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Sécurité, bonus, jeux | Tout savoir sur les casinos en ligne !

Les jeux de casino en ligne sont de plus en plus populaires. Cet article est un excellent moyen d’en savoir plus sur les jeux, la sĂ©curitĂ© et les bonus offerts. : ce qu’il faut savoir sur les casinos en ligne.

De nos jours, l’on recense une panoplie de casinos en ligne et les internautes ont l’embarras du choix. MĂȘme si la plupart des jeux de casino en ligne sont lĂ©gaux et rĂ©glementĂ©s, les internautes ne sont pas Ă  l’abri des escroqueries en tout genre.

En Tunisie comme partout ailleurs, il est important pour les internautes de savoir comment choisir le casino en ligne qui propose avant tout un niveau de sécurité irréprochable.

Mais encore, la plateforme de jeu en ligne doit ĂȘtre la plus rentable, offrant les meilleurs bonus et surtout permettant aux internautes de profiter de leurs jeux de casino prĂ©fĂ©rĂ©s en toute discrĂ©tion.

Une variété de jeux de casino

Il existe de nombreux sites de jeux de casino, cependant les meilleures plateformes sont celles qui se dĂ©marquent de la concurrence grĂące Ă  une gamme de jeux diversifiĂ©e, Ă  l’instar du casino en ligne Canada.

Un jeu de casino en ligne doit rĂ©pondre Ă  l’ensemble des attentes des utilisateurs, en proposant une variĂ©tĂ© de jeux. Les plateformes de casino en ligne les plus populaires auprĂšs des joueurs proposent des jeux tels que : la roulette, le Blackjack, Slots, les dĂ©s, le baccarat, la machine Ă  sous, ou encore les machines de vidĂ©o poker. Pour plus d’authenticitĂ©, les joueurs peuvent jouer en direct aux jeux de croupier.

Bonus et promotions pour les joueurs

Nombreux sont ceux qui se tournent vers les jeux de casino Ă  la recherche de gains importants.

Et ça, toutes les plateformes de casino en ligne l’ont compris et n’hĂ©sitent pas Ă  offrir aux joueurs des bonus attractifs. Une offre qui plaĂźt particuliĂšrement aux nouveaux clients !

En effet, il est possible de bénéficier des bonus de bienvenue, mais également des tours gratuits. Plusieurs plateformes de casino en ligne proposent aux joueurs de jouer gratuitement, sans devoir faire un dépÎt initial.

Paiements sécurisés et variés

Dans plusieurs pays, l’anonymat est une donnĂ©e qui compte pour les joueurs. Les jeux de casino qui proposent les mĂ©thodes de paiement Ă  l’instar de Skrill, Neteller ou encore la cryptomonnaie permettent Ă  de nombreux internautes de jouer sans le moindre problĂšme.

L’utilisation d’un VPN peut par ailleurs ĂȘtre une option pour les joueurs qui souhaitent protĂ©ger leurs donnĂ©es, et garder l’anonymat lorsqu’ils sont sur les sites de casinos en ligne.

En somme, il est important pour les joueurs de choisir les casinos en ligne agrĂ©Ă©s, disposant d’une licence valable et capables de leur assurer un environnement sĂ»r et sĂ©curisĂ©.

Faire preuve de modération

Plusieurs joueurs de casino en ligne ont réussi à faire de gros gains en peu de temps et parfois avec peu de mises.

Toutefois, il est important de garder Ă  l’esprit que les jeux de casino peuvent ĂȘtre Ă  l’origine de nombreuses dĂ©pendances.

MĂȘme s’il existe des casinos en ligne qui fixent des limites mensuelles pour les investissements des joueurs, ce n’est pas le cas pour toutes les plateformes de jeux en ligne.

Il est donc conseillĂ© aux joueurs de contrĂŽler leurs dĂ©penses sur les jeux de casino en ligne afin d’éviter toute forme de dĂ©pendance.

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 Â«Les banques publiques doivent soutenir la politique sociale de l’Etat» (SaĂŻed)

Les banques publiques doivent jouer leur rĂŽle national en soutenant les efforts de l’État dans la mise en Ɠuvre de sa politique sociale, a dĂ©clarĂ© KaĂŻs SaĂŻed.

Le prĂ©sident de la RĂ©publique, qui a rencontrĂ©, samedi 8 mars 2025, au palais de Carthage, la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, lui a rappelĂ© le rĂŽle qui lui incombe, qui est de prĂ©server les Ă©quilibres financiers de l’État. Et pour cela elle doit coordonner les actions entre toutes les structures relevant de son dĂ©partement, lesquelles doivent redoubler d’efforts pour lutter contre la contrebande et l’évasion fiscale.

Pour le prĂ©sident SaĂŻed, la justice et l’équitĂ© dans la fixation des taux d’imposition et des autres charges publiques sont essentielles pour rĂ©tablir la confiance entre le citoyen et l’État, a insistĂ© le chef de l’État, en soulignant la nĂ©cessitĂ© de poursuivre la lutte contre les rĂ©seaux de corruption, comme indiquĂ© dans un communiquĂ© du Palais de Carthage.

I. B.

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Des droits Ă©conomiques de la femme en Tunisie, parlons-en!

Si les jeunes filles tunisiennes sont de plus en plus scolarisĂ©es et diplĂŽmĂ©es avec excellence, l’accĂšs au marchĂ© du travail est encore difficile d’accĂšs pour les femmes en Ăąge actif. Seulement une femme sur quatre (16-64 ans) est occupĂ©e dans les activitĂ©s formelles en Tunisie. Pour les femmes, les droits Ă©conomiques sont loin des attentes et des aspirations lĂ©gitimes. En dĂ©calage avec la modernitĂ© et l’égalitĂ© des chances, Regardons les chiffres


Moktar Lamari *

Une sur quatre, les trois autres sont invisibles dans les discours traitant de l’emploi ou du chĂŽmage en Tunisie. Comme si quand on en parle pas, on Ă©vite de verbaliser le problĂšme. On occulte le vrai problĂšme dans les mĂ©dias, dans les dĂ©bats publics, et dans les cercles des Ă©lus.

75% des Tunisiennes en Ăąge actif sont exclues du marchĂ© Ă©conomique officiel. Elles ne travaillent pas et rien n’est fait pour les intĂ©grer dans le systĂšme Ă©conomique. On ne les considĂšre mĂȘme pas dans les effectifs des chĂŽmeurs, considĂ©rant qu’une grande proportion d’entre elles n’est pas Ă  la recherche d’emploi.

Les dĂ©gĂąts ne s’arrĂȘtent pas lĂ . Pratiquement 7 femmes sur 10, en Tunisie, n’ont pas de compte bancaire. La raison est simple: elles n’ont pas de travail formel et de salaire rĂ©gulier, et dans certains cas, on verse l’éventuel revenu ou Ă©pargne dans le compte du conjoint. Celles-ci ne peuvent pas contracter des prĂȘts pour lancer leur projet, et s’émanciper par le travail et l’investissement.

Des chiffres terribles et qui font froid au dos. Et les leaders et Ă©lites de l’establishment se plaisent avec, en s’auto-fĂ©licitant et en faisant les discours et la propagande liĂ©e, en fonction des gouvernements et des contextes politiques ayant marquĂ© ces annĂ©es post-2011.

Dans l’inconscient collectif, les femmes sont mieux Ă  la maison Ă  s’occuper des enfants et de la cuisine, dans une «complĂ©mentaritĂ© avec l’homme», comme ont tentĂ© de l’imposer dans la constitution de 2014 les idĂ©ologues de l’islam politique en Tunisie, sous la gouverne du Cheikh Rached Ghannouchi.

Invisibilité collective

Les autres partis ou gouvernements de l’aprĂšs-2011 ont fermĂ© les yeux sur les contraintes et les entraves qui verrouillent le marchĂ© du travail formel pour les femmes.

On peut Ă©voquer des raisons sociologiques, idĂ©ologiques ou mĂȘme morales pour forcer la femme Ă  ne pas revendiquer un travail salariĂ©, comme l’homme, en parfaite Ă©galitĂ©.

En revanche, le rĂšgne des hommes est sans appel. Trois hommes sur quatre sont occupĂ©s dans le marchĂ© du travail (75%). Ils sont dominants et font valoir une masculinitĂ© orientale et souvent misogyne, et pas toujours ouverte Ă  l’émancipation totale des femmes.

Et cette injustice paraĂźt normale pour nos Ă©lites, nos Ă©conomistes du sĂ©rail en Tunisie. Par fatalisme, machisme, ou par intĂ©rĂȘt personnel.

Passer de 25% Ă  75% de taux d’emploi formel pour les Tunisiennes constitue un objectif prioritaire. Une revendication lĂ©gitime que personne ne peut rĂ©futer aujourd’hui.

La rĂ©alisation d’un tel objectif requiert une rĂ©volution Ă©conomique. Une rĂ©volution dans les mentalitĂ©s et les esprits. Et tout indique qu’on est loin de cela, trĂšs loin aujourd’hui, dans le contexte de la crise Ă©conomique qui plombe le pouvoir d’achat et qui ruine les ambitions de la gente fĂ©minine en Tunisie.

La population fĂ©minine est statistiquement parlant supĂ©rieure Ă  celle masculine. La majoritĂ© de la population tunisienne est fĂ©minine, et la diffĂ©rence entre les deux «sexes» est de l’ordre de 300 000 et converge rapidement vers un demi-million, en faveur des femmes.

Les Tunisienne vivent plus longtemps (4 ans de diffĂ©rence avec l’homme), parce qu’elles prennent soins d’elles mĂȘmes, de leurs enfants. Elles fument moins, elles sont plus prudentes, plus «responsables» et plus respectueuses des rĂšgles prudentielles.

Contrairement aux hommes, elles coûtent moins chers en dépenses de santé et de taxes payées par les contribuables, pour le secteur de la santé.

Deux millions de femmes sur le carreau

Impliquer et employer, d’une façon ou d’une autre, deux millions de femmes (16-64 ans) crĂ©erait un saut de la richesse nationale mesurĂ©e par le PIB d’au moins 15%.

La femme détient donc les clefs de la relance économique, si on fait tout le nécessaire pour cela. Leur emploi boostera la croissance, comblera les déficits des caisses de solidarité sociale et de retraite et procurera plus de revenu pour la formation du capital social en Tunisie.

Il faudra donc plus d’investissements, des taux d’intĂ©rĂȘts abordables, une bureaucratie moins vorace et moins corrompue. Il faut une vraie politique Ă©conomique, mais pas de «stratĂ©gie» dĂ©magogique sans dents, sans colonne vertĂ©brale
 et sans moyens budgĂ©taires.

Il faut aussi un changement drastique dans les mentalités des hommes, soit les pÚres, les frÚres, les fils et conjoints ou petits-amis.

Le principal handicap de l’implication Ă©conomique de la femme dans l’économie est celui liĂ© Ă  la mentalitĂ© rĂ©trograde et conservatrice qui caractĂ©rise une large majoritĂ© des Tunisiens.

La moitiĂ© de l’homme

L’autre handicap Ă©conomique rĂ©side dans l’accĂšs au patrimoine. Les femmes, dĂ©jĂ  dĂ©favorisĂ©es dans l’accĂšs Ă  l’emploi, le sont aussi dans le partage de l’hĂ©ritage et donc dans la transmission de la richesse et du patrimoine.

La femme hérite la moitié de la part qui revient à son frÚre, et cette rÚgle qui date de plus 14 siÚcles est sacrée, canonisée dans le livre sacré.

Cela doit changer, et le plus vite serait le mieux. L’histoire va dans ce sens et on peut l’expliquer et le justifier dans le contexte. Il faut repenser les interprĂ©tations et moderniser les lectures des fondamentaux historiques et religieux.

Ce biais et ces injustices se traduisent aussi dans les niveaux de rémunération des femmes employées. Elles sont payées moins que leurs collÚgues hommes en moyenne, et elles sont moins présentes dans les postes de commandement et de direction. Les chiffres sont encore plus criants à cet égard. Les symboles aussi, vestimentaires et pas seulement.

Blog de l’auteur : Economics for Tunisia, E4T

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L’Allemagne va-t-elle se doter de l’arme nuclĂ©aire?

L’Allemagne est une puissance Ă©conomique mais un nain gĂ©opolitique dont la dĂ©fense est assurĂ©e par l’armĂ©e amĂ©ricaine. Cependant, le rapprochement entre le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine fait que Berlin ne peut plus compter sur l’alliĂ© amĂ©ricain et cherche une alternative notamment pour la dissuasion nuclĂ©aire. Que faire? (Ph. L’Allemagne pourra-t-elle continuer Ă  compter sur les bases amĂ©ricaines sur son sol pour assurer sa sĂ©curitĂ© ?)

Imed Bahri  

Opter pour le parapluie nuclĂ©aire français? Emmanuel Macron a tendu la main Ă  ses voisins d’outre-Rhin. Toutefois, cela Ă©quivaut Ă  remplacer une dĂ©pendance par une autre.

DĂ©velopper son propre arsenal nuclĂ©aire? Cela revient Ă  enfreindre les engagements internationaux de l’Allemagne qui constituerait une cible privilĂ©giĂ©e pour les pays ennemis. Par consĂ©quent, cela devra ĂȘtre fait dans le plus grand secret. Aujourd’hui, Berlin doit trancher la question mĂȘme si le choix est cornĂ©lien.

The Wall Street Journal (WSJ) a publiĂ© une enquĂȘte qui revient sur l’entente entre le prĂ©sident amĂ©ricain et son homologue russe qui pousse les EuropĂ©ens Ă  revoir leur sĂ©curitĂ© loin du parapluie amĂ©ricain pour la premiĂšre fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui fait rĂ©flĂ©chir l’Allemagne Ă  possĂ©der des armes nuclĂ©aires ou Ă  coopĂ©rer avec la France et la Grande-Bretagne pour y parvenir, ce que les États-Unis tentent d’éviter depuis longtemps. 

Le journal amĂ©ricain s’appuie sur des dĂ©clarations de Friedrich Merz -qui s’apprĂȘte Ă  assumer les fonctions de chancelier de l’Allemagne aprĂšs la victoire de la coalition de l’Union chrĂ©tienne-dĂ©mocrate qu’il dirige aux rĂ©centes Ă©lections lĂ©gislatives- dans lesquelles il n’exclue pas la possibilitĂ© que son pays se dote de son propre arsenal nuclĂ©aire.

Dans une interview accordĂ©e Ă  l’hebdomadaire Frankfurter Allgemeine Zeitung, Merz a dĂ©clarĂ© que l’Allemagne devrait entamer des nĂ©gociations sur l’extension de la dissuasion nuclĂ©aire française et britannique Ă  toute l’Europe.

L’Europe perd confiance dans la dissuasion amĂ©ricaine

Le WSJ estime que ces dĂ©clarations brisent un tabou installĂ© depuis longtemps et rĂ©vĂšlent que les piliers de la sĂ©curitĂ© en Allemagne et en Europe tremblent violemment Ă  un moment oĂč Merz nĂ©gocie toujours pour former un gouvernement et oĂč on il n’a pas encore Ă©tĂ© Ă©lu chancelier de son pays. Ce qui est peut-ĂȘtre le plus frappant, c’est qu’aucun dirigeant allemand n’a appelĂ© Ă  une alternative Ă  la dissuasion nuclĂ©aire amĂ©ricaine en Europe depuis la fin de la guerre froide.

Le journal amĂ©ricain indique que l’armĂ©e de l’air allemande est prĂȘte Ă  dĂ©ployer les armes nuclĂ©aires tactiques amĂ©ricaines actuellement stockĂ©es sur la base aĂ©rienne de BĂŒchel dans l’ouest de l’Allemagne si le prĂ©sident Trump donne l’ordre de le faire.

Alors que les États-Unis n’ont montrĂ© aucune volontĂ© de retirer leurs forces d’Europe, Trump, qui a tentĂ© de le faire lors de son premier mandat, cherche dĂ©sormais Ă  conclure un accord avec son homologue russe, qui, selon certains analystes, pourrait nuire de maniĂšre irrĂ©parable Ă  la confiance europĂ©enne dans la dissuasion amĂ©ricaine.

Selon le WSJ, le sentiment de l’Europe selon lequel l’AmĂ©rique abandonne ses alliĂ©s semble plus Ă©vident en Allemagne oĂč les États-Unis maintiennent leur deuxiĂšme plus grande prĂ©sence militaire Ă  l’étranger.

Le journal cite Christian Mölling, directeur du programme Avenir de l’Europe au sein du groupe de rĂ©flexion Bertelsmann Foundation, qui estime que l’Allemagne dispose de quatre options pour combler le dĂ©ficit de sĂ©curitĂ©: Â«Soit les AmĂ©ricains conservent leur dissuasion nuclĂ©aire (en Europe), soit les EuropĂ©ens prennent le relais, soit une combinaison des deux, soit les Allemands tentent de compenser cela de maniĂšre conventionnelle, en rĂ©fĂ©rence aux forces militaires non nuclĂ©aires». Toutes ces options comportent des risques, prĂ©vient cependant Mölling.

L’Allemagne va-t-elle se rĂ©armer rapidement ?

En ce qui concerne les armes conventionnelles, Merz et ses partenaires de coalition ont rĂ©vĂ©lĂ© cette semaine qu’ils exempteraient les dĂ©penses militaires des rĂšgles budgĂ©taires strictes Ă©liminant ainsi toute restriction de dĂ©penses et permettant Ă  l’Allemagne de se rĂ©armer rapidement.

Pour le nuclĂ©aire, chercheurs et politiciens estiment que le moyen le plus rapide pour Berlin de reconstruire une dissuasion nuclĂ©aire pourrait ĂȘtre de reproduire avec la France son accord avec les États-Unis ce qui conduirait au stationnement de tĂȘtes nuclĂ©aires françaises en Allemagne avec pour mandat de protĂ©ger le pays. 

Le prĂ©sident français a dĂ©clarĂ© lors d’un discours tĂ©lĂ©visĂ© cette semaine qu’il lancerait un dĂ©bat stratĂ©gique sur l’extension de la dissuasion nuclĂ©aire de Paris aux alliĂ©s europĂ©ens. Macron avait dĂ©jĂ  proposĂ© de telles discussions Ă  l’Allemagne mais cette derniĂšre avait ignorĂ© sa proposition, qui consiste Ă  doter l’Europe d’un parapluie nuclĂ©aire, et qui a suscitĂ© la colĂšre et les avertissements de la Russie.

Cependant, le WSJ estime que le fait que l’Allemagne ait confiĂ© sa sĂ©curitĂ© Ă  la France et Ă  la Grande-Bretagne pourrait la rendre otage des changements politiques Ă  Paris et Ă  Londres tout comme elle est aujourd’hui soumise aux caprices de Trump.

L’Allemagne est signataire du TraitĂ© de non-prolifĂ©ration nuclĂ©aire qui lui interdit de dĂ©velopper des armes nuclĂ©aires et empĂȘche les autres pays signataires de l’aider Ă  le faire. Elle a Ă©galement renoncĂ© aux armes nuclĂ©aires dans un traitĂ© qui a ouvert la voie Ă  la rĂ©unification allemande. Le WSJ souligne que si Berlin choisissait de dĂ©velopper un arsenal d’armes nuclĂ©aires, il devrait le faire en secret non seulement parce qu’il violerait ses engagements mais aussi parce que cet effort en ferait une cible pour les ennemis.

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DĂ©bat Ă  Tunis | La scĂšne au fĂ©minin n’est pas nĂ©cessairement fĂ©ministe

À l’occasion de la JournĂ©e internationale des droits des femmes, cĂ©lĂ©brĂ©e le 8 mars de chaque annĂ©e, le ThĂ©Ăątre national tunisien (TNT) a organisĂ© une table-ronde intitulĂ©e «La scĂšne au fĂ©minin », cĂ©lĂ©brant le travail et l’apport des metteuses en scĂšne tunisiennes. Une occasion pour rĂ©flĂ©chir sur le travail des femmes dans le thĂ©Ăątre, non pas comme un acte militant isolĂ©, mais comme une nĂ©cessitĂ© pour la diversitĂ© et le renouvellement de la scĂšne artistique tunisienne.

Lassaad Mahmoudi

L’évĂ©nement qui s’est tenu avant-hier soir, vendredi 7 mars 2025, Ă  la salle Le 4e Art Ă  Tunis, a rĂ©uni trois figures majeures du thĂ©Ăątre tunisien contemporain : LeĂŻla Toubel, Wafa Taboubi et Lobna Mlika. La rencontre a Ă©tĂ© animĂ©e par la critique Faouzia Belhaj Mezzi, mettant en lumiĂšre les parcours, les dĂ©fis et les contributions artistiques des femmes dans le monde du thĂ©Ăątre en Tunisie.

Dans son mot d’ouverture, le directeur du TNT Moez Mrabet, a soulignĂ© l’importance de cette initiative : «Nous avons voulu que cette cĂ©lĂ©bration soit une occasion de rĂ©flexion sur la place de la femme en tant que metteuse en scĂšne dans le thĂ©Ăątre tunisien. GrĂące aux tĂ©moignages de ces trois artistes, nous dĂ©couvrons un pan essentiel de notre scĂšne nationale et les Ă©volutions marquantes du rĂŽle des femmes dans la crĂ©ation thĂ©Ăątrale».

