Davantage quâun simple baromĂštre, MIQYES se profile comme une boussole du Business.
Le rendez-vous annuel, des chefs dâentreprises membres de la CONECT sâest dĂ©roulĂ©e par la prĂ©sentation des rĂ©sultats de ce mĂ©ga sondage MIQYES. A cette 7Ăšme Ă©dition ont pris part deux invitĂ©s dâhonneur, et en mĂȘme temps partenaires. Il sâagit de CĂ©line Moyroud, reprĂ©sentante rĂ©sidente du PNUD Ă Tunis, ainsi que son excellence Lorraine Diguer, ambassadeur du Canada.
Le BaromĂštre MIQYES : Un vĂ©ritable ââTableau dâEchanges Economiquesââ
Dâune annĂ©e sur lâautre MIQYES, rĂ©alisĂ© sur terrain par lâagence de Conseil ââOne to Oneââ, prend du champ. Sa derniĂšre version colle au standard du tableau dâĂ©changes Ă©conomiques du cĂ©lĂšbre Ă©conomiste Wassily Leontief.
Cette investigation pĂ©riodique devient une exploration de large spectre. Mourad Ben Mahmoud, expert comptable de son Ă©tat, membre du bureau exĂ©cutif de CONECT, lors de sa prĂ©sentation du BaromĂštres est longuement revenu sur le mode dâĂ©laboration du questionnaire soumis aux chefs dâentreprise.
Outre les critĂšres classiques, de taille, de lieu dâimplantation ou de nature dâactivitĂ©, MIQYES 2023 a introduit une batterie dâindicateurs supplĂ©mentaires tel le genre du chef dâentreprise interrogĂ© (homme ou femme). Et, trait de dĂ©marcation, les femmes Cheffes dâentreprise seraient plus optimistes dans leurs dĂ©clarations. En effet 72% dâentre elles dĂ©clarent des rĂ©sultats bĂ©nĂ©ficiaires, contre 28% pour leurs collĂšgues masculins.
Les résultats de MIQYES révÚlent que les femmes entrepreneures affichent un optimisme remarquable quant à la performance de leurs entreprises.
On retrouve également les soucis du financement vert, ainsi que de la décarbonation et bien entendu de la transformation digitale. Soulignons que les éléments du questionnaire sont bien affinés. Ainsi en plus du B2B, et du B2C, on a individualisé le B2G (marchés publics).
Ainsi MIQYES devient comme un catalogue des pistes dâexpansion Ă lâadresse des chefs dâentreprises. Lâambition de Aslan Berejeb, avec foi et mordant, est dâen faire un ââlevier de transformationââ en vue dâaffermir le dynamisme de lâĂ©conomie.
Les pistes de la croissance
Lâanalyse dĂ©taillĂ©e des rĂ©sultats du BaromĂštre, faite par Abdelkader Boudrigua, universitaire, banquier, sâavĂšre ĂȘtre un exercice effectif de data mining. En effet les rĂ©sultats dĂ©passent les simples Ă©vocations rĂ©currentes de traits superficiels tel la sous-capitalisation des entreprises ou la difficultĂ© dâaccĂšs au financement. On est allĂ© au fond des choses.
A titre dâexemple on dĂ©couvre que 48,6 % des entreprises font de lâautocensure, sâabstenant de solliciter du financement bancaire de peur du refus. Les rĂ©sultats permettent dâĂ©tablir des corrĂ©lations instructives. Lâon voit bien que câest la position de marchĂ© qui commande la vitalitĂ© dâune entreprise.
MIQYES met en Ă©vidence lâimportance cruciale de la position de marchĂ© pour lâaccĂšs au financement.
Les 12 % dâentreprises totalement exportatrices sont plus dynamiques que les 68% qui vendent exclusivement sur le marchĂ© local. Ce sont elles qui recrutent le plus, qui rĂ©alisent les meilleurs chiffres dâaffaires et enregistrent la meilleure rentabilitĂ©.
Focus Ă©difiant sur le B2B, câest-Ă -dire opĂ©rant en sous-traitance, lequel possĂšde un fort potentiel dâexpansion. La position de marchĂ© est le meilleur atout face au banquier. Plus le carnet de commandes est garni et plus les chances dâaccĂšs aux crĂ©dits bancaires sont grandes.
Les entreprises qui ont une bonne position de marchĂ© et qui ont des actifs tangibles ont meilleure emprise sur le banquier car ils arrivent commandes en mains et contrats en poche. Lâon ne prĂȘte quâaux riches, câest bien connu !
Cependant il faut reconnaitre quâen lâoccurrence lâentreprise peut prĂ©tendre aux financements ciblĂ©s qui sont rĂ©escomptables auprĂšs de la Banque Centrale, sans avoir Ă tirer sur le dĂ©couvert. Ce dernier nâa pas les faveurs des banquiers contraints de le financer, sur leur propre trĂ©sorerie.
MIQYES, Une feuille de route
Le BaromĂštre focalise essentiellement sur la PME. Elle est dominante dans notre tissu Ă©conomique. Cela limite, quelque peu, la portĂ©e du baromĂštre. Il est vrai que lâon a Ă©voquĂ© la piste des consortium, structure qui apporte un meilleur effet de taille et donc plus de rĂ©pondant, Ă lâexport.
En identifiant les freins et les leviers de croissance, ce baromĂštre offre des pistes concrĂštes pour stimuler lâinnovation, renforcer la compĂ©titivitĂ© des entreprises et crĂ©er un environnement favorable Ă lâinvestissement et Ă la crĂ©ation dâemplois.
LĂ©gĂšre allusion Ă©galement aux clusters, qui est une configuration favorable Ă lâĂ©lĂ©vation du degrĂ© de complexitĂ© Ă©conomique, autrement dit de lâintĂ©gration des filiĂšres. Peu dâĂ©lĂ©ments, par contre sur les Technoparcs dans lâĂ©dition actuelle.
Lâimportance du positionnement sur le marchĂ© est bien mise en Ă©vidence. Lâimpact des marchĂ©s publics, par consĂ©quent du rĂŽle de lâEtat, ressort bien dans le baromĂštre. MIQYES annonce la crĂ©ation en 2023 de prĂšs de 27.000 emplois nouveaux nets des dĂ©parts Ă la retraite. Lâon sâen rĂ©jouit, cependant on aurait aimĂ© en savoir davantage sur la nature des contrats quant Ă la rĂ©partition entre CDI et CDD.
Ali DRISS
*ODD : Objectifs de DĂ©veloppement Durable, retenus par lâONU et dont le terme est pour 2030.
Lâarticle BaromĂštre MIQYES : Le guide de lâinvestisseur est apparu en premier sur WMC.