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Tunisie : le Rallye international ULM passe par Tataouine

Les ULM (aéronefs ultralégers motorisés) participant au Rallye Ulm Tunisie ont survolé le ciel de Tataouine en Tunisie, après avoir atterri la veille dans un terrain spécial aménagé dans la région d’El-Farch, dans la délégation de Ghomrassen.

Le rallye, organisé par la Fédération tunisienne des sports aériens et disciplines associées (FTSAAA) , a démarré le 22 janvier depuis l’aéroport international de Tabarka et se poursuivra jusqu’au 3 février, traversant différents gouvernorats du pays, avec la participation de plusieurs pilotes, chacun au volant de son avion.

A chaque étape, dans une ambiance festive, des expositions d’artisanat local et de produits bio sont également organisées, a indiqué à l’agence Tap le coordinateur régional du rallye et président de l’Association des sports mécaniques du Sud, Aymen Khorchani, soulignant que les pilotes ont apprécié l’ambiance du rallye et les paysages montagneux de la région, les sites archéologiques et touristiques, ainsi que les régions sahariennes et l’accueil chaleureux qui leur a été réservé.

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A propos de la réponse arabe aux déclarations de Trump sur Gaza

La déclaration conjointe des pays arabes publiée hier** exprime un soutien indéfectible aux droits légitimes du peuple palestinien et rejette catégoriquement la proposition du président américain Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie.   

Khemaïs Gharbi *

Ce positionnement est, bien entendu, fondamental et attendu. Pourtant, une question s’impose : pourquoi une telle déclaration n’a-t-elle été formulée qu’une semaine après l’annonce américaine?

Le fond du texte est clair et conforme aux principes de la position arabe historique sur la cause palestinienne. Ce rejet de tout déplacement forcé des Palestiniens est un point de doctrine bien établi, qui ne nécessitait ni débats ni ajustements. Dès lors, pourquoi ce délai de plusieurs jours pour adopter une position qui aurait dû être exprimée dans les 24 heures suivant l’annonce américaine?

Une lenteur qui affaiblit la position

La diplomatie est un art où le facteur temps est aussi crucial que le contenu d’une déclaration. Une réaction rapide est un marqueur de fermeté et de détermination. À l’inverse, un retard peut être interprété comme une hésitation, une recherche de consensus laborieux ou même une prudence excessive face aux rapports de force internationaux. Cette lenteur affaiblit mécaniquement le message, car en diplomatie, une position n’est pas seulement jugée sur sa teneur, mais aussi sur sa rapidité d’émission.

En laissant une semaine s’écouler, les pays arabes ont offert aux observateurs le doute quant à leur résolution. Ont-ils craint des répercussions? Ont-ils eu du mal à s’accorder sur les termes exacts du communiqué? Ce flou laisse place à des interprétations qui nuisent à la crédibilité même de la déclaration. Et dont douter de son sérieux.

Même en diplomatie, le temps, c’est de l’argent

Il est temps que le monde arabe comprenne que, même en diplomatie, le temps, c’est de l’argent. Une déclaration tardive, même juste et pertinente, porte en elle les germes de son propre affaiblissement. Il ne suffit pas d’affirmer des principes intangibles ; encore faut-il le faire avec la rapidité requise pour que ces principes pèsent réellement dans le jeu diplomatique international.

* Ecrivain et traducteur.  

** Dans un communiqué conjoint publié samedi 1er février 2025 après une réunion au Caire (illustration), les ministres des Affaires étrangères et responsables d’Égypte, de Jordanie, d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, de l’Autorité palestinienne et de la Ligue arabe ont affirmé dans une déclaration commune leur rejet de la proposition formulée par le président américain Donald Trump de transférer vers l’Égypte et la Jordanie les Palestiniens de la bande de Gaza «quelles que soient les circonstances ou les justifications». Ils ont ajouté qu’une telle mesure menacerait «la stabilité de la région, attiserait les conflits et compromettrait les perspectives de paix».

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TDAH, l’enfant du vent  

Si l’école tunisienne veut encore être un lieu d’apprentissage et non de formatage, elle devra apprendre à faire de la place aux enfants du vent. Sinon, ils partiront. Ou ils s’éteindront. Et avec eux, une part précieuse de notre avenir. 

Manel Albouchi *

Il court, il parle, il rêve. Il dérange aussi, parfois. Son esprit est une tempête, un fleuve sans digue, une étoile filante qui refuse de suivre l’orbite qu’on lui trace. Il est l’enfant du vent. Ici, on dit qu’il est indiscipliné, qu’il ne tient pas en place, qu’il a besoin d’être recadré. Dans d’autres contrées, on murmure plutôt qu’il est différent et qu’il lui faut un ciel à sa mesure. 

En Tunisie, l’enfant du vent est souvent assis au dernier rang, sommé d’éteindre l’incendie qu’il porte en lui. Les bancs de l’école sont des cages trop étroites pour ses ailes. On lui demande de se taire, de rester immobile, d’être « comme les autres ». Mais lui ne connaît que le mouvement, la pensée fulgurante, le désir d’explorer mille mondes à la fois. Alors il s’ennuie. Il s’éteint. Ou il explose. Et on le punit. 

Un nom pour l’incompréhension  

On l’appelle TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Trois lettres pour contenir un univers. Trois lettres pour masquer une question plus vaste, plus politique. Pourquoi un enfant qui pense autrement devient-il un problème ? Pourquoi notre système ne sait-il que corriger, freiner, ajuster, au lieu d’écouter, accompagner, réinventer ? 

Les enfants du vent ne rentrent pas dans les cases. Alors on les classe. On leur donne des notes basses, on leur prescrit des pilules, on les exclut parfois, pour leur bien. Mais leur bien, qui le définit ? Ceux qui enseignent depuis une estrade, figés dans une ligne droite qu’ils tracent pour les autres ? Ou ceux qui courent et créent, même quand on leur dit de s’arrêter ? 

Un papillon parmi les fourmis 

On ne critique pas une rose pour la faire grandir, on lui offre un terreau fertile et la patience du temps. Mais face à un enfant TDAH, combien choisissent l’impatience et la réprimande plutôt que l’accompagnement et la compréhension ? 

Un enfant TDAH est comme un papillon dans un monde structuré pour les fourmis. Là où l’on exige des rangs bien alignés, des mouvements calculés et des règles strictes, lui danse au gré du vent. Il suit un rythme intérieur que personne ne semble entendre. Et parce qu’il ne rentre pas dans le moule, on tente de le façonner autrement, de lui imposer une marche qui n’est pas la sienne. 

Mais l’histoire nous prouve que ces esprits libres ont souvent été les moteurs du progrès. Albert Einstein, incapable de suivre le cadre rigide de l’école, a révolutionné notre vision du monde. Léonard de Vinci, dispersé, inclassable, était un génie touche-à-tout qui voyait mille choses à la fois. Thomas Edison, qualifié d’élève difficile, a éclairé notre monde de ses inventions. 

Ces enfants-là ne sont pas un problème à corriger, mais une énergie à canaliser. Le vent ne se dompte pas, il se guide. Il fait tourner les moulins, gonfle les voiles, porte les graines d’un avenir nouveau. 

Une société du silence et du contrôle 

Mais ici, en Tunisie, ces enfants ne trouvent ni moulins, ni voiles, ni terreau fertile. L’école les réprimande, les adultes s’impatientent, le système les étouffe. On leur dit qu’ils ne sont pas comme il faut, qu’ils doivent faire des efforts, qu’ils posent problème. On leur apprend à douter d’eux-mêmes avant même qu’ils aient eu le temps d’explorer leur potentiel. 

Et pourtant, avant de leur demander de nous écouter, prenons-nous réellement le temps de les écouter ? Avant de leur imposer un silence forcé, avons-nous cherché à comprendre la musique qu’ils entendent ? 

Honorer le vent  

Il est temps de changer de regard. Il ne s’agit pas de guérir ces enfants, mais de guérir le regard que l’on porte sur eux. Il ne s’agit pas de les enfermer dans des cadres trop étroits, mais d’élargir notre conception de l’intelligence et du talent. 

Si l’école tunisienne veut encore être un lieu d’apprentissage et non de formatage, elle devra apprendre à faire de la place aux enfants du vent. Sinon, ils partiront. Ou ils s’éteindront. Et avec eux, une part précieuse de notre avenir.  

* Psychologue, psychanalyste.

