❌

Lese-Ansicht

Es gibt neue verfĂŒgbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Tunisie | Préparatifs pour la récolte céréaliÚre de 2025

La saison des grandes cultures a bien dĂ©marrĂ© avec de bonnes prĂ©cipitations durant l’automne et l’hiver, enregistrĂ©es aprĂšs plusieurs annĂ©es de sĂ©cheresse. Les rĂ©coltes de cĂ©rĂ©ales promettent donc d’ĂȘtre bonnes, encore faut-il se donner les moyens de bien les gĂ©rer. En Ă©vitant notamment d’en gaspiller une partie, comme ce fut le cas durant certaines annĂ©es
    

C’est dans ce contexte qu’un conseil ministĂ©riel restreint s’est rĂ©uni, lundi 10 mars 2024, au Palais du gouvernement Ă  la Kasbah, qui a dĂ©crĂ©tĂ© une sĂ©rie de mesures visant Ă  assurer la collecte de la rĂ©colte cĂ©rĂ©aliĂšre de 2025.

Parmi ces mesures figure l’ajout d’un nouvel article Ă  la dĂ©cision conjointe des ministres de l’Agriculture, de l’Économie et du Commerce concernant le cahier des charges relatif Ă  la pratique de l’activitĂ© collecte des cĂ©rĂ©ales, portant prorogation, de trois ans, du dĂ©lai imparti. Cette prorogation vise Ă  permettre aux centres de collecte de satisfaire les conditions requises et aux collecteurs d’exercer leur activitĂ© conformĂ©ment aux textes lĂ©gislatifs, rĂ©glementaires et contractuels en vigueur, indique un communiquĂ© de la prĂ©sidence du gouvernement.

Le conseil ministĂ©riel a, en outre, dĂ©cidĂ© la crĂ©ation d’une commission centrale et d’autres rĂ©gionales pour les centres de collecte en activitĂ© avant l’entrĂ©e en vigueur du cahier des charges prĂ©citĂ©, en attendant la rĂ©vision de la dĂ©cision conjointe.

Une autre commission relevant de l’Office des cĂ©rĂ©ales sera mise pour les nouveaux centres de collecte crĂ©Ă©s aprĂšs la publication du cahier des charges.

Le conseil a dĂ©cidĂ© d’examiner, en coordination avec le ministĂšre de l’IntĂ©rieur, la suspension du plafonnement de la charge des camions de transport de cĂ©rĂ©ales Ă  22 tonnes, afin d’optimiser leur capacitĂ© de charge. Et a recommandĂ© aux agriculteurs du secteur privĂ© de commencer l’approvisionnement en ressources fourragĂšres, afin que cette opĂ©ration ne coĂŻncide pas avec la pĂ©riode de collecte des cĂ©rĂ©ales en juin et juillet 2025, le but Ă©tant de mobiliser un plus grand nombre de camions pour le transport des cĂ©rĂ©ales.

Le conseil a, en outre, dĂ©cidĂ© de renforcer le rĂŽle de la SociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) dans le systĂšme cĂ©rĂ©alier pour faciliter la collecte, le transport, l’écoulement des cĂ©rĂ©ales et de crĂ©er des commissions rĂ©gionales, afin d’inspecter les centres de collecte et d’évaluer leur capacitĂ© Ă  recevoir la rĂ©colte.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Ezzeddine Becheikh, a indiquĂ© que la capacitĂ© totale de collecte des cĂ©rĂ©ales est estimĂ©e Ă  environ 7,63 millions de quintaux, prĂ©cisant que des capacitĂ©s de stockage supplĂ©mentaires d’environ 548 000 quintaux ont Ă©tĂ© recensĂ©es dans les zones de production des gouvernorats de BĂ©ja, Siliana, Jendouba, Bizerte, Kairouan et Zaghouan.

Il a Ă©galement soulignĂ© que la capacitĂ© de stockage exploitĂ©e par l’Office des cĂ©rĂ©ales s’élĂšve Ă  environ 4,3 millions de quintaux, en plus de capacitĂ©s de stockage supplĂ©mentaires d’environ 475 000 quintaux.

L’article Tunisie | PrĂ©paratifs pour la rĂ©colte cĂ©rĂ©aliĂšre de 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

La stratĂ©gie de Kais SaĂŻed de compter sur nous-mĂȘmes pourrait-elle rĂ©ussir ?

En dĂ©cidant rĂ©cemment de rompre toute collaboration avec le FMI, le PrĂ©sident Kais SaĂŻed a pris le pari en notre nom Ă  tous de compter sur nous-mĂȘmes, non seulement pour rembourser notre dette extĂ©rieure et Ă©viter ainsi le passage humiliant devant le Club de Paris pour nĂ©gocier le rĂ©Ă©chelonnement de notre dette publique, mais aussi pour relancer la croissance Ă©conomique et amĂ©liorer le niveau de vie de la population, en particulier des catĂ©gories sociales Ă  faibles revenus pour la dĂ©fense desquelles il a cru bon de prendre cette dĂ©cision. A-t-on une chance sĂ©rieuse de relever ce dĂ©fi? RĂ©ponse objective d’un Ă©conomiste universitaire basĂ©e sur les enseignements de la science Ă©conomique et loin de tout discours populiste.

Dr Sadok Zerelli *

Il convient de faire remarquer dĂšs l’introduction de cet article qu’il ne s’agit point d’une «stratĂ©gie», dans le sens oĂč elle n’est pas basĂ©e sur une Ă©tude des potentialitĂ©s de dĂ©veloppement de l’économie nationale, une vision Ă©conomique claire et un modĂšle de dĂ©veloppement prĂ©cis, mais plutĂŽt d’un pari pris par notre PrĂ©sident en notre nom Ă  tous,  qui ne rĂ©sulte pas d’un libre choix mais qui nous est imposĂ© par les circonstances que traverse notre pays : isolement diplomatique de plus en plus grand (qui se rappelle du dernier chef d’État qui nous a rendu visite ou du dernier voyage de notre PrĂ©sident qui boude mĂȘme les sommets arabes et africains, alors que la Tunisie est directement concernĂ©e par ces sommets?), impossibilitĂ© pratique d’accĂ©der dĂ©sormais au marchĂ© financier international Ă  des taux d’intĂ©rĂȘt raisonnables, indiffĂ©rence Ă  notre sort des bailleurs de fonds multinationaux et bilatĂ©raux, y compris des pays «frĂšres et amis» ou qui se disaient comme tels, etc.

Les raisons de la rupture des relations avec le FMI

Ces raisons ont Ă©tĂ© analysĂ©es de long en large dans mon trĂšs long article prĂ©cĂ©dent («Le PrĂ©sident Kais SaĂŻed a-t-il raison de rompre les relations avec le FMI ?»). Je les rĂ©sume ci-dessous pour les lecteurs et lectrices qui n’ont pas lu cet article, car elles constituent le point de dĂ©part de celui-ci :

– La Tunisie, qui est membre depuis 1958 de cette institution multilatĂ©rale de financement, crĂ©Ă©e en mĂȘme temps que la Banque Mondiale en 1944 Ă  Bretton Woods, figure parmi les pays au monde qui en ont bĂ©nĂ©ficiĂ© le plus : avec 3 123 millions de DTS (Droits de Tirage SpĂ©ciaux), soit l’équivalent de 4 400 millions de dollars, dont 87% ont Ă©tĂ© obtenus entre 2013 et 2020, elle se classe 13e parmi les 190 pays membres du FMI et a bĂ©nĂ©ficiĂ© de trois fois plus de crĂ©dits (306%) que ne lui donne droit son quota qui dĂ©pend de sa  contribution au capital de cette institution.

– Il Ă©tait possible, et mĂȘme souhaitable de mon point de vue, d’accepter la premiĂšre condition posĂ©e par le FMI pour le dĂ©blocage des 1,9 milliard de dollars, approuvĂ©s par son comitĂ© technique depuis 2022 et bloquĂ©s par son conseil d’administration Ă  savoir la restructuration d’une centaine d’entreprises publiques dont les dĂ©ficits d’exploitation chroniques n’ont cessĂ© d’aggraver d’une annĂ©e Ă  l’autre le dĂ©ficit budgĂ©taire de l’Etat qui dĂ©passe largement les normes internationales admises en matiĂšre de gestion saine des finances publiques (12% du PIB contre 16% en Tunisie).

En effet, restructuration ne signifie pas forcĂ©ment privatisation, comme le pense notre PrĂ©sident : les Ă©conomistes et les experts financiers ont dĂ©veloppĂ© depuis longtemps des montages juridiques et financiers sophistiquĂ©s qui permettent de transformer une entreprise publique dĂ©ficitaire en une entreprise publique excĂ©dentaire, sans avoir Ă  en cĂ©der une seule action Ă  des privĂ©s (contrat programme, PPP, BOT, contrat de concession, etc.).

– Il Ă©tait possible, et mĂȘme souhaitable de mon point de vue, d’accepter la deuxiĂšme condition posĂ©e par le FMI pour le dĂ©blocage des 1,9 milliard de dollars, Ă  savoir la rĂ©duction du poids de la masse salariale des fonctionnaires dans le budget de l’Etat qui pĂšse jusqu’à 60% du titre I du budget de l’Etat. Avec un ratio de 56 fonctionnaires/1000 habitants (contre 15 au Maroc et 18 en Jordanie, des pays Ă  Ă©conomie et Ă  sociologie similaires) et une part de 6,5% du PIB (contre 1,3% au Maroc et 1,8% en Jordanie), l’administration tunisienne est parmi les plus plĂ©thoriques au monde.

Le rĂŽle social de l’Etat pour venir en aide aux catĂ©gories sociales les plus dĂ©favorisĂ©es auquel notre PrĂ©sident est trĂšs attachĂ© est une chose, mais transformer le budget de l’Etat en une «vache Ă  lait» en est autre. Une telle politique ne peut se traduire que par des consĂ©quences catastrophiques sur l’équilibre budgĂ©taire et davantage d’endettement extĂ©rieur, avec le risque plus en plus grand de se retrouver au Club de Paris pour nĂ©gocier dans des conditions humiliantes le rĂ©Ă©chelonnement de notre dette publique (et au Club de Londres pour la dette privĂ©e), et perdre ainsi notre souverainetĂ© nationale Ă  laquelle SaĂŻed  est si attachĂ© et au nom de laquelle il a rompue les relations avec le FMI.

– Certes, le PrĂ©sident avait raison de rejeter la troisiĂšme condition du FMI, pour dĂ©bloquer les1,9 milliard de dollars, Ă  savoir la suppression de la compensation des prix d’un certain nombre de produits et services de consommation de base et Ă©nergĂ©tiques, en raison de l’impact social d’une telle mesure, particuliĂšrement sur les mĂ©nages Ă  faibles revenus. Mais il aurait Ă©tĂ© possible, et mĂȘme souhaitable de mon point de vue, de crĂ©er une Caisse autonome de compensation (CAC) Ă  financer par une nouvelle taxe sur le capital oisif qui n’est pas intĂ©grĂ© dans le circuit Ă©conomique et ne contribue pas Ă  la production nationale, tels que les terrains agricoles non cultivĂ©s, les terrains immobiliers non bĂątis et souvent dĂ©tenus pour des motifs de spĂ©culation, etc. Une telle solution aurait permis de concilier les points de vue de notre PrĂ©sident et celui du FMI, sans qu’aucun d’entre eux ne perde la face. En effet, elle aurait permis de dĂ©charger le budget de l’Etat du poids de la compensation et rĂ©duit ainsi son dĂ©ficit budgĂ©taire, objectif recherchĂ© par le FMI, tout en prĂ©servant le pouvoir d’achat des classes sociales dĂ©favorisĂ©s et la paix sociale, objectif recherchĂ© par SaĂŻed.

Maintenant que la dĂ©cision de rompre les relations avec le FMI a Ă©tĂ© officiellement annoncĂ©e, la question que tout un chacun est en droit de se poser est la suivante: Quelles sont les chances qu’une telle politique de compter sur nous-mĂȘmes nous permettra de nous en sortir Ă  court, moyen et long terme, notamment pour amĂ©liorer les conditions de vie des plus dĂ©munis et Ă©viter une nouvelle rĂ©volte populaire qui risque d’ĂȘtre plus dĂ©vastatrice que celle de la rĂ©volte du pain en 1980 ou celle de 2011?

Pour apporter une rĂ©ponse objective Ă  cette question dĂ©terminante pour l’avenir de la Tunisie et peut ĂȘtre mĂȘme de son rĂ©gime politique, car les deux sont liĂ©s comme l’indique le nom originel de l’économie qui Ă©tait jusqu’aux annĂ©es 1950 «économie politique», je vais adopter une approche qui se dĂ©marque des discours dĂ©magogiques et populistes qu’on entend souvent, basĂ©e sur la science Ă©conomique en tant que discipline universitaire que j’ai eu la chance d’avoir enseignĂ©e pendant 20 annĂ©es et dont j’ai appliquĂ© les enseignements Ă  une bonne trentaine de pays africains, Ă  titre de consultant auprĂšs de plusieurs institutions multinationales (BAD, Banque Mondiale, BEI, etc.) pendant 20 autres annĂ©es.

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme»

Cette célÚbre citation de Lavoisier contient déjà la moitié de la réponse aux défis que nous avons à affronter, maintenant que les relations avec le FMI sont rompues.

En effet, cette loi n’est pas valable uniquement en chimie, elle l’est aussi en Ă©conomie, dans le sens oĂč rien ne se crĂ©e tout seul et que pour pouvoir consommer des biens ou des services, il faut en produire ou en importer, mais pour pouvoir en importer, il faut exporter d’autres ce qui revient Ă  produire davantage 

Dans un article que j’avais intitulĂ© «ArrĂȘtons de mendier et mettons nous au travail» que j’avais publiĂ© il y a deux ans dans Kapitalis Ă  une Ă©poque oĂč le dĂ©bat sur les conditions posĂ©es par le FMI battait son plein (fĂ©vrier/mars 2023), j’avais expliquĂ© et analysĂ©, un certain nombre d’agrĂ©gats macro-Ă©conomiques Ă  l’appui, que tous les maux dont souffre notre Ă©conomie, absolument tous (rĂ©cession, inflation, chĂŽmage, endettement extĂ©rieur, dĂ©ficit de la balance commerciale, de la balance des paiements, chute de la paritĂ© du dinar,  etc.) proviennent tous d’une seule et unique cause : nous consommons bien davantage que nous produisons !

A partir de ce diagnostic qui ne fait pas de doute, il n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre un polytechnicien pour dĂ©duire que la solution Ă  tous les dĂ©sĂ©quilibres structurels de notre Ă©conomie ne peut provenir que soit d’une baisse de la consommation intĂ©rieure soit d’un accroissement de la production intĂ©rieure.

Malheureusement, la premiĂšre solution n’est pas une option rĂ©aliste compte tenu du matraquage publicitaire dont sont victimes les consommateurs tunisiens et surtout de ce que les Ă©conomistes appellent «l’effet de dĂ©monstration» (consommer non pas en fonction de son propre revenu, mais de celui de la classe sociale immĂ©diatement supĂ©rieure, afin de s’identifier Ă  elle par le type de produits consommĂ©s, la marque des vĂȘtements ou des chaussures portĂ©s, etc.)

La seule solution possible est de pouvoir produire davantage. C’est justement un des objets majeurs de la macro-Ă©conomie, une des disciplines de la science Ă©conomique, que j’avais enseignĂ©e pendant des annĂ©es aux Ă©tudiants de l’Ihec, et dont je vais emprunter quelques lexiques et formulation pour apporter une rĂ©ponse objective et scientifique Ă  la problĂ©matique soulevĂ©e dans cet article, tout en veillant Ă  expliquer clairement certains concepts et raisonnements propres Ă  cette discipline universitaire, afin que les lecteurs et lectrices qui n’ont pas une formation Ă©conomique puissent suivre.

Y = f (K,L)

Cette simple formulation en macro-Ă©conomie d’une fonction de production comporte la deuxiĂšme moitiĂ© de la rĂ©ponse au pari pris par Kais SaĂŻed de compter sur nous-mĂȘmes pour faire face aux dĂ©fis Ă©conomiques qui nous sont posĂ©s, maintenant que toute collaboration avec le FMI a Ă©tĂ© rompue.

En effet, cette formule veut dire simplement que la quantitĂ© produite d’un bien ou services (Y, estimĂ©e par le PIB au niveau national) est la rĂ©sultante de la combinaison de deux facteurs de production qui sont: 

– K (Kapital), qui dĂ©signe, en anglais amĂ©ricain, l’ensemble des ressources naturelles, infrastructures et moyens de production, y compris le progrĂšs technique qu’ils intĂšgrent, disponible dans une Ă©conomie;

– L (Labour), qui dĂ©signe le volume de la main d’Ɠuvre ou  force de travail disponible dans une Ă©conomie, en termes de nombre de travailleurs, y compris leur qualification et productivitĂ©.

A partir de cette simple formulation, plusieurs fonctions de production homogĂšnes ou non, de degrĂ© supĂ©rieur Ă  1 ou non, reflĂ©tant plusieurs modalitĂ©s de combinaison de ces deux facteurs de production ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es (pour le cas oĂč certains lecteurs de cet article  sont mes ex-Ă©tudiants Ă  l’Ihec, je leur rappelle, histoire de les rajeunir un peu, la fonction de Cob-Douglas Y= AxKαL1- α, dont ils se souviennent peut ĂȘtre, quoique celam’étonnerait !). Quelle que soit la fonction de production utilisĂ©e, analyser les potentialitĂ©s de dĂ©veloppement d’une Ă©conomie revient Ă  Ă©tudier de quel «Kapital» et de quel «Labour» (au sens amĂ©ricain de ces termes) elle dispose.

De quel «Kapital» la Tunisie dispose-t-elle ?

Comme indiquĂ© plus haut le volume de «Kapital» d’une Ă©conomie inclue les ressources naturelles, y compris la fertilitĂ© des sols agricoles, les infrastructures, les Ă©quipements et moyens de production tels que les machines, bĂątiments, etc.

En ce qui concerne les infrastructures et moyens de production, il faut savoir qu’en Tunisie, ce qu’on appelle en macro-Ă©conomie la FBCF (Formation Brute de Capital Fixe, qui inclut les investissements de renouvellement des moyens de production amortis ou devenus obsolĂštes car dĂ©passĂ©s par le progrĂšs technologique + les investissements destinĂ©s Ă  accroĂźtre la capacitĂ© de production), a chutĂ© de 27% du PIB en 2010 Ă  environ 6% depuis plusieurs annĂ©es, ce qui va limiter considĂ©rablement tout accroissement de la production sans de considĂ©rables nouveaux investissements, hors du budget de notre Etat, pour rattraper le retard pris dans ce domaine.

Ceci est d’autant plus vrai qu’on dĂ©montre en macro-Ă©conomie qu’il existe un dĂ©calage de temps (souvent de plusieurs annĂ©es) entre le moment oĂč on dĂ©cide de rĂ©aliser un investissement et le moment oĂč il atteint son rythme de croisiĂšre et se traduit par un accroissement de la production. Inversement, les effets de toute chute du volume des investissements apparaissent plusieurs annĂ©es aprĂšs et se traduisent par un ralentissement de la croissance Ă©conomique future, ce qu’il y a lieu de craindre pour l’économie de Tunisie. Il est clair que cette loi Ă©conomique ne joue pas en faveur du pari pris par notre PrĂ©sident de compter sur nous-mĂȘmes pour accroĂźtre la production et relever les dĂ©fis qui nous attendent.

Qu’en est-il des ressources naturelles?

Au niveau des ressources naturelles, de quoi dispose-t-on? D’un peu de phosphate, un peu de pĂ©trole, une agriculture Ă  la merci d’une pluviomĂ©trie capricieuse aggravĂ©e par le changement climatique et de 1300 km de belles plages bien ensoleillĂ©es.

Pour ce qui concerne le phosphate, quatorze gouvernements successifs n’ont pas rĂ©ussi Ă  ce jour Ă  rĂ©tablir sa production Ă  la moitiĂ© de ce qu’elle Ă©tait en 2010: 3 millions de tonnes aujourd’hui contre 8 millions de tonnes en 2010. A ce sujet, lire dans la presse que le dernier CMR (Conseil ministĂ©riel restreint) tenu la semaine derniĂšre a dĂ©cidĂ© de viser la production de 14 millions de tonnes en 2030, ne peut que faire sourire et constitue Ă  mon sens l’exemple mĂȘme de l’irrĂ©alisme des dĂ©cisions de politique Ă©conomique que prennent nos responsables au plus haut sommet de l’Etat, qui ont tendance Ă  «prendre leurs rĂȘves pour de la rĂ©alité».

Pour ce qui concerne le pĂ©trole, sa production n’a cessĂ© de diminuer au fil des dĂ©cennies. AprĂšs avoir atteint un pic de 118 000 barils par jour en 1980, la production est tombĂ©e Ă  63 000 barils par jour en 2015. En 2022, la production de pĂ©trole brut Ă©tait de 35 400 barils par jour, et elle a encore diminuĂ© Ă  29 200 barils par jour Ă  la fin de septembre 2024. La production nationale de pĂ©trole ne suffit plus depuis l’annĂ©e 2000 Ă  couvrir la demande locale, estimĂ©e Ă  98 000 barils par jour, ce qui oblige le pays Ă  importer des produits pĂ©troliers raffinĂ©s, notamment du diesel.

Les principaux gisements, tels que Miskar et Hasdrubal, connaissent une baisse naturelle de leur production. L’unique raffinerie du pays, situĂ©e Ă  Bizerte, a une capacitĂ© de 34 000 barils par jour, bien en deçà de la consommation nationale, ce qui oblige la Tunisie Ă  importer des produits raffinĂ©s payĂ©s en dollars. 

D’autre part, des mouvements sociaux, comme le sit-in d’El Kamour en 2017, ont perturbĂ© la production pĂ©troliĂšre pendant plusieurs annĂ©es et l’amendement en 2017 du Code des hydrocarbures, exigeant l’approbation de l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple pour l’obtention de tout permis de prospection, a ralenti davantage les investissements dans ce secteur.

Pour ce qui concerne l’agriculture, il est vrai qu’elle constitue un secteur clĂ© de l’économie tunisienne, dans le sens oĂč elle reprĂ©sente environ 12% du PIB et emploie prĂšs de 15% de la population active. D’autre part, elle constitue une source essentielle de devises grĂące aux exportations de produits agricoles comme l’huile d’olive, les dattes et les agrumes et qu’elle joue Ă©galement un rĂŽle important dans la stabilitĂ© sociale, notamment dans les rĂ©gions intĂ©rieures du pays oĂč elle reprĂ©sente la principale source de revenus. NĂ©anmoins, son dĂ©veloppement rencontre beaucoup de problĂšmes structurels tels que :

– le stress hydrique et la sĂ©cheresse aggravĂ©e par le changement climatique,

– le vieillissement des infrastructures d’irrigation,

– le morcellement des terres particuliùrement dans le nord-ouest,

– une gestion de l’eau sont souvent inefficaces,

– une difficultĂ© d’accĂšs des agriculteurs aux crĂ©dits et subventions pour moderniser leurs exploitations

– une dĂ©pendance aux importations notamment de blĂ© tendre (85,3% et des besoins) et d’orge (71,3% des besoins) dont la production est loin de couvrir la consommation nationale, rendant le pays vulnĂ©rable aux fluctuations des prix internationaux de ces produits.

Face Ă  ces problĂšmes structurels, il est difficile d’ĂȘtre optimiste et de s’attendre Ă  ce que l’agriculture va nous permettre de gagner le pari de compter sur nous-mĂȘmes pris par notre PrĂ©sident. DĂ©jĂ , si notre agriculture permettait de nous nourrir, notamment en cĂ©rĂ©ales pour la production de notre pain, nos pĂątes et notre couscous, produits de base de notre consommation, on s’estimerait bien heureux

Pour ce qui concerne le tourisme, une source majeure de devises et un pilier majeur de l’économie tunisienne, reprĂ©sentant environ 6,5% du PIB et fournissant des emplois Ă  environ 11,5% de la population active, soit environ 340 000 emplois directs et indirects, les dĂ©fis Ă  relever sont Ă©galement nombreux. Je citerais en particulier :

– une excessive sensibilitĂ© Ă  la stabilitĂ© politique et la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure (on se rappelle tous les effets dĂ©vastateurs des attentats terroristes de 2015 au musĂ©e du Bardo et Ă  Sousse);

– une dĂ©pendance excessive au tourisme balnĂ©aire;  

– une pression sur l’environnement, notamment en ce qui concerne l’utilisation des ressources en eau, la gestion des dĂ©chets et l’érosion cĂŽtiĂšre;

– une concurrence internationale accrue de la part d’autres destinations mĂ©diterranĂ©ennes telles que le Maroc, l’Egypte ou la Turquie, et enfin;

– une infrastructure vieillissante et une qualitĂ© des services qui laisse Ă  dĂ©sirer.

De quel Â«Labour» la Tunisie dispose-t-elle ?

En ce qui concerne ce deuxiĂšme facteur nĂ©cessaire Ă  l’accroissement de la production, il faut dire que la Tunisie part avec un handicap naturel majeur qui est la petite taille de sa population, et donc de son marchĂ© intĂ©rieur qui ne permet pas Ă  plusieurs industries d’atteindre leur seuil critique de rentabilitĂ© et de se dĂ©velopper.

En effet, les 12 millions de Tunisiens ne tiennent pas dans une seule ville comme Lagos ou Le Caire ou New York (plus de 15 millions d’habitants chacune). D’autre part, comme le fait bien apparaitre la formulation macro-Ă©conomique Y = f (K,L), une grande quantitĂ© de travail L ne sert Ă  rien si elle n’ est pas accompagnĂ©e par une grande quantitĂ© de Kapital K. Autrement dit, mĂȘme si des millions de travailleurs sont disponibles, ils ne serviront Ă  rien s’ils ne disposent pas des usines, machines-outils, terres agricoles Ă  cultiver, ressources naturelles Ă  exploiter, etc., pour pouvoir effectivement produire.

