Le marché boursier a terminé la séance de jeudi proche de l’équilibre (+0,06 %) à 10.232,7 points, dans un modeste volume de 3,7 MD, a fait savoir l’intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs.
Le titre STIP s’est placé au top line. Dans un volume anémique de mille dinars, l’action de l’unique producteur de pneus en Tunisie s’est appréciée de 4,5 % à 2,800 D.
Le titre AIR LIQUIDE a, également, été bien orienté sur la séance. L’action de la filiale tunisienne du géant français des gaz liquéfiés a progressé de 3,4 % à 103,890 D. La valeur a drainé un flux relativement faible de 70 mille dinars sur la séance.
Le titre BNA a chapeauté le palmarès des échanges. L’action de la banque étatique a fait du quasi-surplace à 8,280 D, en alimentant le marché avec des capitaux de 730 mille dinars, soit 20% du flux de la cote.
Le titre ENNAKL AUTOMOBILES s’est placé en lanterne rouge du TUNINDEX. L’action du concessionnaire automobile des marques de Wolfsburg a reculé de 2,6 % à 11,190 D. Sur la séance, la valeur a été échangée à hauteur de mille dinars seulement.
Le titre POULINA GROUP HOLDING a figuré parmi les plus fortes baisses de la séance. L’action de la plus grande société holding en Tunisie a régressé de 1,1 % à 8,500 D. PGH a amassé un flux réduit de 35 mille dinars sur la séance.
En 2021, plus de 70 millions de TND ont transité par ces circuits financiers, souvent sans retombées économiques significatives
Le manque de rapports détaillés sur les flux financiers et les projets exonérés, couplé à des conflits d’intérêts au sein du CA, suscite des critiques croissantes
Si les pratiques financières du Groupe ont favorisé une croissance rapide, leur impact réel sur l’économie reste limité et controversé
Seule une transformation permettra au groupe de conjuguer rentabilité et responsabilité économique, sociale et environnementale
TUNIS – UNIVERSNEWS Le Groupe Poulina, figure emblématique de l’économie tunisienne, s’impose par sa diversification dans sept secteurs stratégiques, avec une prédominance de l’agroalimentaire, qui représente 42 % de son chiffre d’affaires. Sa présence sur les marchés étrangers est également significative, représentant 15 % de ses revenus annuels, soit environ 600 millions de dinars tunisiens (TND).
Sa stratégie repose sur des réinvestissements ambitieux, allouant 20 % de ses bénéfices à des projets industriels et logistiques bénéficiant d’exonérations fiscales. Cependant, cette réussite économique est entachée par des pratiques controversées. En 2022, malgré des bénéfices de 800 millions de TND, le groupe n’a payé que 50 millions de TND d’impôts, soit un taux effectif d’imposition de seulement 6,25 %.
1. Stratégies financières complexes : Le recours aux appels de fonds intra-groupe constitue un levier controversé.
Poulina mobilise des capitaux via ses filiales bénéficiant de statuts fiscaux avantageux, ces fonds étant ensuite réinjectés dans des projets exonérés d’impôt. En 2021, plus de 70 millions de TND ont transité par ces circuits financiers, souvent sans retombées économiques significatives.
Parallèlement, le groupe a élargi cette pratique en sollicitant des appels de fonds extra-groupe auprès de partenaires financiers ou d’investisseurs.
Ces capitaux extérieurs, souvent présentés comme des investissements dans des projets de croissance, sont parfois réorientés vers des montages financiers internes, alimentant les exonérations fiscales sans impact concret sur l’économie locale.
2. Gouvernance et transparence : La gouvernance et la transparence demeurent des points faibles. Le manque de rapports détaillés sur les flux financiers et les projets exonérés, couplé à des conflits d’intérêts au sein du conseil d’administration, suscite des critiques croissantes. Ce manque de clarté dans les opérations du groupe, conjugué à une gouvernance opaque, contribue à nourrir la méfiance du public et des autorités fiscales.
3. Les limites des exonérations fiscales : Le Groupe Poulina incarne les dérives possibles des exonérations fiscales en Tunisie. Si ses pratiques financières ont certes favorisé une croissance rapide, leur impact réel sur l’économie reste limité et controversé. Les exonérations fiscales sont utilisées pour financer des projets au lieu de soutenir des initiatives à forte valeur ajoutée pour l’économie locale, notamment au profit des petites et moyennes entreprises (PME).
4. Proposition de réforme : Une réforme structurelle s’impose pour encadrer les appels de fonds intra et extra-groupe, imposer des audits indépendants, et renforcer la transparence sur les projets exonérés. De plus, il est nécessaire d’orienter les incitations fiscales vers des projets réellement générateurs de valeur ajoutée, au bénéfice des PME locales et de l’économie nationale dans son ensemble. Seule une telle transformation permettra au groupe de conjuguer rentabilité et responsabilité économique, sociale et environnementale.
Poulina Group Holding (PGH) a dévoilé ses indicateurs d’activité pour le quatrième trimestre de l’année 2024, révélant des résultats contrastés. Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 999 millions de dinars à la clôture de cette période, marquant une baisse de 4 % par rapport au quatrième trimestre de 2023.
Le management du groupe explique cette baisse par la réduction volontaire des prix de vente des produits par PGH, dans l’objectif de soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs. Elle s’explique, également, par un recul des ventes à l’export de 16 %, ainsi que par une baisse de 2 % des ventes locales.
Voilà donc un groupe fondamentalement citoyen, un fait suffisamment rare pour être signalé sous nos cieux.
Passons aux chiffres de l’entreprise proprement dits. Du côté de la production, le groupe a enregistré une légère contraction. Avec un total de 1 013 millions de dinars, la production a diminué de 2 % par rapport à la même période de l’année précédente.
En revanche, les investissements de Poulina Group Holding ont connu une progression notable. Durant ce trimestre, ils se sont élevés à 74,7 millions de dinars, contre 65,4 millions de dinars pour le quatrième trimestre 2023, soit une augmentation de 14 %. Cette hausse témoigne de la volonté du groupe de renforcer ses capacités et de poursuivre son développement malgré un contexte économique en demi-teinte.
Ces chiffres offrent un aperçu des performances du groupe en fin d’année 2024, mettant en lumière à la fois les défis rencontrés et les efforts déployés pour maintenir sa dynamique.
Indicateurs Globaux
Indicateurs
4ème trimestre 2024
4ème trimestre
2023
Variation
Année 2024
Année 2023
Variation
Chiffre d’affaires Global
999 504 433
1 038 421 422
-4%
3 912 658 204
4 065 316 759
-4%
Chiffre d’affaires Local
914 922 107
937 378 985
-2%
3 581 272 698
3 634 579 869
-1%
Chiffre d’affaires Export
84 582 326
101 042 437
-16%
331 385 506
430 736 890
-23%
Production
1 013 900 655
1 037 661 949
-2%
3 908 985 915
4 059 342 659
-4%
Investissement
74 729 430
65 436 436
14%
229 733 121
163 596 582
40%
Endettement Total
1 080 452 474
1 141 388 969
-5%
1 080 452 474
1 141 388 969
-5%
CMT
308 588 530
565 149 565
-45%
308 588 530
565 149 565
-45%
CCT
771 863 944
576 239 404
34%
771 863 944
576 239 404
34%
Les principaux investissements :
Indicateurs par métier : Principales progressions des revenus par métiers :Principales Régressions des revenus par métiers :