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‘‘De Saint-Cyr au peloton d’exécution’’: Le curieux destin d’un opposant atypique

Ce livre, le tome 1 d’une autobiographie de Moncef El Materi, apporte une lumière crue sur le complot dit de Lazhar Chraïti contre Bourguiba en 1962, par l’auteur, directement impliqué.

Dr Mounir Hanablia *

Il a d’abord l’immense mérite de révéler le côté obscur et hideux du régime, son système carcéral inhumain dans la continuité d’une justice expéditive dont les avocats (Maître Slaheddine Caid Essebsi) bien avant ceux de Ceausescu, s’excusent de devoir défendre «de tels criminels» (!!!). On ne peut éprouver que de la compassion envers tous ceux qui en ont subi les redoutables effets, qui ont été exécutés à la suite de procès dont l’équité demeure contestable et contestée, et qui ont été enterrés dans des fosses communes anonymes sans possibilité pour les familles d’accomplir leur deuil et de d’honorer leurs morts.

Comment tout cela a-t-il été possible? On relèvera évidemment la présence de Béji Caïd Essebsi visitant le bagne de Ghar El Melh dans l’exercice de ses responsabilités au ministère de l’Intérieur, et les représailles qui en ont résulté contre les détenus lorsque quelques-uns parmi eux lui ont demandé une amélioration de leurs conditions de détention. Il n’en sera pas pour autant en tant que sauveur de la Nation, élu à la Présidence de la République plus de 50 ans plus tard. Les voies du Peuple Tunisien, tout comme celles du Seigneur, sont ainsi souvent impénétrables.

Amateurisme et naïveté des conjurés

On ne peut cependant pour en revenir au complot lui-même s’empêcher de relever l’amateurisme et la naïveté des conjurés, autant civils que militaires, ainsi que leur organisation défectueuse.

Pourtant, en dépit de certains avertissements émanant de quelques militants destouriens, les services de sécurité, en particulier Driss Guiga, pour qui «Zarg Layoun voit des complots partout» (sic) selon une annotation de sa main d’un rapport des renseignements, n’y avaient vu que du feu. Seule une dénonciation émanant d’un officier participant au complot a fait avorter le projet. Et c’est Bahi Ladgham, le ministre de la Défense faisant fonction de premier ministre, qui a mené lui-même l’interrogatoire des militaires impliqués, apparaissant ainsi, lui un transfuge ex-Yousséfiste d’apparence plutôt effacée, comme un fidèle pilier du régime de Bourguiba. C’était sans doute ce qu’on avait exigé de lui, en tant qu’ex-adversaire, de témoigner de sa fidélité, et il s’en était acquitté. L’auteur l’avait néanmoins taxé d’acharnement injustifié et de menaces gratuites. Cela doit être relativisé du moment qu’il n’eut recours ni à la torture physique ni à l’humiliation contre les suspects.

Quant à Taïeb Mhiri, qui en tant que ministre de l’Intérieur s’est également impliqué dans l’enquête, le livre suggère qu’il en savait beaucoup plus qu’on veut bien le dire, en particulier par le biais du résistant Bouyahya. Tout comme d’ailleurs Mongi Slim, que quelques-uns des conjurés avaient proposé comme futur président après l’élimination de Bourguiba. Mais quelles étaient les motivations du complot?

Un homme comme Ahmed Rahmouni, accusé à tort de Yousséfisme par les petits chefs du Parti Destourien à Thala, et déjà incarcéré pour cela durant deux années, s’était retrouvé dépouillé de son statut prestigieux de Zeitounien et éloigné de son terroir pour devenir un simple professeur salarié d’un collège de Tunis enseignant l’éducation civique, de peu d’importance aux yeux des élèves.

Ainsi, à côté des motivations personnelles des conjurés, d’anciens résistants lésés ou frustrés par le collectivisme de Ben Salah, ou des Yousséfistes ayant subi les rigueurs de la répression, tout un pan traditionnel de la population tunisienne avait été heurté par le comportement provocateur et la volonté de Bourguiba de marginaliser selon eux la langue arabe et l’Islam dans la Tunisie nouvelle.

On peut comprendre que des militaires issus du Machreq dont quelques-uns avaient même participé à la guerre de Palestine, hostiles de principe à la langue française, ou de l’ancienne armée beylicale, y aient été sensibles. C’est néanmoins la participation des Saint Cyriens, censés adopter les normes modernes, qui a semé la panique et perturbé le pouvoir tunisien.

Mais la lecture du livre n’éclaire pas sur les motivations profondes de l’auteur, un membre de la bourgeoisie tunisoise aisée, condamné à mort dont la peine au dernier moment a été commuée en détention à vie, pour des raisons qu’il prétend ignorer.

Une bataille sans objet et ne servant que les intérêts égoïstes de Bourguiba

On ne peut pas considérer que les divergences entre son oncle Mahmoud El Materi et Bourguiba n’y aient pas été pour quelque chose, dans cette condamnation, du moins jusqu’à un certain point. Néanmoins la motivation principale semble avoir été la bataille de Bizerte pour laquelle l’auteur avait quitté le contingent stationné au Congo, qui a coûté la vie à au moins 5000 Tunisiens dont plusieurs militaires, à commencer par un ami de l’auteur, et saint-cyrien comme lui, le commandant Mohamed Béjaoui, tombé au champ d’honneur.

Selon le livre, cette bataille fut sans objet et ne servit que les intérêts égoïstes de Bourguiba, une thèse soutenue par Salah Ben Youssef. On peut comprendre que des jeunes frais émoulus de l’académie militaire eussent pu le penser face au déséquilibre des forces en présence et l’ampleur des pertes subies. Mais plus de 60 années après les faits, que l’on puisse encore en être convaincu appelle certaines précisions.

L’honneur de l’armée tunisienne

L’affaire de Bizerte a commencé pour deux raisons: le refus de la France de fixer une date à son évacuation de la ville et de la base aéronavale, et les travaux entrepris par l’armée française pour prolonger les pistes d’atterrissage en empiétant sur le territoire tunisien afin d’accueillir les nouveaux avions de chasse supersoniques, démontrant ainsi une volonté de ne pas quitter les lieux de sitôt. Dans les circonstances de l’époque, cela ne pouvait s’apparenter qu’à une provocation française.

Or, l’État tunisien, tout comme tout autre État dans le monde, est à tout moment en droit d’étendre sa souveraineté sur son territoire, en recourant pour y parvenir aux moyens de son choix. Et il est à cet égard paradoxal que les maximalistes de l’indépendance, à commencer par Salah Ben Youssef, qui jusque-là l’accusaient de collusion avec la France, l’aient critiqué sur cela. Une telle argumentation est donc dénuée de bonne foi.

Quant à l’honneur de l’armée tunisienne qui aurait été terni par la défaite et les morts inutiles, même ses adversaires français ont reconnu son courage et sa bravoure malgré des pertes sévères et la disproportion des moyens. Quoiqu’on en dise, l’honneur du soldat partout dans le monde demeure de servir et d’obéir, si ce n’est pas de mourir. De surcroît, De Gaulle avait la volonté d’en découdre afin d’offrir une victoire à l’armée française après le putsch des généraux d’Alger de 1961 qui refusaient l’indépendance de l’Algérie.

Cet élément crucial de la tuerie a été totalement passé sous silence, et tout cela a été porté au passif du seul Bourguiba, coupable de surcroît, il faut bien en convenir, d’avoir fait abattre le secrétaire général du Néo Destour à Genève, dans le cadre de la sale guerre que les deux hommes n’avaient cessé de se livrer.

Il est non moins significatif que dans son discours de Janvier 1963,  justement qualifié de terrible selon le Docteur Slimane Ben Slimane, Bourguiba qui avait disculpé l’Egypte, ait lui aussi omis de mentionner Bizerte et De Gaulle, et ait au contraire choisi d’attaquer, outre ceux considérés comme les ennemis intérieurs du régime (haineux, fellaghas, yousséfistes, communistes), le président algérien Ben Bella «proche des Chinois (maoïstes) et de Che Guevara», et coupable de contrevenir aux normes diplomatiques internationales en appuyant le complot par le biais d’un citoyen algérien, Mostari Ben Saïd.

D’une manière étonnamment prémonitoire d’un futur changement de régime en Algérie, qui surviendra en 1965, le discours évoquait les désaccords entre Ben Bella et son ministre de la Défense, le colonel Boumediene. Il balayait  toute possibilité de démocratie et de multipartisme, renvoyée à un avenir où le peuple tunisien jouirait de la maturité et du patriotisme du peuple britannique, autrement dit aux calendes grecques.