Par ailleurs, j’avoue que je ne suis pas d’accord avec le PrĂ©sident quand il dit dans tous ses discours que «la Tunisie regorge de compĂ©tences» et table mĂȘme sur ces compĂ©tences pour espĂ©rer gagner le pari qu’il a pris en rompant les relations avec le FMI. Non, la Tunisie regorge de diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur, qui se comptent certes par centaines de milliers, dont une bonne dizaine de milliers de «Doctorants», mais pas forcĂ©ment de compĂ©tences, car Il y a une nette nuance entre les deux concepts.

A ce sujet et pour argumenter ma divergence avec le PrĂ©sident, je citerais mon expĂ©rience personnelle d’ex-enseignant universitaire. Quand j’avais intĂ©grĂ© l’Ihec en 1980 comme enseignant universitaire, le taux de diplĂŽmĂ©s de cette Ă©cole de commerce rĂ©putĂ©e Ă©tait de 45% et quand j’en suis sorti en 2000 pour entamer une carriĂšre de consultant international, le taux de diplĂŽmĂ©s dĂ©passait les 90%. Entre-temps, chaque rĂ©forme universitaire (il y en avait une tous les 3 ou 4 ans, car chaque ministre mettait un point d’honneur Ă  dĂ©nigrer celle de son prĂ©dĂ©cesseur et d’en Ă©laborer une lui aussi) se traduisait par la suppression de telle ou telle matiĂšre du mĂȘme cursus universitaire ou de tel ou tel chapitre dans une mĂȘme matiĂšre
 Par exemple, les stages de fin d’études, qui Ă©taient obligatoires, sont devenus facultatifs pour finalement disparaitre progressivement
 Bref, je peux tĂ©moigner, pour l’avoir vĂ©cu, du nivellement par le bas de notre enseignement supĂ©rieur et de la valeur des  diplĂŽmes dĂ©livrĂ©s par nos universitĂ©s, du moins dans le domaine des sciences Ă©conomiques et de gestion qui est le mien, mais j’imagine qu’il en est de mĂȘme dans les autres spĂ©cialitĂ©s.

A ce sujet, je dois dire que je rigole un bon coup chaque annĂ©e lorsque je vois ou entend nos mĂ©dias prĂ©senter comme un triomphe et une source de fiertĂ© nationale le rang de
 950e mondial de la meilleure universitĂ© tunisienne, celle de Sfax ou d’El Manar, selon le classement de Shanghai des meilleures universitĂ©s du monde !

 A mon avis, LE responsable de cette dĂ©gradation continue de la formation de nos diplĂŽmĂ©s et donc de leur employabilitĂ© est un ex-ministre de l’Enseignement supĂ©rieur qui a occupĂ© ce poste pendant plus de 15 ans sous le rĂ©gime de Ben Ali et qui, au lieu de  regrouper le peu de moyens et enseignants compĂ©tents dont le pays dispose dans de grands pĂŽles universitaire par spĂ©cialitĂ© (mĂ©dicine, lettres, Ă©conomie et gestion, etc.) quitte Ă  le repartir sur plusieurs rĂ©gions du territoire, a dĂ©cidĂ© au contraire la crĂ©ation d’un grand nombre d’institutions universitaires dans pratiquement tous les gouvernorats et villes du pays, chacune disposant en consĂ©quence de peu de moyens et cadres pĂ©dagogiques pour dĂ©livrer un enseignement supĂ©rieur qui mĂ©rite son nom.

Pour plaire Ă  Ben Ali, tous les ministres qui se sont succĂ©dĂ©s Ă  la tĂȘte du ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique ont privilĂ©giĂ© la quantitĂ© au dĂ©triment de la qualitĂ© des diplĂŽmĂ©s et le rĂ©sultat est lĂ  vingt ans aprĂšs : des centaines de milliers de diplĂŽmĂ©s, dont la formation et le niveau d’employabilitĂ© sont mĂ©diocres et dont 40% sont des chĂŽmeurs de longue durĂ©e, et sur lesquels notre PrĂ©sident compte pour gagner son pari de compter sur nous-mĂȘmes ! (A ce sujet, je peux raconter une anecdote triste mais vraie : le gardien du jour de la rĂ©sidence oĂč j’habite Ă  El-Manar, la rĂ©sidence Kenz pour ne pas la nommer, est titulaire d’un master en finances internationales, qui aprĂšs 10 ans de chĂŽmage, s’est rĂ©signĂ© Ă  accepter ce poste de gardien pour payer au moins ses cigarettes et son cafĂ©, m a t il dit!)

La productivitĂ© du travail 

A ce sujet, je me suis amusĂ© (mais au vu des rĂ©sultats j’ai rĂ©alisĂ© que ce n’était pas un vraiment drĂŽle et mĂȘme le contraire) dans ce mĂȘme article citĂ© plus haut «ArrĂȘtons de mendier et mettons-nous au travail» que j’avais publiĂ© en pleine pĂ©riode de nĂ©gociations avec le FMI, Ă  calculer le nombre d’heures travaillĂ©es par jour en moyenne par an par un Tunisien en Ăąge actif, en tenant compte du taux de chĂŽmage, de trois mois travaillĂ©s Ă  mi-temps (deux mois l’étĂ© plus le mois de Ramadan), du nombre de jours fĂ©riĂ©s et de weekend par an et d’un mois de congĂ© annuel par travailleur:  je suis arrivĂ© Ă  un rĂ©sultat de 2,83 heures par jour ! Encore je n’avais tenu compte des congĂ©s de maladies plus ou moins simulĂ©es, ni du nombre de fois oĂč les employĂ©s, tant du secteur public que privĂ©, arrĂȘtent de travailler pour faire leurs priĂšres sur place ou en allant Ă  la mosquĂ©e, ou sortir fumer une cigarette en discutant du dernier match entre l’EspĂ©rance et l’Étoile, ou du temps passĂ© Ă  lire un journal ou au tĂ©lĂ©phone Ă  jacasser, etc.

Il faut bien reconnaitre que, culturellement parlant, le travail ne figure pas en haut de l’échelle des valeurs dans notre sociĂ©tĂ©, comme c’est le cas dans beaucoup de pays tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis oĂč j’ai personnellement relevĂ©, Ă  l’occasion de mes sĂ©jours dans ces pays, Ă  quel point les gens sont fiers d’avoir bien accompli leur travail et comptent lĂ -dessus pour montrer dans l’échelle sociale.

Chez nous, c’est celui ou celle qui sait travailler le moins et sait se dĂ©brouiller le plus qui grimpe le plus dans l’échelle sociale et en est mĂȘme fier.

Il est clair que cette dĂ©saffection pour le travail en tant que valeur sociale ne joue pas en faveur de la rĂ©ussite de la stratĂ©gie de compter sur nous-mĂȘmes dĂ©cidĂ©e par notre PrĂ©sident.

Kais SaĂŻd peut vaincre le FMI mais pas les lois Ă©conomiques 

Notre PrĂ©sident peut se moquer des agences de notation internationales en les qualifiant d’«Oumek Sannafa» (cuisiniĂšres), proposer le calcul d’un autre agrĂ©gat Ă©conomique qu’il appelle Produit IntĂ©rieur du Bonheur (PIB) au lieu et Ă  la place du PIB (Produit IntĂ©rieur Brut), mettre en cause les modalitĂ©s mĂȘmes de calcul du PIB (voir ma rĂ©ponse Ă  ce sujet dans mon article intitulĂ© «Le PrĂ©sident Kais SaĂŻed a-t-il raison de mettre en cause les modalitĂ©s de calcul du PIB ?»), et mĂȘme amuser les chefs d’Etat du G20 en inversant les noms des personnages de Laurel et Hardy dans le film amĂ©ricain du mĂȘme nom, il n’en demeure pas moins que les lois Ă©conomiques sont impitoyables et que nous le payerons trĂšs cher !

Je ne terminerais pas cet article sans une note humoristique : je me sens rajeunir de 50 ans Ă  chaque fois que j’écoute les discours de notre PrĂ©sident (que je ne rate jamais pour essayer de comprendre sa psychologie, faute de pouvoir suivre ses raisonnements Ă©conomiques). En effet, il me rappelle mes annĂ©es d’étudiant Ă  la Sorbonne quand, portant la barbe de Che Guevara (c’était l’idole de la plupart des jeunes de l’époque et j’avais son poster collĂ© au mur de toutes les chambres d’étudiant dans lesquelles j’avais habitĂ©es) et fumant les unes aprĂšs les autres les cigarettes de marque Gauloises, je veillais jusqu’à minuit dans les cafĂ©s du Quartier Latin avec d’autres Ă©tudiants, Ă  dĂ©truire et reconstruire le monde plusieurs fois par jour, Ă  dĂ©noncer autant l’impĂ©rialisme amĂ©ricain que le rĂ©visionnisme soviĂ©tique, Ă  participer aux dĂ©bats entre trotskistes et maoĂŻstes, etc.

Compte tenu de mon passĂ© d’étudiant, je suis de ceux qui comprennent le PrĂ©sident quand il rĂȘve d’un monde meilleur comme je le faisais durant ma jeunesse (entre le jeune homme idĂ©aliste que j’étais et l’homme blasĂ© et durci par la vie et la pratique de l’économie que je suis devenu, je prĂ©fĂšre de loin le premier
), dĂ©nonce ce que Samir Amine, un Ă©conomiste trĂšs connu Ă  l’époque, appelle l’échange inĂ©gal, reproche aux Ă©conomistes d’oublier que derriĂšre les chiffres qu’ils manipulent il y a des ĂȘtres humains qui souffrent de la pauvretĂ©, exige du FMI d’appliquer une politique plus sociale, et veut mĂȘme renverser l’ordre Ă©conomique mondial mis en place en 1944 Ă  Bretton Woods et dominĂ© par les AmĂ©ricains, etc.

La seule chose sur laquelle je ne suis pas d’accord avec lui, c’est qu’il a tendance Ă  oublier qu’il n’est plus Ă©tudiant mais un Chef d’Etat, que le Palais de Carthage n’est pas la buvette de la FacultĂ© de droit de Tunis et qu’il dĂ©tient entre les mains le sort de 12 millions de tunisiens.

* Economiste, consultant international.

Post Scriptum hors de l’objet de l’article : J’invite les lecteurs et lectrices, amateurs et amatrices de poĂ©sie d’ordre mĂ©taphysique, Ă  me rejoindre sur mon blog «PoĂšmes de la vie» que j’ai crĂ©Ă© dans Google. Ils y trouveront des poĂšmes qui sur sujets qui n’ont rien Ă  voir avec l’économie, Kais SaĂŻed, le FMI, etc. D’ailleurs un de mes poĂšmes s’intitule «J’ai appris l’économie, mais l’économie ne m’a rien appris».

L’article La stratĂ©gie de Kais SaĂŻed de compter sur nous-mĂȘmes pourrait-elle rĂ©ussir ? est apparu en premier sur Kapitalis.

RĂ©unions de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile tunisienne avec des experts onusiens des droits humains Ă  GenĂšve  

Une dĂ©lĂ©gation composĂ©e de reprĂ©sentant-e-s, d’organisations de la sociĂ©tĂ© civile tunisienne nationale et internationale s’est rendue Ă  GenĂšve du 4 au 7 mars 2025 et a tenu des rĂ©unions avec des responsables des organisations internationales de dĂ©fense des droits humains.

Le ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a rendu compte de ces rĂ©unions de travail s’inscrivent dans le cadre de «la coopĂ©ration avec les mĂ©canismes onusiens de protection des droits de l’homme et Ă  l’occasion de la 58e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (24 fĂ©vrier-4 avril 2025)». Ces rĂ©unions de travail et d’échange se sont tenues  avec des experts des procĂ©dures spĂ©ciales du Conseil des droits de l’homme, des reprĂ©sentant.e.s des Etats membres ainsi qu’avec  des reprĂ©sentant-e-s d’organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales.

Nous reproduisons ci-dessous le communiquĂ© du CRLDHT relatif Ă  cette initiative
   

«La dĂ©lĂ©gation a sollicitĂ© une audience auprĂšs de la mission permanente de la Tunisie Ă  GenĂšve mais n’a malheureusement pas reçu de rĂ©ponse. 

«Le 6 mars 2025, la dĂ©lĂ©gation tunisienne de la sociĂ©tĂ© civile a Ă©tĂ© reçue au Palais Wilson par le Haut-commissaire des nations unies aux droits de l’homme, M. Volker TĂŒrk. L’échange avec le Haut-commissaire a portĂ© sur la situation prĂ©occupante des droits de l’homme en Tunisie et sur l’importance de la coopĂ©ration et du dialogue entre les autoritĂ©s tunisiennes et les mĂ©canismes de protection des droits de l’homme de l’Onu, y compris le Haut-commissariat aux droits de l’homme, en vue d’amĂ©liorer la situation des droits de l’homme en Tunisie, notamment par le respect de la libertĂ© d’expression et d’association, de l’indĂ©pendance de la justice et des garanties d’un procĂšs Ă©quitable, la lutte contre l’impunitĂ©, la libĂ©ration des prisonniers d’opinion et des prisonniers politiques, la reprise du processus de la justice transitionnelle et la mise en Ɠuvre des recommandations contenues dans le rapport de l’Instance VĂ©ritĂ© et DignitĂ© (IVD).

«La dĂ©lĂ©gation a clĂŽturĂ© son sĂ©jour en participant Ă  un Ă©vĂšnement parallĂšle tenu le 6 mars 2025 au Palais des Nations en marge de la 58e session du Conseil des droits de l’homme sur «l’instrumentalisation de la justice en Tunisie». Au cours de cet Ă©vĂšnement parallĂšle, l’audience, composĂ©e d’un nombre important de dĂ©lĂ©guĂ©s de pays, d’organes de mĂ©dia et d’ONGs, a eu l’occasion d’écouter la Rapporteuse spĂ©ciale sur l’indĂ©pendance des juges et des avocats, Madame Margaret Satterthwaite, parler de l’état de la justice en Tunisie, de l’ingĂ©rence du pouvoir exĂ©cutif dans la justice, des pressions exercĂ©es Ă  l’encontre des juges et des avocats et notamment Ă  l’encontre de l’Association des Magistrats Tunisiens et de son PrĂ©sident M. Anas Hmadi. Elle s’est fĂ©licitĂ©e Ă©galement de la libĂ©ration de la PrĂ©sidente de l’IVD Mme Sihem Ben Sedrine et a appelĂ© les autoritĂ©s tunisiennes Ă  respecter ses engagements internationaux en matiĂšre des droits de l’homme et d’indĂ©pendance de la justice.» 

L’article RĂ©unions de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile tunisienne avec des experts onusiens des droits humains Ă  GenĂšve   est apparu en premier sur Kapitalis.

C’est quoi le racisme et comment le combattre ?

L’histoire est le grand tĂ©moin de l’ampleur des injustices et des crimes abjects que le racisme a causĂ© et cause encore. Gengis Khan, le roi LĂ©opold II de Belgique, Adolphe Hitler et Benyamin Netanyahu seront Ă  jamais dans le panthĂ©on, «le hall of Fame», des pires racistes gĂ©nocidaires que l’humanitĂ© ait connues. 

Med-Dahmani Fathallah *

Le racisme, voilĂ  un flĂ©au qui touche l’humanitĂ© depuis la nuit du temps et qui semble s’exacerber dans nos sociĂ©tĂ©s modernes. MĂȘme si ce flĂ©au est rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ© et dĂ©noncĂ©, on est en droit de se demander s’il est vraiment bien explorĂ© et combattu.

C’est quoi le racisme? Quelle est l’origine du racisme ? Pourquoi on est raciste ou comment le devient-on? Pourquoi on peut adopter des attitudes racistes? Comment a Ă©voluĂ© ce flĂ©au? Et surtout, comment peut-on lutter efficacement contre le racisme? Ce sont autant de questions importantes auxquelles des rĂ©ponses justes et claires doivent ĂȘtre apportĂ©es. 

C’est quoi le racisme et quel est son origine ?

Le racisme Ă©mane de l’idĂ©e qu’en s’appuyant juste sur l’anthropologie physique, on aboutit Ă  la thĂ©orie que l’espĂšce humaine comporte plusieurs races diffĂ©rentes. L’assignation raciale qui n’a vraiment aucun fondement rationnel repose sur la couleur de la peau des hommes comme unique critĂšre de diffĂ©rentiation. Essayer de comprendre le bien-fondĂ© et l’adoption trĂšs rĂ©pandue de ce raisonnement aussi simplet que trivial relĂšve presque de la poursuite de la quadrature du cercle.

Le problĂšme c’est que ce raisonnement a abouti Ă  une doctrine ou une idĂ©ologie dĂ©lĂ©tĂšre, le racialisme, qui prĂŽne l’existence de races «supĂ©rieures», tandis que d’autres seraient «infĂ©rieures». Ceci a amenĂ© des peuples se rĂ©clamant des races supĂ©rieures Ă  vouloir en dominer d’autres.

Alors que les origines du racisme se perdent dans l’histoire, il reste nĂ©anmoins que les rĂ©fĂ©rences historiques au racisme sont en majoritĂ© liĂ©es au dĂ©but du commerce global des esclaves et de la traite transatlantique et Ă  l’émergence de la thĂ©orie des races au XVIIIe siĂšcle.

L’histoire est le grand tĂ©moin de l’ampleur des injustices et des crimes abjects que le racisme a causĂ© et cause encore. Gengis Khan, le roi LĂ©opold II de Belgique, Adolphe Hitler et Benyamin Netanyahu seront Ă  jamais dans le panthĂ©on, «le hall of Fame», des pires racistes gĂ©nocidaires que l’humanitĂ© ait connue. 

Selon la thĂ©orie des races, les organismes impliquĂ©s dans les droits de l’homme ont Ă©mis des dĂ©finitions du racisme, dont celle-ci : «Toute distinction, discrimination, exclusion, restriction ou prĂ©fĂ©rence, volontaire ou involontaire, provocation et incitation Ă  la haine basĂ©e sur la couleur de la peau ou l’origine ethnique (la race) et faite dans l’intention d’empĂȘcher quelqu’un de jouir de ses droits ou de les exercer».

Mais avec le temps la notion de race s’est affinĂ©e et l’idĂ©ologie raciste a Ă©voluĂ© pour s’opposer Ă  toutes les formes d’humanisme. La distinction, discrimination, exclusion, restriction ou prĂ©fĂ©rence ont Ă©tĂ© Ă©tendues Ă  des groupes au sein mĂȘme d’une prĂ©sumĂ©e race. Ces nouveaux groupes sont dĂ©finis selon des critĂšres comme la religion, la nationalitĂ©, l’origine ethnique, le sexe, l’ñge, l’ascendance, le milieu socio-Ă©conomique, les incapacitĂ©s physiques ou mentales et l’orientation politique.

Ces critĂšres sont Ă©volutifs et il ne faut pas s’étonner que de nouveaux groupes de discrimination voient le jour selon l’évolution imprĂ©visible des sociĂ©tĂ©s modernes.

Du racisme individuel au racisme d’Etat

L’évolution de cette idĂ©ologie a aussi dĂ©passĂ© le cadre du comportement individuel pour toucher les Etats. Ainsi des pays comme les Etats-Unis jusqu’au milieu du siĂšcle dernier ou l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, la Belgique et la France coloniale du XIXe et XXe siĂšcle et l’actuel entitĂ© israĂ©lienne ont adoptĂ© la hiĂ©rarchisation des populations selon l’idĂ©e de race ou de groupes ethniques.

Pour assujettir les groupes raciaux considĂ©rĂ©s comme inferieurs et les priver des droits et des libertĂ©s fondamentales, ces pays ont Ă©tabli des lois discriminatoires pour ĂȘtre en mesure de soumettre ces groupes Ă  des mesures rĂ©pressives hors du droit commun. Ces pays avaient Ă©tĂ© des Etats racistes,  mais  IsraĂ«l l’a toujours Ă©tĂ© et le reste encore.

De nos jours beaucoup de pays, notamment europĂ©ens, comme la France et l’Allemagne, ou encore les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et l’Inde pratiquent le racisme d’Etat ou racisme institutionnel. Cette forme systĂ©mique de sĂ©grĂ©gation raciste est gĂ©nĂ©ralement ancrĂ©e dans les pratiques policiĂšres qui ont gĂ©nĂ©rĂ© le «dĂ©lit de faciĂšs». L’expression de ce racisme est aussi quasi quotidienne dans le milieu du travail et lors des Ă©vĂ©nements sportifs particuliĂšrement les matches de football.

La réfutation des théories racistes

Pour explorer et bien cerner les racines et les manifestations du racisme, on dispose de deux approches : scientifique et sociologique.

L’approche scientifique qui se base sur les sciences biologiques, essentiellement la gĂ©nĂ©tique formelle et la gĂ©nĂ©tique molĂ©culaire, l’anatomie et la physiologie, a conduit Ă  une rĂ©ponse claire et dĂ©finitive : il n’y a pas de races au sein de l’humanitĂ©. La notion de race est rĂ©futĂ©e. Il n’existe qu’une seule espĂšce humaine Homo sapiens, la nĂŽtre. La gĂ©nĂ©tique est formelle, nous partageons tous les mĂȘmes gĂšnes. La science a aussi montrĂ© qu’il existe, chez les humains comme chez tous les organismes vivants, une diversitĂ© gĂ©nĂ©tique qui est un discret polymorphisme molĂ©culaire de l’ADN. Ces variations gĂ©nĂ©tiques sont une rĂšgle fondamentale de la nature et un facteur d’enrichissement et d’adaptation au milieu environnant.

La science a montrĂ© par ailleurs qu’il existe des facteurs exogĂšnes indĂ©pendants ou facteurs Ă©pigĂ©nĂ©tiques qui agissent sur le fonctionnement des gĂšnes et peuvent affecter l’expression des gĂšnes associĂ©s aux comportements.

A noter que tous les effets dus aux facteurs épigénétiques y compris ceux qui pourraient expliquer le comportement et les attitudes racistes sont réversibles.

L’approche sociologique permet d’explorer le racisme en tant que phĂ©nomĂšne social complexe. Pour Ă©tudier les raisons qui font que l’homme peut adopter des attitudes racistes, cette approche examine plusieurs facteurs clĂ©s tels  que la socialisation, les structures de pouvoir, les stĂ©rĂ©otypes et les mĂ©canismes de dĂ©fense psychologique.

Les vecteurs de transmission des préjugés raciaux

La socialisation est l’un des principaux vecteurs du racisme. DĂšs leur plus jeune Ăąge, les individus sont exposĂ©s Ă  des normes, des valeurs et des croyances qui façonnent leur perception du monde. La famille, l’école, les mĂ©dias et les groupes de pairs jouent un rĂŽle crucial dans la transmission des prĂ©jugĂ©s raciaux.

Les enfants qui grandissent dans des environnements oĂč les attitudes racistes sont des pratiques communes, sont plus susceptibles de reproduire ces comportements.

De plus, les messages ambigus ou nĂ©gatifs vĂ©hiculĂ©s par les mĂ©dias peuvent renforcer des perceptions erronĂ©es sur des groupes ethniques spĂ©cifiques. A ce niveau, l’approche sociologique et l’approche scientifique, en l’occurrence l’épigĂ©nĂ©tique, se rejoignent pour expliquer en partie les comportements racistes.

Par ailleurs, le racisme est souvent ancrĂ© dans les structures de pouvoir qui favorisent certains groupes au dĂ©triment d’autres. Ces structures alimentent souvent des sentiments de supĂ©rioritĂ© chez les groupes dominants. Dans ce contexte, le racisme devient un moyen de maintenir le statu quo et de justifier des privilĂšges. Les institutions, telles que la police, le systĂšme judiciaire et le marchĂ© du travail, peuvent Ă©galement perpĂ©tuer des discriminations raciales, renforçant ainsi l’idĂ©e que certaines races sont infĂ©rieures ou moins dignes de respect.
Quant aux stĂ©rĂ©otypes, ce sont des gĂ©nĂ©ralisations simplistes qui peuvent conduire Ă  la dĂ©shumanisation des individus appartenant Ă  un prĂ©sumĂ© groupe racial particulier. Lorsqu’une personne est perçue uniquement Ă  travers le prisme de stĂ©rĂ©otypes nĂ©gatifs, cela peut justifier des comportements discriminatoires. Par exemple, des stĂ©rĂ©otypes associĂ©s Ă  la criminalitĂ©, aux carences intellectuelles ou Ă  la paresse peuvent amener certaines personnes Ă  voir les membres de certaines prĂ©sumĂ©es races comme des menaces ou des parasites. Cette dĂ©shumanisation facilite l’acceptation de la discrimination et de la violence qui peut lĂ©gitimer l’assassinat.

Sur le plan psychologique, le racisme peut Ă©galement ĂȘtre compris comme un mĂ©canisme de dĂ©fense primaire. Face Ă  l’incertitude, Ă  la peur ou Ă  l’angoisse, certains individus peuvent projeter leurs propres insĂ©curitĂ©s sur des groupes perçus comme «autres». En stigmatisant un groupe, ils renforcent leur propre identitĂ© et leur sentiment de supĂ©rioritĂ©. Ce besoin de se sentir supĂ©rieur peut ĂȘtre exacerbĂ© par des crises Ă©conomiques ou sociales, oĂč les individus cherchent des boucs Ă©missaires pour expliquer leurs difficultĂ©s.

Comment lutter contre le racisme ?

Pour lutter contre le racisme et l’injustice qui y est associĂ©e, il est essentiel d’agir sur au moins trois niveaux. Le premier est juridique. La solution consiste Ă  se doter d’un arsenal juridique puissant qui comprend un ensemble de lois dissuasives pour quiconque commettrait un acte de discrimination, exclusion, restriction ou prĂ©fĂ©rence, volontaire ou involontaire, provocation et incitation Ă  la haine basĂ©e sur la race, la couleur de la peau ou l’origine ethnique, ou empĂȘcherait quelqu’un de jouir de ses droits ou de les exercer.

L’arsenal juridique de lutte contre le racisme doit ĂȘtre accompagnĂ© d’une remise en question des structures de pouvoir qui doivent favoriser un tissu social harmonieux Ă  travers la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques, politiques et sociales sources de pouvoir et de vellĂ©itĂ©s de dominance.

Le deuxiĂšme niveau de lutte contre le racisme est le systĂšme Ă©ducatif. Il faut veiller Ă  prodiguer une Ă©ducation ou la dĂ©construction des stĂ©rĂ©otypes soit un objectif majeur. Les programmes Ă©ducatifs doivent intĂ©grer la socialisation positive et la valorisation de la diversitĂ© ainsi que l’enseignement aux enfants de la compassion, de l’équitĂ© et des droits de la personne.

