Et une deuxième dépression attendue en Tunisie apportera une nouvelle vague de pluie entre le 10 et le 15 février, a souligné l’expert.

Bahba a également révélé que grâce aux récentes précipitations, le taux de remplissage global des barrages a atteint 33%, avec des réserves globales d’eau augmentées à 2,3 milliards de mètres cubes.

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L’UE soutient le pipeline d’hydrogène en Afrique du Nord, mais est-ce un rêve vert?

L’Union européenne (UE), l’Algérie et la Tunisie prévoient de construire un pipeline sous-marin pour commencer à exporter de l’hydrogène vert vers le Vieux Continent d’ici 2030, mais les experts affirment que les chiffres ne concordent pas.

Sacha Shaw

L’Algérie, la Tunisie, l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie ont convenu de construire un pipeline d’hydrogène pour acheminer vers l’UE un carburant propre produit à partir d’énergies renouvelables en Afrique du Nord, dans une démarche saluée comme l’un des «projets d’énergies renouvelables les plus importants» en Europe.

Mais l’analyse des stratégies de l’Algérie et de la Tunisie en matière d’hydrogène vert révèle qu’aucun des deux pays n’est susceptible d’être en mesure d’exporter ce carburant en quantité significative lorsque le gazoduc devrait commencer à fonctionner en 2030.

Des experts ont déclaré à Climate Home News que malgré le battage médiatique autour de l’hydrogène, l’Afrique du Nord a de sérieux défis à relever pour devenir un exportateur majeur d’hydrogène vert vers l’UE d’ici 2030. Certains s’interrogent sur l’opportunité de développer le pipeline en question.

La semaine dernière, les ministres de chaque pays ainsi que l’ambassadeur de Tunisie en Italie se sont rencontrés à Rome où ils ont confirmé leur intention de construire le corridor SoutH2.

Le premier gazoduc d’hydrogène de ce type, long de 3 500 à 4 000 kilomètres, passerait sous la mer Méditerranée. Il vise à relier les centres de production d’hydrogène en Algérie et en Tunisie – qui doivent encore être construits – à l’île italienne de Sicile et aux pôles de consommation en Autriche et en Allemagne en réutilisant les infrastructures gazières existantes sur 65% du trajet.

Le corridor «est crucial pour le développement d’une infrastructure hydrogène interconnectée et diversifiée» dans l’UE, affirme sur son site internet le consortium d’entreprises européennes et algériennes développant le projet.

Montée en puissance de l’hydrogène vert

L’UE parie sur l’importation de grandes quantités d’hydrogène vert pour sevrer les secteurs très polluants et les industries difficiles à électrifier comme la production d’acier, les engrais et le transport longue distance des combustibles fossiles destructeurs du climat.

Avec son ensoleillement abondant, son vaste potentiel d’énergies renouvelables et sa relative proximité avec l’Europe, les responsables de l’UE espèrent exploiter les ressources de l’Afrique du Nord et garantir un approvisionnement en hydrogène vert.

«Le corridor sud de l’hydrogène est l’un des projets d’énergies renouvelables les plus grands et les plus importants de notre époque», a déclaré Philipp Nimmermann, secrétaire d’État allemand auprès du ministère allemand de l’Économie et de l’Action climatique, dans un communiqué. «Nous pouvons utiliser l’immense potentiel d’énergies renouvelables de l’Afrique du Nord, faire progresser la montée en puissance de l’hydrogène en Allemagne et soutenir les objectifs climatiques de l’UE», a-t-il ajouté.

Selon le consortium du projet, le pipeline, une fois pleinement opérationnel, pourrait fournir plus de 40% de l’objectif de l’UE d’importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030. Mais l’Algérie et la Tunisie prévoient que la production à grande échelle d’hydrogène vert sera d’ici au moins une décennie, ce qui remet en question les projets d’exportation au cours des cinq prochaines années.

Adrian Odenweller, chercheur à l’Institut de recherche sur l’impact climatique (PIK) de Potsdam, a déclaré à Climate Home que l’UE ne devrait «certainement pas compter sur la livraison» d’hydrogène vert en provenance d’Algérie et de Tunisie dans un avenir proche.

Odenweller a déclaré qu’il «ne s’attend pas à voir des importations d’hydrogène [via le corridor SoutH2] d’ici 2030» et a exhorté les décideurs politiques à interpréter les annonces de projets «avec prudence».

«Les projets de production d’hydrogène vert ont un mauvais bilan et sont souvent retardés. Je m’attendrais à ce que la situation soit encore pire pour les projets d’infrastructures massifs tels que les pipelines qui nécessitent une coordination internationale», a-t-il déclaré.

Des attentes peu raisonnables

L’hydrogène vert est produit en divisant l’eau en hydrogène et en oxygène à l’aide d’électricité renouvelable, par opposition à l’hydrogène bleu ou gris, qui utilise du gaz.

Mais transporter de l’hydrogène vert constitue un défi logistique. L’acheminer sous forme gazeuse via un pipeline est généralement moins cher et plus efficace que de le liquéfier pour le transporter sur des navires, mais nécessite une relative proximité du lieu de consommation du carburant.

L’Algérie et la Tunisie ne produisent pas actuellement d’hydrogène vert. L’Algérie – l’un des principaux exportateurs de gaz – et la Tunisie produisent la quasi-totalité de leur électricité à partir du gaz. La part de l’énergie solaire dans la production d’électricité est en croissance mais représentait moins de 1% en Algérie en 2023 et 4% en Tunisie la même année, selon les données BloombergNEF.

Au cours des deux dernières années, les deux pays ont publié des stratégies sur l’hydrogène vert. Mais aucun des deux pays ne prévoit une production d’hydrogène à grande échelle avant le milieu des années 2030.

D’ici 2030, le corridor SouthH2 aura la capacité d’importer 4 millions de tonnes d’hydrogène par an dans l’UE. Mais l’Algérie et la Tunisie s’attendent à disposer d’une capacité combinée pour exporter environ 330 000 tonnes d’hydrogène – soit 8% de la capacité du gazoduc – d’ici là.

La stratégie algérienne en matière d’hydrogène suggère qu’elle pourrait produire environ 30 700 tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030. Le pays prévoit une production de plus d’un million de tonnes à partir de 2040. La Tunisie prévoit d’exporter 300 000 tonnes d’hydrogène vert vers l’UE d’ici 2030 et 1,6 million de tonnes d’ici 2040.

Ni les gouvernements algérien ni tunisien n’ont répondu aux demandes de commentaires.

Vérification des données

Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), moins de 1% des 97 millions de tonnes d’hydrogène produites dans le monde en 2023 étaient de l’hydrogène vert ou «à faibles émissions».

La croissance du secteur a été lente, et de nombreux projets ont du mal à dépasser les tout premiers stades de développement. L’AIE a récemment constaté que les investissements dans les électrolyseurs et l’hydrogène vert étaient à la traîne en raison de l’incertitude concernant les coûts, la demande et les cadres réglementaires.

Un article récent publié dans Nature Energy par PIK a révélé un «écart énorme entre les annonces [d’hydrogène] et le déploiement réel». Ils ont suivi près de 200 projets sur trois ans et ont déterminé que seulement 7% de la capacité annoncée avait été achevée dans les délais.

En 2024, les propres auditeurs de l’UE ont appelé à «un examen de la réalité» sur ses objectifs de production et d’importation d’hydrogène vert, les qualifiant de «trop ambitieux». Mais la Commission européenne a déclaré qu’elle maintenait ses objectifs malgré les défis. La Commission a refusé de répondre aux questions de Climate Home sur le corridor SudH2.

Abdurahman Alsulaiman, de l’Oxford Institute for Energy Studies, a fait valoir que l’objectif d’importation d’hydrogène de l’UE est «très ambitieux», mais étayé par un calcul politique judicieux.

«À mesure que les investisseurs disposeront de plus de détails sur le soutien financier, l’économie commerciale et la normalisation, l’objectif deviendra davantage une réalité plutôt qu’une simple ambition», a-t-il déclaré à Climate Home. Il accorde également une «urgence» aux pôles de production potentiels tels que l’Afrique du Nord, même si «l’économie du commerce de l’hydrogène vert en est encore à un stade très balbutiant», a-t-il ajouté.

Les besoins locaux d’énergie et d’eau

Mais d’autres se demandent si l’Algérie et la Tunisie devraient utiliser de l’électricité propre pour produire de l’hydrogène destiné à l’exportation plutôt que pour répondre à leurs propres besoins énergétiques.

«Au lieu d’envisager d’exporter de l’hydrogène vert vers l’Europe, les pays d’Afrique du Nord devraient se concentrer sur l’utilisation de l’hydrogène produit localement pour décarboner leurs propres industries à forte intensité énergétique ou augmenter leur part d’énergies renouvelables dans la production d’électricité», a déclaré Ana Maria Jaller-Makarewicz, de l’Institut pour l’économie de l’énergie et l’analyse financière.

La Tunisie est déjà aux prises avec des pénuries d’énergie et dépend des importations de gaz et d’électricité en provenance d’Algérie pour répondre à ses besoins croissants en électricité, a déclaré Saber Ammar, chercheur tunisien au groupe de réflexion Transnational Institute basé à Amsterdam.