Qu’il ait omis de mentionner que l’Armée d’un pays aussi enraciné dans la démocratie que la France avait tenté de renverser et d’assassiner son président élu explique certes la référence par cet adepte convaincu de la francophonie au seul cas britannique, puisque le peuple français s’était révélé aussi immature que le sien tunisien.

Ce discours allait tout de même malgré certaines incohérences constituer le programme cadre par lequel le Destour allait verrouiller toute possibilité de pluralisme politique et de partage du pouvoir qui se prolongerait jusqu’au départ de Ben Ali, en 2011, soit durant 50 ans, auquel tous les opposants, à commencer par l’auteur, opposeront plus tard à partir des années 70 l’expérience sénégalaise du président Senghor.

C’est oublier que dans les pays d’Afrique, le système représentatif est inné à la société, par le biais des assemblées des villages ou des anciens, épargnées par le colonisateur dont elles propageaient l’influence, ce dont les organisations sociales des pays du Maghreb sont dépourvues, elles dont les élites traditionnelles dépossédées et passées souvent à la résistance armée ont été laminées par le colonialisme et remplacées par une administration aux ordres.

D’autre part, la démocratie a-t-elle un sens lorsque la monnaie, en l’occurrence le Franc CFA, est imposée par l’ancienne puissance coloniale, détentrice des réserves de devises dont le pays où elle occupe toujours des bases militaires ne peut lui-même librement disposer?

Pour tout dire Bourguiba a bien tiré profit du complot de 1962 pour verrouiller à son profit le système politique. Il ne faut pas oublier qu’en 1958, Tahar Mahdaoui, agissant sur instructions de Salah Ben Youssef, n’avait pas eu le courage de l’abattre en plein théâtre de Tunis lorsque, armé d’un fusil, il s’était trouvé à quelques mètres de lui.

Cependant, prétendre que les conjurés ne méritaient pour autant pas plus de cinq années d’emprisonnement parce que le complot n’était pas passé à sa phase exécutoire demeure une spéculation fortuite, qui n’est que renforcée par la nature du régime politique qu’ils projetaient d’instaurer, ou pis, sur laquelle ils n’étaient pas encore arrivés à se mettre d’accord. Mais  il apparaît que l’auteur du livre se soit fait un point d’honneur non seulement à ne pas dénoncer ceux qui avaient participé au complot et qui n’ont pas été arrêtés, et il y en a, mais également à défendre la mémoire de ses camarades de cellule, d’abord son ami Hamadi Ben Guiza, plus tard tourmenté par les services de sécurité du «démocrate» Mohamed Mzali à la recherche d’un complot de Kadhafi ou de Wassila, ensuite Ezzedine Chérif, l’un des chefs du commando armé de la ville de Gafsa pris et exécuté en 1980.

Evidemment cet épisode demeuré mystérieux sort ainsi quelque peu de l’ombre. Les membres du commando venus d’Algérie se cachent trois semaines avant l’attaque dans la ville dont ils essaieront de prendre le contrôle. Lâchés par les Libyens et les Algériens qui semblent leur avoir fait de fausses promesses, et déçus par la population qui refuse de collaborer et de prendre les armes qu’ils leur apportent, ceux qui prétendaient soulever la population des villes «oubliées» de l’Ouest du pays, dont on ignore toujours le nombre, quand ils ne succombent pas dans les combats, sont pris et exécutés sommairement ou après jugement.

Selon l’auteur, c’est le séjour durant trois années au bagne de Ghar El Melh qui a radicalisé Ezzedine Chérif et en a fait un adversaire implacable du régime.

Néanmoins cette affaire est située dans le cadre des luttes de clans faisant rage, et une collusion entre Wassila Bourguiba, Boumediene, et Kadhafi, y est implicitement suggérée, il est vrai en citant Amor Chédli, afin d’écarter Hédi Nouira du pouvoir. Il s’avère qu’un certain Azzedine Azzouz avait  prévenu le ministre de l’Intérieur Othman Kechrid de contacts avec les Algériens, mais confié à Ben Ali, alors directeur de la sûreté pour interrogatoire, celui-ci l’avait simplement placé en cellule jusqu’à l’attaque. Or des témoignages rapportés par un journaliste tunisien à Beyrouth ainsi qu’un officier concordent pour confirmer que l’armée tunisienne était au courant que quelque chose se tramait trois semaines avant les faits et qu’elle avait pris certaines dispositions.

Naturellement, on ne s’étonne pas de la volonté de l’auteur de disculper ainsi le futur gendre de son fils Sakhr de toute responsabilité, d’ailleurs sans grand résultat; Ben Ali en charge d’un témoin important n’en a pas tiré les renseignements disponibles à temps. Si ses ennemis tels Driss Guiga et Wassila y ont trouvé un alibi pour l’écarter, il ne le doit qu’à son impéritie. 

L’intervention de l’armée française dans les combats? Peut être, et c’est encore un argument utilisé par ses détracteurs pour prouver que Bourguiba était à la solde des Français contre son propre peuple, mais les Saoudiens n’avaient pas hésité à utiliser le GIGN français dans l’enceinte de la mosquée de la Mecque. Tout État a donc le droit d’utiliser tous les moyens disponibles contre la subversion.

Ultime ironie du destin

Quoiqu’il en soit, sous le régime de Bourguiba, l’auteur a eu toute latitude de devenir un homme d’affaires prospère et de voyager, malgré la surveillance à laquelle il a été constamment soumis, même si de temps à autre il fut privé de son passeport, en particulier après des rencontres imprudentes à l’étranger avec des opposants.

Néanmoins, ultime ironie du destin, c’est paradoxalement avec l’avènement de la liberté en Tunisie en 2011 pour laquelle il considère avoir lutté et sacrifié dix années de sa vie, que Moncef El Materi, réfugié à l’étranger, verra ses biens gelés, fera l’objet d’une demande d’extradition et paiera le prix de ses liens matrimoniaux avec les familles Ben Ali et Trabelsi, quand son ancien geôlier tortionnaire deviendra président de la République. Peut être cela explique-t-il sa réticence à publier le Tome 2 de ces mémoires.

C’est dommage !     

* Médecin de libre pratique.

‘‘De Saint-Cyr au peloton d’exécution de Bourguiba (Tome 1)’’, de Moncef El Materi Arabesques Editions, Tunis, 1er mars 2014.

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Stride : des startups tunisiennes mettent le cap sur l’Afrique

Le programme Stride a été clôturé vendredi 31 janvier 2025 par un hommage aux 60 startups tunisiennes qui en ont bénéficié, et notamment les 5 finalistes ayant concrétisé l’extension de leur activité sur des marchés africains stratégiques comme le Kenya et le Rwanda.

Déployé sur 8 mois, Stride a permis aux startups sélectionnées de structurer et accélérer leur développement à l’international.

Conçu pour répondre aux défis de l’expansion, le programme s’est distingué par un accompagnement sur-mesure incluant des conseils techniques, des opportunités de mise en réseau et un accès à un écosystème dynamique d’experts et d’investisseurs.

Depuis avril 2024, 308 entrepreneurs ont bénéficié  de l’expertise et des ressources mises à disposition par le programme.

Parmi les startups qui ont su très bien tirer parti de cette dynamique, Cynoia, qui est une plateforme collaborative de gestion tout-en-un utilisée par Tunisie Telecom, Ooredoo et Orange Tunisie, et qui a ouvert un bureau à Dakar, Sénégal, marquant une avancée majeure vers l’internationalisation. De son côté, Fabskill, une solution de recrutement basée sur l’intelligence artificielle, a consolidé sa présence sur le continent en s’implantant au Rwanda.

Soutenu par le programme «Decent Work for a Just Transition – Invest for Jobs» du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), Stride est mis en œuvre par le programme de Transformation digitale de la GIZ Tunisie, en partenariat avec la Westerwelle Foundation. Il s’inscrit dans une dynamique plus large visant à stimuler la création d’emplois et à renforcer les liens économiques entre la Tunisie et le continent africain.

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Le poème du dimanche : ‘‘Les déracinés’’ de Salma Al-Jayussi

Née en 1926 à Acra, en Palestine, de père palestinien et de mère libanaise, Salma Al-Jayussi, est poète, critique littéraire, historienne.

Après des études d’arabe et d’anglais à Jérusalem, Beyrouth et Londres, elle enseigne à Alger, Kharthoum, Constantine, puis aux Etats-Unis.

Auteure de nombreux travaux littéraires; notamment, des anthologies sur la littérature palestinienne et arabe.