Au troisiĂšme niveau de la lutte contre le racisme on trouve la sociĂ©tĂ© civile et les organismes non gouvernementaux qui doivent contribuer Ă  la construction d’une sociĂ©tĂ© plus inclusive en favorisant la comprĂ©hension et l’empathie, en aidant Ă  la dĂ©nonciation du sectarisme et des discours haineux, et en amplifiant la voix des opprimĂ©s. La sociĂ©tĂ© civile peut aussi jouer un rĂŽle important pour guider la dĂ©fense des personnes victimes de harcĂšlement.

Le racisme est donc un phĂ©nomĂšne complexe qui touche toutes les sociĂ©tĂ©s et ne peut ĂȘtre rĂ©duit Ă  des manifestations ou attitudes personnelles puisqu’il affecte des systĂšmes Ă©tatiques et impacte toutes ses composantes.

Si les sciences naturelles rĂ©futent la thĂ©orie des races, il n’en demeure pas moins qu’elles supportent l’approche sociologique, qui nous apprend que le racisme est le produit de processus sociaux, culturels et historiques.

Il semblerait donc Ă©vident que la lutte contre le racisme passe des analyses historiques prĂ©cises ainsi que des ajustements des processus sociaux et culturels pour renforcer les liens sociaux et prĂ©venir les comportements et attitudes erratiques. La volontĂ© politique doit s’exprimer pleinement pour qu’on puisse rĂ©ussir ce travail colossal. 

* Millenium 3 Advisory.

L’article C’est quoi le racisme et comment le combattre ? est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Aïcha’’ de Mehdi M. Barsaoui | Un destin en fuite, entre ombre et lumiùre

AprĂšs une premiĂšre projection complĂšte hier, 10 mars 2025, au CinĂ©ma VariĂ©tĂ©s de Marseille, oĂč le film a suscitĂ© l’enthousiasme et l’admiration du public, â€˜â€˜AĂŻcha’’ sera prĂ©sentĂ© aujourd’hui, 11 mars, Ă  l’UGC CinĂ© CitĂ© Les Halles de Paris, en prĂ©sence du rĂ©alisateur Mehdi M. Barsaoui, avant sa sortie dans toute la France le 19 mars 2025.

Djamal Guettala

Ce film intense et poignant, portĂ© par des performances saisissantes de Fatma Sfar, Nidhal Saadi, Yasmine Dimassi et Hela Ayed, a dĂ©jĂ  marquĂ© les esprits, notamment Ă  la Mostra de Venise, oĂč il a Ă©tĂ© chaleureusement saluĂ©.

Le film suit l’histoire d’Aya, une jeune femme qui travaille dans un hĂŽtel au sud de la Tunisie. EmployĂ©e de mĂ©nage, serveuse et animatrice, elle vit entre les tĂąches quotidiennes et les attentes de ses parents, pour qui elle est une source de soutien financier. CoincĂ©e dans une existence de servitude, Aya rĂȘve d’un ailleurs, de Tunis, oĂč elle pourrait enfin s’échapper de la pression qui pĂšse sur elle.

Un accident de bus va tout changer. Aya survit, mais une autre femme perd la vie à sa place. Elle décide de saisir cette occasion pour se réinventer et se créer une nouvelle identité : Amina. Une fuite vers Tunis, une tentative de retrouver sa liberté. Mais les fantÎmes du passé ne tardent pas à revenir la hanter.

Un thriller psychologique sous haute tension

Le film prend alors une tournure de thriller psychologique, oĂč chaque mouvement d’Amina, chaque regard qu’elle pose, devient un piĂšge. L’apparition d’un homme en boĂźte de nuit, qui croit la reconnaĂźtre, dĂ©clenche une sĂ©rie d’évĂ©nements qui vont rapidement la conduire Ă  une confrontation inĂ©vitable avec son passĂ©. L’étau se resserre autour d’elle, entre les policiers en civil, les pressions des avocats, et l’influence de la famille de cet homme mystĂ©rieux.

Mehdi M. Barsaoui manipule habilement la camĂ©ra pour traduire l’oppression de son personnage : des escaliers vertigineux, une boĂźte de nuit Ă©touffante, des scĂšnes de fuite haletantes. Il pousse son hĂ©roĂŻne dans ses derniers retranchements, dans une spirale oĂč chaque choix devient une question de vie ou de mort.

Mehdi Barsaoui avec Djamal Guettala.

Un film salué, en attendant la sortie nationale

AprĂšs la projection au CinĂ©ma VariĂ©tĂ©s Ă  Marseille, oĂč le film a fait salle comble, â€˜â€˜AĂŻcha’’ suscite une attente grandissante parmi les cinĂ©philes. AprĂšs Paris aujourd’hui, il sera diffusĂ© dans toutes les salles françaises le 19 mars. Les spectateurs prĂ©sents Ă  Marseille ont Ă©tĂ© tĂ©moins de l’incroyable tension qui se dĂ©gage du film, entre drame personnel et thriller haletant, avec une performance magistrale de Fatma Sfar, qui incarne une hĂ©roĂŻne complexe et rĂ©siliente.

Avec â€˜â€˜AĂŻcha’’, Mehdi M. Barsaoui nous livre un film audacieux et Ă©mouvant, une rĂ©flexion sur la libertĂ©, la rĂ©pression, et les sacrifices d’une femme face aux lourds poids sociaux. Un film Ă  dĂ©couvrir absolument, qui pousse son personnage Ă  se confronter Ă  l’intime et Ă  l’impitoyable rĂ©alitĂ© de son existence.

L’article ‘‘Aïcha’’ de Mehdi M. Barsaoui | Un destin en fuite, entre ombre et lumiùre est apparu en premier sur Kapitalis.

Nutrition | Attention au «brik», il est dangereux pour votre santé

Rana Ghiloufi, spĂ©cialiste en sĂ©curitĂ© sanitaire et en qualitĂ© des produits alimentaires Ă  l’Institut national de la nutrition (INN), a mis en garde contre les dangers liĂ©s Ă  la friture des aliments riches en amidon, tels que le «brik» et les pommes de terre; des plats particuliĂšrement consommĂ©s pendant le mois de Ramadan.

Intervenant dans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur MosaĂŻque ce lundi 10 mars 2025, la nutritionniste a expliquĂ© qu’«il existe deux types de risques liĂ©s Ă  la friture de ces aliments, parce qu’ils deviennent plus riche en graisses, notamment saturĂ©es, ce qui est nĂ©faste pour la santĂ© du cƓur et des artĂšres.» En plus, la friture ouvre les pores des aliments, leur permettant d’absorber de grandes quantitĂ©s d’huile, ce qui augmente leur teneur en graisses et favorise l’apparition de problĂšmes de santĂ©.

Rana Ghiloufi a, Ă©galement, expliquĂ© que les aliments riches en amidon changent de maniĂšre significative,  lors de la friture ou de la cuisson au grill : leur couleur devient dorĂ©e et leur surface croquante, ce qui conduit Ă  la formation de substances classĂ©es comme cancĂ©rogĂšnes.

Elle a ajoutĂ© que la friture provoque aussi la transformation de l’eau contenue dans les aliments en huile hydrogĂ©nĂ©e, un processus dangereux pour la santĂ©, pouvant entraĂźner des maladies graves, comme le cancer.

La nutritionniste a recommandĂ© l’utilisation d’appareils de cuisson modernes, tels que les fours ou les appareils nĂ©cessitant peu d’huile, comme alternative plus saine, bien que certains risques demeurent.

Elle a enfin insistĂ© sur l’importance d’adopter une alimentation Ă©quilibrĂ©e et saine, notamment pendant Ramadan qui se caractĂ©rise par une forte gausse de la consommation alimentaire.

L’article Nutrition | Attention au «brik», il est dangereux pour votre santĂ© est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | 20% des déchets ménagers ne sont pas collectées

Les questions environnementales et notamment celle de la levĂ©e et du traitement des dĂ©chets mĂ©nagers font, depuis quelques annĂ©es, partie des prioritĂ©s du gouvernement. Et pour cause
  

Lors d’une intervention tĂ©lĂ©phonique dans l’émission ‘‘Romdhane Ennes’’ sur MosaĂŻque, ce lundi 10 mars 2025, le ministre de l’Environnement Habib Abid a indiquĂ© qu’en ce dĂ©but d’annĂ©e, deux conseils ministĂ©riels avaient Ă©tĂ© organisĂ©s, consacrĂ©s Ă  la propretĂ©, Ă  la gestion des dĂ©chets et Ă  la prĂ©servation de l’environnement, en soulignant que ces initiatives Ă©taient un indicateur de l’importance accordĂ©e par le gouvernement aux enjeux environnementaux.

Bien que la situation ne soit pas encore idéale, une amélioration est en cours, avec des efforts continus pour améliorer la gestion des déchets, notamment en matiÚre de collecte et de traitement, a assuré le ministre, en rappelant que 80% des déchets ménagers sont collectés, tandis que 20% demeurent dans les rues et les lieux publics.

Ce phénomÚne est principalement dû à un manque de ressources, mais aussi à des comportements inadéquats qui entravent une collecte efficace des déchets domestiques, a-t-il admis.

La Tunisie génÚre chaque année 3,5 millions de tonnes de déchets ménagers, avec une production quotidienne variant entre 800 grammes et 1 kg par habitant. Parmi cette quantité, 2,8 millions de tonnes sont collectées, selon le ministre.

En outre, 45% des dĂ©penses des municipalitĂ©s sont consacrĂ©es Ă  la gestion des dĂ©chets, ce qui explique la faiblesse des services dans d’autres domaines, tels que l’entretien des routes et des infrastructures publiques.

 

L’article Tunisie | 20% des dĂ©chets mĂ©nagers ne sont pas collectĂ©es est apparu en premier sur Kapitalis.

Le spectre de la guerre civile ressurgit en Syrie

En Syrie, des centaines de personnes sont mortes dans des affrontements entre l’armĂ©e et les forces fidĂšles Ă  Assad. Le spectre de la guerre civile ressurgit.

Le bilan de trois jours d’affrontements sanglants dans la rĂ©gion cĂŽtiĂšre de la Syrie entre les forces gouvernementales et les hommes armĂ©s fidĂšles au rĂ©gime dĂ©chu de Bachar Al-Assad a atteint quelque 973 morts, selon un dernier bilan aujourd’hui, lundi 11 mars 2025.

Selon l’Observatoire national des droits de l’homme, 147 morts ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s dĂšs le premier jour, ajoutant que les forces gouvernementales sunnites ont exĂ©cutĂ© sommairement des dizaines de miliciens alaouites – une branche du chiisme Ă  laquelle appartiennent les clans au pouvoir en Syrie depuis des dĂ©cennies – dans les localitĂ©s de l’arriĂšre-pays cĂŽtier syrien, dans la rĂ©gion de LattaquiĂ©.

Selon l’Ong, le premier jour, 37 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es dans les rangs gouvernementaux et les attaques contre la ville de Jableh et les villages proches de la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne sont «les plus violentes contre les nouvelles autoritĂ©s depuis la chute d’Assad» en dĂ©cembre dernier.

L’escalade aurait Ă©galement causĂ© des dommages aux infrastructures critiques.

Des vols effectuĂ©s dans les maisons des victimes et des flux de rĂ©fugiĂ©s syriens vers le Liban voisin sont Ă©galement signalĂ©s, alors que le pouvoir en place, contrĂŽlĂ© par l’ancien chef terroriste Ahmed Charaa, cherche Ă  se dĂ©rober Ă  ses responsabilitĂ©s dans les massacres enregistrĂ©s, se contentant de parler de la mise en place d’une commission d’enquĂȘte sur les violences en cours.

L’Unicef s’est dit «profondĂ©ment alarmĂ© par la rĂ©cente vague de violence dans les zones cĂŽtiĂšres de la Syrie, qui aurait coĂ»tĂ© la vie Ă  au moins 13 enfants, dont un bĂ©bĂ© de six mois.»

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© le directeur rĂ©gional de l’Unicef ​​pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Edouard Beigbeder, qui fait Ă©cho Ă  l’appel Ă  la modĂ©ration du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies pour Ă©viter de nouvelles pertes en vies humaines. «Nous exhortons toutes les parties Ă  cesser immĂ©diatement les hostilitĂ©s et Ă  respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, poursuit Beigbeder. Il est essentiel de prendre toutes les mesures possibles pour protĂ©ger les civils, en particulier les enfants, et sauvegarder les infrastructures civiles essentielles, telles que les hĂŽpitaux. La violence continue souligne la nĂ©cessitĂ© urgente de respecter ces lois et de garantir un accĂšs rapide, sĂ»r et sans entrave aux travailleurs humanitaires pour fournir des services vitaux aux personnes touchĂ©es par les combats».

L’Unicef appelle toutes les parties Ă  «donner la prioritĂ© Ă  la rĂ©conciliation et Ă  s’engager en faveur d’une transition politique pacifique, garantissant que les enfants syriens puissent survivre, s’épanouir et rĂ©aliser leur plein potentiel. Les enfants syriens ont assez souffert. Ils ont le droit de vivre en paix et d’espĂ©rer un avenir meilleur.»

I. B.

L’article Le spectre de la guerre civile ressurgit en Syrie est apparu en premier sur Kapitalis.

MĂ©tĂ©orologie | Les projets en cours de rĂ©alisation par l’INM   

L’Institut national de la mĂ©tĂ©orologie (INM) va mettre en place, prochainement, un rĂ©seau de radars d’observation mĂ©tĂ©orologique, pour couvrir tout le territoire de la Tunisie.

C’est ce qu’a annoncĂ© le directeur gĂ©nĂ©ral de l’INM, Ahmed Hmam, Ă  l’agence Tap, ajoutant qu’un appel d’offres international a Ă©tĂ© lancĂ© pour l’acquisition de cinq radars et que l’ouverture des plus contenant ces offres aura lieu en avril 2025.

Ces cinq radars seront installĂ©s au nord du pays (2), au centre (2) et au sud (1), afin d’assurer une couverture efficace de tout le territoire national et une mesure instantanĂ©e des quantitĂ©s de prĂ©cipitations.

Ce rĂ©seau de radars est trĂšs important, notamment pour la rĂ©alisation de prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques instantanĂ©es et l’instauration d’un systĂšme d’alerte prĂ©coce, a soulignĂ© Hmam, ajoutant que d’autres projets sont en cours de rĂ©alisation par l’INM, dont l’acquisition d’une station de production mĂ©tĂ©orologique pour Ă©laborer les prĂ©visions, y compris celles destinĂ©es Ă  l’aviation. Ainsi, des dossiers de vol contenant les donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques seront envoyĂ©s Ă©lectroniquement aux Ă©quipages des avions.

Hmam a, Ă©galement, parlĂ© d’un projet d’acquisition et de mise en place d’une station de rĂ©ception et d’exploitation des images satellitaires de troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, dont l’appel d’offres sera lancĂ© avant mai 2025.

Le rĂ©seau des stations d’observation mĂ©tĂ©orologique va ĂȘtre aussi dĂ©veloppĂ© dans les aĂ©roports, grĂące Ă  l’acquisition d’équipements pour les pistes d’atterrissage et de dĂ©collage dans les aĂ©roports, ainsi que la gĂ©nĂ©ralisation du systĂšme de qualitĂ© ISO 9001 pour qu’il englobe tous les domaines d’activitĂ© de l’INM et ses services.

Les projets en cours s’inscrivent dans le cadre du programme intĂ©grĂ© de rĂ©silience aux catastrophes naturelles lancĂ© suite aux inondations au gouvernorat de Nabeul en septembre 2018 et qui est rĂ©alisĂ© sur 6 ans (2022-2027).

Ce programme comporte 4 axes relatifs Ă  l’amĂ©lioration de la lutte contre les dangers des inondations dans les zones urbaines, le renforcement des prĂ©paratifs pour contrecarrer les catastrophes, le dĂ©veloppement de l’assurance dans le domaine des catastrophes naturelles, le renforcement de la coordination institutionnelle et l’amĂ©nagement environnemental favorable Ă  la gestion des risques du climat et des catastrophes, Ă  travers la crĂ©ation d’une structure permanente de rĂ©silience aux catastrophes.

L’INM est chargĂ© de la mise en Ɠuvre du 2e axe de ce programme, qui concerne le renforcement des prĂ©paratifs pour faire face aux catastrophes et ce avec la participation du ministĂšre de l’Agriculture, et de l’Office national de la protection civile (ONPC).

Le rĂŽle de l’INM consiste en le renforcement des capacitĂ©s institutionnelles, la modernisation des systĂšmes de surveillance et de modĂ©lisation, ainsi que des prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes et des inondations, en plus du renforcement des prestations de services d’observation mĂ©tĂ©orologique et hydrologique, ainsi que des services des prĂ©visions des dangers et d’alerte prĂ©coce.

D’aprùs Tap.

L’article MĂ©tĂ©orologie | Les projets en cours de rĂ©alisation par l’INM    est apparu en premier sur Kapitalis.

Elmed, un pont Ă©nergĂ©tique entre l’Afrique du Nord et l’Europe  

La future interconnexion Ă©lectrique Elmed, entre la Tunisie et l’Italie viendra renforcer la coopĂ©ration Ă©nergĂ©tique entre les deux pays, trĂšs proches gĂ©ographiquement et dĂ©jĂ  Ă©troitement liĂ©s dans plusieurs domaines, l’Italie Ă©tant le second partenaire Ă©conomique de la Tunisie aprĂšs la France.

Pour des opĂ©rateurs tunisiens du secteur des Ă©nergies renouvelables prĂ©sents Ă  l’exposition internationale sur la transition Ă©nergĂ©tique Key-The Energy Transition exhibition, clĂŽturĂ©e le 7 mars 2025, Ă  Rimini en Italie, Elmed, dont l’entrĂ©e en service est prĂ©vue pour 2028, est un «pont Ă©nergĂ©tique» entre l’Afrique et l’Europe.

Cet ouvrage viendra renforcer une coopĂ©ration Ă©nergĂ©tique transmĂ©diterranĂ©enne, dĂ©jĂ  Ă©tablie depuis 1977, avec le gazoduc Transmed, d’une longueur de 2 475km, entre l’AlgĂ©rie et l’Italie, via la Tunisie (370 km). Il aidera l’Italie Ă  satisfaire sa demande d’électricitĂ©, qui a atteint 31,3 milliards de kilowattheures (kWh) en juillet 2024, soit une augmentation de 4,5% par rapport Ă  juillet 2023, selon les donnĂ©es de Terna, la compagnie d’électricitĂ© italienne.

«Pour la Tunisie, cette premiĂšre interconnexion en courant continu entre l’Europe et l’Afrique, rĂ©alisĂ©e par la Steg et Terna, agira sur la sĂ©curitĂ© d’approvisionnement en Ă©lectricitĂ©, en rĂ©duisant la demande pendant l’étĂ©, pĂ©riode oĂč des pics de consommation sont toujours enregistrĂ©s, dans un contexte de rĂ©chauffement climatique», a indiquĂ© Ali Kanzari, prĂ©sident de la Chambre syndicale des intĂ©grateurs de systĂšmes photovoltaĂŻques relevant de l’Utica, qui intervenait Ă  un dĂ©bat sur l’électrification de l’Afrique, Ă  l’exposition de Rimini. «Elle habilitera aussi la Tunisie a exporter son Ă©nergie verte vers l’Europe», a-t-il dit, faisant sans doute aussi allusion Ă  l’autre grand projet en cours de rĂ©alisation pour la production de l’hydrogĂšne vert et son exportation vers l’Europe via l’Italie.

Lors de cet Ă©vĂšnement, les experts ont soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’un dĂ©veloppement Ă  grande Ă©chelle des Ă©nergies renouvelables, de la modernisation des rĂ©seaux Ă©lectriques et d’investissements dans des solutions de stockage d’énergie pour garantir un accĂšs universel Ă  une Ă©lectricitĂ© fiable, sĂ»re et abordable.

La liaison Ă©lectrique, qui reliera la station de Partanna en Sicile Ă  celle de Mlaabi Ă  Menzel Temime (Cap Bon), sur une longueur totale d’environ 220 kilomĂštres (dont environ 200 km en cĂąble sous-marin), avec une capacitĂ© de 600 MW et une profondeur maximale d’environ 800 mĂštres, favorisera, selon les opĂ©rateurs tunisiens et italiens, l’intĂ©gration des systĂšmes Ă©nergĂ©tiques de l’UE et de l’Afrique du Nord.

Il s’agit Ă©galement d’optimiser l’utilisation des sources de production, de partager les ressources d’équilibrage et d’accroĂźtre la flexibilitĂ© opĂ©rationnelle des deux systĂšmes Ă©lectriques.

Pour rappel, l’interconnexion Ă©lectrique sous-marine entre la Tunisie et l’Italie est d’une puissance de 600MW, d’une tension de 500Kv sur une longueur de 220 km. Elle traversera le canal de Sicile et sera posĂ©e sur le fond marin atteignant la profondeur maximale de 800 mĂštres sous le niveau de la mer.

Selon les donnĂ©es de l’ambassade d’Italie Ă  Tunis, l’Italie est le deuxiĂšme fournisseur de la Tunisie, avec un commerce bilatĂ©ral d’environ 7.1 milliards d’euro. Elle est aussi le deuxiĂšme investisseur en Tunisie (avec une part de marchĂ© de 16%).

D’aprùs les statistiques de l’Api et la Fipa, environ 800 entreprises italiennes sont actives en Tunisie, dont la plupart sont totalement exportatrices (off-shore).

Ces entreprises, mixtes, Ă  participation italienne ou Ă  capital exclusivement italien, emploient plus de 60 000 personnes et reprĂ©sentent prĂšs d’un tiers des entreprises Ă  participation Ă©trangĂšre dans notre pays. La plupart d’entre elles sont concentrĂ©es sur le Grand Tunis et dans les rĂ©gions cĂŽtiĂšres.

Le secteur de production le plus prĂ©sent dans les sociĂ©tĂ©s italiennes est celui du textile/habillement, Ă  travers aussi bien des petites et moyennes entreprises que d’importants groupes industriels.

D’aprùs Tap.

L’article Elmed, un pont Ă©nergĂ©tique entre l’Afrique du Nord et l’Europe   est apparu en premier sur Kapitalis.

Du rififi Ă  TĂ©hĂ©ran | L’establishment iranien se dĂ©chire!

Rien ne va plus Ă  TĂ©hĂ©ran. AprĂšs l’annus horribilis 2024 qui a vu le Hezbollah libanais sortir Ă©puisĂ© et son Ă©tat-major politique et militaire dĂ©capitĂ© suite Ă  la guerre sanglante l’ayant opposĂ© Ă  IsraĂ«l, puis la chute vertigineuse de Bachar Al-Assad en Syrie, la situation semble devenir plus prĂ©caire que jamais au cƓur mĂȘme du rĂ©gime.

Imed Bahri

Le prĂ©sident rĂ©formateur Masoud Pazeshkian ayant reçu pour son Ă©lection le soutien du Guide Ali Khamenei vient d’ĂȘtre lĂąchĂ© par ce dernier qui semble pencher pour les faucons du camp conservateur, Ă  l’heure oĂč, Ă  Washington, d’autres faucons ont pris le pouvoir.

Pazeshkian est toujours favorable Ă  des nĂ©gociations avec Washington, contrairement aux conservateurs qui refusent de nĂ©gocier avec le couteau de Trump sous la gorge et qui sont convaincus que la nouvelle administration amĂ©ricaine a pour objectif de provoquer un changement de rĂ©gime en Iran. 

Tout en rappelant que la proposition de Trump de rouvrir les nĂ©gociations avec TĂ©hĂ©ran sur le programme nuclĂ©aire iranien intervient dans un contexte de conflits internes qui secouent les plus hautes sphĂšres de l’establishment de la RĂ©publique islamique, Patrick Wintour, rĂ©dacteur en chef diplomatique du journal britannique The Observer, version du week-end du Guardian, a ajoutĂ© que, le mois dernier, le parlement iranien dominĂ© par les conservateurs a affirmĂ© son autoritĂ© sur le prĂ©sident rĂ©formiste Masoud Pezeshkian, Ă©lu en juin, en limogeant le ministre de l’Economie Abdolnasser Hemmati, tandis que Mohammad Javad Zarif, vice-prĂ©sident et rĂ©formateur le plus en vue, a Ă©galement Ă©tĂ© contraint de dĂ©missionner.

La derniĂšre lutte pour le pouvoir s’est clairement dĂ©roulĂ©e contre la volontĂ© du prĂ©sident Pezeshkian mais avec une Ă©conomie sous le choc des sanctions amĂ©ricaines.

Le gouvernement de l’ombre reprend la main

Le guide suprĂȘme de 85 ans a apparemment dĂ©cidĂ© de ne pas soutenir Pezeshkian. Sentant que la situation s’aggravait, le Parlement a convoquĂ© 11 ministres et leur a posĂ© 49 questions sur leurs performances dans ce qui a Ă©tĂ© perçu comme une tentative de harceler Pezeshkian et son gouvernement et de le forcer Ă  se soumettre davantage.

Des rumeurs circulent en Iran selon lesquelles Pezeshkian, un homme Ă©motif qui accorde une grande importance Ă  l’intĂ©gritĂ©, serait sur le point de dĂ©missionner. Son dĂ©part confirmerait que l’État profond, ou ce que certains en Iran appellent le gouvernement de l’ombre, ne tolĂ©rera pas une perte de pouvoir.

S’il part, il a clairement fait savoir Ă  qui il imputerait la responsabilitĂ©. Dans un discours remarquablement franc, il a finalement pris position dĂ©clarant qu’il Ă©tait favorable Ă  des nĂ©gociations avec l’Occident mais que le Guide suprĂȘme les avait rejetĂ©es. 

«Ma position a toujours Ă©tĂ© et restera que je crois aux nĂ©gociations mais nous devons dĂ©sormais suivre les paramĂštres fixĂ©s par le Guide suprĂȘme», a dĂ©clarĂ© Pezeshkian avant d’ajouter: «Lorsque le Guide suprĂȘme fixe une direction, nous devons nous y adapter et pour nous adapter, nous devons essayer de trouver une solution. Depuis que nous avons pris le pouvoir, nous avons des problĂšmes d’énergie, d’eau, d’électricitĂ©, d’énormes dettes et des problĂšmes de paiement aussi bien dans le secteur agricole pour le blĂ© que dans celui de la santĂ© pour les soins mĂ©dicaux mais aussi les retraites, etc.»