Les pays de l’UE font pression en faveur d’une économie de l’hydrogène vert parce qu’«ils dominent les chaînes de valeur et les technologies [de l’hydrogène]» et peuvent externaliser tous «les coûts socio-environnementaux vers les périphéries», a-t-il déclaré.

Utiliser une électricité renouvelable rare et des ressources en eau encore plus rares pour produire de l’hydrogène vert pour l’Europe «n’est pas seulement un investissement paradoxal et insensé, mais cela souligne également l’hégémonie politique en jeu», a-t-il ajouté.

La Tunisie et l’Algérie, frappées par la sécheresse, connaissent déjà des pénuries d’eau et le changement climatique risque d’exacerber la pénurie d’eau dans la région.

L’ancien parlementaire algérien Nadjib Drouiche, chercheur principal en dessalement et politique de l’eau, soutient la démarche de l’Algérie pour devenir un pays exportateur d’hydrogène.

Cependant, «la pénurie d’eau en Afrique du Nord, exacerbée par le changement climatique, nécessite une approche prudente», a-t-il déclaré à Climate Home. «Donner la priorité aux besoins domestiques en eau, mettre en œuvre des stratégies de gestion durable de l’eau comme un dessalement efficace, la réutilisation des eaux usées et la conservation de l’eau… sont cruciaux avant que la production à grande échelle d’hydrogène vert destiné à l’exportation puisse être envisagée», a-t-il souligné.

Traduit de l’anglais.

Source : Climate Home News.

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Les trois délices du terroir kairounais 

La rose de Kairouan, l´huile d´olive Oueslati et la figue de barbarie d´El-Ala ont été mis sous les projecteurs à l’occasion d´une journée gastronomique médiatisée qui s´est tenue le 31 janvier 2025 à Kairouan.

Le gouvernorat de Kairouan s’est toujours distingué par sa richesse patrimoniale et ses produits du terroir ancestraux faisant de cette région une destination de choix pour les amateurs de saveurs authentiques.

L’huile d´olive Oueslati, la rose de Kairouan et la figue de barbarie d’El-Ala sont les produits de terroir phares par excellence. Depuis quelques années un partenariat public-privé a été mis en place au niveau local pour mettre sous les projecteurs ses trois produits qui font la fierté de toute la région et pour promouvoir le tourisme gastronomique.

Dans ce contexte, une journée gastronomique avec des chefs de renommée a été organisée le vendredi 31 janvier 2025 en partenariat avec la maison d’hôtes Paul Klee à Kairouan sous le thème : «A la découverte des saveurs du terroir kairounais». L’objectif de cette journée, dédiée aux professionnels de la gastronomie et de la pâtisserie, était de mettre en avant les produits du terroir phares de Kairouan en les intégrant dans différentes recettes. Cette journée a vu la présence de plus de 50 participants, dont des restaurants touristiques et des maisons d’hôtes et des gîtes ainsi qu’un grand nombre de professionnels de la gastronomie et de la pâtisserie. Plusieurs chaînes de radio et de télévision étaient également présentes. La société civile impliquée dans la valorisation des produits du terroir et le tourisme alternatif a également pris part à cet événement

Des savoir-faire ancestraux

Les chefs ont animé des démonstrations culinaires au cours desquelles plusieurs plats ont été préparés avec l’huile d’olive Oueslati, la rose de Kairouan et la figue de barbarie d’El-Ala. «Remarquez bien que les produits locaux que nous avons utilisés ont nettement rehaussé les plats que nous venons de concocter et leur ont donné une saveur spécifique», indique le chef Raouf Belhadj. « Les spécificités organoleptiques et la typicité de nos produits, ainsi que les savoir-faire ancestraux font de ces produits un allié de réussite dans la cuisine», ajoute-t-il.

Des chefs pâtissiers ont aussi participé à cette journée avec des recettes innovantes en intégrant les trois produits dans des glaces, des chocolats ou encore des truffes et des cheesecakes. «Notre région est profondément rattachée au makroudh, cette pâtisserie dont la rose et ses dérivés constituent des ingrédients essentiels. Mais aujourd’hui, les pâtissiers kairouanais ont développé une large gamme en intégrant la rose, l’huile d’olive Oueslati et la figue de barbarie d’El-Ala dans plusieurs recettes pâtissières», affirme le chef pâtissier Wissem Soufi.

Vue leur importance économique et leur fort potentiel de valorisation touristique, les trois produits cités ont été sélectionnés pour être appuyés dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie tunisienne de valorisation et de promotion des produits du terroir. Cette Stratégie a été lancée en mai 2022 par le ministère de l’Agriculture (DGPA, APIA) sous le logo «Terroirs de nos régions » et vise à promouvoir une toute nouvelle approche de développement régional multisectoriel autour des produits de terroir phares.

Au niveau national, la Stratégie est portée par un comité de pilotage multi-institutionnel, qui regroupe sept ministères et les principales organisations patronales. À Kairouan les partenaires principaux sont le Commissariat régional au développement agricole (CRDA), l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), le Commissariat régional au tourisme (CRT), le Commissariat régional aux affaires culturelles (Crac), l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), etc.

Le développement et la mise en œuvre de cette Stratégie tunisienne reçoit l´appui du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et du terroir (Pampat), qui est mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) et financé par le Secrétariat d’Etat à l’Economie Suisse (Seco).Les axes d’appui concernent la valorisation des produits phares locaux, l´accès aux marchés et le marketing territorial. «Nous considérons que le marketing territorial, le tourisme, la gastronomie et la promotion culturelle autour des produits de terroir constituent des axes d’intervention principaux. C’est la meilleure manière de rehausser l’image de marque d’une région», déclare Farouk Ben Salah, expert Onudi du projet Pampat.

Sirops, confitures, glaces, gâteaux et cosmétiques

Depuis le lancement de cette Stratégie, les initiatives de valorisation et de promotion des produits de terroir phares se suivent et ne se ressemblent pas à Kairouan. Aujourd´hui entreprises et petits entrepreneurs mettent en valeur la rose de Kairouan, l’huile d’olive Oueslati et la figue de barbarie d’El-Ala sous toutes leurs formes. Les opérateurs kairouanais produisent des sirops, confitures, glaces, gâteaux, épices ainsi que des produits cosmétiques comme les savons, shampoings, crèmes et lotions. En parallèle, de nouveaux événements culturels lancés récemment permettent de mettre davantage sous les projecteurs le patrimoine agroalimentaire kairouanais.

Le festival de la rose de Kairouan dont la deuxième édition se tiendra en avril 2025 a été l´événement phare de l´année dernière. Les festivités ont permis de rendre hommage à cette fleur emblématique, qui commence à se positionner comme un produit d’appel du gouvernorat pour attirer une nouvelle catégorie de visiteurs.

Des festivals et journées promotionnelles autour de l’huile d’olive Oueslati ou de la figue de barbarie d’El-Ala sont également organisés chaque année.

Grâce à cette effervescence, la mise en place des routes touristiques autour des produits phares est actuellement au cœur du débat. Mourad Alouini, le CRT au gouvernorat de Kairouan explique : «Les routes thématiques constituent un dispositif idéal pour la valorisation territoriale. C’est un moyen de diversifier l’offre touristique en proposant aux visiteurs de nouveaux produits, la découverte des sites de production ou encore la participation à des expériences immersives. = dans un futur proche».

Afin d´attirer un plus grand nombre de visiteurs intéressés par les richesses du terroir kairouanais, le projet Pampat offre de l’assistance aux opérateurs touristiques pour qu’ils développent une nouvelle offre touristique autour des trois produits phares.

 Aujourd’hui, les maisons d’hôtes et les restaurants, accueillent les visiteurs avec des rituels de bienvenue à base des produits phares, offrent de nouveaux brunchs  et menus thématiques, proposent des séances de dégustations et des ateliers de production immersives et exposent de nouveaux produits de soin et articles de souvenir, le tout à base des produits phares.

Ainsi, à Kairouan, le visiteur peut découvrir les saveurs de la rose, de l’huile d’olive Oueslati ou encore de la figue de barbarie d’El-Ala dans les glaces et les gâteaux, ou vivre des expériences immersives comme la participation à la cueillette et la trituration artisanale des olives ou les ateliers de distillation des roses.

La journée gastronomique qui vient d´être clôturée s´inscrit dans le cadre de cette grande initiative ambitieuse de valorisation du patrimoine agroalimentaire de Kairouan, qui cherche à suivre une approche multisectorielle et multi-institutionnelle.

Ainsi, parallèlement aux démonstrations culinaires, une séance d’échange a été organisée autour des spécificités de l’huile d’olive Oueslati et la rose de Kairouan. Imen Oueslati, chercheuse au Centre de biotechnologie de Borj Cedria, a présenté les spécificités organoleptiques et physicochimiques de l’huile d’olive Oueslati particulièrement fruitée et riche en aromes.