Son premier recueil de poésie en arabe, Retour d’une source Rêveuse, date de 1960; My Jerusalem, Essays, Reminiscences, Poems, 2004. Elle décède en Jordanie, en 2023.

Tahar Bekri

Fuyant le bruit,

Mais écoutant sans cesse la voix triste qui me dit :

« Tends ton oreille vers l’Est,

Tous tes oncles sont devenus des réfugiés»,

J’ai longuement soupiré, j’ai pleuré sur eux,

Puis je leur ai envoyé quelques vêtements destinés aux pauvres ;

Et des raisins secs que nous n’avions pas mangés,

Et quelques piastres salies et usées,

Et des larmes, et des larmes et des soupirs,

Depuis ce jour-là, je ne donnais plus mes piastres aux mendiants

Car mes cousins sont devenus des réfugiés,

Mon oncle a faim, et nous avons pleuré sa faim,

Et pendant un mois, nous avons apaisé sa faim,

Et nous avons calmé l’aiguillon de notre conscience ;

Puis nous l’avons livré au vaste monde,

Et nous nous sommes plongés dans notre petit monde.

Mais vient parfois l’alouette qui chante à l’aube

Et ramène le souvenir, et fait couler nos larmes

Pour apaiser l’aiguillon de la conscience,

Les belles juments, qui les a chassées et dispersées ?

Qui a fait tomber les cavaliers de dessus leurs montures ?

Qui, de leur seule faim, les nourrit ?

Et les collines vertes, qui les connait ?

Un peuple cher les a habitées

Puis s’est dispersé.

Et nous nous sommes rencontrés : mon cousin et moi,

J’ai crié : O mon cousin, prunelle de mes yeux,

O le plus cher de tous,

Je suis toujours fidèle au souvenir,

Comme nous nous sommes aimés petits !

Et que de fois nous avons couru tous deux après l’école la plus proche,

Combien nous avons erré dans les champs verts, les prairies fécondes,

(Nous ne savions pas qu’elles étaient fécondes)

Et nous nous sommes attristés devant le soleil couchant,

Avant d’avoir terminé nos propos,

Dans mon âme tu étais le parfum du figuier qui nous donnait son ombre

Traduit de l’arabe par Simon Jargy

Salah Stétié; « Du monde arabe; la poésie », Revue Vagabondages n° 31, 1981.

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Les modalités d’utilisation de la plateforme TuniCheque

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié, vendredi 31 janvier 2025, une circulaire fixant les obligations et les procédures applicables au gestionnaire, aux adhérents et aux utilisateurs de la plateforme électronique unique des chèques, TuniCheque.

Cette circulaire explique les règles pour assurer l’adhésion équitable des institutions autorisées et l’accès universel des utilisateurs, et de délimiter les responsabilités des différentes parties prenantes et les rapports entre les intervenants.

Elle vise aussi à définir les mécanismes de contrôle et d’assurance pour garantir un fonctionnement fiable et sécurisé de la plateforme où l’adhésion est obligatoire pour toutes les banques et l’Office national des postes.

Outre la consultation des informations liées aux comptes, la plateforme permet les opérations de réservation des chèques. Elle entend centraliser et standardiser notamment les opérations de consultation et de réservation des montants des chèques, permettant une gestion plus efficace et sécurisée.

Ladite plateforme vise aussi à renforcer la confiance des opérateurs économiques en réduisant les risques de rejet et de fraudes, tout en garantissant une meilleure sécurité et traçabilité des opérations et en renforçant l’inclusion financière par l’élargissement de l’accès aux services bancaires.

Services de la plateforme

Pour bénéficier des services de la plateforme dont l’utilisation est gratuite, les utilisateurs (tireur ou bénéficiaire d’un chèque ou titulaire d’un compte bancaire ou postal) doivent créer un compte conformément aux règles d’utilisation de la plateforme. Ce compte peut être associé à des comptes bancaires et/ou postaux et utilisé directement par l’utilisateur ou par le représentant légal ou son mandataire lorsqu’il s’agit d’une personne morale.

La plateforme permet à l’utilisateur d’accéder en ligne aux informations relatives à son propre compte, notamment le solde disponible et les mouvements effectués et au bénéficiaire d’un chèque de vérifier de manière instantanée, notamment l’interdiction de l’usage des chèques à l’encontre du tireur ou d’une opposition au paiement du chèque pour cause de vol ou de perte; la clôture du compte sur lequel le chèque est tiré; l’existence d’une provision suffisante et disponible au moment de la vérification.

Après vérification des informations liées au chèque et confirmation de l’opération par le tireur et le bénéficiaire, la plateforme permet la réservation instantanée et sécurisée de la provision au profit du bénéficiaire. Elle notifie aux utilisateurs et aux adhérents les informations essentielles qui leur sont utiles dans l’émission ou l’acceptation des chèques.

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Encore un CMR sur la restructuration de Tunisair qui peine à se relancer   

La situation actuelle de Tunisair et son plan de restructuration ont été une nouvelle fois au centre d’un conseil ministériel restreint (CMR). Ceux qui s’attendaient à des décisions concrètes et urgentes visant à redresser la situation critique de cette compagnie aérienne publique en ont eu pour leur frais.

Le CMR, tenu vendredi 31 décembre 2025, au Palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du Premier ministre, Kamel Maddouri, a ressemblé à tous les CMR similaires organisés sur le même sujet au cours des dix dernières années. On a tourné autour du pot, en énonçant des généralités sur la bonne gestion des entreprises publiques : «dossier urgent», «souveraineté nationale», «nouvelle vision», «gestion efficiente», «bonne gouvernance», «équilibres financiers», «pérennité, rendement et compétitivité», «objectifs ambitieux» et patati et patata.

Oui, mais, concrètement, on va faire quoi ?

Le ministère des Transports est chargé de mettre sur pied un plan de redressement de la compagnie (encore un?) et de le soumettre à l’examen du conseil ministériel dans un délai n’excédant pas le mois de mars 2025.

Cela dit, combien de plans de redressement ont-ils été élaborés et proposés par la dizaine de ministres du Transport et de Pdg de Tunisair au cours des dix dernières années? Ont-ils été mis en œuvre? S’ils l’ont été, pourquoi n’ont-ils pas donné de résultats probants? Et, au final, qui va nous garantir que le «nouveau plan» que l’actuel ministre est pressé d’élaborer va avoir plus de réussite que tous les précédents?

On pourrait dire aujourd’hui à propos de Tunisair ce que le président Kaïs Saïed avait dit un jour à propos de l’investissement «Tout le monde veut la restructurer, mais elle ne le veut pas». 

Non vraiment, la Tunisie donne aujourd’hui l’impression de piétiner, de bégayer, de faire du surplace et de ne pas savoir comment vraiment se relancer dans un monde lui-même en crise.

I. B.     

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Le site de Sidi Bou Said proposé pour la Liste du Patrimoine mondial

La délégation permanente de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) annonce le dépôt officiel du dossier de Sidi Bou Said auprès du Centre du Patrimoine Mondial.

Signé le 28 janvier 2025 par la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, le dossier intitulé «Le village de Sidi Bou Saïd : Hub d’inspiration culturelle et spirituelle en Méditerranée», proposé à l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, sera soumis, en 2026, à une évaluation technique de la part des organisations consultatives désignées par la Convention adoptée par l’Unesco le 16 novembre 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.

L’évaluation prendra en compte plusieurs éléments tels que le patrimoine architectural et artistique et les interactions sociales et culturelles spécifiques au célèbre village arabo-andalous surplombant la baie de Tunis.

Portant le nom du saint soufi Abou Saïd Khalaf Ibn Yahya El Tamimi El Beji, Sidi Bou Saïd, village côtier de la rive sud de la Méditerranée, développé à partir du 18e siècle, est perché sur un promontoire surplombant Carthage et le golfe de Tunis, avec des vues panoramiques sur le Cap Bon (Promontoire de Mercure) et les îles Zembra et Zembretta (les Aegimures) au nord-est, ainsi que sur le Cap de Sidi Ali Mekki (Promontoire d’Apollon) au nord.

Réputé pour son aspect architectural où se mêlent le blanc et bleu, ainsi que pour son riche patrimoine culturel et spirituel, le village, est construit sur la colline «Djebel El Manar» (Mont du Phare), autour de la zaouïa du saint soufi, Sidi Bou Saïd, qui choisit ce promontoire  au 13e siècle, comme lieu de méditation, de prière et d’enseignement. Après sa mort, ce lieu de recueillement, érigé en mausolée portant son nom, est devenu une destination prisée par les visiteurs de tous horizons.