Le bras-de-fer s’étend aussi au plan sociĂ©tal, puisqu’il a Ă©galement dĂ©clarĂ© que ses efforts visant Ă  allĂ©ger la pression exercĂ©e sur les femmes pour qu’elles portent le voile se heurtaient Ă  une opposition constante.

Sur un autre plan, Pezeshkian a prĂ©sentĂ© samedi de nouvelles excuses pour la pĂ©nurie d’électricitĂ©.

Wintour estime que les nombreuses batailles qui tournent autour de l’économie et de sa mauvaise gestion s’inscrivent en rĂ©alitĂ© dans des batailles plus vastes autour des relations avec l’Occident. Les conservateurs Ă©tant convaincus que l’expĂ©rience montre que Trump et son alliĂ© IsraĂ«l ne sont non seulement pas dignes de confiance mais Ă©galement dĂ©terminĂ©s Ă  provoquer un changement de rĂ©gime en Iran.

Pezeshkian avait affirmĂ© lors des Ă©lections que l’Iran pourrait mettre fin Ă  sa confrontation avec l’Occident et rester indĂ©pendant.

Téhéran pourra-t-il rejeter les négociations proposées par Trump ?

Les conservateurs considĂšrent que leur position est juste et plus justifiĂ©e que jamais surtout aprĂšs la lettre de Trump Ă  l’ayatollah Ali Khamenei, qui pose des conditions strictes aux nĂ©gociations sur le programme nuclĂ©aire. Le prix exigĂ© par Washington est considĂ©rĂ© comme trop Ă©levĂ©.

Cependant, si TĂ©hĂ©ran rejette l’initiative de Trump, le bombardement israĂ©lien des sites nuclĂ©aires iraniens deviendrait probable voire imminent. Le plus grand obstacle Ă  une telle attaque ne rĂ©side pas dans les nombreuses menaces de reprĂ©sailles de l’Iran –IsraĂ«l pense avoir dĂ©truit les dĂ©fenses aĂ©riennes de TĂ©hĂ©ran l’automne dernier– mais dans les arguments des États du Golfe.

Le Premier ministre et ministre des Affaires Ă©trangĂšres du Qatar Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani a accordĂ© une interview Ă  Tucker Carlson, qui a suscitĂ© beaucoup d’inquiĂ©tudes et dans laquelle il a averti que si la centrale nuclĂ©aire iranienne de Bushehr Ă©tait attaquĂ©e et que des matiĂšres radioactives s’échapperaient dans le Golfe, trois jours aprĂšs, aucun pays de la rĂ©gion n’aurait d’eau potable, Ă©tant donnĂ© que ces pays dĂ©pendent tous du dessalement pour assurer leur approvisionnement en eau potable. Une telle attaque dĂ©truirait non seulement la vie marine mais aussi la vie dans toute la rĂ©gion, a ajoutĂ© le ministre qatari.

Pour l’instant, les diplomates iraniens restent sur leur position affirmant qu’ils ne nĂ©gocieront pas directement avec l’AmĂ©rique. Cela laisse ouverte la possibilitĂ© de pourparlers indirects sous la mĂ©diation de la Russie, une variante des laborieuses nĂ©gociations qui ont eu lieu Ă  Vienne sous l’administration Biden et qui n’ont pas rĂ©ussi Ă  relancer l’accord nuclĂ©aire de 2015. Cette offre pourrait faire gagner du temps Ă  l’Iran.

Le consensus en Iran est que le message de Trump arrive Ă  point nommĂ© dans le cadre d’une guerre psychologique destinĂ©e Ă  forcer TĂ©hĂ©ran Ă  le rejeter, Ă  approfondir les divisions iraniennes sur sa stratĂ©gie et Ă  porter la crise entre l’Occident et l’Iran aux plus hauts niveaux.

Cependant, en cas de refus de l’offre de nĂ©gociation amĂ©ricaine par Khamenei, l’option militaire serait Ă  l’ordre du jour, a dĂ©clarĂ© Trump, sachant qu’il a dĂ©jĂ  levĂ© tout obstacle Ă  la livraison Ă  IsraĂ«l de bombes de 2 000 livres (900 kg) suspendue par son prĂ©dĂ©cesseur et que Tel Aviv compte utiliser pour frapper les sites nuclĂ©aires iraniens.

L’article Du rififi Ă  TĂ©hĂ©ran | L’establishment iranien se dĂ©chire! est apparu en premier sur Kapitalis.

PrĂšs de la moitiĂ© des ingĂ©nieurs tunisiens sont partis Ă  l’étranger

Selon le doyen des ingĂ©nieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, citĂ© par l’agence officielle Tap, 39 000 ingĂ©nieurs tunisiens ont dĂ©jĂ  quittĂ© le pays sur un total de 90 000 enregistrĂ©s Ă  l’Ordre des ingĂ©nieurs tunisiens. Soit prĂšs de la moitié   

Sahnoun, qui intervenait lors d’une sĂ©ance d’audition parlementaire Ă  propos d’un projet de loi relatif Ă  l’enseignement supĂ©rieur privĂ© dont le contenu a Ă©tĂ© rapportĂ© dans un rapport de la Commission de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche scientifique publiĂ© la semaine Ă©coulĂ©e, a dĂ©clarĂ© que le nombre total d’étudiants tunisiens diplĂŽmĂ©s en ingĂ©nierie dĂ©passe, chaque annĂ©e, 8000 alors que le rythme des dĂ©parts des ingĂ©nieurs Ă  l’étranger est estimĂ© Ă  une vingtaine par jour, soit prĂšs de 7000 chaque annĂ©e. Ce qui constitue une source d’inquiĂ©tude Ă©tant donnĂ© qu’à ce rythme lĂ , le pays pourrait bientĂŽt manquer d’ingĂ©nieurs dans certains secteurs trĂšs demandĂ©s Ă  l’étranger, notamment les nouvelles technologies.

Quand on sait que le coĂ»t de formation des ingĂ©nieurs en Tunisie s’élĂšve chaque annĂ©e Ă  650 millions de dinars et que beaucoup d’entre eux, aussitĂŽt formĂ©s, partent monnayer leur compĂ©tence Ă  l’étranger, on a de bonnes raisons d’apprĂ©hender les consĂ©quences de ces dĂ©parts massifs sur l’économie nationale. Mais cela ne semble pas inquiĂ©ter outre mesure les autoritĂ©s publiques qui se fĂ©licitent du fait que les envois de fonds des expatriĂ©s dĂ©passe dĂ©sormais les recettes du tourisme en devises Ă©trangĂšres et permettent ainsi Ă  l’Etat de payer ses dettes extĂ©rieures.

I. B.    

L’article PrĂšs de la moitiĂ© des ingĂ©nieurs tunisiens sont partis Ă  l’étranger est apparu en premier sur Kapitalis.

 â€˜â€˜Il reste encore demain’’ | Les contrĂ©es profondes de la nature humaine

Le film italien ‘‘Il reste encore demain’’ est une comĂ©die dramatique italienne rĂ©alisĂ©e par Paola Cortellesi, une rĂ©alisatrice peu connue du grand public. A sa sortie en 2023, il a rencontrĂ© un immense succĂšs, en Italie, en attirant prĂšs de cinq millions de spectateurs, dĂ©passant ainsi au box-office national ‘‘Oppenheimer’’ et le navet amĂ©ricain ‘‘Barbie’’.

Mohamed Sadok Lejri

J’ai Ă©tĂ© impressionnĂ© par la qualitĂ© de ce film qui embrasse la cause fĂ©ministe. Il s’agit d’un fĂ©minisme qui s’attache Ă  sa mission premiĂšre, un fĂ©minisme enracinĂ© dans le quotidien et qui tient compte de la situation d’oppression que vivent beaucoup de femmes de par le monde au sein de leur foyer et, par extension, de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. ‘‘Il reste encore demain’’ n’a strictement rien Ă  voir avec le nĂ©o-fĂ©minisme dĂ©lirant et hystĂ©rique qui sĂ©vit dans certains pays.

InspirĂ©, belle rĂ©alisation et magnifiquement interprĂ©tĂ©, ce film est un vĂ©ritable coup de gĂ©nie. Il nous plonge dans l’Italie populaire de l’aprĂšs-guerre, plus prĂ©cisĂ©ment dans le quotidien d’une famille vivant dans un quartier pittoresque de Rome au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et dĂ©crit avec un rĂ©alisme dĂ©concertant la condition de la femme italienne de cette Ă©poque.

Une femme prisonniĂšre de son destin

C’est l’histoire d’une mĂšre de famille, Delia, qui est Ă  pied d’Ɠuvre dĂšs les premiĂšres lueurs du jour. Son quotidien ressemble Ă  un chemin de croix. C’est une femme prisonniĂšre de son destin. Victime de la tyrannie conjugale, dĂ©vouĂ©e Ă  ses deux fils turbulents, elle est Ă©galement aux petits soins avec son beau-pĂšre, un grabataire abject, retors et despotique. Et ce n’est pas fini : elle jongle entre plusieurs emplois mal rĂ©munĂ©rĂ©s et prĂ©pare les fiançailles imminentes de sa fille Marcella qui s’apprĂȘte Ă  Ă©pouser Giulio, le fils des Moretti, un couple de nouveaux riches qui s’est bien sucrĂ© durant la guerre.

Bref, Paola Cortellesi met Ă  l’honneur une mĂšre de famille dĂ©vouĂ©e qui se dĂ©mĂšne en cumulant plusieurs petits boulots sous-payĂ©s pour le bien-ĂȘtre de sa famille. MalgrĂ© son abnĂ©gation, elle subit la violence de son mari dans une sociĂ©tĂ© oĂč l’on intime encore aux femmes maltraitĂ©es de se taire. D’ailleurs, le film s’ouvre sur une gifle magistrale administrĂ©e du revers de la main par le mari Ivano Ă  son Ă©pouse Delia qui est la protagoniste du film.

Le sujet du film est intemporel, universel et, manifestement, inĂ©puisable. En effet, l’on remarque en regardant ce long-mĂ©trage que ce thĂšme archi-rebattu peut ĂȘtre abordĂ© sous de diffĂ©rents angles et dĂ©clinaisons et, comme c’est le cas ici, dans un style esthĂ©tiquement intĂ©ressant et rĂ©ussi.

L’histoire de cette mĂšre qui mĂšne une existence de labeur, de brimades, qui tente de survivre sous les coups de son mari, tout en essayant de mener Ă  bien un projet secret, ne peut laisser le public indiffĂ©rent quand elle est bien construite et admirablement mise en scĂšne.

MĂȘme si ‘‘Il reste encore demain’’ traite d’un sujet triste et douloureux, mĂȘme si la violence machiste ordinaire plane tout au long du film, Paola Cortellesi nous immerge dans cette atmosphĂšre tendue sans jamais verser dans le pathos.

Un goût aigre-doux

D’ailleurs, les scĂšnes de passages Ă  tabac sont prĂ©sentĂ©es sous forme de chorĂ©graphies et de pas de danse qui font Ă©cran Ă  l’horreur indicible du rĂ©el. Les scĂšnes dures sont saupoudrĂ©es d’humour et accompagnĂ©es de belles chansons italiennes pour dĂ©samorcer la tension et faire passer la violence de certaines sĂ©quences en leur donnant un goĂ»t aigre-doux. La rĂ©alisatrice ne voulait pas draper la protagoniste Delia dans une posture victimaire et a prĂ©fĂ©rĂ© Ă©viter le ton mĂ©lodramatique et larmoyant.

Il a beau s’agir d’un film fĂ©ministe, ‘‘Il reste encore demain’’ ne montre pas de solidaritĂ© entre les femmes, mais plutĂŽt une rĂ©signation sourde. En rĂ©alitĂ©, Delia accepte tout au long du film sa condition de femme soumise, c’est quelque chose qui Ă©tait naturel pour la sociĂ©tĂ© de l’époque, jusqu’au moment oĂč elle perçoit de la pitiĂ©, voire du mĂ©pris, dans les yeux de sa fille. En mĂȘme temps, cette derniĂšre s’apprĂȘte Ă  s’engager dans un mariage vĂ©cu comme une sorte de promotion sociale. En revanche, l’élu de son cƓur ne tardera pas Ă  manifester de l’agressivitĂ© Ă  son encontre et une volontĂ© d’assujettissement. Marcella est-elle condamnĂ©e Ă  subir le mĂȘme sort que sa mĂšre ? C’est la question que l’on est conduit Ă  se poser en regardant le film.

‘‘Il reste encore demain’’ est une vĂ©ritable rĂ©ussite sur le fond comme sur la forme. Tout est minutieusement orchestrĂ© pour que le public oscille entre profondeur et divertissement et pour qu’il retrouve le cinĂ©ma italien qui a forcĂ© l’admiration du monde entier par sa puissance et son gĂ©nie.

Des sensibilités hors du temps

En effet, ce film rappelle Ă  notre bon souvenir le cinĂ©ma nĂ©o-rĂ©aliste et les tragi-comĂ©dies italiennes des annĂ©es 1960 et 1970. Les personnages sont excentriques et faussement archĂ©typaux, ils s’inscrivent dans la tradition classique des films italiens Ă  l’humour fĂ©roce et dĂ©jantĂ©, ils dĂ©voilent des sensibilitĂ©s hors du temps et nous emmĂšnent dans les contrĂ©es profondes de la nature humaine.

Cette Ɠuvre rĂ©unit, sans prĂ©tention aucune, la poĂ©sie du cinĂ©ma italien et la puissance de l’engagement. Paola Cortellesi dresse son rĂ©quisitoire en finesse, sans aigreur, sans esprit vindicatif et avec le bon dosage des sentiments.

Le film s’achĂšve sur un coup de thĂ©Ăątre magistral et un message porteur d’espoir. C’est une scĂšne dans laquelle la mĂšre et sa fille se regardent fixement dans les yeux, sans parler, mais avec beaucoup de complicitĂ©. ‘‘Il reste encore demain’’ est un magnifique hommage aux gĂ©nĂ©rations de femmes qui ont luttĂ© en silence, avec dignitĂ©, discrĂ©tion et dĂ©termination, pour permettre Ă  leurs filles et petites-filles d’ĂȘtre plus libres.

Je persiste et signe : cette Ɠuvre est digne des classiques italiens qui ont fait les beaux jours du cinĂ©ma. Ce petit bijou filmĂ© en noir et blanc donnera envie Ă  toute femme qui le regarde de lever le poing Ă  l’apparition du gĂ©nĂ©rique de fin. C’est une ode aux droits des femmes dont on sort tremblant d’émotion.

A voir absolument !

P.-S. : đ¶đ‘’ 𝑓𝑖𝑙𝑚 𝑑𝑒𝑣𝑟𝑎𝑖𝑡 ĂȘ𝑡𝑟𝑒 đ‘đ‘Ÿđ‘œđ‘—đ‘’đ‘ĄĂ© 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑛𝑜𝑠 đ‘™đ‘Šđ‘Ă©đ‘’đ‘  𝑒𝑡 đ‘ąđ‘›đ‘–đ‘Łđ‘’đ‘Ÿđ‘ đ‘–đ‘ĄĂ©đ‘ , 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑎𝑱𝑠𝑠𝑖 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑛𝑜𝑠 𝑞𝑱𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑝𝑜𝑝𝑱𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠. 𝑇𝑟ù𝑠 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑱𝑠𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑇𝑱𝑛𝑖𝑠𝑖e𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑞𝑱𝑖 𝑠’𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑖𝑓𝑖𝑒𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑎𝑱 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 đ·đ‘’đ‘™đ‘–đ‘Ž. 𝑄𝑱𝑖 𝑝𝑙𝑱𝑠 𝑒𝑠𝑡, 𝑐𝑎 𝑙𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑎 𝑱𝑛 𝑝𝑒𝑱 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟𝑖𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑚𝑎𝑑𝑎𝑛𝑒𝑠𝑞𝑱𝑒𝑠.Ì§đ‘Ž 𝑙𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑎 𝑱𝑛 𝑝𝑒𝑱 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟𝑖𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑚𝑎𝑑𝑎𝑛𝑒𝑠𝑞𝑱𝑒𝑠.

L’article  â€˜â€˜Il reste encore demain’’ | Les contrĂ©es profondes de la nature humaine est apparu en premier sur Kapitalis.

Libéré dans une 3e affaire douaniÚre, Abdelaziz Makhloufi reste en détention

Les poursuites judiciaires publiques Ă  l’encontre de l’homme d’affaires et ex-prĂ©sident du Club sportif sfaxien (CSS) Abdelaziz Makhloufi, ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es dans le cadre d’une troisiĂšme affaire douaniĂšre. Mais il reste en dĂ©tention dans le cadre d’une quatriĂšme affaire.

Cette dĂ©cision prononcĂ©e par l’une des chambres correctionnelles spĂ©cialisĂ©es dans les affaires de corruption financiĂšre prĂšs le Tribunal de premiĂšre instance de Tunis a Ă©tĂ© rapportĂ©e par l’agence officielle Tap, qui l’explique par le fait que sa dĂ©fense a prĂ©sentĂ© des documents prouvant une conciliation avec la douane, tout en rappelant l’arrĂȘt des poursuites judiciaires dans deux autres affaires similaires et pour les mĂȘmes raisons.

Le prĂ©venu, patron du Groupe CHO, spĂ©cialisĂ© dans la production et l’exportation d’huile d’olive conditionnĂ©e, reste cependant en dĂ©tention, poursuivi en justice dans le cadre de l’affaire dite de Henchir EchaĂąl, Ă  Sfax, propriĂ©tĂ© de l’Office des terres domaniales (OTD) relevant de l’Etat, dont la gestion a Ă©tĂ© entachĂ©e de malversation et de mauvaise gestion. Des enquĂȘtes ont d’ailleurs Ă©tĂ© ouvertes et des arrestations effectuĂ©es parmi ses cadres et employĂ©s pour corruption.

I. B.

L’article LibĂ©rĂ© dans une 3e affaire douaniĂšre, Abdelaziz Makhloufi reste en dĂ©tention est apparu en premier sur Kapitalis.

Le barrages tunisiens remplis à 35,7% de leur capacité

Au 7 mars 2025, les barrages tunisiens ont affiché un taux de remplissage de 35,7% de leur capacité, suite aux récentes précipitations ayant concerné toutes les régions du pays. (Ph. Barrage Sidi Salem).

Ce taux de remplissage est beaucoup plus Ă©levĂ© que celui enregistrĂ© le 8 novembre 2023, qui Ă©tait de 22%, historiquement le plus bas des 30 derniĂšres annĂ©es, mais il reste encore bas par rapport aux besoins du pays en termes d’eau potable et d’irrigation.   

Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ce taux a augmentĂ© de 0,3% par rapport Ă  fĂ©vrier et de 4,3% par rapport Ă  janvier 2025.

Les barrages tunisiens ont reçu 2,96 millions de m3 le 7 mars 2025, a ajoutĂ© la mĂȘme source.

I. B.

L’article Le barrages tunisiens remplis Ă  35,7% de leur capacitĂ© est apparu en premier sur Kapitalis.

Projet de rĂ©ponse du Guide suprĂȘme d’Iran au prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump

On rapporte que le prĂ©sident Donald Trump aurait adressĂ© une lettre au Guide suprĂȘme de la RĂ©publique islamique d’Iran, Ali Khamenei, abordant notamment la question du programme nuclĂ©aire iranien et les tensions entre les deux nations. Voici un projet de rĂ©ponse, rĂ©digĂ© dans l’esprit des grandes correspondances diplomatiques d’antan, dont les autoritĂ©s iraniennes pourraient s’inspirer.

Khémaïs Gharbi

Au TrĂšs Honorable PrĂ©sident des États-Unis d’AmĂ©rique Sa trĂšs haute

Excellence Monsieur Donald Trump.

Que la paix soit sur celui qui recherche la paix, que la sagesse éclaire celui qui détient le pouvoir, et que la bénédiction divine accompagne votre nouveau mandat, afin que les sentiments de justice et de concorde prévalent sur les froids calculs de la politique.

Votre noble missive, monsieur le PrĂ©sident nous est parvenue, et elle a Ă©tĂ© reçue avec l’attention qui sied aux paroles d’un chef d’État dont l’influence s’étend aux confins du monde. Il est vrai que l’AmĂ©rique, par sa puissance et son rĂŽle prĂ©Ă©minent dans l’ordre international, façonne bien des destinĂ©es et oriente ou apaise bien de tempĂȘtes. Sachez que notre inclination naturelle est Ă  la paix, Ă  la coopĂ©ration entre les nations et Ă  la stabilitĂ© des peuples. HĂ©las, les chemins de l’Histoire, pavĂ©s d’occasions manquĂ©es et d’incomprĂ©hensions, ont trop souvent Ă©loignĂ© nos nations, lĂ  oĂč la raison et l’intĂ©rĂȘt des peuples eussent commandĂ© leur rapprochement.

Des nations livrées à la brutalité des armes

Votre sollicitude Ă  l’égard de notre nation et votre insistance sur la question de notre souverainetĂ© militaire ne nous Ă©chappent point. L’Iran, terre de civilisation plusieurs fois millĂ©naire, n’a jamais cherchĂ© Ă  s’armer au-delĂ  de la mesure que lui impose la nĂ©cessitĂ© de sa propre sĂ©curitĂ©. Or, permettez-moi de vous le dire avec la franchise qui sied aux Ă©changes entre hommes d’État : si l’inquiĂ©tude devait guider notre jugement, elle ne trouverait pas sa source dans nos propres dĂ©cisions, mais bien dans l’ordre instable qui rĂšgne autour de nous.

Car enfin, Monsieur le PrĂ©sident, quel peuple pourrait demeurer sans crainte lorsqu’il voit, autour de lui, des nations livrĂ©es aux flammes des guerres, des frontiĂšres effacĂ©es par la brutalitĂ© des armes, et des États entiers transformĂ©s en champs de ruines sous les coups de forces Ă©trangĂšres agissant en toute impunitĂ©? Quel dirigeant responsable pourrait demeurer inactif lorsque, non loin de ses terres, d’autres peuples sont dĂ©possĂ©dĂ©s de leur patrie, dĂ©placĂ©s, relĂ©guĂ©s Ă  la souffrance dans l’indiffĂ©rence des grandes puissances, et cela au mĂ©pris mĂȘme des lois que ces puissances ont pourtant Ă©rigĂ©es en principes universels?

Vous le savez, l’Histoire retiendra que la sĂ©curitĂ© ne peut ĂȘtre fondĂ©e sur la crainte imposĂ©e aux autres. Elle ne peut naĂźtre que d’un Ă©quilibre juste et d’une garantie mutuelle de respect et de souverainetĂ©. La stabilitĂ© dans notre rĂ©gion ne saurait ĂȘtre assurĂ©e tant qu’un seul État, fort de votre soutien indĂ©fectible, IsraĂ«l en l’occurrence, s’arroge le droit de violer impunĂ©ment toutes les rĂ©solutions internationales qui ne lui conviennent pas et de bouleverser, par la force, l’ordre des nations.

La paix n’est pas l’unilatĂ©rale renonciation

Si votre dessein est vĂ©ritablement d’apaiser les tensions, alors sachez que la main de l’Iran n’a jamais tremblĂ© lorsqu’il s’est agi d’Ɠuvrer pour la paix. Mais la paix, Monsieur le PrĂ©sident, n’est pas l’unilatĂ©rale renonciation d’un peuple Ă  ses droits lĂ©gitimes ; elle est l’édification d’un ordre fondĂ© sur la justice, oĂč aucun État ne s’érige en arbitre absolu du sort des autres.

L’histoire jugera nos actes, et la postĂ©ritĂ© se souviendra des dĂ©cisions que nous aurons prises. Puissiez-vous entendre la voix de la sagesse, et puisse votre nation, qui s’enorgueillit de ses principes, redevenir un artisan de stabilitĂ© pour tous, et non une source de dĂ©sĂ©quilibre pour certains ni une garantie d’impunitĂ© permanente pour un seul autre.

Le peuple iranien, riche de son histoire et de sa sagesse, ne souhaite au peuple amĂ©ricain que bonheur et prospĂ©ritĂ©. Car nous savons que la grandeur d’une nation ne se mesure pas seulement Ă  sa puissance, mais Ă  sa fidĂ©litĂ© aux valeurs qui l’ont fondĂ©e. La grandeur de l’AmĂ©rique n’est pas contradictoire avec la justice et l’équilibre entre les nations ; au contraire, elle s’y Ă©panouit pleinement. Mais comment votre nation pourrait-elle vĂ©ritablement se consacrer Ă  sa propre renaissance si un seul État, IsraĂ«l faut-il vous le rappeler, animĂ© par des desseins belliqueux, dĂ©tourne inlassablement votre engagement et vos ressources au profit de sa seule expansion territoriale? Si vous aspirez sincĂšrement Ă  rendre sa grandeur Ă  l’AmĂ©rique, alors il vous appartient d’empĂȘcher que d’autres ne la confisquent Ă  leur seul bĂ©nĂ©fice.

Puisse l’Auteur des destinĂ©es accorder Ă  votre nation sagesse et clairvoyance, et faire de votre mandat un temps oĂč la justice l’emporte sur la discorde, oĂč la grandeur se conjugue avec l’équitĂ©, et oĂč chaque peuple trouve sa place dans l’harmonie des nations.

Fait Ă  TĂ©hĂ©ran, en l’an


L’article Projet de rĂ©ponse du Guide suprĂȘme d’Iran au prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump est apparu en premier sur Kapitalis.

Sécurité, bonus, jeux | Tout savoir sur les casinos en ligne !

Les jeux de casino en ligne sont de plus en plus populaires. Cet article est un excellent moyen d’en savoir plus sur les jeux, la sĂ©curitĂ© et les bonus offerts. : ce qu’il faut savoir sur les casinos en ligne.

De nos jours, l’on recense une panoplie de casinos en ligne et les internautes ont l’embarras du choix. MĂȘme si la plupart des jeux de casino en ligne sont lĂ©gaux et rĂ©glementĂ©s, les internautes ne sont pas Ă  l’abri des escroqueries en tout genre.