De sa part, Lemia Krichene, chercheuse à l’Institut supérieur des sciences biologiques appliquées de Tunis a mis l’accent sur les spécificités de la rose de Kairouan. «Les travaux de recherche que nous avons mené récemment sur cette espèce, Rosa Damascuna, dans plusieurs régions en Tunisie, montrent que le rendement de ces fleurs en huile essentielle ainsi que la qualité du parfum sont nettement meilleurs lorsque ce rosier est cultivé au gouvernorat de Kairouan, précisément dans les localités de Khazazia et Dhraa Ettammar. Ceci est dû surtout au microclimat propice», a-t-elle précisé.

Cette journée a été aussi marquée par la participation de plusieurs producteurs kairouanais qui ont exposé une large gamme de produits alimentaires et cosmétiques à base des trois produits phares et ont eu l´opportunité d´échanger avec les professionnels de la gastronomie sur les possibilités de collaboration.

La journée fut couronnée par une séance de dégustation des produits phares et des créations gastronomiques préparées par les chefs, permettant aux participants de savourer des spécialités du terroir kairouanais. Un livret de recettes sera développé à la suite de cette journée et servira de source d’inspiration pour concocter de nouveaux menus avec l’huile d’olive Oueslati, la rose de Kairouan et la figue de barbarie d’El-Ala afin d’offrir une expérience culinaire unique à tous les visiteurs de la région.

Communiqué.

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Joe Wilson s’attaque à la Tunisie et à son président démocratiquement élu

Dans un contexte international marqué par des tensions politiques et des conflits idéologiques, la Tunisie, pays d’histoire et de culture, se retrouve une fois de plus sous le feu de critiques infondées et de discours hostiles. Récemment, des propos insultants émanant du sénateur républicain américain Joe Wilson, un sioniste connu pour ses positions extrêmes, ont visé la Tunisie, son peuple et son président démocratiquement élu, Kaïs Saïed.

Leith Lakhoua *

Ces attaques, teintées de haine et de mépris, ne font que révéler l’aveuglement de ceux qui refusent de reconnaître la dignité et la résilience d’une nation fière de son identité et de ses choix.  

La Tunisie, berceau des révolutions arabes et symbole de la lutte pour la démocratie, a toujours défendu des principes clairs et intangibles. Parmi ces principes, le soutien inconditionnel à la cause palestinienne occupe une place centrale.

Le peuple tunisien, à travers ses dirigeants et ses institutions, a réaffirmé à maintes reprises son refus de reconnaître l’État sioniste et son engagement aux côtés de la résistance palestinienne, incarnée notamment par le Hamas.

Pour la Tunisie, la libération de toute la Palestine, de la mer au Jourdain, reste une cause juste et légitime, en phase avec les valeurs de liberté et de justice qui animent son histoire.  

Les attaques de Joe Wilson, bien que virulentes, ne sont malheureusement pas nouvelles. Elles s’inscrivent dans une longue série de tentatives visant à discréditer la Tunisie et à affaiblir sa position sur la scène internationale.

Pourtant, ces efforts ont systématiquement échoué. Pourquoi? Parce que la Tunisie est bien plus qu’un simple pays : c’est une nation ancrée dans une histoire millénaire, une culture riche et un peuple uni par des valeurs communes. Les Tunisiens, fiers de leur héritage et de leur révolution, ne se laisseront jamais intimider par des discours haineux ou des agendas politiques étrangers.  

Le président Kaïs Saïed, élu démocratiquement par le peuple tunisien, incarne cette résilience et cette détermination. Sous sa direction, la Tunisie continue de défendre ses principes et de soutenir les causes justes, malgré les pressions extérieures.

es tentatives de Joe Wilson et de ses semblables pour porter atteinte à l’image de la Tunisie sont donc vouées à l’échec. Elles ne font que renforcer la conviction du peuple tunisien dans la justesse de ses choix et la légitimité de ses combats. 

* Consultant en organisation industrielle et logistique.

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L’ex-palais de Ben Ali à Sidi Bou Said toujours à l’abandon

Cela fait maintenant plus de 14 ans que le somptueux palais de l’ancien  président Zine El Abidine Ben Ali à Sidi Bou Said, plus communément connu sous le nom de palais Sidi Dhrif, reste fermé, suscitant à la fois interrogations et frustrations parmi les citoyens et les experts. (Illustration : la route menant au palais reste inexplicablement fermée).

Leith Lakhoua *

Ce lieu, à la fois imposant par son architecture et stratégique par son emplacement, demeure un symbole de l’inaction des autorités face à une situation qui, pourtant, pourrait être une opportunité pour le pays.

La première aberration réside dans la simple existence de ce palais fermé depuis plus d’une décennie. Comment un bien aussi important, non seulement par sa taille mais aussi par sa valeur symbolique et historique, peut-il rester sans affectation pendant aussi longtemps ?

L’État aurait eu plusieurs options pour redonner vie à ce lieu. Pourquoi ne pas l’avoir transformé en musée, mettant en valeur l’histoire contemporaine du pays et ses défis post-révolution ? Ou bien, il aurait pu devenir un centre culturel d’envergure, un lieu d’échange et de création pour les jeunes talents tunisiens. Autre option, plus pragmatique : vendre le palais et en tirer un bénéfice financier conséquent. À défaut, pourquoi ne pas en faire une bibliothèque nationale ou un lieu de rassemblement intellectuel ?

Un palais figé dans le temps

Toutes ces solutions seraient non seulement bénéfiques pour la société, mais elles contribueraient également à enrichir l’offre culturelle et touristique du pays. Mais rien de tout cela n’a été entrepris. Le palais reste figé dans le temps, à l’abandon, symbolisant une grande occasion manquée pour le pays.

La deuxième aberration se trouve à quelques pas de ce palais : la route publique qui passe à côté et qui est toujours fermée à la circulation, contraignant les citoyens à faire des détours considérables pour rejoindre leur destination. Il s’agit là d’une situation particulièrement absurde. La route est publique, financée par les contribuables, et il n’y a aucune justification légitime pour la maintenir fermée plus de 14 ans après la fuite de Ben Ali.

Certes, la fermeture de la route pouvait se comprendre à l’époque de la fuite de l’ancien président, pour des raisons de sécurité. Mais aujourd’hui, 14 ans après cet épisode, pourquoi continuer à interdire l’accès à cette voie essentielle pour les habitants et les passants?

Les citoyens de Sidi Bou Said, mais aussi de toute la région de Tunis, sont pénalisés au quotidien par cette mesure absurde. La fermeture prolongée de cette route semble indiquer une forme d’inertie ou de nonchalance de la part des autorités, qui préfèrent laisser les choses en l’état plutôt que de prendre des décisions et d’engager les efforts nécessaires pour rouvrir cette voie publique.

La solution semble pourtant simple : rouvrir la route et trouver une manière de sécuriser l’espace de façon raisonnable et proportionnée. Après tout, la situation actuelle est une entrave injustifiable à la liberté de circulation, un droit fondamental pour chaque citoyen.

Les autorités doivent bouger

Ce n’est pas seulement un appel à la réouverture de cette route, mais aussi une invitation à la réflexion sur ce que devrait être le destin de ce palais emblématique. Il est grand temps que les autorités prennent enfin des décisions claires et ambitieuses pour ce lieu. Pourquoi ne pas transformer cette résidence autrefois associée à la dictature en un symbole de renouveau, un lieu d’ouverture et de réconciliation? Pourquoi ne pas en faire un lieu d’inspiration pour la culture et le patrimoine tunisien, un véritable centre d’échange, de mémoire et de création ?

En conclusion, le palais de Sidi Bou Said est un exemple criant des dérives de gestion de l’après-Ben Ali : des opportunités perdues et une absence de vision à long terme. L’État doit agir, pour le bien de ses citoyens et pour la prospérité culturelle du pays. La réouverture de la route publique est un premier pas, mais la véritable question demeure celle du futur du palais. Il est urgent de sortir de l’inaction et de remettre ce patrimoine au service de la nation.

* Consultant en organisation industrielle et logistique.

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Pour que l’injustice ne devienne pas une fatalité

La lutte au quotidien des laissés-pour-compte, souvent invisibles et inaudibles, montre que nous vivons dans une société brutale, injuste et discriminatoire où l’on méprise les petites gens qui ne demandent rien d’autre que de la considération, du respect et, surtout, un minimum de justice, pour ne pas être totalement écrasés.

Salah Gharbi *

Depuis le 7 octobre 2023, les Tunisiens assistent bouleversés par le sort dramatique réservé aux Palestiniens de Gaza. Depuis cette date, ils ne cessent d’exprimer leur colère, de vociférer et de s’indigner, tantôt contre les Israéliens, tantôt contre les «Occidentaux», au nom du droit et de la justice.

Aussi légitime est notre colère et aussi sincère est notre compassion vis-à-vis de nos frères Palestiniens, elles ne sauraient nous détourner des drames humains qu’on côtoie tous les jours, tout près de chez nous, dans l’indifférence la plus totale.

Ainsi, alors que la situation dramatique des Gazaouis accapare l’attention des médias nationaux et internationaux, chez nous, des foules d’anonymes que nous croisons tous les jours, gémissent en silence, luttant au quotidien pour leur survie, ruminant leur amertume, à l’abri des regards ou dans à l’indifférence générale, privés parfois de leurs droits les plus élémentaires.