Au fil des siècles, ce village pittoresque qui s’est construit autour d’un ensemble architectural d’une grande diversité de styles et d’influences, s’est progressivement étendu, avec des résidences secondaires d’été de notables tunisois et des habitations de familles d’agriculteurs et de pêcheurs des environs.

Des monuments religieux, des palais, des espaces publics emblématiques, un réseau de fontaines et des cimetières ont également été construits dont le complexe cultuel de la zaouïa de Sidi Bou Saïd, le palais du Baron d’Erlanger, le palais Lasram et plusieurs sebil (fontaines publiques).

Devenu une source d’inspiration pour les artistes, penseurs, écrivains qui y ont souvent résidé ou séjourné… attirés par l’aura mystique du lieu, sa luminosité, son charme architectural et son panorama exceptionnel, Sidi Bou Said, l’un des premiers sites patrimoniaux de la région à bénéficier, dès 1915, d’un texte juridique reconnaissant son importance historique et culturelle, se distingue des autres villages côtiers méditerranéens tels que la Kasbah des Oudayas au Maroc, Positano en Italie ou Oia à Santorin en Grèce, par un héritage profondément ancré dans des traditions vivantes et des croyances soufies toujours pratiquées, lui conférant ainsi un caractère unique.

D’après Tap.

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Le Royaume Uni finance des programmes destinés aux candidats à la migration en Tunisie

Lors de sa visite en Tunisie vendredi 31 janvier 2025, le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a dévoilé de nouveaux fonds pour des projets financés par le Royaume-Uni dans les pays de la région qui pourraient rendre les migrants potentiels plus employables dans leur pays d’origine, rapporte The Independent.

Imed Bahri

Le Royaume-Uni a annoncé jusqu’à 5 millions de livres sterling de financement supplémentaire pour des programmes éducatifs destinés aux migrants potentiels, dans l’espoir que cela les rendra moins susceptibles de traverser la Manche, a ajouté le journal.

Cet argent fait partie des efforts du gouvernement britannique pour s’attaquer à ce que M. Lammy a appelé «les causes profondes de la migration irrégulière», et il intervient juste un jour après que Londres a annoncé une série de nouvelles infractions prévues pour réprimer les passeurs.

M. Lammy a été reçu hier, au palais de Carthage, par le président de la république Kaïs Saïed, qui a souligné les «relations séculaires» liant la Tunisie et le Royaume-Uni, ajoutant que ces relations méritent d’être davantage développées et renforcées pour embrasser tous les domaines, notamment, les secteurs prioritaires tels que l’économie, l’investissement, le commerce, la sécurité, l’énergie, l’éducation et l’enseignement.

Traquer les petits bateaux la nuit

M. Lammy et le commandant de la sécurité des frontières Martin Hewitt ont rencontré leurs homologues tunisiens et les responsables de la Garde nationale tunisienne, «qui utilisent la technologie britannique de vision nocturne pour traquer les petits bateaux la nuit», précisent le journal.

Le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’«en améliorant le niveau de vie des gens dans leur pays d’origine, ils sont moins susceptibles d’entreprendre un voyage périlleux vers le Royaume-Uni, d’enrichir ainsi les gangs criminels et d’exploiter notre système d’immigration.» Et d’ajouter : «Le soutien que j’annonce aujourd’hui, ainsi que les technologies britanniques telles que les drones et les lunettes de vision nocturne, sauveront des vies, réduiront les niveaux de migration et nous aideront à lutter contre les responsables du trafic de migrants vers le Royaume-Uni», a-t-il ajouté.

Jusqu’à 1 million de livres sterling seront également alloués au programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration de l’Onu, destiné à renvoyer dans leur pays d’origine les personnes qui n’ont pas le droit légal d’être en Tunisie et à soutenir leur réintégration.

Projet de loi sur la sécurité des frontières

Cette visite intervient le lendemain de l’annonce par le gouvernement britannique d’un projet selon lequel les personnes vendant et manipulant des pièces de bateaux pouvant être utilisées lors des traversées de la Manche pour les migrants pourraient encourir jusqu’à 14 ans de prison.

Le projet de loi sur la sécurité des frontières, l’asile et l’immigration a été présenté au parlement britannique jeudi et contient une série de nouvelles infractions et de nouveaux pouvoirs antiterroristes visant à contribuer à mettre fin au trafic illicite de migrants à travers la Manche.

Depuis le début de l’année, plus de 1 000 migrants ont traversé la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Au total, 36 816 personnes ont été enregistrées l’année dernière, selon les chiffres officiels.

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Où est passé l’argent de la dette tunisienne ?

La question est sur toutes les lèvres, et tout le monde attend les résultats des audits et contrôles de la gouvernance des emprunts et l’endettement que les Tunisiens sont en passe de se saigner pour les payer et honorer la signature de leurs dirigeants.

Moktar Lamari *

Il y a deux jours, la Tunisie a remboursé un milliard de dollars US  d’un emprunt en Eurobonds, contracté en 2015. Bravo sur ce plan, mais les payeurs de taxes, et donc les payeurs de la dette, veulent savoir un peu plus, sur où sont passées ces sommes empruntées à des taux d’intérêts élevés et moyennant des concessions et des «diktats» opaques, difficiles à avaler.

Dette toxique

Face à ces interrogations et inquiétudes des payeurs de taxes, les médias et les économistes du sérail ont salué ce qu’ils ont qualifié d’exploit méritant célébration nationale, sans piper un mot sur les usages et les résultats de ces emprunts négociés de peine et de misère.

Ce beau monde passe sous silence deux questions majeures :

1- au fait, ce milliard de dollars a financé quoi, comme réalisation ou investissement, autres que de payer des salaires pour des fonctionnaires en surnombre et peu productifs, comparativement à leurs homologues en Europe ou ailleurs?

2- sachant que la Tunisie va aussi faire face à un autre groupe de remboursements dans 3 mois (avril) d’un montant de 800 millions de dollars, on peut se demander quel impact ces remboursements auront-ils sur le dinar et sur les réserves en devises?

Les médias et les économistes du sérail évacuent ces questions et réponses de leur discours et champs d’analyse.

Les réponses sont ailleurs

Ils n’osent peut-être pas parler des choses qui fâchent et ne veulent prendre de risques démesurés pour se maintenir dans le sérail de ces médias à la solde des lobbys et des partis qui ont gouverné la décennie noir post-2011.

Il faut aller chercher les réponses chez l’agence londonienne Fitch, BMI ou chez Bloomberg, qui documentent les méfaits de cette dette toxique qui étrangle la Tunisie.

Nos experts et nos médias surfent sur les apparences, sans toucher au fin fond des choses. Et pour cause, ce remboursement d’un milliard de dollars, impacte le taux de change du dinar et surtout sur les réserves en devises pour couvrir les importations de biens essentiels et éviter de graves pénuries qui guettent la Tunisie.

Que dit BMI? L’agence londonienne précise deux implications et risques qui sont directement liés aux remboursements de ces emprunts, sans compter les autres dont le remboursement est quasi mensualisé.

1- Si les tendances se maintiennent, les réserves en devises risquent de fondre fortement jusqu’à ne pouvoir financer que moins d’un mois d’importations de produits essentiels. Et cela sonne comme une alerte rouge pour les opérateurs économiques, intérieurs ou extérieurs. Ces opérateurs fonctionnent en anticipant les risques, en les exagérant aussi.

2 BMI a ajouté dans sa note d’il y a deux jours qu’une telle situation va mettre davantage de pressions sur le dinar et sur le taux de change. Et l’agence va jusqu’à faire des projections que nous préférons ne pas citer ici, pour ne pas susciter un mouvement de panique, ou relayer des erreurs.

Or, ces questions sont cruciales et leurs réponses nous aident à comprendre la facture à payer, au travers de cette dette peu soutenable, qui impacte directement les choix de la politique économique, monétaire et financière.

On ne peut en rester aux apparences. En économie, tout à un prix. Un prix et des impacts qui vont sanctionner les services publics, les infrastructures et l’avenir de nos enfants et petits enfants.

Démocratie à crédit, démocratie au rabais

Certes, les indicateurs économiques actuels ne sont pas au vert pour jeter des fleurs et faire comme si rien ne se passe d’inquiétant. De facto, des risques probables ont été soulignés par les deux dernières circulaires, de la banque centrale.