En Tunisie comme partout ailleurs, il est important pour les internautes de savoir comment choisir le casino en ligne qui propose avant tout un niveau de sécurité irréprochable.

Mais encore, la plateforme de jeu en ligne doit ĂȘtre la plus rentable, offrant les meilleurs bonus et surtout permettant aux internautes de profiter de leurs jeux de casino prĂ©fĂ©rĂ©s en toute discrĂ©tion.

Une variété de jeux de casino

Il existe de nombreux sites de jeux de casino, cependant les meilleures plateformes sont celles qui se dĂ©marquent de la concurrence grĂące Ă  une gamme de jeux diversifiĂ©e, Ă  l’instar du casino en ligne Canada.

Un jeu de casino en ligne doit rĂ©pondre Ă  l’ensemble des attentes des utilisateurs, en proposant une variĂ©tĂ© de jeux. Les plateformes de casino en ligne les plus populaires auprĂšs des joueurs proposent des jeux tels que : la roulette, le Blackjack, Slots, les dĂ©s, le baccarat, la machine Ă  sous, ou encore les machines de vidĂ©o poker. Pour plus d’authenticitĂ©, les joueurs peuvent jouer en direct aux jeux de croupier.

Bonus et promotions pour les joueurs

Nombreux sont ceux qui se tournent vers les jeux de casino Ă  la recherche de gains importants.

Et ça, toutes les plateformes de casino en ligne l’ont compris et n’hĂ©sitent pas Ă  offrir aux joueurs des bonus attractifs. Une offre qui plaĂźt particuliĂšrement aux nouveaux clients !

En effet, il est possible de bénéficier des bonus de bienvenue, mais également des tours gratuits. Plusieurs plateformes de casino en ligne proposent aux joueurs de jouer gratuitement, sans devoir faire un dépÎt initial.

Paiements sécurisés et variés

Dans plusieurs pays, l’anonymat est une donnĂ©e qui compte pour les joueurs. Les jeux de casino qui proposent les mĂ©thodes de paiement Ă  l’instar de Skrill, Neteller ou encore la cryptomonnaie permettent Ă  de nombreux internautes de jouer sans le moindre problĂšme.

L’utilisation d’un VPN peut par ailleurs ĂȘtre une option pour les joueurs qui souhaitent protĂ©ger leurs donnĂ©es, et garder l’anonymat lorsqu’ils sont sur les sites de casinos en ligne.

En somme, il est important pour les joueurs de choisir les casinos en ligne agrĂ©Ă©s, disposant d’une licence valable et capables de leur assurer un environnement sĂ»r et sĂ©curisĂ©.

Faire preuve de modération

Plusieurs joueurs de casino en ligne ont réussi à faire de gros gains en peu de temps et parfois avec peu de mises.

Toutefois, il est important de garder Ă  l’esprit que les jeux de casino peuvent ĂȘtre Ă  l’origine de nombreuses dĂ©pendances.

MĂȘme s’il existe des casinos en ligne qui fixent des limites mensuelles pour les investissements des joueurs, ce n’est pas le cas pour toutes les plateformes de jeux en ligne.

Il est donc conseillĂ© aux joueurs de contrĂŽler leurs dĂ©penses sur les jeux de casino en ligne afin d’éviter toute forme de dĂ©pendance.

L’article SĂ©curitĂ©, bonus, jeux | Tout savoir sur les casinos en ligne ! est apparu en premier sur Kapitalis.

 Â«Les banques publiques doivent soutenir la politique sociale de l’Etat» (SaĂŻed)

Les banques publiques doivent jouer leur rĂŽle national en soutenant les efforts de l’État dans la mise en Ɠuvre de sa politique sociale, a dĂ©clarĂ© KaĂŻs SaĂŻed.

Le prĂ©sident de la RĂ©publique, qui a rencontrĂ©, samedi 8 mars 2025, au palais de Carthage, la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, lui a rappelĂ© le rĂŽle qui lui incombe, qui est de prĂ©server les Ă©quilibres financiers de l’État. Et pour cela elle doit coordonner les actions entre toutes les structures relevant de son dĂ©partement, lesquelles doivent redoubler d’efforts pour lutter contre la contrebande et l’évasion fiscale.

Pour le prĂ©sident SaĂŻed, la justice et l’équitĂ© dans la fixation des taux d’imposition et des autres charges publiques sont essentielles pour rĂ©tablir la confiance entre le citoyen et l’État, a insistĂ© le chef de l’État, en soulignant la nĂ©cessitĂ© de poursuivre la lutte contre les rĂ©seaux de corruption, comme indiquĂ© dans un communiquĂ© du Palais de Carthage.

I. B.

L’article  Â«Les banques publiques doivent soutenir la politique sociale de l’Etat» (SaĂŻed) est apparu en premier sur Kapitalis.

Des droits Ă©conomiques de la femme en Tunisie, parlons-en!

Si les jeunes filles tunisiennes sont de plus en plus scolarisĂ©es et diplĂŽmĂ©es avec excellence, l’accĂšs au marchĂ© du travail est encore difficile d’accĂšs pour les femmes en Ăąge actif. Seulement une femme sur quatre (16-64 ans) est occupĂ©e dans les activitĂ©s formelles en Tunisie. Pour les femmes, les droits Ă©conomiques sont loin des attentes et des aspirations lĂ©gitimes. En dĂ©calage avec la modernitĂ© et l’égalitĂ© des chances, Regardons les chiffres


Moktar Lamari *

Une sur quatre, les trois autres sont invisibles dans les discours traitant de l’emploi ou du chĂŽmage en Tunisie. Comme si quand on en parle pas, on Ă©vite de verbaliser le problĂšme. On occulte le vrai problĂšme dans les mĂ©dias, dans les dĂ©bats publics, et dans les cercles des Ă©lus.

75% des Tunisiennes en Ăąge actif sont exclues du marchĂ© Ă©conomique officiel. Elles ne travaillent pas et rien n’est fait pour les intĂ©grer dans le systĂšme Ă©conomique. On ne les considĂšre mĂȘme pas dans les effectifs des chĂŽmeurs, considĂ©rant qu’une grande proportion d’entre elles n’est pas Ă  la recherche d’emploi.

Les dĂ©gĂąts ne s’arrĂȘtent pas lĂ . Pratiquement 7 femmes sur 10, en Tunisie, n’ont pas de compte bancaire. La raison est simple: elles n’ont pas de travail formel et de salaire rĂ©gulier, et dans certains cas, on verse l’éventuel revenu ou Ă©pargne dans le compte du conjoint. Celles-ci ne peuvent pas contracter des prĂȘts pour lancer leur projet, et s’émanciper par le travail et l’investissement.

Des chiffres terribles et qui font froid au dos. Et les leaders et Ă©lites de l’establishment se plaisent avec, en s’auto-fĂ©licitant et en faisant les discours et la propagande liĂ©e, en fonction des gouvernements et des contextes politiques ayant marquĂ© ces annĂ©es post-2011.

Dans l’inconscient collectif, les femmes sont mieux Ă  la maison Ă  s’occuper des enfants et de la cuisine, dans une «complĂ©mentaritĂ© avec l’homme», comme ont tentĂ© de l’imposer dans la constitution de 2014 les idĂ©ologues de l’islam politique en Tunisie, sous la gouverne du Cheikh Rached Ghannouchi.

Invisibilité collective

Les autres partis ou gouvernements de l’aprĂšs-2011 ont fermĂ© les yeux sur les contraintes et les entraves qui verrouillent le marchĂ© du travail formel pour les femmes.

On peut Ă©voquer des raisons sociologiques, idĂ©ologiques ou mĂȘme morales pour forcer la femme Ă  ne pas revendiquer un travail salariĂ©, comme l’homme, en parfaite Ă©galitĂ©.

En revanche, le rĂšgne des hommes est sans appel. Trois hommes sur quatre sont occupĂ©s dans le marchĂ© du travail (75%). Ils sont dominants et font valoir une masculinitĂ© orientale et souvent misogyne, et pas toujours ouverte Ă  l’émancipation totale des femmes.

Et cette injustice paraĂźt normale pour nos Ă©lites, nos Ă©conomistes du sĂ©rail en Tunisie. Par fatalisme, machisme, ou par intĂ©rĂȘt personnel.

Passer de 25% Ă  75% de taux d’emploi formel pour les Tunisiennes constitue un objectif prioritaire. Une revendication lĂ©gitime que personne ne peut rĂ©futer aujourd’hui.

La rĂ©alisation d’un tel objectif requiert une rĂ©volution Ă©conomique. Une rĂ©volution dans les mentalitĂ©s et les esprits. Et tout indique qu’on est loin de cela, trĂšs loin aujourd’hui, dans le contexte de la crise Ă©conomique qui plombe le pouvoir d’achat et qui ruine les ambitions de la gente fĂ©minine en Tunisie.

La population fĂ©minine est statistiquement parlant supĂ©rieure Ă  celle masculine. La majoritĂ© de la population tunisienne est fĂ©minine, et la diffĂ©rence entre les deux «sexes» est de l’ordre de 300 000 et converge rapidement vers un demi-million, en faveur des femmes.

Les Tunisienne vivent plus longtemps (4 ans de diffĂ©rence avec l’homme), parce qu’elles prennent soins d’elles mĂȘmes, de leurs enfants. Elles fument moins, elles sont plus prudentes, plus «responsables» et plus respectueuses des rĂšgles prudentielles.

Contrairement aux hommes, elles coûtent moins chers en dépenses de santé et de taxes payées par les contribuables, pour le secteur de la santé.

Deux millions de femmes sur le carreau

Impliquer et employer, d’une façon ou d’une autre, deux millions de femmes (16-64 ans) crĂ©erait un saut de la richesse nationale mesurĂ©e par le PIB d’au moins 15%.

La femme détient donc les clefs de la relance économique, si on fait tout le nécessaire pour cela. Leur emploi boostera la croissance, comblera les déficits des caisses de solidarité sociale et de retraite et procurera plus de revenu pour la formation du capital social en Tunisie.

Il faudra donc plus d’investissements, des taux d’intĂ©rĂȘts abordables, une bureaucratie moins vorace et moins corrompue. Il faut une vraie politique Ă©conomique, mais pas de «stratĂ©gie» dĂ©magogique sans dents, sans colonne vertĂ©brale
 et sans moyens budgĂ©taires.

Il faut aussi un changement drastique dans les mentalités des hommes, soit les pÚres, les frÚres, les fils et conjoints ou petits-amis.

Le principal handicap de l’implication Ă©conomique de la femme dans l’économie est celui liĂ© Ă  la mentalitĂ© rĂ©trograde et conservatrice qui caractĂ©rise une large majoritĂ© des Tunisiens.

La moitiĂ© de l’homme

L’autre handicap Ă©conomique rĂ©side dans l’accĂšs au patrimoine. Les femmes, dĂ©jĂ  dĂ©favorisĂ©es dans l’accĂšs Ă  l’emploi, le sont aussi dans le partage de l’hĂ©ritage et donc dans la transmission de la richesse et du patrimoine.

La femme hérite la moitié de la part qui revient à son frÚre, et cette rÚgle qui date de plus 14 siÚcles est sacrée, canonisée dans le livre sacré.

Cela doit changer, et le plus vite serait le mieux. L’histoire va dans ce sens et on peut l’expliquer et le justifier dans le contexte. Il faut repenser les interprĂ©tations et moderniser les lectures des fondamentaux historiques et religieux.

Ce biais et ces injustices se traduisent aussi dans les niveaux de rémunération des femmes employées. Elles sont payées moins que leurs collÚgues hommes en moyenne, et elles sont moins présentes dans les postes de commandement et de direction. Les chiffres sont encore plus criants à cet égard. Les symboles aussi, vestimentaires et pas seulement.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T

L’article Des droits Ă©conomiques de la femme en Tunisie, parlons-en! est apparu en premier sur Kapitalis.

L’Allemagne va-t-elle se doter de l’arme nuclĂ©aire?

L’Allemagne est une puissance Ă©conomique mais un nain gĂ©opolitique dont la dĂ©fense est assurĂ©e par l’armĂ©e amĂ©ricaine. Cependant, le rapprochement entre le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine fait que Berlin ne peut plus compter sur l’alliĂ© amĂ©ricain et cherche une alternative notamment pour la dissuasion nuclĂ©aire. Que faire? (Ph. L’Allemagne pourra-t-elle continuer Ă  compter sur les bases amĂ©ricaines sur son sol pour assurer sa sĂ©curitĂ© ?)

Imed Bahri  

Opter pour le parapluie nuclĂ©aire français? Emmanuel Macron a tendu la main Ă  ses voisins d’outre-Rhin. Toutefois, cela Ă©quivaut Ă  remplacer une dĂ©pendance par une autre.

DĂ©velopper son propre arsenal nuclĂ©aire? Cela revient Ă  enfreindre les engagements internationaux de l’Allemagne qui constituerait une cible privilĂ©giĂ©e pour les pays ennemis. Par consĂ©quent, cela devra ĂȘtre fait dans le plus grand secret. Aujourd’hui, Berlin doit trancher la question mĂȘme si le choix est cornĂ©lien.

The Wall Street Journal (WSJ) a publiĂ© une enquĂȘte qui revient sur l’entente entre le prĂ©sident amĂ©ricain et son homologue russe qui pousse les EuropĂ©ens Ă  revoir leur sĂ©curitĂ© loin du parapluie amĂ©ricain pour la premiĂšre fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui fait rĂ©flĂ©chir l’Allemagne Ă  possĂ©der des armes nuclĂ©aires ou Ă  coopĂ©rer avec la France et la Grande-Bretagne pour y parvenir, ce que les États-Unis tentent d’éviter depuis longtemps. 

Le journal amĂ©ricain s’appuie sur des dĂ©clarations de Friedrich Merz -qui s’apprĂȘte Ă  assumer les fonctions de chancelier de l’Allemagne aprĂšs la victoire de la coalition de l’Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate qu’il dirige aux rĂ©centes Ă©lections lĂ©gislatives- dans lesquelles il n’exclue pas la possibilitĂ© que son pays se dote de son propre arsenal nuclĂ©aire.

Dans une interview accordĂ©e Ă  l’hebdomadaire Frankfurter Allgemeine Zeitung, Merz a dĂ©clarĂ© que l’Allemagne devrait entamer des nĂ©gociations sur l’extension de la dissuasion nuclĂ©aire française et britannique Ă  toute l’Europe.

L’Europe perd confiance dans la dissuasion amĂ©ricaine

Le WSJ estime que ces dĂ©clarations brisent un tabou installĂ© depuis longtemps et rĂ©vĂšlent que les piliers de la sĂ©curitĂ© en Allemagne et en Europe tremblent violemment Ă  un moment oĂč Merz nĂ©gocie toujours pour former un gouvernement et oĂč on il n’a pas encore Ă©tĂ© Ă©lu chancelier de son pays. Ce qui est peut-ĂȘtre le plus frappant, c’est qu’aucun dirigeant allemand n’a appelĂ© Ă  une alternative Ă  la dissuasion nuclĂ©aire amĂ©ricaine en Europe depuis la fin de la guerre froide.

Le journal amĂ©ricain indique que l’armĂ©e de l’air allemande est prĂȘte Ă  dĂ©ployer les armes nuclĂ©aires tactiques amĂ©ricaines actuellement stockĂ©es sur la base aĂ©rienne de BĂŒchel dans l’ouest de l’Allemagne si le prĂ©sident Trump donne l’ordre de le faire.

Alors que les États-Unis n’ont montrĂ© aucune volontĂ© de retirer leurs forces d’Europe, Trump, qui a tentĂ© de le faire lors de son premier mandat, cherche dĂ©sormais Ă  conclure un accord avec son homologue russe, qui, selon certains analystes, pourrait nuire de maniĂšre irrĂ©parable Ă  la confiance europĂ©enne dans la dissuasion amĂ©ricaine.

Selon le WSJ, le sentiment de l’Europe selon lequel l’AmĂ©rique abandonne ses alliĂ©s semble plus Ă©vident en Allemagne oĂč les États-Unis maintiennent leur deuxiĂšme plus grande prĂ©sence militaire Ă  l’étranger.

Le journal cite Christian Mölling, directeur du programme Avenir de l’Europe au sein du groupe de rĂ©flexion Bertelsmann Foundation, qui estime que l’Allemagne dispose de quatre options pour combler le dĂ©ficit de sĂ©curitĂ©: Â«Soit les AmĂ©ricains conservent leur dissuasion nuclĂ©aire (en Europe), soit les EuropĂ©ens prennent le relais, soit une combinaison des deux, soit les Allemands tentent de compenser cela de maniĂšre conventionnelle, en rĂ©fĂ©rence aux forces militaires non nuclĂ©aires». Toutes ces options comportent des risques, prĂ©vient cependant Mölling.

L’Allemagne va-t-elle se rĂ©armer rapidement ?

En ce qui concerne les armes conventionnelles, Merz et ses partenaires de coalition ont rĂ©vĂ©lĂ© cette semaine qu’ils exempteraient les dĂ©penses militaires des rĂšgles budgĂ©taires strictes Ă©liminant ainsi toute restriction de dĂ©penses et permettant Ă  l’Allemagne de se rĂ©armer rapidement.

Pour le nuclĂ©aire, chercheurs et politiciens estiment que le moyen le plus rapide pour Berlin de reconstruire une dissuasion nuclĂ©aire pourrait ĂȘtre de reproduire avec la France son accord avec les États-Unis ce qui conduirait au stationnement de tĂȘtes nuclĂ©aires françaises en Allemagne avec pour mandat de protĂ©ger le pays. 

Le prĂ©sident français a dĂ©clarĂ© lors d’un discours tĂ©lĂ©visĂ© cette semaine qu’il lancerait un dĂ©bat stratĂ©gique sur l’extension de la dissuasion nuclĂ©aire de Paris aux alliĂ©s europĂ©ens. Macron avait dĂ©jĂ  proposĂ© de telles discussions Ă  l’Allemagne mais cette derniĂšre avait ignorĂ© sa proposition, qui consiste Ă  doter l’Europe d’un parapluie nuclĂ©aire, et qui a suscitĂ© la colĂšre et les avertissements de la Russie.

Cependant, le WSJ estime que le fait que l’Allemagne ait confiĂ© sa sĂ©curitĂ© Ă  la France et Ă  la Grande-Bretagne pourrait la rendre otage des changements politiques Ă  Paris et Ă  Londres tout comme elle est aujourd’hui soumise aux caprices de Trump.

L’Allemagne est signataire du TraitĂ© de non-prolifĂ©ration nuclĂ©aire qui lui interdit de dĂ©velopper des armes nuclĂ©aires et empĂȘche les autres pays signataires de l’aider Ă  le faire. Elle a Ă©galement renoncĂ© aux armes nuclĂ©aires dans un traitĂ© qui a ouvert la voie Ă  la rĂ©unification allemande. Le WSJ souligne que si Berlin choisissait de dĂ©velopper un arsenal d’armes nuclĂ©aires, il devrait le faire en secret non seulement parce qu’il violerait ses engagements mais aussi parce que cet effort en ferait une cible pour les ennemis.

L’article L’Allemagne va-t-elle se doter de l’arme nuclĂ©aire? est apparu en premier sur Kapitalis.

DĂ©bat Ă  Tunis | La scĂšne au fĂ©minin n’est pas nĂ©cessairement fĂ©ministe

À l’occasion de la JournĂ©e internationale des droits des femmes, cĂ©lĂ©brĂ©e le 8 mars de chaque annĂ©e, le ThĂ©Ăątre national tunisien (TNT) a organisĂ© une table-ronde intitulĂ©e «La scĂšne au fĂ©minin », cĂ©lĂ©brant le travail et l’apport des metteuses en scĂšne tunisiennes. Une occasion pour rĂ©flĂ©chir sur le travail des femmes dans le thĂ©Ăątre, non pas comme un acte militant isolĂ©, mais comme une nĂ©cessitĂ© pour la diversitĂ© et le renouvellement de la scĂšne artistique tunisienne.

Lassaad Mahmoudi

L’évĂ©nement qui s’est tenu avant-hier soir, vendredi 7 mars 2025, Ă  la salle Le 4e Art Ă  Tunis, a rĂ©uni trois figures majeures du thĂ©Ăątre tunisien contemporain : LeĂŻla Toubel, Wafa Taboubi et Lobna Mlika. La rencontre a Ă©tĂ© animĂ©e par la critique Faouzia Belhaj Mezzi, mettant en lumiĂšre les parcours, les dĂ©fis et les contributions artistiques des femmes dans le monde du thĂ©Ăątre en Tunisie.

Dans son mot d’ouverture, le directeur du TNT Moez Mrabet, a soulignĂ© l’importance de cette initiative : «Nous avons voulu que cette cĂ©lĂ©bration soit une occasion de rĂ©flexion sur la place de la femme en tant que metteuse en scĂšne dans le thĂ©Ăątre tunisien. GrĂące aux tĂ©moignages de ces trois artistes, nous dĂ©couvrons un pan essentiel de notre scĂšne nationale et les Ă©volutions marquantes du rĂŽle des femmes dans la crĂ©ation thĂ©Ăątrale».

Lutter contre les préjugés sociaux

L’histoire du thĂ©Ăątre tunisien a longtemps Ă©tĂ© marquĂ©e par la prĂ©sence fĂ©minine, d’abord cantonnĂ©e au jeu d’actrice avant que certaines figures pionniĂšres ne s’attaquent Ă  la mise en scĂšne. À cet Ă©gard, Faouzia Belhaj Mezzi a rappelĂ© que les premiĂšres gĂ©nĂ©rations de femmes artistes ont dĂ» lutter contre les prĂ©jugĂ©s sociaux qui pesaient sur leur mĂ©tier. Ce n’est que dans les annĂ©es 1970 et 1980 que les premiĂšres metteuses en scĂšne tunisiennes ont pu vĂ©ritablement imposer leur regard et leur Ă©criture scĂ©nique.

Leila Toubel.
Faouzia Belhaj Mezzi.

Les interventions des trois metteuses en scĂšne invitĂ©es ont permis de confronter diffĂ©rentes approches et expĂ©riences. Pour LeĂŻla Toubel, le thĂ©Ăątre n’a pas nĂ©cessairement besoin d’une approche fĂ©ministe au sens militant du terme : Â«Le thĂ©Ăątre a besoin de notre humanitĂ© avant tout. Il ne s’agit pas d’opposer hommes et femmes, mais de porter un regard singulier sur le monde».

Cependant, elle reconnaĂźt que les femmes qui ont marquĂ© le thĂ©Ăątre tunisien, Ă  l’image de Raja Ben Ammar, ont dĂ» s’imposer dans un environnement majoritairement masculin. À travers son tĂ©moignage, elle a rendu hommage Ă  cette metteuse en scĂšne pionniĂšre, soulignant son audace et son impact sur les nouvelles gĂ©nĂ©rations.

De son cĂŽtĂ©, Lobna Mlika a insistĂ© sur l’importance d’intĂ©grer la question fĂ©minine dans le dĂ©bat thĂ©Ăątral sans tomber dans le folklore ou le sensationnalisme. Pour elle: «Être une femme artiste, ce n’est pas seulement se positionner en tant que femme dans une sociĂ©tĂ© patriarcale, c’est avant tout proposer une vision esthĂ©tique et philosophique qui dĂ©passe les carcans habituels».

Wafa Taboubi.
Lobna Mlika.

Des porteuses de projets

Quant Ă  Wafa Taboubi, elle a mis en lumiĂšre les difficultĂ©s Ă©conomiques et institutionnelles auxquelles les metteuses en scĂšne sont confrontĂ©es : «Nous devons constamment prouver notre lĂ©gitimitĂ©, non seulement en tant qu’artistes, mais aussi en tant que porteuses de projets. Le soutien institutionnel et financier reste un dĂ©fi majeur pour la crĂ©ation thĂ©Ăątrale fĂ©minine.»

Ce qui ressort de cette table-ronde, c’est que les nouvelles gĂ©nĂ©rations de metteuses en scĂšne ne se dĂ©finissent plus uniquement par l’opposition aux normes sociales d’antan. Elles entrent dans le monde du thĂ©Ăątre avec une dĂ©marche professionnelle assumĂ©e, revendiquant leur place non pas par revendication politique, mais par la force de leur talent et de leur vision artistique.

Toutefois, la question des inĂ©galitĂ©s structurelles persiste. L’accĂšs aux financements, la rĂ©partition des opportunitĂ©s et la reconnaissance institutionnelle restent encore marquĂ©s par un dĂ©sĂ©quilibre entre hommes et femmes. MalgrĂ© ces obstacles, la crĂ©ativitĂ© et la rĂ©silience des artistes tunisiennes continuent d’enrichir la scĂšne thĂ©Ăątrale, faisant Ă©voluer les mentalitĂ©s et les pratiques.

En clĂŽture de l’évĂ©nement, les participantes ont appelĂ© Ă  une reconnaissance accrue du travail des femmes dans le thĂ©Ăątre, non pas comme un acte militant isolĂ©, mais comme une nĂ©cessitĂ© pour la diversitĂ© et le renouvellement de la scĂšne artistique tunisienne.

L’article DĂ©bat Ă  Tunis | La scĂšne au fĂ©minin n’est pas nĂ©cessairement fĂ©ministe est apparu en premier sur Kapitalis.

 â€˜â€˜War’’: Biden le jĂ©suite, ou l’enfer pavĂ©  de bonnes intentions

Exprimant le politiquement correct cher Ă  l’establishment amĂ©ricain et croyant pouvoir contribuer Ă  empĂȘcher le retour au pouvoir de l’AmĂ©rique populiste, brouillonne et fasciste de Donald Trump, le cĂ©lĂšbre journaliste amĂ©ricain Bob Woodward nous dĂ©peint dans son dernier livre, ‘‘War’’, publiĂ© avant la derniĂšre prĂ©sidentielle amĂ©ricaine un Joe Biden qui s’apparente plus Ă  un jĂ©suite maĂźtre du double langage qu’au chrĂ©tien charitable qu’il prĂ©tend ĂȘtre. Mais du cĂŽtĂ© des infidĂšles que nous sommes, l’un ou l’autre, c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj.