Les malheurs de Naïma

Naïma fait partie de ces damnés de la terre. Cette femme, qui partage un réduit avec le plus jeune de ses enfants, sans aucun soutien, se lève tôt chaque matin et passe sa journée à s’échiner d’une poubelle à l’autre à la recherche de bouteilles vides en plastique pour subsister.

Comme si l’acharnement du destin ne suffisait pas à son malheur, voilà l’injustice des hommes qui s’en mêle, quand, un jour, le propriétaire du logis, un fonctionnaire, décide de s’en prendre au jeune fils de la pauvre femme, en l’attaquant avec une bombe à gaz avant de le mettre à terre et de l’immobiliser avec un autre membre de sa famille pour lui arracher son portable qu’un parent vivant à l’étranger lui avait envoyé.

La scène, est d’une brutalité inouïe. Filmée par la caméra du voisinage, elle atteste, sans laisser place au doute, de la sauvagerie de l’agression.

L’affaire est portée devant la justice. Néanmoins, après des mois, la pauvre femme est désarçonnée et a du mal à comprendre le silence du parquet. «Et si mon fils avait été l’agresseur, l’aurait-on épargné ?», se demande-t-elle, avec amertume. De quoi alimenter les commentaires, parfois, les plus inattendus. Pour certains, le fonctionnaire, qui jouirait du soutien de sa puissante administration, serait à l’origine de la «lenteur des procédures». Ce dont cette pauvre mère est sûre, c’est que le combat est inégal, surtout qu’on l’a privée du bénéfice d’une aide juridique.

Certes, la justice a toujours besoin de sérénité et du temps pour dire le droit. Il est vrai aussi que, dans cette affaire, le présumé coupable risquerait gros, ce qui donnerait au verdict un caractère assez solennel. Mais, ne pas rendre la justice, ne pourrait contribuer qu’à attiser les rancœurs et compromettre, ainsi, la paix sociale que nous appelons de tous nos vœux.    

Pot de terre contre le pot de fer

Il semblerait que l’ordre juste pour lequel plaide le chef de l’Etat, beaucoup ont du mal à y adhérer réellement. En réalité, ces pauvres gens, à l’image de Naïma, qui subissent la double peine, celle de l’indigence et celle l’injustice, semblent condamnés à rester, pour nous, aussi bien invisibles qu’inaudibles. Il semblerait que ces «sans voix» qui n’ont pas les faveurs des micros, ni celles des caméras, n’intéressent personne.

L’histoire de cette vraie militante qui lutte au quotidien, avec dignité, contre la faim et l’injustice, doit nous interpeller, nous alerter et nous faire prendre conscience qu’on vit dans une société brutale, injuste et discriminatoire où l’on méprise et écrase les petites gens qui ne demandent autre chose que de la considération et du respect. 

* Ecrivain.

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Entrée en vigueur aujourd’hui de la plateforme Tunicheque

La plateforme électronique unique des chèques Tunicheque est entrée officiellement en service aujourd’hui, 2 février 2025, qui s’inscrit dans le cadre de l’application de la loi n°41-2024, promulguée le 2 août 2024, modifiant et complétant certaines dispositions du code de commerce et portant, principalement, sur la nouvelle réglementation des chèques.

D’après une circulaire de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) publiée le 31 janvier 2025, la plateforme permet la consultation des informations liées aux comptes et les opérations de réservation des montants des chèques. Elle vise à centraliser et standardiser notamment les opérations de consultation et de réservation des montants des chèques, permettant une gestion plus efficace et sécurisée. Elle vise, également, à renforcer la confiance des opérateurs économiques en réduisant les risques de rejet et de fraudes en garantissant une meilleure sécurité et traçabilité des opérations et à soutenir l’inclusion financière, en élargissant l’accès aux services bancaires, indique la circulaire de la BCT fixant les conditions d’exploitation de ladite plateforme.

Le 24 janvier 2025, le gouverneur de la BCT, Fethi Zouhair Nouri, avait souligné que cette plateforme constitue un nouveau jalon qui s’ajoute à l’infrastructure de paiement pour une modernisation et une solidité supplémentaire ayant pour but de renforcer la confiance dans les moyens de paiement, soutenir l’intégrité des transactions financières et améliorer l’accès aux services bancaires et l’intégration financière. Et de poursuivre qu’il s’agit d’un changement radical dans le système de paiement.

La loi N° 41-2024, promulguée le 2 août 2024, modifiant et complétant certaines dispositions du code de commerce et portant, principalement, sur la nouvelle réglementation des chèques, entre en vigueur à partir d’aujourd’hui. Elle introduit des changements majeurs dans la gestion et la régulation des chèques en Tunisie, qui impactent tous les acteurs impliqués dans le cycle de vie d’un chèque (depuis la délivrance du carnet jusqu’à la régularisation des éventuels incidents de paiement).

En vertu de cette loi, chaque banque doit ouvrir un compte courant, utilisable par chèque, pour chaque client qui en fait la demande. Avant de délivrer des formules de chèques au client, elle doit consulter la BCT pour vérifier la situation du titulaire du compte. Et prendre les mesures nécessaires pour éviter l’émission de chèques sans provision.

La valeur totale du chéquier est désormais plafonnée avec une valeur maximale par feuille ne dépassant pas 30 000 dinars et tous les chèques doivent être barrés dès leur délivrance, celles non barrées devant faire l’objet d’une demande spécifique.

La durée de validité d’un chéquier ne dépasse plus 6 mois et chaque chèque doit inclure des informations de vérification électronique (QR code).

La nouvelle loi stipule, en outre, la suppression de la criminalisation de l’émission de chèque sans provision pour un montant égal ou inférieur à 5000 dinars.

Elle modifie les règles de poursuites judiciaires qui ne sont plus déclenchées qu’à l’initiative du bénéficiaire et non de manière systématique.

Ces poursuites ne sont désormais possibles que si le montant du chèque est supérieur à 5000 DT.

D’après Tap.

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Algérie : Tebboune n’écarte plus une hypothétique normalisation avec Israël

Dans le fond, l’Algérie n’a pas changé sa position vis-à-vis d’Israël, mais pour dire les choses de manière politiquement correcte, elle a pris note des changements géostratégiques survenus au Moyen-Orient pour tempérer tant soit peu cette position, de manière à sortir de l’isolement diplomatique où son intransigeance habituelle risquait de l’enfermer. Un regain de pragmatisme de bon aloi…

En effet, l’Algérie a mis de l’eau dans son vin, puisqu’elle ne rejette plus catégoriquement et par principe toute normalisation avec l’Etat hébreu mais laisse la porte entrebâillée pour une possible négociation sur la base de la création d’un Etat palestinien et des traités de paix signés par différents pays arabes.

C’est par la voix de son président Abdelmadjid Tebboune qu’Alger a exprimé ce changement de position dans un entretien exclusif accordé au quotidien français L’Opinion, le 2 février 2025, où ce dernier a clarifié plusieurs positions de son gouvernement sur des sujets clés, notamment celui d’une hypothétique normalisation des relations avec Israël.

Tebboune a en effet réaffirmé que l’Algérie ne normaliserait ses relations avec l’État hébreu qu’à la condition de la création d’un État palestinien souverain. «L’Algérie serait prête à normaliser ses relations avec Israël le jour même où il y aura un État palestinien», a-t-il déclaré, réitérant ainsi l’engagement de l’Algérie envers la cause palestinienne et sa volonté de maintenir une ligne de conduite cohérente avec ses principes de politique étrangère, sans fermer la porte à une paix négociée avec Israël qui permettrait aux Palestiniens de créer leur Etat indépendant sur leurs territoires tels que redessinés par la guerre de 1967, les accords d’Oslo de 1993 et les résolutions du 14e sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu à Beyrouth en mars 2002.

Ce sommet, rappelons-le, s’est  achevé par l’adoption du plan de paix saoudien, intitulé «Initiative de paix arabe» proposant à Israël une paix globale en échange du retrait des territoires occupés depuis 1967 (la Cisjordanie, Gaza et le Golan syrien), de la création d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est, et d’une solution au problème des réfugiés palestiniens.

Dans le même entretien, Tebboune a réaffirmé sa volonté de maintenir un dialogue constructif avec la France, à condition que cette dernière respecte les principes fondamentaux d’équité et de justice, notamment en ce qui concerne la question du Sahara occidental, dont Alger défend l’indépendance, et qui demeure au cœur de la diplomatie algérienne.

Le président algérien a en outre affirmé qu’il n’avait pas l’intention de «s’éterniser au pouvoir», précisant qu’il respecterait strictement la Constitution algérienne, qui limite la durée du mandat présidentiel. Cette déclaration visait à dissiper les craintes de certains qui redoutaient son maintien prolongé au pouvoir. Sauf que ces assurances ne changeront rien à la donne , puisque le président de la république en Algérie ne détient pas la totalité du pouvoir qu’il partage, en réalité, avec l’armée.

I. B.

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Plus d’un million de passagers via le poste frontalier de Dhehiba en 2024

Le poste frontalier de Dhehiba-Wazen entre la Tunisie et la Libye a connu une forte augmentation des flux de circulation en 2024, par rapport à 2023.