Lutter contre les préjugés sociaux

L’histoire du thĂ©Ăątre tunisien a longtemps Ă©tĂ© marquĂ©e par la prĂ©sence fĂ©minine, d’abord cantonnĂ©e au jeu d’actrice avant que certaines figures pionniĂšres ne s’attaquent Ă  la mise en scĂšne. À cet Ă©gard, Faouzia Belhaj Mezzi a rappelĂ© que les premiĂšres gĂ©nĂ©rations de femmes artistes ont dĂ» lutter contre les prĂ©jugĂ©s sociaux qui pesaient sur leur mĂ©tier. Ce n’est que dans les annĂ©es 1970 et 1980 que les premiĂšres metteuses en scĂšne tunisiennes ont pu vĂ©ritablement imposer leur regard et leur Ă©criture scĂ©nique.

Leila Toubel.
Faouzia Belhaj Mezzi.

Les interventions des trois metteuses en scĂšne invitĂ©es ont permis de confronter diffĂ©rentes approches et expĂ©riences. Pour LeĂŻla Toubel, le thĂ©Ăątre n’a pas nĂ©cessairement besoin d’une approche fĂ©ministe au sens militant du terme : Â«Le thĂ©Ăątre a besoin de notre humanitĂ© avant tout. Il ne s’agit pas d’opposer hommes et femmes, mais de porter un regard singulier sur le monde».

Cependant, elle reconnaĂźt que les femmes qui ont marquĂ© le thĂ©Ăątre tunisien, Ă  l’image de Raja Ben Ammar, ont dĂ» s’imposer dans un environnement majoritairement masculin. À travers son tĂ©moignage, elle a rendu hommage Ă  cette metteuse en scĂšne pionniĂšre, soulignant son audace et son impact sur les nouvelles gĂ©nĂ©rations.

De son cĂŽtĂ©, Lobna Mlika a insistĂ© sur l’importance d’intĂ©grer la question fĂ©minine dans le dĂ©bat thĂ©Ăątral sans tomber dans le folklore ou le sensationnalisme. Pour elle: «Être une femme artiste, ce n’est pas seulement se positionner en tant que femme dans une sociĂ©tĂ© patriarcale, c’est avant tout proposer une vision esthĂ©tique et philosophique qui dĂ©passe les carcans habituels».

Wafa Taboubi.
Lobna Mlika.

Des porteuses de projets

Quant Ă  Wafa Taboubi, elle a mis en lumiĂšre les difficultĂ©s Ă©conomiques et institutionnelles auxquelles les metteuses en scĂšne sont confrontĂ©es : «Nous devons constamment prouver notre lĂ©gitimitĂ©, non seulement en tant qu’artistes, mais aussi en tant que porteuses de projets. Le soutien institutionnel et financier reste un dĂ©fi majeur pour la crĂ©ation thĂ©Ăątrale fĂ©minine.»

Ce qui ressort de cette table-ronde, c’est que les nouvelles gĂ©nĂ©rations de metteuses en scĂšne ne se dĂ©finissent plus uniquement par l’opposition aux normes sociales d’antan. Elles entrent dans le monde du thĂ©Ăątre avec une dĂ©marche professionnelle assumĂ©e, revendiquant leur place non pas par revendication politique, mais par la force de leur talent et de leur vision artistique.

Toutefois, la question des inĂ©galitĂ©s structurelles persiste. L’accĂšs aux financements, la rĂ©partition des opportunitĂ©s et la reconnaissance institutionnelle restent encore marquĂ©s par un dĂ©sĂ©quilibre entre hommes et femmes. MalgrĂ© ces obstacles, la crĂ©ativitĂ© et la rĂ©silience des artistes tunisiennes continuent d’enrichir la scĂšne thĂ©Ăątrale, faisant Ă©voluer les mentalitĂ©s et les pratiques.

En clĂŽture de l’évĂ©nement, les participantes ont appelĂ© Ă  une reconnaissance accrue du travail des femmes dans le thĂ©Ăątre, non pas comme un acte militant isolĂ©, mais comme une nĂ©cessitĂ© pour la diversitĂ© et le renouvellement de la scĂšne artistique tunisienne.

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 â€˜â€˜War’’: Biden le jĂ©suite, ou l’enfer pavĂ©  de bonnes intentions

Exprimant le politiquement correct cher Ă  l’establishment amĂ©ricain et croyant pouvoir contribuer Ă  empĂȘcher le retour au pouvoir de l’AmĂ©rique populiste, brouillonne et fasciste de Donald Trump, le cĂ©lĂšbre journaliste amĂ©ricain Bob Woodward nous dĂ©peint dans son dernier livre, ‘‘War’’, publiĂ© avant la derniĂšre prĂ©sidentielle amĂ©ricaine un Joe Biden qui s’apparente plus Ă  un jĂ©suite maĂźtre du double langage qu’au chrĂ©tien charitable qu’il prĂ©tend ĂȘtre. Mais du cĂŽtĂ© des infidĂšles que nous sommes, l’un ou l’autre, c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj.

Dr Mounir Hanablia *

Quel a Ă©tĂ© le bilan du PrĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden? Il est sans doute trop tĂŽt pour l’évaluer. L’impression premiĂšre est celle d’un prĂ©sident alignĂ© comme aucun prĂ©sident ne l’avait jamais Ă©tĂ© sur de prĂ©supposĂ©s atlantistes en Ukraine et sionistes en Palestine, qui n’a pas rĂ©sistĂ© Ă  sa vieillesse et qui a fini par remettre en selle son vieux challenger Donald Trump, celui dont plusieurs membres de l’establishment Ă©tatsunien considĂšrent l’accĂšs Ă  la prĂ©sidence comme absolument catastrophique pour les intĂ©rĂȘts de  leur pays.

Si on s’en rĂ©fĂšre Ă  la rĂ©cente performance de Trump face Ă  Zelenski, humiliĂ© et tournĂ© en ridicule, on peut considĂ©rer que le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain n’a pas dĂ©rogĂ© Ă  sa promesse de prendre Ă  contre-pied la politique de son prĂ©dĂ©cesseur, dont le prestige avait Ă©tĂ© d’emblĂ©e terni par le catastrophique retrait d’Afghanistan et le fiasco des services de renseignement sur l’effondrement immĂ©diat du rĂ©gime afghan fantoche face aux talibans aprĂšs le retrait militaire amĂ©ricain.

Bob Woodword s’efforce Ă  travers les pages du livre d’opposer un Biden attachĂ© aux valeurs morales et juridiques d’un ordre international prĂ©dictible, au comportement impulsif ou compulsif d’un Trump que son Ă©go surdimensionnĂ© empĂȘche d’écouter la voix de conseillers choisis d’ailleurs avant tout pour leur soutien indĂ©fectible et dont on ignore s’ils sont Ă  mĂȘme de lui prodiguer les conseils nĂ©cessaires.

On apprend ainsi que loin d’ĂȘtre l’anti-guerre qu’il se vante d’ĂȘtre, ce dernier n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  conduire son pays au seuil de l’affrontement nuclĂ©aire avec la CorĂ©e du Nord que seul le sang froid d’une poignĂ©e de gĂ©nĂ©raux avait Ă©vitĂ©e. 

A contrario, Biden avait tout fait pour dissuader le PrĂ©sident russe de recourir aux armes nuclĂ©aires, face aux difficultĂ©s militaires de son armĂ©e en Ukraine. Ainsi, il y aurait eu les deux mĂ©chants parce qu’imprĂ©visibles, Trump et Poutine, auxquels on peut sans hĂ©siter associer le pire parmi tous, Benjamin Netanyahu, le criminel de guerre israĂ©lien, qui n’offre Ă  la population civile palestinienne et Gaza et dans les territoires occupĂ©s que deux alternatives : l’exode ou la mort.

Dichotomie entre le discours et les actes  

Cependant, Biden avait-il proposĂ© autre chose lors de son sĂ©jour Ă  JĂ©rusalem dans un hĂŽpital palestinien, lorsque face Ă  ses interlocuteurs rappelant les malheurs issus de l’occupation, il avait rĂ©pondu que lui-mĂȘme Ă©tait un fils d’immigrĂ©s irlandais?

Il y aurait suffisamment matiĂšre Ă  discussion pour savoir si les politiques russe et israĂ©lienne seraient aussi imprĂ©visibles du moment que les intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques des uns et des autres ont toujours Ă©tĂ© clairement dĂ©finis.

Tout compte fait, c’est la dichotomie entre le discours soucieux du respect du droit international et de la protection des civils, et les actes du gouvernement amĂ©ricain livrant des dizaines de milliards de dollars en armement qui doivent ĂȘtre notĂ©s.

La guerre en Ukraine, brillamment annoncĂ©e par le renseignement amĂ©ricain plusieurs semaines avant ses dĂ©buts, n’a pas pris l’Administration Biden de cours. Elle  est peut-ĂȘtre nĂ©e de l’esprit de Poutine dĂ©sirant passer Ă  la postĂ©ritĂ© comme l’a Ă©tĂ© Pierre le Grand, en tant que hĂ©ros russe, et il n’est nul besoin d’ĂȘtre un dictateur pour nourrir de tels rĂȘves. 

C’est bien le refus amĂ©ricain de fournir des garanties contre l’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Otan, qui a prĂ©cipitĂ© l’agression militaire russe. Les AmĂ©ricains ne pouvaient pas permettre Ă  la Russie de remettre en cause le nouvel Ă©quilibre europĂ©en issu de l’effondrement de l’Union SoviĂ©tique.

Ainsi qu’on l’apprend incidemment dans le livre, le prĂ©sident amĂ©ricain peut se targuer Ă  la fin de sa prĂ©sidence d’avoir infligĂ© des dommages irrĂ©parables Ă  la puissance de la Russie par le biais du conflit militaire et des sanctions Ă©conomiques auxquelles ses alliĂ©s europĂ©ens se sont associĂ©s.

Un soutien militaire indéfectible aux Israéliens

Si on s’en rĂ©fĂšre Ă  la guerre Ă  Gaza, on ne peut que souligner le soutien militaire indĂ©fectible accordĂ© aux IsraĂ©liens dans leur entreprise d’épuration ethnique.

L’auteur du livre souligne toute la dĂ©fiance de l’administration amĂ©ricaine, en particulier ses services de renseignement, aux thĂšses israĂ©liennes. Celle-ci se targue d’avoir Ă©vitĂ© une attaque prĂ©ventive contre le Hezbollah dont le prĂ©texte aurait Ă©tĂ© un vol d’oiseaux perçu sur les radars comme une attaque de drones.

En rĂ©alitĂ©, c’est le Hezbollah qui, en prenant les devants et en ouvrant les hostilitĂ©s, a imposĂ© Ă  l’état-major sioniste la modification de ses plans, une rĂ©alitĂ© totalement occultĂ©e par l’auteur du livre et qui semble lui avoir Ă©chappĂ©.

Les IsraĂ©liens tout en continuant la destruction mĂ©thodique de Gaza ont prĂ©parĂ© leur future attaque contre le Sud Liban, et ils n’auraient pu mener une guerre de cette ampleur et sur une aussi longue durĂ©e sans l’appui financier logistique mĂ©thodique et systĂ©matique de l’alliĂ© amĂ©ricain, et mĂȘme de ses firmes high tech, Ă  l’instar de Microsoft, dont on a appris plus tard qu’elle a participĂ© directement Ă  la guerre aux cĂŽtĂ©s de l’armĂ©e israĂ©lienne, sans doute en lui fournissant les donnĂ©es nĂ©cessaires Ă  ses opĂ©rations de ciblage et de destruction du commandement de ses adversaires. Biden a bien qualifiĂ© Netanyahu de menteur et de foutu «trou du c.», mais dans le mĂȘme esprit de Franklin Roosevelt parlant de l’ancien dictateur du Nicaragua Somoza : «cet homme est un foutu trou du c., mais c’est notre trou du c.». Et si Netanyahu a Ă©tĂ© prĂšs de mettre le feu aux poudres au Moyen-Orient, en tuant deux gĂ©nĂ©raux iraniens dans un bombardement Ă  Damas, il est difficile d’opposer Ă  cela une volontĂ© de dĂ©sescalade du PrĂ©sident Biden aprĂšs lui avoir fourni toute l’aide nĂ©cessaire pour le faire, de circonscrire l’affrontement Ă  Gaza et de protĂ©ger les civils. Force est de constater que depuis lors les bases amĂ©ricaines ont Ă©tĂ© attaquĂ©es et des soldats sont morts.

C’est Hadj Moussa et Moussa Hadj

Un autre volet traitĂ© par le livre est celui de la frontiĂšre Sud des Etats-Unis probablement Ă  cause de son incidence sur la campagne prĂ©sidentielle (dont les rĂ©sultats ne sont pas traitĂ©s par l’auteur). Il est curieux de comparer l’afflux de plusieurs centaines de milliers de personnes cherchant du travail et fuyant des pays calamiteux Ă  la  guerre. Mais ici c’est le langage de Trump qui finit par s’imposer mĂȘme si l’auteur crĂ©dite l’ancien prĂ©sident de sa volontĂ© de respecter une nouvelle fois le droit international des rĂ©fugiĂ©s et de ne pas recourir aux moyens que son adversaire rĂ©publicain promet, de reconduire manu militari les Ă©trangers Ă  la frontiĂšre, de les parquer dans des camps de concentration et de ne pas hĂ©siter pour ce faire Ă  sĂ©parer les enfants de leurs parents.

On sort de cette lecture avec une impression d’un ouvrage Ă©crit dans l’urgence avant les Ă©lections prĂ©sidentielles pour parer Ă  une menace, celle du retour au pouvoir d’un homme, Donald Trump, considĂ©rĂ© comme catastrophique et pouvant remettre une nouvelle fois en question les fondements de la dĂ©mocratie amĂ©ricaine.

Dans ce cas, les opinions exprimĂ©es sur l’Ukraine et Gaza ne l’ont pas Ă©tĂ© dans le but d’écrire l’Histoire, mais de faire l’apologie du prĂ©sident sortant trahi par son Ăąge ainsi que par sa volontĂ© de sauver Ă  tout prix son fils Hunter. Kamala Harris est ainsi prĂ©sentĂ©e comme se situant dans la continuitĂ© d’une politique amĂ©ricaine rationnelle et responsable.

L’ouvrage est plus rĂ©vĂ©lateur de l’auteur, insĂ©rĂ© en tant qu’ancien journaliste du Washington Post dans l’establishment mĂ©diatique amĂ©ricain et exprimant le politiquement correct, contre la perspective du retour au pouvoir de l’AmĂ©rique populiste, brouillonne et fasciste de Trump. Le Biden dĂ©peint s’apparente plus Ă  un jĂ©suite maĂźtre du double langage qu’au chrĂ©tien charitable qu’il prĂ©tend ĂȘtre. Mais du cĂŽtĂ© des infidĂšles que nous sommes, l’un ou l’autre, c’est Hadj Moussa et Moussa Hadj.         

* MĂ©decin de libre pratique.

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Le poĂšme du dimanche | ‘‘De cƓur Ă  cƓur autour d’un monde qui refuse notre rĂ©sidence’’ de Abdallah Zrika

NĂ© en 1953 Ă  Casablanca, Abdallah Zrika (Űčۚۯ Ű§Ù„Ù„Ù‡ ŰČŰ±ŰšÙ‚Ű©) est poĂšte, romancier, nouvelliste, critique et dramaturge marocain.

Il publie son premier recueil La danse de la tĂȘte et de la rose, en 1977 avant d’ĂȘtre emprisonnĂ© Ă  la fin de ses Ă©tudes sociologiques, en 1978.

Sa poĂ©sie, dans la mĂȘlĂ©e sociale et politique, en sera marquĂ©e. Elle Ă©volue cependant, peu Ă  peu, vers des questionnements existentiels, soufis et universels.

Recueils traduits en français : Rires de l’arbre Ă  palabre, l’Harmattan, trad. par Abdellatif LaĂąbi ; Bougies noires, La DiffĂ©rence ; Ivresse de l’effacement, MĂ©ridianes, trad. par James SacrĂ© et l’auteur, (dessins de Rachid KoraĂŻchi): Mon corps est ce qui reste de l’écriture, Approche, trad. par l’auteur.

Tahar Bekri

Abdallah Ztika et Tahar Bekri

Comme nous avons de petits yeux sur une terre oĂč la mer tremble Ă  ses pieds oĂč

que nous allions nous disons qu’il n’y a pas de limite à cette terre

Et bien que nos petits corps aient honte des rochers fracassés par le temps

Et du fait que le combat laisse derriĂšre lui de petits fayots Ă©pineux

Nous continuons Ă  dire : nous ne nous arrĂȘterons pas jusqu’à ce que le monde

s’arrĂȘte

C’est vrai nos paroles sont Ă©tranges

Mais bonnes gens

Le monde est trĂšs beau

Cette terre il n’y a de plus belle qu’elle que les jardins dans le rĂȘve

quelques lĂ©gendes que nous crĂ©ons pour dormir ne serait-ce qu’un peu

Nous voulons vivre nous autres

Et Ă©clore comme des plantes sur la terre

Nous voulons vivre

Il nous fait trĂšs mal que certains hommes montent sur la lune

Et nous sur terre nous n’avons pas le droit de marcher de nuit

Ni rendre visite aux proches

Ecrire des poĂšmes

Mourir sans fouiller nos vĂȘtements

Il est trĂšs douloureux

Que nous Ă©crivions comme ces poĂšmes Ă  la fin du siĂšcle

Douloureux de voir la terre rire au printemps

Se dĂ©nuder comme elle veut l’automne

Se dĂ©vergonder l’étĂ©

Et toi tu te mets debout pour un homme sans nom

Qui fouille ton corps et tes sous-vĂȘtements

C’esr trùs douloureux

Mais nous disons

Comme il n’y a pas de limite à nos douleurs

Il n’y a pas de limite Ă  nos rĂȘves

Nous nous mettons debout avec nos tailles en dépit de leur petit volume

Elles sont droites

Elles ont honte de s’incliner

En direction de la majesté des arbres

OĂč les oiseaux possĂšdent la libertĂ© du ciel

Nous disons que nous avons honte

Nous avons encore notre dignité

Et malgré ceux qui nous ont condamnés à la nuit

Nous insistons pour sortir de jour

Pour vous faire lire nos poĂšmes

Malgré le mauvais temps

Et nos tĂȘtes qui ne valent dans ce monde

Qu’un long gourdin

Nous, nous voulons vivre

C’est pourquoi nous venons à votre rencontre

Poùtes qui n’ont de domicile fixe que la prison

OĂč ils façonnent leurs poĂšmes en secret

O bonnes gens dites

Nous n’avons pas de secrets comme ceux des gardiens de nuit

Nous, nous connaissons le soleil quand il se lĂšve

Brille clairement

Que l’opacitĂ© est nulle

Alors que nous voulons

Toucher les doigts de nos mĂšres

Reposer nos yeux dans la vastitude de la mer

Nous en sommes empĂȘchĂ©s

Ainsi tourne le monde aujourd’hui

Horrible d’imaginer

Qu’ils ne sont pas montĂ©s sur la lune pour nous

Mais pour enlever à l’un un pain d’illusion

A l’autre une rĂ©sidence de poĂštes

Horrible d’imaginer le monde renversĂ©

MalgrĂ© l’attraction et les lois

Ils continuent Ă  mentir

Tuent la vérité

MĂȘme dans le ventre des mĂšres

Quand ils enfantent mille femmes

Horrible

De ne pouvoir les imaginer

Avec les enfants

Et les plantes qu’ils aiment

Dites-moi

Combien de lettres d’amour s’envoient maintenant dans le monde

Moi je dis

Pas une n’est sincùre

Tant que nos pùres et nos sƓurs

Passent la fleur de leur Ăąge en prison

Les anciens disent vrai

Il n’y a pas d’ñme dans les poùmes des poùtes d’aujourd’hui

Car le monde est horrible

OĂč les chansons d’amour

Sont pour cacher les meurtres

Et avorter les enfants des régions chaudes

Ils ont tout tué

Au point oĂč il est devenu obligatoire

D’apporter une nouvelle langue

Malgré cela

Je vous l’ai dit malgrĂ© cela

Et malgré les douleurs sans limite

Et ceci est vraiment Ă©trange

Malgré notre solitude meurtriÚre

Le froid dur

La longue nuit

Et l’immensitĂ© des dangers

Le prix du sang que nous payons

Ce qui nous est demandé

Est de transformer le monde !

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

Zouhour hajariya (Fleurs de pierre) Ed. Hiwar, 1986, 1Ăšre Ă©dition en 1983.

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Place de la Tunisie dans l’écosystĂšme de l’innovation en Afrique

La Tunisie, souvent nĂ©gligĂ©e dans les discussions sur la scĂšne technologique en plein essor en Afrique, peut se vanter d’avoir un Ă©cosystĂšme dynamique et plein de potentiel. Alors que des gĂ©ants comme l’Afrique du Sud et le Nigeria font la une des journaux, le petit pays d’Afrique du Nord se positionne stratĂ©giquement comme un pont vital entre l’Afrique et l’Europe.

Alberto Onetti *

Avec une augmentation du nombre de startups, un soutien gouvernemental croissant et un avantage gĂ©ographique unique, la Tunisie est en passe de devenir un acteur clĂ© dans le paysage de l’innovation du continent. La question est la suivante : peut-il passer du statut de jeune prometteur Ă  celui de vĂ©ritable hub de mise Ă  l’échelle – et  que peuvent apprendre les autres Ă©cosystĂšmes technologiques Ă©mergents de ses progrĂšs ?

La Tunisie se situe au dĂ©but de la courbe du cycle de vie de l’écosystĂšme d’innovation, aux cĂŽtĂ©s de milliers d’autres pĂŽles rĂ©gionaux.