Dr Mounir Hanablia *

Quel a Ă©tĂ© le bilan du PrĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden? Il est sans doute trop tĂŽt pour l’évaluer. L’impression premiĂšre est celle d’un prĂ©sident alignĂ© comme aucun prĂ©sident ne l’avait jamais Ă©tĂ© sur de prĂ©supposĂ©s atlantistes en Ukraine et sionistes en Palestine, qui n’a pas rĂ©sistĂ© Ă  sa vieillesse et qui a fini par remettre en selle son vieux challenger Donald Trump, celui dont plusieurs membres de l’establishment Ă©tatsunien considĂšrent l’accĂšs Ă  la prĂ©sidence comme absolument catastrophique pour les intĂ©rĂȘts de  leur pays.

Si on s’en rĂ©fĂšre Ă  la rĂ©cente performance de Trump face Ă  Zelenski, humiliĂ© et tournĂ© en ridicule, on peut considĂ©rer que le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain n’a pas dĂ©rogĂ© Ă  sa promesse de prendre Ă  contre-pied la politique de son prĂ©dĂ©cesseur, dont le prestige avait Ă©tĂ© d’emblĂ©e terni par le catastrophique retrait d’Afghanistan et le fiasco des services de renseignement sur l’effondrement immĂ©diat du rĂ©gime afghan fantoche face aux talibans aprĂšs le retrait militaire amĂ©ricain.

Bob Woodword s’efforce Ă  travers les pages du livre d’opposer un Biden attachĂ© aux valeurs morales et juridiques d’un ordre international prĂ©dictible, au comportement impulsif ou compulsif d’un Trump que son Ă©go surdimensionnĂ© empĂȘche d’écouter la voix de conseillers choisis d’ailleurs avant tout pour leur soutien indĂ©fectible et dont on ignore s’ils sont Ă  mĂȘme de lui prodiguer les conseils nĂ©cessaires.

On apprend ainsi que loin d’ĂȘtre l’anti-guerre qu’il se vante d’ĂȘtre, ce dernier n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  conduire son pays au seuil de l’affrontement nuclĂ©aire avec la CorĂ©e du Nord que seul le sang froid d’une poignĂ©e de gĂ©nĂ©raux avait Ă©vitĂ©e. 

A contrario, Biden avait tout fait pour dissuader le PrĂ©sident russe de recourir aux armes nuclĂ©aires, face aux difficultĂ©s militaires de son armĂ©e en Ukraine. Ainsi, il y aurait eu les deux mĂ©chants parce qu’imprĂ©visibles, Trump et Poutine, auxquels on peut sans hĂ©siter associer le pire parmi tous, Benjamin Netanyahu, le criminel de guerre israĂ©lien, qui n’offre Ă  la population civile palestinienne et Gaza et dans les territoires occupĂ©s que deux alternatives : l’exode ou la mort.

Dichotomie entre le discours et les actes  

Cependant, Biden avait-il proposĂ© autre chose lors de son sĂ©jour Ă  JĂ©rusalem dans un hĂŽpital palestinien, lorsque face Ă  ses interlocuteurs rappelant les malheurs issus de l’occupation, il avait rĂ©pondu que lui-mĂȘme Ă©tait un fils d’immigrĂ©s irlandais?

Il y aurait suffisamment matiĂšre Ă  discussion pour savoir si les politiques russe et israĂ©lienne seraient aussi imprĂ©visibles du moment que les intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques des uns et des autres ont toujours Ă©tĂ© clairement dĂ©finis.

Tout compte fait, c’est la dichotomie entre le discours soucieux du respect du droit international et de la protection des civils, et les actes du gouvernement amĂ©ricain livrant des dizaines de milliards de dollars en armement qui doivent ĂȘtre notĂ©s.

La guerre en Ukraine, brillamment annoncĂ©e par le renseignement amĂ©ricain plusieurs semaines avant ses dĂ©buts, n’a pas pris l’Administration Biden de cours. Elle  est peut-ĂȘtre nĂ©e de l’esprit de Poutine dĂ©sirant passer Ă  la postĂ©ritĂ© comme l’a Ă©tĂ© Pierre le Grand, en tant que hĂ©ros russe, et il n’est nul besoin d’ĂȘtre un dictateur pour nourrir de tels rĂȘves. 

C’est bien le refus amĂ©ricain de fournir des garanties contre l’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Otan, qui a prĂ©cipitĂ© l’agression militaire russe. Les AmĂ©ricains ne pouvaient pas permettre Ă  la Russie de remettre en cause le nouvel Ă©quilibre europĂ©en issu de l’effondrement de l’Union SoviĂ©tique.

Ainsi qu’on l’apprend incidemment dans le livre, le prĂ©sident amĂ©ricain peut se targuer Ă  la fin de sa prĂ©sidence d’avoir infligĂ© des dommages irrĂ©parables Ă  la puissance de la Russie par le biais du conflit militaire et des sanctions Ă©conomiques auxquelles ses alliĂ©s europĂ©ens se sont associĂ©s.

Un soutien militaire indéfectible aux Israéliens

Si on s’en rĂ©fĂšre Ă  la guerre Ă  Gaza, on ne peut que souligner le soutien militaire indĂ©fectible accordĂ© aux IsraĂ©liens dans leur entreprise d’épuration ethnique.

L’auteur du livre souligne toute la dĂ©fiance de l’administration amĂ©ricaine, en particulier ses services de renseignement, aux thĂšses israĂ©liennes. Celle-ci se targue d’avoir Ă©vitĂ© une attaque prĂ©ventive contre le Hezbollah dont le prĂ©texte aurait Ă©tĂ© un vol d’oiseaux perçu sur les radars comme une attaque de drones.

En rĂ©alitĂ©, c’est le Hezbollah qui, en prenant les devants et en ouvrant les hostilitĂ©s, a imposĂ© Ă  l’état-major sioniste la modification de ses plans, une rĂ©alitĂ© totalement occultĂ©e par l’auteur du livre et qui semble lui avoir Ă©chappĂ©.

Les IsraĂ©liens tout en continuant la destruction mĂ©thodique de Gaza ont prĂ©parĂ© leur future attaque contre le Sud Liban, et ils n’auraient pu mener une guerre de cette ampleur et sur une aussi longue durĂ©e sans l’appui financier logistique mĂ©thodique et systĂ©matique de l’alliĂ© amĂ©ricain, et mĂȘme de ses firmes high tech, Ă  l’instar de Microsoft, dont on a appris plus tard qu’elle a participĂ© directement Ă  la guerre aux cĂŽtĂ©s de l’armĂ©e israĂ©lienne, sans doute en lui fournissant les donnĂ©es nĂ©cessaires Ă  ses opĂ©rations de ciblage et de destruction du commandement de ses adversaires. Biden a bien qualifiĂ© Netanyahu de menteur et de foutu «trou du c.», mais dans le mĂȘme esprit de Franklin Roosevelt parlant de l’ancien dictateur du Nicaragua Somoza : «cet homme est un foutu trou du c., mais c’est notre trou du c.». Et si Netanyahu a Ă©tĂ© prĂšs de mettre le feu aux poudres au Moyen-Orient, en tuant deux gĂ©nĂ©raux iraniens dans un bombardement Ă  Damas, il est difficile d’opposer Ă  cela une volontĂ© de dĂ©sescalade du PrĂ©sident Biden aprĂšs lui avoir fourni toute l’aide nĂ©cessaire pour le faire, de circonscrire l’affrontement Ă  Gaza et de protĂ©ger les civils. Force est de constater que depuis lors les bases amĂ©ricaines ont Ă©tĂ© attaquĂ©es et des soldats sont morts.

C’est Hadj Moussa et Moussa Hadj

Un autre volet traitĂ© par le livre est celui de la frontiĂšre Sud des Etats-Unis probablement Ă  cause de son incidence sur la campagne prĂ©sidentielle (dont les rĂ©sultats ne sont pas traitĂ©s par l’auteur). Il est curieux de comparer l’afflux de plusieurs centaines de milliers de personnes cherchant du travail et fuyant des pays calamiteux Ă  la  guerre. Mais ici c’est le langage de Trump qui finit par s’imposer mĂȘme si l’auteur crĂ©dite l’ancien prĂ©sident de sa volontĂ© de respecter une nouvelle fois le droit international des rĂ©fugiĂ©s et de ne pas recourir aux moyens que son adversaire rĂ©publicain promet, de reconduire manu militari les Ă©trangers Ă  la frontiĂšre, de les parquer dans des camps de concentration et de ne pas hĂ©siter pour ce faire Ă  sĂ©parer les enfants de leurs parents.

On sort de cette lecture avec une impression d’un ouvrage Ă©crit dans l’urgence avant les Ă©lections prĂ©sidentielles pour parer Ă  une menace, celle du retour au pouvoir d’un homme, Donald Trump, considĂ©rĂ© comme catastrophique et pouvant remettre une nouvelle fois en question les fondements de la dĂ©mocratie amĂ©ricaine.

Dans ce cas, les opinions exprimĂ©es sur l’Ukraine et Gaza ne l’ont pas Ă©tĂ© dans le but d’écrire l’Histoire, mais de faire l’apologie du prĂ©sident sortant trahi par son Ăąge ainsi que par sa volontĂ© de sauver Ă  tout prix son fils Hunter. Kamala Harris est ainsi prĂ©sentĂ©e comme se situant dans la continuitĂ© d’une politique amĂ©ricaine rationnelle et responsable.

L’ouvrage est plus rĂ©vĂ©lateur de l’auteur, insĂ©rĂ© en tant qu’ancien journaliste du Washington Post dans l’establishment mĂ©diatique amĂ©ricain et exprimant le politiquement correct, contre la perspective du retour au pouvoir de l’AmĂ©rique populiste, brouillonne et fasciste de Trump. Le Biden dĂ©peint s’apparente plus Ă  un jĂ©suite maĂźtre du double langage qu’au chrĂ©tien charitable qu’il prĂ©tend ĂȘtre. Mais du cĂŽtĂ© des infidĂšles que nous sommes, l’un ou l’autre, c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj.         

* MĂ©decin de libre pratique.

L’article  â€˜â€˜War’’: Biden le jĂ©suite, ou l’enfer pavĂ©  de bonnes intentions est apparu en premier sur Kapitalis.

Le poĂšme du dimanche | ‘‘De cƓur Ă  cƓur autour d’un monde qui refuse notre rĂ©sidence’’ de Abdallah Zrika

NĂ© en 1953 Ă  Casablanca, Abdallah Zrika (Űčۚۯ Ű§Ù„Ù„Ù‡ ŰČŰ±ŰšÙ‚Ű©) est poĂšte, romancier, nouvelliste, critique et dramaturge marocain.

Il publie son premier recueil La danse de la tĂȘte et de la rose, en 1977 avant d’ĂȘtre emprisonnĂ© Ă  la fin de ses Ă©tudes sociologiques, en 1978.

Sa poĂ©sie, dans la mĂȘlĂ©e sociale et politique, en sera marquĂ©e. Elle Ă©volue cependant, peu Ă  peu, vers des questionnements existentiels, soufis et universels.

Recueils traduits en français : Rires de l’arbre Ă  palabre, l’Harmattan, trad. par Abdellatif LaĂąbi ; Bougies noires, La DiffĂ©rence ; Ivresse de l’effacement, MĂ©ridianes, trad. par James SacrĂ© et l’auteur, (dessins de Rachid KoraĂŻchi): Mon corps est ce qui reste de l’écriture, Approche, trad. par l’auteur.

Tahar Bekri

Abdallah Ztika et Tahar Bekri

Comme nous avons de petits yeux sur une terre oĂč la mer tremble Ă  ses pieds oĂč

que nous allions nous disons qu’il n’y a pas de limite à cette terre

Et bien que nos petits corps aient honte des rochers fracassés par le temps

Et du fait que le combat laisse derriĂšre lui de petits fayots Ă©pineux

Nous continuons Ă  dire : nous ne nous arrĂȘterons pas jusqu’à ce que le monde

s’arrĂȘte

C’est vrai nos paroles sont Ă©tranges

Mais bonnes gens

Le monde est trĂšs beau

Cette terre il n’y a de plus belle qu’elle que les jardins dans le rĂȘve

quelques lĂ©gendes que nous crĂ©ons pour dormir ne serait-ce qu’un peu

Nous voulons vivre nous autres

Et Ă©clore comme des plantes sur la terre

Nous voulons vivre

Il nous fait trĂšs mal que certains hommes montent sur la lune

Et nous sur terre nous n’avons pas le droit de marcher de nuit

Ni rendre visite aux proches

Ecrire des poĂšmes

Mourir sans fouiller nos vĂȘtements

Il est trĂšs douloureux

Que nous Ă©crivions comme ces poĂšmes Ă  la fin du siĂšcle

Douloureux de voir la terre rire au printemps

Se dĂ©nuder comme elle veut l’automne

Se dĂ©vergonder l’étĂ©

Et toi tu te mets debout pour un homme sans nom

Qui fouille ton corps et tes sous-vĂȘtements

C’esr trùs douloureux

Mais nous disons

Comme il n’y a pas de limite à nos douleurs

Il n’y a pas de limite Ă  nos rĂȘves

Nous nous mettons debout avec nos tailles en dépit de leur petit volume

Elles sont droites

Elles ont honte de s’incliner

En direction de la majesté des arbres

OĂč les oiseaux possĂšdent la libertĂ© du ciel

Nous disons que nous avons honte

Nous avons encore notre dignité

Et malgré ceux qui nous ont condamnés à la nuit

Nous insistons pour sortir de jour

Pour vous faire lire nos poĂšmes

Malgré le mauvais temps

Et nos tĂȘtes qui ne valent dans ce monde

Qu’un long gourdin

Nous, nous voulons vivre

C’est pourquoi nous venons à votre rencontre

Poùtes qui n’ont de domicile fixe que la prison

OĂč ils façonnent leurs poĂšmes en secret

O bonnes gens dites

Nous n’avons pas de secrets comme ceux des gardiens de nuit

Nous, nous connaissons le soleil quand il se lĂšve

Brille clairement

Que l’opacitĂ© est nulle

Alors que nous voulons

Toucher les doigts de nos mĂšres

Reposer nos yeux dans la vastitude de la mer

Nous en sommes empĂȘchĂ©s

Ainsi tourne le monde aujourd’hui

Horrible d’imaginer

Qu’ils ne sont pas montĂ©s sur la lune pour nous

Mais pour enlever à l’un un pain d’illusion

A l’autre une rĂ©sidence de poĂštes

Horrible d’imaginer le monde renversĂ©

MalgrĂ© l’attraction et les lois

Ils continuent Ă  mentir

Tuent la vérité

MĂȘme dans le ventre des mĂšres

Quand ils enfantent mille femmes

Horrible

De ne pouvoir les imaginer

Avec les enfants

Et les plantes qu’ils aiment

Dites-moi

Combien de lettres d’amour s’envoient maintenant dans le monde

Moi je dis

Pas une n’est sincùre

Tant que nos pùres et nos sƓurs

Passent la fleur de leur Ăąge en prison

Les anciens disent vrai

Il n’y a pas d’ñme dans les poùmes des poùtes d’aujourd’hui

Car le monde est horrible

OĂč les chansons d’amour

Sont pour cacher les meurtres

Et avorter les enfants des régions chaudes

Ils ont tout tué

Au point oĂč il est devenu obligatoire

D’apporter une nouvelle langue

Malgré cela

Je vous l’ai dit malgrĂ© cela

Et malgré les douleurs sans limite

Et ceci est vraiment Ă©trange

Malgré notre solitude meurtriÚre

Le froid dur

La longue nuit

Et l’immensitĂ© des dangers

Le prix du sang que nous payons

Ce qui nous est demandé

Est de transformer le monde !

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

Zouhour hajariya (Fleurs de pierre) Ed. Hiwar, 1986, 1Ăšre Ă©dition en 1983.

L’article Le poĂšme du dimanche | ‘‘De cƓur Ă  cƓur autour d’un monde qui refuse notre rĂ©sidence’’ de Abdallah Zrika est apparu en premier sur Kapitalis.

Place de la Tunisie dans l’écosystĂšme de l’innovation en Afrique

La Tunisie, souvent nĂ©gligĂ©e dans les discussions sur la scĂšne technologique en plein essor en Afrique, peut se vanter d’avoir un Ă©cosystĂšme dynamique et plein de potentiel. Alors que des gĂ©ants comme l’Afrique du Sud et le Nigeria font la une des journaux, le petit pays d’Afrique du Nord se positionne stratĂ©giquement comme un pont vital entre l’Afrique et l’Europe.

Alberto Onetti *

Avec une augmentation du nombre de startups, un soutien gouvernemental croissant et un avantage gĂ©ographique unique, la Tunisie est en passe de devenir un acteur clĂ© dans le paysage de l’innovation du continent. La question est la suivante : peut-il passer du statut de jeune prometteur Ă  celui de vĂ©ritable hub de mise Ă  l’échelle – et  que peuvent apprendre les autres Ă©cosystĂšmes technologiques Ă©mergents de ses progrĂšs ?

La Tunisie se situe au dĂ©but de la courbe du cycle de vie de l’écosystĂšme d’innovation, aux cĂŽtĂ©s de milliers d’autres pĂŽles rĂ©gionaux.

Lors de l’analyse d’un Ă©cosystĂšme Ă©mergent, il existe deux perspectives :

Vue Ă  10 000 milles (c’est-Ă -dire verre Ă  moitiĂ© vide) : le monde de l’innovation n’est pas plat. Une poignĂ©e de pĂŽles technologiques majeurs dominent la scĂšne mondiale des startups, attirant l’attention des «chasseurs d’innovation» – les fonds de capital-risque et les sociĂ©tĂ©s multinationales. Sans masse critique ni connexions internationales solides, les Ă©cosystĂšmes plus petits risquent de rester invisibles et hors de l’Atlas mondial Scaleup.

Vue d’opportunitĂ© (c’est-Ă -dire verre Ă  moitiĂ© plein) : pour ces Ă©cosystĂšmes, le dĂ©fi est d’évoluer rapidement et de garantir une place dans l’Atlas mondial Scaleup. Les politiques gouvernementales stratĂ©giques peuvent considĂ©rablement accĂ©lĂ©rer ce processus, favorisant la croissance et l’intĂ©gration mondiale.

En collaboration avec Crunchbase, nous avons menĂ© une analyse approfondie de l’écosystĂšme des startups tunisiennes, qui fait des progrĂšs significatifs pour s’imposer comme un pĂŽle technologique rĂ©gional.

Le rapport Tech Scaleup Tunisie — 2025, produit par mon organisation, Mind the Bridge, avec le soutien d’ICC Tunisie et de Terna Innovation Zone, prĂ©sente des donnĂ©es complĂštes et a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© Ă  Tunis le 12 fĂ©vrier dernier.

Le paysage de l’innovation en Tunisie en chiffres

En 2025, la Tunisie accueille 17 scaleups et plus de 1 450 startups, se classant parmi les 10 premiĂšres destinations africaines pour l’innovation technologique. Le pays abrite Ă©galement l’une des rĂ©ussites technologiques les plus brillantes du continent : Instadeep, qui a levĂ© plus de 100 millions de dollars de financement et a Ă©tĂ© acquis par BioNTech dans le cadre de l’une des plus grandes transactions de fusions et acquisitions technologiques jamais rĂ©alisĂ©es en Afrique.

Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg de l’innovation. Sous la surface se trouve un Ă©cosystĂšme aux multiples facettes qui comprend : 54 Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur; 26 sociĂ©tĂ©s de capital-risque locales actives investissant de l’amorçage Ă  la sĂ©rie A; 34 institutions de R&D (16 centres de recherche, 9 technopoles, 9 centres techniques Ă  vocation industrielle); 62 organismes de soutien Ă  l’innovation (incubateurs, accĂ©lĂ©rateurs, startup studios); un rĂ©seau distribuĂ© de plus de 80 communautĂ©s, espaces et laboratoires d’innovation ; et 15 institutions publiques et 14 ONG soutenant l’entrepreneuriat.

La dynamique d’innovation de la Tunisie a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000 avec une sĂ©rie d’initiatives menĂ©es par le gouvernement, notamment :

– le Programme national pour les incubateurs d’entreprises (1999) : incubation d’entreprises intĂ©grĂ©e dans les Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur;

– la Loi Technopole (2001) : crĂ©ation de pĂŽles d’innovation fusionnant l’éducation, la recherche et le dĂ©veloppement technologique;

– le Startup Act (2016) et Startup Act 2.0 : introduction d’incitations fiscales, d’un soutien financier et de cadres juridiques pour favoriser l’entrepreneuriat;

– le Plan Tunisie NumĂ©rique 2025 : une Ă©volution de la Tunisie NumĂ©rique 2020, visant Ă  accĂ©lĂ©rer la transformation numĂ©rique et la modernisation Ă©conomique.

– la Terna Innovation Zone Tunisie (2025) : le premier pĂŽle d’innovation en Afrique et dans la rĂ©gion Mena gĂ©rĂ© par le GRT italien Terna, renforçant le rĂŽle de la Tunisie dans l’innovation technologique.

Un pont stratĂ©gique entre l’Afrique et l’Europe

Alors que les plus grands Ă©cosystĂšmes d’innovation d’Afrique – l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria et le Kenya – accueillent chacun environ 150 scaleups avec plus de 2 milliards de dollars de capitaux levĂ©s, la Tunisie appartient Ă  un groupe de second rang aux cĂŽtĂ©s du Maroc, de Maurice, du Ghana, des Seychelles et de l’Ouganda.

MalgrĂ© sa population relativement faible (12,5 millions), la Tunisie avec 17 scaleups et prĂšs de 1 500 startups compte 0,14 scaleups et 12,5 startups pour 100 000 habitants. Ces chiffres correspondent Ă  ceux des leaders rĂ©gionaux comme l’Égypte et surpassent leurs voisins le Maroc et l’AlgĂ©rie.

En termes d’allocation de capital, la Tunisie consacre 0,4% de son PIB Ă  l’innovation – le double du Maroc (0,2%) et le quadruple de l’AlgĂ©rie (0,1%) – mĂȘme si elle reste Ă  la traĂźne de l’Égypte, qui investit prĂšs de deux fois plus.

Traduit de l’anglais.

PrĂ©sident de Mind the Bridge et professeur Ă  l’UniversitĂ© d’Insubria.

Source: Cruncbase News.

L’article Place de la Tunisie dans l’écosystĂšme de l’innovation en Afrique est apparu en premier sur Kapitalis.

Ramadan en Tunisie | Mois du jeûne, mois du gaspillage

La consommation et son corollaire, le gaspillage, dĂ©jĂ  trĂšs Ă©levĂ©s dans le courant de l’annĂ©e, augmentent considĂ©rablement durant le mois de ramadan en Tunisie, et cela est surtout valable pour le pain.  

Selon le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Institut national de la consommation (INC), Chokri Ben Rejeb, qui intervenait dans Midi Eco sur MosaĂŻque FM, le jeudi 6 mars 2025, quelque 113 000 tonnes de pain sont jetĂ©es Ă  la poubelle chaque annĂ©e en Tunisie, soit une moyenne de 42 kilogrammes par an pour chaque famille et 800 grammes ou l’équivalent de 4 baguettes de pain par semaine.      

Le gaspillage reprĂ©sente environ 5% des dĂ©penses de consommation alimentaire d’une famille tunisienne, et le pain vient au premier rang avec une moyenne de 16%, suivi des produits cĂ©rĂ©aliers et des lĂ©gumes.

Le niveau du gaspillage connaĂźt cependant un pic durant le mois de Ramadan, qui se caractĂ©rise par une augmentation de la consommation estimĂ©e Ă  20-25% par rapport au reste l’annĂ©e. Et cette augmentation touche tous les produits Ă  diffĂ©rents degrĂ©s, y compris les plats cuisinĂ©s, a expliquĂ© Chokri Ben Rejeb.       

I. B.  

L’article Ramadan en Tunisie | Mois du jeĂ»ne, mois du gaspillage est apparu en premier sur Kapitalis.

Phosphate | Hussein Rehili pointe «l’ambition irrĂ©aliste» du gouvernement

Produire 7 millions de tonnes de phosphate en Tunisie d’ici 2030, contre 3 millions seulement aujourd’hui, reprĂ©senterait une avancĂ©e positive, mais l’ambition d’atteindre 14 millions d’ici 5 ans annoncĂ©e par le gouvernement est irrĂ©aliste.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© le chercheur spĂ©cialisĂ© en dĂ©veloppement et en gestion des ressources hydriques, Hussein Rehili, dans ‘‘Midi Show’’, vendredi 7 mars 2025, sur MosaĂŻque, en rappelant que le problĂšme de la production, du transport et de la transformation du phosphate en Tunisie est chronique et structurel.  

«Avec quels Ă©quipements pourrait-on arriver Ă  produire une telle quantitĂ©?», s’est-il, d’ailleurs, demandĂ©, Ă©tant donnĂ© la vĂ©tustĂ© des Ă©quipements dont disposent les deux principales entreprises publiques impliquĂ©es dans l’activitĂ© d’extraction et de transformation, Ă  savoir la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique tunisien (GCT) et les difficultĂ©s financiĂšres et autres dont elles souffrent.

Commentant le dernier conseil ministĂ©riel qui a discutĂ© du programme pour dĂ©velopper la production, le transport et la transformation du phosphate pour la pĂ©riode 2025-2030, Rehili a pointĂ© les problĂšmes techniques et sociaux majeurs du secteur, qui ont contribuĂ© Ă  la baisse de la production, passĂ© de 8 millions de tonnes en 2010 Ă  3 millions aujourd’hui.

Tout en saluant l’utilisation des eaux usĂ©es traitĂ©es pour le lavage du phosphate, Rehili a insistĂ© sur le fait que cette solution ne rĂ©soudra pas, Ă  elle seule, les problĂšmes du phosphate, en rappelant que la rĂ©gion du bassin minier de Gafsa ne dispose que de deux stations de traitement des eaux usĂ©es, avec une capacitĂ© de 11 000 mĂštres cubes par jour, alors que la CPG a besoin de 50 000 mĂštres cubes par jour pour le lavage.

L’expert a proposĂ© des solutions structurelles, telles que l’exploitation de la station de dessalement d’eau de mer de Skhira pour le lavage du phosphate, et l’adoption du transport hydraulique, qui constituerait une rĂ©volution pour le secteur. Cette mĂ©thode permettrait de rĂ©duire la pression sur les ressources souterraines et de se passer du transport ferroviaire, trĂšs problĂ©matique, tout en offrant des bĂ©nĂ©fices environnementaux.