C’est ce qu’a annoncé  le délégué de Dhehiba (gouvernorat de Tataouine), Rached Haddad, en précisant que le nombre de voyageurs a atteint 1,1 million de personnes (618 000 entrées – 482 000 départs), contre 688 000, l’année précédente (417 000 entrées et 271 000 départs).

Le délégué a, également, indiqué une augmentation de 50% du rythme du trafic commercial, avec le passage de près de 23 100 camions en 2023 (12 560 entrées et 10 540 sorties). En 2024, ce nombre a atteint environ 55 100 (29 300 entrées et 25 700 sorties).

Ce regain d’activité à travers ce poste frontalier au cours de 2024 est dû au ralentissement observé au niveau de celui de Ras Jedir (gouvernorat de Medenine) en raison des fermetures répétées du côté libyen.  

I. B.

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La Tunisie continue de décrocher dans le domaine de l’IA

Evoquant l’événement le plus important de la semaine écoulée, qui est le tremblement de terre déclenché par la start-up chinoise Deepseek, l’économiste Hachemi Alaya a souligné, dans sa mettre de veille Ecoweek (XVIe année, N° 5 du 2 février 2025) ce qu’il considère comme le décrochage de la Tunisie dans le domaine de l’Intelligence artificielle (IA).  

L’économiste estime que l’appropriation de l’IA n’est pas une affaire restreinte aux géants de la tech qui disposent de moyens financiers stratosphériques, mais qu’elle est accessible à tous les pays. Mais il déplore que, dans ce domaine, la Tunisie, qui préfère les sociétés communautaires aux startups, ne cesse, hélas, de décrocher.

«C’est en tout cas ce que révèlent les rapports publiés cette semaine. Notre pays souffre un choix politique où l’économie sociale distributiviste éclipse l’économie de l’innovation et de la production; une utopie nostalgique de préférence à une vision d’avenir», écrit Hachemi Alaya, estimant qu’«en prenant le risque de rater le train de l’IA, la Tunisie consacre son déclin».

Ecoweek publie d’ailleurs un graphique du le «Top 10 des pays d’Afrique les mieux préparés à l’IA», établi à partir des données du FMI – AI Preparedness Index, où la Tunisie apparaît au 4e rang africain (84e mondial sur 174 pays), avec un score global inférieur à la moyenne (0,465 sur 1 point), derrière les Seychelles, 1er africain (57e mondial), Maurice, 2e africain (60e mondial), et l’Afrique du Sud, 3e africain (69e mondial).

Cette piètre performance est d’ailleurs confortée par l’Indice mondial de préparation à l’intelligence artificielle 2024 établi par Oxford Insights, publié la semaine écoulée, et qui place la Tunisie au 92e rang mondial (sur 188 pays), en recul de 11 places par rapport à son classement 2023 et de 38 places depuis le classement de 2019.

La Tunisie, qui fut le premier pays africain et arabe à s’engager fermement dans le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et ce dès la fin des années 1980, peut cependant se consoler de devancer (pour combien de temps encore ?) les autres pays d’Afrique du Nord, le Maroc (96e mondial), l’Egypte (108e mondial), l’Algérie (117e mondial) et la Libye (162e mondial). Mais il n’y a pas de quoi pavoiser, car notre pays aurait pu faire beaucoup mieux s’il avait su profiter de la qualité de ses ingénieurs dans ce domaine, dont un grand nombre ont quitté le pays pour aller monnayer leurs compétences sous d’autres cieux plus cléments. Et on ne peut sérieusement les en blâmer, puisqu’ils servent ainsi mieux leur pays que s’ils y sont restés à se morfondre sans la frustration.        

I. B.

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JAMC 2025 : l’univers magique des marionnettes

L’univers féérique de l’enfance composé de marionnettes, miniatures et géantes, et de peluches d’animaux de la forêt et imaginaires, a transformé la Cité de la Culture de Tunis en un lieu magique. Vidéo.

La capitale abrite, du samedi 1er au samedi 8 février 2025, la 6e édition des Journées des arts de la marionnette de Carthage (JAMC) ou Carthage Puppetry Arts Days, dédiée à la mémoire de Abdelhaq Khemir, pionnier de l’art de la marionnette en Tunisie.

La Palestine et l’enfance palestinienne sont au cœur de cette édition riche en représentations théâtrales avec 33 spectacles et plus de 100 marionnettistes issus de 19 pays.

La Palestine à l’honneur

La cérémonie d’ouverture a été marquée par un spectacle intitulé ‘‘Les enfants de l’olivier’’ de Sami Dorbez, auteur-compositeur et interprète de chansons pour enfants, en hommage à Youssef, le petit aux cheveux bouclés, décédé dans la guerre israélienne contre la Bande Gaza. Un message de fraternité et de solidarité est adressé aux familles des enfants victimes d’une guerre impitoyable qui s’est poursuivie du 7 octobre 2023 au 19 janvier 2025 à Gaza et en Cisjordanie. Les invités d’honneur du spectacle : Anis Haddad et Ali Hassine, un artiste et acteur installé à Tunis, qui a présenté des chansons du patrimoine populaire de son pays.

La directrice comité d’organisation et du Centre national d’art de la marionnette (Cnam) organisateur du festival, Monia Abid Messaadi, a déclaré ouverte cette 6e édition qui met à l’honneur la Palestine à travers un film d’animation qui s’intitule “Le Bout du Fil”. Ecrit et réalisé par Zied Lamine, ce film est la première production cinématographique du Cnam, a-t-elle annoncé.

A cette occasion, un hommage a été rendu à trois marionnettistes travaillant depuis longtemps dans les ateliers du Cnam : Mokhtar Mezrigui, Wasim Mabrouk et Taher Dridi.

La cérémonie a permis au public, majoritairement enfantin, de vivre une expérience visuelle et sensorielle dans l’univers poétique et magique de l’artiste Oussama Mekni, le metteur en scène du spectacle.

Peu avant la cérémonie officielle, le hall de la Cité de la Culture a accueilli plusieurs spectacles d’animation déroulant une mosaïque de couleurs et de sonorités pour le grand bonheur des petits et des adultes qui les accompagnaient.

Les visiteurs de la Cité de la culture ont beaucoup apprécié les marionnettes géantes fabriquées par les étudiants de l’Institut supérieur d’art dramatique (Isad), sous la direction d’un célèbre marionnettiste brésilien.

En raison des conditions météorologiques peu favorables aux spectacles en plein air, certaines représentations ont été données dans le hall de la Cité, telles que la fameuse parade des marionnettes géantes et des majorettes venues cette année de Ksar Helal (Monastir).

D’après Tap.

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Tunisie : le Rallye international ULM passe par Tataouine

Les ULM (aéronefs ultralégers motorisés) participant au Rallye Ulm Tunisie ont survolé le ciel de Tataouine en Tunisie, après avoir atterri la veille dans un terrain spécial aménagé dans la région d’El-Farch, dans la délégation de Ghomrassen.

Le rallye, organisé par la Fédération tunisienne des sports aériens et disciplines associées (FTSAAA) , a démarré le 22 janvier depuis l’aéroport international de Tabarka et se poursuivra jusqu’au 3 février, traversant différents gouvernorats du pays, avec la participation de plusieurs pilotes, chacun au volant de son avion.

A chaque étape, dans une ambiance festive, des expositions d’artisanat local et de produits bio sont également organisées, a indiqué à l’agence Tap le coordinateur régional du rallye et président de l’Association des sports mécaniques du Sud, Aymen Khorchani, soulignant que les pilotes ont apprécié l’ambiance du rallye et les paysages montagneux de la région, les sites archéologiques et touristiques, ainsi que les régions sahariennes et l’accueil chaleureux qui leur a été réservé.

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A propos de la réponse arabe aux déclarations de Trump sur Gaza

La déclaration conjointe des pays arabes publiée hier** exprime un soutien indéfectible aux droits légitimes du peuple palestinien et rejette catégoriquement la proposition du président américain Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie.   

Khemaïs Gharbi *

Ce positionnement est, bien entendu, fondamental et attendu. Pourtant, une question s’impose : pourquoi une telle déclaration n’a-t-elle été formulée qu’une semaine après l’annonce américaine?

Le fond du texte est clair et conforme aux principes de la position arabe historique sur la cause palestinienne. Ce rejet de tout déplacement forcé des Palestiniens est un point de doctrine bien établi, qui ne nécessitait ni débats ni ajustements. Dès lors, pourquoi ce délai de plusieurs jours pour adopter une position qui aurait dû être exprimée dans les 24 heures suivant l’annonce américaine?

Une lenteur qui affaiblit la position

La diplomatie est un art où le facteur temps est aussi crucial que le contenu d’une déclaration. Une réaction rapide est un marqueur de fermeté et de détermination. À l’inverse, un retard peut être interprété comme une hésitation, une recherche de consensus laborieux ou même une prudence excessive face aux rapports de force internationaux. Cette lenteur affaiblit mécaniquement le message, car en diplomatie, une position n’est pas seulement jugée sur sa teneur, mais aussi sur sa rapidité d’émission.

En laissant une semaine s’écouler, les pays arabes ont offert aux observateurs le doute quant à leur résolution. Ont-ils craint des répercussions? Ont-ils eu du mal à s’accorder sur les termes exacts du communiqué? Ce flou laisse place à des interprétations qui nuisent à la crédibilité même de la déclaration. Et dont douter de son sérieux.