Lors de l’analyse d’un Ă©cosystĂšme Ă©mergent, il existe deux perspectives :

Vue Ă  10 000 milles (c’est-Ă -dire verre Ă  moitiĂ© vide) : le monde de l’innovation n’est pas plat. Une poignĂ©e de pĂŽles technologiques majeurs dominent la scĂšne mondiale des startups, attirant l’attention des «chasseurs d’innovation» – les fonds de capital-risque et les sociĂ©tĂ©s multinationales. Sans masse critique ni connexions internationales solides, les Ă©cosystĂšmes plus petits risquent de rester invisibles et hors de l’Atlas mondial Scaleup.

Vue d’opportunitĂ© (c’est-Ă -dire verre Ă  moitiĂ© plein) : pour ces Ă©cosystĂšmes, le dĂ©fi est d’évoluer rapidement et de garantir une place dans l’Atlas mondial Scaleup. Les politiques gouvernementales stratĂ©giques peuvent considĂ©rablement accĂ©lĂ©rer ce processus, favorisant la croissance et l’intĂ©gration mondiale.

En collaboration avec Crunchbase, nous avons menĂ© une analyse approfondie de l’écosystĂšme des startups tunisiennes, qui fait des progrĂšs significatifs pour s’imposer comme un pĂŽle technologique rĂ©gional.

Le rapport Tech Scaleup Tunisie — 2025, produit par mon organisation, Mind the Bridge, avec le soutien d’ICC Tunisie et de Terna Innovation Zone, prĂ©sente des donnĂ©es complĂštes et a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© Ă  Tunis le 12 fĂ©vrier dernier.

Le paysage de l’innovation en Tunisie en chiffres

En 2025, la Tunisie accueille 17 scaleups et plus de 1 450 startups, se classant parmi les 10 premiĂšres destinations africaines pour l’innovation technologique. Le pays abrite Ă©galement l’une des rĂ©ussites technologiques les plus brillantes du continent : Instadeep, qui a levĂ© plus de 100 millions de dollars de financement et a Ă©tĂ© acquis par BioNTech dans le cadre de l’une des plus grandes transactions de fusions et acquisitions technologiques jamais rĂ©alisĂ©es en Afrique.

Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg de l’innovation. Sous la surface se trouve un Ă©cosystĂšme aux multiples facettes qui comprend : 54 Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur; 26 sociĂ©tĂ©s de capital-risque locales actives investissant de l’amorçage Ă  la sĂ©rie A; 34 institutions de R&D (16 centres de recherche, 9 technopoles, 9 centres techniques Ă  vocation industrielle); 62 organismes de soutien Ă  l’innovation (incubateurs, accĂ©lĂ©rateurs, startup studios); un rĂ©seau distribuĂ© de plus de 80 communautĂ©s, espaces et laboratoires d’innovation ; et 15 institutions publiques et 14 ONG soutenant l’entrepreneuriat.

La dynamique d’innovation de la Tunisie a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000 avec une sĂ©rie d’initiatives menĂ©es par le gouvernement, notamment :

– le Programme national pour les incubateurs d’entreprises (1999) : incubation d’entreprises intĂ©grĂ©e dans les Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur;

– la Loi Technopole (2001) : crĂ©ation de pĂŽles d’innovation fusionnant l’éducation, la recherche et le dĂ©veloppement technologique;

– le Startup Act (2016) et Startup Act 2.0 : introduction d’incitations fiscales, d’un soutien financier et de cadres juridiques pour favoriser l’entrepreneuriat;

– le Plan Tunisie NumĂ©rique 2025 : une Ă©volution de la Tunisie NumĂ©rique 2020, visant Ă  accĂ©lĂ©rer la transformation numĂ©rique et la modernisation Ă©conomique.

– la Terna Innovation Zone Tunisie (2025) : le premier pĂŽle d’innovation en Afrique et dans la rĂ©gion Mena gĂ©rĂ© par le GRT italien Terna, renforçant le rĂŽle de la Tunisie dans l’innovation technologique.

Un pont stratĂ©gique entre l’Afrique et l’Europe

Alors que les plus grands Ă©cosystĂšmes d’innovation d’Afrique – l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigeria et le Kenya – accueillent chacun environ 150 scaleups avec plus de 2 milliards de dollars de capitaux levĂ©s, la Tunisie appartient Ă  un groupe de second rang aux cĂŽtĂ©s du Maroc, de Maurice, du Ghana, des Seychelles et de l’Ouganda.

MalgrĂ© sa population relativement faible (12,5 millions), la Tunisie avec 17 scaleups et prĂšs de 1 500 startups compte 0,14 scaleups et 12,5 startups pour 100 000 habitants. Ces chiffres correspondent Ă  ceux des leaders rĂ©gionaux comme l’Égypte et surpassent leurs voisins le Maroc et l’AlgĂ©rie.

En termes d’allocation de capital, la Tunisie consacre 0,4% de son PIB Ă  l’innovation – le double du Maroc (0,2%) et le quadruple de l’AlgĂ©rie (0,1%) – mĂȘme si elle reste Ă  la traĂźne de l’Égypte, qui investit prĂšs de deux fois plus.

Traduit de l’anglais.

PrĂ©sident de Mind the Bridge et professeur Ă  l’UniversitĂ© d’Insubria.

Source: Cruncbase News.

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Ramadan en Tunisie | Mois du jeûne, mois du gaspillage

La consommation et son corollaire, le gaspillage, dĂ©jĂ  trĂšs Ă©levĂ©s dans le courant de l’annĂ©e, augmentent considĂ©rablement durant le mois de ramadan en Tunisie, et cela est surtout valable pour le pain.  

Selon le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Institut national de la consommation (INC), Chokri Ben Rejeb, qui intervenait dans Midi Eco sur MosaĂŻque FM, le jeudi 6 mars 2025, quelque 113 000 tonnes de pain sont jetĂ©es Ă  la poubelle chaque annĂ©e en Tunisie, soit une moyenne de 42 kilogrammes par an pour chaque famille et 800 grammes ou l’équivalent de 4 baguettes de pain par semaine.      

Le gaspillage reprĂ©sente environ 5% des dĂ©penses de consommation alimentaire d’une famille tunisienne, et le pain vient au premier rang avec une moyenne de 16%, suivi des produits cĂ©rĂ©aliers et des lĂ©gumes.

Le niveau du gaspillage connaĂźt cependant un pic durant le mois de Ramadan, qui se caractĂ©rise par une augmentation de la consommation estimĂ©e Ă  20-25% par rapport au reste l’annĂ©e. Et cette augmentation touche tous les produits Ă  diffĂ©rents degrĂ©s, y compris les plats cuisinĂ©s, a expliquĂ© Chokri Ben Rejeb.       

I. B.  

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Phosphate | Hussein Rehili pointe «l’ambition irrĂ©aliste» du gouvernement

Produire 7 millions de tonnes de phosphate en Tunisie d’ici 2030, contre 3 millions seulement aujourd’hui, reprĂ©senterait une avancĂ©e positive, mais l’ambition d’atteindre 14 millions d’ici 5 ans annoncĂ©e par le gouvernement est irrĂ©aliste.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© le chercheur spĂ©cialisĂ© en dĂ©veloppement et en gestion des ressources hydriques, Hussein Rehili, dans ‘‘Midi Show’’, vendredi 7 mars 2025, sur MosaĂŻque, en rappelant que le problĂšme de la production, du transport et de la transformation du phosphate en Tunisie est chronique et structurel.  

«Avec quels Ă©quipements pourrait-on arriver Ă  produire une telle quantitĂ©?», s’est-il, d’ailleurs, demandĂ©, Ă©tant donnĂ© la vĂ©tustĂ© des Ă©quipements dont disposent les deux principales entreprises publiques impliquĂ©es dans l’activitĂ© d’extraction et de transformation, Ă  savoir la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique tunisien (GCT) et les difficultĂ©s financiĂšres et autres dont elles souffrent.

Commentant le dernier conseil ministĂ©riel qui a discutĂ© du programme pour dĂ©velopper la production, le transport et la transformation du phosphate pour la pĂ©riode 2025-2030, Rehili a pointĂ© les problĂšmes techniques et sociaux majeurs du secteur, qui ont contribuĂ© Ă  la baisse de la production, passĂ© de 8 millions de tonnes en 2010 Ă  3 millions aujourd’hui.

Tout en saluant l’utilisation des eaux usĂ©es traitĂ©es pour le lavage du phosphate, Rehili a insistĂ© sur le fait que cette solution ne rĂ©soudra pas, Ă  elle seule, les problĂšmes du phosphate, en rappelant que la rĂ©gion du bassin minier de Gafsa ne dispose que de deux stations de traitement des eaux usĂ©es, avec une capacitĂ© de 11 000 mĂštres cubes par jour, alors que la CPG a besoin de 50 000 mĂštres cubes par jour pour le lavage.

L’expert a proposĂ© des solutions structurelles, telles que l’exploitation de la station de dessalement d’eau de mer de Skhira pour le lavage du phosphate, et l’adoption du transport hydraulique, qui constituerait une rĂ©volution pour le secteur. Cette mĂ©thode permettrait de rĂ©duire la pression sur les ressources souterraines et de se passer du transport ferroviaire, trĂšs problĂ©matique, tout en offrant des bĂ©nĂ©fices environnementaux.

Rehili a, Ă©galement, soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de rĂ©organiser la CPG pour assurer la continuitĂ© de la production et de l’exportation et garantir ainsi des ressources supplĂ©mentaires pour soutenir les finances publiques. Pour cela, l’Etat doit mettre fin Ă  l’utilisation de cette entreprise pour rĂ©pondre aux besoins en emplois et salaires dans une rĂ©gion privĂ©e d’autres activitĂ©s Ă©conomiques crĂ©atrices de richesses.

I. B.

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A Kairouan, un refuge protĂšge les femmes victimes de violences

À l’occasion de la JournĂ©e internationale des femmes, cĂ©lĂ©brĂ©e le 8 mars de chaque annĂ©e, nous prĂ©sentons dans cet article le centre Arwa Kairouaniya, fondĂ© en 2017 Ă  Kairouan par des femmes dĂ©fenseures des droits humains dans cette ville du  centre de la Tunisie, qui offre un espace sĂ»r aux survivantes de violences basĂ©es sur le genre.

C’est une villa au cƓur de Kairouan devenue un refuge pour les femmes qui cherchent Ă  Ă©chapper Ă  la violence et Ă  reconstruire leur vie. Offrant une protection, une prise en charge psychologique, des consultations mĂ©dicales et des services juridiques et sociaux aux femmes et aux enfants victimes de violences basĂ©es sur le genre et de violences domestiques, le refuge vise Ă  soutenir les efforts visant Ă  faire progresser l’égalitĂ© des sexes en Tunisie.

«Les victimes bĂ©nĂ©ficient d’un espace sĂ»r, oĂč elles sont Ă©coutĂ©es et Ă©valuĂ©es en fonction de leurs besoins», a dĂ©clare Manel Kochat, directrice du refuge et l’une de ses fondatrices. «Dans certains cas, le simple fait d’avoir quelqu’un Ă  qui parler peut ĂȘtre une bouĂ©e de sauvetage pour les femmes victimes de violences», ajoute-t-elle.

Mais le centre Arwa Kairouaniya est aussi un tremplin vers un avenir meilleur. Il a pour objectif d’autonomiser Ă©conomiquement les femmes victimes de violences basĂ©es sur le genre, en proposant des formations en couture, pĂątisserie, broderie et coiffure, entre autres compĂ©tences professionnelles.

Le refuge aide les survivantes Ă  dĂ©velopper leurs propres projets afin qu’elles puissent retrouver leur autonomie Ă©conomique et sortir du piĂšge de la pauvretĂ© qui rend les femmes et les filles issues de milieux marginalisĂ©s plus vulnĂ©rables Ă  l’exploitation et aux abus, a dĂ©clarĂ© Kochat.

Partout dans le monde, les groupes de dĂ©fense des droits des femmes et les groupes fĂ©ministes jouent un rĂŽle de premier plan dans la promotion de l’égalitĂ© des sexes, en adoptant des solutions concrĂštes et tournĂ©es vers l’avenir pour un avenir meilleur pour tous.

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La Tunisie lance la lutte contre le cancer du col de l’utĂ©rus

La Tunisie enregistre, chaque annĂ©e, entre 300 et 400 cas de cancer du col de l’utĂ©rus, qui touche les femmes Ă  un Ăąge prĂ©coce (moins de 40 ans). Elle vient de lancer un programme pour vacciner 90% des filles ĂągĂ©es de 15 ans d’ici 2030.

Pour dĂ©marrer ce programme le pays a acquis, dans une premiĂšre phase, 100 000 doses de vaccin contre le virus responsable de ce cancer, Ă  environ 15 dinars l’unitĂ©, a annoncĂ© le ministre de la SantĂ©, Dr Mustapha Ferjani, lors d’une confĂ©rence de presse, le 7 mars 2025, au siĂšge de son dĂ©partement.  

La vaccination des jeunes filles ĂągĂ© de plus de 12 ans sera gratuite dans toutes les Ă©coles primaires, publiques et privĂ©es, en collaboration avec le ministĂšre de l’Éducation, ainsi que dans 2 200 centres de santĂ© de base pour les Ă©lĂšves et les non-scolarisĂ©es, a prĂ©cisĂ© le ministre, ajoutant que cette premiĂšre phase se dĂ©roulera en avril, tandis que les filles qui auront manquĂ© cette phase recevront le vaccin en mai.

La Tunisie est un pays pionnier en matiĂšre de vaccination sur le continent africain, avec une couverture de 97% de la population, a rappelĂ© Dr Ferjani en rappelant que depuis le dĂ©but de la vaccination contre le virus du cancer du col de l’utĂ©rus en 2006, plus de 500 millions de doses ont Ă©tĂ© distribuĂ©es et plus de 200 millions de jeunes filles ont Ă©tĂ© vaccinĂ©es dans plusieurs pays membres de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), parmi les 145 pays ayant acquis ce vaccin.

La politique de l’État vise Ă  encourager et Ă  fournir les moyens nĂ©cessaires Ă  l’Institut Pasteur de Tunis et Ă  d’autres institutions pour la fabrication de mĂ©dicaments et de certains vaccins.

Dr Mohamed Tahar Sfar, vice-prĂ©sident de la Commission nationale des vaccins et professeur en pĂ©diatrie, a affirmĂ©, dans une dĂ©claration Ă  MosaĂŻque FM, que, selon des recherches mĂ©dicales sĂ©rieuses, le vaccin contre le virus responsable du cancer du col de l’utĂ©rus est totalement sĂ»r pour les filles, dĂšs l’ñge de 12 ans.

Ce vaccin a montrĂ©, depuis 2006, des rĂ©sultats positifs dans 145 pays, oĂč une baisse significative des cas a Ă©tĂ© relevĂ©e, a soulignĂ© le mĂ©decin, en rĂ©futant les informations erronĂ©es circulant sur les rĂ©seaux sociaux concernant de prĂ©tendus effets secondaires, notamment une baisse de la fertilitĂ©. Ces rumeurs sont sans fondement. «Au contraire, ce vaccin prĂ©ventif protĂšge le col de l’utĂ©rus des cancers et des infections qui peuvent, justement, mener Ă  l’infertilité», a-t-il affirmĂ©.

La vaccination est un moyen sĂ»r pour protĂ©ger les femmes du cancer, souvent diagnostiquĂ© trop tard, a insistĂ© le mĂ©decin, qui recommande un dĂ©pistage rĂ©gulier dĂšs 35 ans, dans les centres de planning familial ou de santĂ© de base, afin d’assurer, le cas Ă©chĂ©ant, une dĂ©tection prĂ©coce et un traitement plus efficace.

Par ailleurs, le vaccin ne prĂ©sente aucune contre-indication pour les filles souffrant de maladies chroniques, telles que l’asthme ou le diabĂšte, a encore soulignĂ© Dr Sfar. Au contraire, celles-ci, qui ont un systĂšme immunitaire plus faible, bĂ©nĂ©ficieront d’une protection accrue contre le cancer et ses graves complications.

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Mesures pour booster l’exportation de l’huile d’olive

Un conseil ministĂ©riel restreint tenu vendredi 7 mars 2025 au palais de la Kasbah, sous la prĂ©sidence du chef du gouvernement, Kamel Madouri, a adoptĂ© une sĂ©rie de mesures visant Ă  booster l’exportation de l’huile d’olive.

Il s’agit de rĂ©viser Ă  la hausse, exceptionnellement, en 2025, la prime de transport octroyĂ©e par le Fonds de promotion des exportations (Foprodex) au profit des exportateurs de l’huile, et ce, Ă  travers une subvention de 50% couvrant les coĂ»ts du transport maritime pour toutes les destinations Ă  l’exception de la France, l’Italie et l’Espagne (pour l’huile d’olive conditionnĂ©e et en vrac) et une subvention de 70% couvrant les coĂ»ts du transport aĂ©rien pour toutes les destinations (huile d’olive conditionnĂ©e).

Il a Ă©tĂ© Ă©galement dĂ©cidĂ© d’amender le dĂ©cret 94-1743 du 29 aoĂ»t 1994 fixant les modalitĂ©s de rĂ©alisation de commerce extĂ©rieur et d’y inscrire des dispositions visant notamment Ă  faciliter l’exportation et Ă  prolonger les dĂ©lais de la validitĂ© des factures d’un mois Ă  six mois.

Il a Ă©tĂ© aussi dĂ©cidĂ© de mener une Ă©tude stratĂ©gique sur les perspectives de dĂ©veloppement du secteur de l’huile d’olive, englobant la production, la transformation, la valorisation et l’exportation.

Autre dĂ©cision : l’institution d’un mĂ©canisme tripartite de rapatriement des produits financiers provenant des exportations pour les entreprises rĂ©sidentes en proie Ă  des difficultĂ©s Ă  encaisser leurs revenus dans la monnaie perçue auprĂšs d’une tierce partie non rĂ©sidente autre que le client effectif de la marchandise exportĂ©e.

Toujours dans le cadre de ces mesures, tout particuliĂšrement en matiĂšre de dĂ©lais de paiement prĂ©vus par la circulaire de la Banque centrale de Tunisie (BCT), le conseil a dĂ©cidĂ© d’accorder aux entreprises rĂ©sidentes en gĂ©nĂ©ral et celles opĂ©rant dans le secteur de l’exportation olĂ©icole une dĂ©rogation annuelle leur permettant de stipuler dans leurs contrats commerciaux des dĂ©lais de paiement plus longs. Une telle mesure vise Ă  leur permettre de respecter les exigences de change sans pour autant porter atteinte Ă  la spĂ©cificitĂ© de leurs transactions commerciales.

Le Conseil a, par ailleurs, approuvĂ© l’adoption de certificats bancaires individuels et gĂ©nĂ©raux en remplacement Ă  l’attestation de rapatriement (CX5) exigĂ©e par les services douaniers comme seul et unique justificatif de rapatriement des produits financiers de l’exportation.

Il a Ă©galement ordonnĂ© de rĂ©viser le cahier des charges affĂ©rent aux conditions d’exportation de l’huile d’olive, afin de simplifier davantage les procĂ©dures en vigueur et de rĂ©affirmer l’engagement du secteur bancaire Ă  poursuivre le financement du secteur et Ă  s’impliquer davantage dans l’accompagnement des nĂ©gociants et des exportateurs dans le secteur de l’huile d’olive.

Le conseil a examinĂ© aussi la question des pĂ©nalitĂ©s de retard prĂ©levĂ©es au titre du rapatriement des produits des exportations des opĂ©rateurs Ă©conomiques. Et dĂ©cidĂ© de rĂ©viser en profondeur ces pĂ©nalitĂ©s et de supprimer la formalitĂ© de l’autorisation prĂ©alable lors de l’exportation de l’huile d’olive.

Le conseil a, par ailleurs, recommandĂ© de mettre sur pied un programme promotionnel permettant l’accĂšs Ă  de nouveaux marchĂ©s Ă©trangers prometteurs, le but Ă©tant d’amĂ©liorer l’accĂšs Ă  d’autres marchĂ©s.

Les participants Ă  la rĂ©union ont convenu de poursuivre la mise en Ɠuvre du programme promotionnel de l’huile d’olive pour l’annĂ©e 2025. Un programme qui devrait ĂȘtre Ă©laborĂ© en coordination tripartite entre le Centre de promotion des exportations (Cepex), le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Paktec) et la FĂ©dĂ©ration nationale des exportateurs d’huile d’olive.

Pour ce faire, le conseil a recommandĂ© de renforcer le rĂŽle des reprĂ©sentations commerciales et des reprĂ©sentations diplomatiques et consulaires Ă  l’étranger dans le domaine des programmes de promotion des exportations de l’huile d’olive. Et appelĂ© Ă  valoriser le rĂŽle actif des structures d’appui impliquĂ©es dans ce secteur, dont, notamment, les huileries, les unitĂ©s de raffinage, d’emballage, les industries de l’agro-alimentaire ainsi que les laboratoires d’analyse et les experts en dĂ©gustation, dans le but de promouvoir l’excellence de l’huile d’olive tunisienne Ă  l’échelle internationale,

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Selon les Nations Unies, Abir Moussi est détenue arbitrairement

Selon son collectif de dĂ©fense, la prĂ©sidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi, incarcĂ©rĂ©e depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires, fait l’objet d’une dĂ©tention arbitraire illĂ©gale. VidĂ©o.

Cet avis juridique a Ă©tĂ© Ă©mis par le Groupe de travail des Nations unies sur la dĂ©tention arbitraire, relevant du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, rapporte le collectif lors d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e, vendredi 7 mars 2025 Ă  Tunis pour informer l’opinion publique des derniers dĂ©veloppements des affaires portĂ©es contre la dirigeante destourienne.