Le gouvernement actuel n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, au moins pour 8 constats aussi inquiétants les uns que les autres.

1. les gains de productivité du travail sont quasiment au point mort. Pour ne pas dire négatifs dans plusieurs secteurs et ce depuis plusieurs années.

2. Les taux de croissance observés et anticipés sont très faibles et ne dépassent guère le taux de croissance démographique.

3. La pression fiscale est quasiment le double de la moyenne africaine. Aussi bien les entreprises que les citoyens ne peuvent plus payer plus de taxes additionnelles.

4. Le rapport des quanta de l’investissement sur la richesse créée (PIB) est des plus faibles depuis des décennies. Et même l’investissement public est en recul constant. L’Etat dit social n’a plus les moyens de sa politique et de ses ambitions. Le recul de presque 2% de l’investissement public, pour les derniers mois, limite l’entretien des services publics suivants : hôpitaux, écoles, transports collectifs, infrastructures et services sociaux.

5. Le chômage ne recule pas, celui des jeunes (15-24 ans) atteint 40,5%. Ainsi, plus de 4 jeunes sur 10 sont au chômage durable, sans espoir de se trouver un travail dans le court et moyen termes.

6. La charge de la dette ne fait qu’augmenter de manière exponentielle, près de 10 milliards de dinars en 2024, grugeant l’équivalent du total des recettes du tourisme et des transferts des Tunisiens de l’étranger.

7. La dette publique était de l’ordre de 44,9 milliards de dinars, il y a dix ans, et elle a plus que doublé depuis.

8. Le dinar a perdu presque 77% de sa valeur depuis 2011, et cela alourdit fortement le fardeau de la dette.

Ces enjeux méritent un débat public, et les solutions sont au nombre de deux, sans plus:

– plus de productivité et d’innovation dans toutes les sphères productives;

– une gouvernance responsable et axée sur les résultats et sur transparence à tous les niveaux.

Et pour ce faire, médias, experts et politiciens doivent mobiliser les citoyens pour se retrousser les manches et fouetter les initiatives innovantes et porteuses d’investissement et d’espoir.

Les expatriés peuvent aider à changer la donne s’ils étaient moins bloqués par la bureaucratie et par la répression fiscale qui étrangle l’investissement et les projets novateurs.

* Economiste universitaire.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T

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Le CRLDHT publie un rapport sur la situation en Tunisie

Dans le communiqué reproduit ci-dessous, le Centre pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT) rend compte de contenu de son rapport publié à Paris le 31 janvier 2025 et intitulé «Tunisie 2021-2024 : coup d’arrêt à la transition démocratique et montée des périls». 

Face à la dégradation alarmante des droits de l’homme et de l’État de droit en Tunisie, un nouveau rapport intitulé «Tunisie 2021-2024 : coup d’arrêt à la transition démocratique et montée des périls» est publié aujourd’hui. Ce document dresse un état des lieux détaillé de la régression démocratique que traverse la Tunisie depuis le coup de force de Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, marquée par une concentration du pouvoir, une répression accrue et un affaiblissement inquiétant des institutions.

Fruit d’un travail de documentation approfondi réalisé par des juristes, des défenseurs des droits humains et des observateurs indépendants, ce rapport met en lumière les principales violations des droits fondamentaux survenues ces trois dernières années. Il analyse en détail les conséquences de la dérive autoritaire du régime du président Kaïs Saïed et souligne l’urgence d’une mobilisation nationale et internationale pour préserver les acquis démocratiques remportés après la révolution de 2011.

Principaux constats du rapport :

– Concentration excessive du pouvoir : démantèlement des institutions démocratiques, dissolution du Parlement, modification unilatérale de la Constitution.

– Répression judiciaire et arrestations arbitraires : instrumentalisation de la justice pour persécuter les opposants politiques, les journalistes et les militants.

– Censure et atteintes à la liberté d’expression : application abusive du décret-loi 54-2022 pour museler la presse et intimider les critiques du régime.

– Marginalisation des partis politiques et de la société civile : restrictions accrues sur les associations et contrôle des financements étrangers.

– Manipulation des élections et faible participation : élections législatives et présidentielles marquées par un contrôle étroit d’une instance électorale non-indépendante, des modifications juridiques unilatérales et un taux d’abstention record dépassant les 70%. Ces scrutins, dépourvus de garanties démocratiques, ont renforcé la personnalisation du pouvoir.

– Crise économique et sociale : hausse des inégalités, criminalisation des mouvements sociaux et augmentation des restrictions sur les libertés publiques.

Le rapport alerte sur les risques d’une dérive vers un régime autoritaire consolidé et propose une série de recommandations pour rétablir l’État de droit en Tunisie. Parmi celles-ci : l’abrogation des lois répressives, la restauration d’un système judiciaire indépendant, la garantie de la liberté d’expression et l’organisation d’élections libres et transparentes.

À travers cette publication, les auteurs appellent la communauté internationale, les institutions démocratiques et la société civile à redoubler d’efforts pour soutenir les acteurs engagés en Tunisie et exiger des réformes immédiates visant à garantir les droits fondamentaux de toutes les citoyennes et tous les citoyens tunisiens.

Lien pour lire le rapport.

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Hammamet bichonne son Festival des agrumes  

Le Festival des agrumes de Hammamet dont la 11e édition se tiendra à  Hammamet, les 8 et 9 février 2025 est une initiative pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine agrumicole de la région du Cap Bon.

Dr Salem Sahli *

L’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere) organise les 8 et 9 février 2025 la 11e édition du Festival des agrumes de Hammamet en partenariat avec la municipalité de la ville, le Centre culturel international, la Fédération tunisienne de l’hôtellerie du Cap Bon (FTH), l’Hôtel Sultan, l’Association des Italiens de Tunisie, l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), le Condor, et l’association Avipa. Un Festival entièrement dédié au patrimoine agrumicole caractéristique de la région.

Le programme de la manifestation comprend essentiellement une exposition au pied du fort de Hammamet sur les aspects sociaux, culturels, économiques et environnementaux du patrimoine agrumicole de Hammamet, une exposition-vente d’agrumes et de produits à base d’agrumes (confiture, miel, pâtisserie, confiserie, produits cosmétiques…) et des séances de show cooking, de dégustation et des ateliers de confection de pâtisserie et marmelades.

Au programme également une rencontre-débat avec les agrumiculteurs de la région et des animations variées (soulamya, folklore, spectacles de musique et de danse, ateliers de décoration, sports, etc.)

Un terroir, une identité

Le but de l’initiative est de sensibiliser les citoyens, les jeunes et les décideurs à la préservation et la mise en valeur du patrimoine agrumicole local et de contribuer à diversifier l’attractivité touristique de Hammamet en promouvant la région via son terroir et son identité.

Les organisateurs sont conscients que ce festival doit prendre de l’ampleur et se «professionnaliser» progressivement. Toutefois, ils tiennent à ce qu’il demeure un festival de proximité et qu’il ne perde pas les aspects éducatif, pédagogique et de sensibilisation qui le distinguent des autres festivals; le volet environnemental (eau, biodiversité, agriculture biologique, aménagement du territoire…); le volet social (l’entrepreneuriat social, le cadre de vie, l’animation de la ville, le lien social et la convivialité); le volet économique (tourisme culturel, tourisme rural, artisanat, économie sociale et solidaire…).

Certains reprochent à ce festival de rester petit. Nous pensons, au contraire, que la modestie de ce festival, sa proximité des gens et le fait qu’il soit piloté par une association à but non lucratif font sa force.

Ne dit-on pas que le bénévolat a tellement de valeur qu’il n’a pas de prix?

* Président de l‘Aere.

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Les relations tuniso-américaines à l’épreuve de l’ouragan Trump   

«Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts», disait le Général de Gaulle. Depuis son retour à la Maison blanche, Donald Trump, homme d’affaires de son état qui cherche le gain partout, ne cesse d’appliquer cette règle vis-à-vis des pays amis historiques des Etats-Unis.

Ridha Kefi

Après l’Arabie saoudite qui doit passer à la caisse, l’Egypte et la Jordanie qui sont sommés d’accueillir les Palestiniens de Gaza sur leur sol, la galaxie Trump s’attaque aujourd’hui à la Tunisie en appelant à couper l’aide américaine à notre pays.

Cette fois ce n’est pas Donald Trump, mais le sénateur républicain Joe Wilson qui s’y attèle, en «exhortant» le Secrétaire d’Etat Marco Rubio de couper «toute aide américaine» à la Tunisie au prétexte que le président  Kaïs Saïed est hostile aux Etats-Unis.