Rehili a, Ă©galement, soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de rĂ©organiser la CPG pour assurer la continuitĂ© de la production et de l’exportation et garantir ainsi des ressources supplĂ©mentaires pour soutenir les finances publiques. Pour cela, l’Etat doit mettre fin Ă  l’utilisation de cette entreprise pour rĂ©pondre aux besoins en emplois et salaires dans une rĂ©gion privĂ©e d’autres activitĂ©s Ă©conomiques crĂ©atrices de richesses.

I. B.

L’article Phosphate | Hussein Rehili pointe «l’ambition irrĂ©aliste» du gouvernement est apparu en premier sur Kapitalis.

A Kairouan, un refuge protĂšge les femmes victimes de violences

À l’occasion de la JournĂ©e internationale des femmes, cĂ©lĂ©brĂ©e le 8 mars de chaque annĂ©e, nous prĂ©sentons dans cet article le centre Arwa Kairouaniya, fondĂ© en 2017 Ă  Kairouan par des femmes dĂ©fenseures des droits humains dans cette ville du  centre de la Tunisie, qui offre un espace sĂ»r aux survivantes de violences basĂ©es sur le genre.

C’est une villa au cƓur de Kairouan devenue un refuge pour les femmes qui cherchent Ă  Ă©chapper Ă  la violence et Ă  reconstruire leur vie. Offrant une protection, une prise en charge psychologique, des consultations mĂ©dicales et des services juridiques et sociaux aux femmes et aux enfants victimes de violences basĂ©es sur le genre et de violences domestiques, le refuge vise Ă  soutenir les efforts visant Ă  faire progresser l’égalitĂ© des sexes en Tunisie.

«Les victimes bĂ©nĂ©ficient d’un espace sĂ»r, oĂč elles sont Ă©coutĂ©es et Ă©valuĂ©es en fonction de leurs besoins», a dĂ©clare Manel Kochat, directrice du refuge et l’une de ses fondatrices. «Dans certains cas, le simple fait d’avoir quelqu’un Ă  qui parler peut ĂȘtre une bouĂ©e de sauvetage pour les femmes victimes de violences», ajoute-t-elle.

Mais le centre Arwa Kairouaniya est aussi un tremplin vers un avenir meilleur. Il a pour objectif d’autonomiser Ă©conomiquement les femmes victimes de violences basĂ©es sur le genre, en proposant des formations en couture, pĂątisserie, broderie et coiffure, entre autres compĂ©tences professionnelles.

Le refuge aide les survivantes Ă  dĂ©velopper leurs propres projets afin qu’elles puissent retrouver leur autonomie Ă©conomique et sortir du piĂšge de la pauvretĂ© qui rend les femmes et les filles issues de milieux marginalisĂ©s plus vulnĂ©rables Ă  l’exploitation et aux abus, a dĂ©clarĂ© Kochat.

Partout dans le monde, les groupes de dĂ©fense des droits des femmes et les groupes fĂ©ministes jouent un rĂŽle de premier plan dans la promotion de l’égalitĂ© des sexes, en adoptant des solutions concrĂštes et tournĂ©es vers l’avenir pour un avenir meilleur pour tous.

L’article A Kairouan, un refuge protùge les femmes victimes de violences est apparu en premier sur Kapitalis.

La Tunisie lance la lutte contre le cancer du col de l’utĂ©rus

La Tunisie enregistre, chaque annĂ©e, entre 300 et 400 cas de cancer du col de l’utĂ©rus, qui touche les femmes Ă  un Ăąge prĂ©coce (moins de 40 ans). Elle vient de lancer un programme pour vacciner 90% des filles ĂągĂ©es de 15 ans d’ici 2030.

Pour dĂ©marrer ce programme le pays a acquis, dans une premiĂšre phase, 100 000 doses de vaccin contre le virus responsable de ce cancer, Ă  environ 15 dinars l’unitĂ©, a annoncĂ© le ministre de la SantĂ©, Dr Mustapha Ferjani, lors d’une confĂ©rence de presse, le 7 mars 2025, au siĂšge de son dĂ©partement.  

La vaccination des jeunes filles ĂągĂ© de plus de 12 ans sera gratuite dans toutes les Ă©coles primaires, publiques et privĂ©es, en collaboration avec le ministĂšre de l’Éducation, ainsi que dans 2 200 centres de santĂ© de base pour les Ă©lĂšves et les non-scolarisĂ©es, a prĂ©cisĂ© le ministre, ajoutant que cette premiĂšre phase se dĂ©roulera en avril, tandis que les filles qui auront manquĂ© cette phase recevront le vaccin en mai.

La Tunisie est un pays pionnier en matiĂšre de vaccination sur le continent africain, avec une couverture de 97% de la population, a rappelĂ© Dr Ferjani en rappelant que depuis le dĂ©but de la vaccination contre le virus du cancer du col de l’utĂ©rus en 2006, plus de 500 millions de doses ont Ă©tĂ© distribuĂ©es et plus de 200 millions de jeunes filles ont Ă©tĂ© vaccinĂ©es dans plusieurs pays membres de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), parmi les 145 pays ayant acquis ce vaccin.

La politique de l’État vise Ă  encourager et Ă  fournir les moyens nĂ©cessaires Ă  l’Institut Pasteur de Tunis et Ă  d’autres institutions pour la fabrication de mĂ©dicaments et de certains vaccins.

Dr Mohamed Tahar Sfar, vice-prĂ©sident de la Commission nationale des vaccins et professeur en pĂ©diatrie, a affirmĂ©, dans une dĂ©claration Ă  MosaĂŻque FM, que, selon des recherches mĂ©dicales sĂ©rieuses, le vaccin contre le virus responsable du cancer du col de l’utĂ©rus est totalement sĂ»r pour les filles, dĂšs l’ñge de 12 ans.

Ce vaccin a montrĂ©, depuis 2006, des rĂ©sultats positifs dans 145 pays, oĂč une baisse significative des cas a Ă©tĂ© relevĂ©e, a soulignĂ© le mĂ©decin, en rĂ©futant les informations erronĂ©es circulant sur les rĂ©seaux sociaux concernant de prĂ©tendus effets secondaires, notamment une baisse de la fertilitĂ©. Ces rumeurs sont sans fondement. «Au contraire, ce vaccin prĂ©ventif protĂšge le col de l’utĂ©rus des cancers et des infections qui peuvent, justement, mener Ă  l’infertilité», a-t-il affirmĂ©.

La vaccination est un moyen sĂ»r pour protĂ©ger les femmes du cancer, souvent diagnostiquĂ© trop tard, a insistĂ© le mĂ©decin, qui recommande un dĂ©pistage rĂ©gulier dĂšs 35 ans, dans les centres de planning familial ou de santĂ© de base, afin d’assurer, le cas Ă©chĂ©ant, une dĂ©tection prĂ©coce et un traitement plus efficace.

Par ailleurs, le vaccin ne prĂ©sente aucune contre-indication pour les filles souffrant de maladies chroniques, telles que l’asthme ou le diabĂšte, a encore soulignĂ© Dr Sfar. Au contraire, celles-ci, qui ont un systĂšme immunitaire plus faible, bĂ©nĂ©ficieront d’une protection accrue contre le cancer et ses graves complications.

L’article La Tunisie lance la lutte contre le cancer du col de l’utĂ©rus est apparu en premier sur Kapitalis.

Mesures pour booster l’exportation de l’huile d’olive

Un conseil ministĂ©riel restreint tenu vendredi 7 mars 2025 au palais de la Kasbah, sous la prĂ©sidence du chef du gouvernement, Kamel Madouri, a adoptĂ© une sĂ©rie de mesures visant Ă  booster l’exportation de l’huile d’olive.

Il s’agit de rĂ©viser Ă  la hausse, exceptionnellement, en 2025, la prime de transport octroyĂ©e par le Fonds de promotion des exportations (Foprodex) au profit des exportateurs de l’huile, et ce, Ă  travers une subvention de 50% couvrant les coĂ»ts du transport maritime pour toutes les destinations Ă  l’exception de la France, l’Italie et l’Espagne (pour l’huile d’olive conditionnĂ©e et en vrac) et une subvention de 70% couvrant les coĂ»ts du transport aĂ©rien pour toutes les destinations (huile d’olive conditionnĂ©e).

Il a Ă©tĂ© Ă©galement dĂ©cidĂ© d’amender le dĂ©cret 94-1743 du 29 aoĂ»t 1994 fixant les modalitĂ©s de rĂ©alisation de commerce extĂ©rieur et d’y inscrire des dispositions visant notamment Ă  faciliter l’exportation et Ă  prolonger les dĂ©lais de la validitĂ© des factures d’un mois Ă  six mois.

Il a Ă©tĂ© aussi dĂ©cidĂ© de mener une Ă©tude stratĂ©gique sur les perspectives de dĂ©veloppement du secteur de l’huile d’olive, englobant la production, la transformation, la valorisation et l’exportation.

Autre dĂ©cision : l’institution d’un mĂ©canisme tripartite de rapatriement des produits financiers provenant des exportations pour les entreprises rĂ©sidentes en proie Ă  des difficultĂ©s Ă  encaisser leurs revenus dans la monnaie perçue auprĂšs d’une tierce partie non rĂ©sidente autre que le client effectif de la marchandise exportĂ©e.

Toujours dans le cadre de ces mesures, tout particuliĂšrement en matiĂšre de dĂ©lais de paiement prĂ©vus par la circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le conseil a dĂ©cidĂ© d’accorder aux entreprises rĂ©sidentes en gĂ©nĂ©ral et celles opĂ©rant dans le secteur de l’exportation olĂ©icole une dĂ©rogation annuelle leur permettant de stipuler dans leurs contrats commerciaux des dĂ©lais de paiement plus longs. Une telle mesure vise Ă  leur permettre de respecter les exigences de change sans pour autant porter atteinte Ă  la spĂ©cificitĂ© de leurs transactions commerciales.

Le Conseil a, par ailleurs, approuvĂ© l’adoption de certificats bancaires individuels et gĂ©nĂ©raux en remplacement Ă  l’attestation de rapatriement (CX5) exigĂ©e par les services douaniers comme seul et unique justificatif de rapatriement des produits financiers de l’exportation.

Il a Ă©galement ordonnĂ© de rĂ©viser le cahier des charges affĂ©rent aux conditions d’exportation de l’huile d’olive, afin de simplifier davantage les procĂ©dures en vigueur et de rĂ©affirmer l’engagement du secteur bancaire Ă  poursuivre le financement du secteur et Ă  s’impliquer davantage dans l’accompagnement des nĂ©gociants et des exportateurs dans le secteur de l’huile d’olive.

Le conseil a examinĂ© aussi la question des pĂ©nalitĂ©s de retard prĂ©levĂ©es au titre du rapatriement des produits des exportations des opĂ©rateurs Ă©conomiques. Et dĂ©cidĂ© de rĂ©viser en profondeur ces pĂ©nalitĂ©s et de supprimer la formalitĂ© de l’autorisation prĂ©alable lors de l’exportation de l’huile d’olive.

Le conseil a, par ailleurs, recommandĂ© de mettre sur pied un programme promotionnel permettant l’accĂšs Ă  de nouveaux marchĂ©s Ă©trangers prometteurs, le but Ă©tant d’amĂ©liorer l’accĂšs Ă  d’autres marchĂ©s.

Les participants Ă  la rĂ©union ont convenu de poursuivre la mise en Ɠuvre du programme promotionnel de l’huile d’olive pour l’annĂ©e 2025. Un programme qui devrait ĂȘtre Ă©laborĂ© en coordination tripartite entre le Centre de promotion des exportations (Cepex), le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Paktec) et la FĂ©dĂ©ration nationale des exportateurs d’huile d’olive.

Pour ce faire, le conseil a recommandĂ© de renforcer le rĂŽle des reprĂ©sentations commerciales et des reprĂ©sentations diplomatiques et consulaires Ă  l’étranger dans le domaine des programmes de promotion des exportations de l’huile d’olive. Et appelĂ© Ă  valoriser le rĂŽle actif des structures d’appui impliquĂ©es dans ce secteur, dont, notamment, les huileries, les unitĂ©s de raffinage, d’emballage, les industries de l’agro-alimentaire ainsi que les laboratoires d’analyse et les experts en dĂ©gustation, dans le but de promouvoir l’excellence de l’huile d’olive tunisienne Ă  l’échelle internationale,

L’article Mesures pour booster l’exportation de l’huile d’olive est apparu en premier sur Kapitalis.

Selon les Nations Unies, Abir Moussi est détenue arbitrairement

Selon son collectif de dĂ©fense, la prĂ©sidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi, incarcĂ©rĂ©e depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires, fait l’objet d’une dĂ©tention arbitraire illĂ©gale. VidĂ©o.

Cet avis juridique a Ă©tĂ© Ă©mis par le Groupe de travail des Nations unies sur la dĂ©tention arbitraire, relevant du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, rapporte le collectif lors d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e, vendredi 7 mars 2025 Ă  Tunis pour informer l’opinion publique des derniers dĂ©veloppements des affaires portĂ©es contre la dirigeante destourienne.

Le prĂ©sident du collectif, Ali Bejaoui, a rĂ©vĂ©lĂ© qu’une plainte avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, le 28 mars 2024 auprĂšs dudit Groupe, qui mettait en lumiĂšre plusieurs points concernant le bureau d’ordre de la prĂ©sidence de la rĂ©publique oĂč l’accusĂ©e avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e et l’Instance supĂ©rieure indĂ©pendante pour les Ă©lections (Isie), qui avait dĂ©posĂ© une plainte en justice contre elle, soulignant l’absence de criminalisation de l’acte et le non-respect des principes du procĂšs Ă©quitable.

Bejaoui a indiquĂ© que le groupe avait acceptĂ© le dossier et rendu sa dĂ©cision le 13 novembre 2024, avant d’en informer les autoritĂ©s tunisiennes le 26 fĂ©vrier 2025. L’organisation onusienne a conclu qu’Abir Moussi faisait l’objet d’une dĂ©tention arbitraire illĂ©gale.

De son cĂŽtĂ©, l’avocat et membre du collectif  de dĂ©fense, Karim Krifa, a prĂ©cisĂ© que le groupe de travail des Nations unies avait Ă©galement estimĂ© qu’Abir Moussi Ă©tait dans une situation de dĂ©tention arbitraire en dehors des cadres lĂ©gaux. Il a demandĂ© aux autoritĂ©s tunisiennes de la libĂ©rer immĂ©diatement, de la compenser pour les prĂ©judices subis, conformĂ©ment au droit international et d’enquĂȘter sur les violations dont elle a Ă©tĂ© victime, en demandant des comptes aux responsables de ces faits

Krifa a prĂ©cisĂ© que la dĂ©cision se basait sur plusieurs critĂšres, notamment l’absence de grief lĂ©gal Ă  l’arrestation de Abir Moussi, sa privation de libertĂ© en raison de l’exercice de ses droits fondamentaux Ă  la libertĂ© d’expression, Ă  l’activitĂ© politique et Ă  la participation Ă©lectorale, ainsi que le non-respect des conditions d’un procĂšs Ă©quitable.

Le collectif de défense a appelé le gouvernement tunisien à mettre à exécution les décisions du groupe de travail onusien, soulignant que la Tunisie est signataire de plusieurs conventions et traités internationaux obligatoires et exécutoires.

L’article Selon les Nations Unies, Abir Moussi est dĂ©tenue arbitrairement est apparu en premier sur Kapitalis.

Un aigle royal secouru en Tunisie

Aquila, un aigle royal, clouĂ© au sol aprĂšs que ses ravisseurs lui aient coupĂ© les ailes, a pu ĂȘtre sauvĂ© aprĂšs des mois de rĂ©Ă©ducation et rendu Ă  la  libertĂ©. Une rĂ©ussite rare en Tunisie oĂč la faune est menacĂ©e par le changement climatique et l’activitĂ© humaine.

C’est l’agence AFP qui a rapportĂ© cette histoire qui a Ă©tĂ© rendue possible par le programme ResQ, lancĂ© il y a deux ans par l’Association tunisienne de la faune sauvage (ATVS), laquelle a donnĂ© une seconde chance Ă  Aquila alors que les oiseaux et d’autres animaux sont de plus en plus victimes du braconnage, de la perte d’habitat et des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes.

DirigĂ©e par une quarantaine de dĂ©fenseurs de l’environnement – principalement des jeunes Ă©tudiants mais aussi des professionnels – l’initiative sauve des animaux blessĂ©s et sensibilise Ă  la faune en Afrique du Nord.

«Quand nous sauvons ces oiseaux, leurs ailes sont souvent coupĂ©es et ils sont dans un Ă©tat terrible», a dĂ©clarĂ© Ridha Ouni, qui s’est occupĂ© d’Aquila et dirige l’Association tunisienne d’ornithologie. « C’est navrant de voir des crĂ©atures aussi nobles traitĂ©es de cette façon», a-t-il ajoutĂ©

L’aigle royal, dont le nom scientifique est Aquila chrysaetos, est protĂ©gĂ© par la loi tunisienne et classĂ© comme espĂšce menacĂ©e par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

MalgrĂ© cela, il est souvent chassĂ© et piĂ©gĂ© illĂ©galement, tandis que les sĂ©cheresses et autres changements liĂ©s au climat rĂ©duisent son habitat, selon l’UICN.

Au centre de rĂ©habilitation d’Ouni

Aquila a Ă©tĂ© saisi chez un propriĂ©taire privĂ© en juillet 2024 dans la rĂ©gion semi-dĂ©sertique de GabĂšs, avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ© au centre de rĂ©habilitation d’Ouni dans sa ferme de Sidi Thabet.

La ferme abrite Ă©galement une douzaine de faucons, de busards et de milans sauvĂ©s – dont  beaucoup ont les ailes coupĂ©es – ainsi que des fennecs et des loups.

Plus de 200 animaux sont passĂ©s par le centre de rĂ©habilitation improvisĂ©, a dĂ©clarĂ© Ouni, qui a ajoutĂ© que la libĂ©ration d’Aquila du sommet du mont Sidi Zid lui donnait les meilleures chances de survie.

C’est la saison des migrations, le meilleur moment pour le relĂącher», a dĂ©clarĂ© cet Ă©cologiste autodidacte, aujourd’hui sexagĂ©naire, en regardant l’oiseau prendre son envol.

Pour Jamila Bouayed, directrice de l’ATVS, ĂągĂ©e de 32 ans, ce moment a Ă©tĂ© profondĂ©ment Ă©mouvant : «rĂ©habiliter un animal sauvage et le rendre Ă  la nature, c’est exceptionnel».

Maha Clostio, Ă©tudiante vĂ©tĂ©rinaire tuniso-amĂ©ricaine de 27 ans, a Ă©galement participĂ© Ă  l’opĂ©ration. «Nous Ă©tions dans le sud pour relĂącher un fennec» quand Aquila a Ă©tĂ© trouvĂ©, se souvient-elle. «Il Ă©tait dĂ©shydratĂ©, avait des blessures aux serres et Ă©tait un peu malade», a-t-elle ajoutĂ©.

«Un long chemin à parcourir»

Avec seulement une cinquantaine de couples reproducteurs d’aigles royaux en Tunisie, selon Ouni, le groupe espĂšre que les efforts contribueront Ă  prĂ©server la population.

Habib Rekik, spĂ©cialiste informatique et coordinateur de ResQ, filme les lĂąchers et autres activitĂ©s avec sa camĂ©ra d’action. «Il y a encore beaucoup de chemin Ă  parcourir», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Peu de gens ici savent que ces animaux sont protĂ©gĂ©s par la loi, qu’ils appartiennent Ă  la nature, et non pas Ă  des cages ou Ă  des jardins.»

«Nous devons également boycotter les braconniers qui alimentent un commerce illégal», souligne Rekik, faisant référence aux personnes qui capturent des oiseaux de proie et les utilisent à des fins lucratives.

À Sidi Bou SaĂŻd, un village pittoresque surplombant la MĂ©diterranĂ©e au nord de Tunis, on voit souvent des touristes poser pour des photos avec des faucons en Ă©change d’argent aux dresseurs.

«Si vous voulez voir un oiseau de proie – des animaux que nous vĂ©nĂ©rons dans la culture arabe – regardez des documentaires ou sortez dans la nature», a lancĂ© Rekik.

Mais avec des coûts de conservation élevés et le financement public des organisations non gouvernementales, ResQ dépend entiÚrement des dons privés et du financement participatif.

Son prochain objectif est de rĂ©nover les voliĂšres d’Ouni et de crĂ©er un centre d’éducation environnementale pour inspirer les futurs dĂ©fenseurs de l’environnement.

L’article Un aigle royal secouru en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

L’expansionnisme agressif, nouvelle stratĂ©gie militaire israĂ©lienne

IsraĂ«l a adoptĂ© une stratĂ©gie militaire risquĂ©e basĂ©e sur l’expansion gĂ©ographique et qui se concrĂ©tise actuellement sur le terrain en Syrie, au Liban, Ă  Gaza et en Cisjordanie. Les responsables militaires et sĂ©curitaires israĂ©liens parlent d’«une stratĂ©gie diffĂ©rente de gestion des risques» ce qui signifie qu’IsraĂ«l n’agira pas sur la base de ce que ses services de renseignement estiment que ses ennemis planifient Ă  court terme mais sur la base de leurs capacitĂ©s potentielles. C’est un nouvel Ă©pisode de tensions du conflit israĂ©lo-arabe qui s’ouvre, la paix n’étant pas encore Ă  l’ordre du jour de l’Etat hĂ©breu qui bĂ©nĂ©ficie, dans le contexte trouble oĂč se trouve le monde aujourd’hui, d’une carte blanche des pays occidentaux pour pousser son avantage autant qu’il le peut et le veut. 

Imed Bahri

Dans une enquĂȘte qu’il a consacrĂ©e Ă  cette nouvelle stratĂ©gie israĂ©lienne, le magazine britannique The Economist rappelle que la deuxiĂšme phase du cessez-le-feu Ă  Gaza avec lequel IsraĂ«l et le Hamas ont convenu de mettre officiellement fin Ă  la guerre devait commencer le 2 mars mais l’Etat hĂ©breu a refusĂ© d’entamer les nĂ©gociations auxquelles il s’était engagĂ© dans l’accord de janvier. Au lieu de cela, il exige une prolongation de la premiĂšre phase de la trĂȘve au cours de laquelle il veut que le Hamas libĂšre les 59 dĂ©tenus restants. 

Afin d’accroĂźtre la pression sur le Hamas et de le forcer Ă  accepter l’amendement de l’accord, IsraĂ«l a empĂȘchĂ© l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza dĂ©chirĂ©e par la guerre.

Le magazine britannique estime que la suspension de l’accord fait partie d’un changement stratĂ©gique plus large dans lequel l’armĂ©e israĂ©lienne tente de maintenir une large prĂ©sence gĂ©ographique y compris dans des zones non soumises Ă  IsraĂ«l. Elle a commencĂ© Ă  Ă©tablir ce qu’elle entend ĂȘtre des «zones tampons» non dĂ©limitĂ©es sur quatre fronts : Ă  Gaza, aux frontiĂšres avec le Liban, en Syrie, et en Cisjordanie.

IsraĂ«l bĂ©nĂ©ficie d’une carte blanche de l’administration Trump

The Economist estime que cette dĂ©cision est motivĂ©e par le chaos qui rĂšgne dans ces lieux, le choc continu de l’opĂ©ration DĂ©luge d’Al-Aqsa dĂ©clenchĂ©e le 7 octobre 2023, ainsi et surtout la pression des partis de droite de la coalition au pouvoir dirigĂ©e par Benjamin Netanyahu.

Cette situation est motivĂ©e Ă©galement par la confiance dont bĂ©nĂ©ficie Netanyahu de la part de l’administration de Donald Trump qui n’a jusqu’à prĂ©sent montrĂ© aucun signe de volontĂ© de freiner l’expansion menĂ©e par l’armĂ©e israĂ©lienne et qui a levĂ© les sanctions contre les colons ayant commis des crimes en Cisjordanie. 

La trĂȘve de Gaza n’est pas le seul accord avec IsraĂ«l Ă  avoir Ă©chouĂ©. Selon les termes d’un cessez-le-feu nĂ©gociĂ© par les Etats-Unis entre IsraĂ«l et le Hezbollah libanais, qui contrĂŽlait certaines parties du Liban jusqu’à la guerre contre IsraĂ«l l’annĂ©e derniĂšre, les forces israĂ©liennes Ă©taient censĂ©es quitter le territoire libanais Ă  la fin du mois de janvier. IsraĂ«l a exigĂ© une prolongation du dĂ©lai jusqu’à ce que l’armĂ©e libanaise ait achevĂ© son contrĂŽle sur la zone. Mais mĂȘme aprĂšs l’expiration de ce dĂ©lai, le 18 fĂ©vrier, IsraĂ«l reste stationnĂ© dans cinq positions fortifiĂ©es dans le sud du Liban, invoquant pour justifier ce retard la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger les communautĂ©s israĂ©liennes proches de la frontiĂšre avec le Liban.

Certes, le retour des combattants du Hezbollah dans le sud pourrait facilement mettre Ă  nouveau le pays en danger. Le gouvernement israĂ©lien affirme que l’armĂ©e Ă©vacuera ces sites une fois qu’il sera certain que l’armĂ©e libanaise sera en mesure de sĂ©curiser la frontiĂšre et d’empĂȘcher le Hezbollah d’y pĂ©nĂ©trer. Mais on ne sait pas encore si ces forces seront en mesure de mener Ă  bien cette tĂąche et IsraĂ«l n’a pas non plus fixĂ© de date ni de conditions concernant sa confiance dans l’armĂ©e libanaise.

Israël réoccupe le Liban et la Syrie

Plus Ă  l’est, sur les hauteurs du Golan, le cessez-le-feu avec la Syrie a Ă©galement Ă©tĂ© rompu. L’accord a Ă©tĂ© signĂ© avec le rĂ©gime de Hafez Al-Assad en 1974. Lorsque les forces d’opposition ont chassĂ© son fils Bachar du pouvoir, en dĂ©cembre 2024, l’armĂ©e israĂ©lienne a traversĂ© la frontiĂšre vers les hauteurs du Golan et occupĂ© le territoire syrien. La justification initiale de cette action Ă©tait l’absence de forces reconnues Ă  la frontiĂšre. Hayat Tahrir Al-Cham a Ă©tabli un gouvernement Ă  Damas mais il n’a pas Ă©tabli de contrĂŽle sur toute la Syrie oĂč des groupes rivaux sont toujours actifs. L’armĂ©e israĂ©lienne a commencĂ© Ă  construire des positions permanentes en Syrie.