Le prĂ©sident du collectif, Ali Bejaoui, a rĂ©vĂ©lĂ© qu’une plainte avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, le 28 mars 2024 auprĂšs dudit Groupe, qui mettait en lumiĂšre plusieurs points concernant le bureau d’ordre de la prĂ©sidence de la rĂ©publique oĂč l’accusĂ©e avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e et l’Instance supĂ©rieure indĂ©pendante pour les Ă©lections (Isie), qui avait dĂ©posĂ© une plainte en justice contre elle, soulignant l’absence de criminalisation de l’acte et le non-respect des principes du procĂšs Ă©quitable.

Bejaoui a indiquĂ© que le groupe avait acceptĂ© le dossier et rendu sa dĂ©cision le 13 novembre 2024, avant d’en informer les autoritĂ©s tunisiennes le 26 fĂ©vrier 2025. L’organisation onusienne a conclu qu’Abir Moussi faisait l’objet d’une dĂ©tention arbitraire illĂ©gale.

De son cĂŽtĂ©, l’avocat et membre du collectif  de dĂ©fense, Karim Krifa, a prĂ©cisĂ© que le groupe de travail des Nations unies avait Ă©galement estimĂ© qu’Abir Moussi Ă©tait dans une situation de dĂ©tention arbitraire en dehors des cadres lĂ©gaux. Il a demandĂ© aux autoritĂ©s tunisiennes de la libĂ©rer immĂ©diatement, de la compenser pour les prĂ©judices subis, conformĂ©ment au droit international et d’enquĂȘter sur les violations dont elle a Ă©tĂ© victime, en demandant des comptes aux responsables de ces faits

Krifa a prĂ©cisĂ© que la dĂ©cision se basait sur plusieurs critĂšres, notamment l’absence de grief lĂ©gal Ă  l’arrestation de Abir Moussi, sa privation de libertĂ© en raison de l’exercice de ses droits fondamentaux Ă  la libertĂ© d’expression, Ă  l’activitĂ© politique et Ă  la participation Ă©lectorale, ainsi que le non-respect des conditions d’un procĂšs Ă©quitable.

Le collectif de défense a appelé le gouvernement tunisien à mettre à exécution les décisions du groupe de travail onusien, soulignant que la Tunisie est signataire de plusieurs conventions et traités internationaux obligatoires et exécutoires.

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Un aigle royal secouru en Tunisie

Aquila, un aigle royal, clouĂ© au sol aprĂšs que ses ravisseurs lui aient coupĂ© les ailes, a pu ĂȘtre sauvĂ© aprĂšs des mois de rĂ©Ă©ducation et rendu Ă  la  libertĂ©. Une rĂ©ussite rare en Tunisie oĂč la faune est menacĂ©e par le changement climatique et l’activitĂ© humaine.

C’est l’agence AFP qui a rapportĂ© cette histoire qui a Ă©tĂ© rendue possible par le programme ResQ, lancĂ© il y a deux ans par l’Association tunisienne de la faune sauvage (ATVS), laquelle a donnĂ© une seconde chance Ă  Aquila alors que les oiseaux et d’autres animaux sont de plus en plus victimes du braconnage, de la perte d’habitat et des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes.

DirigĂ©e par une quarantaine de dĂ©fenseurs de l’environnement – principalement des jeunes Ă©tudiants mais aussi des professionnels – l’initiative sauve des animaux blessĂ©s et sensibilise Ă  la faune en Afrique du Nord.

«Quand nous sauvons ces oiseaux, leurs ailes sont souvent coupĂ©es et ils sont dans un Ă©tat terrible», a dĂ©clarĂ© Ridha Ouni, qui s’est occupĂ© d’Aquila et dirige l’Association tunisienne d’ornithologie. « C’est navrant de voir des crĂ©atures aussi nobles traitĂ©es de cette façon», a-t-il ajoutĂ©

L’aigle royal, dont le nom scientifique est Aquila chrysaetos, est protĂ©gĂ© par la loi tunisienne et classĂ© comme espĂšce menacĂ©e par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

MalgrĂ© cela, il est souvent chassĂ© et piĂ©gĂ© illĂ©galement, tandis que les sĂ©cheresses et autres changements liĂ©s au climat rĂ©duisent son habitat, selon l’UICN.

Au centre de rĂ©habilitation d’Ouni

Aquila a Ă©tĂ© saisi chez un propriĂ©taire privĂ© en juillet 2024 dans la rĂ©gion semi-dĂ©sertique de GabĂšs, avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ© au centre de rĂ©habilitation d’Ouni dans sa ferme de Sidi Thabet.

La ferme abrite Ă©galement une douzaine de faucons, de busards et de milans sauvĂ©s – dont  beaucoup ont les ailes coupĂ©es – ainsi que des fennecs et des loups.

Plus de 200 animaux sont passĂ©s par le centre de rĂ©habilitation improvisĂ©, a dĂ©clarĂ© Ouni, qui a ajoutĂ© que la libĂ©ration d’Aquila du sommet du mont Sidi Zid lui donnait les meilleures chances de survie.

C’est la saison des migrations, le meilleur moment pour le relĂącher», a dĂ©clarĂ© cet Ă©cologiste autodidacte, aujourd’hui sexagĂ©naire, en regardant l’oiseau prendre son envol.

Pour Jamila Bouayed, directrice de l’ATVS, ĂągĂ©e de 32 ans, ce moment a Ă©tĂ© profondĂ©ment Ă©mouvant : «rĂ©habiliter un animal sauvage et le rendre Ă  la nature, c’est exceptionnel».

Maha Clostio, Ă©tudiante vĂ©tĂ©rinaire tuniso-amĂ©ricaine de 27 ans, a Ă©galement participĂ© Ă  l’opĂ©ration. «Nous Ă©tions dans le sud pour relĂącher un fennec» quand Aquila a Ă©tĂ© trouvĂ©, se souvient-elle. «Il Ă©tait dĂ©shydratĂ©, avait des blessures aux serres et Ă©tait un peu malade», a-t-elle ajoutĂ©.

«Un long chemin à parcourir»

Avec seulement une cinquantaine de couples reproducteurs d’aigles royaux en Tunisie, selon Ouni, le groupe espĂšre que les efforts contribueront Ă  prĂ©server la population.

Habib Rekik, spĂ©cialiste informatique et coordinateur de ResQ, filme les lĂąchers et autres activitĂ©s avec sa camĂ©ra d’action. «Il y a encore beaucoup de chemin Ă  parcourir», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Peu de gens ici savent que ces animaux sont protĂ©gĂ©s par la loi, qu’ils appartiennent Ă  la nature, et non pas Ă  des cages ou Ă  des jardins.»

«Nous devons également boycotter les braconniers qui alimentent un commerce illégal», souligne Rekik, faisant référence aux personnes qui capturent des oiseaux de proie et les utilisent à des fins lucratives.

À Sidi Bou SaĂŻd, un village pittoresque surplombant la MĂ©diterranĂ©e au nord de Tunis, on voit souvent des touristes poser pour des photos avec des faucons en Ă©change d’argent aux dresseurs.

«Si vous voulez voir un oiseau de proie – des animaux que nous vĂ©nĂ©rons dans la culture arabe – regardez des documentaires ou sortez dans la nature», a lancĂ© Rekik.

Mais avec des coûts de conservation élevés et le financement public des organisations non gouvernementales, ResQ dépend entiÚrement des dons privés et du financement participatif.

Son prochain objectif est de rĂ©nover les voliĂšres d’Ouni et de crĂ©er un centre d’éducation environnementale pour inspirer les futurs dĂ©fenseurs de l’environnement.

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L’expansionnisme agressif, nouvelle stratĂ©gie militaire israĂ©lienne

IsraĂ«l a adoptĂ© une stratĂ©gie militaire risquĂ©e basĂ©e sur l’expansion gĂ©ographique et qui se concrĂ©tise actuellement sur le terrain en Syrie, au Liban, Ă  Gaza et en Cisjordanie. Les responsables militaires et sĂ©curitaires israĂ©liens parlent d’«une stratĂ©gie diffĂ©rente de gestion des risques» ce qui signifie qu’IsraĂ«l n’agira pas sur la base de ce que ses services de renseignement estiment que ses ennemis planifient Ă  court terme mais sur la base de leurs capacitĂ©s potentielles. C’est un nouvel Ă©pisode de tensions du conflit israĂ©lo-arabe qui s’ouvre, la paix n’étant pas encore Ă  l’ordre du jour de l’Etat hĂ©breu qui bĂ©nĂ©ficie, dans le contexte trouble oĂč se trouve le monde aujourd’hui, d’une carte blanche des pays occidentaux pour pousser son avantage autant qu’il le peut et le veut. 

Imed Bahri

Dans une enquĂȘte qu’il a consacrĂ©e Ă  cette nouvelle stratĂ©gie israĂ©lienne, le magazine britannique The Economist rappelle que la deuxiĂšme phase du cessez-le-feu Ă  Gaza avec lequel IsraĂ«l et le Hamas ont convenu de mettre officiellement fin Ă  la guerre devait commencer le 2 mars mais l’Etat hĂ©breu a refusĂ© d’entamer les nĂ©gociations auxquelles il s’était engagĂ© dans l’accord de janvier. Au lieu de cela, il exige une prolongation de la premiĂšre phase de la trĂȘve au cours de laquelle il veut que le Hamas libĂšre les 59 dĂ©tenus restants. 

Afin d’accroĂźtre la pression sur le Hamas et de le forcer Ă  accepter l’amendement de l’accord, IsraĂ«l a empĂȘchĂ© l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza dĂ©chirĂ©e par la guerre.

Le magazine britannique estime que la suspension de l’accord fait partie d’un changement stratĂ©gique plus large dans lequel l’armĂ©e israĂ©lienne tente de maintenir une large prĂ©sence gĂ©ographique y compris dans des zones non soumises Ă  IsraĂ«l. Elle a commencĂ© Ă  Ă©tablir ce qu’elle entend ĂȘtre des «zones tampons» non dĂ©limitĂ©es sur quatre fronts : Ă  Gaza, aux frontiĂšres avec le Liban, en Syrie, et en Cisjordanie.

IsraĂ«l bĂ©nĂ©ficie d’une carte blanche de l’administration Trump

The Economist estime que cette dĂ©cision est motivĂ©e par le chaos qui rĂšgne dans ces lieux, le choc continu de l’opĂ©ration DĂ©luge d’Al-Aqsa dĂ©clenchĂ©e le 7 octobre 2023, ainsi et surtout la pression des partis de droite de la coalition au pouvoir dirigĂ©e par Benjamin Netanyahu.

Cette situation est motivĂ©e Ă©galement par la confiance dont bĂ©nĂ©ficie Netanyahu de la part de l’administration de Donald Trump qui n’a jusqu’à prĂ©sent montrĂ© aucun signe de volontĂ© de freiner l’expansion menĂ©e par l’armĂ©e israĂ©lienne et qui a levĂ© les sanctions contre les colons ayant commis des crimes en Cisjordanie. 

La trĂȘve de Gaza n’est pas le seul accord avec IsraĂ«l Ă  avoir Ă©chouĂ©. Selon les termes d’un cessez-le-feu nĂ©gociĂ© par les Etats-Unis entre IsraĂ«l et le Hezbollah libanais, qui contrĂŽlait certaines parties du Liban jusqu’à la guerre contre IsraĂ«l l’annĂ©e derniĂšre, les forces israĂ©liennes Ă©taient censĂ©es quitter le territoire libanais Ă  la fin du mois de janvier. IsraĂ«l a exigĂ© une prolongation du dĂ©lai jusqu’à ce que l’armĂ©e libanaise ait achevĂ© son contrĂŽle sur la zone. Mais mĂȘme aprĂšs l’expiration de ce dĂ©lai, le 18 fĂ©vrier, IsraĂ«l reste stationnĂ© dans cinq positions fortifiĂ©es dans le sud du Liban, invoquant pour justifier ce retard la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger les communautĂ©s israĂ©liennes proches de la frontiĂšre avec le Liban.

Certes, le retour des combattants du Hezbollah dans le sud pourrait facilement mettre Ă  nouveau le pays en danger. Le gouvernement israĂ©lien affirme que l’armĂ©e Ă©vacuera ces sites une fois qu’il sera certain que l’armĂ©e libanaise sera en mesure de sĂ©curiser la frontiĂšre et d’empĂȘcher le Hezbollah d’y pĂ©nĂ©trer. Mais on ne sait pas encore si ces forces seront en mesure de mener Ă  bien cette tĂąche et IsraĂ«l n’a pas non plus fixĂ© de date ni de conditions concernant sa confiance dans l’armĂ©e libanaise.

Israël réoccupe le Liban et la Syrie

Plus Ă  l’est, sur les hauteurs du Golan, le cessez-le-feu avec la Syrie a Ă©galement Ă©tĂ© rompu. L’accord a Ă©tĂ© signĂ© avec le rĂ©gime de Hafez Al-Assad en 1974. Lorsque les forces d’opposition ont chassĂ© son fils Bachar du pouvoir, en dĂ©cembre 2024, l’armĂ©e israĂ©lienne a traversĂ© la frontiĂšre vers les hauteurs du Golan et occupĂ© le territoire syrien. La justification initiale de cette action Ă©tait l’absence de forces reconnues Ă  la frontiĂšre. Hayat Tahrir Al-Cham a Ă©tabli un gouvernement Ă  Damas mais il n’a pas Ă©tabli de contrĂŽle sur toute la Syrie oĂč des groupes rivaux sont toujours actifs. L’armĂ©e israĂ©lienne a commencĂ© Ă  construire des positions permanentes en Syrie.

Le 23 fĂ©vrier, Netanyahu a dĂ©clarĂ© qu’IsraĂ«l ne permettrait pas aux forces de Hayat Tahrir Al-Cham ou Ă  la Nouvelle armĂ©e syrienne d’entrer dans la zone au sud de Damas. Il a appelĂ© Ă  un dĂ©sarmement complet des forces du nouveau rĂ©gime dans le sud de la Syrie dans les provinces de Quneitra, Deraa et Soueida. 

Enfin, les forces israĂ©liennes ont bafouĂ© les accords prĂ©cĂ©dents dans les villes palestiniennes de JĂ©nine et de Tulkarem en Cisjordanie oĂč environ 40 000 civils ont Ă©tĂ© contraints de quitter leurs maisons en raison des opĂ©rations israĂ©liennes en cours contre les groupes armĂ©s. Les deux villes font partie de la «zone A» attribuĂ©e Ă  l’AutoritĂ© palestinienne en vertu des accords d’Oslo II signĂ©s en 1995. Le 29 janvier, le ministre israĂ©lien de la DĂ©fense Yisrael Katz a dĂ©clarĂ©: «Une fois l’opĂ©ration terminĂ©e, les forces de Tsahal resteront dans le camp pour s’assurer que le terrorisme ne revienne pas»

Les responsables de la sĂ©curitĂ© israĂ©lienne affirment que les Ă©vĂ©nements des 17 derniers mois obligent IsraĂ«l Ă  adopter ce qu’ils appellent une «stratĂ©gie diffĂ©rente de gestion des risques» ce qui signifie qu’IsraĂ«l n’agira pas sur la base de ce que ses services de renseignement estiment que ses ennemis planifient Ă  court terme mais sur la base des capacitĂ©s potentielles de ces derniers.

À l’heure actuelle, l’expansion de la prĂ©sence militaire israĂ©lienne peut ĂȘtre durable et sans rĂ©action violente. Le Hezbollah et le Hamas sont dans une situation de stagnation aprĂšs les campagnes dĂ©vastatrices lancĂ©es par IsraĂ«l Ă  Gaza et au Liban. Le gouvernement Hayat Tahrir Al-Cham Ă  Damas a d’autres prioritĂ©s, en l’occurrence Ă©viter l’effondrement de l’économie syrienne et le glissement du pays vers le chaos ou la guerre civile.

Le casse-tĂȘte du Hamas Ă  Gaza

Gaza reste la principale source d’inquiĂ©tude. Le Hamas ne s’inquiĂšte pas d’une reprise de la guerre puisqu’il a repris le contrĂŽle de la bande de Gaza par les civils et reconstruit ses forces affaiblies par la guerre. Toutefois, si le groupe continue de refuser de modifier les termes de l’accord, IsraĂ«l se prĂ©pare Ă  lancer une nouvelle attaque massive Ă  Gaza. Selon des officiers israĂ©liens, cela pourrait ouvrir la voie Ă  un plan annoncĂ© pour la premiĂšre fois par Donald Trump visant Ă  expulser la population de Gaza et Ă  construire une Riviera au Moyen-Orient.

Aucune dĂ©cision n’est attendue jusqu’à ce que l’envoyĂ© de Trump, Steve Witkoff, revienne dans la rĂ©gion pour chercher un nouvel accord. Cependant, les risques de guerre semblent rĂ©els.

The Economist estime que l’expansion de la prĂ©sence israĂ©lienne sur ces fronts sera trĂšs coĂ»teuse Ă  long terme. D’un cĂŽtĂ©, la prĂ©sence israĂ©lienne continue donne au Hezbollah un prĂ©texte pour maintenir ses capacitĂ©s militaires malgrĂ© la pression du nouveau gouvernement libanais en faveur du dĂ©sarmement.

Pour IsraĂ«l, le fardeau que reprĂ©sente le maintien de cette prĂ©sence plus Ă©tendue sera lourd, Ă  la fois financiĂšrement et pour maintenir les niveaux de mobilisation des rĂ©servistes dont beaucoup entament leur quatriĂšme mission depuis le dĂ©but de la guerre Ă  Gaza. Cela dĂ©pend Ă©galement du soutien continu de l’administration Trump notoirement erratique.

Dans le mĂȘme contexte, l’expansion de l’armĂ©e israĂ©lienne et son occupation de nouvelles terres arabes exposent IsraĂ«l Ă  un ensemble d’opportunitĂ©s non dĂ©nuĂ©es de risques.

Depuis la signature de son premier traitĂ© avec un État arabe, l’Égypte, en 1978, IsraĂ«l s’efforce d’équilibrer la dissuasion militaire et les manƓuvres diplomatiques. Ce traitĂ©, ainsi qu’un autre avec la Jordanie, ont rĂ©ussi Ă  rĂ©sister aux Ă©vĂ©nements dont la rĂ©gion a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre. Les nouveaux gouvernements syrien et libanais souhaitent s’engager auprĂšs de l’Occident et prouver qu’ils ne sont plus un refuge pour les groupes mandatĂ©s par l’Iran. Par consĂ©quent, l’occupation continue de leurs territoires ne constitue peut-ĂȘtre pas un bon dĂ©but pour amĂ©liorer ces relations.

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Tahar Bekri publiera bientĂŽt ‘‘Mon pays, la braise et la brĂ»lure’’

Le nouveau recueil de Tahar Bekri, ‘‘Mon pays, la braise et la brĂ»lure’’ paraĂźtra en mai prochain aux Ă©ditions Edern, en Belgique, dans la collection que dirige le poĂšte et acadĂ©micien, Eric Brogniet.  (Ph. Anne Savale).

PoĂšme narratif, Ă©criture autobiographique, entre rĂ©cit et voix multiples, intime et collective, mĂ©moire personnelle et Ă©vĂ©nements extĂ©rieurs, l’évocation se lit comme un ensemble, le pays du poĂšte mĂȘlĂ© au pays intĂ©rieur, apparent et cachĂ©.

Espace et temps confondus dans le va-et-vient habitĂ© par le pays, portĂ© comme terre nourriciĂšre. Un tĂ©moignage d’amour Ă  la Tunisie traversĂ© par l’expĂ©rience et l’exil. NĂ© en 1951 Ă  GabĂšs, Tahar Bekri vit depuis 1976 Ă  Paris oĂč il a enseignĂ© Ă  l’universitĂ© de Paris Ouest-Nanterre. Il a publiĂ© de nombreux ouvrages (poĂ©sie, essais, livres d’art) en français et en arabe. Sa poĂ©sie est traduite dans plusieurs langues et fait l’objet de travaux universitaires.

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Ukraine – Russie | De quelles garanties parle-t-on ?

Lorsque le prĂ©sident ukrainien Volodomyr Zelenski exige des garanties de paix avant de s’engager Ă  signer un cessez-le-feu, il a sans doute de bonnes raisons de le faire, Vladimir Poutine n’étant pas un adversaire commode et digne de confiance, mais ces garanties de paix ne doivent-elles pas ĂȘtre discutĂ©es autour d’une table de nĂ©gociation
 aprĂšs un cessez-le feu ? (Illustration : Zelensky serait bien inspirĂ© de reprendre langue avec Poutine pour nĂ©gocier une paix juste et durable).

Habib Glenza Ă©crit de Lodz, Pologne.

Ce cessez-le-feu ne semble pas encore Ă  l’ordre du jour, car aussi bien l’Ukraine que l’Union europĂ©enne (UE) semblent vouloir continuer la guerre sur leur franc est, en dĂ©pit de la bouĂ©e de sauvetage que leur a tendue le prĂ©sident Donald Trump, qui s’est donnĂ© pour mission premiĂšre de mettre dĂ©finitivement un terme Ă  ce conflit insensĂ© qui a coĂ»tĂ© la vie a plus d’un million de personnes des deux cĂŽtĂ©s.

Il faut donc d’abord se mettre d’accord sur un cessez-le-feu, s’asseoir ensuite autour d’une table de nĂ©gociation pour d’éventuelles concessions rĂ©ciproques. Ce dont nous sommes aujourd’hui trĂšs loin. Aussi exiger des garanties de paix, comme le font avec entĂȘtement de l’Ukraine et l’UE, Ă©quivaudrait-il Ă  la continuation de la guerre.

La CrimĂ©e et les rĂ©gions du Donbass, occupĂ©es par la Russie, pourront-elles ĂȘtre rendues Ă  l’Ukraine au terme d’une Ă©ventuelle nĂ©gociation, comme l’espĂšrent certains ? 