Les mots sont crûs, sans nuances ni fioritures diplomatiques : «J’exhorte @SecRubio de supprimer toute aide à la Tunisie dans le cadre de la révision de l’aide étrangère. Il n’y a aucune raison pour que les contribuables [américains] financent ce pays. Kaïs Saïed est un dictateur haineux anti-américain et a transformé une démocratie émergente en un État policier tyrannique. Trump va y remédier», a posté le sénateur sur son compte X, le 30 janvier 2025.

Le sénateur Wilson fait ici allusion à l’arrêt de pratiquement tous les programmes d’aide étrangère américaine en cours en attendant d’examiner s’ils sont conformes aux politiques du président Donald Trump. Cet arrêt a été ordonné par le secrétaire d’État américain aux Affaires Étrangères, Marco Rubio, à la demande du chef de la Maison blanche, qui veut conditionner cette aide à l’alignement total des pays bénéficiaires aux positions et aux intérêts états-uniens.    

La Tunisie ne vit certes pas grâce à l’aide américaine et elle compte de nombreux autres partenaires à travers le monde, mais cette aide, surtout sur le plan militaire et sécuritaire, est assez importante pour notre pays.

Il reste à savoir si le Département d’Etat et le Pentagone, qui ont sans doute une appréciation plus nuancée que celle de Wilson, non seulement de la situation en Tunisie mais de l’intérêt qu’ont les Américains à poursuivre leur aide à un pays comme le nôtre qui a toujours compté dans les stratégies militaires des Etats-Unis, étant donnée sa position à la pointe de l’Afrique et au cœur de la Méditerranée, à un jet de pierre de l’Europe.

Les pyromanes qui entourent le président Trump peuvent certes influer négativement ses décisions, et on commence à «goûter» à ce que sera la politique étrangère américaine dans les quatre prochaines années, y compris à l’égard des alliés historiques et stratégiques de Washington comme le Canada et l’Union européenne, qui commencent à en baver.

On peut donc s’attendre à tout de la part du locataire de la Maison blanche, y compris et surtout au pire, mais on peut aussi espérer que, concernant la Tunisie, alliée historique des Etats-Unis dans la région, les «pressions amicales» suffiront pour remettre les pendules à l’heure et que l’on ne viendra pas à jeter le bébé avec l’eau du bain. Même si, à vrai dire, on voit mal la Tunisie «de» Kaïs Saïed rejoindre le club des pays arabes ayant noué des relations diplomatiques avec Israël dans le cadre des fameux «accords d’Abraham» promus par Trump lors de son premier mandat, et qu’il compte relancer à l’orée de son second mandat, pour en faire le point d’orgue de sa politique étrangère en direction du monde arabe. Avis de tempête…

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Les entreprises tunisiennes appelées à participer au programme Interreg Nex Med

Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh a invité les entreprises publiques et privées et les centres de recherche à participer à l’appel à propositions du programme de coopération transnationale Interreg Nex Med financé par l’Union européenne (UE).

S’exprimant lors d’une journée d’information sur les opportunités de financement dans le cadre du programme Interreg Nex Med, le ministre a souligné que le programme, auquel la Tunisie participe avec 14 pays méditerranéens, a lancé un appel à propositions pour financer des projets de transition verte dans le cadre de partenariats entre institutions et structures des pays méditerranéens, avec un budget de 83,7 millions d’euros.

Le programme, doté d’un budget total de 253 millions d’euros, financera des projets de soutien aux énergies renouvelables, à la gestion de l’eau, à l’adaptation au changement climatique, à la santé, à la gouvernance locale et au soutien à la jeunesse et aux femmes. Il vise également à encourager les initiatives conjointes entre les deux rives de la Méditerranée dans des projets visant à améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) et des start-up, en matière de recherche et d’innovation, , a précisé le ministre.

Plus de 200 entreprises tunisiennes des secteurs public et privé ont participé le 28 janvier 2025 à la journée d’information organisée par le ministère en collaboration avec l’Autorité de gestion du programme en Sardaigne (Italie). L’objectif est de connaître les conditions et procédures pour soumettre des propositions et assurer une participation nationale effective, ainsi que bénéficier des mécanismes de financement proposés.

La Tunisie a participé avec 14 autres pays au programme de coopération transnationale Interreg Next Med, financé par l’UE dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Le programme vise à répondre aux défis communs auxquels les pays méditerranéens sont confrontés, tels que les vagues de chaleur, la gouvernance de l’eau, l’efficacité énergétique, le renforcement des ressources pour la décarbonation des entreprises et le renforcement des capacités locales.

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Un bateau électrique reliera le Maroc et l’Espagne en 2027

Un projet vise à relier le port de Tanger, au Maroc, et Tarifa, en Espagne, avec un bateau électrique et donc zéro émission.

L’armateur espagnol Baleària a remporté en décembre dernier l’appel d’offres pour un contrat de 15 ans attribué par l’Autorité portuaire de la Baie d’Algésiras (APBA) pour gérer le corridor maritime reliant les deux continents et mesurant 18 milles marins (environ 28 kilomètres) entre les deux ports.

Le lancement du projet est prévu pour 2027; les catamarans frères España 2030 et Marruecos 2030 qui exploiteront la route seront construits au chantier naval Armon à Gijón, en Espagne.

Les navires seront équipés de 16 MW d’énergie électrique provenant de quatre unités de propulsion électrique et disposeront d’une capacité de batterie de 11 500 kWh. Chaque catamaran mesurera 25 mètres de large et pourra accueillir 804 passagers ainsi que 225 voitures, capables d’atteindre une vitesse maximale de 26 nœuds et en cas d’urgence, ils pourront compter sur quatre générateurs de réserve diesel qui fourniront une capacité totale de 11 200 kW.

Bien entendu, les ports devront également s’équiper de systèmes de recharge spécialisés pour ces bateaux verts. L’itinéraire a une grande importance économique puisqu’en 2024 il y a eu 3.442.770 passagers, avec une augmentation de 6,9% par rapport à l’année précédente.

À l’avenir, on estime pouvoir accueillir jusqu’à quatre millions de passagers.

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Carthage Days of Puppet Arts du 1er au 8 février 2025 en Tunisie (Vidéo)

Dans un voyage sublimé par des fils suspendus entre l’ombre et la lumière, la marionnette d’ici et d’ailleurs s’apprête à retrouver ses amis et passionnés, tous attendus au rendez-vous de la 6e édition des Journées des arts de la marionnette de Carthage (Jamc), qui se tiendra du 1er au 8 février 2025. Vidéo.

Le festival invite à voir des expériences esthétiques et artistiques multiples, où seuls les fils invisibles tissent des contes et des rêves, où le bois, le tissu et l’imaginaire fusionnent et où des marionnettes, loin d’être de simples objets, deviennent des poèmes vivants et des messagers de l’âme humaine, comme l’a si bien dit le comédien et metteur en scène français Jean-Louis Barrault.

Au-delà des représentations programmées pour cette édition dédiée à la mémoire d’Abdelhaq Khemir, pionnier de l’art de la marionnette en Tunisie, ce sont les fils d’une tradition séculaire, continuant de relier les générations, qui invitent à une immersion totale dans l’univers créatif et imaginaire des marionnettistes.

Signée par l’artiste Oussama Mekni, la cérémonie d’ouverture marquera le début de ce voyage sensoriel et créatif, promettant une immersion dans des univers peuplés de magie et de poésie.

Avec l’introduction du cinéma d’animation, ce nouveau rendez-vous annuel s’ouvre sur une promesse de magie, avec la projection exceptionnelle, le 1er février, du premier film tunisien d’animation, ‘‘Le Bout du Fil’’, produit par le Centre national d’art de la marionnette. Porté par un scénario et une mise en scène de Zied Lamine, ce film vient d’être retenu dans la sélection officielle du festival Animatex 2025 au Caire.

Parmi les performances programmées le jour d’ouverture figure le spectacle ‘‘Atfel Ezzitoun’’ (Les Enfants de l’olivier), porté par l’auteur-compositeur et interprète de chansons pour enfants, Sami Dorbez, aux côtés de l’invité d’honneur, Anis Haddad, l’ami adulé des enfants.

Des masterclasses animées par des experts internationaux, ainsi que des ateliers destinés aux enfants, aux éducateurs et aux étudiants, visent à approfondir les connaissances et à transmettre la passion de l’art de la marionnette à travers les générations.