Le 23 fĂ©vrier, Netanyahu a dĂ©clarĂ© qu’IsraĂ«l ne permettrait pas aux forces de Hayat Tahrir Al-Cham ou Ă  la Nouvelle armĂ©e syrienne d’entrer dans la zone au sud de Damas. Il a appelĂ© Ă  un dĂ©sarmement complet des forces du nouveau rĂ©gime dans le sud de la Syrie dans les provinces de Quneitra, Deraa et Soueida. 

Enfin, les forces israĂ©liennes ont bafouĂ© les accords prĂ©cĂ©dents dans les villes palestiniennes de JĂ©nine et de Tulkarem en Cisjordanie oĂč environ 40 000 civils ont Ă©tĂ© contraints de quitter leurs maisons en raison des opĂ©rations israĂ©liennes en cours contre les groupes armĂ©s. Les deux villes font partie de la «zone A» attribuĂ©e Ă  l’AutoritĂ© palestinienne en vertu des accords d’Oslo II signĂ©s en 1995. Le 29 janvier, le ministre israĂ©lien de la DĂ©fense Yisrael Katz a dĂ©clarĂ©: «Une fois l’opĂ©ration terminĂ©e, les forces de Tsahal resteront dans le camp pour s’assurer que le terrorisme ne revienne pas»

Les responsables de la sĂ©curitĂ© israĂ©lienne affirment que les Ă©vĂ©nements des 17 derniers mois obligent IsraĂ«l Ă  adopter ce qu’ils appellent une «stratĂ©gie diffĂ©rente de gestion des risques» ce qui signifie qu’IsraĂ«l n’agira pas sur la base de ce que ses services de renseignement estiment que ses ennemis planifient Ă  court terme mais sur la base des capacitĂ©s potentielles de ces derniers.

À l’heure actuelle, l’expansion de la prĂ©sence militaire israĂ©lienne peut ĂȘtre durable et sans rĂ©action violente. Le Hezbollah et le Hamas sont dans une situation de stagnation aprĂšs les campagnes dĂ©vastatrices lancĂ©es par IsraĂ«l Ă  Gaza et au Liban. Le gouvernement Hayat Tahrir Al-Cham Ă  Damas a d’autres prioritĂ©s, en l’occurrence Ă©viter l’effondrement de l’économie syrienne et le glissement du pays vers le chaos ou la guerre civile.

Le casse-tĂȘte du Hamas Ă  Gaza

Gaza reste la principale source d’inquiĂ©tude. Le Hamas ne s’inquiĂšte pas d’une reprise de la guerre puisqu’il a repris le contrĂŽle de la bande de Gaza par les civils et reconstruit ses forces affaiblies par la guerre. Toutefois, si le groupe continue de refuser de modifier les termes de l’accord, IsraĂ«l se prĂ©pare Ă  lancer une nouvelle attaque massive Ă  Gaza. Selon des officiers israĂ©liens, cela pourrait ouvrir la voie Ă  un plan annoncĂ© pour la premiĂšre fois par Donald Trump visant Ă  expulser la population de Gaza et Ă  construire une Riviera au Moyen-Orient.

Aucune dĂ©cision n’est attendue jusqu’à ce que l’envoyĂ© de Trump, Steve Witkoff, revienne dans la rĂ©gion pour chercher un nouvel accord. Cependant, les risques de guerre semblent rĂ©els.

The Economist estime que l’expansion de la prĂ©sence israĂ©lienne sur ces fronts sera trĂšs coĂ»teuse Ă  long terme. D’un cĂŽtĂ©, la prĂ©sence israĂ©lienne continue donne au Hezbollah un prĂ©texte pour maintenir ses capacitĂ©s militaires malgrĂ© la pression du nouveau gouvernement libanais en faveur du dĂ©sarmement.

Pour IsraĂ«l, le fardeau que reprĂ©sente le maintien de cette prĂ©sence plus Ă©tendue sera lourd, Ă  la fois financiĂšrement et pour maintenir les niveaux de mobilisation des rĂ©servistes dont beaucoup entament leur quatriĂšme mission depuis le dĂ©but de la guerre Ă  Gaza. Cela dĂ©pend Ă©galement du soutien continu de l’administration Trump notoirement erratique.

Dans le mĂȘme contexte, l’expansion de l’armĂ©e israĂ©lienne et son occupation de nouvelles terres arabes exposent IsraĂ«l Ă  un ensemble d’opportunitĂ©s non dĂ©nuĂ©es de risques.

Depuis la signature de son premier traitĂ© avec un État arabe, l’Égypte, en 1978, IsraĂ«l s’efforce d’équilibrer la dissuasion militaire et les manƓuvres diplomatiques. Ce traitĂ©, ainsi qu’un autre avec la Jordanie, ont rĂ©ussi Ă  rĂ©sister aux Ă©vĂ©nements dont la rĂ©gion a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre. Les nouveaux gouvernements syrien et libanais souhaitent s’engager auprĂšs de l’Occident et prouver qu’ils ne sont plus un refuge pour les groupes mandatĂ©s par l’Iran. Par consĂ©quent, l’occupation continue de leurs territoires ne constitue peut-ĂȘtre pas un bon dĂ©but pour amĂ©liorer ces relations.

L’article L’expansionnisme agressif, nouvelle stratĂ©gie militaire israĂ©lienne est apparu en premier sur Kapitalis.

Tahar Bekri publiera bientĂŽt ‘‘Mon pays, la braise et la brĂ»lure’’

Le nouveau recueil de Tahar Bekri, ‘‘Mon pays, la braise et la brĂ»lure’’ paraĂźtra en mai prochain aux Ă©ditions Edern, en Belgique, dans la collection que dirige le poĂšte et acadĂ©micien, Eric Brogniet.  (Ph. Anne Savale).

PoĂšme narratif, Ă©criture autobiographique, entre rĂ©cit et voix multiples, intime et collective, mĂ©moire personnelle et Ă©vĂ©nements extĂ©rieurs, l’évocation se lit comme un ensemble, le pays du poĂšte mĂȘlĂ© au pays intĂ©rieur, apparent et cachĂ©.

Espace et temps confondus dans le va-et-vient habitĂ© par le pays, portĂ© comme terre nourriciĂšre. Un tĂ©moignage d’amour Ă  la Tunisie traversĂ© par l’expĂ©rience et l’exil. NĂ© en 1951 Ă  GabĂšs, Tahar Bekri vit depuis 1976 Ă  Paris oĂč il a enseignĂ© Ă  l’universitĂ© de Paris Ouest-Nanterre. Il a publiĂ© de nombreux ouvrages (poĂ©sie, essais, livres d’art) en français et en arabe. Sa poĂ©sie est traduite dans plusieurs langues et fait l’objet de travaux universitaires.

L’article Tahar Bekri publiera bientĂŽt ‘‘Mon pays, la braise et la brĂ»lure’’ est apparu en premier sur Kapitalis.

Ukraine – Russie | De quelles garanties parle-t-on ?

Lorsque le prĂ©sident ukrainien Volodomyr Zelenski exige des garanties de paix avant de s’engager Ă  signer un cessez-le-feu, il a sans doute de bonnes raisons de le faire, Vladimir Poutine n’étant pas un adversaire commode et digne de confiance, mais ces garanties de paix ne doivent-elles pas ĂȘtre discutĂ©es autour d’une table de nĂ©gociation
 aprĂšs un cessez-le feu ? (Illustration : Zelensky serait bien inspirĂ© de reprendre langue avec Poutine pour nĂ©gocier une paix juste et durable).

Habib Glenza Ă©crit de Lodz, Pologne.

Ce cessez-le-feu ne semble pas encore Ă  l’ordre du jour, car aussi bien l’Ukraine que l’Union europĂ©enne (UE) semblent vouloir continuer la guerre sur leur franc est, en dĂ©pit de la bouĂ©e de sauvetage que leur a tendue le prĂ©sident Donald Trump, qui s’est donnĂ© pour mission premiĂšre de mettre dĂ©finitivement un terme Ă  ce conflit insensĂ© qui a coĂ»tĂ© la vie a plus d’un million de personnes des deux cĂŽtĂ©s.

Il faut donc d’abord se mettre d’accord sur un cessez-le-feu, s’asseoir ensuite autour d’une table de nĂ©gociation pour d’éventuelles concessions rĂ©ciproques. Ce dont nous sommes aujourd’hui trĂšs loin. Aussi exiger des garanties de paix, comme le font avec entĂȘtement de l’Ukraine et l’UE, Ă©quivaudrait-il Ă  la continuation de la guerre.

La CrimĂ©e et les rĂ©gions du Donbass, occupĂ©es par la Russie, pourront-elles ĂȘtre rendues Ă  l’Ukraine au terme d’une Ă©ventuelle nĂ©gociation, comme l’espĂšrent certains ? 

Nous ne le pensons pas. Car ce n’est pas Ă  la partie qui a perdu la guerre, ou qui a, d’une certaine façon, provoquĂ© la guerre sans parvenir Ă  la remporter, de dicter ses conditions.

Dans la gueule de l’ours russe

De l’avis du prĂ©sident amĂ©ricain, l’Ukraine n’aurait jamais dĂ» provoquer cette guerre, en demandant d’adhĂ©rer Ă  l’UE et Ă  l’Otan, tout en sachant que la Russie s’y opposerait par tous les moyens. Le prĂ©sident amĂ©ricain va d’ailleurs jusqu’à reconnaĂźtre que c’est l’administration Biden et les EuropĂ©ensqui ont poussĂ© l’Ukraine dans la gueule de l’ours russe. Et il n’a pas totalement tort sur ce point.  

Pour mieux comprendre la genĂšse du conflit russo-ukrainien, il faut remonter le cours de l’histoire. Beaucoup pensent que c’est la Russie qui a agressĂ© l’Ukraine le 24 fĂ©vrier 2022, ce qui n’est pas totalement faux, mais il faut admettre aussi que ce conflit remonte Ă  35 ans, lorsque James Baker avait promis Ă  Gorbatchev, le 9 fĂ©vrier 1990, que l’Otan ne s’étendra pas  davantage Ă  l’Est. Cette promesse a Ă©tĂ© donnĂ©e dans un contexte oĂč le pacte de Varsovie existait encore, mais la disparition du bloc soviĂ©tique suffit-elle pour justifier son non-respect par les Occidentaux ?

Eviter une 3e guerre mondiale

Les garanties de paix que pourraient donner aujourd’hui les Russes aux Ukrainiens auraient-elles plus de valeur que celles donnĂ©es en 1990 par les Occidentaux Ă  la Russie?  Que ce soit Ă  l’est ou Ă  l’ouest, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Tout est affaire de rapports de forces.  Et dans ce contexte, l’extension de l’Otan jusqu’aux frontiĂšres de la Russie, envisagĂ©e un moment par l’Alliance atlantique, est perçue comme un danger existentiel par Poutine, tout comme ce fut le cas en 1961 avec l’affaire de l’installation de missiles nuclĂ©aires soviĂ©tiques Ă  la Baie des Cochons, Ă  Cuba, non loin des cĂŽtes des Etats-Unis.

En ce temps-lĂ , John F. Kennedy et Nikita Chruszczow ont su Ă©viter une 3e guerre mondiale qui aurait pu ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e par une invasion de Cuba par l’armĂ©e amĂ©ricaine. C’est Ă  cet Ă©pisode qu’a fait allusion Trump lorsqu’il a accusĂ© Zelensky, lors de leur derniĂšre rencontre Ă  la Maison Blanche, de vouloir provoquer une 3e guerre mondiale.

Il suffit d’imaginer les consĂ©quences de l’installation d’une base militaire amĂ©ricaine Ă  TaĂŻwan ou d’une base militaire russe au Canada ou au Mexique pour comprendre – sans la justifier – la rĂ©action violente de Moscou au projet d’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Otan! 

Au final, les garanties demandĂ©es par l’Ukraine et l’UE n’auront pas plus de valeur que la promesse faite par James Baker aux Russes en 1990, ni celle donnĂ©e Ă  la Russie par les Occidentaux en 2015 au moment des accords de Minsk I et de Minsk II.

La seule garantie qui compterait aujourd’hui c’est le rĂ©tablissement de la confiance entre la Russie et l’Ukraine et le retour aux relations politiques et Ă©conomiques entre les deux voisins telles qu’elles Ă©taient avant le conflit.

Par ailleurs, l’Occident doit renoncer au projet d’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Otan, car ce projet est la principale cause de la, guerre russo-ukrainienne.    

L’article Ukraine – Russie | De quelles garanties parle-t-on ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Appui de 125 M$ de la BM au systÚme de santé tunisien

Nouveau financement de 125 millions de dollars de la Banque mondiale (BM) pour renforcer les services tunisiens de santé, grùce au soutien du Fonds mondial de lutte contre la pandémie.

Ce projet a Ă©tĂ© au centre d’une rĂ©union tenue le 5 mars 2025 entre le ministre de la SantĂ©, Mustapha Ferjani, et une dĂ©lĂ©gation de la Banque mondiale, conduite par Alexandre Arrobbio, reprĂ©sentant de la Banque en Tunisie et Michele Gragnolati, chef de la BM pour la stratĂ©gie, les opĂ©rations et l’engagement mondial dans les pratiques mondiales de santĂ©, de nutrition et de population.

Selon un communiquĂ© du ministĂšre de la SantĂ©, le projet vise Ă  renforcer les capacitĂ©s de rĂ©ponse sanitaire en appuyant le Centre d’opĂ©rations stratĂ©giques et les Ă©quipes mĂ©dicales d’urgence (Smur). Il vise Ă©galement Ă  amĂ©liorer la surveillance Ă©pidĂ©miologique grĂące Ă  un systĂšme numĂ©rique avancĂ© de collecte et d’analyse des donnĂ©es, tout en amĂ©liorant la gouvernance de la santĂ© en modernisant la gestion des ressources humaines et les systĂšmes de donnĂ©es de santĂ©.

En outre, le projet se concentrera sur la modernisation des centres de soins de santĂ© primaires, l’équipement des installations des zones prioritaires en Ă©nergie solaire et l’amĂ©lioration des diagnostics de laboratoire grĂące Ă  la crĂ©ation de laboratoires de rĂ©fĂ©rence spĂ©cialisĂ©s. Il restructurera Ă©galement les services de soins primaires, Ă©largira les programmes de prĂ©vention et de diagnostic prĂ©coce et renforcera les unitĂ©s mobiles d’urgence en fournissant des ambulances Ă©quipĂ©es.

L’initiative promouvra davantage la numĂ©risation pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© du suivi mĂ©dical et Ă©tablira un systĂšme d’information hospitalier complet.

Au cours de la rĂ©union, le ministre Ferjani a soulignĂ© l’engagement du ministĂšre Ă  accĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre du projet afin d’assurer de meilleurs services de santĂ©. Il a Ă©galement saluĂ© le soutien de la BM dans cet effort.

De son cĂŽtĂ©, le reprĂ©sentant de la BM a exprimĂ© son apprĂ©ciation pour les efforts de la Tunisie dans la mise en Ɠuvre rapide et efficace des projets de coopĂ©ration en matiĂšre de santĂ©.

L’article Appui de 125 M$ de la BM au systĂšme de santĂ© tunisien est apparu en premier sur Kapitalis.

Stimuler la rĂ©flexion sur l’avenir du thĂ©Ăątre de femmes en Tunisie

A l’occasion de la JournĂ©e internationale des droits des femmes, le ThĂ©Ăątre national tunisien (TNT) organise une table ronde intitulĂ©e «La ScĂšne au FĂ©minin», en hommage aux femmes de thĂ©Ăątre tunisiennes, le 7 mars 2025 Ă  la salle du 4Ăšme Art Ă  Tunis, BibliothĂšque BĂ©chir Ben Slama.

ModĂ©rĂ© par la critique de thĂ©Ăątre Faouzia Belhaj Mezzi, l’évĂ©nement rĂ©unira trois personnalitĂ©s importantes du thĂ©Ăątre tunisien : Leila Toubel, Wafa Taboubi et Lobna Mlika.

L’objectif est de stimuler la rĂ©flexion sur l’avenir du thĂ©Ăątre fĂ©minin en Tunisie : les nouvelles gĂ©nĂ©rations de metteurs en scĂšne sauront-elles dĂ©passer les contraintes existantes pour imposer un langage thĂ©Ăątral Ă  leur image ?

La prĂ©sence des femmes dans le thĂ©Ăątre tunisien a Ă©voluĂ© Ă  travers une transformation lente mais profonde, Ă©crit la TNT, expliquant que leur implication dans le monde thĂ©Ăątral s’est heurtĂ©e Ă  de nombreux obstacles. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, Ă  une Ă©poque oĂč le thĂ©Ăątre Ă©tait accueilli avec une certaine rĂ©serve par la sociĂ©tĂ©, les femmes qui osaient s’y aventurer Ă©taient souvent marginalisĂ©es et cantonnĂ©es Ă  des rĂŽles secondaires. L’évolution de leur prĂ©sence sur la scĂšne est Ă©troitement liĂ©e aux changements sociaux et politiques du pays.

Le document rappelle le rĂŽle clĂ© du penseur Tahar Haddad, dont les idĂ©es rĂ©formistes ont conduit Ă  l’adoption du Code du statut personnel en 1956, offrant aux femmes de nouveaux droits, notamment en matiĂšre d’éducation et d’emploi.

Cependant, comme le souligne Faouzia Belhaj Mezzi, si ces rĂ©formes ont favorisĂ© l’émancipation des femmes dans plusieurs secteurs, le domaine artistique, notamment le thĂ©Ăątre, est restĂ© longtemps largement dominĂ© par les hommes.

Dans cet article, la critique distingue trois grandes gĂ©nĂ©rations de femmes dans le thĂ©Ăątre tunisien. Les annĂ©es 1950 et 1960 voient l’émergence des premiĂšres actrices professionnelles, comme Mouna Noureddine, Narjes Attia ou Samia Mzali, qui jettent les bases d’une prĂ©sence fĂ©minine sur scĂšne et contribuent Ă  lĂ©gitimer le mĂ©tier d’acteur. Les annĂ©es 1970 et 1980 marquent l’implication croissante des femmes dans la dramaturgie et la crĂ©ation collective, avec des personnalitĂ©s comme Jalila Baccar, Nejia Ouerghi ou Raja Ben Ammar.

Depuis les annĂ©es 1990, les rĂ©alisatrices ont commencĂ© Ă  s’imposer davantage, mĂȘme si leur prĂ©sence reste limitĂ©e. Certaines metteures en scĂšne, comme Nadia Ben Ahmed, se distinguent par leur Ă©criture thĂ©Ăątrale, tandis que d’autres explorent des formes expĂ©rimentales mĂȘlant thĂ©Ăątre et danse contemporaine, comme Nawal Skandrani, Imen Smaoui ou Sihem Belkhodja.

Malgré ces progrÚs, les metteures en scÚne tunisiennes restent confrontées à de nombreux défis, notamment le manque de financement et les difficultés de production et de distribution.

L’article Stimuler la rĂ©flexion sur l’avenir du thĂ©Ăątre de femmes en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

Rencontres d’écrivains euro-tunisiens Ă  la MĂ©dina de Tunis

Trois jours d’échanges littĂ©raires et de rencontres exceptionnelles entre Ă©crivains, artistes et passionnĂ©s du livre de diffĂ©rents pays cƓur de la MĂ©dina de Tunis du 16 au 18 fĂ©vrier 2025.

Des bandes dessinĂ©es qui racontent des histoires d’espoir, des voix qui s’élĂšvent Ă  travers des lectures dramatisĂ©es, des rimes partagĂ©es.

Tel est le programme de la premiĂšre Ă©dition des Rencontres entre Ă©crivains euro-tunisiens, qui se dĂ©rouleront du 16 au 18 mars Ă  l’ancienne Ă©glise Santa Croce au cƓur de la MĂ©dina de Tunis, restaurĂ©e par la CoopĂ©ration italienne, aujourd’hui centre de crĂ©ativitĂ© et d’innovation de la municipalitĂ© de Tunis.

L’évĂ©nement, sous-titrĂ© «Stylos de paix», est organisĂ© par la dĂ©lĂ©gation de l’Union europĂ©enne en Tunisie, en collaboration avec les ambassades d’Espagne, d’Autriche et de Malte en Tunisie et l’Institut français de Tunis (IFT).

Les protagonistes des rencontres seront plusieurs auteurs tunisiens et europĂ©ens, dont Azza Filali, Yamen Manai, Amira Ghenim, Kmar Bendana, Sami Mokaddem, l’écrivaine espagnole Elvira Navarro, l’historien français Vincent Lemire, l’écrivain français Laurent Gounelle et l’écrivain et poĂšte autrichien Andreas Unterweger.

L’article Rencontres d’écrivains euro-tunisiens Ă  la MĂ©dina de Tunis est apparu en premier sur Kapitalis.

Les influenceurs et le Ramadan en Tunisie

Des centaines de vidĂ©os de stars des rĂ©seaux sociaux parlant de leurs prĂ©paratifs pour le Ramadan ont circulĂ© sur la toile en Tunisie ces derniĂšres semaines alors qu’elles se promĂšnent dans les marchĂ©s, les centres commerciaux et les magasins, faisant la publicitĂ© des produits qu’elles proposent pour le mois sacrĂ© musulman.

Parler du Ramadan, de ses coutumes et rituels est devenu une tendance sur les rĂ©seaux sociaux tunisiens ces derniers jours, aprĂšs qu’un grand nombre d’influenceurs ont choisi de consacrer leur contenu Ă  ce thĂšme.

Pour attirer l’attention et gagner des followers, certains d’entre eux ont choisi de mettre en avant des coutumes et des rituels qui disparaissent peu Ă  peu, comme acheter des pots en cuivre sur les marchĂ©s ou les polir, prĂ©parer diffĂ©rents types d’épices et de condiments, changer une partie du mobilier de la maison ou encore exposer des pots et des assiettes traditionnels en cĂ©ramique pour dĂ©corer la table du Ramadan.

Nadia Medouri explique que cette annĂ©e, elle a choisi d’acheter des casseroles en cuivre pour les utiliser pendant le Ramadan parce qu’elle a regardĂ© de nombreuses vidĂ©os sur les avantages de cuisiner dans ce type de casseroles et sur la façon dont les femmes tunisiennes d’autrefois mettaient un point d’honneur Ă  les polir en prĂ©paration pour ce mois-ci «car la nourriture qui y est cuite est plus savoureuse et plus utile».

Anciens usages, nouvelles habitudes

Ibtissem, une femme au foyer de 50 ans, a dĂ©clarĂ© que cette annĂ©e, elle prĂ©fĂšre prĂ©parer le cafĂ© Ă  la maison, Ă  l’ancienne, expliquant qu’elle a pu le faire grĂące Ă  l’aide d’une influenceuse qui a publiĂ© une vidĂ©o sur la façon de le prĂ©parer Ă  la maison. Mais l’influence des mĂ©dias sociaux sur les habitudes des Tunisiens pendant le Ramadan ne se limite pas Ă  faire revivre d’anciennes coutumes et rituels, mais contribue Ă©galement Ă  la crĂ©ation de nouvelles coutumes et rituels.

Les femmes tunisiennes avaient l’habitude d’accumuler quelques produits de base pour prĂ©parer la table du Ramadan, mais les influenceurs ont crĂ©Ă© de nouvelles habitudes comme conserver certains plats au rĂ©frigĂ©rateur pour gagner du temps pendant le Ramadan. Si certains d’entre eux ont exagĂ©rĂ© avec ces prĂ©paratifs, ils deviennent aujourd’hui une source de mĂ©pris et de ridicule parmi les Tunisiens.

Acheter des vĂȘtements traditionnels pour les soirĂ©es du Ramadan, visiter des monuments religieux, prier dans les mosquĂ©es et passer des soirĂ©es dans les centres historiques, oĂč les cafĂ©s gardent leurs portes ouvertes pour accueillir les clients le soir, sont devenus des habitudes que les influenceurs ont largement encouragĂ©es.

Importance de l’influence en ligne sur le consommateur

Sabrine Jelassi, professeur de sociologie Ă  l’UniversitĂ© de Tunis, reconnaĂźt que les rĂ©seaux sociaux ont eu un impact significatif sur l’atmosphĂšre du Ramadan en Tunisie, expliquant qu’ils ont contribuĂ© Ă  faire revivre certaines coutumes oubliĂ©es Ă  travers l’évocation par les influenceurs d’une pĂ©riode dorĂ©e du Ramadan, donnant ainsi Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration l’opportunitĂ© de les explorer. Mais ces influenceurs, selon le professeur, ont Ă©galement crĂ©Ă© de nouvelles habitudes qui encouragent une plus grande consommation Ă  travers des campagnes publicitaires payantes, soulignant que l’augmentation du volume de publicitĂ© payĂ©e par les grandes marques aux influenceurs pendant le Ramadan rĂ©vĂšle l’importance de l’influence en ligne sur le consommateur.

«GrĂące Ă  leur grande influence et Ă  l’image qu’ils vĂ©hiculent d’eux-mĂȘmes vivant une vie de prospĂ©ritĂ© et de richesse, les influenceurs sont devenus des modĂšles pour une grande partie des Tunisiens, qui font des comparaisons entre leurs tables et soirĂ©es de Ramadan et ce qu’ils proposent et veulent les imiter, ce qui est devenu une motivation pour les jeĂ»neurs Ă  adopter de nouvelles habitudes de consommation qui sont en fait encouragĂ©es par les grandes entreprises pour augmenter leurs profits», a expliquĂ© le professeur, estimant qu’il s’agit d’«habitudes stylisĂ©es et artificielles», qui mettent l’accent sur la cĂ©lĂ©bration de ce mois, ce qui crĂ©e par la suite une sorte d’aversion pour le Ramadan chez certains.

 D’aprĂšs AFP

L’article Les influenceurs et le Ramadan en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

❌