Nous ne le pensons pas. Car ce n’est pas Ă  la partie qui a perdu la guerre, ou qui a, d’une certaine façon, provoquĂ© la guerre sans parvenir Ă  la remporter, de dicter ses conditions.

Dans la gueule de l’ours russe

De l’avis du prĂ©sident amĂ©ricain, l’Ukraine n’aurait jamais dĂ» provoquer cette guerre, en demandant d’adhĂ©rer Ă  l’UE et Ă  l’Otan, tout en sachant que la Russie s’y opposerait par tous les moyens. Le prĂ©sident amĂ©ricain va d’ailleurs jusqu’à reconnaĂźtre que c’est l’administration Biden et les EuropĂ©ensqui ont poussĂ© l’Ukraine dans la gueule de l’ours russe. Et il n’a pas totalement tort sur ce point.  

Pour mieux comprendre la genĂšse du conflit russo-ukrainien, il faut remonter le cours de l’histoire. Beaucoup pensent que c’est la Russie qui a agressĂ© l’Ukraine le 24 fĂ©vrier 2022, ce qui n’est pas totalement faux, mais il faut admettre aussi que ce conflit remonte Ă  35 ans, lorsque James Baker avait promis Ă  Gorbatchev, le 9 fĂ©vrier 1990, que l’Otan ne s’étendra pas  davantage Ă  l’Est. Cette promesse a Ă©tĂ© donnĂ©e dans un contexte oĂč le pacte de Varsovie existait encore, mais la disparition du bloc soviĂ©tique suffit-elle pour justifier son non-respect par les Occidentaux ?

Eviter une 3e guerre mondiale

Les garanties de paix que pourraient donner aujourd’hui les Russes aux Ukrainiens auraient-elles plus de valeur que celles donnĂ©es en 1990 par les Occidentaux Ă  la Russie?  Que ce soit Ă  l’est ou Ă  l’ouest, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Tout est affaire de rapports de forces.  Et dans ce contexte, l’extension de l’Otan jusqu’aux frontiĂšres de la Russie, envisagĂ©e un moment par l’Alliance atlantique, est perçue comme un danger existentiel par Poutine, tout comme ce fut le cas en 1961 avec l’affaire de l’installation de missiles nuclĂ©aires soviĂ©tiques Ă  la Baie des Cochons, Ă  Cuba, non loin des cĂŽtes des Etats-Unis.

En ce temps-lĂ , John F. Kennedy et Nikita Chruszczow ont su Ă©viter une 3e guerre mondiale qui aurait pu ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e par une invasion de Cuba par l’armĂ©e amĂ©ricaine. C’est Ă  cet Ă©pisode qu’a fait allusion Trump lorsqu’il a accusĂ© Zelensky, lors de leur derniĂšre rencontre Ă  la Maison Blanche, de vouloir provoquer une 3e guerre mondiale.

Il suffit d’imaginer les consĂ©quences de l’installation d’une base militaire amĂ©ricaine Ă  TaĂŻwan ou d’une base militaire russe au Canada ou au Mexique pour comprendre – sans la justifier – la rĂ©action violente de Moscou au projet d’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Otan! 

Au final, les garanties demandĂ©es par l’Ukraine et l’UE n’auront pas plus de valeur que la promesse faite par James Baker aux Russes en 1990, ni celle donnĂ©e Ă  la Russie par les Occidentaux en 2015 au moment des accords de Minsk I et de Minsk II.

La seule garantie qui compterait aujourd’hui c’est le rĂ©tablissement de la confiance entre la Russie et l’Ukraine et le retour aux relations politiques et Ă©conomiques entre les deux voisins telles qu’elles Ă©taient avant le conflit.

Par ailleurs, l’Occident doit renoncer au projet d’adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’Otan, car ce projet est la principale cause de la, guerre russo-ukrainienne.    

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Appui de 125 M$ de la BM au systÚme de santé tunisien

Nouveau financement de 125 millions de dollars de la Banque mondiale (BM) pour renforcer les services tunisiens de santé, grùce au soutien du Fonds mondial de lutte contre la pandémie.

Ce projet a Ă©tĂ© au centre d’une rĂ©union tenue le 5 mars 2025 entre le ministre de la SantĂ©, Mustapha Ferjani, et une dĂ©lĂ©gation de la Banque mondiale, conduite par Alexandre Arrobbio, reprĂ©sentant de la Banque en Tunisie et Michele Gragnolati, chef de la BM pour la stratĂ©gie, les opĂ©rations et l’engagement mondial dans les pratiques mondiales de santĂ©, de nutrition et de population.

Selon un communiquĂ© du ministĂšre de la SantĂ©, le projet vise Ă  renforcer les capacitĂ©s de rĂ©ponse sanitaire en appuyant le Centre d’opĂ©rations stratĂ©giques et les Ă©quipes mĂ©dicales d’urgence (Smur). Il vise Ă©galement Ă  amĂ©liorer la surveillance Ă©pidĂ©miologique grĂące Ă  un systĂšme numĂ©rique avancĂ© de collecte et d’analyse des donnĂ©es, tout en amĂ©liorant la gouvernance de la santĂ© en modernisant la gestion des ressources humaines et les systĂšmes de donnĂ©es de santĂ©.

En outre, le projet se concentrera sur la modernisation des centres de soins de santĂ© primaires, l’équipement des installations des zones prioritaires en Ă©nergie solaire et l’amĂ©lioration des diagnostics de laboratoire grĂące Ă  la crĂ©ation de laboratoires de rĂ©fĂ©rence spĂ©cialisĂ©s. Il restructurera Ă©galement les services de soins primaires, Ă©largira les programmes de prĂ©vention et de diagnostic prĂ©coce et renforcera les unitĂ©s mobiles d’urgence en fournissant des ambulances Ă©quipĂ©es.

L’initiative promouvra davantage la numĂ©risation pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© du suivi mĂ©dical et Ă©tablira un systĂšme d’information hospitalier complet.

Au cours de la rĂ©union, le ministre Ferjani a soulignĂ© l’engagement du ministĂšre Ă  accĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre du projet afin d’assurer de meilleurs services de santĂ©. Il a Ă©galement saluĂ© le soutien de la BM dans cet effort.

De son cĂŽtĂ©, le reprĂ©sentant de la BM a exprimĂ© son apprĂ©ciation pour les efforts de la Tunisie dans la mise en Ɠuvre rapide et efficace des projets de coopĂ©ration en matiĂšre de santĂ©.

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Stimuler la rĂ©flexion sur l’avenir du thĂ©Ăątre de femmes en Tunisie

A l’occasion de la JournĂ©e internationale des droits des femmes, le ThĂ©Ăątre national tunisien (TNT) organise une table ronde intitulĂ©e «La ScĂšne au FĂ©minin», en hommage aux femmes de thĂ©Ăątre tunisiennes, le 7 mars 2025 Ă  la salle du 4Ăšme Art Ă  Tunis, BibliothĂšque BĂ©chir Ben Slama.

ModĂ©rĂ© par la critique de thĂ©Ăątre Faouzia Belhaj Mezzi, l’évĂ©nement rĂ©unira trois personnalitĂ©s importantes du thĂ©Ăątre tunisien : Leila Toubel, Wafa Taboubi et Lobna Mlika.

L’objectif est de stimuler la rĂ©flexion sur l’avenir du thĂ©Ăątre fĂ©minin en Tunisie : les nouvelles gĂ©nĂ©rations de metteurs en scĂšne sauront-elles dĂ©passer les contraintes existantes pour imposer un langage thĂ©Ăątral Ă  leur image ?

La prĂ©sence des femmes dans le thĂ©Ăątre tunisien a Ă©voluĂ© Ă  travers une transformation lente mais profonde, Ă©crit la TNT, expliquant que leur implication dans le monde thĂ©Ăątral s’est heurtĂ©e Ă  de nombreux obstacles. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, Ă  une Ă©poque oĂč le thĂ©Ăątre Ă©tait accueilli avec une certaine rĂ©serve par la sociĂ©tĂ©, les femmes qui osaient s’y aventurer Ă©taient souvent marginalisĂ©es et cantonnĂ©es Ă  des rĂŽles secondaires. L’évolution de leur prĂ©sence sur la scĂšne est Ă©troitement liĂ©e aux changements sociaux et politiques du pays.

Le document rappelle le rĂŽle clĂ© du penseur Tahar Haddad, dont les idĂ©es rĂ©formistes ont conduit Ă  l’adoption du Code du statut personnel en 1956, offrant aux femmes de nouveaux droits, notamment en matiĂšre d’éducation et d’emploi.

Cependant, comme le souligne Faouzia Belhaj Mezzi, si ces rĂ©formes ont favorisĂ© l’émancipation des femmes dans plusieurs secteurs, le domaine artistique, notamment le thĂ©Ăątre, est restĂ© longtemps largement dominĂ© par les hommes.

Dans cet article, la critique distingue trois grandes gĂ©nĂ©rations de femmes dans le thĂ©Ăątre tunisien. Les annĂ©es 1950 et 1960 voient l’émergence des premiĂšres actrices professionnelles, comme Mouna Noureddine, Narjes Attia ou Samia Mzali, qui jettent les bases d’une prĂ©sence fĂ©minine sur scĂšne et contribuent Ă  lĂ©gitimer le mĂ©tier d’acteur. Les annĂ©es 1970 et 1980 marquent l’implication croissante des femmes dans la dramaturgie et la crĂ©ation collective, avec des personnalitĂ©s comme Jalila Baccar, Nejia Ouerghi ou Raja Ben Ammar.

Depuis les annĂ©es 1990, les rĂ©alisatrices ont commencĂ© Ă  s’imposer davantage, mĂȘme si leur prĂ©sence reste limitĂ©e. Certaines metteures en scĂšne, comme Nadia Ben Ahmed, se distinguent par leur Ă©criture thĂ©Ăątrale, tandis que d’autres explorent des formes expĂ©rimentales mĂȘlant thĂ©Ăątre et danse contemporaine, comme Nawal Skandrani, Imen Smaoui ou Sihem Belkhodja.

Malgré ces progrÚs, les metteures en scÚne tunisiennes restent confrontées à de nombreux défis, notamment le manque de financement et les difficultés de production et de distribution.

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Rencontres d’écrivains euro-tunisiens Ă  la MĂ©dina de Tunis

Trois jours d’échanges littĂ©raires et de rencontres exceptionnelles entre Ă©crivains, artistes et passionnĂ©s du livre de diffĂ©rents pays cƓur de la MĂ©dina de Tunis du 16 au 18 fĂ©vrier 2025.

Des bandes dessinĂ©es qui racontent des histoires d’espoir, des voix qui s’élĂšvent Ă  travers des lectures dramatisĂ©es, des rimes partagĂ©es.

Tel est le programme de la premiĂšre Ă©dition des Rencontres entre Ă©crivains euro-tunisiens, qui se dĂ©rouleront du 16 au 18 mars Ă  l’ancienne Ă©glise Santa Croce au cƓur de la MĂ©dina de Tunis, restaurĂ©e par la CoopĂ©ration italienne, aujourd’hui centre de crĂ©ativitĂ© et d’innovation de la municipalitĂ© de Tunis.

L’évĂ©nement, sous-titrĂ© «Stylos de paix», est organisĂ© par la dĂ©lĂ©gation de l’Union europĂ©enne en Tunisie, en collaboration avec les ambassades d’Espagne, d’Autriche et de Malte en Tunisie et l’Institut français de Tunis (IFT).

Les protagonistes des rencontres seront plusieurs auteurs tunisiens et europĂ©ens, dont Azza Filali, Yamen Manai, Amira Ghenim, Kmar Bendana, Sami Mokaddem, l’écrivaine espagnole Elvira Navarro, l’historien français Vincent Lemire, l’écrivain français Laurent Gounelle et l’écrivain et poĂšte autrichien Andreas Unterweger.

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Les influenceurs et le Ramadan en Tunisie

Des centaines de vidĂ©os de stars des rĂ©seaux sociaux parlant de leurs prĂ©paratifs pour le Ramadan ont circulĂ© sur la toile en Tunisie ces derniĂšres semaines alors qu’elles se promĂšnent dans les marchĂ©s, les centres commerciaux et les magasins, faisant la publicitĂ© des produits qu’elles proposent pour le mois sacrĂ© musulman.

Parler du Ramadan, de ses coutumes et rituels est devenu une tendance sur les rĂ©seaux sociaux tunisiens ces derniers jours, aprĂšs qu’un grand nombre d’influenceurs ont choisi de consacrer leur contenu Ă  ce thĂšme.

Pour attirer l’attention et gagner des followers, certains d’entre eux ont choisi de mettre en avant des coutumes et des rituels qui disparaissent peu Ă  peu, comme acheter des pots en cuivre sur les marchĂ©s ou les polir, prĂ©parer diffĂ©rents types d’épices et de condiments, changer une partie du mobilier de la maison ou encore exposer des pots et des assiettes traditionnels en cĂ©ramique pour dĂ©corer la table du Ramadan.

Nadia Medouri explique que cette annĂ©e, elle a choisi d’acheter des casseroles en cuivre pour les utiliser pendant le Ramadan parce qu’elle a regardĂ© de nombreuses vidĂ©os sur les avantages de cuisiner dans ce type de casseroles et sur la façon dont les femmes tunisiennes d’autrefois mettaient un point d’honneur Ă  les polir en prĂ©paration pour ce mois-ci «car la nourriture qui y est cuite est plus savoureuse et plus utile».

Anciens usages, nouvelles habitudes

Ibtissem, une femme au foyer de 50 ans, a dĂ©clarĂ© que cette annĂ©e, elle prĂ©fĂšre prĂ©parer le cafĂ© Ă  la maison, Ă  l’ancienne, expliquant qu’elle a pu le faire grĂące Ă  l’aide d’une influenceuse qui a publiĂ© une vidĂ©o sur la façon de le prĂ©parer Ă  la maison. Mais l’influence des mĂ©dias sociaux sur les habitudes des Tunisiens pendant le Ramadan ne se limite pas Ă  faire revivre d’anciennes coutumes et rituels, mais contribue Ă©galement Ă  la crĂ©ation de nouvelles coutumes et rituels.

Les femmes tunisiennes avaient l’habitude d’accumuler quelques produits de base pour prĂ©parer la table du Ramadan, mais les influenceurs ont crĂ©Ă© de nouvelles habitudes comme conserver certains plats au rĂ©frigĂ©rateur pour gagner du temps pendant le Ramadan. Si certains d’entre eux ont exagĂ©rĂ© avec ces prĂ©paratifs, ils deviennent aujourd’hui une source de mĂ©pris et de ridicule parmi les Tunisiens.

Acheter des vĂȘtements traditionnels pour les soirĂ©es du Ramadan, visiter des monuments religieux, prier dans les mosquĂ©es et passer des soirĂ©es dans les centres historiques, oĂč les cafĂ©s gardent leurs portes ouvertes pour accueillir les clients le soir, sont devenus des habitudes que les influenceurs ont largement encouragĂ©es.

Importance de l’influence en ligne sur le consommateur

Sabrine Jelassi, professeur de sociologie Ă  l’UniversitĂ© de Tunis, reconnaĂźt que les rĂ©seaux sociaux ont eu un impact significatif sur l’atmosphĂšre du Ramadan en Tunisie, expliquant qu’ils ont contribuĂ© Ă  faire revivre certaines coutumes oubliĂ©es Ă  travers l’évocation par les influenceurs d’une pĂ©riode dorĂ©e du Ramadan, donnant ainsi Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration l’opportunitĂ© de les explorer. Mais ces influenceurs, selon le professeur, ont Ă©galement crĂ©Ă© de nouvelles habitudes qui encouragent une plus grande consommation Ă  travers des campagnes publicitaires payantes, soulignant que l’augmentation du volume de publicitĂ© payĂ©e par les grandes marques aux influenceurs pendant le Ramadan rĂ©vĂšle l’importance de l’influence en ligne sur le consommateur.

«GrĂące Ă  leur grande influence et Ă  l’image qu’ils vĂ©hiculent d’eux-mĂȘmes vivant une vie de prospĂ©ritĂ© et de richesse, les influenceurs sont devenus des modĂšles pour une grande partie des Tunisiens, qui font des comparaisons entre leurs tables et soirĂ©es de Ramadan et ce qu’ils proposent et veulent les imiter, ce qui est devenu une motivation pour les jeĂ»neurs Ă  adopter de nouvelles habitudes de consommation qui sont en fait encouragĂ©es par les grandes entreprises pour augmenter leurs profits», a expliquĂ© le professeur, estimant qu’il s’agit d’«habitudes stylisĂ©es et artificielles», qui mettent l’accent sur la cĂ©lĂ©bration de ce mois, ce qui crĂ©e par la suite une sorte d’aversion pour le Ramadan chez certains.

 D’aprĂšs AFP

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‘‘Rwama’’ de Salim Zerrouki | Voyage au cƓur de l’AlgĂ©rie contemporaine

‘‘Rwama’’, scĂ©nario, dessin et couleurs de Salim Zerrouki, n’est pas simplement une bande dessinĂ©e, mais un vĂ©ritable voyage au cƓur de l’AlgĂ©rie contemporaine, oĂč l’architecture, la mĂ©moire et l’histoire se rencontrent dans une fresque saisissante. À travers cette biographie documentaire, le dessinateur fait de l’immeuble de son enfance un personnage Ă  part entiĂšre, un microcosme d’AlgĂ©rie qui incarne les rĂȘves, les tensions et les contradictions d’une nation en perpĂ©tuelle transformation.

Djamal Guettala

Le premier tome, ‘‘Rwama – Mon enfance en AlgĂ©rie (1975-1992)’’, paru me 15 mars 2024 aux Ă©ditons Dargaud en France, prĂ©sente l’immeuble emblĂ©matique des hauteurs d’Alger, conçu dans le cadre des Jeux mĂ©diterranĂ©ens de 1975 par l’Ecotec sous la direction de Aguerabi Bachr. Ce bĂątiment circulaire, symbole de l’utopie socialiste portĂ©e par le rĂ©gime de Houari Boumediene, devait incarner le rĂȘve d’une AlgĂ©rie moderne, ouverte sur le monde et tournĂ©e vers le progrĂšs.

Dans cet espace cosmopolite, oĂč cohabitent AlgĂ©riens, Russes, Cubains et Allemands de l’Est, l’auteur nous plonge dans une enfance marquĂ©e par l’illusion d’un avenir radieux, en dĂ©pit des inĂ©galitĂ©s et des tensions qui Ă©closent dans les coulisses de cette mixitĂ© apparente.

L’immeuble, symbole d’un idĂ©al communiste, devient peu Ă  peu un miroir des contradictions d’une Ă©poque.

L’adolescence à l’ombre de la guerre civile

Le second tome, ‘‘Rwama – Mon adolescence en AlgĂ©rie (1992-2000)’’, paru le 24 janvier 2025, fait face Ă  une rupture brutale. À quatorze ans, Salim Zerrouki voit son monde basculer. La guerre civile dĂ©chire l’AlgĂ©rie, et l’immeuble, jadis lieu de vie et de partage, devient un espace clos et oppressant. Le pays, plongĂ© dans la violence et la peur, se mure dans un silence lourd, oĂč l’adolescence se vit sous surveillance, entre couvre-feu et montĂ©e de l’extrĂ©misme. Tandis que certains jeunes se rĂ©fugient dans les vestiges du monde occidental, d’autres s’enferment dans un conservatisme exacerbĂ©. L’immeuble Rwama, autrefois lieu d’ouverture, devient alors le symbole d’un pays fracturĂ©, entre espoirs dĂ©chus et rĂ©alitĂ©s amĂšres.

Dans ‘‘Rwama’’, l’architecture n’est pas qu’un simple dĂ©cor, mais un personnage Ă  part entiĂšre. Salim Zerrouki insuffle une Ăąme Ă  cet immeuble circulaire, lui donnant vie Ă  travers des dessins Ă©purĂ©s mais d’une grande expressivitĂ©.

Les perspectives, les jeux d’ombres et de lumiĂšres, les cadrages qui enferment ou libĂšrent les personnages, tout est pensĂ© pour que le bĂątiment reflĂšte les transformations du pays.

Rwama devient ainsi un miroir de l’histoire, un lieu de mĂ©moire oĂč chaque dĂ©tail, chaque couloir, chaque fenĂȘtre, porte les traces des changements sociaux, politiques et humains qui secouent l’AlgĂ©rie.

Une Ɠuvre visuelle puissante et Ă©vocatrice

La BD ‘‘Rwama’’ dĂ©passe l’autobiographie dessinĂ©e : c’est une Ɠuvre documentaire d’une rare puissance Ă©vocatrice. Zerrouki ne se contente pas de raconter une histoire personnelle, il inscrit son vĂ©cu dans une architecture qui a elle-mĂȘme Ă©tĂ© tĂ©moin des soubresauts d’un pays. L’auteur mĂȘle l’intime et le politique, dĂ©voilant, Ă  travers l’humour acide et la luciditĂ© de son regard, les dynamiques sociales et les bouleversements historiques qui ont façonnĂ© une gĂ©nĂ©ration.

Les deux tomes de ‘‘Rwama’’ s’imposent comme une lecture essentielle pour comprendre la relation entre les espaces et les destins, et pour saisir les paradoxes d’une AlgĂ©rie qui oscille entre espoir et dĂ©senchantement.

À travers cette biographie documentaire, Salim Zerrouki nous offre bien plus qu’un rĂ©cit personnel : il nous invite Ă  plonger dans une AlgĂ©rie mĂ©connue, oĂč l’architecture devient le tĂ©moin des luttes, des espoirs et des frustrations d’une Ă©poque marquĂ©e par les rĂȘves d’un avenir meilleur, puis par les fractures sociales et politiques de la guerre civile.