Même en diplomatie, le temps, c’est de l’argent

Il est temps que le monde arabe comprenne que, même en diplomatie, le temps, c’est de l’argent. Une déclaration tardive, même juste et pertinente, porte en elle les germes de son propre affaiblissement. Il ne suffit pas d’affirmer des principes intangibles ; encore faut-il le faire avec la rapidité requise pour que ces principes pèsent réellement dans le jeu diplomatique international.

* Ecrivain et traducteur.  

** Dans un communiqué conjoint publié samedi 1er février 2025 après une réunion au Caire (illustration), les ministres des Affaires étrangères et responsables d’Égypte, de Jordanie, d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, de l’Autorité palestinienne et de la Ligue arabe ont affirmé dans une déclaration commune leur rejet de la proposition formulée par le président américain Donald Trump de transférer vers l’Égypte et la Jordanie les Palestiniens de la bande de Gaza «quelles que soient les circonstances ou les justifications». Ils ont ajouté qu’une telle mesure menacerait «la stabilité de la région, attiserait les conflits et compromettrait les perspectives de paix».

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TDAH, l’enfant du vent  

Si l’école tunisienne veut encore être un lieu d’apprentissage et non de formatage, elle devra apprendre à faire de la place aux enfants du vent. Sinon, ils partiront. Ou ils s’éteindront. Et avec eux, une part précieuse de notre avenir. 

Manel Albouchi *

Il court, il parle, il rêve. Il dérange aussi, parfois. Son esprit est une tempête, un fleuve sans digue, une étoile filante qui refuse de suivre l’orbite qu’on lui trace. Il est l’enfant du vent. Ici, on dit qu’il est indiscipliné, qu’il ne tient pas en place, qu’il a besoin d’être recadré. Dans d’autres contrées, on murmure plutôt qu’il est différent et qu’il lui faut un ciel à sa mesure. 

En Tunisie, l’enfant du vent est souvent assis au dernier rang, sommé d’éteindre l’incendie qu’il porte en lui. Les bancs de l’école sont des cages trop étroites pour ses ailes. On lui demande de se taire, de rester immobile, d’être « comme les autres ». Mais lui ne connaît que le mouvement, la pensée fulgurante, le désir d’explorer mille mondes à la fois. Alors il s’ennuie. Il s’éteint. Ou il explose. Et on le punit. 

Un nom pour l’incompréhension  

On l’appelle TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Trois lettres pour contenir un univers. Trois lettres pour masquer une question plus vaste, plus politique. Pourquoi un enfant qui pense autrement devient-il un problème ? Pourquoi notre système ne sait-il que corriger, freiner, ajuster, au lieu d’écouter, accompagner, réinventer ? 

Les enfants du vent ne rentrent pas dans les cases. Alors on les classe. On leur donne des notes basses, on leur prescrit des pilules, on les exclut parfois, pour leur bien. Mais leur bien, qui le définit ? Ceux qui enseignent depuis une estrade, figés dans une ligne droite qu’ils tracent pour les autres ? Ou ceux qui courent et créent, même quand on leur dit de s’arrêter ? 

Un papillon parmi les fourmis 

On ne critique pas une rose pour la faire grandir, on lui offre un terreau fertile et la patience du temps. Mais face à un enfant TDAH, combien choisissent l’impatience et la réprimande plutôt que l’accompagnement et la compréhension ? 

Un enfant TDAH est comme un papillon dans un monde structuré pour les fourmis. Là où l’on exige des rangs bien alignés, des mouvements calculés et des règles strictes, lui danse au gré du vent. Il suit un rythme intérieur que personne ne semble entendre. Et parce qu’il ne rentre pas dans le moule, on tente de le façonner autrement, de lui imposer une marche qui n’est pas la sienne. 

Mais l’histoire nous prouve que ces esprits libres ont souvent été les moteurs du progrès. Albert Einstein, incapable de suivre le cadre rigide de l’école, a révolutionné notre vision du monde. Léonard de Vinci, dispersé, inclassable, était un génie touche-à-tout qui voyait mille choses à la fois. Thomas Edison, qualifié d’élève difficile, a éclairé notre monde de ses inventions. 

Ces enfants-là ne sont pas un problème à corriger, mais une énergie à canaliser. Le vent ne se dompte pas, il se guide. Il fait tourner les moulins, gonfle les voiles, porte les graines d’un avenir nouveau. 

Une société du silence et du contrôle 

Mais ici, en Tunisie, ces enfants ne trouvent ni moulins, ni voiles, ni terreau fertile. L’école les réprimande, les adultes s’impatientent, le système les étouffe. On leur dit qu’ils ne sont pas comme il faut, qu’ils doivent faire des efforts, qu’ils posent problème. On leur apprend à douter d’eux-mêmes avant même qu’ils aient eu le temps d’explorer leur potentiel. 

Et pourtant, avant de leur demander de nous écouter, prenons-nous réellement le temps de les écouter ? Avant de leur imposer un silence forcé, avons-nous cherché à comprendre la musique qu’ils entendent ? 

Honorer le vent  

Il est temps de changer de regard. Il ne s’agit pas de guérir ces enfants, mais de guérir le regard que l’on porte sur eux. Il ne s’agit pas de les enfermer dans des cadres trop étroits, mais d’élargir notre conception de l’intelligence et du talent. 

Si l’école tunisienne veut encore être un lieu d’apprentissage et non de formatage, elle devra apprendre à faire de la place aux enfants du vent. Sinon, ils partiront. Ou ils s’éteindront. Et avec eux, une part précieuse de notre avenir.  

* Psychologue, psychanalyste.

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‘‘De Saint-Cyr au peloton d’exécution’’: Le curieux destin d’un opposant atypique

Ce livre, le tome 1 d’une autobiographie de Moncef El Materi, apporte une lumière crue sur le complot dit de Lazhar Chraïti contre Bourguiba en 1962, par l’auteur, directement impliqué.

Dr Mounir Hanablia *

Il a d’abord l’immense mérite de révéler le côté obscur et hideux du régime, son système carcéral inhumain dans la continuité d’une justice expéditive dont les avocats (Maître Slaheddine Caid Essebsi) bien avant ceux de Ceausescu, s’excusent de devoir défendre «de tels criminels» (!!!). On ne peut éprouver que de la compassion envers tous ceux qui en ont subi les redoutables effets, qui ont été exécutés à la suite de procès dont l’équité demeure contestable et contestée, et qui ont été enterrés dans des fosses communes anonymes sans possibilité pour les familles d’accomplir leur deuil et de d’honorer leurs morts.

Comment tout cela a-t-il été possible? On relèvera évidemment la présence de Béji Caïd Essebsi visitant le bagne de Ghar El Melh dans l’exercice de ses responsabilités au ministère de l’Intérieur, et les représailles qui en ont résulté contre les détenus lorsque quelques-uns parmi eux lui ont demandé une amélioration de leurs conditions de détention. Il n’en sera pas pour autant en tant que sauveur de la Nation, élu à la Présidence de la République plus de 50 ans plus tard. Les voies du Peuple Tunisien, tout comme celles du Seigneur, sont ainsi souvent impénétrables.

Amateurisme et naïveté des conjurés

On ne peut cependant pour en revenir au complot lui-même s’empêcher de relever l’amateurisme et la naïveté des conjurés, autant civils que militaires, ainsi que leur organisation défectueuse.

Pourtant, en dépit de certains avertissements émanant de quelques militants destouriens, les services de sécurité, en particulier Driss Guiga, pour qui «Zarg Layoun voit des complots partout» (sic) selon une annotation de sa main d’un rapport des renseignements, n’y avaient vu que du feu. Seule une dénonciation émanant d’un officier participant au complot a fait avorter le projet. Et c’est Bahi Ladgham, le ministre de la Défense faisant fonction de premier ministre, qui a mené lui-même l’interrogatoire des militaires impliqués, apparaissant ainsi, lui un transfuge ex-Yousséfiste d’apparence plutôt effacée, comme un fidèle pilier du régime de Bourguiba. C’était sans doute ce qu’on avait exigé de lui, en tant qu’ex-adversaire, de témoigner de sa fidélité, et il s’en était acquitté. L’auteur l’avait néanmoins taxé d’acharnement injustifié et de menaces gratuites. Cela doit être relativisé du moment qu’il n’eut recours ni à la torture physique ni à l’humiliation contre les suspects.

Quant à Taïeb Mhiri, qui en tant que ministre de l’Intérieur s’est également impliqué dans l’enquête, le livre suggère qu’il en savait beaucoup plus qu’on veut bien le dire, en particulier par le biais du résistant Bouyahya. Tout comme d’ailleurs Mongi Slim, que quelques-uns des conjurés avaient proposé comme futur président après l’élimination de Bourguiba. Mais quelles étaient les motivations du complot?

Un homme comme Ahmed Rahmouni, accusé à tort de Yousséfisme par les petits chefs du Parti Destourien à Thala, et déjà incarcéré pour cela durant deux années, s’était retrouvé dépouillé de son statut prestigieux de Zeitounien et éloigné de son terroir pour devenir un simple professeur salarié d’un collège de Tunis enseignant l’éducation civique, de peu d’importance aux yeux des élèves.