A ce titre, parmi les invités attendus pour cette édition, figure notamment Jordi Bertran, marionnettiste espagnol de renom, considéré comme une icone dans l’art de la marionnette et du théâtre d’objets. Il est notamment reconnu pour son travail avec des marionnettes à fils et ses spectacles empreints de poésie et d’humour.

Les Jamc en chiffres, c’est pas moins de 100 marionnettistes venus de 19 pays différents, avec 23 spectacles au programme, dont 16 étrangers et 7 tunisiens, outre 11 ateliers et 4 masterclasses.

Au-delà de la capitale, les Jamc étendent leur magie à Mahdia, Monastir et Hammamet, permettant à un large public de s’imprégner de cet art millénaire.

Organisées par le Centre national d’art de la marionnette, relevant du ministère des Affaires culturelles, les Jamc 2025 s’annoncent ainsi comme un espace sans frontières, où l’art de la marionnette se déploie dans toute sa diversité pour raconter des histoires d’ici et d’ailleurs, et permettre à chacun de se retrouver, l’espace d’un instant, enfant et rêveur.

Pour l’Italie, grâce au soutien de l’Institut culturel italien de Tunis, la participation de l’artiste et chorégraphe Antonella D’Ascenzi est attendue, avec le spectacle ‘‘Piccolo Circo di Filo’’, le 2 février au Théâtre des Régions de Tunis.

Ce spectacle  est une œuvre de danse et de théâtre visuel avec marionnettes et vidéo-mapping dédiée à un très jeune public. Il combine l’univers de la danse avec celui de la marionnette, stimulant fortement l’imagination du spectateur, à travers une expérience visuelle et sensorielle à fort impact scénique et émotionnel, lit-on dans la note de présentation de l’événement.

I. B. (avec Tap).

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L’OIM annonce 32 morts dans la Méditerranée centrale en 25 jours

Au moins 32 personnes sont mortes sur la route de la Méditerranée centrale du 1er au 25 janvier 2025, a annoncé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Libye dans sa dernière mise à jour publiée sur X.

Dans la même période, précise l’agence onusienne, les migrants interceptés en mer et ramenés en Libye étaient au nombre de 1 806, dont 1 513 hommes, 213 femmes et 80 mineurs.

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Quel avenir pour les voitures électriques en Tunisie ?

En Tunisie, où le transport accapare près de 36% du total de l’énergie finale consommée et contribue de 26% aux émissions des gaz à effet de serre  (Ges), les autorités ont entamé des démarches pour renforcer la part des voitures électriques ou hybrides (combinant moteur à combustion et moteur électrique) dans les parcs mobiles public et privé par des.

Le pays projette, ainsi, d’alimenter le marché local de 5000 voitures électriques et 60 bornes de recharge publiques, dans les différentes régions, d’ici 2026. Et d’atteindre, à moyen terme, 50 000 véhicules électriques et 5 000 bornes de recharge en 2030.

Cette transition vers l’éco-mobilité, bien qu’elle soit une meilleure alternative pour la protection de l’environnement et la réduction de la dépendance des énergies fossiles, entraînera la perte de certains emplois et métiers, notamment dans le domaine de réparation et d’entretien automobile. Aussi certains métiers devront-ils s’adapter au changement, à travers la mise à niveau et la formation, indiquent des experts.

En effet, comparés aux moteurs électriques, les moteurs thermiques et ceux à combustion comportent beaucoup moins de pièces et, nécessitent, ainsi, beaucoup moins de main-d’œuvre.

Les voitures électriques sont également, respectueuses de l’environnement, car moins polluantes que celles à moteur à combustion, qui émettent des Ges, tels que le dioxyde de carbone et l’azote.

Mettre en place d’un réseau de bornes de recharge

Interrogé par l’agence Tap, sur les conditions et les difficultés de cette transition, le président de la Chambre syndicale nationale de la mécanique automobile relevant de l’Utica, Youssef Rabeh a souligné que l’Etat devrait préparer, avant tout, l’infrastructure nécessaire pour réussir la transition écologique. «Il est encore très tôt de parler de perte d’emplois ou d’émergence de nouveaux métiers, mais il faut, quand même, préparer le terrain, à travers la formation des professionnels et du personnel et la mise en place d’un réseau de bornes de recharge», a-t-il dit.

Les Tunisiens ne semblent toujours pas enthousiastes à l’idée d’acquérir et d’utiliser des véhicules électriques en raison de leurs prix et leurs coûts de maintenance, jugés très élevés.

Dans un sondage réalisé par l’institut Emrhod Consulting pour observer et décrypter l’évolution du marché de l’automobile en Tunisie, 49% des personnes sondées ont indiqué que le prix d’achat est le principal critère qui influence leur choix du véhicule. 47% ont dit qu’ils opteront pour un moteur thermique contre seulement 17% pour un véhicule hybride rechargeable et 14% pour un véhicule électrique.

Revenant sur l’impact de cette mue vers l’éco-mobilité, Youssef Rabeh a encore déclaré à Tap, que certains métiers, dont celui du mécanicien, (encore classique en Tunisie), vont perdre peu à peu de la main d’œuvre, étant boudés par les jeunes. «La réparation des voitures électriques est délicate et les mécaniciens sont appelés à être performants. Il faut les former tout en préparant les métiers d’avenir dans le secteur de l’automobile, tels que les ingénieurs en sécurité opérationnelle, les ingénieurs en électronique de puissance et les ingénieurs en électronique de moteur», a-t-il encore dit.

«Nous avons déjà entamé des formations dans plusieurs régions, dont Bizerte, Zaghouan et Jbeniana (Sfax), dans le cadre du Programme de formation et intégration professionnelles en Tunisie, conduit par la Coopération suisse», a encore indiqué Rebeh. Pour lui, les concessionnaires automobiles tunisiens doivent également s’adapter à l’ère des véhicules électriques et former leurs techniciens.

L’évolution technologique impose l’adaptation

Bien que les véhicules électriques nécessitent des réparations mécaniques, tout comme les véhicules à combustion, la réparation ou le remplacement de leurs batteries et de leurs systèmes électriques peuvent s’avérer plus complexes et plus coûteux.

Les systèmes électroniques des véhicules électriques, y compris les moteurs électriques et les commandes, nécessitent une intervention spéciale, et les systèmes de freinage requièrent également des réparations spécifiques.

Selon les professionnels, les réparations et la maintenance seront les mêmes pour certaines composantes, mais l’adaptation aux nouvelles technologies et à l’ère de l’électrique est nécessaire.

Ferid, garagiste à la zone d’El Manar 2 (Grand Tunis) n’est pas très optimiste quant à l’avenir de certains métiers. Ce sexagénère, qui a vécu 17 ans en Europe, a affirmé, à l’agence Tap, que le métier de mécanicien est menacé de disparition. «L’Etat a beaucoup perdu, quand il a mis fin aux parcours de formation professionnelle au sein des collèges secondaires. Cette formation avait l’avantage de perfectionner les jeunes dans des métiers adaptés au marché de l’emploi», estime-t-il.

Faute de main d’œuvre, Ferid se charge, lui même, des tâches confiées d’habitude à des apprentis dans son atelier de réparation. «Ce genre de métiers manuels n’a plus le vent en poupe auprès des jeunes qui, même quand ils sont formés dans des centres privés, préfèrent travailler comme serveurs aux cafés ou livreurs».

Le marché automobile tunisien gagnerait à muter vers l’électrique, estime le propriétaire de l’atelier de réparation, qui emploie 9 personnes. Mais, «il y a toujours ce problème de bornes de recharge». Il faut donc préparer l’infrastructure avant de chercher à s’inscrire dans cette tendance mondiale vers la mobilité électrique.

Les encouragements de l’Etat

La Tunisie avait déjà pris des mesures, dans la Loi de finances de 2024, pour promouvoir la mobilité électrique et encourager les Tunisiens à acquérir des véhicules exploitant les énergies alternatives.

Ainsi, les voitures touristiques et utilitaires hybrides rechargeables ont bénéficié d’une réduction de la TVA de 19 à 7% et une exonération des droits de douane. Les droits de douane appliqués aux bus et aux camions hybrides rechargeables a été également, réduits de 43 à 10%.

Pour encourager les particuliers à s’engager sur cette voie de l’éco-mobilité, la TVA appliquée aux Wallbox, chargeurs domestiques des voitures et motos, a été aussi réduite, en vertu de la Loi de finances 2024, de 19 à 7%, sachant que la voiture particulière représente 60% du parc automobile tunisien.

D’après Tap.

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