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La Tunisie pourra-t-elle produire 14 millions de tonnes de phosphates en 2030 ?

Le gouvernement se donne pour objectif de produire 14 millions de tonnes de phosphate commercial par an Ă  la fin de 2030, sachant que la Tunisie n’en produit aujourd’hui qu’à peine 3 millions de tonnes. L’impossible n’est certes pas Tunisien, mais tout de mĂȘme, on se serait volontiers contentĂ© produire de 8 millions de tonnes d’ici cinq ans, soit notre production de 2010, pour ne pas nous bercer d’illusions!  

Ce chiffre de 14 millions de donnes, qui nous semble irrĂ©aliste voire dĂ©lirant, a Ă©tĂ© citĂ© lors d’un conseil ministĂ©riel restreint (CMR) tenu  mercredi 5 mars 2024 au Palais du gouvernement Ă  la Kasbah, sous la prĂ©sidence du chef du gouvernement, Kamel Madouri et consacrĂ© Ă  la situation du Groupe chimique tunisien (GCT) et au plan d’action pour la production, le transport et la transformation du phosphate pour la pĂ©riode 2025-2030, ainsi que la mise en place d’un mĂ©canisme permanent de suivi de sa mise en Ɠuvre.

Le conseil a dĂ©cidĂ© la crĂ©ation d’une unitĂ© industrielle de production de monophosphate fin et de monophosphate de calcium granulĂ© Ă  Skhira, avec une capacitĂ© de production annuelle estimĂ©e Ă  250 000 nous apprend un communiquĂ© de la Kasbah.

Le CMR a dĂ©cidĂ©, aussi, la rĂ©habilitation des unitĂ©s d’acide sulfurique, l’augmentation de leur disponibilitĂ© et la mise en Ɠuvre du programme de maintenance des machines lourdes et des camions. Et approuvĂ© la mise en place d’une unitĂ© industrielle de production d’acide phosphorique purifiĂ©, toujours Ă  Skhira, avec une capacitĂ© de production annuelle estimĂ©e Ă  60 000 tonnes.

Il a Ă©tĂ© convenu, en outre, de crĂ©er une unitĂ© de purification de l’acide phosphorique de cadmium Ă  Medhila, dotĂ©e une capacitĂ© de production annuelle estimĂ©e Ă  180 000 tonnes.

Le GCT sera, par ailleurs, appuyĂ© pour financer les composantes restantes du projet Medhila 2 et crĂ©er des unitĂ©s pilotes de production d’ammoniac vert Ă  GabĂšs, de production d’acide phosphorique Ă  Skhira et d’engrais phosphatĂ©s granulĂ©s Ă  Medhila.

Le CMR a convenu la mise en place d’unitĂ©s de valorisation du fluor Ă©manant des unitĂ©s de production d’acide phosphorique Ă  GabĂšs, Skhira et Medhila et d’installer des unitĂ©s pour traiter les Ă©missions des unitĂ©s de production d’acide phosphorique Ă  GabĂšs, Skhira et Medhila pour amĂ©liorer la situation environnementale.

Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© Ă©galement de retirer le phosphogypse de la liste des dĂ©chets dangereux et de l’inscrire en tant que produit Ă  valeur ajoutĂ©e et de l’utiliser dans divers domaines selon des conditions prĂ©fixĂ©es et d’exonĂ©rer le GCT de la TVA sur les intrants des engrais destinĂ©s au marchĂ© local.

La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub a, lors du CMR, prĂ©sentĂ© un exposĂ© comportant les programmes et les plans d’action des diffĂ©rents intervenants dans le secteur du phosphate, mettant l’accent sur les principaux rĂ©sultats prĂ©vus dans le cadre du programme futur et prĂ©cisant que le renforcement du rythme de production se fera par Ă©tapes au cours des prochaines annĂ©es avec pour objectif d’atteindre 14 millions de tonnes par an Ă  la fin de 2030.

Le programme prévoit également de fixer les besoins logistiques de transport et de transformation du phosphate, outre la gouvernance des ressources en eaux et la garantie des conditions de travail adéquates dans le bassin minier et GabÚs.

La deuxiĂšme partie du conseil ministĂ©riel a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  la situation actuelle du GCT et son plan d’action 2025/2030, ainsi que les recommandations Ă  mĂȘme de renforcer la productivitĂ© du groupe.

Ce programme vise Ă  augmenter de 80% l’activitĂ© des usines Ă  l’horizon 2028.

Avec Tap.

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Kais SaĂŻed ou l’impatience d’un chef rĂ©volutionnaire !  

Kais SaĂŻed, qui affectionne les formules toutes faites et les petites phrases, a dĂ©clarĂ© : «Beaucoup de ceux qui ont Ă©tĂ© privĂ©s de leurs droits peuvent remplacer ceux qui ont manquĂ© Ă  leurs devoirs».  

Le prĂ©sident de la rĂ©publique, qui parlait lors d’une rĂ©union, mercredi 5 mars 2025, au Palais de Carthage, avec le chef du gouvernement, Kamel Madouri, pour passer en revue la marche de l’activitĂ© du gouvernement, critiquait ainsi les services administratifs qui ne sont pas assez simplifiĂ©s pour servir le citoyen et imputait la responsabilitĂ© de cette mauvaise gouvernance Ă  ceux qui, par leur dĂ©faillance, font montre de mĂ©pris et de nĂ©gligence dĂ©libĂ©rĂ©e.

Le prĂ©sident de la rĂ©publique a encore indiquĂ© que la Tunisie regorge de compĂ©tences qui n’ont pas eu leur chance au sein de l’administration en dĂ©pit de leur dĂ©vouement, ajoutant que le premier critĂšre de sĂ©lection devrait ĂȘtre basĂ© sur le sens de la responsabilitĂ© nationale.

De nombreux diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur sont capables d’assumer leurs responsabilitĂ©s et de contribuer Ă  la bataille pour la libĂ©ration nationale, a-t-il soulignĂ©, appelant, ainsi, clairement, Ă  faire une purge au sein de l’administration publique pour la dĂ©barrasser de ceux qui, selon lui, ne font pas preuve de dĂ©vouement et de zĂšle dans le mise en Ɠuvre de son projet sociopolitique.

SaĂŻed, qui aime endosser l’habit du libĂ©rateur national doublĂ© de chef rĂ©volutionnaire cherchant Ă  changer profondĂ©ment la sociĂ©tĂ© et l’Etat, a aussi dĂ©clarĂ© que les projets de lois et de dĂ©crets en cours d’élaboration doivent «accorder la prioritĂ© absolue aux projets socio-Ă©conomiques selon des approches qui rompent avec le lourd hĂ©ritage lĂ©gislatif contre lequel le peuple s’est rĂ©volté», selon les termes utilisĂ©s par un communiquĂ© de la prĂ©sidence de la rĂ©publique.

Pour lui, l’Etat, qui a jusque-lĂ  servi les nantis, les riches, les privilĂ©giĂ©s et les corrompus, se doit aujourd’hui de changer entiĂšrement ses rĂšgles et ses lois pour servir les pauvres, les dĂ©munis et les laissĂ©s-pour-compte, dont il estime ĂȘtre l’avocat et le porte-parole.

Reste que les changements qu’il prĂ©conise tardent Ă  s’inscrire dans le tissu rĂ©el, d’oĂč sa frustration qui n’a d’égal que celle du peuple qui s’impatiente de voir les changements promis. Cherchez l’erreur !

I. B.

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La Tunisie, bloquée, bafouille et se cherche

Quand le prĂ©sident de la rĂ©publique lui-mĂȘme se plaint de l’immobilisme des hauts responsables de l’Etat voire des obstacles que ces derniers mettent sur la voie de la rĂ©alisation de son programme de gouvernement, Ă  quel saint le simple citoyen peut-il se vouer et Ă  quelle autre autoritĂ© va-t-il se tourner pour se plaindre et lui demander des comptes?

Imed Bahri

Chaque jour que Dieu fait, le prĂ©sident de la RĂ©publique appelle Ă  ceci et ordonne cela. Le chef du gouvernement fait de mĂȘme. Ainsi que les ministres et les secrĂ©taires d’Etat. Mais le problĂšme est que ce qui est prĂ©conisĂ© tarde Ă  se concrĂ©tiser et que si, par chance, il se concrĂ©tise, c’est avec un certain retard ou un retard certain, de sorte que les citoyens ne le perçoivent pas vraiment puisque l’impact positif qu’ils en escomptent sur leur vie quotidienne tarde Ă  se faire sentir.

C’est lĂ  oĂč le bĂąt blesse : les activitĂ©s officielles, dont nous autres mĂ©dias rendons compte chaque jour, ont un air de dĂ©jĂ  vu et de dĂ©jĂ  entendu et d’ennuyeusement redondant. Ça parle, ça se rĂ©pĂšte mais ça vasouille et n’avance pas vraiment. C’est en tout cas le sentiment que les citoyens lambdas ont en regardant les responsables s’agiter, agiter des plans, des stratĂ©gies, des promesses, sans voir de rĂ©sultats tangibles ou suffisamment perceptibles de ce «jus de cerveau» incolore, inodore et sans saveur, tant les problĂšmes persistent et s’aggravent et les solutions prĂ©conisĂ©es Ă  coups de «il n’y a qu’à» et «il faut que» tardent Ă  ĂȘtre mises en Ɠuvre.

Qui pointer du doigt ?

Ce ne sont visiblement pas les idĂ©es qui manquent : elles remplissent les tiroirs de ces chers ministres, secrĂ©taires d’Etat et autres directeurs gĂ©nĂ©raux, sans parler des milliers de conseillers, de consultants et de beaux parleurs qui remplissent les bureaux sans que l’on sache ce qu’ils font au juste ou s’ils font quelque chose d’utile Ă  leurs semblables.

Ce qui manque, en rĂ©alitĂ©, ce sont les actions concrĂštes qui sont mises en Ɠuvre au bon moment et dont les rĂ©sultats se font rapidement observer. Et lĂ , on ne sait pas qui pointer du doigt. OĂč se situe le hiatus.

Quand le prĂ©sident de la rĂ©publique lui-mĂȘme se plaint de l’immobilisme des hauts responsables de l’Etat voire des obstacles que ces derniers mettent sur la voie de la rĂ©alisation de son programme de gouvernement, Ă  quel saint le simple citoyen peut-il se vouer et Ă  quelle autre autoritĂ© va-t-il se tourner pour se plaindre et pour demander des comptes?

On s’est souvent posĂ© ce genre de questions Ă  chaque fois que le prĂ©sident reprend la mĂȘme rengaine sur lesdits saboteurs, corrompus, cartels, lobbys et autres comploteurs contre la sĂ»retĂ© de l’Etat et le bonheur du peuple, mais on n’arrive pas Ă  leur trouver des rĂ©ponses.

Tous irresponsables

Il y a comme un sentiment de lassitude doublĂ©e d’impuissance qui s’installe dans nos cƓurs, paralyse nos esprits et nous laisse ruminer nos dĂ©sillusions et nos frustrations. Nous nous comportons tous comme si nous n’y sommes pour rien, que tout nous est imposĂ© et que c’est la faute Ă  «pas de chance».

Personne ne se sent sĂ©rieusement responsable du blocage oĂč la Tunisie se morfond depuis 2011, ce qui revient Ă  dire que tout le monde est, d’une certaine maniĂšre, irresponsable, puisque le temps passe, les problĂšmes s’aggravent, les pertes et les dĂ©ficits s’accumulent, les dettes aussi, que devront payer un jour nos enfants et petits-enfants, et la barque continue de couler, lentement mais sĂ»rement, avec tout le monde Ă  bord.

Jusqu’à quand allons-nous continuer ainsi ou plutĂŽt jusqu’oĂč pourrions-nous encore tenir en laissant les choses pourrir autour de nous et sous nos pieds, au propre et au figurĂ© ? A quand le rĂ©veil ? Il se fait dĂ©jĂ  trĂšs tard


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La guerre d’Ukraine prĂ©figure les guerres du futur

Aujourd’hui, tout le monde Ă©voque la guerre d’Ukraine pour Ă©voquer le revirement stratĂ©gique opĂ©rĂ© par la nouvelle administration amĂ©ricaine et l’abandon par son prĂ©sident Donald Trump du soutien de Kiev qui relevait quasiment du sacrĂ© dans le camp occidental. Cependant, cette guerre a profondĂ©ment modifiĂ© les conflits armĂ©s modernes et repensĂ© les thĂ©ories de la guerre. L’utilisation intensive des drones en est l’illustration et cette guerre a donnĂ© lieu Ă  une course frĂ©nĂ©tique Ă  leur sophistication. 

Imed Bahri

Le conflit en Ukraine connaĂźt une transformation radicale avec les drones dominant les champs de bataille car ils causent dĂ©sormais environ 70% des blessures et des dĂ©cĂšs dans la guerre, affirme le New York Times, en citant des dirigeants militaires ukrainiens, ajoutant que la guerre a commencĂ© avec l’artillerie, les chars et les tranchĂ©es mais elle est largement menĂ©e aujourd’hui avec des drones qui sont modifiĂ©s et perfectionnĂ©s Ă  une vitesse Ă©tonnante pour devenir des machines Ă  tuer efficaces.

Le journal amĂ©ricain cite Roman Kostenko, chef de la commission de la dĂ©fense et du renseignement du parlement ukrainien, affirmant que les drones –et non l’artillerie lourde et de grande taille qui caractĂ©risait les guerres du passé– sont Ă  l’origine d’environ 70% de toutes les pertes russes et ukrainiennes.

Dans certaines batailles, le pourcentage de ces pertes atteint 80% du nombre de morts et de blessés selon les chefs militaires.

L’enquĂȘte note que la guerre s’est transformĂ©e en une course entre l’Occident et la Russie pour injecter des armes conventionnelles comme des obus et des chars dans la bataille transformant l’est de l’Ukraine en une galerie de tir d’artillerie.

Baisse d’importance des armes conventionnelles

Les drones sont devenus l’arme la plus meurtriĂšre et sont commandĂ©s Ă  distance Ă  l’aide de commandes et d’écrans surpassant les armes traditionnelles telles que les chars et l’artillerie.

Le conflit actuel n’a rien Ă  voir avec les premiĂšres batailles lorsque des colonnes de soldats russes parcouraient les rues des villages et des villes ukrainiennes tandis que de petits escadrons d’infanterie ukrainienne se dĂ©plaçaient rapidement utilisant des tactiques de frappe et de fuite pour ralentir l’avancĂ©e de l’armĂ©e russe plus importante.

L’enquĂȘte indique que l’évolution de la guerre pourrait avoir des implications gĂ©opolitiques majeures. Alors que la relation fragile entre l’Ukraine et l’administration Trump menace de couper toute aide militaire future, l’importance des armes conventionnelles pour lesquelles les AmĂ©ricains ont dĂ©pensĂ© des milliards de dollars pour les fournir Ă  l’Ukraine diminue. L’utilisation intensive des drones donne une forme d’autonomie Ă  Kiev dans le conflit.  

Le New York Times explique que l’un des effets de la guerre au niveau international est qu’elle inspire les alliĂ©s et les ennemis de l’Occident comme l’Iran et la Chine et qu’elle remodĂšle les thĂ©ories traditionnelles de la guerre.

Les futurs conflits axés sur la technologie

L’Otan et d’autres pays tirent les leçons de la guerre en Ukraine pour tenter de comprendre comment se prĂ©parer aux futurs conflits axĂ©s sur la technologie.

Les drones sont moins chers et plus faciles Ă  produire que les chars, les canons et autres armes conventionnelles. L’annĂ©e derniĂšre, cela a contribuĂ© Ă  compenser la diminution des approvisionnements en artillerie et en roquettes de fabrication occidentale envoyĂ©es en Ukraine.

Selon le NYT, l’Ukraine et la Russie produisent des millions de drones chaque annĂ©e faisant de la bataille entre elles une compĂ©tition d’adaptabilitĂ© et de production. Les deux camps utilisent des technologies telles que des drones Ă©quipĂ©s de camĂ©ras, l’intelligence artificielle et des dispositifs anti-drones qui brouillent leurs signaux.

Les responsables ukrainiens affirment avoir construit plus d’un million de drones FPV jusqu’en 2024 quant Ă  la Russie affirme pouvoir en produire 4 000 par jour. Les deux pays affirment qu’ils travaillent toujours Ă  augmenter leur production chacun visant Ă  produire entre 3 et 4 millions de drones en 2025. Toutefois, les dirigeants militaires prĂ©viennent que quelle que soit l’efficacitĂ© des drones, ils ne rĂ©pondent pas Ă  tous les besoins militaires de l’Ukraine et ne peuvent pas simplement remplacer la demande en armes conventionnelles.

Ils affirment que l’artillerie lourde et d’autres armes Ă  longue portĂ©e sont toujours nĂ©cessaires pour de nombreuses raisons notamment pour protĂ©ger les soldats et cibler les sites de commandement et de contrĂŽle ou les systĂšmes de dĂ©fense aĂ©rienne. Cependant, ces dirigeants considĂšrent que la domination des drones pourrait changer la nature mĂȘme de la guerre.

Le journal amĂ©ricain cite le chef du commandement de transformation de l’Otan, l’amiral français Pierre Vandier, qui a dĂ©clarĂ© que la guerre en Ukraine est «un mĂ©lange de la PremiĂšre Guerre mondiale et de la TroisiĂšme Guerre mondiale, ce Ă  quoi pourraient ressembler les guerres du futur»

L’enquĂȘte indique que le rythme des progrĂšs a stupĂ©fiĂ© mĂȘme les observateurs de la guerre forçant beaucoup Ă  repenser l’utilitĂ© d’armes de plusieurs millions de dollars sur un champ de bataille qui peuvent ĂȘtre dĂ©truites par un drone ne coĂ»tant que quelques centaines de dollars.

En bref, la guerre en Ukraine marque un changement dans les mĂ©thodes de guerre passant des mĂ©thodes traditionnelles Ă  celles qui s’appuient sur la technologie d’une maniĂšre sans prĂ©cĂ©dent redĂ©finissant la nature des conflits militaires mondiaux.

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Tunisie | L’inflation se replie Ă  5,7% en fĂ©vrier 2025

Le taux d’inflation en Tunisie s’est repliĂ© Ă  5,7%, en fĂ©vrier, contre 6% en janvier, indique, mercredi 5 mars 2025, l’Institut national de la statistique (INS).

Ce recul de l’inflation est dĂ» principalement au flĂ©chissement observĂ© au niveau du rythme annuel d’augmentation des prix des produits alimentaires (7% en fĂ©vrier 2025 contre 7,1% en janvier), de l’habillement et chaussures (8,6% en fĂ©vrier contre 9,7% en janvier), des services de santĂ© (4% en fĂ©vrier contre 9,1% en janvier) et du logement, eau, gaz, Ă©lectricitĂ© et autres combustibles (3,8% en fĂ©vrier contre 4,1% en janvier).

En ce qui concerne le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et Ă©nergie), il s’est repliĂ© Ă  5,7% contre 6% en janvier, a indiquĂ© l’INS dans une note consacrĂ©e Ă  «L’indice des prix Ă  la consommation pour fĂ©vrier 2025».

D’aprĂšs l’INS, Les produits manufacturĂ©s et les aliments frais sont les secteurs ayant apportĂ© la plus forte contribution Ă  l’inflation globale avec le mĂȘme taux 2%.

Par rĂ©gimes, les groupes «non alimentaire libre» et «alimentaire libre» sont les groupes ayant apportĂ© la plus forte contribution Ă  l’inflation soit respectivement 3,2% et 1,9%.

Par ailleurs, les produits alimentaires «encadrés» ont apporté la plus faible contribution avec 0,1%.

Les prix Ă  la consommation restent stables

En fĂ©vrier 2025, les prix Ă  la consommation ont enregistrĂ©e une lĂ©gĂšre baisse de 0,1% par rapport Ă  janvier. Cette diminution est principalement due Ă  la baisse des prix de l’habillement et chaussures de 3,6 % en raison des soldes d’hiver et des prix du logement, eau, gaz, Ă©lectricitĂ© et autres combustibles de 0,1% suite Ă  l’application de la nouvelle tarification de l’électricitĂ©.

En revanche, les prix des produits alimentaires ont augmentĂ© de 0,5%, a fait savoir l’INS.

Cette augmentation est expliquĂ©e par la hausse des prix des viandes d’agneau (+2,7%), des lĂ©gumes frais (+1,5%), des fruits frais (+1,4%). En revanche, les prix des huiles alimentaires ont enregistrĂ© une baisse de 2,1% et ceux de la volaille ont diminuĂ© de 1,6%.

Produits alimentaires : + 7%, en glissement annuel

En glissement annuel, les prix des produits alimentaires ont augmentĂ© de 7%. Cette hausse est principalement due Ă  l’augmentation des prix de la viande d’agneau de 21,4%, des lĂ©gumes frais de 18,7%, des fruits secs de 14,2%, de du poisson frais 13,4% et des volailles de 10,5%).

En revanche, les prix des huiles alimentaires ont diminué de 16,2%.

Les prix des produits manufacturĂ©s et les services ont connu une augmentation de 5,2% en raison de la hausse des prix des produits de l’habillement et chaussures (+9,7%) et des produits d’entretien courant du foyer (+4.8%).

Pour les services, l’augmentation des prix est de 5,1% sur un an, expliquĂ©e principalement par la hausse des prix des services du groupe restaurant, cafĂ©s et hĂŽtels de 11,4%.