Ainsi, à côté des motivations personnelles des conjurés, d’anciens résistants lésés ou frustrés par le collectivisme de Ben Salah, ou des Yousséfistes ayant subi les rigueurs de la répression, tout un pan traditionnel de la population tunisienne avait été heurté par le comportement provocateur et la volonté de Bourguiba de marginaliser selon eux la langue arabe et l’Islam dans la Tunisie nouvelle.

On peut comprendre que des militaires issus du Machreq dont quelques-uns avaient même participé à la guerre de Palestine, hostiles de principe à la langue française, ou de l’ancienne armée beylicale, y aient été sensibles. C’est néanmoins la participation des Saint Cyriens, censés adopter les normes modernes, qui a semé la panique et perturbé le pouvoir tunisien.

Mais la lecture du livre n’éclaire pas sur les motivations profondes de l’auteur, un membre de la bourgeoisie tunisoise aisée, condamné à mort dont la peine au dernier moment a été commuée en détention à vie, pour des raisons qu’il prétend ignorer.

Une bataille sans objet et ne servant que les intérêts égoïstes de Bourguiba

On ne peut pas considérer que les divergences entre son oncle Mahmoud El Materi et Bourguiba n’y aient pas été pour quelque chose, dans cette condamnation, du moins jusqu’à un certain point. Néanmoins la motivation principale semble avoir été la bataille de Bizerte pour laquelle l’auteur avait quitté le contingent stationné au Congo, qui a coûté la vie à au moins 5000 Tunisiens dont plusieurs militaires, à commencer par un ami de l’auteur, et saint-cyrien comme lui, le commandant Mohamed Béjaoui, tombé au champ d’honneur.

Selon le livre, cette bataille fut sans objet et ne servit que les intérêts égoïstes de Bourguiba, une thèse soutenue par Salah Ben Youssef. On peut comprendre que des jeunes frais émoulus de l’académie militaire eussent pu le penser face au déséquilibre des forces en présence et l’ampleur des pertes subies. Mais plus de 60 années après les faits, que l’on puisse encore en être convaincu appelle certaines précisions.

L’honneur de l’armée tunisienne

L’affaire de Bizerte a commencé pour deux raisons: le refus de la France de fixer une date à son évacuation de la ville et de la base aéronavale, et les travaux entrepris par l’armée française pour prolonger les pistes d’atterrissage en empiétant sur le territoire tunisien afin d’accueillir les nouveaux avions de chasse supersoniques, démontrant ainsi une volonté de ne pas quitter les lieux de sitôt. Dans les circonstances de l’époque, cela ne pouvait s’apparenter qu’à une provocation française.

Or, l’État tunisien, tout comme tout autre État dans le monde, est à tout moment en droit d’étendre sa souveraineté sur son territoire, en recourant pour y parvenir aux moyens de son choix. Et il est à cet égard paradoxal que les maximalistes de l’indépendance, à commencer par Salah Ben Youssef, qui jusque-là l’accusaient de collusion avec la France, l’aient critiqué sur cela. Une telle argumentation est donc dénuée de bonne foi.

Quant à l’honneur de l’armée tunisienne qui aurait été terni par la défaite et les morts inutiles, même ses adversaires français ont reconnu son courage et sa bravoure malgré des pertes sévères et la disproportion des moyens. Quoiqu’on en dise, l’honneur du soldat partout dans le monde demeure de servir et d’obéir, si ce n’est pas de mourir. De surcroît, De Gaulle avait la volonté d’en découdre afin d’offrir une victoire à l’armée française après le putsch des généraux d’Alger de 1961 qui refusaient l’indépendance de l’Algérie.

Cet élément crucial de la tuerie a été totalement passé sous silence, et tout cela a été porté au passif du seul Bourguiba, coupable de surcroît, il faut bien en convenir, d’avoir fait abattre le secrétaire général du Néo Destour à Genève, dans le cadre de la sale guerre que les deux hommes n’avaient cessé de se livrer.

Il est non moins significatif que dans son discours de Janvier 1963,  justement qualifié de terrible selon le Docteur Slimane Ben Slimane, Bourguiba qui avait disculpé l’Egypte, ait lui aussi omis de mentionner Bizerte et De Gaulle, et ait au contraire choisi d’attaquer, outre ceux considérés comme les ennemis intérieurs du régime (haineux, fellaghas, yousséfistes, communistes), le président algérien Ben Bella «proche des Chinois (maoïstes) et de Che Guevara», et coupable de contrevenir aux normes diplomatiques internationales en appuyant le complot par le biais d’un citoyen algérien, Mostari Ben Saïd.

D’une manière étonnamment prémonitoire d’un futur changement de régime en Algérie, qui surviendra en 1965, le discours évoquait les désaccords entre Ben Bella et son ministre de la Défense, le colonel Boumediene. Il balayait  toute possibilité de démocratie et de multipartisme, renvoyée à un avenir où le peuple tunisien jouirait de la maturité et du patriotisme du peuple britannique, autrement dit aux calendes grecques.

Qu’il ait omis de mentionner que l’Armée d’un pays aussi enraciné dans la démocratie que la France avait tenté de renverser et d’assassiner son président élu explique certes la référence par cet adepte convaincu de la francophonie au seul cas britannique, puisque le peuple français s’était révélé aussi immature que le sien tunisien.

Ce discours allait tout de même malgré certaines incohérences constituer le programme cadre par lequel le Destour allait verrouiller toute possibilité de pluralisme politique et de partage du pouvoir qui se prolongerait jusqu’au départ de Ben Ali, en 2011, soit durant 50 ans, auquel tous les opposants, à commencer par l’auteur, opposeront plus tard à partir des années 70 l’expérience sénégalaise du président Senghor.

C’est oublier que dans les pays d’Afrique, le système représentatif est inné à la société, par le biais des assemblées des villages ou des anciens, épargnées par le colonisateur dont elles propageaient l’influence, ce dont les organisations sociales des pays du Maghreb sont dépourvues, elles dont les élites traditionnelles dépossédées et passées souvent à la résistance armée ont été laminées par le colonialisme et remplacées par une administration aux ordres.

D’autre part, la démocratie a-t-elle un sens lorsque la monnaie, en l’occurrence le Franc CFA, est imposée par l’ancienne puissance coloniale, détentrice des réserves de devises dont le pays où elle occupe toujours des bases militaires ne peut lui-même librement disposer?

Pour tout dire Bourguiba a bien tiré profit du complot de 1962 pour verrouiller à son profit le système politique. Il ne faut pas oublier qu’en 1958, Tahar Mahdaoui, agissant sur instructions de Salah Ben Youssef, n’avait pas eu le courage de l’abattre en plein théâtre de Tunis lorsque, armé d’un fusil, il s’était trouvé à quelques mètres de lui.

Cependant, prétendre que les conjurés ne méritaient pour autant pas plus de cinq années d’emprisonnement parce que le complot n’était pas passé à sa phase exécutoire demeure une spéculation fortuite, qui n’est que renforcée par la nature du régime politique qu’ils projetaient d’instaurer, ou pis, sur laquelle ils n’étaient pas encore arrivés à se mettre d’accord. Mais  il apparaît que l’auteur du livre se soit fait un point d’honneur non seulement à ne pas dénoncer ceux qui avaient participé au complot et qui n’ont pas été arrêtés, et il y en a, mais également à défendre la mémoire de ses camarades de cellule, d’abord son ami Hamadi Ben Guiza, plus tard tourmenté par les services de sécurité du «démocrate» Mohamed Mzali à la recherche d’un complot de Kadhafi ou de Wassila, ensuite Ezzedine Chérif, l’un des chefs du commando armé de la ville de Gafsa pris et exécuté en 1980.

Evidemment cet épisode demeuré mystérieux sort ainsi quelque peu de l’ombre. Les membres du commando venus d’Algérie se cachent trois semaines avant l’attaque dans la ville dont ils essaieront de prendre le contrôle. Lâchés par les Libyens et les Algériens qui semblent leur avoir fait de fausses promesses, et déçus par la population qui refuse de collaborer et de prendre les armes qu’ils leur apportent, ceux qui prétendaient soulever la population des villes «oubliées» de l’Ouest du pays, dont on ignore toujours le nombre, quand ils ne succombent pas dans les combats, sont pris et exécutés sommairement ou après jugement.

Selon l’auteur, c’est le séjour durant trois années au bagne de Ghar El Melh qui a radicalisé Ezzedine Chérif et en a fait un adversaire implacable du régime.

Néanmoins cette affaire est située dans le cadre des luttes de clans faisant rage, et une collusion entre Wassila Bourguiba, Boumediene, et Kadhafi, y est implicitement suggérée, il est vrai en citant Amor Chédli, afin d’écarter Hédi Nouira du pouvoir. Il s’avère qu’un certain Azzedine Azzouz avait  prévenu le ministre de l’Intérieur Othman Kechrid de contacts avec les Algériens, mais confié à Ben Ali, alors directeur de la sûreté pour interrogatoire, celui-ci l’avait simplement placé en cellule jusqu’à l’attaque. Or des témoignages rapportés par un journaliste tunisien à Beyrouth ainsi qu’un officier concordent pour confirmer que l’armée tunisienne était au courant que quelque chose se tramait trois semaines avant les faits et qu’elle avait pris certaines dispositions.

Naturellement, on ne s’étonne pas de la volonté de l’auteur de disculper ainsi le futur gendre de son fils Sakhr de toute responsabilité, d’ailleurs sans grand résultat; Ben Ali en charge d’un témoin important n’en a pas tiré les renseignements disponibles à temps. Si ses ennemis tels Driss Guiga et Wassila y ont trouvé un alibi pour l’écarter, il ne le doit qu’à son impéritie. 

L’intervention de l’armée française dans les combats? Peut être, et c’est encore un argument utilisé par ses détracteurs pour prouver que Bourguiba était à la solde des Français contre son propre peuple, mais les Saoudiens n’avaient pas hésité à utiliser le GIGN français dans l’enceinte de la mosquée de la Mecque. Tout État a donc le droit d’utiliser tous les moyens disponibles contre la subversion.

Ultime ironie du destin

Quoiqu’il en soit, sous le régime de Bourguiba, l’auteur a eu toute latitude de devenir un homme d’affaires prospère et de voyager, malgré la surveillance à laquelle il a été constamment soumis, même si de temps à autre il fut privé de son passeport, en particulier après des rencontres imprudentes à l’étranger avec des opposants.

Néanmoins, ultime ironie du destin, c’est paradoxalement avec l’avènement de la liberté en Tunisie en 2011 pour laquelle il considère avoir lutté et sacrifié dix années de sa vie, que Moncef El Materi, réfugié à l’étranger, verra ses biens gelés, fera l’objet d’une demande d’extradition et paiera le prix de ses liens matrimoniaux avec les familles Ben Ali et Trabelsi, quand son ancien geôlier tortionnaire deviendra président de la République. Peut être cela explique-t-il sa réticence à publier le Tome 2 de ces mémoires.

C’est dommage !     

* Médecin de libre pratique.

‘‘De Saint-Cyr au peloton d’exécution de Bourguiba (Tome 1)’’, de Moncef El Materi Arabesques Editions, Tunis, 1er mars 2014.

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Stride : des startups tunisiennes mettent le cap sur l’Afrique

Le programme Stride a été clôturé vendredi 31 janvier 2025 par un hommage aux 60 startups tunisiennes qui en ont bénéficié, et notamment les 5 finalistes ayant concrétisé l’extension de leur activité sur des marchés africains stratégiques comme le Kenya et le Rwanda.

Déployé sur 8 mois, Stride a permis aux startups sélectionnées de structurer et accélérer leur développement à l’international.

Conçu pour répondre aux défis de l’expansion, le programme s’est distingué par un accompagnement sur-mesure incluant des conseils techniques, des opportunités de mise en réseau et un accès à un écosystème dynamique d’experts et d’investisseurs.

Depuis avril 2024, 308 entrepreneurs ont bénéficié  de l’expertise et des ressources mises à disposition par le programme.

Parmi les startups qui ont su très bien tirer parti de cette dynamique, Cynoia, qui est une plateforme collaborative de gestion tout-en-un utilisée par Tunisie Telecom, Ooredoo et Orange Tunisie, et qui a ouvert un bureau à Dakar, Sénégal, marquant une avancée majeure vers l’internationalisation. De son côté, Fabskill, une solution de recrutement basée sur l’intelligence artificielle, a consolidé sa présence sur le continent en s’implantant au Rwanda.

Soutenu par le programme «Decent Work for a Just Transition – Invest for Jobs» du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), Stride est mis en œuvre par le programme de Transformation digitale de la GIZ Tunisie, en partenariat avec la Westerwelle Foundation. Il s’inscrit dans une dynamique plus large visant à stimuler la création d’emplois et à renforcer les liens économiques entre la Tunisie et le continent africain.

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Le poème du dimanche : ‘‘Les déracinés’’ de Salma Al-Jayussi

Née en 1926 à Acra, en Palestine, de père palestinien et de mère libanaise, Salma Al-Jayussi, est poète, critique littéraire, historienne.

Après des études d’arabe et d’anglais à Jérusalem, Beyrouth et Londres, elle enseigne à Alger, Kharthoum, Constantine, puis aux Etats-Unis.

Auteure de nombreux travaux littéraires; notamment, des anthologies sur la littérature palestinienne et arabe.

Son premier recueil de poésie en arabe, Retour d’une source Rêveuse, date de 1960; My Jerusalem, Essays, Reminiscences, Poems, 2004. Elle décède en Jordanie, en 2023.

Tahar Bekri

Fuyant le bruit,

Mais écoutant sans cesse la voix triste qui me dit :

« Tends ton oreille vers l’Est,

Tous tes oncles sont devenus des réfugiés»,

J’ai longuement soupiré, j’ai pleuré sur eux,

Puis je leur ai envoyé quelques vêtements destinés aux pauvres ;

Et des raisins secs que nous n’avions pas mangés,

Et quelques piastres salies et usées,

Et des larmes, et des larmes et des soupirs,

Depuis ce jour-là, je ne donnais plus mes piastres aux mendiants

Car mes cousins sont devenus des réfugiés,

Mon oncle a faim, et nous avons pleuré sa faim,

Et pendant un mois, nous avons apaisé sa faim,

Et nous avons calmé l’aiguillon de notre conscience ;

Puis nous l’avons livré au vaste monde,

Et nous nous sommes plongés dans notre petit monde.

Mais vient parfois l’alouette qui chante à l’aube

Et ramène le souvenir, et fait couler nos larmes

Pour apaiser l’aiguillon de la conscience,

Les belles juments, qui les a chassées et dispersées ?

Qui a fait tomber les cavaliers de dessus leurs montures ?

Qui, de leur seule faim, les nourrit ?

Et les collines vertes, qui les connait ?

Un peuple cher les a habitées

Puis s’est dispersé.

Et nous nous sommes rencontrés : mon cousin et moi,

J’ai crié : O mon cousin, prunelle de mes yeux,

O le plus cher de tous,

Je suis toujours fidèle au souvenir,

Comme nous nous sommes aimés petits !

Et que de fois nous avons couru tous deux après l’école la plus proche,

Combien nous avons erré dans les champs verts, les prairies fécondes,

(Nous ne savions pas qu’elles étaient fécondes)

Et nous nous sommes attristés devant le soleil couchant,

Avant d’avoir terminé nos propos,

Dans mon âme tu étais le parfum du figuier qui nous donnait son ombre

Traduit de l’arabe par Simon Jargy

Salah Stétié; « Du monde arabe; la poésie », Revue Vagabondages n° 31, 1981.

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Les modalités d’utilisation de la plateforme TuniCheque

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié, vendredi 31 janvier 2025, une circulaire fixant les obligations et les procédures applicables au gestionnaire, aux adhérents et aux utilisateurs de la plateforme électronique unique des chèques, TuniCheque.

Cette circulaire explique les règles pour assurer l’adhésion équitable des institutions autorisées et l’accès universel des utilisateurs, et de délimiter les responsabilités des différentes parties prenantes et les rapports entre les intervenants.

Elle vise aussi à définir les mécanismes de contrôle et d’assurance pour garantir un fonctionnement fiable et sécurisé de la plateforme où l’adhésion est obligatoire pour toutes les banques et l’Office national des postes.

Outre la consultation des informations liées aux comptes, la plateforme permet les opérations de réservation des chèques. Elle entend centraliser et standardiser notamment les opérations de consultation et de réservation des montants des chèques, permettant une gestion plus efficace et sécurisée.

Ladite plateforme vise aussi à renforcer la confiance des opérateurs économiques en réduisant les risques de rejet et de fraudes, tout en garantissant une meilleure sécurité et traçabilité des opérations et en renforçant l’inclusion financière par l’élargissement de l’accès aux services bancaires.

Services de la plateforme

Pour bénéficier des services de la plateforme dont l’utilisation est gratuite, les utilisateurs (tireur ou bénéficiaire d’un chèque ou titulaire d’un compte bancaire ou postal) doivent créer un compte conformément aux règles d’utilisation de la plateforme. Ce compte peut être associé à des comptes bancaires et/ou postaux et utilisé directement par l’utilisateur ou par le représentant légal ou son mandataire lorsqu’il s’agit d’une personne morale.

La plateforme permet à l’utilisateur d’accéder en ligne aux informations relatives à son propre compte, notamment le solde disponible et les mouvements effectués et au bénéficiaire d’un chèque de vérifier de manière instantanée, notamment l’interdiction de l’usage des chèques à l’encontre du tireur ou d’une opposition au paiement du chèque pour cause de vol ou de perte; la clôture du compte sur lequel le chèque est tiré; l’existence d’une provision suffisante et disponible au moment de la vérification.

Après vérification des informations liées au chèque et confirmation de l’opération par le tireur et le bénéficiaire, la plateforme permet la réservation instantanée et sécurisée de la provision au profit du bénéficiaire. Elle notifie aux utilisateurs et aux adhérents les informations essentielles qui leur sont utiles dans l’émission ou l’acceptation des chèques.

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