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Eclaircissements de Samir Jaieb sur ses dĂ©mĂȘlĂ©es avec la justice

Samir Jaieb, le prĂ©sident du Groupe Alliance, a publiĂ© les Ă©claircissements suivants, par le biais de son avocat Me Fakher Gafsi, en rĂ©ponse aux informations circulant Ă  son sujet et qu’il qualifie d’«erronĂ©es».

Suite au verdict rendu en premiĂšre instance dans l’affaire douaniĂšre intentĂ©e contre M. Samir Jaieb, et en rĂ©plique Ă  la diffusion d’informations erronĂ©es relayĂ©es par certains mĂ©dias audiovisuels, Ă©crits et sur les rĂ©seaux sociaux, ce dernier souhaite apporter les prĂ©cisions suivantes pour Ă©clairer l’opinion publique. 

Il affirme que le jugement rendu en premiÚre instance concerne uniquement des infractions douaniÚres liées à la détention de devises étrangÚres (soit un montant de 650 euros, équivalent à environ 2 000 dinars tunisiens) et en rapport avec son statut juridique en tant que résident ou non-résident en Tunisie, ce qui impacte son droit à conserver un compte bancaire en devises en Tunisie.

M. Jaieb prĂ©cise Ă©galement que l’affaire susmentionnĂ©e ainsi que les poursuites judiciaires en cours Ă  son encontre n’ont aucun lien avec les poursuites judiciaires impliquant l’ancien directeur de la police judiciaire et l’ancien chef de cabinet de madame la ministre de la Justice.

M. Jaieb considĂšre que toute tentative d’y associer ses affaires judiciaires exclusivement fiscales et douaniĂšres relĂšve d’une campagne de dĂ©sinformation malveillante visant Ă  le diaboliser et Ă  ternir sa rĂ©putation.

En consĂ©quence, il se rĂ©serve le droit d’engager des poursuites judiciaires contre toute personne relayant ces fausses allĂ©gations.

Communiqué.

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Startups et PME tunisiennes | Innover pour s’internationaliser

Un dĂ©bat a rĂ©uni les principaux acteurs de l’écosystĂšme entrepreneurial tunisien afin de discuter des enjeux clĂ©s du dĂ©veloppement des startups et PME, notamment en matiĂšre d’innovation, de croissance Ă©conomique durable et d’internationalisation.

Cet Ă©change au cours d’un dĂ©jeuner dĂ©bat s’est dĂ©roulĂ© en prĂ©sence de  Stefano Sannino, directeur gĂ©nĂ©ral de la Direction gĂ©nĂ©rale du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et du Golfe (DG Mena) de la Commission europĂ©enne. Il a permis de mettre en lumiĂšre les dĂ©fis et opportunitĂ©s liĂ©s Ă  l’essor des jeunes entreprises tunisiennes et aux dispositifs nĂ©cessaires pour renforcer leur compĂ©titivitĂ©, notamment en rĂ©gions.

ModĂ©rĂ© par  Wafa Makhlouf, directrice exĂ©cutive de Ceed Tunisie, l’évĂ©nement a rassemblĂ© des startups, PME, institutions publiques (APII, Smart Capital, CDC, Association tunisienne des Technoparks) ainsi que des agences de coopĂ©ration internationale telles qu’Expertise France et la GIZ. 

Stimuler l’innovation et la transformation Ă©conomique

Les discussions ont mis en avant l’importance de renforcer les partenariats public-privĂ© (PPP) afin de stimuler l’innovation et favoriser une croissance Ă©conomique durable. L’objectif est de crĂ©er un cadre propice Ă  la crĂ©ation de nouvelles entreprises et de soutenir celles en phase d’expansion.

L’un des points majeurs du dĂ©bat a portĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de renforcer le soutien aux entrepreneurs et startuppers, en particulier ceux implantĂ©s en dehors des grandes agglomĂ©rations. L’objectif est de favoriser une croissance inclusive et Ă©quilibrĂ©e sur l’ensemble du territoire tunisien en dynamisant les Ă©conomies locales et en offrant aux entrepreneurs rĂ©gionaux les moyens de concrĂ©tiser leurs ambitions.

L’accĂšs aux marchĂ©s internationaux a Ă©tĂ© identifiĂ© comme un enjeu stratĂ©gique. Les discussions ont mis en avant la nĂ©cessitĂ© de mettre en place des dispositifs d’accompagnement ciblĂ©s pour renforcer la compĂ©titivitĂ© des entreprises tunisiennes et leur offrir des perspectives de croissance Ă  l’échelle mondiale.

Un accompagnement post-création

L’aprĂšs-crĂ©ation constitue un dĂ©fi clĂ© pour la stabilitĂ© et la croissance des startups. Un suivi structurĂ© et adaptĂ© aux besoins des entrepreneurs est essentiel pour maximiser leurs chances de rĂ©ussite et assurer leur dĂ©veloppement Ă  long terme.

De sa part, Mme Makhlouf a rĂ©affirmĂ© l’engagement de Ceed Tunisie Ă  soutenir les startups et PME locales, en crĂ©ant des ponts entre les acteurs publics et privĂ©s, en facilitant leur accĂšs aux marchĂ©s internationaux et en encourageant un environnement propice Ă  l’innovation et Ă  la croissance durable.

Communiqué.

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Rapport du CRLDHT sur la 1Ăšre audience du procĂšs de «complot contre la suretĂ© de l’Etat»

Le Centre pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), une association tunisienne basĂ©e en France, a publiĂ© le rapport ci-dessous sur la premiĂšre audience du procĂšs dit de complot contre la suretĂ© de l’Etat dont les audiences ont Ă©tĂ© reportĂ©es au 11 avril prochain.

La premiĂšre audience du procĂšs visant plusieurs figures de l’opposition, des personnalitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile et d’anciens hauts responsables de l’État, accusĂ©s dans l’affaire dite du «complot contre la sĂ»retĂ© de l’État», s’est tenue le 4 mars 2025 sous une tension palpable.

Depuis le dĂ©but, cette affaire cristallise les critiques et soulĂšve des soupçons quant Ă  l’instrumentalisation de la justice Ă  des fins de rĂšglement de comptes politiques.

L’interdiction de publication imposĂ©e par les autoritĂ©s judiciaires n’a fait qu’accentuer la suspicion d’une volontĂ© de museler l’information et de contrĂŽler le rĂ©cit officiel. Avec l’ouverture du procĂšs au public, le vernis de l’opacitĂ© commence Ă  se fissurer, rĂ©vĂ©lant une gestion judiciaire aux allures de mise en scĂšne savamment orchestrĂ©e.

Report stratégique et verrouillage des détenus

Le tribunal a choisi de jouer la montre en reportant l’audience au 11 avril 2025, tout en opposant une fin de non-recevoir aux demandes de mise en libertĂ© des accusĂ©s. Ce refus catĂ©gorique confirme la ligne dure adoptĂ©e par les autoritĂ©s et alimente l’hypothĂšse d’un procĂšs conçu comme une dĂ©monstration de force dont le verdict est dĂ©jĂ  Ă©crit plutĂŽt que comme un exercice impartial de justice.

Une mobilisation, en dehors du tribunal

Loin de se rĂ©signer, familles des dĂ©tenus, militants et figures politiques ont investi les abords du tribunal pour dĂ©noncer ce qu’ils considĂšrent comme une parodie de justice. Au cƓur de leur indignation : la dĂ©cision du ministĂšre de la Justice d’imposer une comparution Ă  distance, perçue comme une manƓuvre visant Ă  neutraliser les accusĂ©s et Ă  saboter leur dĂ©fense. Les manifestants ont scandĂ© leur rejet d’une justice tĂ©lĂ©commandĂ©e et ont exigĂ© la libĂ©ration des prisonniers politiques, dĂ©nonçant un procĂšs sur mesure destinĂ© Ă  Ă©radiquer l’opposition.

Une audience sous haute tension : contestation et chaos

Dans la salle 6 du tribunal de premiĂšre instance de Tunis, l’atmosphĂšre Ă©tait Ă©lectrique. Journalistes, diplomates, activistes et plus de 100 avocats Ă©taient prĂ©sents, parmi lesquels l’ex-bĂątonnier de Paris et l’avocat algĂ©rien Me Mustapha Bouchachi.

DĂšs le coup d’envoi, les proches des dĂ©tenus ont explosĂ© de colĂšre face Ă  l’absence des accusĂ©s, dont la prĂ©sence physique Ă©tait pourtant essentielle Ă  la rĂ©gularitĂ© du procĂšs. L’agitation a contraint le juge Ă  suspendre briĂšvement la sĂ©ance, signe d’un climat explosif.

Lors de la reprise, Me Laroussi, prĂ©sident de l’Ordre des avocats de Tunis, a dĂ©noncĂ© la tenue du procĂšs Ă  distance, qualifiant cette mĂ©thode de subterfuge grossier destinĂ© Ă  priver les accusĂ©s d’un droit fondamental Ă  la confrontation directe avec leurs juges et leurs accusateurs.

La contestation ne s’est pas arrĂȘtĂ©e lĂ . ChaĂŻma Issa, accusĂ©e dans cette affaire, a fustigĂ© cette justice dĂ©matĂ©rialisĂ©e, tandis que Jawhar Ben Mbarek, dĂ©tenu Ă  la prison de Mornaguia, a refusĂ© de comparaĂźtre Ă  distance. La dĂ©fense a immĂ©diatement dĂ©noncĂ© l’absence de toute preuve officielle de ce refus, s’interrogeant sur une tentative dĂ©libĂ©rĂ©e d’escamoter les accusĂ©s du procĂšs.

D’autres voix se sont Ă©levĂ©es : Ayachi Hammami a fustigĂ© un simulacre de justice, tandis que Riadh ChaĂŻbi a exprimĂ© sa dĂ©termination Ă  ĂȘtre jugĂ© dans des conditions dignes, et non Ă  travers un Ă©cran de prison.

L’affaire a pris une tournure plus inquiĂ©tante avec le cas de Sahbi Atig, qui s’est vu attribuer un refus de prĂ©sence qu’il n’aurait jamais signĂ©. Pour pallier l’absence de preuves, les autoritĂ©s ont eu recours au tĂ©moignage de prisonniers de droit commun censĂ©s attester de son refus – une pratique ahurissante et juridiquement contestable.

Dans une dĂ©claration, Sayed Ferjani, s’exprimant depuis sa cellule, a affirmĂ© que le procĂšs est une mascarade, dĂ©nonçant un acte d’accusation truffĂ© d’incohĂ©rences et de manipulations.

Quant Ă  Kamel EltaĂŻef, son avocat Amin Mahfoudh a rĂ©vĂ©lĂ© qu’il n’avait mĂȘme pas Ă©tĂ© informĂ© de la tenue du procĂšs Ă  distance, ce qui constitue une violation flagrante des droits de la dĂ©fense.

Un tribunal aux ordres et une procédure bùclée

Un simulacre de comparution : la tenue du procĂšs Ă  distance est perçue comme une manƓuvre grossiĂšre visant Ă  priver les accusĂ©s de la parole et Ă  neutraliser l’impact de leur dĂ©fense devant l’opinion publique.
Violation manifeste de la prĂ©somption d’innocence : la couverture mĂ©diatique biaisĂ©e de l’affaire a contribuĂ© Ă  diaboliser les accusĂ©s, anĂ©antissant toute prĂ©tention Ă  une justice impartiale.
Des magistrats aux compĂ©tences douteuses : l’avocat Amin Bouker a rĂ©vĂ©lĂ© que l’adjoint du juge principal n’a aucune expertise en matiĂšre de terrorisme, soulevant des doutes quant Ă  la lĂ©gitimitĂ© mĂȘme de la cour.
Une justice sous tutelle : l’avocat Samir Dilou a dĂ©noncĂ© un fait troublant : l’ordre de tenir le procĂšs Ă  distance ne vient pas du juge, mais de l’administration du tribunal, une ingĂ©rence scandaleuse qui trahit la mainmise du pouvoir exĂ©cutif sur la justice.

Levée du bùillon médiatique : la vérité va-t-elle enfin éclater ?

AprĂšs des mois d’obscurantisme, l’interdiction de publication sur l’affaire du complot a enfin Ă©tĂ© levĂ©e. C’est dĂ©sormais Ă  la presse indĂ©pendante – trĂšs mal au point – de mettre Ă  nu les zones d’ombre de cette affaire, loin des Ă©ditorialistes dociles et des faiseurs d’opinion aux ordres. 

Et maintenant ? Les enjeux de la prochaine audience

– La bataille pour la prĂ©sence physique des accusĂ©s promet de polariser encore davantage les dĂ©bats.

– L’intensification des pressions nationales et internationales pourrait contraindre les autoritĂ©s Ă  desserrer l’étau sur les dĂ©tenus.

– L’ouverture des mĂ©dias Ă  la couverture de l’affaire pourrait rĂ©vĂ©ler de nouvelles manƓuvres de manipulation judiciaire.

– L’audience du 11 avril 2025 sera un vĂ©ritable test pour mesurer jusqu’oĂč le pouvoir est prĂȘt Ă  aller pour verrouiller ce procĂšs.

Un procÚs qui dépasse la simple question judicaire

L’affaire du «complot contre la sĂ»retĂ© de l’État» n’a plus grand-chose Ă  voir avec la justice : elle est devenue un marqueur de l’état de dĂ©gradation gĂ©nĂ©rale de la Tunisie. Chaque dĂ©cision judiciaire, chaque manƓuvre procĂ©durale, chaque coup de force mĂ©diatique dessine les contours d’un pays oĂč le droit est perverti sous les coups d’une autoritĂ© autoritaire. L’avenir du procĂšs ne dira pas seulement le sort des accusĂ©s, mais aussi celui de la justice tunisienne tout entiĂšre et de la Tunisie en tant qu’Etat et pays indĂ©pendant.

Communiqué.

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Complot contre l’Etat | L’opposition dĂ©nonce un «simulacre de procĂšs»

Le procĂšs de dizaines de personnalitĂ©s accusĂ©es de complot contre l’État, parmi lesquels de grands noms de l’opposition au prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed, s’est ouvert hier, mardi 4 mars 2024, Ă  Tunis, une procĂ©dure exceptionnelle dĂ©noncĂ©e comme «un rĂšglement de compte politique» par les militants des droits de l’homme. Les audiences, assez mouvementĂ©es, ont Ă©tĂ© reportĂ©es au 11 avril prochain, Ă  la demande de la dĂ©fense.  

Dirigeants de partis, avocats, personnalitĂ©s du monde des affaires et des mĂ©dias : au total une quarantaine de personnes font l’objet de poursuites pĂ©nales pour «complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’État» et «appartenance Ă  un groupe terroriste». De telles accusations entraĂźnent de lourdes peines de prison, pouvant aller jusqu’à la peine de mort.

Selon la dĂ©fense, certains suspects sont accusĂ©s d’avoir eu des contacts suspects avec des diplomates. Human Rights Watch (HRW) a exhortĂ© les autoritĂ©s tunisiennes Ă  libĂ©rer «immĂ©diatement» toutes les personnes «arbitrairement dĂ©tenues» dans cette affaire et Ă  «mettre fin Ă  cette parodie» de justice.

Le procĂšs est extraordinaire par son ampleur et l’identitĂ© des accusĂ©s, dont beaucoup sont des militants historiques, d’anciens ministres et dĂ©putĂ©s, des hommes d’affaires et des personnalitĂ©s mĂ©diatiques bien connues.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a dĂ©noncĂ© ce qu’il a qualifiĂ© de «persĂ©cution des opposants», affirmant que nombre d’entre «font l’objet de vagues accusations». Les autoritĂ©s tunisiennes n’ont pas manquĂ© d’exprimer leur «profonde stupĂ©faction» aprĂšs ces critiques, selon elles infondĂ©es.

Hier, la salle d’audience Ă©tait bondĂ©e. L’avocat et militant Ayachi Hammami, parmi les prĂ©venus, a dĂ©clarĂ© au juge qu’il «refuse de participer Ă  cette farce», tandis que les proches des autres prĂ©venus en dĂ©tention provisoire, en majoritĂ© absents – l’autoritĂ© judiciaire ayant dĂ©cidĂ© de les entendre par visioconfĂ©rence, disposition durement dĂ©noncĂ©e par la dĂ©fense – agitaient leurs portraits et scandaient des slogans contre une «justice sous ordre».

L’avocat Abdelaziz Essid a appelĂ© Ă  «mettre fin Ă  cette folie». AprĂšs l’ajournement de l’audience, les juges ont rejetĂ© la demande de libĂ©ration des accusĂ©s, a indiquĂ© Ă  l’AFP l’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek, sƓur de l’un des prĂ©venus, Jawher Ben Mbarek, incarcĂ©rĂ© depuis deux ans.

I. B.

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Öcalan enterre la hache de guerre | Quand un leader rĂ©Ă©crit l’Histoire

L’auteure, psychanalyste, propose ici une lecture psychologique et organisationnelle du discours d’Abdullah Öcalan, chef historique du mouvement de libĂ©ration du Kurdistan, annonçant la fin de la lutte armĂ©e.

Manel Albouchi *

Il y a des moments oĂč l’Histoire bascule. Non pas par la force des armes, mais par la densitĂ© d’un silence, par l’inflexion d’un mot, par une respiration suspendue entre deux phrases. Ceux qui, comme moi, scrutent les dynamiques humaines savent que les vĂ©ritables rĂ©volutions ne sont pas nĂ©cessairement le fruit de moments spectaculaires, mais se manifestent souvent Ă  travers la lente maturation d’une nouvelle maniĂšre d’ĂȘtre, d’une autre maniĂšre de raconter le monde. 

Le 27 fĂ©vrier 2025, Abdullah Öcalan, emprisonnĂ© en Turquie depuis 1999 et condamnĂ© Ă  mort pour terrorisme, a prononcĂ© un discours qui marque un tournant historique. Un seul discours, un seul Ă©noncĂ©, peut parfois rĂ©sonner comme une vĂ©ritable rĂ©volution. Depuis sa cellule, il initie un processus de mutation psychique et organisationnelle d’une ampleur inĂ©dite : la fin de la lutte armĂ©e et une rĂ©organisation stratĂ©gique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement armĂ© de guĂ©rilla opĂ©rant depuis sa crĂ©ation en 1978 dans les rĂ©gions montagneuses Ă  majoritĂ© kurde du sud-est de la Turquie et du nord de l’Irak. Il est encore classĂ© terroriste par la Turquie, les Etats-Unis, l’Union europĂ©enne et de nombreux autres pays.  

De la lutte à la reconstruction 

Ce n’est pas simplement une stratĂ©gie militaire qui change, c’est une dynamique de mutation identitaire, personnelle et collective. Car comment abandonne-t-on un mode d’existence qui a forgĂ© une cause, une communautĂ©, une mĂ©moire? Comment passe-t-on de la rĂ©sistance Ă  la reconstruction ? 

Les grandes transformations ne se rĂ©sument jamais Ă  des dĂ©cisions. Elles sont faites de chair, de peur, de renoncements. Un combattant qui a grandi dans la lutte et qui a vu ses proches tomber peut-il du jour au lendemain troquer le fusil contre la nĂ©gociation et le dialogue ? Peut-il accepter que ce qu’il a toujours connu doive disparaĂźtre pour qu’autre chose naisse ? 

Les organisations, comme les individus, ne se dĂ©finissent pas par leur stabilitĂ©, mais par leur capacitĂ© Ă  se rĂ©inventer. Les organisations humaines ont, par nature, un besoin presque viscĂ©ral de sens. Et lorsque ce sens Ă©volue, tout le groupe doit ĂȘtre orientĂ© en consĂ©quence. C’est exactement lĂ  qu’apparaĂźt le rĂŽle crucial du leadership : transformer une vision, un rĂȘve, en une rĂ©alitĂ© collective partagĂ©e par tous. Car une organisation ne vit que lorsqu’elle rĂ©ussit Ă  se projeter de maniĂšre collective dans un rĂ©cit commun. 

Ce que Öcalan dit sans le dire 

Écouter un discours ne se rĂ©sume pas Ă  entendre des mots. Ce qui est tu, ce qui est esquissĂ© en filigrane, est parfois plus puissant que ce qui est Ă©noncĂ©. Öcalan ne s’est pas contentĂ© d’appeler Ă  la fin des armes. Il a proposĂ© un rĂ©cit alternatif, un autre futur possible. Car c’est ainsi que l’on transforme une organisation : en lui offrant une nouvelle histoire dans laquelle se reconnaĂźtre. 

Le discours d’Öcalan est une vĂ©ritable stratĂ©gie psycholinguistique Ă©laborĂ©e, oĂč chaque mot et chaque silence sont soigneusement utilisĂ©s comme des leviers de transformation. Il ne s’agit pas d’un discours marquĂ© par une rupture brutale, mais plutĂŽt d’un discours visant Ă  rĂ©concilier le passĂ© et l’avenir. Le choix des termes, le rythme des phrases, la tonalitĂ© fonctionnent ici comme un catalyseur du changement. Le langage n’est pas qu’un outil de communication ; il est un moteur de transformation profonde. Chaque formulation invite Ă  dĂ©passer la rĂ©volte pour entrer dans une phase nouvelle de dialogue et de nĂ©gociation. 

Une organisation en transition, tout comme un mouvement politique, est une grande famille en reconstruction. Le langage devient alors un pont, un lien fragile mais essentiel entre deux univers opposĂ©s. LĂ  oĂč il y a division, le discours bĂątit l’unitĂ©, crĂ©e l’empathie et exprime la rĂ©conciliation. 

GĂ©opolitique et mutation identitaire 

Sur le plan gĂ©opolitique, ce discours n’est pas simplement le reflet d’une transformation interne, mais il s’inscrit dans un contexte mondial oĂč les alliances et les stratĂ©gies Ă©voluent sans cesse. La Turquie, l’Irak, la Syrie et d’autres acteurs rĂ©gionaux sont des piĂšces cruciales dans ce puzzle gĂ©opolitique. Les actions du PKK, autrefois perçues comme une menace par ces nations, doivent dĂ©sormais changer, se rĂ©inventer et s’adapter Ă  un environnement politique oĂč la diplomatie, la nĂ©gociation et les pourparlers prennent le pas sur l’affrontement et la confrontation directe. Du moins le souhaite-t-on
  

Dans le monde des idĂ©es et des structures, il n’y a pas de transformation sans perte et pas de changement sans sacrifice. En abandonnant un mode de combat, ce discours devient une castration symbolique, un sacrifice indispensable Ă  l’évolution. Les psychologues le savent : chaque transition implique un renoncement. Renoncer Ă  ce qui fut, mĂȘme lorsque cela a façonnĂ© une partie de soi. Et pourtant, ce moment de rupture est ce qui permet, paradoxalement, la guĂ©rison et la croissance. La transformation d’une organisation ne se fait jamais sans rĂ©sistances internes et sans rĂ©ticences. 

C’est lĂ  que le processus de sĂ©lection devient un enjeu central : comment choisir les nouvelles figures du mouvement, ceux qui incarneront cette transition? Qui sera apte Ă  porter ce renouveau, Ă  en ĂȘtre le visage crĂ©dible? La gestion de cette transition passe par un recrutement stratĂ©gique des leaders capables de fĂ©dĂ©rer, de nĂ©gocier et d’inspirer sans recourir aux armes. 

Le leader comme architecte du changement 

Le changement initiĂ© par Öcalan ne touche pas seulement l’organisation du PKK; il redĂ©finit aussi son propre rĂŽle. D’un chef rĂ©volutionnaire, il devient, de l’intĂ©rieur mĂȘme de sa prison, un guide politique et moral, une mutation qui rappelle celle d’autres figures historiques ayant opĂ©rĂ© une transition entre lutte et institutionnalisation, comme Nelson Mandela ou Gerry Adams. 

Plusieurs mĂ©canismes psychologiques sous-tendent le leadership transformationnel : 

  • L’autoritĂ© symbolique : en restant le pivot central du changement, Öcalan empĂȘche la fragmentation et la dissolution du mouvement. 
  • La pĂ©dagogie du changement : en introduisant la transition de maniĂšre graduelle, il Ă©vite un choc brutal. 
  • La projection dans l’avenir : il ne s’est pas contentĂ© de fermer un chapitre, il en a ouvert un nouveau, donnant ainsi une perspective, un horizon d’action et de sens. 

Cependant, cette transition reprĂ©sente aussi un challenge organisationnel : passer d’une structure militaire Ă  une structure orientĂ©e vers la politique et la diplomatie. Cela suppose une redĂ©finition des rĂŽles, une rĂ©organisation des alliances et une lĂ©gitimation par l’engagement. La sĂ©lection des nouveaux cadres du mouvement devient alors un dĂ©fi majeur : identifier ceux qui sauront incarner cette nouvelle dynamique, ceux qui auront la lĂ©gitimitĂ© nĂ©cessaire pour conduire le changement. 

Dans toute transition, la gestion du changement est un enjeu clĂ©. Si cette transformation est menĂ©e avec intelligence, elle peut permettre au PKK de se positionner durablement dans le paysage politique rĂ©gional. Le vĂ©ritable enjeu ne sera pas seulement d’arrĂȘter la lutte armĂ©e, mais d’instaurer un nouvel imaginaire collectif capable de fĂ©dĂ©rer autour d’un projet politique crĂ©dible. 

Abdullah Öcalan a posĂ© la premiĂšre pierre d’un Ă©difice encore en construction. Reste Ă  savoir si le mouvement saura en faire une fondation solide pour l’avenir. La vĂ©ritable force ne rĂ©side pas seulement dans le combat, mais dans la capacitĂ© Ă  se rĂ©inventer. 

* Psychologue, psychanalyste.

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Cinéma | Houcem Slouli fait son chemin dans les festivals mondiaux

Le court-mĂ©trage ‘‘In Three Layers of Darkness’’ du rĂ©alisateur tunisien Houcem Slouli a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© pour la compĂ©tition officielle des courts-mĂ©trages au Festival international du film de Fribourg en Suisse (21 au 30 mars 2025) et Ă  l’Engelsiz Filmler Festivali en Turquie (23 – 29 mai 2025).

Ces sĂ©lections font suite Ă  celles au Red Sea International Film Festival en Arabie Saoudite et aux JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage en Tunisie en dĂ©cembre 2024, ainsi qu’au Youth Empowerment Competition Mentor Arabia au Qatar en fĂ©vrier 2025, oĂč il a remportĂ© le prix du Meilleur court-mĂ©trage de fiction.  

‘‘In Three Layers of Darkness’’ raconte l’histoire de Ghassen, un jeune Tunisien confrontĂ© Ă  des obstacles administratifs multiples dans sa quĂȘte pour obtenir un visa pour la France. Le film raconte son parcours dĂ©terminĂ© et son rĂȘve d’un avenir sans frontiĂšres, animĂ© par son droit de circuler librement Ă  travers le monde.

À travers ce personnage, le film explore les dĂ©fis contemporains liĂ©s Ă  la mobilitĂ© et Ă  la libertĂ© des individus, tout en mettant en lumiĂšre les obstacles que met la sociĂ©tĂ© devant leurs rĂȘves.

Le court-métrage, produit par Sarra Ben Hassen et Khaled Henchiri, est une collaboration entre les sociétés de production Instinct Bleu Films et Upper Echlon Audiovisuel.

‘‘In Three Layers of Darkness’’ invite Ă  une rĂ©flexion sur la libertĂ© de circulation, l’espoir et l’engagement, tout en offrant une perspective poignante sur des questions sociĂ©tales actuelles.

I. B.

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Projet Elyssa | Appel aux artistes visuels et musiciens confirmés tunisiens

L’Institut français de Tunisie (IFT) a lancĂ©, le 4 mars 2025, un deuxiĂšme appel Ă  candidatures Ă  destination d’artistes visuels et de musiciens confirmĂ©s dans le cadre d’Elyssa, un fonds d’aide Ă  la crĂ©ation et Ă  l’entrepreneuriat culturel en Tunisie.

Ce programme vise à soutenir la scÚne artistique tunisienne en offrant un accompagnement sur mesure et des opportunités de diffusion locale et internationale à des artistes émergents et confirmés.

Les appels s’adressent exclusivement Ă  des artistes et musiciens confirmĂ©s rĂ©sidant en Tunisie et travaillant dans le domaine des arts visuels, tous mĂ©diums confondus : photographie, art vidĂ©o, peinture, dessin, gravure, sculpture, design, art numĂ©rique, illustration, art sonore et installation.

Les candidats doivent justifier d’un parcours artistique significatif, avoir dĂ©jĂ  eu une exposition personnelle dans un lieu reconnu, et avoir eu une expĂ©rience professionnelle Ă  l’étranger (rĂ©sidence, exposition, salon, biennale, etc.).

L’appel est ouvert aux artistes solos et aux groupes de tout horizon musical : musiques actuelles, traditionnelles, classiques et contemporaines ainsi que expĂ©rimentations sonores.

CritĂšres d’éligibilitĂ© : avoir enregistrĂ© au moins un album original, justifier d’une expĂ©rience professionnelle locale et/ou internationale significative (tournĂ©es, rĂ©sidences, concerts, programmation dans des festivals, etc.); ĂȘtre accompagnĂ© d’un manager et d’un technicien du son.

Le fonds Elyssa offre un accompagnement sur mesure et un mentorat (formations et coaching adaptés aux besoins individuels et rencontres avec des experts et professionnels du secteur).

Il offre aussi des résidences artistiques pour les artistes visuels (21 jours de recherche et création à Tilal Utique) et musiciens (5 jours de résidence au Centre culturel international de Hammamet pour la préparation scénique et la diffusion live des projets).

Une exposition collective des travaux rĂ©alisĂ©s par les artistes visuels dans le cadre de ce programme se tiendra Ă  Tunis en octobre 2025.  

Un concert public sera animé par les musiciens bénéficiaires du programme aura lieu les 20 et 21 juin 2025 au CCIH.

Il est aussi prĂ©vu la mise en rĂ©seau locale et internationale pendant toute la durĂ©e du projet, le soutien Ă  la diffusion et mobilitĂ© des projets laurĂ©ats en Tunisie et Ă  l’étranger en fonction des opportunitĂ©s. Ainsi qu’une aide financiĂšre, avec une allocation de crĂ©ation pouvant aller jusqu’à 45 000 dinars par projet, incluant une rĂ©munĂ©ration du travail artistique et une enveloppe de production (le montant de l’allocation sera fixĂ© aprĂšs Ă©tude du budget de production soumis par les artistes)

Les candidatures doivent ĂȘtre dĂ©posĂ©es uniquement via le formulaire en ligne sur le site projetelyssa.com avant le 25 mars 2025, 23h59 (heure de Tunis).

Les artistes doivent fournir un dossier complet incluant entre autres un CV, un portfolio ainsi qu’une note d’intention prĂ©sentant le projet artistique qu’ils souhaitent dĂ©velopper dans le cadre d’Elyssa.

Les deux appels Ă  candidatures sont Ă  dĂ©couvrir en intĂ©gralitĂ© sur le site d’Elyssa : projetelyssa.com

Les résultats seront annoncés à la mi-avril 2025.

Contact : projetelyssa@institutfrancais-tunisie.com.

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Europe – Russie | Nouvelle donne, nouveau deal


En dĂ©pit des fanfaronnades irrĂ©alistes Ă  la limite du ridicule, Ă  Bruxelles, Paris et Londres, et en l’absence du parapluie sĂ©curitaire amĂ©ricain, en voie de leur ĂȘtre retirĂ© par Donald Trump, les EuropĂ©ens doivent changer radicalement de paradigme stratĂ©gique. Ils ne pourront plus dĂ©sormais se permettre de tourner le dos Ă  la Russie ou l’antagoniser. Pour construire une nouvelle architecture europĂ©enne de sĂ©curitĂ©, ils doivent dĂ©sormais considĂ©rer les Russes comme partenaires et non comme adversaires. Et pour cela, c’est le mur d’une mĂ©fiance historique qui doit tomber.

Elyes Kasri  

La comptabilisation de l’assistance militaire et financiĂšre accordĂ©e par la prĂ©cĂ©dente administration Biden Ă  l’Ukraine, estimĂ©e par le nouveau prĂ©sident Trump Ă  350 milliards de dollars en vue de la garantie de son remboursement, ainsi que l’insistance de l’administration Trump Ă  accorder une haute prioritĂ© Ă  la publication de tous les documents relatifs au scandale du magnat Jeffrey Epstein, suicidĂ© en prison Ă  New York Ă  la suite de son arrestation pour avoir dirigĂ© un rĂ©seau de prostitution pĂ©dophile Ă  l’intention de hautes personnalitĂ©s amĂ©ricaines et Ă©trangĂšres (y compris le Prince Andrew de Grande Bretagne), font trembler l’establishment et l’Etat profond amĂ©ricains ainsi que les milieux sionistes Ă  travers le monde.

L’assistance phĂ©nomĂ©nale Ă  l’Ukraine et le souhait de nombreux cercles occidentaux de faire durer indĂ©finiment la guerre contre la Russie montrent de sĂ©rieux signes de corruption, de dĂ©tournements et de commissions qui font que seule une fraction de cette aide arrive en Ukraine comme ne cesse de le crier Volodomyr Zelensky lui-mĂȘme.

Un pavé dans la mare

De son cĂŽtĂ©, le scandale Epstein, qui a tout l’air d’une opĂ©ration du Mossad israĂ©lien pour compromettre et faire chanter de hautes personnalitĂ©s amĂ©ricaines et internationales dans tous les domaines, risque de dĂ©masquer les pratiques israĂ©liennes et l’une des raisons de l’emprise israĂ©lienne sur l’appareil politique et les cercles d’influence amĂ©ricains et europĂ©ens.

On a beau reprocher au prĂ©sident Trump son caractĂšre flamboyant et son ton cassant, n’empĂȘche qu’il s’apprĂȘte, au risque de sa vie, Ă  jeter un pavĂ© phĂ©nomĂ©nal dans la mare glauque de l’État profond amĂ©ricain et occidental et son alliĂ© et probablement mĂȘme son marionnettiste, le sionisme international.

Pour ce qui est de l’Europe, et aprĂšs s’ĂȘtre laissĂ© intoxiquer par la verve hallucinatoire des nĂ©oconservateurs et l’illusion de l’empire millĂ©naire de l’unilatĂ©ralisme amĂ©ricano-globaliste, elle a beaucoup de peine aujourd’hui Ă  remettre les pieds sur terre et Ă  prendre conscience que les Etats-Unis d’AmĂ©rique ne veulent plus de ce statut impĂ©rial et prĂ©fĂšrent recentrer leur Ă©nergie sur leur front intĂ©rieur et accessoirement la zone Asie-Pacifique.

Ayant progressivement dĂ©mantelĂ© ou rĂ©duit son industrie militaire et sans le parapluie sĂ©curitaire amĂ©ricain notamment le rĂ©seau de communication Starlink, les F16, les batteries Patriot et l’illusion de la dĂ©fense collective otanienne, l’Europe devra reprendre rapidement ses esprits et changer de paradigme stratĂ©gique avec une rĂ©vision fondamentale de sa doctrine sĂ©curitaire et un retour Ă  une Europe europĂ©enne ou comme l’a prĂ©monitoirement dit le gĂ©nĂ©ral De Gaulle une «Europe de l’Atlantique Ă  l’Oural».

Fanfaronnades irréalistes

En dĂ©pit des fanfaronnades irrĂ©alistes Ă  la limite du ridicule, Ă  Bruxelles, Paris et Londres et en l’absence du parapluie sĂ©curitaire amĂ©ricain, l’Europe ne pourra dĂ©sormais plus se permettre de tourner le dos Ă  la Russie ou l’antagoniser. Elle devra se rĂ©soudre Ă  engager avec l’ours russe un dialogue dĂ©nuĂ© d’arriĂšre-pensĂ©es atlantistes et nĂ©oconservatrices dĂ©suĂštes afin de construire une nouvelle architecture europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de coopĂ©ration avec des Russes partenaires et non pas adversaires.

Si elle veut rester un acteur international pertinent, l’Europe devra mettre sur pied une nouvelle OSCE (organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe) Ă©purĂ©e des arriĂšre-pensĂ©es de l’époque post guerre froide, en assumant pleinement le dĂ©calage des rapports de force technologique, industrielle et militaire avec la Russie et la zone Asie-Pacifique ou se condamner Ă  une confrontation ou au mieux Ă  une nouvelle guerre froide qui ne pourra avoir pour dĂ©nouement que l’accĂ©lĂ©ration de sa dĂ©cadence et son insignifiance sur l’échiquier international.

* Ancien diplomate.

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Tunisie | Promouvoir l’utilisation des sacs en papier dans les boulangeries

Les boulangeries tunisiennes utilisent chaque annĂ©e environ 5 millions de sacs en plastique, ce qui pose un problĂšme pour l’environnement. L’idĂ©e aujourd’hui est de conjuguer les efforts des opĂ©rateurs publics et privĂ©s pour promouvoir l’utilisation des sacs en papier plus respectueux de l’environnement sans alourdir les coĂ»ts pour les boulangers et les consommateurs.

Le ministĂšre tunisien de l’Environnement et la Banque de Tunisie et des Emirats (BTE) ont signĂ© un accord aux termes duquel la BTE allouera des fonds pour couvrir les coĂ»ts de production de 100 000 sacs en papier qui seront distribuĂ©s aux boulangeries, conformĂ©ment Ă  un modĂšle approuvĂ© par les autoritĂ©s. Ces sacs seront distribuĂ©s aux boulangeries dont la liste sera Ă©tablie en coordination avec la profession.

L’accord vise Ă  dĂ©velopper un programme visant Ă  soutenir les efforts nationaux de lutte contre la pollution causĂ©e par les sacs en plastique Ă  usage unique.

Il vise Ă©galement Ă  sensibiliser le public Ă  la nĂ©cessitĂ© d’utiliser des matĂ©riaux d’emballage moins nocifs pour la santĂ© et pour les systĂšmes environnementaux et les espaces urbains et naturels. Et de contribuer ainsi Ă  l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie des citoyens.

Aux termes de l’accord, les deux parties s’engagent Ă  se consulter rĂ©guliĂšrement pour concevoir et mettre en Ɠuvre un programme de coopĂ©ration pour la fourniture de sacs en papier, donc biodĂ©gradables, pour le conditionnement du pain. Ces sacs seront distribuĂ©s gratuitement aux clients.

De son cĂŽtĂ©, le ministĂšre de l’Environnement s’engage Ă  se coordonner avec tous les intervenants pour Ă©laborer un plan de communication visant Ă  promouvoir ce programme et Ă  faciliter son adoption par les boulangeries et les citoyens.

Avant les boulangers, les pharmaciens ont dĂ©jĂ  optĂ© pour les sacs en papier et la plus part des supermarchĂ©s aussi. La tendance mĂ©rite d’ĂȘtre renforcĂ©e par un engagement collectif Ă  mettre fin, Ă  terme, Ă  l’usage des sacs en plastique qui reste encore trĂšs envahissants et dĂ©tĂ©riorent la qualitĂ© de nos paysages.

Le ministĂšre de l’Environnement ne devrait pas se contenter d’une opĂ©ration ponctuelle communication menĂ©e en faveur d’un Ă©tablissement bancaire soucieux de montrer son engagement environnemental. Il s’agit de gĂ©nĂ©raliser cette dĂ©marche et de la systĂ©matiser en y faisant participer un grand nombre d(opĂ©rateurs privĂ©s. 100 000 sacs en papier pour les boulangeries sont bons Ă  prendre, mais il en faudrait 5 millions par an


I. B.  

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Céréales : les variétés locales plus adaptées au climat tunisien

Les autoritĂ©s tunisiennes gagneraient Ă  intĂ©grer davantage les dĂ©fis du changement climatique dans leurs politiques agricoles, recommande une Ă©tude menĂ©e par l’Observatoire tunisien de l’économie, l’organisation Nomad 08 Redeyef et l’Observatoire tunisien de l’eau.

Les menaces du changement climatique sont multiples, comme il ressort du rapport intitulé «Les limites de la politique de sécurité alimentaire : le cas du secteur céréalier», notamment la dégradation des cÎtes, les inondations des terres, la dégradation et la désertification des écosystÚmes et la raréfaction des ressources en eau.

L’Institut national de mĂ©tĂ©orologie (INM), rappelle l’étude, a publiĂ© des prĂ©visions de tempĂ©ratures moyennes plus Ă©levĂ©es pour la Tunisie (+2,1°C et 2,4°C d’ici 2050 et +4,2°C et 5,2°C fin 2100) ainsi que des prĂ©cipitations annuelles plus faibles (-1% et -14% en 2050 et -18% Ă  -27% en 2100).

La Tunisie a annoncĂ©, en aoĂ»t 2018, son Plan national d’adaptation au changement climatique nĂ©cessitant un financement de 3 millions de dollars, mais n’a pas rĂ©ussi Ă  adopter des stratĂ©gies sectorielles comme dans le cas du secteur agricole. Le changement climatique prĂ©sente d’importants risques socioĂ©conomiques, principalement pour les agriculteurs. La perte causĂ©e par l’érosion des sols agricoles, selon le ministĂšre de l’Agriculture, s’élĂšve Ă  environ 20% de la superficie dĂ©diĂ©e Ă  la culture cĂ©rĂ©aliĂšre d’ici 2030. Cela se traduira par une baisse de la production cĂ©rĂ©aliĂšre non irriguĂ©e (environ 40%), notamment dans le nord.

Les projections de pertes de production de blĂ© dans le nord d’ici 2030 indiquent des chiffres de 2,04% pour le blĂ© dur, 9,62% pour le blĂ© tendre et 6,78% pour l’orge.

La faible production de variĂ©tĂ©s locales de blĂ©, montre le document, est depuis des dĂ©cennies le principal argument pour lequel les institutions financiĂšres internationales ont imposĂ© leurs diktats au gouvernement tunisien pour qu’il recherche des variĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es. Actuellement, il existe 100 variĂ©tĂ©s locales Ă  la Banque nationale de gĂšnes, mais les producteurs de blĂ© n’en utilisent que cinq, contre 50 dans les annĂ©es 1940.

Les semences gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es ne sont pas adaptĂ©es au climat tunisien et dĂ©montrent une moindre rĂ©silience face Ă  l’impact du changement climatique. À cela s’ajoutent les coĂ»ts plus Ă©levĂ©s liĂ©s au traitement chimique des graines.

L’étude souligne l’absence d’un cadre rĂ©glementaire protĂ©geant les ressources gĂ©nĂ©tiques et permettant de poursuivre les importateurs de semences Ă©trangĂšres en cas de violation des normes. Certains producteurs de blĂ© en Tunisie ont commencĂ© Ă  explorer d’autres alternatives en utilisant les semences paysannes ; mais compte tenu de l’absence de soutien de l’État, une tendance s’installe Ă  l’abandon de cette activitĂ© qui aurait un grave impact socio-Ă©conomique et augmenterait la dĂ©pendance aux importations.

L’État tunisien, selon les auteurs de l’étude, est donc invitĂ© Ă  Ă©laborer des stratĂ©gies de gestion des ressources naturelles qui anticipent les risques liĂ©s au changement climatique et Ă  adopter des mesures d’attĂ©nuation.

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